Mémoires d’une danseuse russe/T3-01-2

Sous les galeries du Palais Royal (1 à 3p. 17-51).

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II

LA RÉPÉTITION



D ès le lendemain de mon arrivée je dus assister à la répétition, costumée comme les autres, corsage très échancré, la gorge nue, jupes de gaze très empesées, très raides, très courtes, ballonnées, qui laissaient voir les cuisses et les trois quarts des fesses nues, et quand elles s’envolaient, on découvrait tout jusqu’aux hanches. Nous avions des bas de soie de nuances diverses, attachés sur les genoux, et des escarpins de danse aux pieds.

On ne prenait le maillot que le soir pour le théâtre. Les caleçons avaient été supprimés par les Grands Ducs, d’abord parce qu’ils protégeaient les fesses à l’inspection qu’on passait avant le départ pour le théâtre, puis pour que les spectateurs pussent apprécier la dimension exacte des postérieurs sous la soie nue collante. L’hiver, la salle de répétition était chauffée, mais l’été comme l’hiver, on arrivait avec des peignoirs qu’on laissait au vestiaire.

Cette absence de toute enveloppe de nos fesses et de nos cuisses avait une raison. C’était d’abord pour que le régal des yeux, braqués sur ces maillots de chair fraîche, fut complet, et puis c’était aussi pour que la correction, qui était immédiate, fut plus sensible sur la peau nue, que rien ne défendait contre la rigueur des cordes et des lanières de cuir, qu’on employait pour ne pas détériorer le satin qui recouvrait ces parages.

Ces parages avaient en effet un double emploi. Ils étaient destinés à se trémousser en scène, et… ailleurs. C’était d’ailleurs ce second emploi qui préservait nos fesses d’un trop grand dommage, et on ne se servait que de cordes ou de lanières de cuir, et même de la main, dont la peau gardait un souvenir cuisant, mais qui laissaient ces parties là présentables.

Toutes les pensionnaires, les élèves comme les danseuses en pied, étaient de la chair à plaisir, que les grands seigneurs, les hauts dignitaires de la cour, les officiers de la Garde impériale s’offraient à leur gré. Les Grands Ducs avaient naturellement le privilège du choix. Mais on ne les voyait que rarement à la répétition.

Seules, les gamines ne passaient pas par leurs mains. Mais l’intendant, la directrice, et le maître de ballet ne manquaient pas de s’informer chaque jour de la pousse de ces jeunes plantes en serre chaude. Dès qu’il y en avait une en état de supporter le choc, elle était inscrite sur le registre des garnitures de lit, que s’offrait le premier venu de ces débauchés, jeune ou vieux, qui venait d’assister à la danse de ses fesses nues, quand ce n’était pas le maître de ballet ou l’intendant qui se l’offrait.

L’armée, la cour, la haute aristocratie avaient donc libre entrée dans la salle de répétition. Les vieux étaient en plus grand nombre. Ils venaient là pour se ragaillardir au spectacle affriolant du frétillement des postérieurs, que l’on fouettait sous leurs yeux émoustillés, et aux cris que la souffrance arrache aux fustigées. Ce gigotement et ces cris sont pour leur outil un précieux stimulant.

Ils sont tous armés de lorgnettes, malgré la faible distance qui les sépare de la scène, sans doute pour grossir les objets comme au panorama de la maison de correction. Aussi, après la répétition, il n’est par rare de voir disparaître quelques unes des filles fouettées, qui reviennent une heure ou deux après. Cette tenue pour la répétition se prête à merveille à la seconde fonction de ces parages, quelle que soit la fantaisie du maître d’un moment, jeune ou vieux. La loge Grand-Ducale n’était pas souvent occupée.

Il venait des dames à la répétition. Mais c’était surtout le soir après la représentation, qu’elles arrivaient en foule dans leur voiture, les unes seules, les autres avec leurs époux, assister aux corrections, qui ont bien plus de piquant aux lumières, qui font étinceler la peau nue. Puis on doit préparer la coupable, lui baisser le maillot sur les genoux, et on la fouette, le ventre posé sur un billot, qui fait rebondir le cul, le corps formant un arc de cercle.

Les élèves prenaient leurs leçons par groupe, suivant la classe à laquelle elles appartenaient. La répétition générale se faisait à la fin.

Je dus assister en simple spectatrice à cette première répétition. On me plaça en face des commençantes, en me recommandant de bien faire attention, qu’on me mettrait à l’épreuve le lendemain.

