Lexique étymologique du breton moderne/Texte entier

Texte établi par Faculté des lettres de Rennes, J. Plihon et L. Hervé (p. 7-350).


LEXIQUE ÉTYMOLOGIQUE

DU

BRETON MODERNE




CHALON-S-SAONE, IMPR. FRANÇAISE ET ORIENTALE DE B. BERTRAN

BIBLIOTHÈQUE BRETONNE ARMORICAINE

PUBLIÉE PAR LA FACULTÉ DES LETTRES DE RENNES


FASCICULE III


LEXIQUE ÉTYMOLOGIQUE

DES TERMES LES PLUS USUELS

DU

BRETON MODERNE

PAR

Victor HENRY

Professeur de Sanscrit et Grammaire comparée des Langues indo-européennes

à l’Université de Paris


RENNES

J. PLIHON et L. HERVÉ, Libraires-Éditeurs

5, Rue Motte-Fablet, 5


1900

a mes chers amis

Claude Kerommèr

Paul Le Gac

Et a tous les Bretons curieux comme eux

des origines de leur Langue


Je dédie ces pages

causées bien avant d’être écrites

Ce livre a le malheur d’avoir une histoire. Il a été refait trois fois. Il n’en vaut probablement pas davantage. C’est pour plaider les circonstances atténuantes que j’en conte brièvement les aventures.

Il est né, en saison de bains de mer, de mes entretiens avec mes amis bretons, qui voulaient bien m’enseigner leur langue, telle qu’elle voltige viva per ora virum, au bord de cette anse de Plougasnou que dominent de loin les flèches historiques de Saint-Pol-de-Léon. Pour ne pas être trop en reste avec eux, je leur apprenais à mon tour le peu que je savais de leur passé celtique, de notre commun passé indo-européen, ou simplement de telle étymologie évidente ou curieuse. J’en avais en effet recueilli un bon nombre, soit dans les ouvrages de MM. d’Arbois et Loth, soit en dernier lieu — le Glossaire de M. Ernault n’avait pas encore paru — dans l’Urkeltischer Sprachschatz de M. Whitley Stokes. À mesure que j’apprenais par conversation ou lecture une nouvelle expression bretonne, je rangeais ces étymologies par ordre alphabétique de mots bretons, et je me composais ainsi un petit lexique de termes usuels, fort incomplet, mais commode pour mon usage personnel.

Plusieurs années après, ayant suspendu, par des raisons qui n’intéressent que les sanscritistes, ma traduction commentée de l’Atharva-Véda, je me trouvai de loisir pour d’autres travaux, et l’idée me vint de faire profiter mes amis de Bretagne de cette ébauche de dictionnaire. Dans ma pensée ce devait être un répertoire étymologique tout à fait élémentaire : ni appareil érudit, ni citations d’autorités, ni même référence constante aux autres langues soit celtiques soit indo-européennes ; rien que des rapprochements, les plus frappants possible, avec le latin, le français ou l’anglais, parfois avec le grec, rarement avec le sanscrit ou le slave ; bref, un petit livre sans prétention scientifique, exclusivement destiné au public lettré de Bretagne, et que par ce motif je tenais à faire paraître en pays bretonnant.

L’ouvrage à peu près terminé, je le fis offrir gratuitement à un éditeur du Finistère, qui consentit sans hésiter à l’imprimer… à mes frais.

Au fond, peu m’importait : un éditeur parisien qui m’honore de sa confiance acceptait mon manuscrit et le publiait tel quel ; mais ma conscience m’interdisait de lui faire courir le risque d’une publication qui, à en juger par cette première épreuve, avait peu de chances de se répandre en Bretagne, et qui, à raison de sa rédaction sommaire, n’en avait aucune d’être demandée ailleurs. Je repris donc mon travail et le refondis sur un plan moins étroit : j’y introduisis les rapprochements de langues « estranges » que j’avais systématiquement écartés, les références aux auteurs dont je m’étais borné à enregistrer la doctrine, les raisons de douter que j’avais souvent passées sous silence ; et, pour ne pas le grossir outre mesure, je dus recourir à une concision qui peut-être en compromettait la clarté.

Sur ces entrefaites, MM. Loth et Dottin, apprenant l’existence de mon manuscrit, voulurent bien m’offrir, avec l’hospitalité de leur Bibliothèque Bretonne-Armoricaine, la légitime notoriété dont elle dispose tant en France et à l’étranger qu’en Bretagne même. Mais cet honneur inespéré m’imposait de nouveaux devoirs : il ne suffisait plus que l’ouvrage pût être de quelque utilité aux lettrés bretons et aux indogermanistes de tout pays ; il fallait, de plus, qu’il fût de consultation commode pour ceux-là mêmes à qui il n’enseignerait rien, pour les celtisants de profession. J’ai donc dû multiplier et préciser les références, soit corniques et cymriques, soit irlandaises et gaéliques, — le récent Dictionary de M. Macbain m’a été d’un immense secours, — insister davantage sur les irrégularités phonétiques qui émaillent encore l’étymologie celtique, signaler tout au moins les points controversés entre les spécialistes, vérifier à mainte reprise telle forme rare ou telle orthographe par trop arbitraire ; et ce travail, généralement exécuté sur les placards, les a parfois couverts d’un pittoresque désordre de ratures, de renvois, de corrections et surtout d’additions.

Je saisis cette occasion pour exprimer toute ma reconnaissance à M. Bertrand, mon imprimeur : non seulement son outillage est fort complet ; mais ses compositeurs se retrouvent à merveille dans l’attirail compliqué de signes graphiques et diacritiques qu’il leur faut manier. En somme, après une courte période d’essai, je n’ai plus eu à relever, dès la première épreuve, qu’un minimum vraiment infime de fautes d’impression, et je n’ai eu qu’à me louer de l’intelligence et du soin avec lesquels mes nombreuses « corrections d’auteur » étaient reportées des placards à la mise en pages.

Que sera-t-il sorti de tout cet effort ? La critique me le dira, et je ne chercherai pas plus longtemps à fléchir ses arrêts. Aussi bien son indulgence ni sa juste sévérité ne sauraient-elles influer sur la direction ultérieure de mes études. Exilé, depuis trente ans, de ma petite patrie l’Alsace, je m’en étais fait en quelque sorte une seconde de la Bretagne, et j’ai essayé de lui payer ma dette d’affection. Mais le moment est venu de m’acquitter envers la première : je retourne au germanisme et au dialecte colmarien, sur lequel j’ai accumulé assez de documents pour que la grammaire et le vocabulaire en soient mûrs.

Je ne remercierai jamais assez mes deux chers collègues, MM. Loth, doyen de la Faculté des lettres de l’Université de Rennes, et Meillet, directeur adjoint à l’École des hautes-études, qui ont mis à ma disposition, l’un sa connaissance pratique du breton moderne, ses lumières de celtisant et la rare sagacité de sa critique phonétique, l’autre plus spécialement son autorité en matière de zend et de letto-slave et son universelle information indo-européenne. Avec un dévouement qu’apprécieront tous ceux qui savent combien sont absorbantes leurs études personnelles, ils ont consenti de la meilleure grâce à revoir mon manuscrit ou mes épreuves, et m’ont signalé bien des lacunes, des erreurs et des invraisemblances. Quoi que vaille l’ouvrage, il n’a pas dépendu d’eux qu’il ne fût beaucoup meilleur.

Il le serait sans aucun doute, si j’avais toujours scrupuleusement accédé à leurs suggestions.

V. HENRY.

Sceaux (Seine), 15 décembre 1899.


INTRODUCTION


I. La première et indispensable condition, pour faire usage d’un dictionnaire étymologique, si modeste soit-il, c’est de se rendre un compte exact de la nature de la science étymologique en elle-même : elle ne consiste point à rapprocher au hasard deux mots qui se ressemblent dans deux langues plus ou moins différentes, mais à préciser, s’il se peut, les rapports nettement saisissables entre tous les mots d’un ensemble de langues qu’on a reconnues avec certitude pour être apparentées entre elles.

Supposons qu’un mot breton soit absolument identique à un mot japonais de même signification : ce sera une circonstance fortuite à peine digne de remarque, jusqu’au jour où l’on pourrait démontrer ou soupçonner que ce mot eût été, par exemple, rapporté du Japon par quelque matelot breton et naturalisé tel quel en Bretagne ; et, alors même, la constatation de cette identité demeurerait une curiosité isolée, presque sans intérêt, puisqu’il n’existe par ailleurs aucun lien historique ni linguistique entre la Bretagne et le Japon.

Entre deux langues, apparentées ou non, qu’unissent depuis des siècles des relations continues de voisinage et de commerce, la question se posera autrement : si un mot breton ressemble à un mot français de même sens, il n’est pas probable a priori que ce soit pur hasard ; et l’on se demandera, dès lors, si le breton l’a emprunté au français, ou le français au breton, et vers quelle époque ce transport s’est effectué. Mais, de plus, comme le breton et le français sont incontestablement, en dehors de leurs longues relations historiques, deux langues linguistiquement apparentées, la ressemblance, même lointaine, même insaisissable à tout autre œil que celui du linguiste, de deux synonymes ou quasi-synonymes de ces deux langues, fera surgir un nouveau problème, le plus intéressant à coup sûr, mais aussi le plus ardu, de l’étymologie : il se peut qu’aucune des deux langues n’ait rien emprunté à l’autre, que le mot breton soit authentiquement celtique, le mot français authentiquement latin, et que leur ressemblance extérieure tienne, non pas à l’union historique constatée de la Bretagne et de la France, mais à l’apparentation préhistorique du celtique et du latin.

Pour s’en assurer, il faudra évidemment restituer le mot breton sous sa forme celtique, le mot français sous sa forme latine, c’est-à-dire tous deux sous la forme qu’ils affectaient il y a au moins deux mille ans. À cette date, le latin nous est connu, mais non pas le celtique, dont les plus anciens documents remontent bien moins haut. L’élément essentiel de la comparaison nous ferait donc défaut, si une légitime induction n’y suppléait : par le rapprochement de toutes les formes celtiques actuellement vivantes ou littérairement constatées, nous pouvons espérer remonter à la forme préceltique commune d’où elles sont issues ; par le rapprochement de toutes les autres langues connues pour appartenir à la même famille que le celtique, — sanscrit, grec, latin, etc., — nous pouvons espérer reconstituer, dans sa physionomie générale, la langue primitive et inconnue qui leur a donné naissance, et dès lors, telle forme de cette langue étant donnée, redescendre de celle-ci à la forme celtique qui en a procédé. C’est ce double travail d’induction ascendante et descendante qui constitue l’essence de toute étymologie sûre d’elle-même. Mais aussi, à ce prix, atteint-elle des résultats insoupçonnés de la masse des esprits même les plus cultivés : un homme intelligent et lettré peut amuser sa fantaisie à mille rapprochements extérieurs, dont à peine vingt ou trente tiendront debout ; quand l’étymologiste est parvenu, en ramenant deux mots à une forme préhistorique commune, à en affirmer l’identité primitive, ce n’est plus d’ingénieux jeux d’esprit qu’il s’agit, mais de certitude scientifique aussi rigoureuse qu’il s’en puisse rencontrer en dehors des mathématiques.

Il va de soi, d’autre part, qu’une semblable affirmation n’est possible que sous le bénéfice de l’observation constante des rapports relevés entre les diverses langues qui en font l’objet : il faut savoir qu’à telle voyelle grecque répond invariablement telle ou telle voyelle germanique, qu’à telle consonne latine ou celtique se superpose sans exception telle paire de consonnes sanscrites ; il faut, en un mot, connaître et appliquer partout les lois phonétiques, et demeurer persuadé qu’une étymologie qui les viole peut être vraie à la rigueur et par hasard, mais que, pour vraisemblable qu’elle lui apparaisse, l’étymologiste soucieux de vérité scientifique n’a pas le droit même de la mentionner, sans l’accompagner d’un « peut-être » ou chercher à découvrir les raisons historiques ou psychologiques d’une pareille monstruosité.

La phonétique celtique est fixée dans ses grandes lignes, et la phonétique indo-européenne l’est parfois jusqu’à l’infime détail : c’en est assez pour légitimer provisoirement un essai d’étymologie du breton. Mais ni l’une ni l’autre ne sauraient entrer dans le plan de cette rapide introduction, qu’il n’eût même pas valu la peine d’écrire, — tant sont élémentaires les notions qu’elle contient, — si le présent ouvrage avait la moindre prétention de rien apprendre à qui que ce fût. Mais, comme il n’est bon qu’à stimuler quelques curiosités ou à rafraîchir quelques souvenirs, il a paru nécessaire qu’il se suffît en quelque sorte à lui-même, dans la mesure au moins de ce qu’ont droit d’en exiger les rares amateurs qui daigneront le consulter.


II. Le breton actuel est une langue celtique, — c’est-à-dire qu’il est apparenté, de fort loin déjà, au gaulois disparu depuis quinze siècles, — de plus loin encore au latin et aux langues modernes qui en descendent, — de très loin enfin, à toutes les autres langues de l’Europe, qui, à la seule exception du basque, du hongrois, du turc et du finnois, rentrent dans la grande famille linguistique désignée conventionnellement sous le nom de famille indo-européenne ou indogermanique, et, par suite, procèdent toutes aussi d’une langue unique, vieille au moins de quarante siècles, en partie restituée par simple conjecture, et conventionnellement dénommée « indo-européen commun ».

La souche indo-européenne s’est scindée en un grand nombre de rameaux, dont huit seulement ont subsisté jusqu’à nous, soit par tradition littéraire, soit sous forme d’idiomes encore actuellement vivants : indo-éranien, arménien, hellénique, illyrique, italique, celtique, germanique et letto-slave.

1. Le groupe indo-éranien ou asiatique se subdivise à son tour en indien et éranien, l’un représenté par le sanscrit, les prâcrits et les dialectes modernes de l’Inde, l’autre par le zend, le vieux-perse, le pehlvi et le persan moderne. — Le sanscrit, la plus ancienne langue indo-européenne qui nous soit parvenue, en tant que langage sacré des livres dits « Védas », a été et reste encore, quoique dans une moindre mesure, le témoin le plus précieux dans la recherche des origines de nos idiomes ; mais le grec aujourd’hui le balance, et même l’emporte sur lui de beaucoup quant à la détermination exacte du vocalisme primitif. Les autres langues de l’Inde n’ont d’intérêt que pour les indianistes. — Le zend est l’antique langue des livres sacrés de la Perse ; et toutefois il ressemble trop au sanscrit pour qu’il y ait nécessité fréquente d’en appeler à son témoignage. On ne le trouvera pas souvent cité ; à bien plus forte raison, le vieux-perse, dont on n’a que quelques spécimens épigraphiques, et les dialectes modernes, très profondément altérés.

2. Le groupe arménien ne contient qu’une langue, sous deux états différents et relativement modernes : l’arménien ancien, qui ne remonte pas au delà du Ve siècle de notre ère, et l’arménien actuel, qui relève politiquement de la Russie, de la Turquie ou de la Perse. La valeur scientifique en est donc tout à fait secondaire. Il en serait différemment, si l’on parvenait à démontrer que jadis le phrygien dût s’y rattacher, et surtout si l’on possédait du phrygien autre chose que quelques inscriptions insignifiantes.

3. Le groupe hellénique ne renferme, lui aussi, qu’une seule langue (le grec), mais scindée en une infinité de dialectes, représentée par la plus belle littérature qui soit au monde, l’une des plus riches et des mieux conservées, fixée enfin en un état très ancien par la transmission orale et écrite des poèmes attribués à Homère (viiieXe siècle av. J.-C). Cette langue homérique, à bien peu près sans doute contemporaine du sanscrit védique, qu’un intervalle de dix à quinze siècles seulement, selon toute apparence, sépare de la scission de l’indo-européen, passe avec raison pour le reproduire avec une étonnante fidélité dans sa structure, son phonétisme, et parfois jusque dans les nuances de sa délicate accentuation. Aussi nul, s’il n’est helléniste au moins passable, n’aborde-t-il plus aucun domaine de l’indogermanisme. Mais les états modernes du grec, byzantin et grec actuel, sont à ce point de vue quantités négligeables.

4. Le groupe illyrique comprend : dans l’antiquité, l’illyrien du nord ou vénète, et celui du sud ou messapien, dont il ne reste que fort peu d’inscriptions mal comprises ; de nos jours, l’albanais, prodigieusement corrompu par l’infiltration du néo-grec, du turc et des idiomes latins ou slaves. Aucune de ces langues n’a d’intérêt que pour elle-même[1].

5. Le groupe italique embrasse le latin, l’ombrien, l’osque et plusieurs autres langues anciennes, à peine connues, de la Péninsule. Le latin, dont le premier document authentique peut remonter au Ve siècle avant notre ère, et dont la littérature considérable nous est parvenue en assez bon état, nous offre seul une documentation complète de cette branche de l’indogermanisme, d’importance d’ailleurs moindre en principe ; car le latin est de l’indo-européen beaucoup moins bien conservé que le grec, le sanscrit ou même le germanique. Mais, s’il recule au troisième plan pour la comparaison générale, il est au contraire, à trois points de vue, d’importance absolument primordiale pour le celtisant.

a) De tous les rameaux entre lesquels s’est divisé l’indo-européen commun, il n’en est pas qui montrent à beaucoup près entre eux autant d’affinité que l’italique et le celtique. Tout semble indiquer que Celtes et Latins ont dû cohabiter encore, ou tout au moins voisiner, à une époque relativement tardive, où toutes les autres unités ethniques s’étaient déjà depuis longtemps séparées, en sorte que, s’il est prématuré ou excessif de parler à la lettre d’une sous-unité italo-celte, il doit être permis de se servir de cette expression pour classer les formes qu’ont en commun les Italiotes et les Celtes et qu’eux seuls possèdent, par exemple ce curieux r impersonnel bien connu en latin (legit-ur « on lit »), qui survit jusque dans le breton usuel de notre temps (kar-eur « on aime »).

b) Les Celtes de la Grande-Bretagne, seuls ancêtres de tous les Celtes actuels, furent soumis par les Romains ou civilisés par la culture latine. C’est en latin aussi qu’ils reçurent la prédication du christianisme. Leurs langues se sont donc mélangées, à diverses époques, de nombreux emprunts au latin, qu’il importe de reconnaître, — on verra tout à l’heure à quels indices, — d’isoler du fonds celtique, et même, si faire se peut, de dater approximativement.

c) Le latin, enfin, a une postérité très vivace de langues médiévales et modernes (romanes), qui toutes, sauf le rhétique et le roumain, se sont trouvées en contact fréquent avec les idiomes celtiques : nouvelle source d’emprunts, cette fois réciproques, mais beaucoup plus rares dans un sens que dans l’autre. Donc, à partir du VIIe siècle environ, où cessent les emprunts au latin, commence la période des emprunts au roman, qui se prolonge jusqu’à nos jours. Il va sans dire, au surplus, que l’observation ci-dessus ne s’applique à aucun couple celto-roman autant qu’au breton et au français, contigus durant tout le moyen âge et politiquement unis depuis plus de quatre siècles.

6. Le rameau celtique se subdivise en celtique continental (gaulois) et celtique insulaire, et celui-ci, à son tour, en gâdélique (ou gaélique) et brittonique. On le réservera ici pour un plus ample développement.

7. Le groupe germanique a trois subdivisions.

a) Le germanique oriental n’est représenté que par le gotique, aujourd’hui éteint, mais bien connu par une traduction d’une partie du Nouveau Testament qui remonte au IVe siècle, constituant par conséquent la forme la plus archaïque du germanique qui nous soit directement accessible. Grâce à ce précieux intermédiaire, l’évolution de la phonétique et de la grammaire de l’anglais et de l’allemand se manifeste avec autant de netteté et de rigueur que celle même du grec et du sanscrit[2].

b) Le germanique septentrional ou scandinave remonte aussi haut que le gotique, mais seulement par quelques inscriptions en caractères dits runiques. Par ailleurs, il ne dépasse pas le XIe siècle (vieil-islandais), mais se perpétue par le danois, le norvégien, le suédois et l’islandais actuels.

c) Le germanique occidental comprend essentiellement trois classes d’idiomes, puis chronologiquement dans chacune d’elles : — l’anglo-saxon (viiiexie siècles), le moyen-anglais (xiexve siècles), et l’anglais moderne ; — le vieux-saxon, le moyen-néerlandais et le bas-allemand moderne ; — le vieux-haut-allemand (viiiexie siècles), le moyen-haut-allemand (xiexive ), et le haut-allemand moderne. — En dehors de l’importance linguistique générale de tous ces idiomes, l’anglo-saxon en a, pour le celtique insulaire, une toute particulière : langue des conquérants de la Grande-Bretagne, il a dû nécessairement s’infiltrer de fort bonne heure dans la langue des vaincus ; beaucoup moins pourtant que le latin, car les Saxons et les Angles étaient bien moins civilisés que les populations brittoniques qu’ils asservirent en premier lieu[3].

8. La répartition du groupe letto-slave ou balto-slave est celle qu’implique son nom. — Le lettique ou baltique, en voie de disparition, comprend le lituanien[4] (Lituanie russe), le letton ou lette (Courlande, etc.), et le vieux-prussien (éteint). — Le slave remonte jusqu’au ixe siècle par le vieux-slavon[5], langue religieuse des Slaves dits orthodoxes, et descend jusqu’à nous par la riche expansion des dialectes slaves qui couvrent la moitié de l’Europe. — La portée de l’un et de l’autre, fort considérable en indogermanisme, est naturellement assez restreinte en matière d’étymologie celtique. On n’en relèvera que peu de citations.


III. Revenons donc au groupe celtique, et d’abord envisageons-le dans son ensemble. Une particularité qui lui est exclusivement propre le distingue de tous les autres : dès avant qu’il ne se fût scindé en dialectes, le p primitif de l’indo-européen, conservé partout ailleurs, y avait disparu sans laisser de trace. En d’autres termes, soit un mot grec, latin, sanscrit, contenant un p initial ou intérieur : cette consonne y manquera dans tous les dialectes celtiques ; au latin porcus l’irlandais répond par orc, et le breton par leûn au latin plenus. Ainsi nous sommes sûrs que ces deux mots sont vraiment celtiques, n’ont pas été tirés du latin. Et, d’autre part, si le latin et le celtique, le français et le breton nous offrent, par exemple, un couple de synonymes qui contiennent dans l’une et l’autre langue la consonne p, nous pouvons affirmer avec certitude que le mot celtique est un emprunt. On en verra maint exemple.

Un autre critérium, non moins absolu, sépare, dans le celtique lui-même, le groupe iro-gaélique du groupe brittonique. Soit un mot indo-européen contenant la consonne que l’on désigne conventionnellement par q, à laquelle le sanscrit et le letto-slave répondent par k, le grec par π ou τ suivant le voisinage, le latin toujours par qu, le gotique par hw, etc. : en irlandais, ce mot contiendra un k (écrit c), et en breton un p, dont la genèse est naturellement postérieure à la chute totale et générale du p primitif[6] : ainsi, le nom de nombre qui est en latin quinque est en irlandais cóic, et pemp en breton. Si donc nous trouvons en gaélique et en brittonique deux mots synonymes contenant dans l’une et l’autre langue un k, nous parierons à coup sûr que le brittonique a emprunté le mot au gaélique ; et la réciproque sera vraie de deux synonymes qui contiendront un p dans les deux langues.

Ceci n’est qu’un exemple, mais frappant dans sa simplicité et sa rigueur, des mille ressources dont dispose la science pour reconstituer la préhistoire du langage.

Le celtique continental (gaulois) partage naturellement la première de ces particularités avec tout le groupe celtique. Il partage la seconde avec le rameau brittonique : « cinq » s’y disait pempe. Ce n’est pas leur seul trait commun : l’s initial primitif, qui persiste en gaélique, devient h en brittonique ; or il reste s en gaulois[7] ; mais, à l’époque gauloise, il était encore s en brittonique. On ne saurait cependant rattacher le gaulois à l’une plutôt qu’à l’autre division. Il forme une catégorie à lui seul, ainsi qu’on doit l’attendre, au surplus, de sa situation géographique.


IV. Cela posé, on esquissera à grands traits l’histoire de chacune des unités qui composent le groupe celtique.

1. Le celtique continental fut la langue de la Gaule jusque vers le iie siècle de notre ère ; mais la conquête romaine lui porta un coup mortel, il disparut avec une rapidité qui ne laisse pas de surprendre l’historien contraint de la constater. De quelque façon qu’on s’en rende compte, le fait demeure irréfragable : au ive siècle[8], toute la Gaule — y compris l’Armorique — parlait latin. Celle-ci s’est « receltisée » par immigration, ainsi qu’on va le voir. Prendre les Bretons actuels pour les continuateurs immédiats des Gaulois Armoricains, est une des pires erreurs qui faussent encore dans certains esprits la conception du celtisme.

La précoce extinction du gaulois, jointe à la circonstance qu’il ne possédait point de littérature écrite, — la tradition druidique étant purement orale, — suffit à justifier la rareté des vestiges qu’il a laissés : une trentaine d’inscriptions qui ne sont pas toutes comprises, quelques mots épars dans les auteurs anciens, des noms propres et des appellations géographiques[9], c’est tout ce qu’il en subsiste. En fait, nous ne connaissons pas le gaulois et ne le connaîtrons jamais ; nous nous le figurons seulement, avec quelque vraisemblance, d’après ces rares documents et le témoignage de ses congénères plus heureux qui lui ont survécu.

2. L’Irlande, en effet, et la Grande-Bretagne septentrionale (Écosse) ne subirent pas la conquête romaine, et le celtique gâdélique s’y maintint, obscurément du reste, jusqu’au jour où la prédication chrétienne le vint réveiller et où il émerge dès lors dans l’histoire[10].

a) De ce jour (viiie siècle) apparaît, avec sa riche littérature, sacrée ou profane, le gaélique d’Irlande, qu’on appelle plus usuellement irlandais tout court. Il se nomme vieil-irlandais jusqu’au ixe siècle, moyen-irlandais jusqu’au xvie, irlandais moderne, enfin, de nos jours, où il est réduit à presque rien par la concurrence de l’anglais[11].

b) Le gaélique d’Écosse, usuellement gaélique tout court, se défend mieux, dans les âpres régions qui lui font une sorte de citadelle ; mais les sources en sont bien moins anciennes et moins sûres, et d’ailleurs il ne diffère pas assez de l’irlandais pour qu’on invoque son autorité autrement qu’à titre accessoire et supplémentaire[12].

c) Le manx ou gaélique de l’île de Man doit à sa situation insulaire quelques particularités, d’assez médiocre intérêt quant à l’ensemble du celtique.

3. À la différence des Gâdels, qui ne connurent pas la conquête romaine et vécurent, longtemps aussi, indépendants de la conquête anglaise, — ce qui leur permit de constituer dans leur triple contrée une vaste unité territoriale, — les Brittons subirent les premiers assauts de l’une et de l’autre, et la seconde les morcela en trois tronçons, dont deux survivent jusqu’à présent, de très inégale importance.

Les Celtes qui peuplaient le sud et le centre de la Grande-Bretagne se désignaient eux-mêmes sous le terme commun de Brittones[13]. Soumis par César comme les Gaulois, mais plus fidèles à leur passé, ils gardèrent leur langue sous la domination romaine, moins forte, d’ailleurs, et plus éphémère dans l’île que sur le continent. La fondation de l’heptarchie anglo-saxonne (ve siècle) les absorba ou les dispersa. La langue des vainqueurs prévalut partout, sauf dans quelques régions montagneuses ou maritimes, où la conquête pénétra peu ou plus tardivement, et où les Celtes demeurèrent maîtres de leurs destinées.

a) La principale de ces forteresses celtiques fut le rude pays de

Galles. Les Celtes qui s’y réfugièrent se nomment eux-mêmes Cymmry « les compatriotes »[14] : d’où le nom de cymrique ou gallois que porte leur langue, dont la difficulté ne doit point être mesurée aux complications de son orthographe[15]. On y distinguera chronologiquement : le vieux-cymrique, qui se confond avec le vieux-breton ; celui du moyen âge, représenté surtout par le recueil de contes dit Mabinogion « les Jeunesses » (XIIe siècle) ; et le gallois actuel, très vivace encore, qui ne cède que bien lentement devant la prépondérance de la langue anglaise.

b) La longue et étroite presqu’île à laquelle sa population valut, comme à la Cornouaille française, le nom de Cornwall, ouvrit au celtique un autre asile. Il y vécut, sous le nom de cornique, jusqu’au siècle dernier[16]. Sa maigre littérature, exclusivement biblique, ne remonte pas au delà du xve siècle ; mais il est connu sous sa forme moyenne, par un vocabulaire du xiiie, qui paraît être la copie d’un original plus ancien. Antérieurement, le vieux-cornique se confond avec le vieux-breton.

c) Même avant la conquête saxonne, des émigrants bretons passèrent la Manche et s’établirent sur le littoral peu peuplé qui faisait face au leur ; plus tard, les Celtes, refoulés vers la mer, affluèrent en plus grand nombre : ainsi s’accomplit la colonisation qui valut à la vieille Armorique son nom actuel de Bretagne, et maintient à l’extrémité occidentale de la France un dialecte celtique, exactement « breton armoricain », usuellement breton tout court. — Sa division chronologique comporte trois stades : vieux-breton, depuis le VIIIe siècle[17], ancêtre commun du cymrique, du cornique et du breton, sans aucune littérature, et se réduisant à une liste de cinq cents mots relevés çà et là dans des gloses de manuscrits latins ; moyen-breton, dont la littérature religieuse part seulement du xive siècle ; et breton moderne, demeuré la langue rurale d’un département français et de la moitié de deux autres. — Géographiquement, le breton se divise en quatre dialectes, qui correspondent aux quatre anciennes provinces épiscopales : trécorois (Tréguier), léonais (Saint-Pol de Léon), cornouaillais (Quimper) et vannetais. Ceux qui parlent l’un quelconque des trois premiers se comprennent entre eux ; mais le breton de Vannes en diffère très notablement.


V. On vient de voir que le cymrique, le cornique et le breton, séparés depuis le ve siècle, sont restés à peu près identiques, ou du moins sans différence appréciable pour nous, jusque vers le xe. Depuis lors, ils ont divergé, mais moins qu’on ne serait tenté de le supposer de prime abord : les relations ont été assez suivies d’un bord à l’autre de la Manche ; la terre conquise par le Saxon exécré est demeurée pour le Breton le pays des souvenirs patriotiques et religieux, d’où partent et où se rendent en pèlerinage la plupart des saints qui catéchisent l’Armorique. Ce n’est guère qu’à partir de la fin du moyen âge, que les deux nations, après leur divorce religieux, se voient définitivement emportées, l’une dans l’orbite de la France, l’autre dans celle de l’Angleterre. Il en résulte qu’aujourd’hui encore les idiomes brittoniques se ressemblent beaucoup : non pas, comme on se l’est imaginé, qu’un Breton et un Gallois puissent d’emblée converser ensemble sans préparation, — tant s’en faut ; — mais en ce sens que, abstraction faite des lois phonétiques propres à chacune des trois langues, il serait difficile de signaler dans l’une d’elles une tendance générale ou un fait de structure linguistique qui ne fût point partagé presque à un égal degré par les deux autres. Leur évolution a été parallèle, et leurs divergences phonétiques mêmes n’affectent guère que le vocalisme.

Cependant, s’il importait absolument d’assigner au breton un caractère spécial qui l’isolât dans une certaine mesure de ses congénères, on pourrait peut-être le trouver dans l’extrême fréquence de la métathèse consonnantique. La métathèse se rencontre dans toutes les langues, et de préférence dans les moins cultivées : elle n’a manqué, ni au cymrique, ni surtout, semble-t-il, au cornique ; mais en breton elle foisonne. Dès les premières pages du lexique, on trouvera des formes telles que alan pour *ana(z)l, aṅsaô pour *azanv, beulké pour *beuglé, etc., qui témoignent en faveur d’une sorte d’instabilité consonnantique et de fréquentes « fautes de langage » dans un parler populaire dialectalement morcelé sans qu’aucune littérature centrale intervînt pour le fixer ; et les nombreux doublets du type gwesklé et gloesker « grenouille », gwéstl et gloestr « gage », etc., paraissent bien relever du même principe. On les retrouvera en leur lieu.

Accessoirement, on notera en breton une forte tendance à l’introduction de nasales parasites, surtout dans les mots récents et empruntés, tels que ampart, beṅtonik, diṅs, puṅs, bouṅta, toṅka, et tant d’autres. Dans bien des cas, comme dans ce dernier, il a pu y avoir confusion de deux quasi-homonymes. Mais la généralité de la tendance doit s’expliquer par une cause plus générale, à savoir la chute phonétique de la nasale dans les mots où elle était étymologique : l’existence de doublets dialectaux du type de kréṅv et kréff « fort », klaṅv et klaff « malade », etc., a dû entraîner, par voie de conséquence presque nécessaire, l’insertion fautive de la nasale préconsonnantique dans bien des mots qui ne la comportaient pas et qui, n’étant pas indigènes, se défendaient mal contre cette altération.

À part ces traits, le breton ne se distingue du cornique et du cymrique que par une particularité tout extrinsèque : l’énorme appoint de mots français qu’il a accueillis et naturalisés, avant peut-être et surtout depuis le double mariage d’Anne de Bretagne. Le comble en ce genre est atteint, de nos jours, par ce qu’on pourrait nommer « le breton politicien », langue de journalisme et de profession de foi où, sauf les copules, les désinences grammaticales et de loin en loin quelques mots de la langue usuelle, pas un élément ne relève plus du celtique. Il est superflu de dire qu’un dictionnaire étymologique n’a point à connaître de ces nécessaires mais déplorables néologismes. On ne rencontrera au lexique que les emprunts au français sur lesquels une personne connaissant les deux langues sans en connaître exactement l’histoire serait excusable d’hésiter un instant.


VI. Il serait évidemment excessif de tirer d’un travail aussi parcellaire une conclusion quelconque quant à l’ensemble de l’étymologie celtique. Il est pourtant une remarque qui s’impose : en feuilletant, soit ce lexique brittonique, soit son aîné de quatre ans et sa contrepartie gâdélique, le dictionnaire de M. Macbain, on sera frappé de la fréquence de la mention « Étymologie inconnue ». Ce n’est pas que proportionnellement peut-être elle revienne beaucoup plus souvent que dans un vocabulaire sanscrit, grec, ou surtout latin, dont l’auteur eût religieusement noté ses incertitudes et ses repentirs. Toute étymologie laisse nécessairement un semblable résidu. Lorsqu’il n’est pas imputable à l’imperfection de nos connaissances et de nos moyens d’investigation, il relève d’une circonstance aussi aisée à présumer que difficile à vérifier : le domaine conquis par chacune des peuplades indo-européennes était occupé avant elle par des tribus de race différente ; les Grecs, par exemple, avaient gardé le souvenir de semblables devanciers sous le nom de Pélasges ; et, comme ces autochtones furent partout asservis, nulle part en tout cas complètement anéantis, il est à supposer que quelques mots de leur langue survivent à notre insu dans le langage indo-européen de leurs vainqueurs. Mais ce qui semble exceptionnel dans le celtisme, c’est que, parmi ces mots qui demeurent en l’air, qui ne s’expliquent, ni par l’indo-européen, ni par un emprunt au latin ou au français, à l’anglo-saxon ou à l’anglais, il y en ait beaucoup de fort usuels, qui devaient appartenir à la vie de tous les jours ; — car les mots de ce genre sont généralement indigènes dans chaque langue ; — c’est que des mots comme beûré « matin », bloaz « année », kôz « vieux », sellout « voir », n’aient point du tout de répondant en dehors du celtique, que d’autres comme kenn « peau » n’en aient qu’au prix d’un effort de conjecture plus ou moins plausible, qu’enfin le répondant, s’il se rencontre à coup sûr, n’existe que dans un seul des autres domaines de l’indogermanisme, ce qui interdit d’affirmer qu’il ait vraiment appartenu à l’indo-européen commun. Il est donc à supposer que les Celtes, au moins les Celtes insulaires, se sont trouvés, à un moment donné, dans leur marche d’immigration ou de conquête, en contact avec une nation plus homogène et plus dense que celles qu’ont rencontrées sur leur route les autres envahisseurs de l’Europe, ou bien encore avec une race qui était à peu près leur égale en civilisation[18], qu’ils en ont triomphé et l’ont absorbée, mais non sans y laisser quelque chose de la pureté de leur propre langue, et qu’enfin le celtique commun fut un mélange, à doses fort inégales, mais pourtant encore reconnaissables, des dialectes de ces vainqueurs préhistoriques et de ces vaincus désormais effacés. En un mot, et toutes proportions gardées, bien entendu, la langue de ceux-ci aurait survécu à l’invasion celte comme le latin à la conquête des barbares[19]. Mais c’en est assez sur un secret que le passé nous garde et gardera toujours. La science n’a que faire d’hypothèses

qu’elle ne sera jamais en mesure de confirmer ni de réfuter.
INSTRUCTION POUR L’USAGE DU LEXIQUE

L’orthographe, — alors même qu’une autre eût été légèrement plus correcte, — et l’ordre alphabétique suivis dans ce lexique sont exactement, pour faciliter la recherche, ceux des dictionnaires de Le Gonidec, La Villemarqué et Troude, à savoir : a b k d e f g h ch cʼh i j l m n o p r s t u v w z.

Il y faut joindre les caractères ḷ = l mouillé, ñ = ñ espagnol (gn français) et ṅ = n nasalisant la voyelle précédente. Mais le signe diacritique qui accompagne la consonne ne modifie pas son rang alphabétique.

Les autorités lexicographiques et étymologiques sont citées en abréviation. On reconnaîtra aisément les noms suivants : d’Arbois de Jubainville, Bezzenberger, Dottin, Ernault, Godefroy, Hatzfeld, Le Gonidec, Le Pelletier, Macbain, Thurneysen. Ceux de MM. Ascoli, Duvau, Loth, Meillet, Rhŷs, Antoine Thomas, Whitley Stokes, Windisch, Zimmer, et autres, figurent en toutes lettres.

