Mémoires d’une danseuse russe/T1-05

Sous les galeries du Palais Royal (1 à 3p. 100-119).

Bandeau typographique
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V

YVAN ET LÉNA.



Y van et Léna continuaient à se voir dans une cachette introuvable, pour qui ne la connaissait pas. Leurs relations étaient connues des serviteurs, comme toutes celles qui existent entre cette classe, qui a tout intérêt à garder la chose secrète, pour pouvoir s’y livrer en toute sécurité.

On n’avait jamais entendu parler d’une délation. Pourtant les deux amants furent surpris une nuit dans une posture non équivoque. On a toujours soupçonné un serf, jaloux de leur bonheur qu’il enviait, de les avoir dénoncés.

Nous assistâmes le lendemain au châtiment des deux complices. Je n’avais jamais vu donner le knout que le bourreau infligeait au coupable devant les serfs réunis. C’est un affreux spectacle. Ici ce ne fut pas le bourreau, ce fut la boïarine qui fouetta l’homme, et le boyard qui donna les verges à la fille, après que les deux complices, se fussent fouettés mutuellement.

Tout le personnel employé au château assistait à l’exécution car ce fut une véritable exécution. Les deux coupables étaient complètement nus, et paraissaient consternés, connaissant le sort affreux qui les attendait. Les deux amies entouraient la maîtresse, confortablement assise dans les fauteuils moelleux. Les jeunes maîtres assis à côté l’un de l’autre avaient les yeux fixés sur le théâtre du châtiment.

Yvan, un beau gaillard blond de vingt ans, bien découplé, et surtout bien chevillé au dire de quelques-unes de mes compagnes ouvertes, qui avaient eu affaire à lui, plus chanceuses que cette pauvre Léna, qui allait payer bien cher le plaisir qu’elle avait retiré de ce bel outil de joie. Elle avait maintenant dix-huit ans. C’était une fort jolie fille châtain clair, toute ronde. Ils nous tournaient le dos. Le boyard mit le knout entre les mains de la complice.

— Voyons comment tu vas traiter ce gaillard qui te vaut d’être sur cette estrade d’ignominie, et d’y recevoir un châtiment exemplaire. Si tu le ménages, gare à tes fesses tantôt. Allons, voyons si tu te sers de ce joujou aussi bien que de l’autre.

Yvan alla s’agenouiller au milieu de l’estrade, tournant toujours le dos aux assistants. Léna brandissait les nerfs de bœuf à l’extrémité desquels brillaient des paillettes d’acier. Elle cingla le dos frappant entre les épaules. On entendait faiblement le contact des lanières avec la peau heurtée, et la trace rosa à peine la chair.

Elle descendit ainsi jusqu’aux fesses qu’elle cingla avec la même indulgence, puis les cuisses jusqu’aux genoux. Son joli corps rondelet faisait les plus gracieux mouvements pendant que son bras maniait le knout. Le maître lorgnait d’un œil complaisant la jolie croupe rebondie qui se balançait si gracieusement au bas des reins cambrés, qu’il devait remarquer pour la première fois.

Quand elle eut fini son indulgente correction, elle s’agenouilla à son tour au milieu de l’estrade. Yvan s’était relevé, et dut se retourner pour prendre la verge que le maître lui tendait, son outil de joie, puisque c’est le nom qu’on lui donne, était dressé et s’agitait furieusement. Il me paraissait formidable comparé à celui du vieux conseiller.

Cette exhibition me semblait fort indécente. Il y avait là, la jeune barine qui ne pouvait manquer de voir ce signe très apparent de la virilité. Mais pour elle un serf n’était pas un homme.

Les deux autres par exemple le reluquaient avec des yeux gloutons, que je ne leur avais jamais vus. On aurait dit qu’elles avaient envie d’en manger. Si c’est comme chez le vieux, merci de la friandise.

Yvan pour fouetter sa complice, se présentait de profil. Pendant qu’il lui donnait la verge sur les reins et sur les fesses, son outil grossissait à vue d’œil, et se balançait avec fureur. Il devenait formidable. Il est vrai que l’indulgence, qu’il avait montrée en cinglant les reins, avait disparu dès qu’il fut arrivé à la croupe, qu’il cinglait vertement, obligeant les fesses à se tortiller et sa complice à geindre pitoyablement.