Il y avait dans ce petit escadron volant des débutantes depuis dix ans jusqu’à quatorze. J’étais la plus âgée et la plus grande, j’avais près de seize ans. J’étais naturellement la mieux roulée, et je me sentais le point de mire des assistants des deux sexes, qui lorgnaient sous mes jupes ballonnées, mes fesses et mes cuisses nues, qui étaient du fruit nouveau pour leurs yeux, et ils purent apprécier à loisir la qualité et la quantité de la marchandise.

L’escadron des débutantes, qui se composait d’une vingtaine d’élèves, marchait au commandement d’une des danseuses gagées, qui les dirigeait, un martinet de cuir à la main, aux sons d’un violon, accompagné d’une harpe. On voyait les fesses se déhancher à chaque pas en avant, repoussant la jupe de gaze à chaque pas en arrière.

Soudain les musiciens se turent, l’escadron s’arrêta, et je vis la plus grande de ces filles se pencher en avant, les jupes prenant la forme d’une cloche à la moitié de sa volée. Le professeur femelle vint lui appliquer six coups de lanières, qui rougirent les fesses qui se mirent à grimacer affreusement. Je ne devinais pas ce qui lui avait valu cette correction. Toutes les lorgnettes étaient braquées sur le contenu vibrant de la cloche, qui reprit l’aplomb horizontal, quand la fustigée eut le droit de se redresser.

Le violon et la harpe reprirent leurs accords, les marcheuses leurs pas cadencés, moi toute mon attention, et les lorgnettes des assistants des deux sexes le point de vue qui les fascinait. Cette fois les marcheuses sautaient d’un pied sur l’autre, les fesses se disjoignaient à chaque enjambée. Elles pivotèrent les jupes envolées, et revinrent toujours en sautillant. Il n’y en avait que quatre ou cinq, qui avaient de la mousse sur la petite éminence, une seule avait un petit chat noir assez bien garni.

Elles firent demi-tour, et cette fois deux d’entr’elles durent se mettre en posture, une gamine de dix ans et la marcheuse au petit chat noir. Elle avait quelques poils autour de la fente. La fouetteuse commença par la gamine, qui reçut six coups de martinet sans sourciller. Elle prit la nagaïka pour la grand fille, qui se trémoussa de la belle façon, se lamentant comme si on l’écorchait. Les assistants, surtout les dames, se tordaient à ce spectacle, et elles crièrent bis, pour lui apprendre à geindre pour rien. La fouetteuse accédant au désir manifesté par ces grandes dames et qui était des ordres pour elle, compléta la douzaine par six nouveaux coups de cordes, qui teignirent le postérieur en un beau rouge vif, au milieu des contorsions et des sanglots de la fustigée.

La fille, fessée ainsi, dut reprendre la voltige avec ses compagnes, elle avait un caleçon écarlate. La leçon dura une demi-heure. Il y eut encore deux marcheuses qui reçurent le fouet dans la même posture.

Puis ce fut le tour de la seconde classe. Une flûte et un second violon vinrent s’adjoindre aux deux musiciens. Ici c’étaient des danseuses de quinze à vingt ans. On voyait qu’elles avaient été choisies avec un soin minutieux, triées sur le volet. Elles étaient toutes jolies, pourvues d’appas rebondants, de fesses abondantes, amples, charnues, potelées, surplombant deux cuisses rondes et fortes. La peau qui recouvrait ces reliefs était du plus luisant satin.

Elles avaient toutes de belles garnitures de con d’une riche venue. Le blond fauve dominait, mais il y avait cinq ou six beaux chats noirs de vingt ans, un surtout qui faisait mon admiration. Cependant il n’y avait pas dans les filles de dix-huit ans une fourrure aussi fournie que la mienne, qui n’en avait que seize.

Ici les danseuses étaient une trentaine, qui s’élancèrent battant des entrechats, jetant les jambes en l’air ; on voyait leurs fesses se tordre dans l’espace. Elles pivotèrent, tournant sur la pointe des pieds, les jupes envolées, montrant tour à tour, leurs postérieurs charnus, satinés, ou leurs riches toisons soyeuses de toutes les nuances.

Ensuite elles valsèrent enlacées, les jupes toujours envolées, exhibant dans leur volte rapide leurs fesses qui marquaient tous les mouvements de la valse, tournant à droite, tournant à gauche, glissant en avant, glissant en arrière, toujours avec les mêmes contorsions de leurs fesses nues.

Quand la valse fut terminée, les danseuses vinrent saluer l’assistance en s’inclinant. Les tétons, tous gros et fermes, se reposaient sur le bord du corset de toile, émergeant au dehors, palpitants, après cette valse essoufflante, les pointes dressées.