Les majuscules entre parenthèses (C., L., T., V.) désignent les quatre dialectes du breton moderne[20].

L’astérisque désigne une forme qui n’est nulle part historiquement ou littérairement attestée, mais seulement restituée par conjecture ou induction linguistique, comme le sont, par exemple, toutes les formes indo-européennes, et toutes les formes dites « celtiques » (ou préceltiques), c’est-à-dire appartenant au celtique commun et préhistorique, antérieur à la scission en gaulois, gadélique et brittonique.

Le signe < entre deux formes indique que la première est issue de la seconde : ainsi, br. penn < celt. *qennos. — Le signe > entre deux formes indique que la seconde est issue de la première : ainsi, lat. oinos > lat. ûnus[21].

Le signe = indique que deux formes de langues différentes sont phonétiquement et morphologiquement tout à fait identiques, en tant que remontant à une forme antérieure commune : ainsi, br. pemp = lat. quinque[22].

Voici le tableau des autres abréviations :

adj. adjectif germ. germanique
adv. adverbe got. gotique
ag. anglais gr. grec
ags. anglo-saxon id. même sens
al. allemand i.-e. indo-européen
br. breton moderne inc. inconnu
celt. celtique ir. irlandais moderne
cf. comparer lat. latin
conj. conjecture[23] lett. letton
corn. cornique lit. lituanien
dér. dérivé mbr. moyen-breton
cymr. cymrique mhal moyen-haut-allemand
du. duel mir. moyen-irlandais
empr. emprunt[24] mod. moderne
étym. étymologie msc. masculin
fm. féminin n. pr. nom propre
fr. français nt. neutre
gael. gaélique pf. parfait (temps)
gaul. gaulois pl. pluriel
ppe participe s. v. sous le mot
préf. préfixe V. voir
prép. préposition vb. verbe
rac. racine vbr. vieux-breton
s. f. substantif féminin v. g. par exemple
sg. singulier vhal. vieux-haut-allemand
singul. singulatif[25] vir. vieil-irlandais
sk. sanscrit visl. vieil-islandais
sl. slave voc. vocabulaire[26]
s. m. substantif masculin vsl. vieux-slavon

LEXIQUE ÉTYMOLOGIQUE

DES TERMES LES PLUS USUELS DU BRETON MODERNE


A
1 A, préfixe général de conjugaison, br., corn., cymr. : reste d’un ancien démonstratif celtique et primitif (sk. a- « ce ») jouant ici le rôle de pronom relatif, en telle sorte que des phrases du genre de Pér a ganô, Doué a garann, etc., doivent s’interpréter littéralement « [c’est] Pierre qui chantera, [c’est] Dieu que j’aime », etc. Cf. 1 é.

2 A, prép., v. g. leûn a zour « plein d’eau », etc. : peut représenter, soit un primitif *âpo (sk. âpa, gr. ἀπὸ, lat. ab, sl. po), « de, à partir de », soit la prép. primitive à laquelle répond le sk. a, « vers, à partir de », confondus pour la forme et le sens.

A-, préfixe de direction, cf. aba, abarz, abenn, etc., etc.: le même que la prép. précédente.

Ab, particule patronymique, cymr. ab « fils [de] »: écourté de mâb ou mâp « fils ». V. ce mot[27].

Aba, adv., prép., depuis : avec mutation douce, pour a-pa « à partir de quand ». V. sous a- et pa.

Abad, s. m., abbé. Empr. lat. (accus.) abbatem.

Abaf, adj., étourdi, timide, stupide. Empr. au fr. popul. (le poitevin a un mot ébaffé « abasourdi »), mais avec un vague rappel du sens de bâv. V. ce mot, et cf. mbr. aboff « hésitation ».

Abalamour, prép., à cause de. Empr. fr. ancien par amour (de), « pour l’amour de, à cause de », avec dissimilation de r en l et préfixation de la particule a-.


Abaoué, adv., prép., depuis : à décomposer en aba oué, littéralement « depuis que [ce] fut ». V. sous aba.


Abardaez, s. m., soir. Ce mot très ancien n’a, malgré les apparences, aucun rapport avec deiz « jour »[28]. On en a rapproché le vbr. aperth « victime », pl. aperthou « offrandes », qui représente un celt. *at-ber-to- « apporté » : préf. at-, de même sens que le ad latin (V. sous ad-), et ppe passé du vb. celt. *ber-ô « je porte », lat. ferō, gr. φέρω, etc. (cf. le ppe gr. φερ-τό-ς et voir d’autres dérivés sous aber, kémérout, etc.). De ce mot aperth, une dérivation vbr. *aperthaez > abardaez aurait désigné, dans une religion antérieure au christianisme, le moment où se faisaient les « offrandes », les libations, le repas du soir, d’où « la vêprée ». — Impossible. Étym. inc. (Loth).


Abarz, adv., prép., avant : littéralement « à part », mais sans rapport avec lat. pars, cf. corn. a-barth a-bard, cymr. o barth. Le premier terme étant le préf. a-, le second est un celt. *qerto- < *sqer-to- (ppe passé, cf. *ber-to- sous abardaez, etc.), soit « coupé, divisé », d’où « côté, partie » ; ir. -scert « côté », cymr. parth « partie ». V. une variante de la rac. sous skarz, et cf. peut-être gr. σπαρ-άσσω « je déchire ».


Abek, s. m., cause : mot formé des trois premières lettres de l’alphabet, comme nous dirions « chercher l’a b c d’une chose, l’épeler », pour « la décomposer en ses premiers éléments »[29]. — Conj.


Abéki, abégi, vb., contrefaire. Empr. fr. ancien abéquer[30] : « s’abéquer » à qqun, c’est se mettre bec à bec avec lui, pour mimer par dérision toutes les contorsions de son bec.


Abenn, adv., tout droit, à bout, au bout : exactement « à la tête, à l’extrémité de ». V. sous a- et penn.
Aber, s. f., embouchure, confluent, baie close, havre (mais sans aucun rapport étymologique avec fr. havre[31], qui a pu toutefois influer sur le sens), corn. aber « confluent », cymr. aper > aber, gael. abbor > abar à l’initiale d’un grand nombre de noms de lieux : d’un celt. *ad-ber- ou *od-ber- suivi d’un suffixe nominal formatif, exactement « ap-port » ou « ex-port », rac. BHER « porter » précédée d’un préfixe. Cf. abardaez, kémérout, etc.


Abevlec’h, s. m., abreuvoir. Empr. fr., mais bien curieusement retravaillé par l’étymologie populaire, qui y a vu les mots éva « boire » et lec’h « lieu »[32]. V. ces mots (sous 1 léac’h).


Aboez-penn, loc. adv., à tue-tête : juxtaposée de a-, poez[33] et penn. V. ces mots.


Abostol, s. m. (pl. ébestel), apôtre, Épître dite à la messe (parce que l’auteur fut un apôtre). Empr. lat. apostolus et epistola confondus.


Abostoler, s. m., sous-diacre (qui lit l’Épître de la messe).


Abrant, s. f., sourcil, corn. abrans, vir. abrait pl., ir. et gael. abhra, fabhra, « paupière, sourcil ». Étymologie peu claire : peut-être un préfixe de la valeur de a-, devant un mot celtique correspondant au lat. frōns (front-is), comme qui dirait « [ce qui est] au devant » ou « au dessous du front » ; mais il faut peut-être tenir compte aussi de l’existence des mots synonymes et quasi similaires, sk. bhru « sourcil », gr. ὀ-φρύ-ς (o-phru-s) et macédonien ἀ-ϐροῦτ-ες (a-brout-es) pl. (toutefois M. Kretschmer, Einleitg in die Gesch. der Gr. Spr., p. 287, propose la correction très plausible ἀ-ϐροῦϝ-ες (a-brouw-es)); cf. ag. brow et al. braue, encore d’une autre origine.


Abréd, adv., de bonne heure, à temps. V. sous a- et 1 préd.


Aked, aket, s. m., attention, diligence. Empr. fr. aguet « attention » (être aux aguets), plus ou moins confondu avec acquest au sens de « recherche minutieuse » (quérir, quêter). V. le suivant.


Akétaou, adv., tantôt, ce matin : altération par confusion de sens avec le précédent et ses dérivés[34], de la locution er-gentaou « dans les premiers [moments de la journée] » devenue égétaou > agétaou > akétaou (toutes ces variantes existent). V. sous kenta.


Aklouéten, s. f., fer d’aiguillette. Empr. fr. altéré aiguillette.


Akr, adj., hideux, vbr. ar-ocr-ion pl. « atroces », vir. acher « rude » (cf. fr. acre), d’un celt. *akros et *àkros formé comme lat. âcer « violent » = *àk-ri-s. V. la rac. AK sous èk et diék, et cf. hakr.


*Ad-, préfixe général de direction, et surtout, sous la forme az- ou as-, préfixe verbal et nominal itératif[35] qui équivaut comme sens au fr. re-, vbr. at-, cymr. at- et- ed-, v. âith- àid-, etc. (mêmes fonctions) : d’un celt. *ato-, qui est le préf. de direction primitif *poti (sk. práti, gr. πρὸς et ποτὶ synonymes) « vers » et, par déviation de sens, « en retour », d’où « de nouveau »[36].


Adâl, prép., depuis, exactement « du front de, de devant, dorénavant ». V. sous a- et 1 tàl.


Adalek, adv., depuis : dérivé du précédent au moyen de la même suffixation adverbiale que dans bété, étrézé, goudé, etc.


Adarré, adv., derechef, ir. aith-erriuch. Le corrélatif primitif du lat. erigo « j’élève » étant le celt. *eks-regô (aussi lat. primitif), la locution adverbiale ci-dessus a été abstraite d’un vb. composé *ati-eks-regô « je soulève de nouveau ». Voir les composants sous *ad-, *eks- et rén.


Adarz, adv., perpendiculairement, d’aplomb ; exactement « en perçant ». V. sous a- et tarz.


Adré, adrén, adv., prép., arrière, derrière, mbr. adreff. Mot obscur : l’ir. druim ne ramènerait point à un mot vbr. *treff « dos », et l’on n’en a par ailleurs aucun répondant. D’autre part, le cymr. adref[37] signifie « à la maison, en s’en retournant ». On peut supposer que deux mots très voisins de forme se sont entièrement confondus dans leur signification.


Adreûz, adv., à travers, de travers. V. sous a- et treùzi.


Adreûz-penn, locution adverbiale, « tout au travers » : combinaison de adreûz et abenn. V. ces mots.
, s. m., repos du bétail pendant la chaleur : une forme plus ancienne serait *a-hèz, qui suppose un celt. *apo-sedo-, « le fait de s’asseoir à l’écart, de se reposer », etc., rac. SED « s’asseoir ». V. sous a-, annez et azéza, et cf. éc’hoaz.


Ael, s. m., essieu : pour ahel, cymr. echel (ir. ais « chariot »), d’un celt. *aksi-lo-, dér. de *aksi- « essieu », lat. axis, lit. aszis, cf. sk. àksa et gr. ἄξων.


1 Aer, s. f., couleuvre, serpent : mbr. azr, corrompu pour *nazr[38], corn. nader, cymr. neidr, vbr. adj. dér. pl. natr-ol-ion « de serpent », ir. nathir, qui correspond peut-être au lat. nātrix, « [couleuvre] nageuse, hydre », et sûrement au mot germanique que reproduisent le got. nadr-s, l’ag. adder[39] et l’al. natter « couleuvre ».


2 Aer, s. m., héritier. Empr. fr. ancien heir (du lat. hērēs), devenu plus tard hoir.


Aez, adj., facile. Empr. fr. aise, avec le sens de aisé.


Aézen, s. f., vapeur, exhalaison (en mbr. « vent doux et agréable ») : emprunt basque aize « vent ». — Conj. Ern.


Af, s. m., baiser, corn. ame (vb.) « baiser ». Empr. lat. am-āre « aimer », qui a ce sens en bas-latin. — Conj. d’Arb., douteuse.


Afeûr, adv., à mesure. Empr. fr. ancien a fur (lat. ad forum), survivant dans la locution au fur et à mesure.


Affô, adv., vite, avec ardeur : préf. a- et . V. ces mots.


Afu, s. m., variante de et aou. V. ces mots.


Agétaou, adv., variante de akétaou. V. ce mot.


Agil, adv., à reculons. V. sous a- et kîl.


Agouéz, adv., même sens que ac’houéz. V. ce mot.


Agrenn, adv., entièrement : le sens littéral est « tout le tour, en pourtour complet ». V. sous a- et krenn.


Aheṅdall, adv., d’ailleurs : exactement « par un autre chemin ». V. sous a-, heṅt et all.
Achu, adj., fini, mbr. achiff, abstrait du vb. mbr. achivaff « terminer ». Empr. fr. achever.


1 Ac’h (interjection), fi ! Onomatopée de l’action de cracher.


2 Ac’h, prép., de : forme ordinaire, notamment dans les locutions pronominales, du préf. celt. *eks- = lat. ex. V. ce mot.


Ac’houéz, adv., publiquement, cf. agouéz, mbr. a goez « à vue », cymr. yn-gwydd, ir. fiad fis (même sens), dont le second terme est un celt. *weid-os « vue » ; cf. gr. ϝεῖδος (weidos) εἶδος (eidos) « forme extérieure, aspect ». V. la racine sous gouzout, et cf. diskouéza.


Ac’hub, s. m., embarras, grossesse : abstrait du vb. ac’hubi « embarrasser », qui est emprunté au lat. occupāre.


Aiénen, s. f., source, mbr. eyen, paraît remonter, non sans une corruption inexplicable, à un adj. celt. *owen-io- « écumant ». V. sous éon.


Ainez, s. f., limande. Isolé. Étym. inc.


Al, forme de l’article défini, par assimilation, devant un mot commençant par l. V. sous 1 ann.


Ala, vb., vêler, mettre bas, aussi alein (V.), mbr. hallaff, cymr. alu. La variante éala ramène à éal. V. ce mot[40].


Alan, s. f., haleine, mbr. alazn, avec métathèse pour *anazl[41], corn. anal, cymr. anadl, ir. anal, gael. anail, qui tous procèdent d’un celt. *anatlā, dér. de rac. ANA (sk. áni-ti « il respire », etc.). V. sous anaoun.


Alar, s. m., variante dissimilée de arar. V. ce mot.


Alessé, adv., de là où tu es : simplifié pour *ann lec’h sé (mbr. alechse) « de ce lieu-là ». V. ces mots (1 ann et 1 léac’h).


Alfô, s. m., délire, cf. br. arfreu (V.). Empr. fr. affres « angoisses », affreux, etc., mais le mot altéré par transport de l’r en première syllabe, puis modifié sous l’influence de . V. ce mot. — Conj. Ern.


Algen, s. f., barbe de la coiffe. — Étym. inc. [42]


Alc’houéder, alc’houédez, s. m., alouette, mbr. ehuedez, huedez, qui subsistent encore actuellement dans (T.) echoueder et (V.) huide ; corn. ewidit, cymr. ehedydd, hedydd, uchedydd ; ir. uiseôg, fuiseôg, gael.
uiseag. Ces formes difficiles ne se superposent à aucune primitive connue, ni même entre elles[43] : plusieurs laissent entrevoir une onomatopée du chant et de l’essor de l’alouette, modifiée peut-être en breton, soit par l’influence du gaulois-latin alauda (d’où fr. aloue et alouette), soit encore par celle d’un mot conjectural *alc’houered, venu par métathèse de *aouc’helred, qui serait le lat. avis galeritus « alouette huppée ». Cf. kabellek et kogennek.

Alc’houez, s. f., clef, corn. alwedh et alwhedh, cymr. allwedd. Mot difficile : on peut le supposer abstrait[44] d’un vb. latin corrompu *alcavidàre (mbr. alhuezaff, br. alc’houéza) « fermer à clef », lequel serait issu par métathèse d’un bas-lat. *aclavidàre, dér. de lat. clāvis « clef ». — Conj. d’Arb.

Ali, s. m., avis : abstrait du vb. mbr. aliaff, « conseiller », qui est au fond le même que aliaff, « allier, lier, engager à un parti ou à une résolution ». Empr. fr. allier.

Aliez, adv., souvent, V. sous a- et lies.

All, autre, cymr. all, gaul. allô- dans le n. pr. Allo-broges, gr. ἄλλος (allos) « autre », rac. AL. Cf. eil et brô.

Aloubi, vb., empiéter, usurper. Empr. fr. ancien rober « voler » (cf. dérober et ag. to rob), avec r accidentellement changé en l, et préf. a-.

Alouein (V.), s. m., variante de elvézen.

Alter, s. f., délire : abstrait du vb. mbr. alteraff, « altérer, gâter, corrompre » [l’intelligence]. Empr. fr. altérer.

Aluzen, s. f., aumône. Empr. bas-lat. elemosina, qui lui-même n’est autre que gr. ἐλεημοσύνη (eleêmosunê) « compassion ».

Alzourn, s. m., dissimilé pour arzourn. V. ce mot.

1 *Am-, préfixe perdu, mais encore reconnaissable en tête de plusieurs mots[45], avec le sens vague de « autour, auprès, vers », ou avec une nuance collective ou augmentative : sk. abhí, « vers, autour », gr. ἀμφὶ (amphi), lat. amb- (dans amb-īre « faire le tour de »), al. umb > um, etc. Cf. amézek, amprévan, etc.

2 Am-, particule privative, à mutation douce. Ce n’est pas la particule privative i.-e. *ṇ-, si répandue partout ailleurs[46] : sk. a-, an-, gr. ἀ- ἀν- (a-, an-), lat. in-, gerra. (ag., al., etc.) un-, L’am- négatif br. ne diffère pas du précédent : en d’autres termes, partant du sens « autour » et passant par celui de « à côté », am- en est venu à prendre la fonction de l’ancien an- négatif [47], qu’il a entièrement supplanté. — Ern.

Ama, amaṅ, adv., ici : préf. a-, devant un nom perdu partout ailleurs (mais cf. azé et méaz), qui équivaut à l’ir. magen « lieu », dér. du celt. *mag-o- (même sens).

Amann, s. m., beurre, corn. amen-en, cymr. ymen-yn, gael. et ir. im, vir. imb, d’un celt. *emb-en, dont la rac. est la même que celle du sk. añj « oindre », áñj-as « onguent », lat. ungu-ere, ungu-en, ungu-en-tu-m, al. ank-e « beurre ».

Ambiḷ, adj., qui va en tête : contamination possible de la locution *en-ibil avec la locution fr. en cheville, dont elle est la traduction, et qui se dit dans le Bas-Maine ce des bœufs et des chevaux qu’on place en tête des attelages » Dn. — Conj.[48]

Ambren (T., V.), s. f., délire : exactement « dérèglement », préf. am- > amb-, et rén[49]. V. ces mots, et cf. rambré et kantréa.

Ambrouk, s. m., conduite en cérémonie, mbr. hambrouc, corn. hembrouk' « il reconduira », hombronkyas « il reconduisit », mais hebrenchiat « reconducteur », cymr. hebryngiad (id.), hebrwng « reconduire » »[50]. Le mot signifie « fait de reconduire à part, isolément, tout particulièrement m, par suite « avec grand honneur », en tant qu’il contient, à la suite d’un préfixe, le radical verbal du n. pr. gaul. Abrincaiui, dont le sens « apporter, amener » résulte à l’évidence du germanique *bringan, got. briggan, ag. to bring, al. bringen, etc. [51].

Amerc’h (V.), s. m., dissimilé pour armerc’h. V. ce mot.

Amézek, s. m., voisin, mbr. amneseuc. Ce dernier mot se ramène sans difficulté à un celt. *ambi-neds-āko-, dont on trouvera les éléments composants sous 1 *am- et nés, avec l’adjonction d’un suffixe d’adjectif fort commun en celtique.

Amgroaz, s. f., fruit de l’églantier (rosier sauvage), mbr. amgros et agroasen. Cette dernière forme paraît la plus pure, en tant qu’on peut la ramener à un lat. agrestis « sauvage », ou mieux à un bas-lat. *acrensis dér. de âcer « âcre »[52]. Cf. égras.

Amhéol, s. m., crépuscule : exactement « absence de soleil », préf. am- et héol. V. ces mots.

Amc’houlou, s. m., ténèbres : originairement « contre-jour ». V. sous am- et goulou.

Amiégez, s. f., sage-femme : dér. essentiellement br. d’un radical AM, qui semble un terme de caresse enfantine commun à un grand nombre de langues indo-européennes[53], ir. ammait, « nourrice, vieille femme », lat. amita « tante paternelle », al. amme « nourrice », heb-amme « sage-femme », etc.

Amouka, vb., tarder : à décomposer en *am-ouk-qff, soit le même radical verbal que dans dougen, précédé du préf. *am- avec sens négatif ou atténuatif[54]. V. ces mots.

Ampafal, amparfal, amparval, s. m., lourdaud. Le mbr. a des formes amparfaret et ampafalek « tâtonnant », qui relèvent de la juxtaposition du préf. péjoratif *am- avec palf. V. ces mots, et cf. mbr. pa/ala « tâtonner ». Mais la forme actuelle la plus usitée a sans doute été comprise par l’étymologie populaire comme signifiant ampart-fal[55]. V. ces mots.


Ampart, adj., robuste, agile : corrompu du mbr. apert = corn. apert. Empr. fr. ancien apert, « ouvert, franc, dispos, adroit »[56].


Amprévan, s. m., insecte, vermine : formation collective sur le mot prév au moyen du préf. *am-. V. ces mots[57].


Amzaô (C.), adj., facile : exactement « ce qui n’est pas en montée, pas ardu ». V. sous am- et saô.


Amzent, adj., indocile : préf. am- et senti.


Amzer, s. f., temps, mbr. ampser, corn. anser[58], cymr. amser, ir. aimser, gael. aimsir, suppose un celt. *amb-menserà (soit « mesure tout autour, en cercle », etc., cf. 1 *am-), dont le second terme très voisin du lat. mënsûra, se rattache à l’universelle racine MÊ MET « mesurer » : sk. mátrā « mesure », gr. μέτρον (metron) id., lat. mētior « je mesure » ; cf. ag. to mete et al. messen[59].


Amzéré, adj., inconvenant. V. sous 2 am- et la note.


*An-, préfixe perdu, mais encore reconnaissable en tête de plusieurs mots bretons, où d’ailleurs, à raison de ses origines multiples, il assume les fonctions les plus diverses : — 1o négatif (cymr. an-), représentant la négation primitive n- (cf. 2 am-) ; — 2o séparatif, comme procédant d’un celt. *aona < *apona[60], celui-ci dérivé de l’i.-e. âpo (cf. a-) ; — 3o intensif, comme le gr. ἀνὰ (ana) et le got. ana « par-dessus » (ag. on, al. -an) ; — 4o enfin, oppositif, d’un celt. *andi- > *ande-[61] « contre, vis-à-vis », sk. ànti, gr. ἀντὶ (anti), lat. ante, al. ant- et ent- dans ant-wort « réponse », entstehen « se produire », etc., etc. — Cf. quelques-uns des mots suivants[62].


Anaoudek, s. m., adj., connaisseur, reconnaissant : dér. de anaout, qui signifie étymologiquement « l’état de bien connaître[63] ».

Anaoué, s. m., anathème, excommunication : le sens originaire a dû être simplement « nomination [solennelle] ». V. sous 2 hanô[64].

Anaoun, s. f. pl., les morts, exactement « les âmes », mbr. anacon = celt. *ana-mon-es[65], dont la racine est ANÄ : gr. ἄνεμος (anemos) « vent », lat. animas et anima, got. anan « respirer », etc. V. d’autres formes de la racine sous alan et éné.

Anaout, vb., connaître, aussi anavout[66] et anaoëzout (L.), anaouein (V.) : dér. du même radical que anat.

Anat, adj., connu, mbr. aznat et haznat (avec aspiration illégitime) : représente un celt. *atigna-to- « bien connu », conservé tout entier dans le n. pr. gaul. Ategnatos. Le second terme[67] est le ppe passé de la rac. GNO « connaître » : sk. jna-tâ-s « connu », gr. γνω-τό-ς (gnô-to-s), lat. gnôtus > nôtus, ir. gnâth, cymr. gnawt « tenu pour » (al. kund « notoire »), etc.

Aṅk, s. m., angle, coin. Empr. fr. altéré angle.

Aṅkelc’her, s. m., feu-follet, lutin, mbr. enquelezr « géant », corn. enchinethel, encinedely qui se ramènent à un celt. *ande-kene-tlo- t soit « génération contraire », d’où « monstrueuse », cf. corn. kinethel « génération », ir. cenél « race ». V. la rac. KEN sous kent, et le préf. sous *an- (4o)[68].

Aṅken, s. f., chagrin, mbr. anquen, cymr. angen « nécessité », ir. écen id. : d’un celt. *ank-enâ 9 dont on peut rapprocher le gr. ἀν-άγϰ-η (an-agk-ê) « nécessité » et peut-être le lat. nec-esse[69].

Aṅkoé, s. m., luette : dér. de la rac. ANK « crochu », au même titre que sk. afïk-â « crochet », gr. ἀγϰ-ύλο-ς (agk-ulo-s) ; « crochu », ἄγϰ-υρα (agk-ura) « ancre », ὄγϰ-ο-ς (ogk-o-s)

« crochet », lat. unc-u-s, ir. éc-ath id., al. ang-el « hameçon », etc., etc. — Conj.[70]

Aṅkou, s. m.[71], mort, corn. ancow, cymr. angen > ir. éc, d’un celt. *enkowo- dont la rac. est NEK « périr » : sk. nâç-ati « il meurt », gr. νέϰ-υ-ς (nek-us) et νέϰ-ρο-ς (nek-ros), « trépassé, cadavre », lat. nev (nec-is) « mort violente », nec-are « tuer », etc.

Aṅkounac’h, s. m., oubli, cf. mbr. ancoffnez : répond à un mot celt. qui serait *an-komen-akto-, c’est-à-dire le mot celt. qui signifie « intelligence, mémoire », amplifié d’un suffixe de dérivation secondaire et précédé d’un préfixe négatif. V. sous *am-, *an- (1o) et koufi.

Aṅden, s. f., raie, sillon : dér. de aṅt. V. ce mot.

Aṅdévrek (V.), s. f., tas de fumier : dér. de *andevr- < *vandevr- < *man-devr-[72], qui n’est au tre que l’empr. fr. main-d’œuvre, spécialisé au sens de « engrais [73] » par une sorte d’euphémisme.

Aṅdra, tant que, tandis que : variante de eṅdra.

Aner, s. m., corvée : altéré pour *ahger. Empr. bas-latin angarium, « tourment, labeur pénible et vain », d’où aussi al. (vieilli) enger « corvée ».

Anéval, s. m., animal. Empr. fr. ancien[74].

Anéz, prép., sans : dér. d’un préf. séparatif tel que gr. ἄνευ (aneu) et al. ohne < vhal. âne « sans » (cf. am-brouk), ou plus simplement de la particule séparative *an-, V. sous *an- (2°).

Anez-, de : particule pronominale, dér. de *an- (2°).

1 Ann, forme normale de l’article défini : avec chute de l’aspiration, pour *hann, corn. an, ir. sin > in, d’un démonstratif celt. *sendo-, qui lui-même est dér. du démonstratif i.-e. *sé- commun à toute la famille : sk. sa « ce », got. sa, « ce, le », gr. ὁ ἡ (o hê) (article), etc., etc.

2 Ann, adv., ici, ir. and, dérive d’un démonstratif primitif différent du précédent et commençant par une voyelle[75].

Annéô, s. f., enclume, aussi annev, et annéan (V.), mbr. anneffn, corn. ennian, ir. indéin, d’une base celt. *ande-wen-i- qui signifierait « contre quoi on frappe ». V. le préf. sous *an- (4o). La rac. est WEN, zd vana-iti « il frappe », got. wun-d-s « blessé », ai. wund, ag. wound « blessure », etc. Cf. Osthoff, Idg. Forsch., IV, p. 275 ; mais aussi Stokes, p. 15.

Anneûen, s. f., trame, mbr. anneuffenn, cf. cymr. anwe. V. le préf. sous *an- (2o, 3o) et la rac. sous gwèa.

Annez, s. m., meuble, outil, mbr. anhez, abstrait de mbr. anhezaff > br. anneza « meubler », primitivement « se loger » : préf. *an- (3o), et *hez-, forme très pure du radical i.-e. SED « s’asseoir, s’établir »[76]. V. sous azéza.

Anô, adv., là (en composition) : dér. de 2 ann[77].

Anoued (C, V.), s. f., froidure : préf. *an- (3o) augmentatif, précédant un celt. d’ailleurs altéré *ouia et *ouktâ, qu’on retrouve dans l’ir. úacht, ócht, « froidure », et peut-être dans le zd aota « froid ».

Ansaô, ansav, s. m., aveu, reconnaissance : métathèse pour *az-anv (-hanv), soit une formation qui équivaut à peu près comme sens au lat. ad-nōmināre. Cf. *ad-, anaoué et hanô. — Conj.

Aṅt, s. m., tranchée, ride, cymr. nant « vallée »[78] : mot celtique, qui existait en gaulois, ainsi qu’en témoigne le fr. provincial nant « ruisseau » dans le Jura[79], mais sans équivalent connu ailleurs, à moins qu’on ne le rattache au sk. na>tà-, « courbé, incliné » < i.-e. nrn-tô-, rac. NEM. Antella, vb., tendre (un piège, un arc), cymr. annel « piège », annelu « tendre un piège », ir. indell, etc. : semblerait répondre à une forme actuelle *an-tenna, mais modifiée dès l’époque celtique par dissimilation des deux n. V. sous *an-, stén et tenna.

Aṅter, déaspiré pour haṅter. V. ce mot.

Aṅtrônôz, s. f., lendemain. V. sous trônôz

Anv, s. m., orvet, mbr. anaff, corn. anaf « lézard ». Le roman anvin (Bas-Maine âvê Dn) indique un empr. qui se rattache au lat. anguis.

, adj., mûr, mbr. azff, cymr. addfed, vbr. admet « [raisin] sec » : suppose un celt. *ati-met-o- « propre à être moissonné (récolté) ». V. sous *ad- et médi.

Aod, aot, s. m., rivage, corn. als « rivage », cymr. allt « falaise », ir. alt, « hauteur, rivage » : d’un celt. *al-to-, identique au lat. al-tu-s, « nourri, haut, surélevé ».

Aoten, s. f., rasoir, cymr. ellyn, vbr. altin. ir. altain, etc. : d’un celt. *altani- < *palt-ani-, dont la rac. est la même que celle de faouta[80]. V. ce mot.

Aoter, s. m., autel. Empr. lat. altâre.

Aotré, s. m., concession, privilège. Empr. fr. otrei[81].

Aotrou, s. m., seigneur, monsieur, corn. altrou « beau-père », cymr. altraw, « répondant, parrain ». Ainsi que l’indiquent le vir. altram, ir. altrom, gael. altrum, « action de nourrir », les trois sens procèdent, par légères divergences et spécialisation, du sens unique de « nourricier » [82] : celt. *al-traoori’, dér. de la même rac. que lat. al-ere « nourrir », gr. ἄν-αλ-τος (an-al-tos) ; « insatiable », got. ai-an « croître », etc. Cf. aod.

Aoun, s. f., peur, corn. own, cymr. ofn, vir. omun > gael. uamhunn, gaul. *omnà (à en juger par le n. pr. Ex-omnos « Sans-Peur ») : d’un celt. *obnà, dont on ne trouve à rapprocher queir. oponn « soudain » et gr. ἄφνω (aphnô) id.

Aour, s. m., or, cymr. aur. Empr. lat. aurum.

Aourédâl, s. m., séneçon (fleur jaune) : dér. de aour.

Aouréden, s. f., dorade : dér. de aour (poisson doré).

1 Aoz, s. f., manière : pour *naoz[83]. V. sous pènaoz et neùz.

2 Aoz, s. f., lit de rivière : suppose un celt. *aues-â, dér. du celt. *auos « rivière », gaul. gr. Αὔος (Auos) et Avara[84], n. pr. de fleuves ; cf. sk. av-ani a eau courante », âca « de haut en bas ». — Conj.

Aoza, vb., préparer, façonner : dér. de 1 aoz.

Aozil, s. m., osier, mbr. ausill. Empr. bas-latin ausaria « oseraie », mais peut-être rattaché par étymologie populaire à 2 aoz. Ap, particule patronymique. V. sous màb et ab.

Apouel, s. m., auvent. Empr. fr. ancien apuiail « gardefou », lui-même dér. de fr. apui « appui ».

Ar, forme régulière de l’article défini devant la plupart des consonnes : cf. ann et al, eunn, eul et eur.

Ar-, préfixe très commun au sens de « vers, à côté, le long de, attenant à », corn, ar, cymr. ar « près », ir. ar « devant », gaul. are-, ar-, dans Aremor-ica > Armorica (le pays qui longe la mer) « Bretagne », de. : sk. pari « autour », gr. περὶ (peri) « autour », παρὰ (para) « « auprès », lat. per « à travers », got. fair- (préf. =al. ver-), faùr « devant » = al. vor, etc., etc.[85]. Cf. la plupart des mots suivants, auxquels parfois le préf. n’ajoute aucun sens bien défini.

Arabad, adj., illicite, mbr. arabat : parait être simplement a rabat « de rabais » d’où « de mauvaise qualité, frivole, mauvais », etc. Cf. le suivant. Empr. fr. rabattre. — Conj.

Arabaduz, adj., niais, badin : dér. de arabad « insignifiant »[86].

Arak, arag, s. m., fétu, duvet : peut-être parti du sens de « barbe de blé » ; cf. gaul. arinca « espèce de céréale », gr. ἄραϰος (arakos) « gesse » (sorte de pois chiche). — Conj.

Araok, adv., prép., devant, avant : pour *arâk, avec une diphtongaison accidentelle. V. sous a- et 1 rak.

Araouz, adj., maussade, querelleur : pour *arraj-ouz, formation qui équivaudrait à un fr. *rageux, cf. mbr. arraig « rage », arraigiaff « enrager ». Empr. fr. — Conj.

Arar, s. m., charrue, mbr. arazr, corn. aradar, cymr. aradr, ir. arathar, cf. lat. arātrum. V. sous arat.

Araskl, adj., non mûr, insuffisamment roui : soit en deux mots a raskl, « qui racle, âpre », cf. fr. ancien rascler « racler » et cymr. rhasgl « râteau ». Empr. fr. ou bas-lat. V. sous 1 a.

Arat, vb., labourer, cymr. ar-ddwr « laboureur », ir. air-inn « je laboure », etc. (cf. arar) : rac. ARA commune à toute la famille sauf le sk., gr. ἀρόω (aroô), lat. arō, got. arja, lit. ariù, sl. orja.

Arbenn, adv., à rencontre. V. sous ar- et penn.

Arboell (C.), s. m., épargne, cf. cymr. arbwyll « prudence » : préf. ar- et poell. V. ces mots.

Ardamez, s. f., marque, étiquette, observation attentive : si ce dernier sens était le primitif, le mot pourrait signifier « action de diviser par fragments », d’où « analyse ». V. sous ar- et tamm. — Conj.

Arem, s. m., airain. Empr. fr. ancien arem < lat. aeràmen dér. de aes.

Argad, s. m., huée : d’un celt. *are-katu- « [cri] qui précède la bataille ». V. sous ar- et kadarn.

Argaden, s. f., attaque, razzia : dér. du précédent.

Argarzi, vb., avoir en répugnance, en horreur : le sens littéral est « considérer comme une ordure ». V. sous ar- et karz.

Argil, s. m., recul : d’un celt. *are-kulo- « dans la direction du dos ». V. sous ar- et kîl[87].

Argoat, s. m., la Bretagne intérieure, forestière, en opposition au littoral ou Arvor. V. sous ar- et koat.

Argoured, s. m., foret : suppose un dér. celt. *are-ko-writ-o-, où la rac. (à l’état réduit) est WERT « tourner ». Cf. lat. vert-ere. V. les préfixes ar- et *ke-, et gwerzid.

Argouroti, s. m. pl., dot, cymr. argyfreu pl., exactement « apports » : suppose un dér. celt. pl. *are-ko-br-ow-es, où la rac. (à l’état réduit) est BHER « porter ». V. sous ar-, *ke- et kémérout.

Argud, s. m., assoupissement : le sens primitif pourrait être « à l’ombre », d’où « sieste », du préf. ar- et d’un mot aujourd’hui perdu *kud, attesté par le mbr. cud-ennec « obscur » [88] (mais sans rapport avec le cymr. cyhudd « ombre »), dont au surplus l’origine est incertaine.

Arc’h, s. f., coffre, corn. et cymr. arch. Empr. lat. arca.

Arc’hant, s. m., argent, mbr. argant, corn. argant, cymr. ariant, ir. argat, airget, gaul. argenton, lat. arg-ent-u-m, sk. raj-at-à-m[89], cf. gr. ἄργ-υρο-ς (arg-uro-s).

Arc’henna, vb., chausser, cf. cymr. archen « soulier », archenu « chausser », vbr. archenatou « chaussures ». Origine inconnue (lat. ocrea « botte » avec métathèse ?), mais tout au moins vague rappel de l’idée de « revêtir de cuir » (préf. ar- et kenn).

Ari (V.), s. m., lien : pour *az-rig. V. sous ère et kèfrè.

Arléc’houein, arléouein (V.), vb., aiguiser : préf. ar- devant le radical de lib-onik. V. ce mot.

Arm, s. m., variante de arem. V. ce mot[90].

Armé (V.), s. m., saxifrage (casse-pierre), aussi arc’hmé, mbr. arhme, cymr. archmain[91]. V. sous méan et cf. torvéan.

Armerc’h (V.), s. m., épargne : exactement « attention, prudence », préf. aret merzout[92]. V. ces mots, et cf. arboell.