La pauvre fille projetée en avant par un coup plus violent tomba sur les mains, la croupe cambrée, dans une posture fort indécente. Le maître arrêtant les bras du fouetteur fit cesser la danse du postérieur.

Je pensai qu’il voulait épargner la croupe qui décidément semblait lui plaire fort. Mais il avait, paraît-il, une autre raison. Il redoutait un accident d’un autre genre dans l’outil outrageusement quillé d’Yvan. Les initiées m’apprirent ce que c’était que cet accident ; et je me rappelai en avoir provoqué un, bien malgré moi, par exemple.

La boïarine monta sur l’estrade. Les deux complices s’agenouillèrent sur la même ligne, séparés pour permettre aux deux bourreaux de s’installer à la gauche des corps nus, qu’ils devaient fouetter. La boïarine prit le knout, le boyard les verges, et chacun de son côté inaugura sa partie dans le duo sanglant.

La maîtresse frappait comme une sourde, descendant des épaules par le dos qu’elle lacérait avec les paillettes d’acier jusqu’au bas des reins, arrachant chaque fois un cri de détresse au patient. Les lanières avaient marbré toute la chair des épaules aux hanches. Là, elles retombèrent si rudement qu’elles sillonnèrent la peau d’une longue raie livide, pailletée de rubis.

De son côté le boyard cinglait le dos de la jeune fille, qu’il rayait de plaques rouges, descendant ainsi jusqu’à la chute des reins. Les deux victimes hurlaient comme des écorchées, elles en avaient bien le droit.

Quand ils furent aux fesses, la boïarine tapait si fort que le jeune homme était projeté en avant sous la violence du choc, et qu’en moins de deux minutes, elle lui mit les fesses en sang.

En ce moment la fouetteuse parut modérer ses coups. On voyait le corps du fouetté se balancer, les fesses jouer bien que les lanières retombassent visiblement plus indulgentes, car la fouetteuse ne regardait pas où elle frappait, elle avait les yeux fixés sur un point devant le fustigé. Le boyard lui aussi maniait les verges sans trop de rigueur, tournant la tête sur le point fixé par la boïarine. Qu’est-ce qu’ils avaient donc ? Que regardaient-ils ?

Eh ! parbleu, il arrivait à Yvan l’accident prévu par son maître. Le jeu des fesses était produit par le jaillissement saccadé de la cause de l’accident.

La danse reprit de plus belle, les nerfs de bœuf et les verges retombaient avec un bruit sinistre de chairs froissées et les cris des deux victimes passaient à l’aigre. Le boyard cinglait les fesses avec une habileté consommée. Quand elles s’écartaient sous un coup fendant il envoyait les pointes dans les cuisses sur le bas de la toison.

Quand elles se resserraient pour mettre ce coin si sensible à l’abri, il s’amusait à cingler les cuisses et les mollets. La plante des pieds eut aussi son tour. Il détachait ensuite un coup bien senti, cinglant les deux fesses juste au milieu. Un coup plus violent projeta en avant la pauvre fille qui tomba sur les mains.

— Reste ainsi, lui dit-il.

Et les verges la fouaillèrent un moment sur les lèvres satinées sans trop les maltraiter cependant. Il les cingla jusqu’à ce qu’il eût obtenu le résultat qu’il paraissait chercher. Elles se mirent à bâiller s’entr’ouvrant peu à peu, et nous le vîmes s’amuser à attraper le petit bout de chair qu’on voyait à l’entrée. Les lèvres se rejoignirent enfermant le prisonnier.

Alors il revint aux fesses appliquant quelques coups sévères qui les ensanglantèrent. Il revint aux mollets qu’il marqua d’une croix de St. André dessinée en rouge vif.

Je n’avais pas le cœur de regarder Yvan. Je jetai les yeux sur l’infortuné, mais je les détournai bien vite. Les paillettes d’acier avaient lacéré la peau en plusieurs endroits au milieu des marbrures violettes, dont les nerfs de bœuf sévèrement appliqués avaient habillé le corps de la nuque aux talons. Les fesses surtout étaient dans un pitoyable état, elles étaient écorchées dans tous les sens.

Les fesses de Léna n’étaient guère en meilleur point, les reins étaient d’un rouge écarlate, les cuisses d’un rouge vif, et les mollets d’un rose tendre sur lesquels se détachait un × du plus beau carmin, tiré au cordeau.