Elles durent se retourner. On n’avait pas interrompu la valse pour infliger les corrections. La directrice se leva de son fauteuil de présidente, armée d’une nagaïka, se dirigeant vers la fille de vingt ans qui avait le plus beau chat noir du quadrille. La ballerine devait savoir ce qui l’attendait, car elle se pencha en avant, les cuisses écartées, montrant, dans son plein, la plus belle lune blanche qu’on put voir. La forme en était parfaite, elle eut pu lutter avantageusement avec celle de la Vénus callipyge.

Dans cette posture, on ne voyait que la naissance de la riche fourrure qui ornait l’autre versant. La fouetteuse fit un signe à une surveillante, qui devait savoir ce qu’elle avait à faire, car elle vint devant la danseuse, mit ses mains sur ses épaules, l’inclinant vers la terre, de façon à ce qu’on vit sa figure entre ses jambes, et que par suite de l’angle aigu formé par le corps, on aperçut le ventre jusqu’à la ceinture. La superbe garniture noire semblait monter jusqu’au nombril par un triangle qui allait en s’amincissant.

La directrice la fouetta avec une lenteur calculée, pour faire jouir plus longtemps les spectateurs des mouvements lascifs de ce beau postérieur blanc, qu’elle traitait avec sévérité. Elle lui appliqua douze coups de cordes habillant de pourpre la vaste croupe qui sautait à chaque cinglée, aux applaudissements des spectateurs ravis. Quand elle la laissa, la lune blanche ressemblait à un soleil couchant.

Elle dut rester ainsi pendant que les surveillantes fouettaient une demi-douzaine de postérieurs, qui protestaient énergiquement contre les cordes qui leur tannaient les fesses, au milieu d’un concert vocal et instrumental. Elles en reçurent une douzaine chacune.

Puis ce fut le tour des deux autres quadrilles, composés d’environ vingt-cinq danseuses, qui avaient de vingt à trente ans, et qui répétèrent ensemble. On se défaisait généralement des danseuses avant cet âge, mais il y en avait qui restaient fraîches, conservées et très appétissantes avec leurs appas rebondis, qui étaient dans l’apogée de leur forme. Celles qui avaient la malechance de tomber enceintes, malgré les précautions qu’on prenait dès la cessation des règles, étaient vendues à des entrepreneurs de spectacles après leur délivrance.

Ainsi, dans ces deux quadrilles il y avait quelques filles de vingt-huit à trente ans, qui étaient recherchées par de vieux paillards, d’abord pour leurs formes rebondies, il leur fallait beaucoup de viande à tripoter, puis pour leur talent à les mettre en train.

J’eus l’occasion de voir dans ces quadrilles réunis des fesses presque aussi volumineuses, que celles qu’on voyait au travers des verres grossissants de la maison de correction. Une surtout, une grande femme de trente ans, portait au bas de ses fesses cambrées, sous une taille assez fine, un postérieur d’une envergure remarquable, sur deux puissantes cuisses rondes. Deux gros tétons, saillant de son corsage en deux reliefs rebondis comme une gorge de nourrice, se tenaient sur les bords, les longues pointes vermeilles dressées sur les globes arrondis, qui s’affaissaient à peine sous le poids de la chair.

Avec tout çà elle était fort fêtée, car elle était première danseuse. Celle-là aussi avait une véritable forêt noire, et comme elle était plus grande et plus forte que la danseuse de vingt ans, sa toison était plus large et plus haute.

Au milieu de la danse elle esquissa un pas toute seule, lançant plusieurs fois sa jambe en l’air, le pied à la hauteur de l’œil. On voyait, sous son superbe chat noir, les grosses lèvres rouges taillées entre ses cuisses au milieu d’une vraie broussaille de poils, tordues par le jettement du pied dans l’espace.

Celle-ci aussi reçut le fouet des mains de la directrice après la répétition. Mais elle n’eut pas besoin de la surveillante pour prendre la posture voulue. On voyait tout, et l’aspect de ces énormes fesses, qui se balançaient furieusement, pendant les trente-neuf coups de cordes qu’elles reçurent en dehors de la règle ordinaire, qui était de six à douze, au dessus de ses fortes cuisses entre lesquelles on distinguait toutes les nudités, était de la plus riche indécence.

Elle garda cette posture, le gros postérieur se dandinant toujours, pendant qu’on fouettait en deux séries les dix coupables de quelque maladresse. Quand elle se releva, elle avait la figure congestionnée.

Un petit orchestre s’était installé pendant cette orgie de fouet, et les musiciens n’étaient pas les derniers à se repaître de ce spectacle affriolant. On répéta en entrant le ballet qu’on devait danser le soir. Quelques-unes des marcheuses, qui faisaient partie des quadrilles, y prirent part. Il y avait là, plus de quatre-vingts paires de fesses, qui tourbillonnaient les jupes envolées pendant plus de vingt minutes.