Arné, arnéô, arnev, s. m., orage, temps orageux : peut représenter un celt. *arnawio- « pluie torrentielle », qui serait dér. de *arno-, « fluide, eau courante », gaul. Arnos > lat. Arnus « l’Arno » ; cf. sk. arnavâ- « rivière », dér. de àrna- « flot », qu’on rattache à la rac. de r-nô-ti « il met en mouvement », r-nu-té « il se meut ». — Conj.

Arnod, s. m., essai, début : abstrait du vb. arnodi, « essayer, commencer », cf. cymr. arnod synonyme de nod « marque », préf. ar- et nod[93]. Empr. lat. nota en dérivation verbale.

Aros, s. m., poupe, corn. airos, ir. eross, d’un celt. *are-sos-to-, exactement « le siège d’à côté, à l’écart » (la place du pilote), où l’élément -sos- est l’état fléchi de la rac. SED « s’asseoir ». Cf. annez, azéza, aé, èc’hoaz, etc.

Arré, adv., pour ad-arré sans le préf. initial. V. ce mot.

Arrébeûri, s. m. pl., mobilier : exactement « les [accessoires] de pâture » ou « d’exploitation en général », d’où « le mobilier de la ferme » et enfin « celui d’une maison quelconque ». V. sous ar (article), et peùri.

Arréval, s. m., mouture : décomposer en *ar-ré-mal, et voir les préfixes ar- et ra-, et mala « moudre »[94].

Arrez, s. m., arrhes, gages. Empr. fr. arrhes.

Arruout, vb., aborder, arriver. Empr. fr. ancien arriver.

Arsaḷ, s. m., assaut : abstrait du vb. arsaḷa. Empr. fr. assaillir[95].

Arvar, s. m., doute, soupçon : préf. ar-, et mar.

Arvara, s. m., reste de pain. V. sous ar- et bara.

Arvest, s. m., spectacle : paraît composé de préf. ar- et d’une dérivation de béza, soit « ce à quoi on assiste ». V. ces mots et arvez.

Arvez, s. f., façon, mine : préf. ar- et béza « être ».

Arvôr, s. m., côte maritime. V. sous ar- et argoat.

Arwad, s. m., tanaisie : métathèse pour *aourad, qui équivaut à peu près à un lat. auràtum « doré ». Cf. aour[96].

Arwarek (V.), adj., oisif, fainéant : dér. d’une locution ar-war = ar-gwar « à Taise ». Cf. goar et gorrek.

Arwez, s. f., signe de reconnaissance, mbr. ar-goez « intersigne », cymr. arwydd, ir. airdea signe » : suppose un celt. *are-wid-io- (-iâ), où la rac. est WID, « voir, connaître ». V. sous ar-, ac’houez et gouzout.

Arzaô, s. m., repos, trêve, mbr. arsaw « cesser », cymr. arsaf « poste », ir. airisemu arrêt » : suppose un celt. *are-sta-men, où la rac. est STHÂ, soit« station ». V. sous ar- et saô.

Arzel, s. m., jarret. Empr. bas-lat. *arlellus, altéré de articulas.

Arzourn, s. m., poignet : exactement « ce qui est attenant à la main ». V. sous ar- et dourn.

As-, variante phonétique de la particule intensive et itérative *ad- (autre variante az-). V. ces mots et la plupart des suivants[97].

Asbléô, s. m., duvet : soit « grand nombre de [petits] poils », la nuance diminutive résultant de l’accumulation. Cf. as- et bléô.

Ask, s. m., coche, entaille : comme qui dirait « une hachée » ; mot abstrait d’un vb. mbr. *askiaff[98], qui équivaudrait à un lat. *asciare (fr. hacher), dér. de ascia « hache ». Empr. lat.

Askel, s. f., aile. Empr. roman ascella, métath. de lat. axilla « aisselle » [99].

Askel-groc’hen, s. f., chauve-souris : exactement « aile de membrane ». V. sous askel et kroc’hen.

Asklé, s. m., sein, mbr. asclez, pourrait, mais bien difficilement, être un dér. br. d’un emprunt lat. axilla « aisselle ». Cf. askel et askré.

Askleûden (C.), s. f., copeau, cymr. asglodyn, par dérivation brittonique du bas-lat. *ascla < astula « copeau ». Cf. autel.

Askoan, s. f., réveillon, soit « souper réitéré ».

Askol, s. m., chardon, corn. askellen, cymr. ysgallen. — Étym. inc.[100]. Cf. pourtant gr. σϰόλ-υμο-ς (skol-umo-s), « chardon comestible, artichaut ».

Askouéz, s. m., rechute. V. sous as- et kouéz.

Askourn, s. m., os (pl.eskern), cymr. asgwrn (pl.esgyrn), corn. ascorn. Décomposer *ast-gourn. Le premier élément est Ti.-e. *osth- « os », bien connu : sk. âsthi, asthân-, gr. ὀστέον (osteon), lat. os (oss-is). Le second est emprunté, par adaptation résultant de contraste sémantique, à migourn « cartilage ». V. ce mot[101].

Askré, s. m., sein, cymr. asgre, ir. as g ail, etc. : semblent des dérivations et corruptions, à des degrés divers, de l’empr. lat. axilla, mieux conservé dans le gael. achlais « aisselle ». Cf. asldé.

Asdibr, s. m., coussinet de selle (doublure de la selle).

Asdimizi, vb., se remarier. V. sous as- et dimizi.

Asdô, s. m., œuf couvé : préf. as- et dôi < dôzoi[102].

Asdrézen, s. m., crémaillon (petite crémaillère qui en continue une plus grande). V. sous as- et drézen.

Aspled (C.), s. m., gardefou : comme qui dirait « surcroit d’attention, précaution accessoire ». V. sous as- et pléd.

Asrann, s. f., subdivision : préf. as- et rann.

Asrec’h, s. m., contrition, chagrin, mbr. azrec[103], corn. edrek, ir. aithrech, gael. aithreach « repentant » : suppose un celt. *ati-reko- (pour *-prek-o-), dont la rac. est PREK « prier », sk. prechàti « il demande », lat. prec-ès « prières », got. fraih-nan « interroger », al. fragen, etc.

Astal, s. m., interruption : comme qui dirait « le fait de re-tenir », préf. as- et dal « tenir ». V. sous dalc’h.

Astaol, s. m., contre-coup. V. sous as- et taol.

Astel, s. f., demi-boisseau, cf. cymr. hestawr et fr. setier. Empr. lat. sextarius, mais altéré de forme et de genre sous l’influence d’un autre mot astel « éclat de bois », qui lui aussi est un empr. lat. (astilla dimin. de astula[104], fr. attelle).

Astenn, s. m., rallonge, cf. cymr. estyn « étendre » : préf. as- et tenn.

Astizein (V.), vb., exciter, intercéder : dér. de l’empr. fr. ancien hastise « précipitation ». Cf. hast et atiz.

Astô, s. m., variante assimilée de asdô. V. ce mot.

Astomma, vb., réchauffer. V. sous as- et tomm.

Astud, adj., chétif. Empr. lat. astatus « rusé »[105].

Astuz, s. m., vermine qui pique, corn. stut « moustique », vbr. arstud « pointe », cf. cymr. cy-studd « componction ». La rac, avec ou sans préfixes, est STUD TUD, « piquer, frapper », ici sous la forme fléchie STOUD : sk. tud-âti « il frappe », lat. tund-ere, tu-tud-i « j’ai heurté », got. staut-an, « heurter, pousser », al. stossen. Cf. 1 tonn.

Asverk, s. m., contremarque. V. sous as- et merk.

Asvôger, s. f., contre-mur. V. sous as- et môger.

At, s. m., variante de âd = hâd. V. ce dernier mot[106].

Atahin (V.), s. m., querelle : contamination probable de deux emprunts français attaquer et taquiner.

Ataô, adv., toujours, continuellement. — Étym. inc. [107].

Atersein (V.), vb., s’informer. Empr. fr. altéré (s’)adresser[108].

Atil, s. m., terre en rapport : abrégé de douar atil, fr. *terre d’atil « terrain aménagé ». Empr. fr. ancien atillié « [terrain] aménagé, mis en culture, terre chaude ». — Ern.

Atiz, s. m., avis, instigation. Empr. fr. ancien hatize « précipitation ». Cf. astizein.

Atô, adv., variante de ataô. V. ce mot et la note.

Atredi, s. m., gravois. Empr. bas-lat. *attrïtum, pour attritum « frotté, usé, broyé », d’où « débris ».

, s. m., variante de avu. V. ce mot.

Av, adj., variante de . V. ce mot.

Aval, s. m., pomme, cymr. afal et afallen « pommier », ir. aball, uball, etc. : suppose un celt. *aballo-, d’où procède le dér. gaul. n. pr. Aballô « Àvallon » (exactement « le Verger »). Empr. lat. [malum] Abellânum, à cause de la célébrité des vergers de la ville d’Abella en Campanie[109].

Avank, s. m., bièvre, castor, cymr. afanc, ir. abac, soit un adj. celt. *abon-ako- « fluvial ». V. sous 1 aven.

Avé, s. m., harnais, attelage, cf. corn. avond, cymr. afwyn « rênes ». Il est difficile de ne pas songer à une altération plus ou moins profonde du lat. habënae, dont le cymr. est la reproduction exacte.

Avel, s. f., vent, corn. auhel « vent » et anauhel « tempête[110] », cymr. awel et enawelià., ir. ahél, aial, gael. aile, etc. : suppose un celt. *aw-eUà, dérivé comme le gr. ἄϝ-ελλα (*aw-ella) ἄελλα (aella) « tempête » ; cf. gr. ἄυ-ρα (au-ra) « brise », αὐ-ήρ ἀήρ (au-êr aêr) « air »[111], ἄημι « je souffle ». La rac. AWE « souffler », se présente ailleurs sous la forme WÊ : sk. oa-ta et vd-yâu vent », lat. ventuê, german. icind, lit. vé-ja-s, vsl. vèja-ti « souffler », etc.

1 Aven, s. f., rivière (vieilli, mais conservé dans Pont-Aven et autres n. pr.), vbr. auon, corn. auon, cymr. afon, gael. abhainn, vir. abann, gài. Abona, n. pr. : rac. AP et AB « eau », sk. àp-as pl. « eaux », amb-u « eau », lat. am-ni-s « fleuve » de *ap-ni- ou *ab-ni-[112].

2 Aven, s. f., mâchoire. — Étym. inc.

Aviel, s. m., évangile. Empr. lat. Evangelium.

Aviez, s. f., avives (des chevaux). Empr. fr. bretonisé.

Avoultr, s. m., adultère. Empr. fr. ancien avoultre.

Avu, s. m., foie, corn. avu, cymr. afu, vir. oa, ir. aeghe, gael. adha, ae. Rapports incertains, étym. inc.

Awalc’h, adv., assez : exactement « à suffisance ». V. sous a- et gwalc’ha.

Az-, variante de as-, V. ce mot et *ad-.

Azaouez, s. f., attention, égards, respect : équivaut à *az-evez « redoublement d’attention ». V. ces mots. — Conj.[113]

Azé, adv., ici : pour vase, de *muse = *man-se[114], qui remonte à un celt. *mageni sai « en ce lieu-ci », locution au locatif.

Azel, s. m., variante vieillie de ézel. V. ce mot.

Azen, s. m., âne, cymr. asyn. Empr. lat. asinus.

Azeûli, vb., célébrer un sacrifice, adorer, cymr. addoli « adorer », addawl « prière » : la forme du vb. sans préf. se trouve dans l’ir. âil-iu, âil-im, « je demande, je prie », soit un celt. *âliô « je prie », sans équivalent partout ailleurs[115].

Azéza, vb., s’asseoir, mbr. asezaff, corn. ysedha, cymr. assedu, cf. ir. seiss « il s’assit », préf. *ad-, et rac. SED « être assis » universellement indo-européenne : sk. sàd-ati « il s’assied », sâd-as « siège » ; gr. ἕδ-ος (hed-os) « siège », ἕζομαι (hezomai) « je m’assieds » ; lat. sed-ēre[116], sēd-ès, got. sit-an « être assis », ag. to sit, al. sitzen, lit. sèd-èti « s’asseoir », si. sed-a « je m’assiérai », et sèd-èti « être assis », etc., etc. Cf. aussi les articles annes, aé, éc’hoaz, huzel, neiz, aros, etc.

Aznaout, etc. V. sous anaout, etc.

Azoûg, adv., pendant : la locution azoùg ann deiz revient à dire « à port du jour », soit « tant que le jour le porte » ou « se comporte ». V. sous a et dougen.


B

Babouz, s. m., bave : exactement « bav-eux », avec un suffixe dérivatif en plus. Empr. fr. bave. Cf. baô et mormouz.

Babu, s. m., guigne : parait un mot de friandise enfantine passé dans la langue ; il y a une variante babi, et la merise dans le Maine se nomme babiole, cf. normand baguiole, et fr. ancien badeolier « sorte de cerisier ». Empr. fr. probable.

Bad, s. m., étourdissement, étonnement, badauderie, corn. bad « stupide », bàdus « lunatique », vbr. bat « stupeur » : abstrait du lat. populaire *batâre, d’où procèdent aussi fr. béer, béant, bayer et bâiller[117]. Cf. le suivant. Empr. bas-latin[118].

Badaḷa, badaḷein (V.), vb., bâiller. Empr. bas-lat. *bataculare > *batacliare[119], d’où aussi fr. ancien baaillier.

Badalen, s. f., dague, poignard. Empr. fr. ancien badelaire « épée courte » (la finale altérée à cause de la fréquence des féminins en -en, noms d’objet ou d’instrument[120]).

Badéz, s. f., baptême : abstrait du vb. badéza. Empr. bas-lat. baptizàre > *batidiare (Loth), cf. corn. bedidhia et cymr. bedyddio.

Bag (bak), s. f., bateau. Empr. fr. bac.

Bagad, s. f., troupe, foule, corn. bagat « troupe », bagas « grappe », cymr. bagad, « grappe, foule », gael. bagaid id. : le sens primitif est « grappe », d’un bas-lat. *bacâta, dér. de bàca, « baie », petit fruit généralement assemblé en grappes. Empr. lat.[121]. — Thurn.

Bagol, adj., sain, robuste : altéré pour *magol[122] « bien nourri ». V. sous maga et meur.

1 Bach, s. f., croc, hameçon, corn. bah, cymr. bâch, vir. bacc, gael. bac, etc., d’un celt. *bakka ou *bakkos « croc », qui n’a point d’équivalent connu en dehors du celtique.

2 Bâc’h, s. f., prison, cf. ir. gael. bac « empêchement », identique au précédent, à peu près comme on dit en argot « j’ai été au clou » (ounn béd er vâc’h « … au croc »).

Bac’hein (V.), vb., déconcerter, cf. mir. bacaim « j’empêche », soit « j’accroche ou fais accrocher ». Cf. les précédents.

Baian, adj., alezan : contamination de la finale de alazan et de l’initiale de bayo. Empr. espagnol probable.

Baizik, adj., jaloux (mais non pas en mauvaise part) : pour *gw-eizik « un peu jaloux »[123]. V. sous gw- et oaz.

Bal, s. m., branle, danse. Empr. fr. bal (sens ancien).

1 Baḷ, s. m., tache blanche au front des animaux domestiques, cheval ainsi marqué, cymr. bal id., ir. bail id., gael. bail « tache » : d’un celt. *ba-lo-, *bal-no-, *bal-yo-, cf. gr. φά-λ-ιο-ς (pha-l-io-s) « noir tacheté de blanc », qui se rattache à la rac. BHÂ « luire »[124].

2 Baḷ, s. m., baquet, cuvier. Empr. fr. baille[125], lequel procède du bas-lat. *bajula (lat. bajulus « portefaix »). Cf. béol.

Balaen, s. f., balai. Empr. fr. bretonisé balai, mais celui-ci à son tour pris au br. balan. V. ce mot.

Balafen, s. f., variante de balaven. V. ce mot.

Balamour, prép. : écourté de abalamour. V. ce mot.

Balan, s. m., genêt, mbr. balatn, avec métathèse pour banazl. V. ce mot sous banal.

Balaven, s. f. (aussi balafen), papillon : semble une métathèse de *pabellen avec contamination de *falen. Empr. lat. (acc.) pâpiliônem, et phalaena du gr. φάλαινα (phalaina) « papillon de nuit ».

Balbein (V.), vb., altérer (donner soif). — Étym. inc., mais cf. lat. balbus « bègue » et le suivant.

Balbouza, vb., bredouiller, barbouiller : du lat. balbtxiïre, ou plutôt d’un adj. br. *balb-ouz (cf. babouz) refait sur *6 a/6-, puis confondu à raison de l’homophonie avec fr. barbouiller. V. sous balbein.

Balé, s. m., marche : dér. de bal au sens primitif de« branle, marche réglée et cadencée »[126]; puis le sens s’est généralisé.

Balek (C.), s. m., répugnance : le même que baleg, employé métaphoriquement « cela me fait saillie », comme en argot fr. « cela me sort », pour « cela me répugne » (baleg am eûz). — Ern.

Baled, s. m., auvent : dér. du radical *bal-. V. le suivant.

Baleg, s. m., saillie d’architecture, cymr. balog « saillie », cf. cymr. bal, ce proéminence, pic terminal d’une montagne », ir. et gael. ball « membre » (sens spécialisé), gr. φαλλός (phallos) ; « pénis » : dér., cf. baled.

Baḷez, s. f., macreuse : dér. de 1 baḷ (tachetée).

Balc’h, adj., fier, arrogant, cymr. balch, gael. bailc-each, « fort », vir. balc id. : d’un celt. *balk-o-, lat. fulc-iô « je soutiens », fulcrum « étai », germ. *balk « poutre » (ag. balk, al. balken), soit une double racine BHELK BHELG « être ou rendre fort ».

Bail, s. f., avenue d’arbres. Empr. fr. ancien balie id.[127].

Balir, s. m., variante de baleg dér. du même radical *bal-.

Baltam, s. f., variante de batalm (métath.). V. ce mot.

Bameln (V.), vb., ensorceler, tromper. — Étym. inc.[128].

Banal, s. m., genêt, pour *banazl, cymr. banadl, corn. banathel, d’un celt. *ban-atlo- dont la syllabe radicale est identique à celle du lat. gen-ista. Aucun autre rapprochement ne s’impose. — Conj. Ern. Cf. balan et balaen[129].

Banel, s. f., venelle. Empr. fr.[130].

Baṅgounel, s. f., pompe : pour mangounell, « baliste, machine », cymr. magnol « canon ». Empr. fr. ancien mangoneau[131].

Bann, s. m., éminence, jet, rejeton, rayon, aile (de moulin), aile (de dévidoir), écheveau[132] (cf. banna « jeter violemment »), cymr. ban, « haut, éminence », vir. benn, ir. et gael. beann, « corne, cime »[133], gaul. *benna, « corne, pointe », dans le n, pr. du lac de Garde Bèndcos (aux nombreux promontoires) : d’une rac GwEN, qui se retrouve dans ag. kn-oll « éminence », al. kn-ollen « motte de terre ». — Mcb.

Bannac’h, banné, s. m., goutte, d’où « un peu » et « taie sur l’œil », corn. banna, vir. banne « goutte », mir. boinne, ir. et gael. bainne « lait » : soit une base celt. *ba-nyà, ou bien *bannyà (pour *bat-nyà) « liquide », rac. BHA ou BHAT ; cf. ag. to balhe, al. bad-en « se baigner », etc.

Banniel, s. m., bannière. Empr. fr. altéré.

Banô, banv, s. f., truie en gésine, corn. baneu « pourceau », cymr. banw, vir. banb, ir. et gael. banbh (et Banff n. pr. de lieu), d’un celt. *banwo-, fm. *banwā, qui n’a point d’équivalent connu ailleurs.

Banvez, s. m., festin, gael. banais « noces », ir. bain-fheis « repas de noces », qui suppose un celt. *benā-wēsti-i « repas de la femme » : le second terme, identique au cymr. gwest « repas », à l’ir. feis « nourriture », au visl. vist id., se rattache à la même racine que le lat. ves-ci « se nourrir » ; sur le premier, cf. ében.

Baô, s. m., engourdissement, stupidité, timidité. — Étym. inc.[134].

Baot, s. m., voûte (pl. -ou), d’où « tortue » (pl. -ed), aussi vaot. Empr. lat. volta < voluta « arrondie ». Cf. bolz.

Baouik, s. m., nasse, mannequin : pour *baoug-ik, dimin. d’un celt. *bolgo « sac », corn. et cymr. bol « le ventre », ir. bolg « sac », gaul. latinisé bulga « sac de cuir » (d’où fr. boug-eïte et ag. budg-et) ; soit une rac. BHELGH « s’enfler », en divers états, qu’on retrouve dans lat. *folg-vi- > follis « soufflet, ballon à jouer >, al. balg « soufflet », ag. belly « la panse », etc., etc.

Baoz, s. f., litière à fumier, mbr. baus, cf. cymr. baw « ordure », fr. boue et bouse, tous termes d’origine inconnue ; ce dernier, toutefois, pourrait bien se rattacher, avec baoz, au même radical que fr. bœuf. V. sous et buc’h.

Bâr, s. m. (aussi barr), sommet, comble, branche haute, branche, corn. et cymr. bar « sommet », vir. barr, ir. bârr, gael. bàrr, gaul. *Barros conservé dans le n. pr. « Bar » (lieux situés sur une hauteur) : d’un celt. *barso-, sk. barsâ « bout », bhrsti « pointe[135] », lat. fastigium (= *farst-îgio-), vhal. parrën « faire saillie », etc.

Bara, s. m., pain, corn. et cymr. bara, cf. vir. barg-en, ir. bairghean, gael. bairghin, « pain, gâteau » : ces derniers d’un celt. *barg-o-, cf. lat. ferc-tu-m « gâteau d’offrande », ags. byrg-an, « goûter, manger » ; soit une rac. BHERGH sans répondant sûr ailleurs.

Barad, s. m., perfidie, trahison (d’où emprunté fr. barat-erie), corn. bras, cymr. brât, vbr. brat, ir. et gael. brath, vir. brath et mrath (forme primitive) ; cf. gr. ἁ-μαρτ-άνω (ha-mart-anô), « je me trompe, je pèche », ἁμορτωλή (hamortôlê) « méfait », sans équivalent connu ailleurs.

Baras, s. f., baquet à anses. Empr. bas-lat. *baratta « baratte ».

Barbaou, s. m., bête noire (dont on fait peur aux enfants) : mot forgé par onomatopée, ou corrompu du fr. Barbebleue, ou plus simplement du fr. ancien baboue « épouvantail », fr. baboue « moue » Hatzf., d’où babouin.

Bark, s. m., barque. Empr. fr. avec changement de genre[136].

Bardel, s. f., barrière, margelle. Empr. fr. mardelle. Cf. bagol.

Baré, s. m., séneçon, mbr. bazre pour *mazre, corn. madere id., ir. madra « garance ». Empr. fr. ancien madéré > madré « veiné, bigarré ». Cf. marella et bagol (m devenu b). Les mots corn. et ir. sont empruntés à l’ags. (ag. madder « garance »).

Barf, s. m., variante de barô. V. ce mot.

Barged, s. m., buse, imbécile, musard, corn. barges, cymr. barcud, cf. cymr. cud « milan » : soit donc un composé *bar-cud « milan de branche [137] ». Empr. ags. cyta (ag. kite). V. sous bâr. — Conj.

Bargéden, s. f., nuage devant le soleil : dér. de barged[138].

Bargédi, vb., muser, baguenauder, badauder. V. sous barged.

1 Barlen, s. f., giron, la partie du tablier qui est au-dessus des genoux, cymr. barlen id. : soit « la couverture d’en haut[139] » pour « le haut du tablier, du pagne », etc. V. sous bâr et 2 lenn.

2 Barlen, s. f., verveine : pour varlen, cf. gael. bearbhain. Empr. fr. verveine < lat. verbëna, altéré par dissimilation et imitation du précédent.

Barn, s. f., jugement, cymr. barn, corn. barne « juger », ir. barn « juge » :

d’un celt. *bar-no-, *bar-na, qui se rattache par métathèse à la même rac. que breut. V. ce mot.

Barô (barf, barv), s. m., barbe, corn. et cymr. barf. Empr. lat. barba avec changement de genre.

Barr, s. m., variante primitive de bâr. V. ce mot.

1 Barrad, s. m., astuce : simple prononciation divergente, avec sens légèrement modifié en conséquence. V. sous barad.

2 Barrad, s. m., dans des locutions telles que barrad glaô « grosse averse » (coup violent de pluie) : dér. de bâr, qui a le même sens dans des locutions analogues, soit « comble de l’ondée ». V. sous barr.

Barren, s. f., barre. Empr. fr. bretonisé barre. Cf. barr.

Barrez, s. f., danse de théâtre. Empr. fr. corrompu ballet[140].

Barz, s. m., chanteur public, aussi barh (V.), corn. barth « joueur [d’instrument] », cymr. bardd, « poète, prêtre », vir. bard t ir. bârd, gael. bàrd, gaul. bardos « barde » : d’une rac. qui se retrouve sûrement dans gr. φραδ-ής (phrad-ês) « sage », φράζω (phrazô) « je parle », et peut-être dans germ. (vieux saxon) grôtian « interpeller » ; cf. ag. to greet « saluer », al. grûssen.

Barzennen, s. f., verrou. Empr. fr. targette, avec initiale contaminée de barr « tige » ou barren « barre ». — Conj.

Bâs, s. m., bât. Empr. bas-lat. bastum ou fr. ancien bast.

Baskik, s. m., (petite) scrofulaire : dimin. de *bask. Empr. lat. écourté (ver)bascum « bouillon-blanc ». — Conj.[141]

Basta, bastout, vb., suffire, satisfaire. Empr. fr. ancien baster (conservé dans baste ! « il suffit, n’en parlons plus »), cf. ital. bastare.

Bastrouḷein (V.), vb., barbouiller, embrouiller, cf. br. bastroulh « souillon », fp. trouille id. f provençal mastroui ou mastroulha « manier malproprement », termes d’argot. Empr. fr., et cf. stroul.

Batalm, s. f., fronde : exactement « bâton-fronde », l’arme dont le nom technique est en fr. « fustibale ». V. sous baz et talm.

Bataraz, s. f., massue, gourdin : pour *mataraz, sous l’influence de bâz. Empr. fr. ancien matras « grosse flèche ».

Bâv, s. m. (d’où bava « stupéfier »). V. sous baô.

1 Bâz, s. f., bâton, aussi bac h (V.) : d’un celt. *battà, auquel se rattachent cymr. baihu « battre [monnaie]», bath « monnaie », ir. bas et gael.ôà* ce mort », vir. bathach « moribond », gallo-lat. populaire batuere, battuere (d’où ir. battre) et anda-bata (nom d’un genre de gladiateur) ; cf. ags. beadu « combat »[142].

2 Bâz, adj., peu profond, corn. et cymr. bas : abstrait d’une locution telle que « les eaux sont basses » (bâz eo ann dour). Empr. lat. bassus.

Bazoulen, s. f., battant de cloche : formé sur un type de dimin. *baz-oul- (bahoul V.), soit un celt. *batt-ul-inna. V. sous bâz.

, s. m., bêlement. Cf. bégia. Onomatopée.

Béach, s. m., voyage. Empr. fr. ancien veiage, veage, id.

Béaoli, s. m., fardeau, mbr. bech, cymr. baich id. : soit un celt. *baksi-> forme de métathèse par rapport au lat. fasci-s « faisceau », auquel on ne connaît pas d’autre équivalent[143].

Bék, s. m., bec, pointe : gaul. *beccos (d’où le surnom lat. Beccô), qui a passé au fr. (bec), à l’ital. (becco) et à l’ag. (beak), mais qui ne se retrouve avec certitude nulle part ailleurs[144].

Békéd, s. m., brochet : dér. de bék (museau pointu).

Béd, s. m., monde, corn. en-bit « au monde », cymr. byd, ir. et gael. bith, gaul. *bitu- dans le n. pr. Bitu-rix « roi du monde », etc. : d’un celt. *bitu-, dér. de rac. celt. BEI « vivre ». V. sous béô.

Bég, s. m., variante de bék. V. ce mot et les suivants.

Bégar, s. m., mélisse : dér. de bég[145], cf. békéd et bégek.

Bégek, s. m., saumon (fr. bécàrd) : dér. de bég.

Bégel, s. m., nombril, zeste de noix (le second sens est dérivé), corn. begel, cymr. bogail. Empr. lat. buccella « petite boucle ».

Bégia, vb., bêler, chevroter, mbr. baeguel « bêlement », corn. begy « braire », cymr. beichio « mugir », ir. béecim « je beugle », etc. : d’un celt. *baik-iô, ou *baikk-iô, et cf. bé.

Bégin, s. f., soufflet : dér. de bég (instrument à bec). Cf. pourtant lat. burina « trompette » et lat. machina, toutes formes qui ont pu se contaminer et se confondre en bégin et mégin. V. ce dernier mot.

Bec’h, s. m., variante primitive de béac’h.

Bélek, s. m., prêtre, mbr. baelec, équivaut à un dér. *bac(u)l-ûco-s « qui porte un bâton » ; cf. cymr. bagl « bâton » et plus spécialement « la houlette pastorale ». Empr. lat. baculus[146].

Béler, s. m., cresson d’eau, corn. bêler, cymr. berwr, vir. biror > bilor, ir. biolar, gael. biolaire, gallo-lat. berula (d’où fr. berle et esp. berro), etc. : d’un celt. *ber-uro-, dér. d’un radical *ber- signifiant « source », qui parait se retrouver dans gr. φρέ-αρ (phre-ar) « puits », ag. bourn, al. born et brunnen « fontaine », etc.

Belc’h, s. m., graine de lin, baie : originairement forme de pl. de bolc’h « cosse de lin », qui existe aussi et dépend du type gaul. bolga ou bulga « sac ». V. sous baouik.

Béli, s. f., puissance, autorité. Empr. fr. ancien bailie = baillie.

Bélôst, s. m., croupion : préf. *gw- > *be- et lôst. V. ces mots.

Bemdez, bemdiz, adv., adj., chaque jour, quotidien, ouvrable ; cf. pemdèziek, à initiale restée pure. V. sous pep et deiz[147].

Bén, s. m., dans mêan bén « pierre de taille » : abstrait de béna.

Béna, vb., tailler, mbr. benaff, ir. be-n-im « je frappe » : dér. d’une rac. BHEI (état réduit BHI), « frapper, couper » (cf. vir. ro-bi « il frappa », bi-the « frappé »), laquelle apparaît le plus souvent sous la forme BHID, sk. bhinàt-ti « il fend », gr. φιτρός (phitros), « copeau[148] », lat. find-ere, got. beit-an « mordre » (ag. to bite, al. beissen), etc., etc. Cf. bom, bouhal, kémènev et dispenna.

Beṅdel, s. m., moyeu : pour *bedel[149], cf. cymr. both, bothell, « rotondité, bouteille, moyeu », etc. Empr. bas-latin botellus.

Beṅdem (V.), s. f., vendange. Empr. lat. vindēmia.

Béni, s. f., bobine, cf. mbr. benny « bobine, corne, cornemuse » : dér. de bann. V. ce mot, et cf. biniou.

Bennâk, bennâg, quelconque : pour *pep-nàg. V. ces mots (la négation au sens simplement explétif ou indéfini qu’elle revêt aussi dans les phrases exclamatives).

Bennaz, bennoz, s. f., bénédiction, mbr. bennoez, corn. bennath, cymr. bendith. Empr. lat. altéré benedictio. Cf. binnizien.

Beṅs, s. f., vesce (aussi bes). Empr. fr., cf. beṅdel.

Beṅt, s. f., menthe. Empr. lat. mentha, et cf. bagol.

Beṅtonik, s. f., bétoine. Empr. lat. betonica, et cf. bens.

Benvek, s. m., outil, mbr. benhuec, corn. ancien binfic « beneficium », cymr. benffyg « prêt[150] ». Empr. lat. beneficium.

Béô, adj., vif, vivant, corn. et cymr. byw, ir. biu > beo, gael. beo, d’un celt. *biwo, rac. Gwl « vivre » : sk. jivà « vivant », gr. βίος (bios) « vie », lat. vivus, vita, lit. gywas et vsl. zivû « vivant », got. qius auquel se rattachent ag. quick « vif » et al. queck > keck « emporté », etc., etc. Cf. béd, bivik, boed, buan, bues, etc.

Béol, s. f., cuve, mbr. beaul, corn. et cymr. baiol. Empr. bas-lat. bajula. V. sous 2 baḷ[151].

Béon, s. m., étrape : peut se rattacher à la rac. de béna.

Béôtez, s. m., bette. Empr. lat. bèta ou fr. bette[152].

Bépred, adv., toujours : pour *pep-pred. V. ces mots.

Bér, s. m., broche, corn. et cymr. ber, vir. bir, ir. et gael. bior « aiguillon » : soit un celt. *gweru- > *beru-, lat. veru « broche », qui n’a point d’équivalent certain ailleurs (βαρύες· δένδρα (barues ; dendra) Hesych.).

Béra, vb., couler, br. bèrad « goutte », cymr. beru et dy-feru « couler ». — Étym. inc.[153].

Berboell, s. m., inconstance, légèreté. V. sous berr et poell.

Béred, s. f., cimetière, mbr. bezret, cymr. beddrod = beddrawd « chemin de tombes » (?) : composé, dont le premier terme est béz, et le second un mot de même nature que 1 rèd, ou bien identique à vir. râith, que M. Stokes rapproche de gaul. Argento-ratum et de lat. prātum, soit donc « pré » ou « terrassement de tombes ».

Berjez, s. f., verger. Empr. fr. bretonisé par l’initiale et la finale[154].

Bern, s. m., monceau, corn. bern, soit *berg-en- dér. d’une rac. BHERGH : cymr. ber-a « monceau », brynn « colline », gaul. n. pr. Berg-omum « Bergame », sk. brh-ànt- « élevé », visl. bjarg « rocher », al. berg « montagne », vsl. brêgû « berge » (empr. germ. ?), etc.

Bernout, vb., importer, corn. bern « souci », peut-être apparenté à cymr. brwyn, ir. bran « tristesse » : soit *mr- > *br-, et cf. got. maurn-an « se soucier », ag. to mourn « s’affliger », gr. μέρ-ιμνα (mer-imna) « souci ».

Bérô, s. m., bouillon, ébullition (aussi berv), cymr. berwi « bouillir », ir. berb-aim « je bous » : rac. BHERw, lat. fervere « bouillonner », cf. sk. bhur-àti « il tressaille », gr. φύρ-ειν (phur-ein) « tremper ».

Berr, adj., court, corn. ber, cymr. byr, ir. ber> gael. beàrr (et béarraim « je tonds ») : suppose un celt. *ber-so- « court » (cf. gr. φάρσος (pharsos) « fragment »), dont le radical plus simple apparaît peut-être dans φάρω (pharô) « diviser », lat. for-àre « percer », ag. to bore et al. bohren id.[155].

Berv, s. m. (d’où bervi « bouillir »). V. sous bérô.

Berz, s. m., défense. Empr. bas-lat. bersa « clôture »[156].

Bes, s. f., vesce. Empr. fr. Cf. beṅs.

Bes-, préf. péjoratif (aussi bis-), emprunté au fr., dans bes-aigre, bé-vue, bis-cornu, etc., indiquant la privation ou le mauvais état de l’objet dont le nom forme le second terme du composé. Cf. quelques-uns des mots suivants.

Besk, adj., écoué, mutilé : ce mot bizarre parait abstrait de composés, indiquant une infirmité, où le préf. bes- était suivi de mots commençant par un A, tels que bes-kourn « écorné », bas-lat. *bis-càdus « sans queue », à moins qu’il ne soit lui-même violemment écourté de ce dernier [157].

Beskel, s. f., biais, guingois. V. le précédent.

Besken, s. f., dé à coudre : pour *bis-gwain « gaine de doigt ». V. sous 1 bîz et gouhin.

Beskoul, s. f., variante de biskoul. V. ce mot.

Bestéod, adj., sans langue, bègue. V. sous bes- et téôd.

Beatl, s. f., fiel, bile, corn. bistel, cymr. bustl id : l’équivalent ne se retrouve qu’en lat. *bislis > bilis.

Bété, béteg, prép., jusque : dér. par un suff. adjectivo-adverbial (cf. adalek) de mbr. bet, cymr. bet, vbr. beheit < pe-heit, « combien long, aussi longtemps que ». V. sous pe et héd.

Beuf, beufik, s. m., bouvreuil : on dirait une confusion du nom de l’oiseau (« petit bouv-ier ») avec le nom de l’animal dont il suit assidûment les pas (« bœuf » à la charrue). Empr. fr.

Beulké, adj., hébété, ahuri, imbécile : dér. avec métathèse du fr. ancien beugle « bœuf » (lat. buculus), cf. fr. beugler. — Conj.

Beûré, s. m., matin, corn. a-car « tôt » et a-vorou « demain », cymr. a-vory « demain », y-bore et yn-vore « au matin », boreu « matin », vir. im-bârachi ir. mârach et gael. maireach « demain » : suppose un celt. *barego-, sans équivalent ailleurs[158].

1 Beûz, s. m., buis. Empr. lat. buxum ou fr. bouis (?).

2 Beûz, s. m., grimaud, petit écolier : comme qui dirait « bousilleur » (dimin. beûzik). Cf. le suivant.

Beûzel, s. m., bouse, cf. ir. et gael. buachar. Origine obscure. V. sous baoz.

Beûzi, vb., noyer, inonder, mbr. beuziff, corn. bedhy, cymr. boddi> « noyer, se noyer », ir. bàidim « je plonge » : soitun celt. *bâd-iô, rac. OwÂDH, sk. gah-ati « il plonge », gddhâ « gué », etc, et cf. gr. βαθ-ύ-ς (bath-u-s), « profond », βένθ- ος (benth-os) ; « gouffre », βῆσσα (bêssa) « cavité ».

Bév, adj., variante de béô. V. ce mot.

