Livre:Le Breton - Rivarol, 1895.djvu
Titre | Rivarol |
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Auteur | André Le Breton |
Lieu d’édition | Paris |
Année d’édition | 1895 |
Bibliothèque | Internet Archive |
Fac-similés | djvu |
Avancement | À corriger |
Pages
Préface p. i à vii
CHAPITRE I
L’HOMME
Grand-père et père de Rivarol ; sa naissance : p. 1 à 7. — Dons de nature ; sa santé et sa beauté ; son intelligence et son talent de parole : p. 7 à 12. — Tempérament : influence de la race, du climat, de l’éducation première, de l’école, de l’époque, de ses propres succès ; défauts et qualités se combinent en lui de manière à lui imposer impérieusement sa vocation : p. 12 à 27. — Il n’est pas et ne pourrait être un homme de foyer ; son logis ; ses relations avec son frère, sa sœur et les vieux de Bagnols ; son mariage ; Mme de Rivarol ; Raphaël de Rivarol ; Manette. Il est très aimable et très aimé, délicat dans ses tendresses ; mais point d’intimité dans sa vie : p. 27 à 42. — Il n’est pas et ne pourrait être un homme de cabinet. Il maudit la plume, déteste la solitude, a horreur de tout ce qui transforme l’art d’écrire en une besogne professionnelle. Comment son œuvre s’est faite ; comment il collabore aux journaux ou en publie un ; ouvrages qu’il parle et n’écrit pas ; son journal fantôme de 1800. Malgré lui, il retourne bien vite au salon jouer le rôle pour lequel il est fait : p. 43 à 59. — Il est, à un degré de perfection qu’il a seul atteint, le dilettante de la vie de société ; il n’y apporte nulle arrière-pensée d’intérêt ; dédain des places, mépris de l’argent ; il n’y cherche que son plaisir. En quoi il le fait consister. Il aime la beauté, l’élégance, par-dessus tout l’esprit, toutes les voluptés de l’esprit, les plus légères et les plus nobles. Il a fréquenté tout ce que son temps a produit de gracieuses et spirituelles femmes, d’humoristes et de penseurs. Malheur aux sots et aux sottes qui troubleraient la fête ! Il est l’Altesse impertinente des salons. Sans bouger de son fauteuil, il fait le tour de la pensée humaine et de la vie : p. 60 à 84. — Expiation. Il n’est pas pris très au sérieux, et il en souffre ; il souffre davantage d’être exilé, à partir de 1792, chez les barbares. Ses dernières années, à Bruxelles, Londres, Hambourg. A Berlin, il a un instant la douceur de se reconstituer une petite Athènes. Sa mort : p. 84 à 91.
CHAPITRE II
SIGNIFICATION GÉNÉRALE DE SON ŒUVRE
Il a une foi. Son goût de la vie de société s’est élargi en un culte de la vie sociale et de la civilisation. Ses premiers écrits déjà, la Lettre sur le Globe aérostatique, le discours de V Universalité de la Langue française sont des hymnes en l’honneur des arts, des sciences et des lettres. Le discours, en particulier, forme la contre-partie de celui que Jean-Jacques adressait jadis à l’Académie de Dijon. A ceux qui invoquent la loi de nature et prêchent l’anarchie, il répond en montrant les bienfaits de la société : Discours Préliminaire. De là son amour de la France qui lui apparaît comme la reine des nations civilisées ; de là son respect du passé. Il est un homme de tradition et de progrès, ennemi de la routine aussi bien que des révolutions : p. 92 à 105.