Les spectateurs avaient braqué leurs jumelles sur cette fourmilière de postérieurs et de chats de toutes les dimensions, qui tournaient, viraient, sautillaient, levaient la jambe. Une douzaine de danseuses vinrent terminer le ballet en ligne, le pied gauche dans la main, la jambe au port d’armes, sautant sur le pied droit en tournant, montrant tour à tour le spectacle de douze cons tordus. Puis dix de ces ballerines vinrent former un demi cercle ouvert au milieu, devant la première danseuse, qui avait un genou à terre, le pied droit à plat, et comme le maillot était de la chair vivante, il semblait qu’il y avait une déchirure entre les cuisses.

L’une des danseuses libres vint monter sur la cuisse gauche qui était horizontale, se pencha en se prenant au cou de l’agenouillée, levant la jambe, formant un angle droit dont la déchirure du maillot était le sommet. La première danseuse prit l’autre sous son bras, le corps horizontal, les cuisses écartées. Les autres s’agenouillèrent devant l’idole en s’inclinant.

Les soixante-dix danseuses, car elles étaient bien soixante-dix, étaient agenouillées à droite et à gauche de l’apothéose sur des gradins, les unes au-dessus des autres, penchées en avant, de sorte qu’on voyait plus de quatre-vingts paires de fesses et autant de déchirures de maillots vivants de toutes les dimensions. Quand je dis autant, on voyait une déchirure de plus, on n’avait qu’un aperçu des fesses de la première danseuse.

Quand le ballet fut terminé, ce fut dans cette posture, que les délinquantes, signalées par les surveillantes, reçurent le fouet. On en fouetta une douzaine deux à deux, pour faire durer le plaisir des spectateurs, et le plus rapprochées possible, pour que les assistants eussent les deux culs fouettés au bout de leur lorgnette.

La danse lascive des fesses, et la chanson des fustigées, qui étaient accompagnées par une valse entraînante, jouée par l’orchestre dont les cordes suivaient le rythme en battant la mesure à contre temps sur la chair tendue comme celle d’un tambour, durèrent une demi-heure. Les croupes incendiées, contrastaient avec leurs voisines épargnées, qui gardaient leur blancheur de neige, restant immobiles, tandis que les soleils couchants se secouaient furieusement.

Cette dernière orgie de fouet, à la fin de la répétition, et cette exhibition de tous ces culs potelés, charnus, satinés, car toutes les danseuses étaient plus au moins richement fessues, avaient un autre but. Les vieux débauchés, après une demi-heure de contemplation absorbée, la plus émoustillante du monde, du frétillement de ces belles fesses nues, sous les morsures des cordes tressées, étaient dans un état qui leur permettait d’essayer leur force dans ces croupes incendiées.

Plusieurs des danseuses fouettées ne s’en revinrent pas avec nous. Quelques-unes restèrent une heure, d’autres deux. Ces dernières avaient été retenues par de jeunes officiers de la Garde impériale, qui étaient, paraît-il, de forts galants serviteurs. Les hauts dignitaires de la cour étaient presque tous de vieux barbons d’un âge qui ne leur permettait la récidive, qu’après une insistance prolongée de la patiente sur leur bijou en détresse après une seule expérience.

Le soir vers sept heures, après une légère collation, on conduisait les danseuses au théâtre, dans des voitures fermées comme les voitures cellulaires. Mais avant de les embarquer, la directrice et le maître de ballet leur faisaient passer l’inspection. Comme on me menait au théâtre j’assistai à cette revue.

Le maître de ballet et la directrice se partagèrent la corvée. Ils tenaient à la main, lui une baguette souple et flexible, elle une cravache d’amazone. Ces deux instruments de correction devaient joliment cingler la peau mal défendue par la fine enveloppe collante qui la couvrait.

Les danseuses, quand ils passaient derrière elles, devaient se tenir penchées en avant. Les deux scrutateurs palpaient les maillots, regardant sur toutes les coutures, pour voir s’ils étaient bien ajustés. Je vis retomber la cravache par deux fois sur les grosses fesses d’une grande fille qui bondit en avant, en poussant un cri perçant. Çà devait mordre comme sur la peau nue sans l’écorcher, car le maillot, qui était d’une soie très fine, très collante montait jusqu’à la ceinture, depuis la suppression des tutus par les Grands Ducs.

La baguette eut son tour presque aussitôt Elle cingla deux fois les fesses d’une jeune marcheuse produisant le même bond en avant et le même cri. Il lui fit reprendre la même posture, et lui appliqua deux claques bruyantes sur chaque fesse, qui lui firent pousser un quadruple cri.