Béva : vb., vivre ; s. m., vivres, nourriture. Cf. bév.

Béven, s. f., lisière, bord : dissimilé pour *gwëv-en, soit un celt. *webinnà, « tissu, bord du tissu », qui contiendrait rac. WEi avec le même élément amplificatif que al. web-en. Cf. gwéa[159].

Bévérez, s. f. : vive (poisson mince et allongé) ; orpin, vermiculaire (plante à tige grêle et rampante). Empr. lat. vipera (d’où aussi fr. guivre, vouivre, vive), mais sans doute contaminé du vb. béva sous l’influence du fr. vive rapporté par fausse étymologie à vif et vivre.

Bévez, s. m., bienfait, aubaine : pour *benfaéz. Empr. lat. benefactum, et cf. benvek. — Conj. Ern.

Bévézi, vb., dépenser, dissiper : dér. de bévez.

Bévin, s. m., viande de bœuf. Empr. lat. adj. bov-înum[160].

Béz, s. m., fosse, tombe, corn. bedh, cymr. bedd, d’un celt. *bed-o « fosse » : rac. BHEDH « creuser », d’où gr. βόθ-ρο-ς (both-ro-s) ; « fosse » (pour ποθ-ρο-ς (*poth-ro-s) φοθ-ρο-ς (*photh-ro-s) ?), lat. fod-iô « je creuse », lett. bed-re « fosse », lit. bed-u « je creuse », etc., etc., ag. bed et al. bett « lit »[161].

Béza, vb., être. Le détail de la conjugaison compliquée de ce verbe n’appartient qu’à la grammaire : il suffit de constater ici que ses formes se ramènent en général, celles qui commencent par voyelle, à la rac. ES (sk. /te-li « il est », gr. ἐσ-τὶ (es-ti), lat. es-t, ag. e*, al. iW, etc., etc.), et celles qui commencent par b (> p), à la rac. BHU. V. sous bout.

Bézel, s. f., variante de 1 pézel. V. ce mot.

Bézin, s. m., algue, varech : correspond à une forme ancienne *gw-ethin, soit « sorte commune de brousse », vbr. ethin « plante broussailleuse », corn, eythinen, cymr. eithin, vir. aiicnn, ir. aitcann, gael. aitionn « genièvre » V. sous *gw-, mais cf. les notes sous baizik et bécen.

1 Bézô, s. m., bouleau (singul. bezcen), corn. bedeœen « peuplier », cymr. bedw et bedwen « bouleau », ir. belhe « buis », gaul. betu-lla (d’où fr. boul-eau), lat. betula « bouleau » : soit un radical celto-lat. *betu- et *beitco’, qu’on ne rencontre point ailleurs.

2 Bézô, adv., si fait : exactement « cela sera », futur de bèza.

Bézou, s. m., variante de bizou. V. ce mot.

Bézvoud, s. m., liseron : le premier terme paraît dér. de la rac BHENDH, qu’on trouvera sous boaz cf. le nom ag. bind-weed « plante qui enlace ». V. le second terme sous gwivoud. — Ern.

Bian, adj., variante de bihan. V. ce mot.

Biken, adv., jamais (au futur) : abrégé de birvikenn. V. ce mot.

Bîd, s. m., as : identique au suivant par métaphore obscène. — Conj.

Biden, s. f., variante de piden. V. ce mot.

Bidéô, bidev, s. m., gaffe. Empr. fr. altéré[162] bident.

Biel, s. f., vielle. Empr. fr. (v > b, cf. berjez).

Bigôfek, adj., pansu : préf. bi-[163] et kôf. V. ce mot.

Bigornen, s. f., bigorneau. Empr. fr. bigorne.

Bigria, vb., braconner : poxv*pigria, originairement sans doute « gueuser. vagabonder ». Empr. fr. pègre « gueuserie » (argot)[164].

Bihan, adj., petit, corn. bechan, byhan, cymr. bychan id. : dér. d’un celt. *bekko- (cymr. bach, vir. becc, ir. et gael. beag), qui n’a point d’équivalent ailleurs[165], mais dont le radical semble se retrouver dans l’ital. piccolo et l’esp. pequ-eño.

Bilen, adj., s. m., roturier. Empr. fr. vilain.

Bill, s. m., galet. Empr. fr. bille, d’où le singul. bilienn[166].

Bilôst, s. m., variante de belôst. V. ce mot.

Binim, s. m., venin. Empr. fr. ancien *venim, d’où venim-eux.

Biniou, s. m. pl., cornemuse : pl. de béni. V. ce mot.

Binnizien, vb., bénir. Empr. lat. benedictionem [dare.

Bioc’h, s. f., variante de buc’h et buoc’h. V. ces mots.

Bionen, s. f., tire-lire : dér. de l’empr. fr. billon[167].

Biorc’h, s. m., petite bière. Empr. fr. bière[168].

Biouil (V.), s. m., variante de gwil = goell. V. ces mots.

Bîr, s. f., flèche : pourrait se rattacher à la rac. de béna ou à celle de bér. V. ces mots. Cf. aussi cymr. bwrw « jeter », et lit. btr-ti dans kriuszà byra « il grêle ». — Ktym. inc.

Birc’houidik (V.), s. m., pépie : altération bizarre, avec addition de suff. dimin. ; du lat. pituita > pipita, d’où viennent aussi fr. pépie et al. pfiffa > pfipfs > pips. Empr. lat. V. sous pibit.

Birvi, vb., bouillonner : dér. de berv. V. ce mot.

Birvikenn, adv., jamais (au futur), mbr. bûhuyquen, corn. bys vycken, etc. : exactement « à jamais, toujours, désormais » ; le premier terme est bet* (sous bété), le second une forme du vb. béza, et le troisième ken[169] soit donc « autant tant que sera »[170].

Blekoas, adv., jamais (au passé) : soit *bet-c J hoajs « aussi longtemps encore », d’où « jusqu’à présent ». Cf. le précédent.

Biskoul, s. f., panaris, chenille : le premier sens est le primitif, cf. cymr. bystum « panaris ». Empr. fr. apostume[171].

Bitrak, s. m., petite grive (aussi gwitrak). Le fr. a les noms d’oiseaux iraquet et titrée (Littré, God.). Étym. inc, empr. fr. probable.

Bivik-Doué, s. m., coccinelle (bête à Bon Dieu[172]).

1 Biz, s. m., doigt, corn. bys, cymr. bis, bys, bes, cf. vir. biss « cheville » : soit un celt. *bissi-, sans équivalent ailleurs[173].

2 Biz, s. m., N.E., vent de N.-E. Empr. fr. bise.

Bizou, s. m., bague (fr. bijou est empr. br.), mbr. besou, corn. bisou, cymr. byson id. : dér. de 1 bîz.

Bizourc’h, s. f., chevrette : contamination du fr. ancien bisse « biche » avec le br. iourc’h. V. ce mo’t et cf. ében.

Blâ (T.), s. m., variante de bloa et bloaz. V. ces mots.

Blank, adj., délicat, faible : exactement « pâle ». Empr. fr. btanc.

Blâz, s. m., goût[174], cymr. blàs, ir. et gael, blas, mais vir. mlas id. : soit un celt. *ml-asto-, cf. tchèque mlsatia lécher » et russe mohatïa sucer », peut-être apparenté à mél. V. ce mot.

Blasc’hoarc’h (V.), s. m., sourire : soit « goût (avant-goût) de rire ». V. sous bldz et c’hoarz[175].

1 Blé (T.), adj., faible, mou, cymr. blydd « tendre, délicat » : soit un celt. *bli-yo-, qui paraît se rattacher à la même rac. que cymr. blin « fatigué », vbr. pl. blin-ion « inertes », gael. bilan « insipide », cf. sk. glâ-nàs « épuisé ». V. aussi sous blôd, et Mcb. s. v. blian.

2 Blé (V.), s. m., variante de bloa et bloaz.

Blein (V.), s. m., bout, mbr. blein « sommet », cymr. blaen : pour *brein (gaul. brennos « chef »), qui parait se rattacher en définitive à la même rac. que bern. V. ce mot et Méfia.

Bleiz, s. m., loup, corn. bleit > bleidh, cymr. blaidd, etc., vir. bled, « loup, cerf, baleine », ce dernier gardant encore le sens vague du lat. bëlua ou bellua (= *beld-va ? Stokes) « bête sauvage », sans équivalent connu ailleurs (la forme celt. est *bled-yo-).

Bléja, vb., beugler : dér. du précédent « cri de bête fauve » ; ou cf. cymr. bloedd « cri », gr. φλοιδ-άω (phloid-aô) « je bruis » ou φλοῖσϐ-ο-ς (phloisb-o-s) ; « tumulte » ; ou tout simplement empr. fr. avec métathèse.

Bléna, blénia, vb., conduire, gouverner : dér. de mbr. blein « sommet », et cf. vbr. breni « proue ». V. sous blein.

Bleṅchou, s. m. pl., extrémités. Cf. bliṅchen.

Bléô, s. m., cheveu, poil, corn. et cymr. blew et bleu> d’un celt. *blowi- t sans équivalent ailleurs (gr. φλοιός (phloios) « pelure »).

Blérim, s. f., métathèse pour bréôlim. V. ce mot.

Bleûd, s. m., farine, corn. blot, cymr. blawt> blawd, vbr. un-blot « d’une seule farine » : soit un ppe passé celt. *mlâ-to- « moulu », lit. millai, lett. milti « farine ». V. sous mala, et cf. blôd.

Bleûṅ, s. m., fleur, mbr. singul. bleutuen, corn. blodon > blez, cymr. blodon > blawd, vir. blàth, gael. blàth, soit un ppe passé celt. *blà-tom fleuri » : rac. BHLO, lat. flô-s, got. blô-ma et al. blume « fleur », ag. blooma floraison », etc.

Blim, blin (T.), adj., vif, dispos. Étym. très incertaine [176].

Bliṅgein (V.), vb., cligner, loucher : parait une contamination bizarre de bigler et cligner. Cf. pourtant ag. to blink, al. blinken.

Bliṅchen, s. m., sommet : dér. de blin.

Blizen, s. f., année : dér. de bloaz. V. ce mot.

Blizik, adj., difficile en fait de nourriture : cf. cymr. blyaig « friand », dér. de blye « concupiscence ». — Étym. inc.[177].

Bloa, bloaz, s. m., an (aussi bloé V., etc.), cymr. blwydd, ir. bliadhain gael. bliadhna, vir. bliadain id. : soit un celt. *bleido-, sans aucun équivalent ailleurs[178]. Cf. 'blougorn, hévléné, warléné, etc.

Blôd, adj., tendre, mou, mbr. blot, ir. blàith < mlàith, soit respectivement celt. *mlo-ti- et *mlà-ti- « moulu ou susceptible de l’être ». V. sous bleùd, et cf. blé[179] et blougorn.

Bloc’h (V.), adv., totalement. Empr. fr. (en) bloc.

Blonek, s. m., saindoux, cymr. bloneg, mir. blonac, ir. blonog, bluinic, gael. blonag « graisse ». — Étym. inc[180].

Bloṅsa, vb., meurtrir : le br. fr. a un vb. blosser, qui pourrait être une contamination de blesser et crosser. Cf. blosein.

Bloṅtek, s. m., variante corrompue de 2 lontek.

Blosein (V.), vb., variante de blonsa. V. ce mot.

Bloué, s. m., peloton : pour ploué (attesté par Grégoire). Empr. fr. ancien ploi, « ploiement, objet sur lequel on ploie ».

Blougorn, s. m., bouvillon : pour *blôd-gorn, soit un celt. *mloto-korno- aux cornes tendres ». V. sous blôd et korn, et cf. bloa[181].

Blouc’h, adj., glabre, net : pour *plouc’h < *pelouc’h. Abstrait de Tempr. bas-latin, pïluccâre « épiler ». — Conj.

Bloui, vb., blâmer, mbr. blouhi, cf. cymr. blyngu « irriter », dér. de blwng = celt. *blungo- « irrité ». — Conj. Ern.

Boar (T., V.), adj., variante de bouzar. V. ce mot.

Boaz, s. m., coutume, cymr. moes, ir. et gael. beus, vir. bés, gaul. bēssus « habitude » : soit *beid-tu-, dér. de rac BHEIDH « croire » (gr. πείθ-ο-μαι, lat. fid-ês, etc.) ; ou *bend-tu-, dér. de rao. BHENDH « lier » (sk. badh-nâ-ti, al. bind-en, ag. to bind, etc.)[182].

Boku (C.), s. m., sorte de cormoran. Onomatopée (?).

Bôd, s. m., buisson, corn. bos : le mot est sûrement celt., bien qu’on ne lui connaisse pas de répondant certain ailleurs ; cf. ag. bush, al. busch, roman bosco, etc., d’étymologie également indécise. V. sous bouch.

Bôdréou, s. m. pl., guêtres : pluralisation bretonne de l’empr. fr. *baudrei, qui est à la base du fr. ancien baudroyeur « ouvrier en cuir ».

Boed, s. m., aliment, appât, corn. buiy, cymr. bwyd, vbr. pl. boit-ol-ion « nourrissants », cf. vir. biad, ir. et gael. biadh id. : suppose un celt. *bei-to- (cf. lat. vi-ta), dont on trouvera la rac. sous béô.

Boéden, s. f., moelle (des plantes) : dér. du précédent[183].

Boest, boestl, s. m., boîte. Empr. fr. ancien boëste.

Bôc’h, s. f., joue, corn. et cymr. boch. Empr. lat. bucca.

Bolc’h, s. m., cosse de lin, cymr. bul, vir. bolg « outre » : d’un celt. *bolg-o-' « sac », dont on verra les équivalents sous baouik.

Bolod, s. m., variante de poulout. V. ce mot.

Bolz, s. f., voûte (aussi volz). Empr. bas-lat. *volsa pour volta, ou fr. ancien *volse, d’où voussure. Cf. baot'.

Bolzen, s. f., lézarde : dér. du précédent[184].

Bom, s. m., rehaut entre deux sillons : étymologiquement « coup, coupée » [du soc de la charrue], corn. bom « coup », vir. béim, d’un celt. *bei-smen ou *ben-smen- « action de frapper ou de couper ». V. la rac. sous béna.

Bombard, s. f., hautbois. Empr. fr. bombarde.

Boṅdiḷ, s. m., tremble, de gwén « souple » et délien. — Conj.

Boṅgors, s. f., butor, cf. cymr. bwmp y yors « butor de roseaux » (oiseau de marais). V. sous kors, et onomatopée[185].

Bonn (V.), s. m., borne. Empr. bas-lat. bodina, lui-même d’origine celtique (cf. Thurneysen, Keltorom., p. 91), ou simplement fr. altéré borne.

Born, adj., borgne. Empr. fr.

Borod (C.), s. m., rêverie, radotage, niaiserie, cf. ir. buaidhirt « trouble », buaidhrim « je dérange » (d’où parait emprunté ag. to bother « vexer » Skeat), gael. buaidhcam « caprices ». — Étym. inc.

Borzévellek[186], s. m., grosse grive : dér. de l’empr. bas-lat. *bortivello (pour *vortibello « volteur »), d’où aussi fr. bartavelle.

Bos, s. m., et Bosen, s. f., peste, mbr. boçen « tumeur », d’où « pustule caractéristique de la peste ». Empr. fr. bosse. Bôtel, s. m., botte, faisceau : abstrait du vb. bôtella. Empr. fr. botteler.

Botez, s. f., chaussure, pl. botou. Empr. fr. botte.

Bouk, adj., mou, tendre, vbr. buc « pourri », vir. bocc, ir. et gael. bog « tendre » : suppose un celt. *buggopour *bugno-, sk. bhug-nâ-, « courbé, flexible », ppe passé de la rac. BHUG, got. biug-an (ag. to bote, al. biegen « courber », ces trois de rac. BHUGH), gr. φεύγ-ω (pheug-ô) « je fuis » (exactement « je dévie » ), lat. fug-iô, fug-a, etc.

Boud, s. m., bourdonnement. Onomatopée.

Boudédéô, s. m., le Juif errant. Empr. bas-lat. n. pr. Buttadeus (= qui buttat Deum « le frappe-Dieu » ).

Boued, s. m., variante de boed. V. ce mot.

Bouec’h, s. f. (V.), variante de mouéz. V. ce mot.

Bouch, s. m., touffe, bouquet. Empr. fr. ancien bouche « touffe », dont la variante dialectale bouque a donné le dér. bouquet[187].

Bouc’h, s. m., bouc, corn. boch, cymr. bwch, vir. bocc, etc. : suppose un celt. * bukko-, cf. ag. buck « daim », al. bock[188] et zd buza « bouc ».

Bouc’hal, s. f., cognée, mbr. bouhazl, vcorn. buhell, cymr. bwyell, vir. biail id. : soit un celt. *bei-ali-, cf. vhal. bï-hal > al. beil « cognée ». V. la rac. sous béna.

Boul, s. f., boule. Empr. fr.

Boulas, s. f., bourgeon : semble une variante de bolos = polos. V. ce dernier mot[189].

Boulc’h, s. m., entamure, brèche, cymr. bwlch, vir. balg, cf. ir. et gael. bil « bord », bealach « défilé », sk. bila « trou ». — Étym. inc.[190]

Boulien, s. f., taon, variante probable de mouien. — Conj. Ern.

Boull, adj., transparent : pour *gw-wel « dessous [quoi] on voit ». V. sous *gw- et gwél. — Conj. très hasardée.

Boulien, s. f., prostituée : terme d’injure dér. de poull. — Conj.

Boulskaô, s. m., hièble (sureau en boule) ; cf. skaô.

Bounta, vb., pousser, heurter. Empr. bas-lat. buttûre ou fr. bouter[191] (cf. boutoir « heurtoir » ). V. aussi Boudédéô.

Bouras, s. m., cartilage (corrompu en bourlas et bourlaûs). Empr. fr. bourras (en tant que bourre insérée dans les interstices des os).

Bourbell, adj., qui a de gros yeux à fleur de tête. — Étym. inc.[192].

Bourboulla, vb., fouir du groin. Onomatopée, et cf. fr. bourbe, barboter, etc., et br. bourbouten.

Bourbounen, s. f., pustule. Empr. fr. altéré bubon.

Bourbouten, s. f., blaireau. V. sous bourboulla.

Bourd, s. m., tromperie, farce. Empr. fr. bourde.

Bourc’h, s. f., bourg. Empr. fr. bourg[193] (de l’al. burg).

Bourr, bourré (V.), adj., mal cuit. Empr. fr. bourru « grossier ».

Bourra (C.), vb., s’accoutumer : variante de boaza.

Bout (V.), vb., être, corn. bos, cymr. bot, ir. buith, etc. : d’un celt. *bu-tile fait d’être », sk. bha-ti « prospérité », gr. φύσις (phusis) « nature » (lat. fuit « il fut » ), lit. bâti et vsl. byti « être », nom verbal dér. de rac. BHU[194]. Cf. béza.

Bouta, vb., pourrir, rancir : dér. d’une variante altérée[195] de put.

Boutek, s. m., hotte. Empr. fr. boutique (de colporteur).

Boutin, adj., banal, mbr. butin « profit »[196]. Empr. fr. butin.

Bouzar, adj., sourd, corn. bodhar, cymr. byddar, gael. bodhar, vir. bodar id. : d’un celt. *bodaro-, dont Punique corrélatif connu est sk. badhirâ id.

Bouzellen, s. f., boyau : dér. de m bouzel (pl.bouzellou). Empr. fr. tr. ancien *bodel, du bas-lat. botellus, « boudin, saucisse ».

Bôz, s. f., creux de la main, gael. bas « paume », vir. bass et boss, d’un celt. *boatà y cf. gr. ἀ-γοστ-ό-ς (a-gost-os) ; (et βαστ-άζω (bast-azô) ?).

Bôzen, s. f., œil-de-bœuf (fausse camomille) : dér. de *6ô*, et cf. vir. bas « bœuf » = celt. *bouz%o-, V. sous buc’h.

Brabraô, s. m., jouet : terme enfantin formé par réduplication de braô.

Braé, s. f., broie à teiller : se rattache, directement ou par emprunt à la nombreuse famille des mots en *bhr-qui signifient « briser », tels que lat. frang-ere (fràc-tus) et got. brik-an (ag. io break, al. brechen), cf. fr. broyer et briser, cymr. brau « fragile », ir. com-brug-ad « briser ». V. aussi berr et î brézel.

Braga, vb., s’amuser, s’émanciper, se pavaner : exactement « mettre des culottes, entrer dans l’âge viril[197] ». V. le suivant.

1 Bragez, s. m., culotte (pl. brag-ou) : de *brag. Empr. bas-lat. braga (cf. provençal brague, d’où braguette, et fr. braie), et celui-ci latinisé du gaul. brûca, nom du vêtement traditionnel et bien connu des Gaulois[198], qui a produit aussi Tag. breech-es.

2 Bragez, s. m., germe de blé, cymr. bragad « rejeton » ; cf. corn et cymr. brag et ir. braich « malt », vir. mraich, gaul. brace (nom d’une céréale), sans équivalent en dehors du celt. Cf. pourtant Mcb. s. v. et brein.

Bramm, s. m., pet bruyant, corn. et cymr. bram, gael. braim, vir. braigim « je pète » : soit un celt. *brag-smen- « éclat », dér. de la même rac. que braé[199]. V. ce mot.

Brân, s. f., corbeau, cymr. bran, corn., ir. et gael. bran, soit un celt. *gwranà dont les éléments se retrouvent, mais sans aucune précision, dans le vsl. gacranû. V. la rac. probable sous garan.

Brank, s. m., rameau. Empr. bas-lat. branca ou fr. normand branque.

Branel, s. f., béquille, loquet, tourniquet, etc. : dér. de bran-, avec le sens du fr. « bec-de-corbin ». V. sous bran.

Bransel, s. f., berceau. Empr. fr. balancelle[200].

Braô, adj., beau. Empr. fr. brave « beau » (en patois).

Braok, s. m., bar. — Aucune étymologie sûre[201].

Braoued, s. m., boisson. Empr. fr. brouet « bouillon ».

Brâz, adj., grand, corn., cymr. et vir. bras, d’un celt. *brassos = lat. grossus (d’où fr. gros), sans autre équivalent connu[202].

Brazéd, s. m., méteil (gros blé). V. sous brâz et éd.

Brazez, adj., [femme] enceinte : dér. de brâz.

1 Bré (C., dans oar ar bré « en haut » Ern.), autrefois s. m., colline, corn. bry, cymr. bre, vir. bri (acc. brigh), gael. braighe (en tête de n. pr. comme Braid-albainn), gaul. *brig- dans Brigantia « Bregenz » et autres ; cf. al. berg « montagne », etc. V. la racine sous bern.

2 Bré, s. m., peine, travail : soit « brisure[203] », de la même rac. que

3 Bré, s. f., variante de braé. V. ce mot.

1 Bréac’h, s. f., bras, corn. brech, cymr. braich. Empr. bas-lat. bracoia (pl. nt. de bracchium pris pour un fm. sg.

2 Bréac’h, s. f., variole, vaccin, cymr. brech id., et cf. brych « tacheté », d’un celt. *mrkko-. V. sous brîz et 2 brèzel.

Brégas (V.), s. m., rot : se rattache au même radical que breùgeùd.

Bréchen, s. f., brin de bois long et mince : pour broc’hen[204]. Empr. fr. broche.

Bréc’haô, adj. f., stérile. Empr. fr. ancien brehaigne id.

Brein, adj., pourri, mbr. breyn, vbr. pl. arci-bren-ou 9 cymr. bracn, vir. brèn, ir. et gael. breun id. : suppose un celt. *mra/c-/u>-, cf. lat. marcidu-s « rance », marc-ère « se faner », qui paraît se rattacher à la même souche que 2 bragez.

Breiz, s. f., Bretagne : d’un celt. *Brittià (Procope), d’où l’ethnique Brittones, corn. Brethon, cymr. Brt/thon, vir. Brelan, et le dér. br. brézônek = brittonicm. Cf. d’Arb., R. celt., XIII, p. 398.

Brell, s. m., brème, perche : formation diminutive sur le même radical que braok. V. ce mot. — Conj. Ern.

Brellé (V.), s. m., jachère. Empr. fr. brelée[205].

Bréma, brémaṅ, adv., maintenant : pour *pred-man « en ce temps-ci ». V. sous amaṅ et préd.

Breṅk, s. m., nageoire, aileron. Empr. lat. branchia[206].

Brenn, s. m., son, cf. cymr. brann et fr. ancien bran « son », gallo-lat. *brannum et celt. *branno-, sans autre équivalent[207].

Brennik, s. m. (aussi brinnik), bernache, pinne-marine, cymr. brennigen, ir. bairnech, gael. bàirneach, cf. le fr., et ag. bernekke>barnacle. Empr. bas-lat. *bernacula[208], dimin. de perna id.

Brennid, s. m., sein : dér. de bronn. V. ce mot.

Bréô, s. f., meule, corn. brou, cymr. breuan, gael. brà, vir. brô (gén. broon), etc. : soit un celt. *brewon-, cf. sk. grâvan « pierre à pressurer », got. qairnus et ag. quern « meule », lit. girnos et vsl. zrûny id.

Bréôlim, s. f., meule à aiguiser : pour *bréô-lemm. V. ces mots.

Bréou, s. m. pl., sortilèges : pl. de brev- (fr. bref) = br. brevet (« brevets » au sens de « formules secrètes »). Empr. fr.

Brésa, vb., froisser, chiffonner, cf. vir. briss-im « je brise » et germ. *bers(-an « crever » (ag. to burst, al. bersten, etc.), peut-être aussi gr. πέρθ-ω (perth-ô) « je ravage », s’il est pour φέρθ-ω (pherth-ô). V. la rac. (ici sous la forme *bres) sous braé et 1 brèzel.

Bresk, adj., fragile : soit un celt. *bres-ko-, V. le précédent.

Breskenna, vb., folâtrer : dér. d’un radical *bresk, cymr. brysg, ir. brise, gael. brisg « agile », cf. ag. brisk. Emprunt Scandinave.

Breûgeûd, s. m., rot : soit un celt. *brāk-āto- qui se rattache, soit à la racine de braé (cf. al. sich er-brech-en « vomir »), soit au mot suivant (en tant que bruit rauque).

Breûgi, vb., braire : d’un radical *brâk-, cf. gaul. latinisé bracillâre et bragiltàre (d’où fr. brailler). Onomatopée.

Breûr, s. m., frère, mbr. breuzr, corn. broder, cymr. braicd (pl.brodyr), gael. bràthair, ir. bràthair, vir. bràthir, d’un celt. *bràtër, sk. bhrâtà. gr. φράτωρ (phratôr) « confrère », lat. frdier, got. brothar (ag. brother, al. bruder), lit. broêer-êli-s, vsl. bratù, etc.

Breût, s. m., plaidoyer, corn. breuth et breus « sentence », cymr. braut et brawd, ir. brâth, gael. brath id. : d’un celt. *brà-to-, ppe passé d’une rac. celt. BERA BRÂ[209]. Cf. barn.

Bréva, brévi, vb., écraser : dér. de bréô. V. ce mot.

1 Brézel, s. m., guerre, mbr. et corn. bresel, ir. Bresal n. pr. d’homme, cymr. Con-bresal id. : suppose un celt. *bren-telo- « briseur, écrasement », dér. de la même rac. que brésa.

2 Brézel, s. m., maquereau, corn. brithel id., cymr. brithyll « truite » : suppose un celt. *brik-tilo- t pour *mrk-tilo- t « marbré, tacheté », cf. vir. brecc « truite ». V. sous bris et 2 bréac’h.

Briad, s. f., brassée : altéré pour brec’had (V.), dér. de 1 bréac’h.

Briken, s. f., brique. Empr. fr.

Brîd, s. m., bride. Empr. fr. (changement de genre).

Briénen, s. f., miette, cymr. briw, corn. brew « brisé » : supposent un plus ancien *bricénen[210]. Cf. brèca et braê.

Brifa, vb., manger goulûment. Empr. fr. briffer (argot)[211].

Briñen, s. m., gruau, mbr. brignhon, corn. brynnian id. : semble déformation analogue à celle de briénen. V. ce mot.

Brîz, adj., moucheté, corn. bruit, cymr. braith et brith, vir. mrecht id. : soit un celt. *mrik-to- < *mrk to- de rac. MERÄG, lit. màrg-a-s « bigarré », gr. μαρ-μαρυγ-ή (mar-marug-ê) « chatoiement », etc. Cf. 2 brèac’h et 2 brézel.

Brizen, s. f., tache de rousseur : dér. du précédent.

Brizi, s. m., motte de tanneur (aussi brézi). Cf. fr. ancien : braise « drèche » ; bresille « orge à faire du malt » ; bresil « brasier », et aussi « bois de teinture et de tannerie » (God.), à cause de sa provenance. Empr. fr. sûr, mais source indécise.

Brô, s. f., pays, corn. et cymr. bro, cymr. Cym-mro « compatriote » pl. Cymmry, gaul. *brog- dans Allo-brog-es « les gens de l’autre pays », vir. mrug > brug « pays », ir. et gael. brugh « habitation » : suppose un celt. *mrog-i-, qui paraît apparenté au lat. margô « bord » et surtout au germ. mark « frontière »[212], persan marz id.

Broenn, s. m., jonc, cymr. brwyn, cf. vir. broth « épi » : paraissent se rattacher à un radical qui signifie « pointu ». Cf. broc’h.

Broez, s. f., colère : dér. de la même rac. que 2 broud.

Brogonen (V.), s. f., éclair : exactement « éclat ». — Conj.[213].

Broc’h, s. m., blaireau, corn. et cymr. broch, vir. brocc, ir. et gael. broc id. : d’un celt. *brokko-, gaul. latinisé broccus (d’où fr. broc « vase à bec », broche, brochet, etc.) impliquant l’idée de « pointu, museau pointu », etc. ; cf. gr. βρύϰ-ω (bruk-ô) « je mords », et russe barsuku « blaireau », s’il n’est empr. ouralo-altaïque (Miklosich). V. encore barr et broenn.

Brôn, s. m., saignée du porc, cf. (non sans une altération inexplicable), vbr. brehant « gorge », cymr. breuant, vir. bràge (gén. brâgat), ir. brâighid, gael. bràghad id. : d’un celt. *bràg-n-(t-), gr. βρόγϰ-ο-ς (brogch-o-s) « larynx », ag. craw « jabot » et al. kragen « col ».

Bronn, s. f., mamelle, sein, pis, cymr., corn. et vbr. bron, vir. et gael. bruinne, id. : soit un celt. *brond-à, dér. de la même rac. que gr. βρενθ-ύο-μαι (brenth-uo-mai) « je me gonfle », lat. grand-i-s « élevé » et vsl. grad-ï « poitrine »[214]. Cf. ufern.

Brons, s. m., variante nasalisée de brous. V. ce mot.

Bronzu, s. f., contusion, meurtrissure (d’où bronzua vb. « meurtrir », cf. blousa) : soit « mamelon noir ». V. sous bronn et du.

1 Broud, s. m., aiguillon, mbr. brout, corn. bros, vir. brot id., cf. cymr. brwyd « broche » et brwyd « percé de trous » : soit un celt. *brot-o-, « piquant » (cf. broenn et broc’h), « aiguille », d’où procède aussi le fr. broder, mais dont la rac. est inconnue par ailleurs.

2 Broud, adj., ardent, en fermentation, vbr. brot, « chaleur, zèle », corn. bred-ion « cuire », cymr. brwd « très chaud », vir. bru/A « chaleur brûlante » (gael. bruith « cuire », bruth-ainn « chaleur », broth « prurit ») : celt. *bru-tu-, de rac. BIIERw, cf. thrace βρῦ-το-ν (bru-to-n) « bière », lat. cfëfru-tu-m « moût cuit », ag. fo ôre« ? et al. brauen « brasser », ag. #rotô « bouillon ». V. sous bérô.

Broued, s. m., lissoir. Empr. fr. brouette[215]. — Conj.

Brous, s. m., bourgeon : peut se ramener à un gallo latin *brocium « objet pointu » (cf. broc 9 h et fr. ancien broisson « bourgeon »[216]), ou bien au même primitif que fr. broussin, du lat. bruscum, « loupe, excroissance végétale ». V. les suivants.

Brouskaol, s. m., brocoli. Empr. fr. (d’origine italienne)[217].

Brouskoad, s. m., bocage. V. sous broust et koat.

Broust, s. m., hallier : pour *brous. Empr. fr. brousse[218].

Brousta, vb., brouter. Empr. fr. ancien brouster. Cf. brous.

Broutac’h, s. m., chaleur étouffante. V. sous 2 broud.

Brôz, s. f., jupe, vbr. broth-rac « robe » (vêtement brodé ? cf. / broud), cymr. breth-yn « drap », vir. brait, ir. et gael. brat « manteau » : soit un celt. *brattâ ou *brotta, sans autre équivalent certain.

Brûk, brûg, s. m., bruyère. Empr. bas-lat. brūca[219], mais celui-ci à son tour gaul. latinisé, cf. corn. grig, cymr. grûg, vir. froech id. : soit un celt. *wroik-â = gr. *ἐ-ϝρείϰ-ᾱ (*e-wreik-a) (?) ἐρείϰη (ereikê). — Très douteux.

Brûd, s. f., rumeur, renommée. Empr. fr. bruit.

Bruched, s. f., sein, jabot. Empr. fr. popul. bruchet < bréchet.

Bruc’hiellein (V.), vb., rugir, mugir. Onomatopée.

Brula, vb., vomir (des petits enfants) : pour *bruglia. Cf. breûgeud.

Brulu, s. m., digitale : soit un mot fr. ancien *broellu > *breullu, etc., « qui pousse dans les broils, fourrés, lieux sauvages » (God.) ; ce dernier d’origine celt. probable, gallo-lat brogilum « lande », cf. brô.

Brumen, s. f., brouillard épais. Empr. fr. bretonisé brume.

Brusk, adj., variante de bresk (et fr. brusque par contamination ?).

Brusken, s. f., fente de la croûte avant mise au four. Empr. fr. dialectal brèque « brèche », contaminé du précédent. — Conj.

Bruzun, s. m., miette. Cf. briénen et brésa (et fr. briser).

, s. f., variante de buc’h. V. ce mot et cf. bugel.

Bual, s. m., buffle : pour *buval. Empr. lat. bubalus.

Buan, adj., prompt, rapide ; s. m., belette : formation celt. qui correspond à ce que serait en lat. *viv-anus. Cf. buex, buhan et béô.

Bûk (C.), s. m., petit houx : écourté de bugélen.

Buez, s. f., vie, vbr. buhez, cymr. buchedd : dér. de buc’h, en tant que la vache, dans les civilisations primitives, est le moyen de subsistance par excellence ; sans aucun rapport avec béa. V. ces mots. — Loth.

Buga, vb., fouler, lessiver. Empr. bas-lat. bucare (d’où fr. buer, buée, buanderie), le même que l’al. bauchen « lessiver »[220].

1 Bugad, s. m., petite lessive : dér. du précédent.

2 Bugad, s. m., ostentation, cf. cymr. bugad « grand bruit », d’un celt. *bouk-ato- « bourdonnement », de même souche que lat. fucus « frelon »[221].

Bugel, s. m., enfant[222], corn. bugel, cymr. bugail, ir. et gael. buachaill « berger », cf. gr. βου-ϰολ-ο-ς (bou-kol-o-s) ; « bouvier » : le premier terme est *bouqu’on trouvera sous buc’h ; le second, un dér. de rae. QEL « garder », lat. col-ere, got. hal-d-an (ag. to hold, al. halten).

Bugélen, s. m., petit houx : préf. bu= *gw-, et kélen (bien douteux) ; ou bien *bâk-kélen (cf. bùk, mais ce mot ne s’explique pas davantage).

Bugenn, s. m., cuir de bœuf. V. sous bu et kenn.

Buhan, buhez, variantes graphiques (celle-ci normale) de buan et buez.

Buc’h[223], s. f., vache, vbr., corn. et cymr. buch>bu, soit celt. *boukkà (= lat. *gwak-kà > vacca) : dér. d’un radical *bou« bœuf », ir. bou, cymr. buw, vbr. *bou (dans bou-tig « étable à vaches », cf. tì), br. bû, etc. ; lequel n’est autre que l’i.-e. *gôœ-, « bœuf, vache », sk. gàus, gr. βοῦς (bous), lat. bōs, germ. *kō- (ag. cow, al. kuh), lett. guws, etc., etc[224].

Bulzun, s. f., navette. Empr. fr. ancien bolzon ou bulson, « grosse flèche à tête en verrou, (dans le Morvan) traverse ». — Conj. Loth.

Buns, s. m., muid : mbr. bunçc, pour *muns, nasalisé de *mus. Empr. fr. muid, cf. ital. moggio, du lat. modius.

Buoc’h, s. f., variante de buc’h. V. ce mot.

Burlu, s. m., variante métathétique de brulu. V. ce mot.

Burtugen, s. f., tas de fumier (aussi breiugen) : métathèse pour *buir-ugen, dér. secondaire. Empr. lat. putris « pourri » [225].

Burutel, s. f., blutoir. Empr. fr. ancien blutel « bluteau ».

Burzud, s. m., miracle (aussi burc’hud V.). Empr. fr. ancien vertut[226] pris dans le sens ecclésiastique de « vertu divine ou magique ».

Busella, vb., mugir. Onomatopée, et cf. buc’h.

Butun, s. m., tabac. Empr. fr. ancien pétun[227].

Buzugen, s. f., ver de terre (aussi buc’hugen V.) : suppose un radical *butt-, qui se ramène sans doute à un emprunt pareil à celui de burtugen, cf. lat. pûtëre « sentir mauvais ».


K

Kab, s. m., bout : autrefois « tête ». Empr. bas-lat. *capum[228].

Kabel, s. m., coiffure. Empr. bas-lat. cappa > dim. capello.

Kabel-dousek, s. m., champignon : exactement « chapeau à crapaud », sobriquet. V. sous kabel et tousek.