Les deux martyrisés, que les maîtres laissèrent un moment dans cette posture humiliante, las de hurler, égosillés d’ailleurs, sanglotèrent à fendre l’âme.

Tous les serviteurs paraissaient navrés. Mais le boyard et la boïarine, et surtout les deux amies paraissaient enchantés. Ils l’étaient en effet pour des motifs divers.

Si le serf Yvan n’était pas un homme pour la jeune barine, il avait paru tel aux deux amies, et tel même qu’elles durent s’avouer entre elles, qu’elles n’avaient jamais vu la marque de l’homme aussi apparente, l’emblème de la virilité aussi prononcée. Elles voulurent pousser jusqu’au bout la constatation, et s’assurer, « de visu et de contactu », s’il était vraiment aussi mâle qu’il le montrait, ce serf-là. Ce n’était peut-être qu’une vaine ostentation. Elles le sauraient bien en le mettant au pied du mur.

Elles eurent le courage d’aller trouver le soir même dans son lit le pauvre diable encore tout saignant, le corps entouré de bandelettes, couché sur le ventre, empêché de prendre une autre position. Elles se glissèrent sous lui, obligées de se servir elles-mêmes, il n’avait qu’à pousser, et il n’eut pas de peine à leur prouver plusieurs fois à chacune, malgré la fièvre qui le brûlait, que sa virilité n’était pas en carton pâte.

Elles firent la navette sous le pauvre garçon, qui était obligé de leur laisser faire toute la besogne, car il ne pouvait se remuer sans pousser des gémissements. Elles s’en tiraient sans son aide comme des femmes expérimentées bien que dessous. Elles le laissèrent complètement vide.

Elles y revinrent toutes les nuits, tout le temps que dura leur séjour, négligeant pour ce remarquable outil un autre délassement qu’elles semblaient cependant préférer à tout. Quand il put les servir lui-même, bien qu’il ne fut pas complètement remis, il faillit les défoncer.

Elles n’osèrent pas prendre ce gros outil dans leurs fesses, malgré l’envie démesurée qu’elles avaient de l’y loger. Elles auraient dû y joindre le délassement en question. Mais elles redoutaient l’entrée d’une telle aiguille dans un si petit étui.

— C’étaient des poltronnes, ajouta Léna, guérie elle aussi assez vite de ses cicatrices, grâce aux bons soins qu’on lui avait prodigués, oui des poltronnes. Je l’ai logé plusieurs fois dans mon derrière, et regarde s’il est abîmé. Il me faisait moins de mal que le petit outil brutal du jeune barine qui me les perça.

Elle me le montra, il n’y paraissait aucun bris de clôture.

Je lui demandai ce qu’elle entendait par le déconnement des deux amies.

— Cette paire de goules, qui frisent la quarantaine sont les meilleures amies du monde, mais des amies comme tu m’entends. Elles ont des passions honteuses tu verras pourquoi. Ici, où il y a des langues raffinées, elles en prenaient quatre toutes les nuits, deux pour chacune, et les ouvrières qui travaillaient à leur plaisir ne chaumaient guère, elles devaient s’y employer toutes les deux, car il y a comme tu le sais deux embouchures à servir.

En commençant ça allait assez bien, mais vers la fin de la séance, il y avait du tirage, et il fallait insister si longtemps qu’on en revenait éreinté. Encore s’il n’y avait eu que cela, mais ces horribles mégères cherchaient tous les moyens de s’exciter, et à un moment elles avaient des fantaisies révoltantes.

Elles se mettaient sur le vase pour pisser, il fallait barbotter dans le coin tout mouillé jusqu’à ce qu’il se remouillât de nouveau. Ceci n’était rien encore. Quand elles étaient prises de l’autre besoin, ces ignobles truies vous obligeaient à les essuyer avec la langue, pendant qu’on leur nettoyait le devant, car l’un ne sort pas sans l’autre. Je suis passée par ces deux dégoûtants léchages. Au dernier j’ai failli vomir. Mais je leur avais vu cravacher si cruellement une pauvre fille qui s’y était refusée, que je n’ai pas eu de peine à vaincre ma répugnance.

Elles voulaient prendre le gros outil dans les fesses pour se passer le déconement par devant, se figurant que ce serait là le dernier mot de la volupté, mais comme je te l’ai dit elles n’ont pas osé l’y loger, craignant d’être écartelées.