CHAPITRE III
SES IDÉES LITTÉRAIRES
Le puriste de grand goût. Comment il admire les beaux génies de la Grèce et de Rome, en particulier Virgile ; les maîtres du xviie siècle ; Montesquieu, Buffon, Rousseau ; les chefs-d’œuvre des littératures étrangères ; le théâtre de Shakespeare, les poèmes de Dante. Sa traduction de l’Enfer. Il goûte toute œuvre qui exprime la vie sous une belle forme d’art : p. 106 à 122. — Ses premiers Extraits sont une déclaration de guerre à l’école pseudo-classique ; à ses yeux, Voltaire en est le patron responsable : il dresse un réquisitoire en règle contre lui : p. 122 à 128. — Son mépris des copistes : Dialogue entre Voltaire et Fontenelle ; Lettre sur le poème des Jardins, le Chou et le Navet ; articles sur Ducis, sur Florian ; Parodie du Songe d’Athalie ; jugements ou épigrammes sur La Harpe, Marmontel, Lemierre, etc. Il s’attaque à « la fourmilière » des Académies de province, des Musées, des petits recueils d’étrennes. Petit Almanach des Grands Hommes : p. 128 à 143. — Son mépris des gueux de lettres, des ratés. Ils pullulent à la veille de la Révolution. Ils s’acharnent après lui. Le prix de vertu de 1783. Brochure de Sauseuil, attaques de Framery, Garât, etc. ; réponses au Petit Almanach ; les Bagnolaises. La haine des grimauds fait honneur à Rivarol : p. 143 à 157. — Esthétique qui se dégage de ses admirations et de ses dédains. Ce qu’il cherche, il ne le trouve ni chez Restif, ni chez Mercier, ni chez Mme de Staël, ni chez Beaumarchais. C’est à Chateaubriand qu’il prépare la place ; son amitié pour Fontanes et Chênedollé. A peine a-t-il aperçu Chateaubriand lui-même ; il lit en 1800 une esquisse du Génie du Christianisme, et pressent en l’auteur « un grand écrivain » : p. 157 à 162.
CHAPITRE IV
SES IDÉES POLITIQUES
Le plus intelligent des contre-révolutionnaires. Réformes qu’il souhaitait avant 1789. Il est un conservateur libéral. Pourquoi il est monarchiste. La convocation des Etats généraux lui inspire plus de défiance que de joie : il déplore les fautes de la cour ; conseils qu’il adresse au roi, au comte d’Artois, à MM. de Broglie et de Breteuil avant la prise de la Bas- tille. A partir du 12 juillet 1789 commence sa forte discussion de doctrines. Le Journal Politique National. Critique de la Constitution ; l’orgueil philosophique égare l’Assemblée. Prophéties de Rivarol. Comparaison de ses idées avec celles de Burke et de Taine. Personne n’a mieux dit que lui en quoi consiste l’erreur de la Constituante ; il n’a pas vu ce qu’il y avait de grand et de fécond en elle : p. 163 à 188. — Le plus spirituel des contre-révolutionnaires. Sur la marge du Journal Politique National, dans le Petit Dictionnaire des Grands Hommes, dans les Actes des Apôtres, il écrit l’étincelante parodie de la Révolution. Peu à peu la passion envenime sa raillerie. Son excuse ; seul l’opuscule de 1792 contre La Fayette est inexcusable. Jusque-là il s’attaque à des ennemis cent fois plus forts que lui ; périls courus ; beauté de son attitude : p. 188 à 215. — Lettres et Mémoires à M. de La Porte ; petits moyens, grande et sage leçon ; impossibilité de recommencer le passé ; sacrifier les aristocrates. Mémoire inédit du 7 juin 1792. Lettre à la Noblesse. Combien il a toujours été plus clairvoyant que les gens de son parti ; sens du réel : p. 215 à 233. — Ambition de ses dernières années : continuer l’œuvre de Montesquieu. Il voit paraître Bonaparte. Découragement. Prospectus d’un journal. Le premier il a jugé la Révolution en positiviste : p. 233 à 238.