Kabellek, s. m., alouette (huppée) : dér. de kabel.

Kabestr, s. m., licou, cymr. cebystr, vbr. cepister. Empr. lat. capistrum[229].

Kablus, adj., coupable, corn. cably, « incriminer, calomnier », cymr. cablu id., vbr. ceple « de façon blâmable » : dér. de l’empr. lat. cavilla (corn. cabal « calomnie ») > *cavla « chicane ». — Loth.

Kakouz, s. m., cordier, tonnelier (terme injurieux). Empr. fr. ancien cacou, caqueux « lépreux », aujourd’hui cagot.

Kadarn, adj., brave, cymr. cadarn, celt. *kat-arno-, cf. ir. cath-ach « belliqueux », br. Catoc > Cadoc n. pr. : adj. dér. du même radical que celt. *kat-u- « combat », gaul. Catu- dans Catu-vellauni et autres n. pr., gaul. latinisé n. pr. Catullus ; la rac. KAT se retrouve dans sk. çát-ru « ennemi », gr. ϰότ-ος (kotos) « haine », al. had-er id.[230] ; cf. vsl. kotora « combat », peut-être thrace Κότυς (Kotus) (déesse de la guerre), sauf toutefois ici le défaut d’accord des gutturales.

Kador, s. f., chaise, mbr. cadoer, cymr. cadeir. Empr. lat. cathedra venu du gr. (d’où aussi fr. chaire > chaise).

Kaé, s. m., haie, clôture, quai[231], cymr. cae t vbr. pl. caiou « enclos » : suppose un celt. *kat/o- t identique au germ. *haga- (al. hag « haie[232] », et subsidiairement al. hecke, ag. hedge[233]).

Kael, s. f., balustrade, grille : dér. du précédent.

1 Kaer, s. f., forme ancienne de kéar. V. ce mot.

2 Kaer, adj., beau, mbr. cazr > cymr. et vbr. cadr, gaul. *cadros dans Beletucadrus (surnom du dieu Mars) : soit un celt. *kad-ro-, dér. de rac. KAD « se distinguer », pf. sk. ça-çâd-a, ppe pf. gr. ϰε-ϰαδ-μένο-ς (ke-kad-meno-s) « éminent[234] ».

3 Kaer, s. m., bon gré : sens abstrait du précédent.

Kaérel, s. f., belette : dér. de 2 kaer[235].

Kaésour, s. m., ordure, puberté, vbr. caitoir, et cf. cymr. cedor « parties génitales » : se ramène à un celt. *katt-io, d’où procèdent aussi ital. cazzo, et fr. ancien caiche « membre viril ». Étym. inc.

Kafout, vb., avoir, mbr. caffout, « trouver, acquérir, avoir », corn. cavel, cymr. caffael id. : se ramènent à une variante KÄB de la rac. KÄP qu’on trouvera sous kaout et kavout[236].

Kafuni, vb., couvrir le feu de cendre, cf. mbr. caffun « couvrefeu ». Empr. bas-lat. caminàre « entretenir le feu du foyer ».

Kagal, s. m., crotte : dimin. dér. du suivant.

Kac’h, s. m., excrément, mbr. cauch, corn. caugh, cymr. cach, ir. cacc, etc. : d’un celt. *kakko-[237], gr. ϰάϰϰη (kakkê), lat. cacâre, etc. (aucun rapport avec al. koth, ni même peut-être avec sk. càk-rt « excrément » et lit. szik-ti « cacare » ).

Kâl, kala, s. m., premier jour du mois, corn et cymr. calan, vbr. kalan, ir. callàin[238], vir. callaind. Empr. lat. kalendae « calendes ».

Kaladur, s. m., dévidoir. Empr. bas-lat. *calatàrium, dér. du vb. calàre, « détendre, desserrer », lui-même empr. gr. ϰαλάω (kalaô).

Kalannad, s. m., étrennes : dér. de *kalann. V. sous kal.

Kajar, s. m., boue, ordure, corn. caillar id. : pour *kag-eli-ar, dér. secondaire du même radical que kagal. V. ce mot.

Kalken-éjenn, s. f., nerf de bœuf. V. sous kalc’h.

Kalet, adj., dur, cymr. caled, vbr. calât, ir. calaih, gaul. Calet-es « le pays de Caux » (pierreux et en falaises) : d’un radical qui se retrouve dans lat callum a durillon » et sans doute dans fr. caillou[239].

Kalc’h, kall, s. m., testicules (peut-être aussi autrefois « pénis », cf. kalken-), cymr. caill id. : d’un celt. *kal-ko[240] et *kal-lo-, qui se rattache à la même rac. que kalet. V. ce mot et le suivant.

Kalloc’h, adj., non châtré, vir. callach, etc., gael. cullach « verrat » : dér. de la seconde forme du précédent. Cf. 2 kell.

Kalon, kaloun, s. f., cœur, corn. colon, cymr. calon id. : suppose un celt. *kal-ona, qui contient, soit le radical du lat. calidus (viscère chaud par excellence), soit celui du lat. call-idu-a, le cœur ayant souvent passé pour l’organe de l’intelligence[241]. — Conj.

Kalvé, kalvez, s. m., charpentier : pour *karo-ez, cf. ir. cairb-re, tous deux dér. d’un radical *carb- « chariot », d’où gaul. latinisé carp-ent-um « chariot » t carpentàrius « charron », Carpenioracte « Carpentras[242] », vbr. pl. cerpit « chariots » et cymr. cerbyd (empr. vir.), vir. car pat, ir. et gael. carbad, et peut-être aussi ir. corb, gael. cairb id. : apparentés au lat. corbis « panier » et au visl. hrip « bât ». — Mcb.

Kals, adj., adv., beaucoup : soit *kal-es-, dér. de la même rac. que kal-et, et signifiant « amas, monceau », cf. kalza[243]. — Conj.

Kalza, vb., entasser, amonceler : dér. du précédent.

Kambon, s. m., varangue : celt. *kamb-ono-, dér. de *kamb-o- (pièce de charpente courbe). V. sous 2 kamm.

Kamboull (C.), s. m., vallon. V. sous 2 kamm et poull.

1 Kamm, s. m., pas, corn. et cymr. cam, vbr. pl. cemm-ein « gradins », vir. ceimm, ir. céim, gael. ceum « pas » : soit un celt. *keng-men-, dér. de *keng-ô « je vais » (ir. oing-im, gaul. Cingeto-rix n. pr. « chef des marcheurs »[244], gaul. *keng-mino- « chemin » [245]).

2 Kamm, adj., courbe, corn., cymr. et vbr. cam, vir. camm, etc., gaul. cambo- dans Cambo-danum « le coteau courbe » et autres n. pr. : rac. KEMB, cf. gr. κόμβ-ο-ς « lien », σκαμβ-ό-ς « tortu », κάμφτω) « je courbe » ; sans autre équivalent sûr. Voir plusieurs des mots suivants.

1 Kammed, s. f., pas, allure : dér. de 1 kamm.

2 Kammed, s. f., jante de roue : dér. de 2 kamm. Cf. 2 kaṅt, auquel on rattache aussi fr. jante.

3 Kammed (T.), adv., jamais : identique à 1 kammed[246].

Kammel, s. f., crosse pastorale : dér. de 2 kamm.

Kampi, s. m., intérêt, usure. Empr. ital. cambio, « change, banque », lui-même du gaul. latinisé cambium. V. sous kemm.

Kampoulen (T.), s. f., boue : dér. du suivant[247].

Kampoull (C.), s. m., variante primitive de kamboull.

Kamps, s. f., aube du prêtre. Empr. lat. càmisia « chemise », et cf. hiviz.

1 Kân, s. m., chant : abstrait de kana. V. ce mot.

2 Kân, s. m., canal, tuyau, gouttière, cf. cymr. cawn « tuyau de paille » (vocalisme différent), ir. conn-all et gael. conn-l-ach id., gr. ϰάννα (kanna), « roseau, tuyau », lat. canna, d’où canālis « tuyau ».

Kañ, s. f., charogne, prostituée. Empr. fr. cagne « chienne » (injure)[248].

Kana, vb., chanter, cymr. canu, vir. canim « je chante », celt. *kan-ō, lat. can-ere, can-tu-s, etc., got. han-a « coq » (al. hahn, d’où henné « poule » = ag. hen) : rac KAN exclusivement celto-italo-germanique.

Kanab, s. m., chanvre. Empr. bas-lat. *canapis < cannabis, lui-même empr. gr. ϰάνναϐις (kannabis), cf. ag. hemp, al. kanf, vsl. konoplja empr. roman.

Kanaber, s. m., chardonneret : dér. du précédent.

Kanastel, s. f., buffet, armoire. Empr. fr. ancien canestel, de *canistellum, dimin. du lat. canistrum[249], lui-même empr. gr. ϰάναστρον (kanastron).

Kanastr, s. m., tuyau de chanvre ou de lin : dér. de 2 kân.

Kander, s. m., blancheur éclatante. V. sous 1 kann.

Kanel, s. f., bobine. Empr. fr. cannelle « petit tuyau ». Cf. 2 kân.

Kanévéden, s. m., arc-en-ciel : les deux premières syllabes équivalant à *kamb-nenvsuivi d’un suff., soit donc « courbe céleste », d’où « météore en forme d’arc ». V. sous 2 kamm et env.

Kaṅfard, adj., s. m., galant, débauché, polisson. Empr. fr. cafard, avec nasalisation épenthétique et forte altération de sens.

Kaniblen (V.), s. f., nuage : exactement « ce qui se forme au ciel, couvre le ciel » ; préf. *ka- ou *kan-. V. sous *ke- et oabl, et cf. koabr.

Kanien, s. f., vallée resserrée. Empr. espagnol cañon id.

Kanived (V.), s. m., toile d’araignée : variante de kefnid(en).

1 Kann, adj., blanc, brillant[250], corn. et cymr. can, gael. cann-ach, « joli, aimable », gaul. canto- dans le n. pr. Canto-benn-īnus « à la pointe blanche » (montagne du Cant-al) : soit un celt. *kand-o-, cf. sk. cand-rà- « brillant », lat. *cand-ō « j’enflamme » (dans le dér. incendō), cand-idu-s « blanc éclatant », candēre « resplendir ». Cf. keûneûd.

2 Kann, s. m., querelle, combat : abstrait du suivant.

Kanna, vb., blanchir, battre[251] : dér. de 1 kann.

Kannad, s. m., messager, corn. cannas, vbr. cannat « caution » : soit un celt. *ko-gna-to-[252]. V. sous *ke- et anat.

1 Kanol, s. f., canal, chenal. Empr. lat. canālis. Cf. 2 kân.

2 Kanol, s. m., canon. Empr. fr. altéré par dissimilation.

1 Kaṅt, cent, corn. cans, cymr. cant, vir. cét, gaul. canton id. : suppose un celt. *kn-to- = i.-e. *km-to-, sk. çatâm, gr. ἑκατόν, lat. centum, lit. szimtas, vsl. sŭto, got. hund, ag. hund-red, al. hund-ert, etc.

2 Kaṅt, s. m., cercle, van, tamis, etc., cymr. cant id. : soit un celt. *kanto-[253] = *kamb-to- = gr. καμπ-τό-ς, « courbé, infléchi ». V. sous 2 kamm.

Kaṅten, s. f., fond du crible : dér. de 2 kaṅt.

Kaṅtol, s. f., chandelle, mbr. cantoell, corn. cantuil, cymr. canwyll. Empr. lat. candēla (dont la rac. est sous 1 kann).

Kaṅtréa, vb., rôder, vagabonder : cf. mbr. quantren « fureur », cantreet « couru çà et là », cymr. canrhe « poursuite », cethreu « pousser » : parait contenir les deux éléments gaṅt et rén, soit le sens vague de « diriger ensemble ». V. ces mots et cf. ambren.

Kaṅttoul, s. m., millepertuis. V. sous kaṅt et toul[254].

Kaṅtved, s. m., siècle : ordinal de kaṅt.

Kaṅv, s. m., deuil, mbr. caffon, corn. cavow, vir. curna, gael. cumha id. : d’un celt. *kama-wo-, dér. de rac. KEMÄ, sk. çam-ya-ti « il se donne de la peine », gr. κάμ-νειν « se fatiguer ».
Kaṅval, s. m., chameau. Empr. lat. camēlus > camellus.
Kaô, s. m., cave, grotte. Empr. fr. cave. Cf. kéô.
Kaoc’h, s. m., variante de kac’h. V. ce mot.
Kaol, s. m., chou, corn. caul, cymr. cawl. Empr. lat. caulis.
Kaoṅ, s. m., variante de kaṅv. V. ce mot.
Kaot, s. m., bouillie de gruau ou de mil. Empr. bas-lat. caldum pour calidum « chaud » (cf. esp. caldo « sauce »).
Kaoter, s. f., chaudron, corn. caltor, cymr. callawr. Empr. lat. *caldaria « chaudière », mais refait sur le type de kaot.
Kaouad, s. f., accès subit, ondée, dans vbr. couhat glau « averse », corn. cowes, cymr. cawad et cafod « pluie violente », vir. cúa « hiver », celt. *kaw-at- « coup subit » : rac. KU et SKU « frapper », al. hau-en id., got. skūra windis « coup de vent », visl. skūr, ag. shower et al. schauer « averse », lit. kaú-ti « frapper », vsl. kov-ati « forger ».
Kaoued, s. f., cage. Empr. lat. cavitās au sens de cavea.
Kaouen, s. f., hibou (aussi kaouan), cymr. cuan, vbr. couann. Empr. bas-lat. cavannus[255].
Kaouled, adj., caillé : dér. de *kaoul, cymr. caul « présure ». Empr. bas-lat. *coagulum > *coaglo.
Kaouṅ, s. m., variante de kaoṅ. V. ce mot.
Kaout, vb., trouver, acquérir, avoir : infinitif en -out (cf. bout) du radical kab-, variante primitive de la rac. KĒP KÄP « saisir » : gr. κώπ-η, « poignée », lat. cap-iō, got. haf-jan, ag. to heave et al. heben « soulever », got. hab-an, ag. to have et al. haben « avoir ». Cf. kafout et kavout[256].
Kâp, s. m., cape. Empr. bas-lat. cappa. Cf. kabel.
Kâr, s. m. : amour, amitié ; parent, ami (sens vieilli, cf. lat. cārus) : abstrait de karout. V. ce mot[257].
Karavel, s. f., brancard. Empr. fr. caravelle[258].
Karden, s. f., litière qu’on met à pourrir sur les chemins : altéré de mbr. kar-del[259] « fumier à charrier ». V. sous karr et teil.
Kardi, s. m., remise. V. sous karr et .
Karg, s. f., charge. Empr. bas-lat. cárrica, d’où fr. charge.
Karitel, s. f., étui à aiguilles : pour *garitel « guérite, réduit, boite », dimin. Empr. fr. ancien garite « guérite ».
Karn, s. m., sabot des solipèdes, corn. et cymr. carn, cf. galate κάρνον « trompette » [de corne] : soit un celt. *karno- « corne » de même souche que lat. cornu, etc. V. sous korn.
Karnel, s. f., ossuaire, charnier. Empr. lat. (avec dissimilation de r en l) carnāria, pl. nt. pris pour un fm. sg.
Karô, s. m., cerf (aussi karv), corn. carow, cymr. carw id. : soit un celt. *kar-wo-, lat. cervus, lit. kárvė « vache », al. hiruz > hirsch « cerf », exactement « le cornu ». V. sous korn et karn.
Karout, vb., aimer, cymr. caraf, ir. caraim « j’aime » : rac. KAR, cf. lat. cār-u-s « cher », al. hure « courtisane », sk. cār-u « aimable ».
Karr, s. m., charrette, cymr. car, vbr. et vir. carr, gaul. latinisé carrus (d’où fr. char), celt. *kars-o- id. : cf. lat. curr-u-s « char », curr-ō « je cours », germ. *hors-a- « cheval » (ag. horse, al. *hros > ross, etc.).
Karrek, s. f., écueil, rocher, corn. carrag, cymr. carrecc > careg, vir. carric, ir. et gael. carraig id. (fr. garrigue venu du gaul.) : d’un celt. *kars-ekki-, dér. de rac. KARS « dur »[260] ; cf. ag. harsh et al. harsch.
Karv, s. m., variante de karô. V. ce mot.
Karvan, s. f., mâchoire, ensouple de tisserand. — Étym. inc.[261].
Karvek, s. m., sauterelle : dér. de karv, et cf. l’autre sobriquet du même insecte, karv-raden « cerf de fougère ».
Karz, s. m., raclure, ordure : abstrait du suivant, et cf. skarz.
Karza, vb., racler, nettoyer, cymr. carthu, vir. cartaim, gael. cairt id. : dér. d’une rac. KER et SKER, « séparer, trier », etc., sk. apa-skar-a « excrément », gr. σκώρ id., κρί-νω « je juge », lat. cer-nō « je discerne », crī-bru-m « crible », vsl. skvrĭna « ordure », etc. V. sous krouer et skarz.
1 Kas, s. m., haine, cymr. cas, ir. cais id. : d’un celt. *kassi- = *kad-ti-, cf. ag. to hate, etc. V. la rac. sous keùz.
2 Kas, s. m., mouvement, fougue : abstrait du suivant.

3 Kas, vb., envoyer, porter, conduire. Empr. fr. (normand) casser = fr. chasser « pousser devant soi », du bas-lat. capiiàre.

Kastisa, vb., punir. Empr. lat. savant castigâre.

Kastréjenn, s. m., nerf de bœuf (aussi kastr tout court) : contient un radical gallo-lat. *castrum « pénis », qu’il faut sans doute reconnaître à la base du lat. castràre « châtrer ». Cf. kalken- et éjenn.

Kava, vb., creuser : dér. de kav variante de kaô.

Kavaden, s. f., trouvaille : dér. de kaout. V. ce mot.

Kavala, vb., insulter (traiter de rosse ?) : dér. de mbr. caoall, « roussi n, bidet », cymr. cafalL Empr. lat. caballus. — Conj.

Kavan, s. f., corneille, chouette : variante de kaouan.

Kavas, s. m., fourchon d’un arbre (endroit où l’on peut s’y asseoir) : abstrait de kaoazez = koazez. V. ce dernier mot.

Kavel, s. m., berceau, corbeille, nasse, vbr. cauell ; cf. gael. cabhuil « nasse ». Empr. bas-lat. cavellum « petit creux », dimin. de cavum.

Kavout, vb., prononciation lente de kaout. V. ce mot.

Kaz, s. m., chat, corn. et cymr. cath y ir. et gael. cat, gaul. Cattos n. pp. ; cf. lat. caitus > fr. chat, probablement emprunté au celtique[262].

Kazarch, s. m., grêle, corn. ceser, cymr. cesair, ir. casair id., et gael. casair « tempête » : soit un celt. *kassri-[263], pour *kad-tri- « chute », de même rac. que lat. cad-ere ; sans autre équivalent.

Kasek, s. f., jument, corn. casec, cymr. caseg id. : peut-être originairement « [cheval] de prix » (celt. *kassi-ko-). V. la note sous 2 kaer.

Kazel, s. f., aisselle, corn. casai, cymr. cesail id. : soit un celt. *koks-ali-, dér. du mot correspondant à sk. kàkça « aisselle », zd ka$a « aisselle », lat. coxa, « cuisse, hanche »[264], ir. coss « pied », cymr. coes « jambe », etc.

*Ke-, préfixe impliquant originairement conjonction, groupement, accession, parfois avec un sens très effacé : l’une des nombreuses formes que peut revêtir en breton, lepréf. celt. *ko- et *kom-, corn. co- y ce- etceo-, cymr. cy- et cyf-, ir. co- et càm-, gaul. et lat. co- et corn- (con-) y cf. la prép. lat. cum « avec ». Les autres formes, suivant la liaison qu’elles commandent, sont ka- t kan-, kav-, kef-, kem-, keAo-, keo-, ko-[265], etc.

Kéar, s. f., logis, village, bourg, mbr. caer, corn. et cymr. caer (cf. ir. et gael. cathair). Empr. lat. castra, nt. pl. > fm. sg.

Kéaz, adj., malheureux, pauvre, cher[266], mbr. quaez « captif », corn. cait-es « servante », cymr. caeth « esclave », vir. cacht id., d’où gael. cachd-an « affliction », gaul. latinisé -captos à la fin d’un n. pr., lat. cap-tu-s ppe passé de rac. KÄP, cf. al. haf-t « prise », -haft (suff.) « doué de » (étymologiquement « pris de > susceptible »), etc. V. sous kaout[267].

Kébr, s. m., chevron (aussi quibr V.), corn. keber, cymr. ceibr, vbr. pl. cepriou. Empr. bas- lat. caprio, dér. de capra « chèvre ».

Kéded, kédez[268], s. f., équinoxe : exactement « égale durée » [du jour et de la nuit] : dér. de 1 keit. V. ce mot.

Kééla, vb., rechercher ardemment, adorer : dér. de kéél, forme ancienne de 1 kél[269]. V. ce mot, mais cf. Gloss. Ern., p. 531.

Kéf, s. m., tronc, mbr. gueff, cymr. cyff. Empr. lat. cippm.

Kéfalen, s. f., soupe, ragoût : exactement « contenant du sel, assaisonné ». V. sous *ke- et holen ou c’hoalen.

Kéfélek, s. m., bécasse : dér. de *kéfél[270]. V. sous *ke- et ell.

1 Kéfer, s. m., arpent[271], bois du soc de la charrue : composé du préf. *ke- et du radical de arat. V. ces mots.

2 Kéfer, s. m., opposition, comparaison, proportion, cymr. cyfer id., vir. comair, « pour, contre » : soit donc un celt. *com-are prép. impliquant juxtaposition conjointe. V. sous *ke- et ar-.

Kéfilin, s. m. (aussi kéfélin), partie du bras attenante au coude (du coude à l’épaule ou du coude au poignet) : préf. *ke- et ilin.

Kéfiniaût, s. m., cousin au 4« degré : dér. de mbr. queffîn = cymr. cyffin « contiguïté ». Empr. lat. confînium v contiguïté ».

Kéfleûé, adj. f., [vache] pleine. V. sous *Are- et leûé, et cf. kénep.

Kéflwak, s. m., agitation, trouble. V. sous *ke- et luska.

Kafn, s. m., dos, cymr. cefn id., gaul. Cebenna n. pr. « les Cévennes » : aucun équivalent sûr en dehors du celtique.

Kefni (vieilli), s. m., mousse : soit un composé celt. *kom-mâkn-io- « moussu ». V. sous *ke-, 1 mann et kinvi.

Kefniden, s. f., araignée (aussi kaṅvniden V.), cymr. cyffiniden id. : soit « la fileuse », dérivation secondaire appliquée sur le radical *kom-spen-. V. sous *ke-, et pour la rac. comparer ag. to spin, al. spinnen « filer », gr. σπάω (spaô) « je tire ».

Kéfrann, s. f., portion, cymr. cyfran. V. sous *ke- et rann.

Kéiré, s. m., lien, vir. cuimrech id. : soit un celt. kom-rigo-, cf. lat. corrigia « courroie » et mhal. ric « lien ». V. sous *ke- et rumm.

Kéfréder, s. m., homme pensif, réfléchi : dér. du suivant[272].

Kéfret, adv., ensemble, mbr. queffret, vbr. -cofrit, cf. cymr. frit et vir. areth « série » : soit donc un celt. *ko-sr-to-, équivalant à lat. consertum « arrangé ensemble », rac. SER dans lat. ser-iēs « rangée », gr. συν-είρ-ω (sun-eir-ô) « je lie ensemble », sk. sar-at « cordon », etc.

Kéfridi, s. f., message : soit « com-mission », V. sous *ke- et 1 réd.

Kégel, kégil, s. f., quenouille. Empr. vir. cuicel, lui-même empr. bas-lat. *conucula, d’où fr. quenouille et al. kunkel.

1 Kégin, s. f., geai, cymr. ancien *cegin[273], dér. secondaire par rapport à cymr. ceg « bouche » (souvent employé péjorativement), ceg-u, « dévorer avidement, crier », d’étymologie d’ailleurs inconnue : soit donc « le [gros] bec, le goulu, le braillard », etc. Cf. gégin.

2 Kégin, s. f., cuisine, corn. et cymr. cegin. Empr. lat. coquïna > cocina.

Kégit, s. f., ciguë, cymr. cegid, corn. ceg es, vbr. cocit-ou pl. « endive ». Empr. lat. cicata corrompu en *cucïta.

Keida, vb., égaliser : dér. de 1 keit. V. ce mot.

Kein, s. m., mbr. gueyn, variante usuelle de kefn. V. ce mot.

Keini, vb., gémir, mbr. queiniff, cymr. cuin « plainte » (en justice), corn. chen « procès »[274], vir. cóinim « je déplore », ir. caonim, etc. : soit une base celt. *koi-n-, dér. d’une rac KEI[275], sans autre équivalent.

Keinvan, s. m., gémissement : dér. du précédent.

1 Keit, s. f., durée, égalité, mbr. que hit, cymr. eyhyd « aussi long », etc. (de *hit > het). V. sous ke- et 1 héd.

2 Keit, s. f., filipendule : identique à 1 keit (oscillations isochrones).

3 Keit, prép., pendant : identique à 1 keit « aussi longtemps que ».

Keiza, vb., dégrossir, cf. ir. caith-im, « je consume, use, dissipe », et surtout sk. çi-çà-ti « il aiguise » ; sans autre répondant sûr.

Kéjein (V.), vb., mêler, brouiller, cf. cymr. cyd-io « unir » : dér. de ket-. Cf. aussi kijout et digeiza.

1 Kel, s. m., nouvelle, conte, mbr. quehezl (cf. kééla), cf. corn. wheihl, cymr. chweddl, ir. scél = celt. *sq-etlo- id. : soit donc un celt. *Aosqetlo-, dont le second terme est dér. de rac. SEQ « dire », gr. ἔπι-σπε (epi-spe) « il dit », lat. ancien insequ-e « dis », vhal. sag-ën (al. sagen, ag. to *ay), lit. êak-jjti « dire » ; le 1er terme sous *ke-.

2 Kel, s. m., cloison, cymr. celL Empr. lat. cella « cellule ».

3 Kel, adv., forme assimilée de ken devant l.

Kéladur, s. m., doloire. Empr. lat. caelatorium « ciseau ».

Kélaoui, vb., publier : dér. de 1 kel.

Kélastren, s. f., houssine : dér. d’une composition de *ke- et lâz, avec rattachement artificiel à 1 kélen. V. ces mots.

1 Kélen, s. m., houx, corn. celin, cymr. celyn, vir. cuilenn, ir. et gael. cuilionn id. : soit un celt. *kol-enno-, cf. sk. çal-â t « baguette, aiguillon », gr. ϰῆλ-ο-ν (kêl-o-n) « flèche », et surtout ag. holly et al. huis > hulst « houx » (le mot fr. est emprunté au germanique).

2 Kélen, s. m., leçon : préf. *ke- et 3 lenn (comme lat. lectiô > fr. leçon procède de légère). V. ces mots,

Kéler, s. m., noix de terre, mbr. coloren (pl.kéler), cymr. cylor, ir. et gael. cularan « concombre » : soit un celt. */ra/oro-, pour */raru-/o-, apparenté au gr. ϰάρυ-ο-ν (karu-o-n) « noix », isolé par ailleurs[276].

Kéléren, s. f., feu follet, lutin. Empr. lat. celer « rapide ».

Kelf (C.), s. m., souche (cf. kef), cymr. celff « pilier », vir. colba, ir. et gael. colbh id. : cf. lat. colu-men « appui », colu-mna « colonne », culmen « comble », celsu-s « haut », et gaul. cel-icno-n « construction » ; la souche est commune aux deux langues, mais il se peut que le mot soit emprunté au latin.

Kelc’h, s. m., cercle, cymr. cyrch. Empr. lat. circulus > *circlus.

Kelc’hen, s. f., collier : dér. du précédent[277].

Kéliénen, s. f., mouche, corn. kelionen, cymr. pl. cylion, vir. cuil, gael. cuileag id. : soit un dérivé celt. d’une base *kuli-, qui ne parait se retrouver que dans le lat. culex « moucheron ».

Kélina, vb., mettre bas : dér. de kolen (pl. kélin). V. ce mot.

1 Kell, s. m., variante de 2 kel. V. ce mot.

2 Kell, s. m., testicule, cymr. caill id. : d’un celt. *kall-yo-, de même origine que kalc’h. V. ce mot.

Kelléaz, s. m., premier lait d’une vache qui vient de vêler, cymr. cynllaeth = celt. *kinto-lakt-. V. sous keût et léaz.

Kellid, s. m., germe : dér. de kell ou kall[278].

Kélorn, s. m., baquet couvert, cymr. cilurnn > celwrn, vir. cilornn, gaul. Cilurnum (nom de lieu) : soit un celt. *kelurno- pour *kelp-urno-[279], cf. sk. karp-ara « pot », gr. ϰάλπ-η « urne », lat. calpar « vase à vin ».

Kelvez, s. m., coudrier : serait en celt. *koslo-widu-, cf. corn. col-widen > colwidhen. Le premier terme est cymr. coll-en « noisette », vbr. coll, ir. coll, gael. call-tuinn, d’un celt. *koslo- = *kosulo-, lat. corylus, ag. hazel, al. hasel(-nuss). Le second est gwéz(-en).

Kember, s. f., confluent (Quimper). Cf. aber, goaer et kémérout.

Kembot, s. m., variante de kombot. V. ce mot.

Kéméner, s. m., tailleur : soit *kem-ben-er « celui qui coupe pour assembler ensuite ». V. sous *ke- et béna.

Kémenn, s. m., mandement, ordonnance, cymr. cymmyn id. : abstrait de l’empr. lat. commendāre. Cf. mennout.

Kémeṅt, adv., autant : exactement « conjointe (pareille) quantité ». V. sous *ke- et meṅt.

Kémérout, vb., prendre » recevoir, accepter, mbr. quempret < compret, cymr. cymmeraff id. : dér. d’un celt. *kom-ber-o- « compréhension ». La rac. est BHER, sk. bhâr-a-ti « il porte », gr. φέρ-ω, lat. fer-ô, vir. ber-im et do-biur « je porte », got. bair-an (ag. to bear, al. ge-bâr-en « enfanter »), vsl. ber-a « je prends ». Le préfixe sous *ke-. Cf. en outre kember, argourou, etc.

Kemm, s. m., change, échange, troc. Empr. bas-lat. cambium[280] (d’où fr. change). V. sous kampi et eskemw.

Kemmesk, s. m., mélange, cymr. cymmysg, vir. cummasg, cf. lat. cornmiscère. V. sous *ke- et meski.

Kempenni, vb., arranger. Empr. lat. savant compônere[281].

Kempréd, adj., contemporain. V. « ous *Are- et préd.

1 Ken, adv., autant, cymr. cyn id. : identique au préf. ken-, qui répond dans plusieurs mots au préf. fr. corn-, con-, et par conséquent au celt. *kom-, redevenu mot indépendant comme indice du comparatif d’égalité. V. sous *ke-, kiment et ket-.

2 Ken, adv., ne… plus : le même, devenu négatif en*proposition négative, comme fr. pas, point, mie, goutte, etc. Cf. ket.

Ken-, particule dont on verra le sens et l’origine sous. 1 ken. Exemple : kenlévènez (con-jouissance) « félicitations ».

Kenavézô, kenavô : formule pour prendre congé ; le sens originaire est « autant que sera », c’est-à-dire « jusqu’à ce que soit »[282].

Keṅkiz, s. m., maison de plaisance, mbr. quenquis, cf. cymr. cainge et ir. géc « branche »[283], gael. geug id., sk. çaṅk-ú « pal ». — Conj. Ern.

Kenklaô, s. m., étrape, V. sous kamm et klaô.

Kendalc’h, s. m., maintien. V. sous*£e- etdalc’h.

Kendamoues, s. f., émulation : répond à un celt. *koni’to-amb-(d)uk-ti-, qui signifierait « le fait de se tourner vers [un butj en concurrence », et contiendrait une rac. suivie d’un suff. et précédée de trois préf. V. sous *ke-, 1 da-, 1 am-, et la rac. sous dougen.

Keṅderf, s. m., cousin, cymr. cenfder[284], vbr. comnidder, c’est-à-dire celt. *kom-nit-tero-, formation équivalente à ce que serait en lat. *cum-neptiu-s « petit-fils d’un même (aïeul) » ; cf. gr. ἀ-νεψ-ιό-ς « cousin », qui a exactement ce sens ; sk. nâpat « fils, petit-fils », lat. nepôs (fm. nept-is), « petit-fils, neveu », al. neffe « neveu », etc. Cf. kéveṅderf et 1 nïz.

Kenderc’hel, vb., maintenir. V. sous *ke- et derc’hel.

Kendrec’hi, vb., convaincre. V. sous *ke- et trec’hi.

Kéned, s. f., beauté : dér. du mbr. quen « beau », cymr. cain, vbr. cein, vir. cáin, ir. et gael. caoin id. : soit peut-être une base celt. *koi-ni-, état fléchi de la rac. SKI > KI, « briller, reluire », qui se retrouve dans le got. skei-n-an (ag. to shine, al. scheinen, etc.).

Kénep, adj. f., (jument) pleine : préf. *ken- et *ep = celt. *epos « cheval ». V. sous *ke-, ébeul et kéfleùé.

Kéniterv, s. f., cousine. V. sous keṅderf.

Kenn, s. m., peau, cuir, crasse de la tête[285], corn. et vbr. cennen, cymr. cenn, ir. ceinn id. : d’un celt. *kenni-, qu’on peut rapprocher du visl. hinna « membrane » ou du visl. skinn = ag. skin[286] « peau ».

Keṅt, prép., avant, corn. kyns, cymr. kynn > cyn, ir. cét-amus « d’abord », etc., gaul. Cintu-gnato-s n. pr. « aîné », etc. Le même radical paraît signifier « nouveau » ou « dernier », selon qu’on l’envisage dans diverses langues : sk. kan-isthá « cadet », gr. ϰαινός (kainos) « récent », lat. re-cens, al. hint-er « derrière » et ag. be-hind, etc. : le sens primitif est donc « extrême »[287].

Keṅta, adj., premier : superlatif du précédent.

1 Keṅtel, s. f., leçon, cymr. cathl et cathl-edd « chant », ir. cétal id. : soit un celt. *kan-tlā ou *kan-tlo-[288]. V. sous kana.

2 Keṅtel, s. f., temps, heure (e keṅtel « à point ») : le même que le précédent, au sens de « mesure de chant », d’où « temps marqué, temps précis », etc.

Keṅtiz, adv., d’abord, aussitôt : contamination de keṅt et de *hastiz « hâtivement ». V. sous hast, atiz et astizein.

Keṅtr, s. f., éperon, ergot, cymr. cethr « clou », corn. center, vir. cinteir « éperon » : d’un celt. *ken-tri-, gr. ϰέντ-ρο-ν (kent-ro-n) aiguillon »[289], ϰεντέω (kenteô) « je pique » ; cf. gr. ϰαίνω (kainô) je tue », sk. (çnàth-a-ti) çnath-âya-ti « il perce », indiquant une base primitive KEN.

Keṅtrad, adv., aussitôt : exactement « coup d’éperon » (sens conservé), influencé par la métaphore et la ressemblance de keṅtiz[290].

Keṅver, s. m., variante usuelle de kéfer. V. ce mot.

Kéô, s. m., grotte : d’un celt. *kow-io-, qui est de même souche que le lat. cav-u-s « creux » (lat. vulg. covus > espagnol cueva).

Kéôniden, s. f., variante de kefniden. V. ce mot.

Kéouez, s. m.» variante de kévez. V. ce mot.

1 Ker, s. f., contraction de kéar. V. ce mot.

2 Ker, s. f., arête (d’un angle), cymr. cer « angulaire » : cf. provençal caire « coin ». Empr. fr. ancien *querre < bas-lat. quadrum.

3 Ker, adj., cher (dans les deux sens du fr.), mbr. quer. Empr. fr. (normand) quer = cher. Cf. kâr et karout.

4 Ker, adv., aussi, autant : variante régulière de ken, comme ar de ann et eur de eunn. V. ces mots.

Kerkeṅt, adv., aussitôt. V. sous 4 ker et kent.

Kerkouls, adv., au reste, toutefois : exactement « en même temps » (cf. le sens du fr. cependant). V. sous 4 ker et 1 kouls.

Kerdu, s. m., variante de kerzu. V. ce mot.

Kéré, s. m., cordonnier (aussi kérèour dér.), corn. chereor, cymr. crydd, ir. cairem id. : tous dérivés, par divers suffixes, d’un radical celt. *kar- pour *karp- « chaussure » ; cf. gr. ϰρηπ-ίς (krêp-is), lat. carp-isculus, lit. kàrp-e, etc.

Kéreṅtiez, s. f., parenté : dér. de *karant-. V. sous kâr.

Kérez, s. m., cerise (cymr. ceiros). Empr. bas-lat. cerasia.

Kerc’h, s. m., avoine, cymr. ceirch, d’un celt. *kork-yo-, cf. mir. corca, ir. coirce, gael. corc id. : soit un celt. *kor-ko-, dont la première syllabe rappelle celle du gr. ϰόρ-ο-ς (kor-o-s) « satiété », du lit. szér-ti « nourrir » (se dit des animaux) et du lat. Cer-ēs. — Conj. Mcb.

Kerc’heiz, s. f., héron, corn. cherhit, cymr. crychydd, vbr. corcid « grue », ir. et gael. corr id. : supposent un radical celt. *korg-, cf. gr. ϰέρχ-νω (kerch-nô) « je suis enroué », ϰερχ-νη-ίς (kerch-nê-is) « crécerelle », vsl. kragujĭ « épervier », vhal. hreigir > al. reiher « héron ». Onomatopée primitive[291].

