Mémoires extraits des recueils de l’Académie de Turin/Essai d’une nouvelle méthode pour déterminer les maxima et les minima des formules intégrales indéfinies


ESSAI D’UNE NOUVELLE MÉTHODE
SUR
DÉTERMINER LES MAXIMA ET LES MINIMA
DES
FORMULES INTÉGRALES INDÉFINIES.


(Miscellanea Taurinensia, t. II, 1760-1761.)

Pour peu qu’on soit au fait des principes du Calcul différentiel, on connaît la méthode de déterminer les plus grandes et les moindres ordonnées des courbes ; mais il est des questions de maximis et minimis d’un genre plus élevé et qui, quoique dépendantes de la même méthode, ne s’y appliquent pas si aisément. Ce sont celles où il s’agit de trouver les courbes mêmes, dans lesquelles une expression intégrale donnée soit un maximum ou un minimum par rapport à toutes les autres courbes.

Le premier Problème de ce genre, que les Géomètres aient résolu, est celui de la Brachistochrone, ou ligne de la plus vite descente, que M. Jean Bernoulli proposa vers la fin du siècle passé. On n’y parvint alors que par des voies particulières, et ce ne fut que quelque temps après, et à l’occasion des recherches sur les Isopérimètres, que le grand Géomètre dont nous venons de parler et son illustre frère M. Jacques Bernoulli, donnèrent quelques règles générales pour résoudre plusieurs autres questions de même nature. Mais ces règles n’ayant pas assez d’étendue, le célèbre M. Euler a entrepris de réduire toutes les recherches de ce genre à une méthode générale, dans l’ouvrage intitulé : Methodus inveniendi lineas curvas maximi, minimise proprietate gaudentes : sive solutio Problematis isoperimetrici latissimo sensu accepti ; ouvrage original et qui brille partout d’une profonde science du calcul. Cependant, quelque ingénieuse et féconde que soit sa méthode, il faut avouer qu’elle n’a pas toute la simplicité qu’on peut désirer dans un sujet de pure analyse. L’Auteur le fait sentir lui-même dans l’Article 39 du Chapitre II de son livre, par ces paroles : « Desideratur itaque methodus a resolutione geometrica et lineari libera, qua pateat in tali investigatione maximi minimique, loco scribi debere  »

Maintenant voici une méthode qui ne demande qu’un usage fort simple des principes du Calcul différentiel et intégral ; mais avant tout je dois avertir que, comme cette méthode exige que les mêmes quantités varient de deux manières différentes, pour ne pas confondre ces variations, j’ai introduit dans mes calculs une nouvelle caractéristique Ainsi exprimera une différence de qui ne sera pas la même que mais qui sera cependant formée par les mêmes règles ; de sorte qu’ayant une équation quelconque on pourra avoir également et ainsi des autres. Cela posé, je viens d’abord au Problème suivant.

I.

Problème I. — Étant proposée une formule intégrale indéfinie représentée par désigne une fonction quelconque déterminée des variables et de leurs différences trouver la relation que ces variables doivent avoir entre elles, pour que la formule devienne un maximum ou un minimum.

Solution. — Suivant la méthode connue de maximis et minimis, il faudra différentier la proposée en regardant les quantités comme variables, et faire la différentielle qui en résulte, égale à zéro. Marquant donc ces variations par on aura d’abord, pour l’équation du maximum ou minimum,

ou, ce qui en est l’équivalent,

Or, soit tel que

il en viendra l’équation

mais on comprend aisément que

et ainsi des autres ; de plus, on trouve, par la méthode des intégrations par parties,

et ainsi du reste ; donc l’équation précédente se changera en celle-ci :

(A)
d’où l’on tirera premièrement l’équation indéfinie
(B)

et ensuite l’équation déterminée

(C)

Cette équation se rapporte au dernier point de l’intégrale mais il faut observer que, comme chacun de ses termes comme p\delta x dépend d’une intégration partielle de la formule on peut lui ajouter ou en retrancher une quantité constante. Or, la condition par laquelle cette constante doit se déterminer est qu’elle fasse évanouir le terme au point où commence l’intégrale il faudra donc retrancher de sa valeur en ce point ; d’où résulte la règle suivante. Soit le premier membre de l’équation (C), exprimé généralement par et soit la valeur de au point où commence l’intégrale désignée par et au point où cette intégrale finit, désignée par on aura pour l’expression complète de l’équation (C).