— Çà t’apprendra à mettre les coutures de travers.

La revue continua toujours passée de la même façon piquante. À chaque observation la baguette ou la cravache entrait en danse, cinglant les fesses sous la fine soie Presque toutes furent projetées en avant sous l’impulsion de la morsure, en poussant un cri. Ils en trouvèrent une vingtaine en défaut.

Il paraît que cette cinglée, surtout quand c’était la cravache qui leur disait deux mots, laissait toute la soirée une douleur cuisante dans les fesses. Moi qui avais été emmaillotée par une fille de chambre, je n’avais pas à redouter la baguette du maître de ballet, quand il vint passer l’inspection de mes cuisses et de mes fesses, prolongeant ses investigations sur mes appas potelés.

Décidément ici c’est pire que chez la modiste, qui elle ne se servait pas d’une cravache cinglante comme celle de la directrice, ni d’une baguette coupante comme celle du maître de ballet. Au cri poussé, et à la projection en avant, on devinait que la morsure devait joliment cuire.

Au théâtre je dus rester dans les coulisses pendant le ballet, avec mes camarades inoccupées et les danseuses qui attendaient leur tour d’entrer en scène. C’était la première fois que je voyais un ballet au théâtre, et que j’entendais de la musique par un orchestre complet. Il y avait de petits trous, percés dans la toile, qui montait le long des portants, où mes camarades mettaient un œil.

J’y collai le mien, et je vis la salle tout entière, éclairée par un plafond lumineux, l’orchestre où il y avait près de cent musiciens, les fauteuils, les loges, les baignoires, le premier balcon, tout çà garni des plus brillantes toilettes, étincelait de diamants et de pierreries. Les dames en tenue de soirée étaient décolletées très bas. En face je reconnus une des spectatrices qui avaient assisté à la répétition.

En ce moment je reçus deux coups de baguette sur mes fesses mal protégées par la fine soie du maillot collant. Je poussai un cri, projetée en avant par la surprise, ressentant une cuisante douleur. Le maître de ballet m’avait châtiée de ma curiosité. Il avait profité d’un crescendo de l’orchestre pour m’appliquer ces deux cinglées, se doutant bien qu’on n’entendrait pas le cri que ne manqueraient pas de m’arracher la surprise et la souffrance.

C’était, en effet, comme si la baguette avait cinglé la peau nue. Je souffris toute la soirée, qui dura trois heures, comme sous une morsure continue. Dans la voiture qui nous ramenait, je souffrais encore, et même dans mon lit, mais çà ne m’empêcha de dormir. Mais pourquoi m’avait-il appliqué ces deux coups de baguettes ? J’avais pourtant vu mes camarades plonger leurs regards dans la salle.

Il paraît qu’elles profitaient du moment où il était occupé à régler les entrées en scène. Mes bonnes petites camarades se gardèrent bien de m’aviser. Elles guettaient du coin de l’œil le moment fatal pour mes fesses. Elles riaient de bon cœur à la pensée de ma surprise en recevant les deux cinglées imprévues, et elles furent enchantées que j’eusse fait aussi vite connaissance avec la coupante baguette du maître de ballet.

Le ballet continua. Je dus me tourner vers la scène et assister à la réédition de toutes les danses qu’on avait répétées dans l’après-midi, seulement là-bas je n’avais pas le feu au derrière, et j’y avais pris un grand plaisir, tandis qu’ici mon plaisir était gâté par la souffrance. Puis vive le nu pour les ballets !

Bien qu’il n’y eût plus rien à danser au dernier acte, nous attendîmes dans nos sorties de théâtre la fin du spectacle, avant de nous embarquer dans les voitures closes, qui nous attendaient dans la cour intérieure, pour nous ramener à l’Institut. Je m’informai auprès de ma voisine pourquoi nous ne partions pas ?

— Tu le verras tout à l’heure.

Quand le spectacle fut terminé, on nous fit monter dans les voitures fermées qui nous ramenèrent à l’Institut. Nous laissâmes nos sorties de théâtre au vestiaire, et l’on nous fit monter dans la salle de répétition, éclairée à giorno, avec nos riches et brillants costumes de scène. Aux stalles d’orchestre il y avait une brillante assistance, les dames étaient en tenue de soirée, c’étaient des spectatrices du théâtre.

On attendait la fin du spectacle, pour leur permettre d’assister aux corrections des danseuses signalées par le surveillant, qui prenait des notes dans les coulisses, comme ayant commis quelque maladresse, manqué un pas, ou pour n’importe quelle peccadille. Il savait qu’il lui fallait un contingent tous les soirs, et quand il ne trouvait pas assez de fautives, il en signalait à tort et à travers, qui se seraient bien passées de cette faveur.