1 Kerc'hen, s. m., tour de cou, poitrine : le sens étymologique est simplement « contour ». Empr. lat. circinus. Cf. kelc’hen. 2 Kerc’hen (V.), s. f., mystification, conte plaisant : dér. de kerch, comme qui dirait « donner de l’avoine à qqun » pour « lui en donner à garder ». — Conj. Ern. (très plausible).

Kerc’hout, vb., chercher, corn. cerches, cymr. cyrchu. Empr. lat. circâre > fr. chercher, « faire le tour de > explorer ».

Kerluz, s. m., loche de mer : soit ker-lus « brochet géant ». Le premier terme est cymr. cawr « géant » (cf. keùreuk), ir. caur « héros », gaul. n. pr. Κάυαρος (Kauaros), sk. çū́ra « héros », gr. ϰῦρος (kuros) ; et ϰύριος (kurios), etc. Le second est empr. fr. ancien lus « brochet » (lat. lūcius).

Kern, s. f., trémie, tonsure[292], sommet de la tète. Empr. bas lat. *cerna « crible », de cernere. V. sous krouer et karz.

Kerné, Kernéô, s. m., la Cornouaille, cymr. Cernyw, du nom de la peuplade brittonique dite en latin Cornocii[293].

Kernigel, s. f., vanneau, cymr. cornicell « pluvier ». Empr. bas-lat. *cornicilla « petite corneille ». Ou simple variante de kornigel, à cause des allures du vol du vanneau. V. ce mot. — Conj. Ern.

Kerreis (C.), adj., paisible, modeste. V. sous *ke- et reiz[294].

Kers, s. f., possession, jouissance, vir. cert « droit » (adj. et subst.) ; cf. lat. cer-tu-s (mbr. querz « certes »), qui est le ppe passé primitif de cer-n-ere « juger ». V. la rac. sous karz.

Kersé, adj., étrange : exactement « possédé en propre, privé, particulier » (euphémisme) ; dér. du précédent.

Kerz, kersed, s. m., marche, allure, corn. kerd « route », cymr. cerdded « marche », vbr. credam « je marche », vir. ceird « voyage » : soit un celt. *krid-i- > *kerd-i-, qui paraît se rattacher à la rac. KRID et SKRIDdel’al. schreit-en « marcher ».

Kerzin, s. m., alise : abstrait de ker-zin-en, s. f., « alisier, alise », cf. corn. cerden, cymr. cerddinen et ir. caorthain[295], ir. cair « baies » et gaei. caor « alise » ; la base celt. *kar- équivaut à *karp-, soit gr. ϰαρπ-ό-ς (karp-o-s) « fruit », ϰαρπ-ίο-ν (karp-io-n) « baie », lat. carpere « cueillir », ag. harv-est « moisson », al. herb-st, « vendange, automne ». — Conj. Ern.

Kerzu, s. m., décembre (aussi kéverdu V.), mbr. qeverdu id. : équivaut à un cymr. *cyfor-ddu « tout noir », ainsi nommé par contraste à miz dû « le mois noir » qui est « novembre ». V. sous tfiiet 2 kéfer[296].

1 Kést, s. f., corbeille, ruche, cymr. et vbr. cest « panier », d’où « ventre, panse » (cf. ag. chest « buste »). Empr. lat. ciata.

2 Kést, s. f., quête. Empr. fr. ancien gueste.

3 Kést, s. m. pl., vers intestinaux : le même que 1 kést[297].

Két, particule négative : étymologiquement, le même que le suivant, devenu comme 1 ken un mot isolé avec le sens de « autant » ; au point de vue du sens, cf. également 2 ken[298].

Két-, préf. au sens de fr. com- y con-, V. sous gant[299].

Keû, s. m., variante de kéô. V. ce mot.

1 Keûlé, s. m., variante de kaouled. V. ce mot.

2 Keûlé, adj. f., variante de kefleùé. V. ce mot.

Keûneûd, s. m., bois à brûler, corn. kunys, cymr. cynnud (et cynnen « allumer »), gael. connadh, vir. condud id. : soit un celt. *kond-uto combustible », dér. de la même rac. que 1 kann. V. ce mot.

Keûnujen, s. f., imprécation : de même formation que kunuda.

Keûreûk, s. m., saumon-coureur : correspond à ce que serait en cymr. *cawr-eog « saumon géant ». V. sous kerlus et éok.

Keûruz, s. m., petite anguille. V. sous*A-e- et rusa (reptile).

Keûsteûren, s. f., mauvais ragoût. Empr. esp. cocedura « cuisson[300] ».

Keûz, s. m., regret, chagrin, corn. cueth id., cymr. cawdda colère », coddi « offenser » : d’un celt. *kàd-os, gr. ϰᾶδος (kados) ϰῆδος (kêdos) ; « chagrin », got. hatis « haine » (ag. to hâte, al. hass). Cf. 1 kas.

Kévalen, s. f., variante de kéfalen. V. ce mot[301].

Kévatal, adj., proportionné, équivalent, mbr. attal id. et préf. *ke-. V. ce mot, et taloout (ici précédé du préf. *ad-), soit donc une formation celt. *kom-at-ial-o- (serait en fr. « *co-re-val-ant »).

Kéved (V.), s. m., quenouillée. Empr. fr. ancien eschevete « échevette », en prononciation normande.

Kéveṅderf, s. m., cousin issu de germain, cymr. cyfyrder = celt. *kowir- avec un suff. commun dans les noms de parenté, soit donc « arrière-petit-fils du même [aïeul] » ; cf. cymr. wyr « petit-fils »[302].

Kévez, s. m., jeune bois pliant : soit un celt. *ko-widu- « [bois] qui fait [encore] partie de Parbre ». V. sous *ke- et gwèzen.

Kévia, vb., creuser : dér. de kéô (kev). V. ce mot.

Kéviniterv, s. f., cousine : fém. de kéveṅderf.

Kéz, adj., variante moderne par contraction de kéaz.

, s. m., chien (pl. koun), corn. ki, cymr. ci, ir. eu (gén. vir. con), gael. , etc. : d’un celt. *ku (pl. kun-es) ; cf. sk. çva (gén. çun-às), gr. ϰυών (kuôn) (pl. ϰυν-ες (kun-es)), lit. saů (gén. szun-s) ; lat. et germ. amplifiés, lat. canis, ag. houn-d, al. hun-d.

Kia, vb., supporter, résister : dér. récent du précédent[303].

Kîb, s. m., cercle de moyeu, coque, pot, cymr. cib. Empr. lat. cupa.

Kibel, s. f., cuve, baignoire. Empr. bas-lat. *cupella.

Kîk, s. m. (aussi kîg), chair, viande, mbr. quic, corn. chic, cymr. cig, vir. cich « mamelle ». — Étym. inc.

Kidel, s. f., filet qu’on tend [comme une chaîne] entre deux pieux, cymr. cidell id. Empr. bas-lat, *catilla[304], altéré de *catëlla, dimin. de catëna « chaîne » ; cf. cymr. cadwyn « chaîne » empr. lat.

Kigen, s. f., muscle : dér. de kik.

Kichen, prép. dans la locution é kichen « auprès », équivalant à ce que serait lat. in circinô, « dans le contour, aux environs », cymr. cyrchyn « environnant », vir. cercenn id. ; d’un celt. *kerk-inno-, cf. gr. ϰρίϰ-ο-ς (krik-o-s) « cercle », lat. circus, circum, circà, etc., sk. cakrá « roue », gr. ϰύϰλος (kuklos), ags. hwéol > ag. wheel[305]. Cf. kelc’h et kerc’hen.

Kijout, vb., rencontrer : dér. de *ket « avec ». V. sous két et cf. kéjein (ce que serait un mot fr. « *ensembler »).

Kil, s. m., dos, mbr. quil, corn. chil « nuque », cymr. cil, ir. cul, gael. cul « dos » : soit un celt. *kûlo- = lat. culus[306].

Kildrô, adj., inconstant, volage : le sens est celui d’un composé fr. qui serait « tourne-dos ». V. sous kil et trô.

Kilek, s. m., coq (aussi ki(ok), corn. chelioc, cymr. ceiliog, vir. cailech, gaul. Caliacos n. pr. ( ?) : d’un celt. *kal-ydko-, dont la rac. est celle de gr. ϰαλ-έω (kal-eô) « j’appelle », lat. cal-are[307], etc.

Kijéri, s. m., ortolan. Empr. fr. ancien guilleri « chant du moineau »[308].

Kijévardon, s. m., porc frais, mbr. quillevarden (aussi injure) : le premier terme doit être kik, soit donc « viande de Leeuwarden », sobriquet qui peut se rattacher à quelque particularité d’approvisionnement des Bretons pêcheurs dans la mer du Nord. — Conj.[309]

Kilc’ha, vb., cligner, bigler : contamination inverse de blingein.

Kilok, s. m., variante de kilek. V. ce mot.

Kilorou, s. m. pl., avant-train de la charrue [où se trouvent les roues], mbr. guilhorou, etc. : pour *kilc’h-ior-ou, pl. d’un dér. collectif àekelc’h. V. ce motet cf. kichen. — Ern.

Kllvid (C.), s. f., coudraie. V. sous keloez.

Kilvizia, vb., charpenter : dér. de kaloez* V. ce mot.

Kimiad, s. m., congé, adieu. Empr. bas-lat. commeâtus a approvisionne* ment de voyage », d’où vient aussi le fr. congé.

Kiñ, s. m., écorchure, portion écorcée : abstrait du suivant.

Kiña, vb., écoroher, écorcer : dér. de kenn. V. ce mot.

Kiñkla, vb., parer : originairement « orner de bijoux » (cf. kinklérézou « affiquets »), dér. de l’empr. fr. altéré clinquant ou quincaille.

Kiñen, s. m., ail, corn » hennin « oignon », cymr. cenin et vir. cainnenn id. : d’un celt. *ka-niën-, dér. d’un radical *kap- accusé par gr. ϰάπ-ια (kap-ia) « ail » et lat. caep-a « oignon ».

Kiñez, s. m., guigne. Erapr. fr. bretonisé.

Kiniad, s. m., chantre d’église : dér. dekana. V. ce mot.

Kiniden, s. f., variante de kefniden. V. ce mot.

Kinnig, s. m., offre (aussi kennig), cymr. cynnyg = *cyn-dwg, soit fr. « il com-porte, con-duit » : abstrait du vb. kinniga, qui est une juxtaposition équivalente à *ken-douga. V. sous *ke- et dougen.

Kinvi, s. m. (kicini V.), variante usuelle de kefni.

Kioc’h, s. f., bécassine, cymr. giach. Onomatopée.

Kiriek, s. m., fauteur, complice : soit un adj. celt. *karya-ko- « blâmable », dér. Ae*kar-yâ « blâme » > vir. caire id. ; cf. mbr. careza blâme », br. karè (V., et karéein « blâmer »), corn. cara, cymr. caredd et cerydd, lat. car-indre, lett. karinât, « agacer, exciter », lit. isz-ket-noti « médire de », vsl. karati « punir », etc. Cf. digarez.

Kirin, s. f., pot à crème pour le beurre. Empr. Scandinave, visl. kirna « vase à baratter », d’où aussi anglais churn. — Conj.

Kistin, s. m., châtaigne. Empr. bas-lat. castânia « caatanea).

Kivich, kivij, s. m., tan, cymr. cyffaeth id. : soit un dér. *confectium « apprêt » de l’empr. lat. confectus, « apprêté, confit ».

Kivioul, adj., bourru, fantasque : le sens primitif est simplement « volontaire », soit *kev-ioul V. sous *ke- et ioul.

1 Kîz, s. m., recul : originairement « le fait d’aller »[310] : dér. de la rac. signifiant « aller », cf. kae « va », kit « allez », corn. ke, vir. ro-chi-m « j’atteins », gr. ϰί-ω (ki-ô) « je vais », ϰι-νέ-ω (ki-ne-ô) « je meus », lat. ci-eo « j’excite », con-ci-tu-s « fougueux », etc. Cf. la conjugaison de moṅt.

2 Kîz, s. f., variante de gîz (le g pris pour une mutation).

Kizel, s. f., ciseau. Empr. bas-lat. cïsellus (de caedō > cīdō).

Kizidik, adj., sensible, susceptible : exactement « qui recule ou se rebiffe, se replie » [comme la sensitive] ; dér. de 1 kiz.

1 Klaṅ, s. m., variante masculine de klann = glann.

2 Klaṅ, < klaṅv, adj., malade, mbr. claff, corn. et cymr. claf vir. clam « lépreux », ir. clamh, gael. cloimh « gale » : d’un celt. *klam-o- « malade », rac. KLÊM et KLÄM, sk. klām-ya-ti « il est épuisé », gr. ϰλαμ-αρό-ς (klam-aro-s) ; « faible » (Hesych.), lat. clēm-ens[311] — Mcb.

Klaô, s. m., ferrement, outil en fer (cf. kenklaô), nœud[312]. Empr. bas-lat. *clovus < lat. clāvus « clou ».

Klaouein (V.), vb., creuser, cymr. claddu id., vir. claidim « je creuse » : d’une rac. à sens vague, « frapper, endommager, briser, creuser »[313], qu’on retrouvera sous klâz, kleûz, klézé, koll, etc. V. ces mots.

Klaouier, s. m., étui à aiguilles : dér. de klaô.

Klaoustré, s. f., gageure : altéré de mbr. coustelé, cf. cymr. cywystl (avec un suff. en plus). V. sous *ke-, gwestl et gloesir.

Klask, s. m., recherche : abstrait de klask-out, cymr. clasgu < casglu « chercher ». Empr. bas-lat. *quaesiculare, fréquentatif de quaerere. — Ern.

Klav, s. m., variante de klaô. V. ce mot.

Klâz, s. m., tranchée, cymr. cladd « fosse », vir. clad et ir. cladh, gael. cladh « cimetière » et cladhaich « fouir » : d’un celt. *klado- avec a bref (cf. gaul. n. pr. Vindo-clad-ia « la tranchée blanche ») ; rac. KLAD. V. sous klaouein et kleûz.

1 Kleiz, adj., gauche, corn. gledh, cymr. kled > cledd, vbr. cléd, vir. clé > cliy ir. et gael. cli id. : d’un celt. *kli-yà-, dér. de rac. KLI, « s’incliner, obliquer », sk. çrày-a-ti « il s’appuie », gr. ϰλί-νω (kli-nô) « je m’appuie », lat. clï-vu-s « pente », clivius, « escarpé, [augure] défavorable », m-cftnàre, etc., vir. clàin et gael. claon « gauchi », lit. szlë-ti « pencher », ags. hl&n-an> ag. to lean « s’appuyer », al. isich) lehnen id., got. hleid’Uma « gauche », etc.

2 Kleiz, s. m., craie : altéré pour *kreiz. Empr. lat. crēta[314].

3 Kleiz, s. m., mouron, cf. cymr. dais « scabieuse sauvage »[315].

1 Kleizen, s. f., pêne : dér. de 1 kleiz[316].

2 Kleizen, s. f., cicatrice, cymr. creithen, cf. gr. χαραϰ-τό-ς (charaktos), « gravé, entaillé ». Origine indécise ; mais en tout cas paraît contaminé de 2 kleiz[317].

Klemm, s. f., plainte, reproche : abstrait de klemma. Empr. fr. clamer [sg. 3 il claimet « il réclame »], du lat. clāmāre.

Kleṅved, s. m., maladie (et kleṅvel vb.) : dér. de klaṅv.

1 Kléô, s. m., l’attirail de la charrue : exactement « les ferrements », collectif auquel correspondrait un lat. *clavium. V. sous klaô.

2 Kléô, s. m., ouïe : abstrait de klévout. V. ce mot.

Kléren, s. f., pièce principale de la claie, mbr. clezren, cymr. cledr, « barrière, grille ». Empr. bas-lat. *clàtria y dér. de clatri pl.[318]

Kléren, s. f., glace légère à la surface de l’eau, mbr. clezrenn « glace » : pour *glezr-> qui suppose une base celtique *glid- =*^/-d-, très voisine, sous cette forme, de ag. cold et al. kalt « froid » ; cf. lat. gel-u et gl-ac-ië-s montrant les deux états de la rac. GEL[319].

Klét, adj., à l’abri, cymr. clyd « lieu abrité », vir. et gael. cleith « cachette » : soit un celt. *klito- < kl-to- 9 ppe passé de la rac. KEL« cacher », lat. oc-cul-tu-s de forme identique ; cf. cymr. cel-u « cacher », vir. cel-im « je cache », lat. cël-àre, al. oer-hehl-en, etc.

Kleûr, s. m., limon de charrette, cymr. claur> clawra planche », vir. clâr id. : soit un celt. *klàro-[320], sans autre équivalent.

1 Kleûz, s. m., fossé, haie[321], corn. claud et cymr. clawdd « fosse » : d’un celt. *klado- y rac. KLAD. V. sous klâz et klèzè.

2 Kleûz, adj., creux, vide. Empr. fr. altéré, et cf. klaouein.

Kleûzen, s. f., arbre creux : dér. de 2 kleûz.

Kleûseur, s. m., métathèse de kreùzeul. V. ce mot.

Klévout, vb., entendre (aussi klevet), corn. clewas, cymr. clywed et clyw, ir. cluinim et gael. cluinn id., vir. clú « renommée », etc. : d’une rac. KLEW, réduite KLU, largement représentée partout, sk. á-çrav-a-t « il entendit » et çráv-as « gloire », gr. ϰλύ-ω (klu-ô) « j’entends » et ϰλύ-τό-ς (klu-to-s) « illustre », lat. in-clu-tu-s id. et glôria (pour *clo-ves-ia = sk. çrav-as-yá), vir. clo-th et vbr. clôt « renommée », ags. hlūd > ag. loud « à haute voix », et cf. ag. to listen « écouter », al. laut « son », etc.

Klézé, s. m., épée, mbr. clezeff, corn. cledhe, cymr. cleddyf, vir. claideb (> ir. clàidheamh et gael. claidheamh)[322] id. : d’un celt. *klad-ebo-, cf. sk. khadga « épée » pour ^kald-ga- (?), tous deux de rac. KLAD « frapper » ; gr. ϰλαδαρός (kladaros) « fragile » et ϰλαδεύειν (kladeuein) « émonder », lat. ctâd-ës « désastre » et gladius pour *clad-io- « glaive », russe klad-u « je mutile », etc. Cf. klaouein.

Kliked, s. m., loquet. Empr. fr. ancien cliquette.

Klîn (V.), s. m., pli du genou ou du coude. V. sous glîn.

Klipen (C, V.), s. f., crête, huppe, sommet : semble une contamination de kribel et kriben, avec influence de penn.

Klisia, vb., effleurer, s’écorcher. Empr. fr. glisser.

Kloarek, s. m., clerc, corn. cloirec, vir. clérech, ir. et gael. cléireach. Empr. lat. clëricus (de clërus « clergé » > ir. et gael. cléir).

Klôk, adj., complet : comme qui dirait « [dur comme] pierre > inséparable », corn. et cymr. ctog « rocher », vir. cloch « pierre », dér. de la même rac. que kalet. V. ce mot et cf. klôpenn.

Klogé, s. f., métathèse pour *koglé. V. sous koklé.

Klôgôren, s. f., ampoule : dér. de *klog « cloche ». Empr. bas-lat. *cloca, pour clocca. V. le mot suivant.

Klôc’h, s. m., cloche, corn. et cymr. cloch, vir. clocc id. : d’un celt. *klokko-, qui a donné par emprunt bas-lat. clocca > fr. cloche, ag. clock « horloge », al. glocke « cloche ». — Étym. inc.

1 Kloc’ha, vb., agacer [les dents] : dér. de klôc’h. V. les précédents[323].

2 Kloc’ha, vb., glousser ; cf. gael. cloch « petite toux » et cloch-ranaich « respirer bruyamment », lat. clôcîre « glousser », fr. kloké « glousser » (Bas-Maine Dn) et ag. io cluck. Onomatopées, et cf. sklôka.

Klôpenn, s. m., crâne : pour klok-penn « rocher de la tête », cf. cymr. penglog, ir. cloigionn et gael. claigionn (= *cloc-cenn). V. sous klôk.

Kloren (V.), s. f., boîte : jadis « cosse, pellicule », variante dialectale[324] de

Klosen, s. f., gousse, cosse, enveloppe, boîte. Empr. fr. cosse, contaminé de klôz « fermé ». V. ce mot et cf. kos.

Klouar, adj., tiède, doux ; cf. gr. χλι-αρό-ς (chli-aro-s) et al. lau (pour *hlau, visl. hlœr) id. ; sans autre équivalent appréciable [325].

Klouéden, s. f., claie, com. cluit, cymr. clwyd id. Empr. bas-lat. clëta, d’où vient aussi fr. claie.

Klôz : adj., clos ; s. m., enclos. Empr. fr. ; cf. klosen.

Klôsennek, adj., dissimulé, sournois : dér. du précédent.

Klûd, s. m., juchoir : soit originairement « construction », of. cymr. cludo « amonceler », cludedig « entassé », vbr. clut-gued « amas », clut-am « je construis », d’un celt. *klout-ô id., qui montre les mêmes oonsonnes que got. hlath-an « charger » (ag. to lade, al. laden), sans autre équivalent connu.

Kludel, s. f., corps de la charrette : dér. du précédent au sens de « chargé » (la partie du véhicule que l’on charge).

Klucha, vb., s’accroupir : variante de kluja « se jucher », dér. de klûd.

Klujar, s. f., perdrix, mbr. gouriar, cymr. cor-iar id. : proprement « poule naine », mais contaminé de kluja. V. sous iar et korr.

Klûn, s. f., fesse, cymr. clùn id. : d’un celt. *klouni-, sk. çràw, « hanche, fesse », lat. clunis, lit. szlaûnys, et cf. gr. ϰλόνις (klonis).

Koabr, s. m., nuage, mbr. couffabrenn. V. sous *ke- et oabl (la liquide finale altérée), et cf. kaniblen.

Koaden, s. f., pièce de bois : dér. de koad = koat.

1 Koaga, vb., croasser. Onomatopée. Cf. gwac’ha.

2 Koaga, vb., bossuer [la vaisselle] : variante de konvoka[326].

Koal, s. m., caille. Empr. fr. ancien quaille (ital. quaglia).

Koan, s. f., souper, corn. côn, cymr. cwyn-os. Empr. lat. cëna.

Koaṅt, adj., joli (d’où koaṅtik « écureuil » et koaṅtis « maîtresse »). Empr. fr. ancien coint (lat. cỏgnitus « familier »).

Koar, s. m., cire, corn. cor, cymr. cwyr. Empr. lat. cëra.

Koarel, s. f., semelle, mbr. coazrelL Empr. bas-lat. quadrellum « pièce [de cuir] quadrangulaire [327] ».

Koarc’h (V.), s. m., chanvre, cymr. cywarch « chanvre, lin » : soit un celt. *ko-werg-o- « matière à travailler ». La rac. est WERG, gr. ἔργον ϝέργ-ο-ν (ergon werg-o-n) « ouvrage » et gr. ῥέζω (rhezô) « je fais », gaul. vergo- « efficace » dans vergo-breto-s (titre d’un magistrat, cf. breût), gaul. cisalpin Verg-ilio-s n. pr., got. waurk-jan « travailler », cf. ag. work « œuvre », al. werk[328], etc. V. le préf. sous *ke-.

Koat, s. m., bois, forêt, corn. cuit, cymr. coit > coed, gaul. cëto- comme premier ou second terme de plusieurs noms géographiques : soit un celt. *keito- (sk. kné-tra « champ » ?), lat. cëto- (empr. celt. s’il se laisse rapprocher) dans quer(c)cëtum « chênaie », etc., got. hàithi (< *koiti) « champ », ag. heath et al. heide « lande ».

Koaven, s. m., variante de koéven. V. ce mot.

Koaza, vb., dépérir : exactement « se réduire par évaporation » (aussi coahein V.). Empr. bas-lat. coctàre, fréquentatif de coquere.

Koazez, s. m., séant. V. sous *ke- et azéza, et cf. kaoas.

Kôb, s. m., variante de kôp. V. ce mot.

1 Kok (C., V., T., pl. kégi), s. m., coq. Empr. fr. (onomatopée).

2 Kok, s. m., baie de houx, cf. cymr. coch « rouge vif ». Empr. lat. *cocum < coccum, nom de la baie qui donne la couleur écarlate.

Koklé, koklôa, s. f., grande cuiller. Empr. lat. cochlea ou cochleâre « cuiller », mais influencé par Pétymologie populaire qui y a vu « cuiller de cuisinier », cf. corn. coc, cymr. cog (empr. lat. coquus) et br. lôa. V. ce dernier mot, et rapprocher klogé.

Kodioc’h (V.), s. m., alouette. — Étym. inc. Cf. alc’houeder.

Koéf, s. m., coiffe. Empr. fr. coëffe (orthographe du XVII e siècle).

Koenv, s. m., enflure, tumeur, mbr. coezff, dont le second terme est mbr. huezaff « enfler ». V. sous *ke- et c’houéza.

Koéred (V.), s. m., charrée (cendre de lessive) : contamination des deux empr. bas-lat. *carrāta (d’où fr. charrée, cf. karr), et quadrāta, pièce de toile carrée dont on recouvre cette cendre. — Ern.

Koéven (T., V.), s. m., crème : serait en cymr. *cy-hyfen (préf. *ke-, le cymr. hyfen « crème » pouvant représenter une forme celt. *sai-men- « substance mucilagineuse », qui se retrouve dans gr. αἶ-μα « sang » et al. seim « mucilage ». — Étym. inc.

Kôf, s. m., ventre, cymr. coff « corps creux ». Empr. bas-lat. *cofus > abstrait de bas-lat. cophinus (d’où fr. coffre).

Kofiñon, s. m., chausson. Empr. fr. ancien escafignon id.

Kogénan (V.), s. m., huppe : dér. de 1 kok (la huppe assimilée à la crête).

Kogennek (V.), s. m., alouette : dér. de 1 kok. Cf. kogénan.

Kohan (V.), s. f., hibou : variante de kaouan.

Koc’hen, s. f., écorce, pellicule. Empr. bas-lat. cocca (d’où aussi fr. coque), corrompu de concha « coquille ». Cf. kouc’h.

Koc’hien, s. f., crasse, lie : dér. de koc’h, variante de kaoc’h.

Koc’hu, koc’hui, s. m., halle (aussi koc’hi), mbr. cochuy « réunion tumultueuse »[329], cymr. cy-chwyf « agitation, tumulte », de chwyfa mouvement ». V. sous *ke- et finval.

Kojen, s. m., bouvillon pour *gw-ejen. V. ces mots. — Conj.

Kôlé, s. m., jeune taureau (aussi kozlé = kôz-leùè). V. ces mots.

Kolen, s. m. f., petit d’un quadrupède, corn. coloin, cymr. colwyn, vir. culén, ir. cuileann, gael. cuilean id. : soit un celt. *kul-eino-, cf. gr. (éléen) ϰύλλα (kulla) glosé par σϰύλαξ (skulax) « jeune chien ». — Étym. inc.[330]

Koll, s. m., perte, dommage, corn. collet, cymr. collet colled, vbr. col « coupable », vir. coll, ir. caill, gael. call id. : d’un celt. *kold-o-. qui se rattache à la même rac. que lat. cladës « désastre ». V. sous klaouein et klézé.

Kôlô, s. m., paille, cymr. calaf, vbr. calam-ennou pl. d’un celt. *kalam-on-, cf. gr. ϰάλαμ-ο-ς (kalam-o-s) « roseau », lat. calamus (empr. gr.) et culmus « chaume », al. halm id., etc.

Koloren, s. m., singul. de kéler. V. ce mot.

Komb, kombaṅt, s. m., vallon, cymr. cwmm, gaul. Cumba n. pr. (d’où fr. combe[331] id.) : soit un celt. *kumb-o-, cf. lat. cubàre et -cumb-ere « être couché, être en contrebas ». V. sous komm.

Kombot, s. m., étage, terrasse, cymr. cwmmwd « province », vbr. compot « division territoriale », vir. commaid « camaraderie » : soit un celt. *kom-buti- « ce qui tient ensemble », dont la rac. est BHU « être ». V. sous *ke-, bèza et bout.

1 Komm, s. m., auge : le même que komb (objet creux).

2 Komm, s. m., foulerie : le même que 1 komm (auge à fouler).

Kommoul, s. m., nuage épais, cymr. cymmwl et cwmwl id. : parait dér. de 1 komm = komb, ou de koumm[332], ce qui revient au même.

Kompez, kompoez, adj., uni, lisse, mbr. compoes « égal », corn. compos « droit », cymr. cymmhwys, « de même poids, de même taille, convenable », soit donc « en équilibre ». V. sous *ke- et poez[333].

Komps, komz, s. f., parole : soit une base celt. *kon-wep-s-, où la rac. est WEQ, sk. vác-as, gr. ϝέπ-ος (wep-os) et εἰπεῖν (eipein), lat. vōx, etc.[334]

Koñ, s. m., coin. Empr. roman, cf. provençal conh, wallon coine, esp. cuño, ital. conio, etc. ; tandis que cymr. cyn vient directement du lat. cuneus > cunius.

Koṅkoez, s. m., gourme : soit « rétrécissement ». V. sous *ke- et eṅk[335].

Koṅchenn, s. f., récit : dér. de koṅta. Empr. fr. conter.

Koṅchésa, vb., salir, tacher. Empr. fr. conchier[336].

Konikl, s. m., lapin (aussi kounikl, et altéré en konifl et en koulin V.). Empr. lat. cuniculus, d’où fr. ancien connil.

Koṅtamm, s. m., poison, venin : abstrait de koṅtammi qui a signifié d’abord « gâter, corrompre ». Empr. lat. contāmināre.

Koṅtel, s. m., couteau, vbr. cultell. Empr. bas-lat. cuntellus < cultelhus.

Koṅtron, s. m., ver de charogne, corn. contronen « punaise », cymr. cynrhonyn « termite » : soit une base celt. # /co/i-^r-on-, où la rao. est TER > TR comme dans gr. τερ-ηδών (ter-êdôn) « ver de bois » et lat. ter-mes (larmes) « fourmi blanche ». V. sous *ke- et tarar.

Koṅvoka, vb., repiquer [une meule], cymr. cyfhogi « aiguiser » : soit une base celt. *kom-ak-. V. sous *ke- et ék. Cf. kouga.

Kôp, s. m., tasse, gobelet. Empr. fr. ancien coppe > coupe.

Korka, vb., quêter, mendier, gueuser. Cf. f r. ancien cerchier « quêter » et courquaille « mauvais lieu ». Empr. fr. probable.

Korden, s. f., corde. Empr. fr. (malgré oorn. et cymr. cord)[337].

Korl, s. m., corps, buste, corn. cor/ 9 cymr. corff. Empr. lat. corpus.

1 Korn. s. m., corne, cornet, pipe[338], corn. et cymr. corn. vir. corn. gael. còrn « corne à boire » : soit un celt. *korno- ou empr. lat. cornu[339].

2 Korn, s. m., grondin, cf. hollandais knorhaan, anglais gurnard et le nom fr. lui-même : poisson qui « corne », qui « gronde », qui émet un son ronflant au moment où on le retire de Peau. V. sous 1 korn et kornaouek.

Kornaḷen, s. f., trachée-artère : dér. de 1 korn[340]. Cf. korsaḷen.

Kornaṅdoun, s. m., génie nain, nabot : exactement « nain de ruisseau », dér. de *korr-naṅt. V. sous korr et aṅt.

Kornaouek, s. m., vent d’ouest, ouest : exactement « le cornant, le vent qui joue de la trompe », dér. de 1 korn.

Kornel, s. m., hausse de soulier : dér. de 1 korn au sens de « coin ».

Kornigel, s. f., toupie : exactement « en forme de [bout de] corne », ou mieux « la cornante, la ronfleuse », dér. de 1 korn.

Koroll (C, V.), s. m., danse : abstrait du fr. ancien coroller = caroler « danser en rond », d’où aussi ag. carol « chanson ».

Koroller, s. m., marchand de cuir, tanneur : contamination de *coazreller par fr. corroyeur, et peut-être par calembour sur koroller « danseur ». V. le précédent et koarel.

Korr, s. m., nain, corn. cor, cymr. corr id. : soit un celt. *kor-so-, cf. vir. cer-t « petit », gr. καρ-τό-ς « tondu » (de κείρω), lat. cur-tu-s « écourté, court », vsl. kratŭkŭ id. (dont la rac. est KERT, cf. lit. kert-ù « je coupe »).

Korréen, s. f., courroie. Empr. fr. ancien coreie, et cf. kéfré.

Korroṅka, vb., se baigner : pour gorroṅka, mbr. gou-zroncquet « baigné », cf. cymr. trochi et ym-drochi « immerger », vir. fo-thrucud « bain » : préf. *gw-. et une base celt. *tronk, sans équivalent connu[341].

Kors, s. m., roseau, chalumeau, cymr. et vbr. cors, corn. cors « marais » : pour *korks, vir. curchas et gael. curcais, cf. vir. currech « marais » et lat. cārex « roseau » ; sans autre équivalent appréciable.

Korsaḷen, s. f., gosier ; dér. de kors[342], mais cf. kornaḷen.

Korveṅten, s. f., tourbillon de vent, mbr. cor-uent, cymr. cor-wynt, soit un composé celt. *kuro-wento- « vent en cercle » ; cf. vir. cor « circuit », gr. ϰυρ-τό-ς (kur-to-s) et lat. cur-vu-s « recourbé », gr. ϰορ-ώνη (kor-ônê), « objet recourbé, arc, encorbellement » (d’où lat. corōna), etc. V. sous gweṅt et kichen.

Korvigella, vb., s’emmêler [à force de se contourner] : soit un composé *kor-mi(s)g-ella. V. sous korveṅten et meski. — Conj.

Kos, s. m., cosse, vermine qui s’y loge. Empr. fr. Cf. klosen.

Kostez, s. m., côté (et kostézen, s. f., côte). Empr. fr. ancien *costéd qui reproduit normalement le bas-lat. *costātum.

Kouabr, s. m., variante de koabr. V. ce mot[343].

Koukoug, s. f., coucou. Onomatopée. Cf. 1 kok.

Kouer, s. m., paysan. Empr. fr. ancien coillier « cueilleur » au sens de « qui récolte ». — Conj., cf. pourtant cymr. gwaer, « lourdaud, rustique ».

Kouers (V.), adv., variante de gouers. V. ce mot.

Kouévr, s. m., cuivre. Empr. fr.

Kouéz, s. m., chute : abstrait de kouéza « tomber », mbr. coesaff, corn. codhe, cymr. cwyddo id. : soit un celt. *keidô « je tombe », i.-e. *kei-dhô amplifié de la rac. KEI « aller ». V. sous 1 kîz.

Kouéz, s. m., lessive : syncopé peut-être pour *gwelc’hes ou *golc’hez, avec g durci par l’aspiration. V. sous gwalc’hi.

Kouga, vb., variante de konvoka, et cf. 2 koaga.

Kougoul, s. m., capuchon. Empr. lat. cucullus.

Kouc’h, s. m., couverture de ruche (en cône), cf. cymr. cwch « canot, vase rond ». Empr. bas-lat. cocca, et cf. kochen.

Kouiltron (V.), s. m., goudron. Empr. fr. altéré[344].

Kouiû, s. f., tourte. Empr. fr. ancien et dialectal : cugneul « brioche », coignel, cuignet, cuignot, cuignole, « sorte de gâteau », tous dans God.

Kouldri, s. m., colombier, mbr. koulm-ti. V. ces mots [345].

1 Koulm, s. m., nœud, cymr. cwlm « lien », vir. colmm-ene « cordon » : soit une base *kolmbo-, sans affinité connue.

2 Koulm, s. f., colombe, corn. colom, cymr. colommen, vir. colomb, gael. colman, calaman, calman, etc. Empr. lat. columba.

1 Kouls, s. m., temps (aussi kours V.). Empr. lat. cursus.

2 Kouls, adv., autant : abrégé de kerkouls. V. ce mot.

Koulskoudé ( kouskoudé), adv., cependant : exactement « aussi bien après cela » [que sans cela]. V. sous 2 kouls et goudé.

Koumm, s. m., vague : variante de 1 komm[346].

Koun, kouṅ, s. m., mémoire, mbr. couff, corn. côf, cymr. cof, vir. euman (dér. cuimnech et gael. cuimhne), cf. lat. com-min-iscor « j’imagine » : composé de préf. *kom- (sous *ke-) et de rac. MEN « penser », sk. màn-as « esprit » et màn-ye « je pense », gr. μέν-ος (men-os) et μέ-μον-α (me-mon-a), lat. men-s et me-min-î, got. mun-an a penser », lit. menu « je me souviens » et -manaâ « je pense », vsl. mïnèti « penser ».

Kounnar, s. f., rage, cymr. cynddaredd « folie », vbr. cunnaret « rage » : soit donc un composé *koun-dar, dont le second terme est corn. dar « abattement » ou cymr. dar « tumulte ». — Étym. inc. pour ce terme. V. le premier sous kî.

Kouraḷ, s. m., fressure. Empr. fr. ancien couraille, dér. de cœur.

Kouricher, s. m., coiffe de deuil, mbr. coufforcher, où apparaît nettement l’altération de l’empr. fr. couvrechef, d’où aussi ag. kerchie/n fichu ».

Kourouḷ (V.), s. m., verrou. Empr. fr. ancien verrouil[347].

Kourrez, s. m., corroi : abstrait du vb. kourreza. Empr. bas-lat. *corredàre. d’où fr. conreer correier corroyer.

Kousk, kousked, s. m., sommeil (et kousket « dormir »), corn. cusc et cusc-e, cymr. cwsg et cysc-u. Empr. lat. quiesc-ere.

Kouskoudé, adv., variante de koulskoudé. V. ce mot.

Koust, s. m., dépense. Empr. fr. ancien coust.

Kouzoumen, s. f., sacrement de confirmation : abstrait du verbe correspondant kouzoum-enni. Empr. lat. consumm-àre[348].

Kôv, s. m., variante de kôf. V. ce mot.