Maintenant, pour se défaire dans les équations trouvées des différences indéterminées , on examinera d’abord si, par la nature du Problème, il y a entre elles quelque rapport donné, et les ayant réduites au plus petit nombre possible, on fera ensuite le coefficient de chacune de celles qui resteront égales à zéro. Si elles sont absolument indépendantes les unes des autres, l’équation (B) nous donnera sur-le-champ les trois suivantes :

II.

Exemple. — Soit cherchée la courbe brachistochrone dans le vide.

Nommant l’abscisse verticale, et et les deux ordonnées horizontales et perpendiculaires l’une à l’autre, la formule qui exprime le temps sera

laquelle étant comparée à on a

et différentiant par suivant les règles ordinaires des différentiations,

donc, posant, pour abréger,

on a

et toutes les autres quantités égales à zéro.

III.

Premier cas.-Or, si le Problème est de trouver en général, entre toutes les courbes possibles, celle de la plus vite descente, on aura en ce cas les équations

savoir

ces trois équations devant représenter une courbe unique, il faut qu’elles se réduisent à deux seulement : c’est de quoi il est facile de s’assurer par le calcul, car la seconde étant multipliée par et ajoutée à la troisième multipliée par il vient, à cause de

savoir, en différentiant et divisant le tout par

qui est la première équation.

Présentement, si l’on intègre les deux équations

on a

d’où l’on tire d’abord

ce qui fait voir que la courbe cherchée est toute dans un même plan vertical, et que par conséquent elle est à simple courbure. Pour la mieux connaître, rapportons-la à deux coordonnées prises dans son même plan. Que soit l’une et l’autre, on aura

et puisque on aura en intégrant, sans ajouter de constante, parce que je suppose que l’axe des passe par la courbe même

d’où l’on tire

et enfin

ce qui se réduit, en posant à

équation d’une cycloïde décrite sur une base horizontale par un cercle, dont le diamètre est égal à

IV.

Maintenant, si le premier et le dernier point de la brachistochrone sont donnés, il est clair que, les coordonnées étant invariables pour ces points, leurs différences seront nulles, et par conséquent aussi tous les termes de l’équation (C) ; la constante devra donc être déterminée en sorte que la cycloïde passe par les deux points donnés.

Si le premier point est donné, et que la brachistochrone doive être telle qu’un corps partant de ce point arrive dans le moindre temps à un plan horizontal donné, alors sera nul de lui-même, et l’équation (C) donnera savoir

équation qui devra avoir lieu seulement dans le point où la courbe rencontre le plan ; or, ce plan étant donné de position, l’abscisse se qui y répond sera donnée aussi ; par conséquent, on aura et le reste de l’équation devra être vrai, quelles que soient et On aura donc

ce qui transformera la cycloïde en une droite verticale. Mais, si le plan donné au lieu d’être horizontal était vertical et perpendiculaire à l’axe des ou des on aurait alors et par conséquent

pour le premier cas, et et par conséquent

pour le second ; par là, on déterminerait les constantes et et l’on trouverait que la cycloïde devrait être telle qu’elle rencontrât le plan donné à angles droits.

En général, si, au lieu d’un plan, on prend une surface quelconque pour terme de la brachistochrone, il est clair que les de l’équation (C) devront avoir entre elles un rapport dépendant de la nature de la surface donnée ; de sorte que,

étant supposée l’équation différentielle de cette surface, on aura

donc, substituant cette valeur de dans l’équation (C), on aura

d’où l’on tire séparément

équations qui font connaître que la surface proposée doit toujours être coupée à angles droits par la courbe cherchée.

Si la brachistochrone doit simplement être terminée par deux surfaces données de position, alors pour remplir l’équation (C) il est nécessaire de faire séparément et d’où l’on tire, pour le premier et le dernier point de la courbe, les mêmes conditions qu’on a trouvées dans le cas précédent pour le dernier point seulement ; on en conclura donc que la courbe cherchée sera celle, d’entre toutes les cycloïdes possibles, qui rencontrera perpendiculairement les deux surfaces proposées.

V.

Second cas. — Supposons maintenant que la brachistochrone doive être toute couchée sur une surface donnée, dont l’équation soit

changeant la caractéristique en on aura donc

équation qui donne le rapport qu’il doit y avoir en général entre les différences Substituant cette valeur de dans l’équation (B), et faisant ensuite les deux coefficients de et de chacun égal à zéro, on aura pour la courbe cherchée

Ces équations reviennent au même, étant combinées avec l’équation à la surface car, multipliant la première par et la

seconde par et les joignant ensemble, on trouve, après toutes les réductions,

On prendra donc une de ces équations à volonté, et on la combinera avec l’équation pour avoir la brachistochrone cherchée.