Je remarquai au milieu de la salle un billot de forme ronde matelassé avec un coussin devant, qu’on avait dû transporter là pendant notre absence. Je me demandai à quoi pouvait bien servir ce billot ? Eh ! parbleu, ce ne peut être que l’échafaud sur lequel on exécute les postérieurs des coupables.

Le surveillant tenait une liste à la main. Sur un signe de la directrice, qui lui annonçait sans doute que la séance était ouverte, il appela : « Daischa » ! À l’appel de son nom, une grande fille brune de vingt ans, que j’avais remarquée dans le second quadrille, sortit des rangs, les pommettes rouges, la gorge haletante, se dirigeant en tremblant vers l’échafaud.

Elle s’agenouilla sur le coussin. Une surveillante vint lui descendre le maillot jusqu’au bas des cuisses. Puis elle se pencha en avant, le ventre appuyé sur le billot, les bras en croix. Sa jupe de soie rouge, soulevée par le jupon empesé, semblait une capote de cabriolet. Le corps formait ainsi un arc de cercle, le postérieur très proéminent, dont le satin neigeux reluisait aux lumières, les fesses disjointes par l’écartement des genoux posés aux deux extrémités du coussin.

Ce fut une des assistantes, madame la Duchesse de B., qui s’était prétendue mécontente de sa danse, à qui l’on avait offert la correction de la danseuse coupable de lui avoir déplu, qui vint la fouetter. C’était une femme de vingt-huit à trente ans, qui était là avec Mgr. le Duc son noble époux. Ses grands yeux fauves lançaient des éclairs, quand elle leva les cordes menaçantes sur le ravissant postérieur à la neige immaculée. Elle ne le resta pas longtemps.

La grande dame prenait le plus grand plaisir à roser ces jolies fesses blanches qui se trémoussaient, et sous lesquelles la broussaille noire, qui masquait l’antre du plaisir, dont on apercevait à peine les battants vermeils, se remuait et s’agitait, obéissant aux mouvements du postérieur flagellé.

Quand elle fut au bas des fesses rosées, elle n’avait appliqué qu’une vingtaine de coups sur les trente-neuf qu’elle lui devait, il lui en restait dix neuf à utiliser. Elle reprit la promenade au bas des hanches, refaisant le voyage toujours de haut en bas, mais cette fois avec une verve endiablée, au milieu du gigotement furibond des fesses et du chat poilu, qui prenait part à la danse, sans que la fustigée donnât autrement signe de vie.

Quand les cordes eurent atteint de nouveau le terme du voyage, la danseuse semblait avoir un caleçon rouge sur un maillot rose.

Quand elle se releva sans une larme dans les yeux, elle dut rester debout isolée des autres, les fesses et les cuisses nues, le maillot retourné sur les jambes, avec son caleçon rouge qui tremblait toujours.

La Duchesse regagna sa stalle, avec l’air de contentement d’une femme qui s’est bien vengée, recevant les félicitations de ses voisins des deux sexes.

On en fouetta une douzaine. Deux d’entre elles durent venir présenter leurs fesses recouvertes de leur maillot de soie dans la posture penchée, à deux dames qui avaient sans doute des griefs contre elles. La directrice leur passa sa cravache. Les deux aimables personnes cinglèrent par deux fois le postérieur qui leur était offert. Quand on leur baissa le maillot elles avaient deux sillons sanguinolents sur la peau.

Un jeune officier des Gardes qui s’était plaint d’une jeune marcheuse de quatorze ans et demi, vint lui baisser le maillot lui-même, la prit sous son bras gauche, et la fessa de sa forte main d’homme. Les fesses se tordirent tout le temps que les claques bruyantes, vigoureusement détachées, résonnèrent sur la peau tendue qui s’empourprait dans tous les coins.

Il lui en appliqua ainsi au moins trois douzaines. Elle ne cessa de chanter pendant toute la durée de cette verte correction. Celle-là aussi avait un caleçon écarlate.

Plusieurs des danseuses fouettées ne couchèrent pas au dortoir, entr’autres la marcheuse fessée par l’officier des Gardes, qui avait dû la réclamer. Nous passâmes au réfectoire, tandis que l’on conduisait au lit les danseuses fouettées, qui devaient se coucher sans souper.