Kôz, adj., vieux, corn. coth, gaul. Cottos n. pr. et ses dérivés (Alpes Cott-iennes) : ne se retrouve nulle part ailleurs[349].

Krab, s. m., crabe (d’où kraban « griffe » et krabisa « égratigner »). Empr. fr. ; cf. pourtant krâf pour les dérivés.

Krak, adj., court, corn. crak « bientôt », cymr. crach « petit », vir. croc id. : suppose une base celt. *kr-ako-, dont la rac. paraît être la même que celle de korr. V. ce mot.

Kraé, s. m., variante de graé. V. ce mot.

1 Krâf, s. m., prise : exactement « action d’agripper, de saisir [comme] avec des griffes », et conséquemment « de gratter » cf. kraoel, cymr. craf-u « gratter, racler », cf. gr. γράφ-ω (graph-ô), « je grave, j’écris », al. graben « creuser »[350] (lat. scab-ere « gratter », ag. to shaoe « raser », al. schaben « racler »), lett. kribinàtn ronger ). Rapprocher krapa et cf. krampinel.

2 Krâf, s. m., couture : abrégé de krâfnados. V. ces mots.

Krâg, s. m., grès, cymr. craig « rocher » : se rattache à la souche de karrek, s’il n’en est une variante très ancienne. Cf. aussi graé.

Krampinel, s. f., attrait, amorce : exactement « croc pour attirer ». Empr. fr. grappin, crampon, et cf. krapa et krâf.

Krampoez, s. m., crêpe, galette, cymr. cramm-wyth, c’est-à-dire *crammpoeth[351] « pâte cuite ». Le premier terme est un mot perdu *kramm y qui a dû désigner tout corps gras et pâteux, mais a passé dans l’usage à un sens péjoratif (cf. krémen) : il paraît identique au fr. crème et chrême et semble remonter de même au bas-lat. chrisma[352], empr. gr. χρῖσμα (chrisma) « oignement ». V. le second terme sous poaz.

1 Kran, s. m., entaille. Empr. fr. cran, et cf. kranel.

2 Kran, s. m., rouleau broyeur : variante probable de krenn.

Krank, s. m., crabe. Empr. fr. cancre (métathèse et cf. cymr. crange).

Kranel, s. m., créneau. Empr. fr., et cf. kran.

Kraoṅ, s. m., variante de kraouṅ. V. ce mot.

Kraost, s. m., pituite. Onomatopée. Cf. fr. cracher[353].

Kraou, s. m., étable, mbr. crou, cymr. craw, ir. crô, gael. cro id. : d’une base celt. *krāo- pour *krāpo- « toit » ; cf. visl. hrōf, ags. hrōf > ag. roof sans autre équivalent connu.

Kraouaden (V.), s. f., gratin. Empr.fr. bizarrement altéré.

Kraouen, s. f., ( Ai te d’aiguille, cymr. cra/, ir. crd, gael. cro [354] id. : soit donc peut-être le toit de l’aiguille », cf. kraou.

Kraouṅ, s. m., noix, rabr. knoenn, corn. cnyfan, cymr. cneuen, vir. cnu, ir. cno, gael. cnb id. : d’un celt. *kno-wo-, cf. ags. hnu-tu > ag. nut, visl. knot, al. nuss[355].

Krapa, vb., accrocher. Empr. fr. grappe, grappin, gripper, agrafer et autres de même souche ; cf. krâfet krampinel.

Kravaz, s. m., brancard. Empr. lat. grabàius > grabaitus.

Kravel, s. m., grattoir, sarcloir : dér. dekrâf. V. ce mot.

Kraz, adj., sec, aride, rôti, cymr. cras id. : d’un celt. *kraso-, dont la rac. est la même que celle de sk. çrâ-ya-ti « il cuit », çrà-tà et çp-tâ « cuit », gr. ϰερά-ννῡ-μι (kera-nnû-mi)[356] « je mêle », et cf. krin.

Kré, adj., variante usuelle de krénv. V. ce mot.

Kréac’h, s. m., tertre, mbr. knech (cf. kraoun), vbr. enoch, vir. enoec, ir. et gael. enoe id. : d’un celt. *knokko-, cf. visl. hnakke « nuque », ags. hnecca > ag. neck y al. nacken, sans autre équivalent.

Krédi, vb., croire, mbr. cridiff, corn. cresy, cymr. crédit, vir. cret-im « je crois » : soit un celt. *kred-dô « je place dans mon cœur », comme lat. crēdō et sk. çrad-dâdhdmi (= gr. -τίθημι (-tithêmi)) id. Cf. kreiz.

Kréfen, s. f., couture : dér. de 2 krâf. V. ce mot.

Krégi, vb., mordre, accrocher : dér. de kràk.

Krec’hen, s. f., colline : dér. de kréac’h.

Kreiz, s. m., milieu : étymologiquement « cœur », cymr. craidd, vir. cride, ir. croidhe, gael. cridhe, celt. *kridyo- pour *krdyo-, gr. ϰαρδ-ία ϰραδ-ίη, lat. cor (cord-is), lit. szird-i-s, cf. got. hairt-ô, ag. heart, al. herz. Pour le sens, cf. vsl. srêda et russe seredâ « milieu ».

Krémen, s. f., crasse : dér. de *kramm. V. sous krampoez.

Krén, s. m., tremblement : pour *krezn, dérivé d’une base celt. *kridtrembler » qu’on trouvera sous kridien[357].

Kréña, vb., se rouler, se vautrer : aussi krénia = *krenn-ia dér. de krenn « se mettre en boule ».

Krenn, adj., rond, vbr. cron, cymr. crwn, vir. cruind, gael. cruinn id. : soit un celt. *kr-undi-, formé comme le lat. rot-undu-s, sur une base signifiant « courbe », qu’on trouvera sous korveṅten.

Kréṅv, adj., fort, mbr. creff, corn. crif, cymr. craff id. : soit un celt. *krem-o-, cf. sk. krám-a « marche », krám-ati « il marche », vikramá « exploit » : sans autre équivalent. — Conj.

Kréoṅ, s. m., toison, mbr. kneau (cf. kraoun), corn. cnêu, cymr. cnaif, vir. cnae id. : d’un celt. *knaw-ī-, cf. gr. ϰνά-ω (kna-ô) « je gratte », ϰνάφ-αλο-ν (knaph-alo-n) « flocon », et br. krévia.

Krés, s. m., chemise, vêtement, cymr. crys, « ceinture, chemise », vir. criss et gael. crios « ceinture » : d’un celt. *krisso- qui parait avoir signifié « [vêtement] du milieu ». V. sous kreiz.

Kreski, vb., croître. Empr. lat. crēsc-ere > *crĕscere.

Kresteiz, s. m., midi, sud : altéré pour kreiz deiz[358]. V. ces mots.

Kresténen, s. f., variante de kristinen. V. ce mot.

Krét, s. m., caution : pour kréd, abstrait de krédi.

Kreûen, kreûṅ, kreunn, s. m., croûte du pain, corn. crevan, cymr. crawen id. : soit un celt. *kreuenno- pour *kreup-enno-, dont la base se retrouve en lettique et germanique[359].

Kreûzeul, s. m., lampe, mbr. creuseul. Emp. fr. ancien croissel[360].

Krévia, vb., tondre : dér. de la forme mbr. de kréoṅ.

Kréz, s. m., variante de krés. V. ce mot.

Krî, s. m., clameur. Empr. fr. cri (cymr. cri aussi, par l’ag. cry).

Krîb, s. f., peigne, vbr. crip, cymr. crip > crib id., mais vir. crich « limite » : d’un celt. *kriqā dont les conditions originaires sont inconnues[361].

Kribel, kriben, s. f., crête, huppe : dér. de krib[362].

Kribin, s. f., carde : dér. de krib.

Kridi, vb., variante de krédi. V. ce mot.

Kridien, s. f., frisson, cymr. crit > cryd, vir. et gael. crith id. : d’un celt. *krit-u-, ags. hritha et vhal. *hritto > ritto « fièvre » ; cf. en outre vbr. crihot « il brandit », gael. crath « secouer », lit. kratyti id., gr. ϰραδ-άω (krad-aô) « je brandis », etc. V. sous krén et skrija.

Krien, kriénen, s. m., gratin : dér. de kri[363].

Krîn : adj., sec, avare ; s. m., bois mort ; cymr. et vbr. crin, vir. crin, ir. crion et gael. crton, « décharné, petit » : soit un celt. */rrê-no-, qui équivaut au sk. çrâ-nâ, « cuit », d’où « épuisé par coction, desséché, flétri », etc. V. la rac. sous kraz.

Kriôa, vb., ronger, miner. Empr. fr. grigner (d’où grignoter).

Kriski, vb., variante de kreski. V. ce mot.

Kristen, s. m., chrétien. Empr. lat. christiânus.

Kristija, vb., hennir : peut-être « sacrer, jurer »en disant « sacristi ! », traduction plaisante du hennissement. Empr. fr.

Kristinen, s. f., peau qui se forme sur le lait qui bout : dér. d’une base *krûst-. Empr. lat. crusta « croûte » > *crasta.

1 Kriz, s. m., ride, froncis : abstrait du vb. mbr. crissaff > br. kriza, « retrousser, froncer ». Empr. lat. crissdre « se tortiller »[364].

2 Kriz, adj., cru, cruel, [fruit] vert. Empr. lat. cradus. Krôa, s. m., variante de grôa, et cf. graé.

Kroaz, s. f., croix, mbr. croes > croas, corn. crois > crows. Empr. lat. crux (nominatif). Cf. kroug.

Kroazel, s. f., les reins : dér. du précédent[365].

Krôk, krôg, s. m., croc, agrafe, prise. Empr. fr.

Krogen, s. f., coquille, anse (pl.krégin), corn. crogen, cymr. crogen et cragen (pl.cregyn) id. : soit une forme celt. *krok-enfi> sensiblement altérée par rapport à i.-e. Vcotikhâ que supposent sk. çaṅkh-á et gr. ϰόγχ-η (kogch-ê)

Kroc’hen, s. m., peau, cuir, corn. crohen, cymr. croen, vir. croccnn, ir. croiceann, gael. craicionn id. : d’un celt. *krok-kenno-, « dos, peau du dos, peau », dont le premier terme se retrouve dans visl. hrygg-r, ag. ridge et al. rûcken « dos », cf. sk. krúñc-ati « il se courbe » (?). V. le second terme sous kenn.

Kroc’henen, s. f., membrane : dér. du précédent.

Kropa, vb., engourdir, s’engourdir. Empr. fr. cropir > croupir.

Kros, s. m., tête d’épingle. Empr. fr. gros (bout). — Conj.

Krouadur, s. m., créature, enfant, corn. croadur, cymr. creadur. Empr. lat. creatara (pour le genre, cf. kaladur, kéladur, etc.).

Krouer, s. m., crible, mbr. croezr, corn. croider, vbr. cruitr y ir. et gael. criathar, celt. *krei-tro- « instrument à cribler », cf. ags. hridder > ag. riddle, al. reiter, lat. crï-bru-m id. : tous dér. identiques et parfaitement réguliers de la rac qu’on trouvera sous kars.

Kroug, s. m., gibet, corn. et cymr. crog. Empr. lat. cruc-em[366].

Krouḷ, s. m., variante syncopée de kourouḷ. V. ce mot.

Kroumm, adj., courbe, cymr. crwm, vbr. crum, ir. cromb. Empr. ags. très ancien crumb, cf. al. krumm « de travers ».

Kroummel, s. f., anse de vase : dér. du précédent.

Krouzel, s. f., croupe, cime : variante probable de kroazel.

Krôz, s. m., murmure, querelle. Onomatopée probable, comme sûrement dans krôsa « croasser », cf. fr. croasser, br. klôc’ha, etc.[367]

Krubuḷ, s. f., estomac, jabot, cymr. cromil pour crombil. Paraît dér. d’empr. ags. cropp> ag. crop, cf. al. krop/a jabot ».

Krûk, krûg, s. f., petit scorpion, cf. cymr. crugo « tourmenter » : d’une base celt. *krouk-, étroitement alliée à la base *krok- qui a donné bas-lat. *croc-cu-m > fr. croc. Cf. krôk et krègi.

Krugel, s. f., monceau, butte, vbr. et corn. crue, cymr. crùg, vir. cruach, ir. et gael. cruach id. : dér. d’un celt. *krou-ka 9 visl. hrû-ga. cf. visl. hrauk-r « tas », ags. hrêac > ag. rick « meule » [de foin] ; la rac. à nu dans lit. krad-ti « entasser », kruv à « tas ».

Kuden, s. f., écheveau, cymr. cadyn, « boucle de cheveux, flocon », vbr. cutinnioupl. « articulations ». Empr. lat. très altéré condylus, lui-même empr. gr. ϰόνδυλος (kondulos), « nœud d’articulation, bourrelet ».

Kudon, s. f., ramier, cf. cymr. cuddon id. : paraît se rattacher à la même souche obscure que kuden-nek « sournois » = mbr. cuden-nec « farouche ».[368] V. sous argud, et pourtant tenir compte du nom de l’oiseau en vir. qui est ciad-colum « colombe de forêt ».[369]

Kudou, s. m. pl., basses caresses, flatteries. — Étym. inc.[370]

Kudurun, s. f., tonnerre : semble un composé ielarann avec préfixe (*keoi*gw-) t mais influencé par 1 kurun. V. ces mots.

Kuohen, s. f., parcelle, touffe : variante possible de koc’hen.[371]

Kuit, adj., quitte, libre. Empr. fr. ancien.[372]

Kujen (T.), s. m., petit-lait. Cf. kaouled et keùlè (?).

Kûḷ, adj., potelé, grassouillet : soit un celt. *fcoul-yo-> qui aurait le même sens qu’un adj. lat. *calius. V. sous kîl. — Conj.

Kûn, adj., doux, affable, mbr. cuff, cymr. cura > eu, vir. càim > coem, ir. et gael. caomh id. : soit un celt. */<roimo-, cf. gr. ϰοι-μά-ω (koi-ma-ô) « faire dormir »[373], état fléchi de rac. KEI « être couché » (sk. çé-te = gr. ϰεῖ-ται (kei-tai) « il gît »), exactement reproduit par got. háim-s « demeure », ags. hām ag. home, al. heim[374].

Kunia, vb., gambader : semble dér. de la souche de . V. ce mot.

Kunuda, vb., caqueter, se plaindre : exactement « crier ensemble », préf. *ke- et iuda (udein). V. ces mots et keûnujen.

Kunuc’ha, vb., gémir, cymr. et ir. uch « soupir » (cf. got. auh-jôn « bruire », ag. owl « hibou », etc.), précédé du préf. *ke-.

1 Kurun, s. f., tonnerre. Cf. gr. ϰεραυνός (keraunos) « foudre ». — Étym. inc.

2 Kurun, s. f., couronne. Empr. lat. corôna.

Kusiadel, s. f., cachette : dér. de kuz. V. ce mot.

Kustum, s. m., usage. Empr. fr. ancien coustume.

Kutuḷa, vb., cueillir, mbr. cuntuill, corn. cuntell « réunir » et cuntellet

« réunion », cymr. cynnull id., vbr. contulet « réunion » : tous dér. d’une base celt. *kont-oul- « beaucoup ensemble ». V. le premier terme sous ket- et gant, le second sous lies [375].

Kûz, s. m., cachette, corn. cudhe « cacher », cymr. cùdd « dissimulation » et cuddio « cacher » : soit un celt. *koud-o-, dér. de rao. KHEUDH ou KUDH, sk. kuh-î « brouillard » (?) et kdh-aka « trompeur », gr. ϰεύθ-ω (keuth-ô) « je cache », lat. cus-tôs « gardien », ags. hgd-an > ag. to hide, al. hutte « cabane » ; cf. encore zd khaodh-a « casque »( ?).

Kuzul, s. m., conseil, cymr. cusyl, vbr. cusil. Empr. lat. consilium.


D

1 Da, prép., à, pour, sur le point de, corn. dhe, cf. les préfixes verbaux cymr. du- et dy-, ir. to-, do- et du-, gael. do-, br. *da-, etc. : d’un préf. celt. *to- devenu *do- en position proclitique, et dont l’unique correspondant possible est got. du- [376].

2 Da, indice du subjonctif : le même que *da- infra.

3 Da, ton. V. sous (initiale proclitique adoucie).

, s. m., joie, corn. et cymr. da « bon », vir. dag t gaul. *dagos dans Dago-vassos n. pr. « Bon-varlet » et autres : soit un celt. *dag-o- « bon », d’une rac. DÊG (réd. DÀG), « toucher, palper, estimer », cf. gr. δάϰ-τυλο-ς (dak-tulo-s) « doigt », lat. dig-itu-s, got. tëk-an « toucher », visl. tak-a et ag. to take « prendre », visl. toek-r « convenable » ; joindre gr. δέϰ-εσθαι (dek-esthai) δέχεσθαι (dechesthai) « accepter ».

*Da-, préf. verbal de direction, qui sert d’indice de subjonctif, entre dans la composition des préfixes dam-, dar-, das-, etc., et forme le premier terme d’un grand nombre de verbes anciens, mais sans plus créer de composition nouvelle. V. sous / da.

Daé, s. m., défi : préf. *da- et hék. V. ces mots. — Conj. Dael, s. f., dispute, mbr. *dazl> cymr. datl > dadl, « assemblée, discours », vbr. pl. dadl-ou id., vir. dàl et gael. dàil id. [377] : soit un celt. *da-tlà, équivalent à ce que serait gr. *θέ-τλη (*the-tlê), « institution », dér. de la rac. DHÊ de τί-θη-μι (ti-thê-mi)[378]. Cf. krédi.

Daélaoui, vb., variante de daéraoui, dér. de daérou.

Daéré, s. m., marée basse, mbr. dazrè id. : soit une expression telle que fr. « la ramenée ». V. sous das- et rén.

Daérou, s. m. pl., larmes, mbr. dazrou, corn. dagr, cymr. daigr, vbr. daer-lon « plein de larmes », vir. dér, ir. déar et deôr, gael. deuret diar id., et vir. daer « larmes »[379] : d’un celt. *dakru, gr. δάϰρυ (dakru), lat. dacruma > lacruma, got. tagr (ag. tear, al. zähre, etc.).

Daez, s. m., degré. Empr. fr. ancien dais, « table, estrade ».

Daf, s. m., variante de deuf. V. ce mot.

Daffarer, s. m., aide-maçon : dér. de daffari « apporter des matériaux », pour *dad-pari > *dap-pari > daffari (préf. *da- et *ad-)[380]. Cf. darbarer.

Dag, s. m., poignard. Empr. fr. dague.

Daik, s. m., caresse : dimin. de dâ. V. ce mot.

Dalé, s. m., retard, délai : abstrait de daléa « tarder ». Empr. fr. ancien délaier, « retarder, allonger », du lat. dïlatàre.

Dalc’h, s. m., tenue, maintien, possession, corn. dalhen-ne et cymr. daly > dal id. : abstrait du type verbal qui est en breton delc’her, variante par conséquent fort ancienne de derc’hel. V. ces mots.

Dalif, adj., posthume : soit « tardif », dér. de dalé. — Conj.[381]

Dall, adj., aveugle, corn. dal, cymç, vir., ir. et gael. dall id. : soit un celt. *dal-no-, de rac. DHwEL, « troubler, aveugler », gr. θολ-ερό-ς (thol-ero-s) ; « trouble », got. dwal-s « sot » (cf. ag. dall « obtus »), etc.[382]

Dalout, vb., tenir, prendre : pour *dalc’hout, dér. de dalc’h.

Dam-, préf., presque, à demi : exactement « environnant dans la direction de », soit celt. *to-ambi-. V. sous *da- et 1 *am-.

Damaṅt, s. m., souci, compassion : abstrait d’un vb. empr. lat. (se) dëmentàre « perdre l’esprit » [à force de soucis], — Conj. [383]

Dambrézein (V.), vb., divulguer, contrefaire. — Étym. inc.[384]

Damouchein (V.), vb., froisser, chiffonner, cf. mbr. dameuhein « refléter »[385] cymr. gwth « poussée » et ym-wth « poussée mutuelle » : soit donc une formation signifiant « pousser légèrement », dont le premier terme est dam- (en cymr. ym- = *ambi- tout court) et le second une racine inconnue (gr. ὠθέω « je pousse » ?). — Conj. Ern., très douteuse.

Daṅ, s. m., variante de daf = deuf. V. ces mots.

Danévella, vb., réciter, raconter : variante de dasrévella[386], qui au surplus s’est restreint à un autre sens.

Daṅs, s. m., danse, bal. Empr. fr. danse.

Daṅson, s. m., fracas de porte, mbr. daczon « écho », dazsonaff et dasonein (V.) « résonner ». Empr. fr. son > sonner refait au moyen d’un préf. breton, avec une nasalisation imitée peut-être de daṅs.

Daṅt, s. m., dent, corn. dans, cymr. dant, vir. dét, etc. : soit un celt. *dant- < *dnt-, dont les équivalents exacts sont lat. dēns et got. tunth-u-s, auxquels il faut joindre subsidiairement sk. dânt-, gr. ὀδούς, ags. *tonth > iôth > ag. tooth, al. zand > zahn, etc.

Daṅten, s. f., pierre d’attente : exactement « dent » (disposée en saillie), mais avec jeu de mots probable sur le nom français.

Daṅvad, s. m., bête ovine (fm. daṅvadez, pl. deṅved), corn. dauat > davas, cymr. dafad, correspondant à un celt. *dama-to-, « apprivoisé,

doux », par suite « mouton », lequel est identique au ppe gr. δαματός (damatos), cf. lat. domitus. V. la rac. sous don.

Daṅvez, s. m., matière, moyen, mbr. daffnez, cymr. defnydd, vir. damnae id. : soit un celt. *dam-nyo-, de rac. DEMÀ « bâtir », dont les nombreux dérivés sont sk. dam-à « maison », gr. δέμ-ω (dem-ô) « je bâtis » et δόμ-ο-ς (dom-o-s) « maison », lat. dom-u-s, vsl. dom-û, got. tirn-r-jan « charpenter », ag. timber « bois de charpente », al. zimmer « chambre ».

Daou m., diou f.[387], deux, corn. dou (dia), cymr. dau (dwy) t vbr. don (dui), vir. dâ(di), etc. ; cf. sk. dcau> gr. δύω (duô) δύο (duo), lat. duo, got. twái (ag. two, al. zwei), lit. du, vsl. dŭva, etc., etc.

Daougan, s. m., mari trompé : exactement « deux chants, deux notes », euphémisme pour désigner le coucou[388]. V. sons daou et / kân.

Daouc’hement, adj., double : exactement « deux autant » (kémeni).

Daoulina, vb., s’agenouiller. V. sous daou et glîn.

Daoust (interrogation indirecte), à savoir[389] : exactement « à toi de savoir » ; le premier terme est 3 da le second est un infinitif (supin) i.-e. *widtu-m, rac. WID. V. sous ac’houéz etgouzout.

Dar, s. f., dalle, évier. Empr. fr. dalle altéré sous l’influence de darn.

Dar-, préf. verbal : composé des préfixes *da- et ar-. Cf. plusieurs des mots suivants.

Darbarer, s. m., aide-maçon : abstrait de darbari, cymr. darparuu préparer ». Empr. lat. parâre précédé du préf. dar-. V. ce motet cf. daffarer.

Darbôd, s. m., tesson : pour darn-pôd. V. ces mots.

Darbout, vb., faillir, être sur le point de, cf. cymr. darbod « préparer » : préf. dar- et bout. V. ce mot et cf. daroézout.

1 Daré, adj., variante de darev. V. ce mot.

2 Daré, s. m., variante de daéré. V. ce mot.

Dared, s. m., javelot. Empr. fr. dard (dard-er). Cf. darz.

Daréden, s. f., éclair de chaleur : dér. du précédent[390].

Daremprédi, vb., fréquenter, visiter, cymr. darymred « courir de côté et d’autre » : préf. dar-, 1 am-, et 1 réd. V. ces mots.

Darev, adj., prêt, en danger de, mûr, cuit : pour dar-eo, 3e pers. du sg. du présent du vb. darbout. V. ce mot.

Darévella, vb., variante de dasrévella, et cf. danévella.

Darévi, vb., préparer, mûrir, cuire : dér. de dareo.

Dargreiz, s. m., ceinture, taille : exactement une locution « pour le milieu », 1 da, article ar et kreiz. V. ces mots.

Dargud, s. m., le même que ar-gud, mais avec préf. dar-.

Darc’haout, vb., frapper : peut procéder d’une formation celt. *lo-are-gab-, soit deux préfixes (cf. dar-) précédant une racine qui apparaît en irlandais et en germanique, mais avec un sens tout différent, « donner, prendre ».

Darn, s. f., pièce, fragment, corn. et cymr. darn[391], celt. *dar-nà ppe passé d’une rac. DERÄ, « fendre, déchirer », sk. dir-nà « fendu » : sk. dàr-si « tu brises », gr. δέρ-ω (der-ô) « j’écorche », lit. dir-ti « écorcher », vsl. der-ci « je déchire », got. dis-tair-an « déchirer », ag. to tear, al. zerr-en et ver-zehr-en « dévorer », etc. Cf. aussi dourn.

Darnija, vb., voler bas (près). V. sous dar- et nich.

Darvézout, vb., advenir. V. sous dar- et béza, et cf. darbout.

Darvoéden, s. f., dartre, mbr. daroueden, cymr. tarwyden > taroden id. : soit un celt. *derdw-eita, qui se rattache à la même souche de réduplication que lat. *der-dvù-ôsu-s > derbiôsus « teigneux », sk. dar-dû- > dadru, ags. teter, vhal. zittar-oh, lit. dedercinè « affection cutanée ».

Darvoud, s. m., accident, variante de darbout, et cf. darvézout.

Darz, s. m., dard (poisson). Empr. fr. ancien, et cf. dared.

Das-, préf. itératif[392] : préf. 1 da- et as-. V. ces mots.

Daskiria, vb., ruminer, rabr. dazquilyat id. : préf. das-, et cf. cymr. ci/, vir. cir, gael. cïr (dans l’île de Man keeil) « la bouchée que remâche un animal qui rumine ». — Étym. inc.

Daskori, vb., rendre, vomir, cf. les composés cymr. ad-gori « rendre », vir. ath-chuir-im « je rapporte », et le simple vir. cuir im « je place » : soit donc une base celt. *to-at-kor- (vir. taidchur « retour ») ; rac. inconnue par ailleurs ; le double préf. sous dus-,

Daskréna, vb., trembloter, chevroter. V. sous das- et krën.

Daspréna, vb., racheter, délivrer. V. sous das- et préna.

Daspuñ, s. m., amas, cymr. pwng « groupe », pyngu « grouper »[393].

Dasrévella, vb. : raconter ; parler tous ensemble confusément. Dans le premier sens (éteint, cf. danévella et dambrézein), la base est *to-at-rim-, « compter », d’où « conter », cf. cymr. dyrifo « énumérer », vir. torimu « j’énuraère », etc. V. sous rumm. Dans le second sens, la base est *to-atr-hécel-, c’est-à-dire que le premier double préf. dasest encore suivi du préf. ra y et le sens est « d’ensemble réitéré ». V. tous ces mots[394].

Dastaz, tout doux (terme de charretier). Le préf. sous *da-. La rac. est STÂ (cf. saô), et conséquemment la seconde partie du mot équivaut au lat. status, « station, arrêt ».

Dastum, s. m., amas : soit un celt. *toumb-o « tertre », ir. tomm, gr. τύμϐος (tumbos), cf. lat. tum-ulu-s[395]. Préf. das-.

Davad, s. m., variante de danvad. V. ce mot.

Davéein (V.), vb., tarder : comme qui dirait « tâtonner », préf. *da et méein (V.) « pétrir ». Dér. de l’empr. fr. maie « pétrin ».

Daz-, préf., variante de das-.

Dazorc’hi, vb., revenir à la vie, ranimer, rallumer, mbr. daesorch, corn. dasserchy id. : préf. dazet empr. lat. surgere[396].

, s. m., variante de deiz (hors de Léon).

*Dé-, particule, variante occasionnelle de *da-[397].

Déac’h, adv., hier, cymr. y ddoe, vir. in-dhé 9 v. ané, gael. an dé ou dé id. : d’un celt. *ges-i, sk. hyàs, gr. χθές (chthes) lat. her-ï et adj. hes-ternus, got. gis-tra-(dagùt), ag. yesterday, al. gestern, etc., rac. i.-e. GHdhES[398].

Déaṅ, s. m., doyen. Empr. fr. ancien deiien (cf. ag. dean).

Déaz, s. m., dais, corniche de cheminée, mbr. daes. Empr. fr. dais, et cf. le sens actuel de daez.

Debron, s. m., démangeaison, mbr. debruan « prurit » : abstrait du radical br. debr-, qui est aussi celui de dibri. V. ce mot.

Dék, dég, dix, corn. et cymr. dec > deg, vir. deich (n-)[399], etc. : d’un celt. *dekn < i.-e. *dékm, sk. dâça, gr. δέϰα (deka), lat. decem, got. talhun (ag. ten, al. zehn), etc., etc.

Déhou, adj., droit (opposé à « gauche »), corn. dyghow > dyow, cymr. dehau et deheu id. : d’un celt. *deks-owo- [400] (vir. dess < *deks-o-), dér. de la rac. DEKS, comme sk. daks-ina, gr. δεξ-ιό-ς (dex-io-s), lat. dex-ter, lit. desziné, vsl. desinu, got. taihs-wa, etc.

Dec’h, adv., variante de déac’h (hors de Léon).

Deiz, s. m., jour, corn. det, cymr. dydd id. : d’un celt. *diyes-, vir. et ir. die et rfia, gael. di- (initiale des noms des jours de la semaine) ; dér. de la rac. i.-e. DIw « briller », sk. dyaû-s, « ciel, jour », gr. Ζεύς (Zeus) ; (dieu du ciel), lat. diès, etc. Cf. Doué.

Déjandein, déjanein (V.), vb., railler. Empr. fr. ancien déchanter, « chanter en déchant, chanter dans une autre partie le même chant que qqun », d’où « contrefaire ». — Conj.

Délez, s. f., vergue, mbr. delé, vbr. pl. deleiou, corn. dele, vir., ir. et gael. deil « verge » : soit originairement « jeune branche » (métaphore), dér. du même radical que délien[401].

Delc'her, vb., tenir. V. sous dalc’h et derc’hel.

Délien, s. f., feuille (pl. déliou), corn. delen, cymr. dalenet deilen, ir. et gael. duille, gaul. -dula dans le composé πεμπε-δουλα (pempe-doula) « la quintefeuille » : soit donc un celt. *dulld, dér. d’une rac. DHwEL, cf. gr. θύλλα· ϰλάδους ἢ φύλλα (thulla ; kladous ê pulla) Hesych. « feuilles », θάλος (thalos) ; et θάλλος (thallos) ; « jeune rameau », θάλλειν (thallein) « verdoyer », sans autre équivalent que l’arménien dal-ar « vert ».

Dellézout, vb., mériter, mbr. delezaff id. = cymr. dyr-llyddu, et dellit = cymr. dyr-ilid « mérite » : se ramènent respectivement à *do-ftli-yoot *do-sli-tu-, c’est-à-dire à deux dér., précédés de préf. (V. sous *da-), d’une rac. celt. SLÎ, vir. dosli « il mérite », à laquelle on ne connaît point d’équivalent en dehors du celtique. — Loth.

Delt, adj., humide, ir. et gael. dealt « rosée » : soit un celt. *del-to-, qui n’a pas d’autre représentant, même en brittonique[402].

Dem-, particule, variante de dam-. V. ce mot.

Demm, s. m., daim. Empr. bas-lat. damum < lat. dama, ou fr. daim.

Démoraṅt, s. m., reste, surplus. Empr. fr. ancien demourant.

Dén, s. m. f., homme (pl. tùd s. v.), corn. den, cymr. dyn, vir., ir. et gael. duine id. : d’un celt. *dun-yo- « mortel », dér. de l’état réduit de la pl. DHwENÄ (sk. á-dhvan-ï-t, « il se voila, il disparut » ?), dont les seuls représentants sûrs se trouvent en grec, soit θάνα-το-ς (thana-to-s) « mort », θνη-τό-ς (thnê-to-s) « mortel », θνῄσϰειν (thnêskein) « mourir ».

Déna, vb., téter, vir. dinim « je tète » : soit un vb. celt. *de-n-ô, rac. DHÊi, sk. dhây-a-ti « il tète », dhè-nû « vache qui allaite », gr. θή-λη (thê-lê) « mamelle », θῆ-λυ-ς (thê-lu-s) « femelle », lat. fē-lāre « sucer », fē-mina (« l’allaitante », ppe. présent moyen), fî-liu-s (originairement « nourrisson »), got. daddjan « allaiter », etc. Cf. 1 téz.

Deṅta, vb., denteler : dér. de daṅt. V. ce mot (pl. deṅt).

Denvéza, vb., contrefaire : paraît altéré de difrèza[403].

Deṅviad, s. m., glouton : soit den-viad « homme de nourriture », le second terme étant l'empr. fr. ancien viande[404].

Déok, déog, s. m., dîme, mbr. deaoc, avec métathèse pour *dékao. Empr. lat. barbare *decavum « dizième ». — Conj.[405].

Déol, adj., pieux. Empr. fr. altéré dévot.

Déou, adj., variante de dèhou. V. ce mot.

Déouiein (V.), vb., dépêcher, hâter : dér. de déou (diriger).

Déporda, déporta, vb., attendre, espérer. Empr. fr. ancien (se) déporter, « se récuser, se réserver », d’où « attendre ».

Déraoui, vb., commencer : dér. de dérou. V. ce mot.

Déré, déréad, adj., bienséant : exactement « [bien] amené, opportun », abstrait d’un vb. mbr. deren (dere « amène » = cymr. dyre « viens »), composé de *- et rén. V. ces deux mots.

Dérez, s. m., degré, marche, mbr. degrez. Empr. fr., et cf. dergé.

Derf, s. m., variante de dérô. V. ce mot.

Dergé, s. m., variante de dérez. Empr. fr. avec métathèse.

Dergwéner, s. m. (= deiz-gwéner), variante de digwéner.

Derc'h, s. m., la partie la plus dure du bois : se rattache au même radical que darc’haout ou derc’hel. V. ces deux mots.

Derc’hel, vb., tenir, arrêter : dér. d’un celt. *derg-e/o- « ferme », d’une rac. DERGH, sk. dfh-ya-ti et dfrnh-a-ti « il affermit », drdhà « solide », zd darez-ayeiti « il attache », lit. dirz-a-s « courroie », gr. δράσσομαι (drassomai) « je saisis », ags. targe « bouclier » (d’où fr. ancien targe), etc. Cf. delc’her.

Derc'heṅt, s. m., la veille, mbr. des-quent id. : équivaut à ce que serait aujourd’hui *deiz-kent. V. ces deux mots.

Dérô, s. m., chêne (aussi derv et derf), cymr. derw-en, cf. corn. dar t vir. dair (gén. dar-ach), gael. darach id. : soit un radical celt. *tfer(œ)-, i.-e. *deru- 9 *doru- f *dru-, sk. dâru « bois », gr. δόρυ (doru), « tige, lance, », et δρῦ-ς (dru-s) « chêne », got. triu « arbre », ags. trëo > ag. tree, etc.

Dérou, s. m., début, mbr. dezrou, cymr. dechreu. — Étym. inc.

Dervez, s. m., journée (aussi deüéh V.), pour *deiz-vez =corn. deth-wyth = cymr. dydd-waith « en un certain jour » : soit un celt. *diyes-wekto-, « le charriage d’un jour », ou plus simplement « la fois d’un jour », dont on trouvera le premier terme sous deiz et le second sous gwéach. — Loth.

Désadorn, s. m., variante de disadorn, et cf. dergwéner.

Deski, vb. (d’où deskadurez « instruction »), variante de diski.

Despal, s. m., hâte : sens provenu de celui de « détresse », à en juger par mbr. dyspayllet « [provision] épuisée ». Empr. lat. despoliâtus (?).

Deu (V.), variante de daou. V. ce mot.

Deuf, s. m., gendre, mbr. deuff, corn. dof, cymr. dauu > daw id., vbr. dauu, vir. dâm, ir. dâmh et gael. dàimh « relation de famille » : d’un celt. *dàm-o-, qui rappelle, d’une part, gr. δᾶμος (damos) > δῆμος (dêmos), « clan, tribu, peuple », et, de l’autre, δάμ-αρ (dam-ar) « épouse ». Cf. deuṅ.

Deûi, vb., autre infinitif du vb. doṅt. V. ce mot.

Deûn (V.), s. m., fond : variante dialectale de doun. V. ce mot.

Deuṅ, s. m., variante de deuf et daṅ. V. ces mots.

Deurvézout, deurvout, vb., daigner, cf. cymr. dawr « s’intéresser à » : soit donc un radical celt. *dâro- « égard ». — Étym. inc. Cf. pourtant sk. dr-iyà-te « il considère », à-dar-a « égard », à peu près isolé.

Deûst (V.), adv., variante de daoust. V. ce mot.

Dévez, s. m., variante de dervez, et cf. .

Dévi, vb., brûler, se consumer, mbr. deuff, cymr. deijxo « brûler » : soit une rac. celt. DEB, identique à la rac. i-e. DIIEGH, « briller, brûler », sk. dàh-a-ti « il brûle » et ni-dàgh-à « chaleur », gr. τέφ-ρα (teph-ra) « cendre », got. dags « *dhogh-o-) « jour », ag. day et al. tag id., lit. dèg-ti brûler » et dagà « temps de la moisson > moisson », etc.

Déviad, s. m., variante de deṅviad (nasalisation disparue).

1 Déz, s. m., variante de deiz. V. ce mot.

2 Déz, s. m., variante de déaz. V. ce mot.

, particule, là, cf. ir. -d- (pronom démonstratif infixe), zd. accus, dim « lui » et di$ « eux », gr. -δε (-de) (dans ὅ-δε (ho-de) etc.), lat. -dem et -dam (dans ïdem, quidam, etc.) : d’un celt. *dë, dont le représentant le plus exact au point de vue de la forme est la particule gr. δὴ (), « précisément ».