VI.

À l’égard de l’équation (C), il est clair que tous les termes de cette équation s’évanouiront lorsqu’on supposera donnés le premier et le dernier point de la courbe ; mais si l’un d’eux était arbitraire, alors ayant substitué, au lieu de sa valeur on aurait les équations

qu’il faudrait vérifier par rapport à ce point. Mais, si l’on avait tracé sur la surface une courbe à laquelle le mobile dût arriver dans le temps le plus court, supposant cette courbe donnée par l’équation

on aurait de même

et, cette valeur de étant substituée dans l’équation (C), on ferait

ou bien

équation qui renferme les conditions nécessaires pour que la brachistochrone rencontre à angles droits la courbe proposée.

VII.

Remarque I.M. Euler est le premier qui ait donné des formules générales pour trouver les courbes dans lesquelles une fonction intégrale donnée est la plus grande ou la plus petite (voyez l’ouvrage dont on a fait mention plus haut, page 335) ; mais les formules de cet Auteur sont moins générales que les nôtres : 1o parce qu’il ne fait varier que la seule changeante dans l’expression 2o parce qu’il suppose que le premier et le dernier point de la courbe sont fixes. En introduisant ces conditions dans nos formules, elles deviendront entièrement conformes à celles du Problème V du Traité cité ; il faudra seulement mettre au lieu de et ensuite au lieu de étant constant.

VIII.

Remarque II. — Soit supposé

il est clair qu’en substituant ces valeurs dans l’expression elle prendra cette forme sera une fonction quelconque algébrique des variables finies

faisons donc

on aura

Or,

donc

on trouvera de même

substituant ces valeurs dans l’expression de de l’Article I, et ordonnant les termes, on aura

Cette valeur de doit être identique avec celle qu’on a trouvée précédemment ; comparant donc les termes affectés de on aura les équations

La seconde étant différentiée et ensuite retranchée de la première, on a

La même équation étant multipliée par et ensuite ajoutée à celle-ci, multipliée par il vient

Différentiant et effaçant ce qui se détruit, on aura, à cause de

équation qui est d’elle-même identique, et qui montre par conséquent que les équations trouvées à la fin de l’Article I sont telles, que, si on en prend deux à volonté, la troisième s’ensuit toujours nécessairement.

IX.

Problème II. — Rendre la formule un maximum ou un minimum, en supposant que est une fonction quelconque algébrique composée, des changeantes avec leurs différences et de la quantité étant une autre fonction algébrique quelconque des seules changeantes et de leurs différences

Solution. — Soit, en différentiant par

et

on aura, par hypothèse,

donc

La première partie se réduira, comme dans le Problème I, à

À l’égard de la seconde, on la transformera d’abord en

Or, soit la valeur totale de l’intégrale représentée par prenant cette quantité pour constante, la transformée précédente se réduira à celle-ci

laquelle se transformera aisément, par des intégrations par parties, en

Posant donc, pour abréger,

et de même

comme aussi

on aura, en général,

(D)

équation réduite à la forme de l’équation (A) du Problème précédent : donc, etc.

X.

Corollaire. — Ce serait la même méthode qu’il faudrait suivre si la quantité renfermait une autre fonction intégrale indéfinie en sorte que

Alors l’expression de serait augmentée de la formule

or cette formule se réduit d’abord à.

et ensuite à

en posant pour la valeur totale de l’intégrale

Par conséquent, il n’y aura qu’à augmenter, dans la formule (D), la valeur de de la quantité

celle de de la quantité

et ainsi des autres.

Il est aisé de voir maintenant le procédé qu’il faudrait suivre si la formule contenait encore une autre formule intégrale et ainsi de suite.

XI.

Problème III. — Trouver l’équation du maximum ou du minimum de la formule lorsque est donné simplement par une équation différentielle qui ne renferme d’autres différences de que la première.

Solution. — Quelle que soit l’équation proposée, pourvu qu’elle soit délivrée de tout signe d’intégration, il est clair qu’en la différentiant par on pourra toujours la mettre sous la forme suivante :

d’où l’on tirera, à cause de la valeur de exprimée par

et de là

En suivant les principes établis dans le Problème précédent, on supposera que soit la valeur totale de et faisant ensuite

on trouvera pour l’expression de une formule tout à fait semblable à la formule (D) ci-dessus.