CHAPITRE V
SES IDÉES PHILOSOPHIQUES ET RELIGIEUSES
Un libre penseur d’une espèce rare au xviiie siècle. Sa philosophie ; le Discours Préliminaire ; la théorie du sentiment, une affirmation du moi ; il doute de l’immortalité de l’âme ; quelle est sa croyance en Dieu ; conclusions assez désolantes ; il met son point d’honneur à s’y tenir, parce qu’il les croit appuyées sur des données scientiiiques : p. 239 à 246. — Analyse du livre De V Importance des Opinions religieuses ; Lettres à Necker. Rivarol soutient que la morale peut trouver une base ailleurs que dans la religion ; il réserve cette morale indépendante pour les hommes de haute intelligence et d’extrême culture ; droits et devoirs de la libre pensée : p. 246 à 257. — Sa lutte contre les voltairiens, contre les ignorantins et les bedeaux de la libre pensée ; dernières pages du Discours Préliminaire ; Dialogue entre un Roi et un fondateur de Religion. Le mot : « Il faut une religion pour le peuple », résumerait fort mal ses idées. Il estime et admire la religion comme la plus puissante des forces sociales ; il voit en elle non pas la rivale, mais l’auxiliaire de la philosophie ; honte à ceux qui ont voulu murer la porte de l’église ! Son point de vue comparé à celui de Chateaubriand : p. 257 à 265.
CHAPITRE VI
SON TALENT
Il compose mal. Vers quelles formes littéraires vont ses préférences ; ses notes et ses post-scriplum. Examen de ses opuscules et de ses ouvrages de longue haleine ; il a peine à suivre un plan. Le Discours Préliminaire et les Carnets. Il sait que son Discours manque d’ordre ; il essaie de se justifier. Le défaut de méthode nous choque moins dans son Journal écrit au milieu même des événements. Le récit des journées d’octobre prouve qu’il était capable, quand il voulait bien s’en donner la peine, de composer un tableau d’ensemble : p. 266 à 285. — Il préfère s’attacher aux détails de son style ; il est un styliste ; il y a de l’art dans tout ce qu’il dit, dans tout ce qu’il écrit ; il retouche fréquemment ses œuvres. Outre qu’il a le don de l’expression, il a fait du langage un de ses plus chers sujets d’étude ; discours de l’Universalité, Discours Préliminaire, projet d’un Nouveau Dictionnaire. Il est mieux qu’un grammairien ; il est un grand amoureux du Verbe. Ainsi s’est formé son style ; son style a une saveur et une couleur : p. 285 à 296 : — La saveur de son style, c’en est l’ironie ; « mon genre » ; les mots à double face ; exemples tirés du Petit Almanach. L’ironie est plus fine encore dans les Lettres à Necker, dans le Journal Politique National. Lettre sur la capture de Vabbp Maury. Il a employé de temps à autre l’invective, les coups droits. Dès qu’il ne sourit plus, il n’est plus tout à fait lui ; il y a un peu de perfidie italienne dans son ironie : p. 296 à 306. — La couleur de son style ; goût du langage imagé, de la métaphore plus que du pittoresque ; il se plaît à donner un corps et un visage à l’idée abstraite ; le Discours Préliminaire est un traité de philosophie illustré. Il a de l’imagination, mais il a vécu trop loin de la nature ; elle seule eût pu féconder son imagination. Il y a du clinquant dans les splendeurs de son faire : Tableau de la Terreur. Il n’est pas encore un écrivain artiste ; son style est du classique flamboyant : p. 306 à 318.
Conclusion p. 319 à 322
§ 1. — Généalogie et noblesse de Rivarol 323
§ 2. — Frères et sœurs de Rivarol 329
§ 3. — Fac-simile d’une page manuscrite de Rivarol 337
§ 4. — Trois lettres de Rivarol à sa famille 338
§ 5. — Vers de Raphaël de Rivarol à son père 343
§ 6. — Relations de Rivarol avec l’Académie de Berlin 344
§ 7. — Lettres de Thauvenay à d’Avaray relatives au journal de Rivarol 345
§ 8. — Extrait du procès de Louis XVI 350
§ 9. — Lettre du baron de Breteuil au comte de Fersen 350
§ 10. — Lettre sur le Globe aérostatique 351
§ 11. — Actes des Apôtres, n° 156 352
§ 1. — Liste chronologique des œuvres ou opuscules publiés de son vivant 355
§ 2. — Publications posthumes 369
§ 3. — Pages décousues que nous ont conservées Chênedollé, Dampmartin, Sulpice de la Platière 371
§ 4. — Lettres de Rivarol cataloguées par ordre de dates 372
§ 5. — Fausses attributions 375
§ 6. — Écrits perdus 383