Elle me continua ensuite l’histoire d’Yvan, qui n’avait rien de caché pour elle. Je lui laisse la parole.

— Dès que les deux dégoûtantes amies furent parties, la boïarine, qui en mourait d’envie depuis qu’elle l’avait eu sous les yeux, voulut revoir le bel outil à faire la joie des filles, et aussi des femmes, même des femmes de son rang.

Elle manda son cocher Yvan dans sa chambre sous un prétexte quelconque. Là, elle lui commanda de se déshabiller. Elle brandissait une verge comme pour le menacer. Yvan se doutait bien aux regards que la boïarine lui lançait, que s’il y avait une verge qui dut entrer en danse, ce ne serait pas sans doute celle que sa maîtresse brandissait, et que cette fois ce n’est pas la boïarine qui battrait le serf, c’est le serf qui prendrait sa revanche en battant la boïarine.

Yvan en se dépouillant de ses vêtements sur l’ordre de sa maîtresse se ressentait de l’espoir de sa bonne fortune prochaine et quand il fut tout nu sa virilité resplendissait dans tout son éclat. La boïarine émerveillée le trouva encore plus beau, que le jour où le bel outil avait craché devant elle. Elle ne put s’empêcher de le prendre dans sa main et de s’écrier.

— Je te donnerai les verges après, mais tu vas d’abord me fouetter avec celle-ci.

Elle se dépouilla de ses vêtements, ce qui ne fut pas long, car elle n’avait qu’un peignoir sur sa chemise. Elle s’agenouilla sur un épais coussin, s’accoudant à un fauteuil, ne voulant pas qu’un serf fut tenté d’embrasser sa maîtresse, même dans le feu de l’action.

Yvan était en extase devant ce beau corps nu si blanc, à la peau si fine, qui était celui de sa maîtresse, de la boïarine, de celle qui pouvant le faire pendre lui permettait de se pendre à son cou.

À un ordre impératif, il tomba à genoux devant la belle croupe blanche, passa sous l’arche de chair, planta en s’aidant de ses doigts son outil dans les bords, poussa et entra assez difficilement dans le palais seigneurial, mais avec de la persévérance, il pénétra jusqu’aux lambris. Les témoins de sa bonne fortune carillonnaient à la porte. S’il n’avait pas la jolie gorge, et la fine bouche sous les yeux, il s’appuyait délicieusement remué aux belles fesses satinées de la boïarine, et son plaisir s’augmentait d’un sentiment de vanité.

Il la servit trois fois ainsi naviguant sans désemparer, lançant tout dans le sein au risque d’y déposer un petit Yvan. La maîtresse devait goûter un plaisir ineffable, le jeune serf s’en apercevait à tous les indices révélateurs, à l’entrée qui se rétrécissait, et à certaine humidité. D’ailleurs les tendres fesses de la noble dame racontaient aussi à leur façon, le plaisir que goûtait le séjour voisin, mais jamais elle ne se trahit par le plus léger soupir.

Elle le renvoya ensuite, lui montrant la porte d’un geste de reine à son sujet. Yvan reprit ses habits et redescendit aux écuries. Il y avait à peine deux heures qu’il était à sa besogne, quand on vint l’aviser que sa maîtresse le mandait de nouveau dans ses appartements. Quand il entra, la boïarine était dans la même tenue. Elle lui montra des verges en lui disant.

— Te sens-tu le courage de recommencer à me fouetter comme tout à l’heure ? Ou faudra-t-il que ce soit moi, qui te fouette avec ceci ?

— Ce sera moi, maîtresse, qui vous fouetterai comme tout à l’heure.

— Trois fois ?

— Trois fois, maîtresse.

— Alors elle est inusable la tienne. Ce n’est pas comme celle-ci, qu’il faut changer souvent, dit-elle, en continuant l’allusion épicée.

Elle prit la même posture en gardant cette fois son peignoir et sa chemise. Yvan la reprit par derrière, toujours obligé d’entourer les hanches pour aider à l’intromission. Il inonda trois fois encore le récipient d’en haut dans lequel il plongeait. Il sentait les fesses veloutées de sa maîtresse palpiter sous son ventre.

Yvan sur l’appel de la boïarine, qui voulait éprouver la valeur de cet outil inépuisable recommença dans la journée, menant trois fois encore à bien pour les deux conjointes la même opération. Quand il sortit du fourreau, la boïarine lui jeta une serviette, et s’en alla dans le cabinet voisin où Yvan l’entendit faire une petite toilette intime.