XII.

Scolie. — Les formules qui font l’objet des deux Problèmes précédents sont analogues à celles que M. Euler a traitées dans le Chapitre III de son ouvrage sur cette matière.

Le lecteur qui sera curieux de comparer nos solutions avec celles que ce savant Auteur a trouvées par une méthode différente verra qu’elles s’accordent dans les résultats, en ayant égard à ce qu’on a dit dans l’Article VII ci-dessus. Au reste, M. Euler n’est pas allé plus loin et n’a point examiné les cas où la formule dépendrait d’une équation différentielle d’un ordre plus élevé. Le Corollaire suivant ne laissera plus rien à désirer sur ce sujet.

XIII.

Corollaire. — Supposons que dans l’équation différentielle proposée il se trouve des différences de du second ordre, de sorte qu’en différentiant par il vienne

Je commence par mettre la caractéristique avant la caractéristique ensuite, je multiplie toute l’équation par une variable indéterminée et j’en prends la somme, en affectant les deux membres du signe après, je transforme le premier membre

en

et supposant tel que

j’ai l’équation

d’où l’on tire aisément

étant mis pour et enfin

formule qui est dans le cas de celle qu’on a traitée dans l’Article X.

Par des procédés semblables, on trouvera l’expression de lorsque sera donnée par une équation différentielle du troisième ordre et au delà, et cette expression sera toujours susceptible de la méthode expliquée dans le Problème II.

XIV.

Remarque. — L’équation de condition

est du second ordre, et ne peut être intégrée que dans certains cas particuliers ; mais notre solution n’en est pas moins générale, car, pour délivrer l’équation du maximum ou du minimum de l’inconnue il ne faudra que la combiner avec la précédente par le moyen de plusieurs différentiations réitérées ; il n’y aura de difficulté que la longueur du calcul.

XV.

Scolie. — Il est clair que la méthode du Corollaire précédent suffit pour déterminer les maxima et les minima de toutes les formules intégrales imaginables ; car dénotant par la formule proposée, il sera toujours possible d’exprimer par une équation différentielle qui ne renferme aucun signe d’intégration ; ainsi l’on aura, en différentiant par une nouvelle équation qui contiendra avec ses différences et l’on en tirera l’expression intégrale de et par conséquent l’équation du maximum ou minimum par les règles enseignées.


Appendice I.

Par la méthode qui vient d’être expliquée on peut aussi chercher les maxima et les minima des surfaces courbes, d’une manière plus générale qu’on ne l’a fait jusqu’ici.

Pour ne donner là-dessus qu’un exemple très-simple, supposons qu’il faille trouver la surface qui est la moindre de toutes celles qui ont un même périmètre donné.

Ayant pris trois coordonnées rectangles et la surface étant supposée représentée par l’équation

on trouvera, pour l’élément de la quadrature, par conséquent, la surface entière sera égale à

où les deux signes marquent deux intégrations successives, l’une par rapport à et l’autre par rapport à ou réciproquement. On aura donc, suivant notre méthode,

ce qui se réduit d’abord à

en différentiant et en supposant constantes. Or,

donc

donc

Maintenant, comme dans l’expression exprime la différence de seul étant variable, il est clair que pour faire disparaître cette différence, il ne faudra considérer dans la formule

que l’intégration relative à soit donc prise l’intégrale

seul varie, il est facile de la transformer par des intégrations par parties en

ce qui se réduit, en supposant les premiers et les derniers donnés, à

la différentielle de étant prise en variant seulement Soit, pour abréger,

on aura, en multipliant par et intégrant de nouveau,

ou, ce qui est la même chose,

On trouvera de même, en n’ayant égard qu’à la variabilité de et posant pour

et

Substituant ces valeurs dans l’équation ci-dessus, elle deviendra

laquelle devra être vraie indépendamment de on aura donc en général, pour tous les points de la surface cherchée,

ce qui montre que cette quantité

doit être une différentielle complète. Le problème se réduit donc à chercher et par ces conditions que

soient l’une et l’autre des différentielles exactes.

Il est d’abord clair qu’on satisfera à ces conditions en faisant et constantes, ce qui donnera un plan quelconque pour la surface cherchée ; mais ce ne sera là qu’un cas très-particulier, car la solution générale doit être telle, que le périmètre de la surface puisse être déterminé à volonté.