Le jeune lieutenant des Gardes, qui n’avait pas voulu formuler sa plainte, avait trouvé la jolie marcheuse, qui était la mieux roulée de l’escadron, rebelle à ses attouchements. Il lui avait caressé la gorge, qu’elle avait déjà rondelette, dans les coulisses. Elle s’était regimbée. Alors il lui avait pris les fesses dans ses mains, la soulevant entre ses cuisses, pressant fortement les lèvres dans ses doigts. Dès qu’elle fut à terre, elle se sauva.

Il se promit alors de lui assouplir le caractère, en lui assouplissant les fesses par des arguments frappants. Il demanda à la fesser en public, ce qu’on lui accorda, sans même lui demander la raison de cette fantaisie. Puis on la lui amena dans un appartement, où elle ne s’avisa plus de résister. D’ailleurs elle était ouverte depuis six mois, et elle avait déjà servi à plusieurs.

Il se trouva bien de la fessée, car il y avait gagné une ardeur qui lui permit de courir plusieurs postes. La marcheuse elle-même était en feu.

Le lendemain, c’était le troisième jour de mon enrôlement, je dus assister en maillot de chair, les fesses et les cuisses nues comme mes camarades. Seule, la danseuse qui avait reçu les trente-neuf coups de cordes de la Duchesse, avait son maillot. Je devais commencer mon apprentissage aujourd’hui. Le maître de ballet se dirigea vers moi. Il venait sans doute passer l’inspection de la nouvelle venue.

Il me fit pencher en avant, et il vint s’informer du contenu de la cloche, palpant de ses doigts inquisiteurs tous les alentours, mes fesses très développées, rebondies, d’une riche carnation, écartant les globes, qui étaient d’une élasticité remarquable, et tapissés d’un velours de pêche mûre. Tout çà sous les lorgnettes des assistants braquées sur mes nudités.

Il fit glisser sa main de la hanche au bas des fesses, appuyant pour s’assurer de leur fermeté. Il m’empoigna à deux mains sous le creux des fesses, me soulevant de terre, les doigts appliqués entre les cuisses. Comme il était très vigoureux il me tint un moment en l’air. S’il m’avait tenue quelques secondes de plus, je crois que je lui aurais mouillé les doigts. Il passa à mes cuisses, qu’il dut trouver bien roulées, puis à mes jambes qui étaient finement tournées.

Il passa ensuite la revue de mon devant, me faisant pirouetter pour me présenter de face aux lorgnettes des stalles. Il fit jaillir mes tétons, les pressa, agaça du bout du doigt la pointe qui se dressa. Puis je dus tenir ma jupe de gaze relevée, de façon à montrer ma fourrure noire. Il passa ses doigts dans les poils, et s’informa, lui aussi, de la grosseur de l’hôte qui nichait dans ce palais satiné.

Je dus prendre place parmi les marcheuses. À l’aller, je suivis assez bien la cadence rythmée par le violon et la harpe. Mais pour le retour, je n’avais pas l’habitude de marcher à reculons, je trébuchais à chaque pas, perdant la cadence. Arrivée au terme fatal, la directrice me fit pencher et m’appliqua deux coups de cordes à tour de bras sur mes fesses nues, qui me cuisirent affreusement.

— C’est pour t’apprendre à marcher à reculons. Aujourd’hui ce n’est rien, mais demain tu seras servie comme les autres.

Je dus rester dans la posture indécente, dans laquelle les regards lubriques des spectateurs ne devaient rien perdre de mes charmes nus, pendant que la directrice, qui aujourd’hui était en verve, en fouettait deux autres.

Je dus repartir chaque fois avec l’escadron volant recevant régulièrement à mon retour deux coups de cordes secs et durs, devant toujours garder la même posture indécente, pendant qu’on fouettait les autres. J’en reçus ainsi une douzaine qui me mirent le feu aux fesses.

Tous les groupes répétèrent ensemble, pendant une demi-heure durant laquelle il y en eut une trentaine d’encouragées par quelques coups de cordes bien sentis, qui les cinglaient au vol, n’importe où, sur les fesses, sur les cuisses, lancées au hasard par les mains des surveillantes, sans préjudice de la correction après le pas terminé.

Je ne pris pas part à la répétition générale. Je restai au milieu d’un groupe de marcheuses, qui n’en étaient pas non plus, contemplant avec plaisir cette fourmilière de postérieurs, plus gros les uns que les autres, se trémoussant de la belle façon.

Comme c’était le même ballet qu’hier, l’apothéose se termina comme la veille au grand ébaudissement des spectateurs, les délinquantes furent fouettées sur les gradins. Seulement comme on commença par le groupe de la première danseuse qui était de la partie, pour ne pas désorganiser la symétrie, les surveillantes chargées de la besogne les fouettèrent dans la pose qu’elles occupaient.