Elle revint toute nue, n’ayant gardé que ses bas de soie, se renversa sur le bord du lit, faisant signe à Yvan de venir en prendre ainsi. À la vue de la boïarine toute nue, s’offrant les cuisses élargies, il perd la tête, plongea au bas de la toison dorée que nous connaissons bien pour l’avoir souvent peignée et parfumée, et l’embrasse à pleine bouche. La maîtresse le repousse brusquement, ce n’est pas ça qu’elle attend de lui. Mais lui, avait besoin de ce baiser pour reprendre des forces. Son outil, qui avait un peu baissé la tête, ranimé par cette accolade sur la toison parfumée de sa maîtresse, se révéla bandant de plus belle.

Il se redressa, planta son engin, prêt comme jamais pour la lutte, dans la fournaise, car elle brûlait toujours malgré la récente ablution. Cette fois le serf dut prendre le buste dans ses bras pour pouvoir jouter à l’aise.

Il avait sous sa poitrine la jolie gorge de sa maîtresse, il ressentait un bien-être inconnu à ce délicieux contact. Il ferme les yeux pour être tout à son bonheur, et aussi pour ne pas être tenté au moment fatal d’embrasser les seins ou la bouche, soins sacrés qui se croiraient profanés par le contact d’un vilain.

La boïarine se trouva si bien de cette posture dans laquelle le gros outil à plaisir la servait plus complètement, — moi je comprends ça, tu le comprendras plus tard —, qu’elle s’offrait souvent ainsi un serf si bien outillé. Quand elle a une fantaisie, elle fait monter Yvan qui la satisfait et la resatisfait à satiété. Elle reçoit les essais d’Yvan, parce que tous les essais que tente le boyard restent infructueux. Elle n’a pas eu d’enfant depuis le jeune barine, voilà plus de quatorze ans.

Léna me raconta ensuite son histoire. Je pensais bien qu’elle aussi devait avoir une histoire à la façon dont le boyard reluquait son ravissant postérieur, et les gracieux mouvements que faisaient ses jolies fesses quand elle fouettait Yvan, et surtout quand il lui donna les verges. Son histoire ne fut pas longue, elle me la conta en quelques mots.

— Le boyard me fit soigner dès la séance terminée. Il voulut se rendre compte par lui même comment les deux filles de chambre à qui l’on avait confié les soins à me donner fomentaient mon postérieur meurtri ? Il leur indiquait du bout du doigt, appuyant sur le coin désigné, où il fallait mettre ceci, mettre cela. Il s’intéressait trop à ma prompte guérison pour qu’il n’eût pas quelque velléité d’en profiter.

Au bout de quatre jours de soins incessants j’étais guérie et bien guérie. Il me fit monter dans sa chambre, me troussa pour s’assurer de l’état de mes fesses, et les trouvait en fort bon point, dodues et potelées il me dit :

— Tes jolies fesses rondes feront bien mon affaire, et ceci donc, fit-il en palpant plus bas, la main appliquée entre mes cuisses, ceci encore mieux.

Il s’assit sur une chaise haute.

— Ouvre la cage au prisonnier.

Je donnai l’essor à un joli priape, je rabattis les pans de sa culotte. Je dus l’enjamber et enfourcher la monture. Je dus chevaucher à son gré, car il ne me prend plus qu’à cheval sur ses cuisses nues. Il me pose lui-même sur la quille qui s’engloutit toute seule sous le poids de mon corps. Je suis toute nue pendant mes exercices d’équitation.

Quand je descends de ma monture, j’ai la croupe toute rouge car il m’aide à chevaucher en me claquant les fesses, et en me les pressant dans ses mains, mais les claques et les pressées sont bien plutôt pour s’exciter que pour m’aider.

Là finit l’histoire de Léna. Je crois que peu de châtiments infligés pour un pareil délit se soient terminées d’une façon aussi agréable pour les deux victimes. Pour la fille ça s’explique, il y a autant d’amateurs que de spectateurs. Mais pour le mâle ? Il est vrai que ce mâle déployait un bel étendard pour enseigne.

Quand les deux amies partirent nous poussâmes toutes un soupir de soulagement. Il n’y aurait plus pour nous fouetter que les bras de la maison, et c’était déjà de reste.