Si la surface cherchée ne devait être un minimum qu’entre toutes celles qui forment des solides égaux, alors, étant l’élément du solide, il faudrait que la formule demeurât la même pendant que l’autre, la formule varie ; on aurait donc à la fois les deux équations

savoir

Qu’un multiplie la première par un coefficient quelconque et qu’on

l’ajoute à la seconde, on aura

d’où l’on tire l’équation générale

qui aura lieu toutes les fois que

sera une différentielle complète. Donc la question sera réduite à chercher et par cette condition que, étant une différentielle exacte,

en soit une aussi.

L’équation de la sphère est en général

ce qui donne

donc

donc

qui est une différentielle complète si


Appendice II.

Soit proposé de trouver celui d’entre tous les polygones qui ont un nombre donné de côtés donnés, dont l’aire est la plus grande.

La méthode de ce Mémoire est aussi applicable à ces sortes de questions, car soient une ordonnée quelconque du polygone, et l’abscisse correspondante, on aura pour l’élément fini de l’aire

comme il est aisé de s’en assurer par l’inspection d’une figure fort simple ; par conséquent l’aire entière sera

Donc, suivant notre méthode,

Or, chaque côté du polygone est en général donc on aura

c’est-à-dire

et

substituant cette valeur de dans l’équation précédente, elle deviendra celle-ci :

Qu’on mette au lieu de son égale et qu’on fasse, pour abréger,

on aura la formule qu’il faudra intégrer par parties, afin de faire disparaître la différence de Pour cela, je remarque que dans le cas des différences finies on a

et, en dénotant par le terme qui suit

donc

donc

ou, ce qui est la même chose,

étant le terme qui précède et qui par conséquent est multiplié par substituant ces valeurs dans l’équation ci-dessus, elle deviendra

Supposons que le polygone coupe l’axe en deux points, en sorte que le premier et le dernier y soient nuls, aussi bien que leurs différences le terme qui est hors du signe disparaîtra, et l’on aura simplement

ce qui donnera en général

c’est-à-dire, en intégrant,

multipliant par et réduisant, on aura

et intégrant de nouveau,

équation d’un cercle dont le centre est dans l’axe des donc on voit

que le polygone cherché doit être tel, qu’il puisse être inscrit dans la demi-circonférence d’un cercle.

Si la base du polygone était donnée, alors il faudrait que le dernier fût égal à zéro ; or,

il faudrait donc que la valeur totale de fût égale à zéro en même temps que celle de

est aussi égale à zéro. Pour cela, soit la première formule multipliée par un coefficient indéterminé et ensuite ajoutée à la seconde, on aura

donc, faisant

on parviendra comme ci-dessus à l’équation

qui se réduit, en multipliant par à l’équation

dont l’intégrale est

équation d’un cercle en général ; d’où résulte ce théorème, que le plus grand polygone qu’on puisse former avec des côtés donnés est celui qui peut être inscrit dans un cercle.

M. Cramer a démontré ce théorème synthétiquement dans un Mémoire imprimé parmi ceux de l’Académie de Berlin, année 1752.

Si l’on veut que les côtés du polygone ne soient pas donnés chacun en particulier, mais seulement leur somme, c’est-à-dire le périmètre du polygone, on fera simplement égale à zéro la différence de l’intégrale ce qui donnera l’équation

laquelle devra avoir lieu en même temps que l’équation du maximum

Multipliant donc une de ces équations par un coefficient indéterminé et les ajoutant ensemble, on aura en général

Soit supposé

on aura

équation qui se transforme par la même méthode que ci-dessus en

d’où l’on tire

on aura donc, en intégrant.

et

c’est-à-dire, en substituant pour et leurs valeurs,

Qu’on multiplie la première par et la seconde par et qu’ensuite on les ajoute ensemble, il viendra

et, en intégrant,

équation d’un cercle en général. Qu’on reprenne les mêmes équations et qu’on les carre, après avoir transposé les termes et on aura

ces équations étant ajoutées ensemble donnent

à cause de

donc

ce qui montre que tous les côtés du polygone doivent être égaux entre eux, et que par conséquent le polygone doit être régulier.

À l’égard des termes il est clair que ces termes disparaîtront d’eux-mêmes, si l’on suppose les premiers et derniers et donnés ; mais si, la base du polygone étant donnée et étant égale à l’ordonnée qui y répond ne l’était pas, il faudrait faire et lorsque on aurait donc et la base deviendrait le diamètre du cercle circonscrit au polygone.

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