Si l’on ne voyait pas fouetter les plantureuses fesses de la statue vivante, on voyait danser son gros chat noir, ses épaisses lèvres rouges embroussaillées se tordre entre ses cuisses, ses gros tétons sauter, et la grimace qu’elle faisait.

Celle qui levait la jambe, le pied posé sur la cuisse, avait toutes les peines du monde, bien qu’elle entourât le cou de la statue dans ses bras, à se maintenir dans cette fatigante position, pendant que les cordes lui cinglaient rudement les fesses en travers. Les lèvres roses bâillaient grandes ouvertes entre ses cuisses.

Celle qu’elle enserrait dans ses bras tenait ses cuisses écartées, étalant elle aussi son chat dans toute son indécence, sachant bien que si elle s’avisait de serrer ses fesses malgré elle, on avait un moyen infaillible de les lui faire ouvrir. Elle aussi recevait les cordes en travers.

Deux des agenouillées vinrent leur servir d’arc boutant, pour les soutenir, l’une mettant la jambe sur son épaule, l’autre tenant les deux pieds écartés dans ses mains, pour les garder dans cette posture jusqu’à la fin de la mazurka que l’orchestre jouait aujourd’hui. La séance fut un peu plus longue que la veille.

Aujourd’hui, il y en eut encore quelques unes qui disparurent, mais la plupart étaient des dernières fouettées, car on les traitait plus sévèrement que dans le courant de la répétition et l’incendie mettait plus longtemps à s’éteindre.

Le soir en rentrant du théâtre, après qu’on eut donné le fouet à une douzaine de délinquantes, le maître de ballet me dit d’aller l’attendre dans son lit. Je savais par ouï-dire comment il traitait ses servantes à plaisir, et j’allai me coucher en tremblant de tous mes membres. Je m’attendais cependant à cette invite, après la minutieuse inspection qu’il avait passée de mes charmes nus à la répétition.

Dès qu’il fut tout nu à côté de moi, il me fit m’étendre sur lui, mon chat sur son membre, les bourses entre mes cuises ; il croisa ses jambes sur les miennes, embrassa mon buste dans son bras gauche, écrasant mes tétons sur sa poitrine, pour m’obliger à ne remuer que le postérieur et il me fessa, m’appliquant une vingtaine de claques bruyantes de sa forte main d’homme, qui me mirent le feu au derrière, tandis que je sentais croître démesurément sous mon ventre la plante sensitive qu’il a au bas du sien.

Il me fit m’agenouiller, m’obligeant à me tourner du côté du pied du lit, la tête sur le drap, où il vint me prendre en levrette, pour pouvoir profiter de l’incendie qu’il venait d’allumer dans mon postérieur, et qui s’était communiqué à mon devant. Lui aussi fut surpris du frétillement presque immédiat de mes fesses, et du tressautement de mes tétons dans ses mains, qui précéda le terme de son voyage, et qui reprit quand il entra au port.

Cinq ou six fois il recommença ce manège dans la nuit, variant la fessée, me cinglant sur les cuisses, entre les cuisses, me retournant pour me cingler au bas de la toison, dont il s’amusait à secouer les poils. Toutes ces piquantes caresses me cuisaient, et cependant je le précédais chaque fois dans le plaisir. Il me dit qu’il se proposait de me fesser ainsi de temps en temps.

Quand il me renvoya au matin, je n’avais pas les fesses présentables, et l’après-midi, je dus assister à la répétition en maillot.

J’eus l’occasion de lier connaissance avec la cravache de la directrice. Je revenais à reculons de la première marche, sans avoir trébuché. Je reçus cependant sans m’y attendre deux coups de la cinglante cravache, qui me piquèrent horriblement, comme sur la peau nue, sous la fine soie du maillot Je poussai un cri, mais je restai sur place. Les fesses me cuisirent jusqu’au soir.

Je dus continuer la répétition avec la souffrance intolérable de ces morsures, tremblant chaque fois que je revenais à la portée de la terrible « Sifflante », c’est ainsi que l’avaient baptisée les danseuses. Mais je n’en reçus plus de l’après midi.

Je poursuivis le cours de mes études chorégraphiques, toujours encouragée par la nagaïka ou le martinet pendant la répétition, la baguette et la cravache au moment du départ pour le théâtre, sans compter les fessées à la main du maître de ballet, qui me prenait de temps en temps dans son lit. C’était toute la nuit que sa main entretenait le feu dans mes fesses, chaque fois que l’envie le prenait de s’allumer aux dépens de mon postérieur.

Le lendemain à la répétition j’étais toujours obligée de prendre mon maillot. Celles qui étaient passées par ses mains savaient à quoi s’en tenir.


Vignette typographique
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