1 Di-, préfixe inversif ou privatif, dont le sens est identique à celui du fr. dé- (dans dé-faire, dé-lier, etc.), corn. tfi-, cymr. di- f ir. di-, celt. *rfë-, préposition lat. de « de haut en bas > en sens inverso »[406].

2 *Di-, préf., variante occasionnelle de *dë- < *da-[407].

Diadavi, vb., perdre haleine : le second terme est dér. d’un celt. *ai-amohaleine » ; cf. gr. ἀτμός (atmos), « vapeur, exhalaison », al. atem et odem « haleine », perdu partout ailleurs. V. sous / di-.

Diageṅt, adv., auparavant : préf. 2 *di-, a-, et keṅt.

Diana, dianaṅ, adv., au moins : prononciation rapide pour *di-vihanaṅ (aussi da viana), superl. de bihan.

Diaṅk, adj., égaré : exactement « échappé, détaché, décroché ». V. sous 1 di- et aṅkoê. — Conj.

Dianéôst, s. m., automne : exactement « à la suite de l’été ». V. sous 1 di- ou 2 *di-, *an- (2o) et éôst.

Diaṅtek, adj., innocent : préf. 1 di-, et *aṅtek « tache », abstrait d’un ppe *antekel. Kmpr. fr. (normand) *entaqué « entaché ». Cf. tech.

Diaṅvéaz, s. m. (préf. *di- et *an-). V. sous diavéaz.

Diaoul, s. m., diable. Empr. bas-lat. diabolum > diavolo.

Diaraogen, s. f., devantier, tablier : dér. de diaraok s. m. « le devant ». V. sous 2 *di- et araok, et cf. tavancher.

Diarbenna, vb., rencontrer, affronter, obvier à : *di-, ar-, et penn, et cf. mbr. arbenn, « rencontre, aventure ».

Diaskréña, vb., demeurer renversé : vb. kréna, précédé du préf. itératif et de l’indifférent *di-, soit donc « continuer à se vautrer ».

Diavéaz, s. m., le dehors (d’où diavésiâd « étranger ») : préf. 2 *di-, a-, et méat. V. ces mots et cf. dianvéaz.

Diaz, s. m., le bas : abstrait par apocope de diazez, « assise, fondation », et celui-ci dedi-azéza « asseoir » (préf. *di-).

Dibab, s. m., élection, tri, choix : originairement « le fait d’élire pape », ne fût-ce que comme abstrait d’une locution telle que dilenn da bab, etc. ; puis confondu par quasi-homonymie avec mbr. dibarz, « trier, choisir », aujourd’hui disparu [408]. — Conj.

Dibalva, vb., desserrer les mains. V. sous 1 di- et palf[409].

Dibenn-éost, s. m., automne : exactement « fin de l’été », mbr. diben et cymr. dyben « fin » ; préf. 2 *di- et penn, comme fr. a-cheo-er « terminer ». Cf. dianéôst.

Diboufa, vb. : débusquer, chasser ; débûcher, s’esquiver : exactement « faire sortir du coin » ou « tourner le coin », pour di-ouf-a.

Dibr, s. m., selle, cymr. dibr, mbr. dipr, vbr. diprou pl. « harnachement » : exactement « accessoires, ce qu’on adapte », préf. 2 *di- devant le radical brittonique *per- « faire », corn. per-y « tu feras », cymr. par « fais », etc. La rac. i.-e. est QER : sic. kar-ó-ti « il fait », kár-ma « action », gr. ϰρα-αίνω (kra-ainô) « j’opère », lat. cre-àre, lit. kur-iù « je construis », etc., etc.

Dibri, vb., manger, mbr. dibriff, vbr. •diprim « nourriture » : préf. 2 *rft- (*de-) devant un radical brittonique *’prim, ir. ®crim dans crim-ôg « morceau », gael. criom-ag et criorn id., soit donc un radical celt. *qrim[410] ou *qnim, vir. cnâra « ronger » et gael. cnàmh « mâcher », gr. ϰνάω (knaô) « gratter » et ϰνώδων (knôdôn) « dent », lit. kánd-u « je mords », sk. khád-a-li « il mâche ». — Douteux pour ir. crimog, qui a m dur.

Dibuna, vb., dévider. Empr. bas-lat. dëpàndre, de panus « fil du tisserand » ; mais contaminé par un composé de di- etpuno (C.) « pelotonner », lequel peut se rattacher au radical de daspun[411].

Didân, adv., prép., variante de dindân (préf. *di-).

Diduel, s. f., divertissement. Empr. fr. déduit « plaisir », surchargé d’un suff. secondaire breton[412]. Cf. dudi (et didil C).

Dîek, adj. (et dér. diégiu), paresseux, oisif : exactement « émoussé », cf. ek « pointe » ; ou bien « lent », corn. dioc y cymr. diog 9 vbr. diauc f j>rèL 1 di-, et sk. àç-u, gr. ὠϰ-ύ-ς (ôk-u-s) « rapide », lat. àc-er « fougueux », ôc-ius « plus vite », etc.

Diel, s. m., titre, charte. Empr. fr. altéré title[413]. Cf. teùl.

Diélc’ha, vb., perdre haleine, mbr. dihelchat : exactement w perdre la poursuite, s’arrêter de chasser ». V. sous émolc’h.

Dîénez, s. f., indigence (aussi dianec’h V.), mbr, dieznes « misère », diannéss (V.) id. et diaûnes (T.) « regret » : soit donc un mot auquel correspondrait un cymr. *di-adnes « absence de secours », cymr. adnes « secours » perdu en breton ; préf. *ad- et nés. V. ces mots.

Dienn, s. m., crème (aussi dihen V.), corn. dehen id. : soit « pâte », dér. lointain de la rac. DHIGH, « pétrir, façonner, enduire », etc., sk. à-dikan « ils enduisirent », gr. ὠϰ- ύ-ς (ôk-u-s) « je touche » et τεῖχ-ος (teich-os) « muraille », lat. fing-ô, Jig-ûra, ef-fig-iès, etc., ags. dùh > ag. dougk, et al. teig « pâte », etc. — Conj.

Dieskern, adj., variante de di-askourn, et cf. askourn.

Diez, adj., difficile : 1 di- et aez (éaz). V. ces mots.

Diéza, vb., s’évaporer : 1 di- et aézen. V. ces mots.

Difenn, s. m., défense, interdiction : abstrait de difenni y « défendre, interdire » (ce dernier sens empr. fr.). Empr. lat. dêfendere.

Difézuz, adj., invincible, impossible. V. sous 1 di- etfaez.

Difloskein (V.), vb., éclater en morceaux. Empr. fr. ancien fruschier > froissier « briser », avec r > / et préf. 2 *di-. — Conj.

1 Diforc’h, s. m., avortement : exactement « défourchement, violent écartement des jambes », euphémisme grossier. V. sous forc’h.

2 Diforc’h, adj., difforme, mbr. difurm. Empr. fr. difforme, contaminé du précédent au sens d’ « avorton ».

Difourka, vb., débusquer, cf. diboufa. Empr. fr. ancien fourc « bifurcation » [d’un bois, d’un chemin, etc.], précédé du préf. 1 di-.

Difraé, s. m., hâte, promptitude : abstrait de difraéa > difréa, « délivrer, débarrasser, hâter ». Empr. fr. défrayer « tirer de peine ».

Difréta, vb., étirer, mbr. diffraetaff « harceler » : parait contenir le même radical que fr. frét-iller, d’origine inconnue.

Difréza, vb., contrefaire : peut-être originairement « divulguer », cf. denoéza et dambrézein. V. sous di- et fraez > fréaz.

Difroṅk, s. m., sanglot : abstrait du vb. mbr. difroneqa « s’ébrouer ». Empr. fr. ancien fronequier fronchier « ronfler ».

Digabal, adj., sans défaut. Empr. fr. cabale « médisance »[414].

Digarez, s. m., excuse, prétexte : exactement « ce qui supprime le blâme », préf. 1 di- et mbr. carez. V. sous kiriek.

Digeiza, vb., épeier : exactement « décomposer », cf. (V.) digueigein <( démêler », préf. 1 di- et kéjeîn. V. ce mot et digouèga.

Digéri, vb., ouvrir, corn. y-gery : dér. de di-gor « ouvert », le radical étant le même que dans das-kor-i. V. ce mot (préf. 1 di-).

Digouéga, vb., épeier : variante de digeiza, contaminée par l’ancien ’nom de l’alphabet, cymr. egwyddor < lat. abecedàrium. Ou simplement empr. fr. altéré dégoiser, surtout si la prononciation vraie est digouéja.

Digwéner, s. m., vendredi. Empr. lat. dies Veneris.

Digwéz, s. m., accident : abstrait de digivézout=oymT. digwyddo = corn. digwydha. Empr. lat. dëcédere altéré pour dëcidere.

Dihila (C.), vb., s’égrener, mbr. dis-hil-ya, dér. de *hil « graine » ; cf. cymr. dihil « sans enfants », de hil = vir. sil « race », soit un celt. *se-lo de la même rac. que lat. së-men. V. sous hâd. — Conj. Ern.[415]

Dihompra, vb., disloquer : cf. diamprein (V.) = divambrein « démembrer », etc. ; variante d’un dér. de 1 di- et empr. fr. membre.

Dihou, adj., variante de déhou. V. ce mot.

Dichafraṅta, vb., déchirer. Empr. fr. déchiré, contaminé du br. diframmet id., en dérivation verbale. V. sous 1 di- et framm.

Dichek, adj., fier, brusque : pour *tech-ek, cf. le sens du fr. entiché [de soi-même]. Empr. fr. en dérivation bretonne. Cf. tech.

Dicheṅtil, s. m., gentilhomme (aussi dijeṅtil, et dénjeṅtil C) : altéré de ducheṅtil (V.), lequel est abstrait de la locution pl. ann dud jeṅtil « les gentilshommes » transportée purement et simplement au sg., comme en fr. gens d'arme > gendarme. V. sous dén et tud.

Dic’héned, adj., laid : pour *di-géned. V. sous kéned.

Dic’hîz, adj., difforme : exactement « sans façon » (gîz).

Dic’houigein (V.), vb., déchoir : exactement di-huig-ein > identique au vb. cymr. diffygio id., qui est empr. lat. dēficere « manquer ».

Diḷad, s. m., hardes, vêtement, mbr. dillat, cymr. dillad, vir. dillat > diallait id., ir. et gael. diallaid « selle » : dér. d’un radical celt. *dili- « séant » (vir. dil « agréable »), cf. got. til-s et ga-til-s « qui va bien », visl. til > ag. till « jusqu’à », al. ziel « but », c’est-à-dire « qui atteint » ou « ce qu’on veut atteindre », etc. — Rapprochements très peu sûrs.

Dilambrek, adj., indolent, imbécile : exactement « qui se laisse glisser sans faire un effort ». V. sous lampr.

Dilenn, s. m., élection, choix : mot savant formé à l’instar du lat. dē-ligere sur le vb. simple lenn[416]. V. ce mot et cf. dibab.

Dilez, s. m., abandon : abstrait de dilézi. Empr. fr. délaisser.

Diloc’h (V.), s. m., dégel, mbr. diloh, cf. cymr. dadlaith « dégel » ou vir. ladg « neige ». V. sous leiz (= leic’h V.).

Diloc’ha, vb., déplacer, partir : contamination du régulier br. dilec’hi « déplacer » avec le fr. déloger[417]. V. sous léac’h.

Diloc’huz, adj., immuable : préf. 1 di et loc’ha (sous loc’h).

Dilôst-haṅ, s. m., automne : exactement « fin (queue) de l’été ». V. sous 2 *di-, lôst et hanv, et cf. dibenn-éost.

Dilûn, s. m., lundi. Empr. lat. dies lanae.

Dimerc’her, s. m., mercredi. Empr. lat. dies Mercurii.

Dimeurs, s. m., mardi. Empr. lat. dies Mártis (> * mārtis).

Dimézel, s. f., pour démézel. Empr. fr. demoiselle[418].

Dimizi, s. m., mariage, mbr. dimiziff se marier », corn. demedhy id. : soit un radical celt. *to-am-wed-[419], où la rac. est WEDH, celt. *wed-ô, « je conduis, j’amène » (lat. uxôrem dûcô), cymr. dy-wedd-io « se marier », ym-ar-wedd « se conduire », ar-wedd « porter », vir. fed-im « je conduis », ag. to wed, lit. ved-ù, « je mène, j’épouse », vsl. oed-a, « je conduis », etc. Cf. aussi gouhez.

Dindân, adv., prép., dessous, sous (cf. didan V., C), cymr. (an id. : mot d’origine obscure [420], perdu en br. et partout ailleurs, précédé du préf. *diavec nasalisation par assimilation des deux syllabes.

Diner, s. m., denier, argent, corn. dinair. Empr. lat. dēnârius.

Diṅs (V.), s. m., variante nasalisée de dis.

Diṅsa, vb., tinter, cf. vbr. din-iam « je fais sonner ». Onomatopée ancienne (compliquée d’empr. fr. ?). Cf. aussi ag. to tink.

Diod, adj., niais. Empr. fr. populaire diot < idiot.

Dioda, vb., monter en épi, mbr. dihodein (V.), cymr. hodi id., cf. cymr. hedeg, « monter en épi, voler » : soit un radical celt. *of-, « voler, s’élever », pour *pot-, identique à celui du gr. ποτ-άο-μαι (pot-ao-mai). V. la rac. sous évn. — Conj. Ern.

Dionenni, dioni, vb., écumer (enlever l’écume), cymr. diewynu. V. sous 1 di- et éon.

Diorblein (V.), vb., émonder : pour diverblein ou divelbrein « démeubler », formes diverses de la composition de 1 di- et meulbr empr. fr.

Diorren, vb., cultiver, élever [un enfant] : avec perte de l’aspiration, pour *di-c*horren. V. sous gorré.

Diouer, s. m., privation, abstinence (aussi diover V.) : abstrait du mbr. dioueret « privé de », lequel parait dér., avec préf. 2 *di-, de mbr. eùcer « fade » (br. voer V.), cymr. o/er « vain » ; ce dernier susceptible d’être rapproché du lat. am-drus « amer », et subsidiairement des sk. am-là « aigre », àm-â et gr. ὠμός (ômos) ; « cru »[421]. — Ern.

Diougan, s. m., prédiction : soit un celt. *to-wo-kan-o- « pré-cantation » littéralement. V. sous 2 di-, gw- et kàn.

Dir, s. m., acier, cymr. dur. Empr. lat. dūrum « [métal] dur ».

Diraṅva, vb., égrener. V. sous raṅvel.

Diren, s. f., lame[422], tranchant, briquet : dér. de dir.

Diréza, vb., atteindre ou transporter de haut en bas, mbr. dirhaes, corn. drehedhy id. : soit un composé celt. *to-ro-sid- « réussir » (cf. cymr. haedd-u, dy-haedd-u et cy-r-haedd-u « atteindre »[423], dune rac. SÂDH que montrent surtout les mots sk. sddh-d « propice », sàdh-a-ti* sddhya-ti et sidh-yati « il réussit », gr. εὐθύς (euthus) et ἰθύς (ithus)[424].

Diribin, adj., en pente, cf. mbr. diri-bign « escalier » : diri, faux singulier abstrait de diriou, pl. de direz. V. ce mot et pina.

Diroestla, vb., débrouiller, cymr. dirtcystro. V. sous reùstla.

Diroll, adj., débauché : semble altéré pour di-réol « déréglé ».

Dis, s. m., dé à jouer, mbr. diçc. Empr. fr. ancien dez (nominatif).

Dis-, préf., même sens que 1 di- dont il est d’ailleurs la contamination par l’empr. lat. savant dis- > fr. des- > dé-[425].

Disadorn, s. m., samedi. Empr. lat. dies *Sâtârnï.

Disk, s. m., plat, vbr. discl et pl. discou. Empr. lat. disais (> ag. disk).

Diskar, s. m., chute, abattis, décours : le radical, perdu en br., se retrouve dans cymr. y-sgar, « séparer, dissoudre », vir. scaraim « je sépare », lit. skir-ti « séparer », ag. to shear et al. scher-en « tondre » ; et de plus on le reconnaît à la base du br. skar-za. V. ce mot.

Diskenn, s. m., pente. Empr. lat. descend-ere.

Diski, vb., apprendre, mbr. desquiff^> disquiff, corn. desca, cymr. dyscu > dysgu. Empr. lat. dïsc-ere.

Diskogella (C.), vb., secouer, cf. cymr. dy-sgog-i id. (en dérivation fréquentative) et y-sgog-i « bouger » : préf. *di- précédant une rac. SKAG, « secouer, branler, sauter, se séparer », vir. scàich « il s’est écarté » foscaich-im « je m’éloigne » etder-scaig-im « je me distingue », vi$l. skak-a et ag. to shake « secouer », lit. szok-ti <c sauter » et vsl. skok-ù « saut »[426].

1 Diskolpa, vb., mettre en pièces. V. sous skolp.

2 Diskolpa, vb., s’amuser. Empr. fr. altéré [se] découpler[427].

Diskouéza, vb., montrer : préf. dis- et mbr. goez « vue »[428].

Diskuḷa, vb., dénoncer : soit a faire sortir de l’ombre »[429], préf. 1 di- devant une base * skà-lï « ombre » (vir. scâil, gael. sgàil, vbr. esceilenn « voile ») dér. delà même rac. que skeùd. — Conj. Ern.

Disléber, adj., défiguré, vil : préf. dis- devant un dér. brittonique *lip-ero- < celt. *liq-ero-, contenant la rac. LIQ, « corps, forme », la même que dans hévélep. V. ce mot.

Dislévi (gen), vb., bâiller, cymr. dylyfu gèn id. : exactement « écarter les mâchoires », rac. SLIB « glisser ». Cf. libonik[430].

Dismaṅta, dismaṅtra, vb., détruire : contamination de l’empr. fr. démonter et du vb. br. maṅtra. V. ce mot.

Dismégaṅs, s. f., injure, corn. dismigo « se méfier », cymr. dir-myg-u « mépriser » et cf. myg « honoré », vir. di-mic-in, « mépris, déshonneur », — Étym. inc.[431]

Disnévella, vb., contrefaire : cf. denoéza et danéoella.

Dispacha, vb., gratter, remuer, etc. : exactement « tirailler en tous sens [comme] avec un croc ». V. sous dis- et bac h.

Dispar, adj., impair, sans égal. V. sous dis- et par.

Dispenna, vb., déchirer : préf. dis- et béna couper », contaminé de l’empr. bas-lat. dis-pannāre (de pannnas « lambeau d’étoffe »), ou bien plutôt de l’empr. fr. ancien despenner, qui est le même mot et a donné le moderne dépenaillé.

Dispiḷ, dans la locution a zispiḷ « suspendu » : préf. dis- et mbr. bilh « billot ». Empr. fr. bille « bois d’attache »[432].

Dispiñ, s. m., dépense. Empr. bas-lat. dispendium.

Displég, s. m., parole facile, éloquence : exactement « déploiement », cf. displéga « déplier » et ag. to display. V. sous plék.

Disrévella, vb., divulguer : cf. danéoella, dasréoella, etc., et joindre l’influence possible du sens du quasi-homophone fr. réoéler.

Disronnein (V.), vb., dépaqueter : (pour *dis-gronnein) cf. grounn.

Distaouein (V.), vb., apaiser, s’apaiser, cymr. dys-tew-i id. : préf. dis-, et dérivation causative de tév-el « se taire » (sous taô).

Distef, adj., débouché : variante de distouf.

Dister, adj., chétif, sans valeur : préf. 1 di-, et mbr. ster, « signification, valeur », cymr. ystyr « signification ». Empr. lat. historia « récit > sens d’un récit > sens en général ».

Distol, s. m., rebut. V. sous dis- et 1 taol.

Distrémen, s. m., cloison : exactement « empêchement de dépasser > barrière », etc. V. sous dis- et trèménout[433].

Distribiḷ, dans la locution a zistribiḷ « suspendu » : contaminé de dispiḷ et d’une onomatopée de brandillement.

Distrouṅka, vb., décolorer, pâlir : exactement « essanger » [le linge], d’où « dégraisser, déteindre », etc. Empr. lat. très altéré distorquëre. — Conj.

Disûl, s. m., dimanche. Empr. lat. dies salis.

Divalô[434], adj., rude, laid : exactement « non tendre », préf. di-, et un adj. perdu *malv < celt. *mal-awo- « mou », cf. gr. μαλ-α-ϰό-ς, ἀ-μαλ-ό-ς, μῶλ-υ-ς (mal-a-ko-s, a-mal-o-s, môl-u-s), et lat. mollis. V. sous mala et melc’houéden.

Divarra, vb., ébrancher, ôter le comble, raser (un bâtiment) : cf. les diverses acceptions de barr > bâr.

Divéga, vb., épointer : préf. 1 di- et bék.

Diveûrei (V., T.), vb., se lever tard : préf. 1 di- et beûré.

1 Divez, s. m., fin, corn. dewedh, cymr. diwedd, vir. déad > diad id. : soit un celt *dè-wed-o- « action d’ôter le joug » (métaphore rustique), cymr. gwedd « joug », vir. fed-an « attelage », d’une rac. WEDH, qui se retrouve dans got. ga-wid-an « lier » et sk. vi-vadh-â « joug ». Cf. aussi gouzouk.

2 Divez, adj., impudent. V. sous 1 di- et 2 méz.

Diviridigez, s. f., inobservation. V. sous 1 di- et mirout.

Divuz, s. m., amusement : suppose, après le préf. 2 *di-, un vb. simple plus ancien *muza. Empr. fr. muser, « amuser, s’amuser ».

Diwal, s. m., défense, préservation : préf. 1 di- et gwall.

Diwana, vb., grandir (des plantes) : préf. 1 di- et gwân.

Diwar, prép., de dessus, de : préf. 1 di- et wâr.

Diwesker, du., les deux jambes : pour diou esker[435], vbr. pl. esceir « les jambes ». V. sous gâr et la note ; mais cf. en outre skarr et skara.

Diz-, préf., variante occasionnelle de dis-[436].

Dizalbadein (V.), vb., ravager, cf. provençal sabatar « vexer » et poitevin en-salbat-ai « ensorceler ». Empr. fr. sabbat, venu par les patois, en dérivation verbale, et préf. 2 *di-[437]. — Conj. Ern.

Dizéria, vb., dépérir. — Étym. inc.

Diziaou, diziou, s. m., jeudi. Empr. lat. dies Jóvis.

Dizôlei, vb., découvrir : pour *dis-gôlei. V. ces mots.

Dizoṅ, adj., sauvage. V. sous don, et cf. le suivant.

Dizouna, vb., sevrer, mbr. dizonaff, cymr. diddyfnu id. : exactement « déshabituer », cf. cymr. dyfnu « être habitué » et dyfnad, « habitude, habitué » ; soit donc un vb. brittonique *dom-na- (vir. dam-na-im = gr. δάμ-νη-μι « je dompte »[438]. V. 1 di- et la rac. sous doṅ.

Dizrein, adj., sans épines, sans arêtes. V. sous dreinek.

Dlé, s. m., (aussi délé V.), dette, corn. dylly, cymr. dleu et dylu « devoir », vir. dlig-i-m « je dois » : soit un celt. *dlig-ô < *dlg-ô, cf. got. dulg-s et vsl. dlûg-U « dette », inconnu par ailleurs. V. le suivant.

Dléad, s. m., devoir, cymr. dyled et dlèd « dette », vir. dliged (ir. dlighead, gael. dligheadh id.) : d’un celt. *dlig-elo-, dér. du précédent.

Dleizen, s. f., pêne, cf. corn. (ancien) dele-hid « crampon » : se rattache en dérivation à dele ( > br. délez) au sens de « pièce traversière, barre transversale ».

Dluza, vb., se tacheter (cf. fr. truite). V. le suivant.

Dluzen, s. f., truite. Empr. bas-lat. tructa (> fr. truite), avec r > l, initiale muée et finale bretonisée.

Doan, s. f., chagrin. — Étym. inc.

Doaré, s. f., forme, apparence extérieure, semblant, cymr. dwyre, « apparaître, se lever, se montrer » : soit un celt. *to-wer-owià s. f., dér. de  *to-wer- « par-dessus », qui serait en br. *do wâr, « le dessus, la surface ». V. sous *da- et wâr, et cf. gorrè.

Dogan, s. m., variante contractée de daougan.

Dôi, vb., variante écourtée de dôzvi. V. ce mot.

Doṅ, adj., apprivoisé, doux, docile, mbr. doff, cymr. dôf, vbr. dom-etic id. : soit un celt. *domo-, visl. tam-r, ag. tame, al. zahm « apprivoisé », qui se rattache à la même rac. que lat. dom-dre, etc. Cf. daûvad, dixoti, dizouna et gouzafiv.

Doṅjer, s. m., dégoût, mbr. doanger « danger ». Empr. fr. avec sens altéré (ce qui répugne est souvent dangereux).

Doṅt, vb., venir, mbr. donet, corn. dons > dés, mot influencé par l’analogie de l’opposé monet > moût, pour mbr. deu-aff = vir. taig « viens », exactement « amène ici » : soit un celt. *to-ag-ô « j’amène », sk. àj-à-mi, gr. ἄγ-ω (ag-ô), lat. ag-ô, etc[439]. V. le préf. sous *da-.

Dôr, s. f., porte, corn. dar-atei dar-as, cymr. dôr et drws, vbr. dor et drus, vir., ir. et gael. dor-us[440], sk. dcar, gr. θύρ-α (thur-a), lat. for-ës pl., got. daùr, ag. door, al. /or et tûr, vsl. door-û, etc.

Dorc’hel (V.), s. f., loupe, tumeur : variante de dôrzel[441].

Dorlôi (T.), vb., pétrir, caresser[442] : exactement « se servir de la main comme d’une cuiller ». V. sous dorn et loa.

Dorn, s. m., variante de dourn. V. ce mot.

Dôrzel, s. f., serrure (aussi dorc’hel V.) : dér. de tors au sens de « loupe, excroissance » [faisant saillie sur la porte]. — Ern.

Douar, s. m., terre, corn. doar > dôr, cymr. daiar id. : soit peut-être un celt. *di-aro- ou *di-saro-, signifiant « ce qu’on partage » ou « ce qui est susceptible de partage, d’appropriation », la syllabe radicale représentant l’état réduit de la rac. DAY « partager », sk. dày-a-te et gr. δαί-ε-ται (dai-e-tai) « il partage », δαι-τύ-ς (dai-tus) et δαι-τρό-ν (dai-tro-n) « portion », etc., vsl. dè-liï « portion », cf. got. dâil-s, ag. deal et al. teil « partie ». — Conj.

Douaren, s. m., petit-fils : soit un celt. *t-owero- dont le second terme, perdu en br., équivaut au cymr. wyr « petit-fils » < celt. *owero- = lat. *povero- > puer[443]. V. le préf. sous *da-.

Doubier (T.), s. f., nappe. Empr. fr. ancien doublier[444].

Doué, s. m. Dieu, mbr. doe, corn. duy, cymr. dûiu- > dutc, vir. dia y gaul. *dïvos dans Divo-durum (Metz) et autres n. pr. : soit donc un celt. *deiu>o-, dér. d’une rac. DIw « briller », sk. dev-à, « dieu, divin », gr. δῖος (dios) = δῖϝ-ο-ς (diw-o-s) « divin », lat. deio-o-s > deus (cf. dious venu du gén. dïci), lit. dëo-a-s, visl. tiv-ar « les dieux », etc. Cf. deiz.

Douez, s. f., variante de douvez. V. ce mot.

Dougen, vb., porter, mbr. doue « il porte », corn. duk, cymr. dug, vir. tue, ir. et gael. thug, cf. vir. do-uicc, ro-uicc, etc. : soit donc le préf. *tfo- (sous *rfa-), précédant une forme aoristique de la rac. GES (*é-gës-s-t « il porta », cf. mbr. dougas), laquelle se retrouve dans lat. gessi-t « il porta » et *ges-ô > gerô [445] ; cf. aussi visl. kas-t-a « jeter » > ag. to cast.

Douja, vb., craindre, mbr. dougiaff id. : phonétiquement régulier pour *doud-iaff, dér. d’un radical *doud- < *dout-, abstrait de l’empr. fr. ancien doubter > douter « craindre » (aujourd’hui re-douter).

Doulzil, s. m., clepsydre, arrosoir. Empr. fr. ancien dousil[446] « bonde de tonneau », plus anciennement « conduit d’eau » (bas-lat. duciculum).

Doun, adj., profond, mbr. don, cymr. dwfn, vir. dom-ain, ir. et gael. domh-ain id. : d’un celt. *dub-no-, rac. DHUB, d’où lit. dub-ù-s « profond », got. diuprs (= i.-e. *dheub-o-s), visl. diup-r, ags. dèop > ag. deep, vhal. tiof > al. tief « profond », etc. Cf. dour.

Dour, s. m., eau, corn. dofer > dour, cymr. dubr > dwfr, vir. dobur, ir. et gael. dobhar, gaul. dubron (d’Arb.) dans les noms de lieux qui sont aujourd’hui Douvres, etc. : d’un celt. *dub-ro-, dér. par suff. -ro de la même rac. que *dub-no- > br. doun. V. ce mot.

Douren, s. f., suc, jus, humeur : dér. du précédent.

Dourgen, s. f., anse : pour *dourngen, mbr. dornguenn, qui correspond à un celt. *durn-àk-inâ, « main [du vase] » ou « ce qu’on tient à la main », dér. de *durn-àko-. V. sous dourn.

Dourgi, s. m., loutre (chien d’eau). V. sous dour et ki.

Dourn, s. m., main, corn. dorn, cymr. dwrn « poing » et dyrn-aid

« poignée », vir. dorn, dorn-ach, « poing, main », gael. dorn « poing », gaul. Durnacos n. pr. : soit deux mots celt. *dur-no- et *dur-nàko-, qu’on ne rencontre guère ailleurs (gr. δῶρον δάρις (dôron) et δάρις (daris), « palme, la mesure formée par la main étendue »), mais qu’on rattache à la rac. de darn[447].

Douma, vb., battre, vbr. dorn « il bat », dér. du précédent.

Douvez, s. f., fossé plein d’eau. Empr. fr. bretonisé douve.

Dozvi, vb., pondre, mbr. dezvyff, cymr. dodwy, vir. doithim « j’enfante » : par dérivation secondaire d’un radical celt. tosw- < *to-sū-, préf. *to- (sous *da-), et rac. SÛ, cf. vir. su-th « descendant » et gael. su-th « objet quelconque », sk. sū-te < « elle enfante » et sū-nu « fils », gr. υἱός (huios) *συ-ἱό-ς (su-io-s) « géniture », got. su-nu-s, ag. son, al. sohn, etc.

Drâf, s. m., claie, guichet, mbr. draffl. Empr. fr. ancien travelle « petite poutre » ou trave « pièce de bois », ou contaminé des deux.

Dral, s. m., fragment, hachure (d’où drala « hacher »), mbr. druilla « briser », cymr. dryll « morceau » : d’un celt. *drus-lo- < i.-e. *dhruslo-, cf. gr. *θραύσ-ω (*thraus-ô) θραύ-ω (thrau-ô), « je brise, je broie », sans autre équivalent connu (fr. drille « chiffon » paraît empr. br.).

Dramm, s. m., javelle, fagot, vir. dremm « poignée » [de gens ], ir. et gael. dream id. : d’un celt. *dreg-smo- « ce qu’on tient ou peut tenir en main », cf. gr. δράγ-μα (drag-ma) « poignée », etc. V. la rac. sous derc’hel.

Drammen, s. f., médicament : dér. de l’empr. bas-lat. *dragma ou fr. technique dragme, lui-même emprunté au gr. δράχμη (drachmê)[448].

Draṅt, adj., vif, gai ; syncopé en prononciation rapide pour *driant[449], et celui-ci pour mbr. drilhant. Empr. fr. ancien drillant « sautillant », d’où l’on a abstrait la locution [joyeux] drille. — Ern.

Draok, s. m., variante de dréok. V. ce mot.

Drask, s. m., grive, mbr. drasgl, vbr. trascl, cymr. tresglen id. : soit un celt. *tresklo- pour *tred-sklo-, formé par application d’un suff. secondaire sur le radical de tréd. V. ce mot, et cf. la formation de l’ag. thros-tle (par rapport à thrush) et de l’ai. drosseL

Draska, vb., frétiller, pétiller : dér. du précédent.

Drâv, s. m., variante de drâf. V. ce mot.

Dré, prép., à travers, par : pour *tré (conservé dans tré-ménoul), corn. dre, cymr. troi > trwy > drwy, vir. tria (> ir. triaU et gael. triall « voyage »), d’un celt. *trei, qui se rattache à une rac. TERÄ « traverser », cf. sk. tir-à-s et lat. tr-ans[450] « au delà ».

Dréan, s. m., épine, arête (pl.drein), corn. drain > draen, cymr. draen, vir. draigen, ir. et gael. droigheann « ronce » : soit un celt. *drag-ino-, qu’on peut rapprocher du gr. τρᾶ-χ-ύ-ς (tra-ch-u-s) « rude » ; mais cf. aussi τέρχ-νο-ς (terch-no-s) « rameau » et lit. drig-né-s « ronces ».

Dréd, s. m., variante de tréd, et cf. drask.

Dreinek, s. m., bar : dér. du pl. de dréan (plein d’arêtes).

Dreist, prép., au delà : dér. secondaire de dré.

Dreizen, s. f., variante de drézen sous l’inflence du pl. de dréan.

Dremm, s. f., visage, cymr. drem, cf. gr. δεργ-μό-ς (derg-mo-s) « regard » et δέργ-μα (derg-ma) « aspect » : soit un celt. *driksmà < *drk-sma, dér. de la très commune rac. DERK « voir »[451], vir. derc « voir », con-derc-ar « on voit », drech ce visage », etc., gr. δέρϰ-ε-ται (derk-e-tai) « il voit » et δέ-δορϰ-ε (de-dork-e) = sk. da-dârç-a « il vit », got. ga-tarh-jan « rendre remarquable », vhal. zorah-i « clair », etc.

Dremvél, dremwél, s. m., horizon : exactement « ce qu’on voit (embrasse) d’un regard ». V. sous dremm et 1 gwél.

Drén, s. m., variante de dréan. V. ce mot.

1 Dréô, adj., gai, un peu ivre, cymr. dryw « roitelet », cf. ir. dreàn et gael. dreathan-donn « roitelet » : d’un celt. *driwo- < *dr-wo-, dér. d’une rac. DHERÀ « bondir », cf. gr. θορ-εῖν θρώ-σϰω ἐ-θορ-ε (thor-ein thrô-skô e-thor-e).

2 Dréô, s. m., coqueluche, mbr. dreau, cymr. trew « éternuement », ir. trioeh > triugh, gael. triuthach « coqueluche » : se rattache, par chute de s initial, à la même rac. que stréfia. V. ce mot.

Dréok, s. m., ivraie, mbr. dréaucq, cymr. drewg « pavot blanc » : dér. de 1 dréô (herbe folle ou enivrante), tout comme fr. ior-aie de ivre.

1 Drézen, s. f., ronce, crémaillère, corn. dreis, cymr. drysien, vbr. drissi pl., vir. driss, ir. et gael. dris « ronce » : soit un celt. *dresso- ou *dressi-, pour *drep-s-, qui coïncide par métathèse avec l’ai, tref-s > trespe « ivraie », mais n’a point d’autre équivalent connu.

2 Drézen, s. f., variante de trézen. V. ce mot.

Driked, s. m., loquet : contamination possible de kliked et de dôrikel « guichet » diminutif de dôr. V. ces deux mots.

Drouk, droug : adj., mauvais ; s. m., mal ; corn. drog, cymr. drwg, ir. et gael. droch id. : soit un celt. *druk-o- (et *druklco-) < i.-e. * dhruko-, of. ags. dryg-e > ag. dry, al. trock-en « desséché »[452].

Drouzivez, s. m., déroute : syncopé avec mutation douce pour droug-divez « mauvaise issue ». V. sous drouk et 1 divez.

Drujal, vb., badiner : dér. d’empr. fr. ancien druge, « jeu, risée, moquerie » (en Poitou, Basse-Normandie et Haute- Bretagne).

Drûz, adj., onctueux : exactement « épais ». Empr. fr. ancien (nominatif) drus « dru ». — Loth.

, adj., noir, mbr. duff, corn. duw > du, cymr. dub > du, vbr. du-glas « bleu foncé » (sous 1 glas), vir. dub, ir. et gael. dubh, gaul. n. pr. Dub-i-s « le Doubs »[453] : soit un celt. *doub-o- < i.-e. *dhoubh-o-, de même rac. que gr. τυφ-λό-ς (tuph-lo-s) « aveugle », ag. dumb « muet », al. dumm « imbécile », ags. dlaf> ag. deaf= al. taub « sourd »[454].

Dubé, s. m., pigeon domestique. Emprunt germanique d’époque et d’origine inconnues (ags. dufe > ag. dooe, hollandais duif)[455].

Dudi, s. m., plaisir. Empr. fr. ancien altéré déduit (cf. diduel).

Duhoṅt, adv., là-bas : exactement « [de] ce côté là »(tù-hoṅt).

Dûḷ, s. m., poignée, poupée de filasse, vir. ddal, « boucle de cheveux, tressage » : soit un celt. *dok-lo- (altéré en br.), apparenté au got. tag-l « poil » et au sk. daç-a « frange », sans autre équivalent[456].

Duman, adv., par ici. V. sous tû et mati, et cf. duhont.


E

1 É, variante, devant voyelle, de la particule verbale éc’h ou éz.

2 É, prép., variante de 1 en avec perte de la nasale[457].

1 Éal, s. m., ange, mbr. ael, corn. ail (voc.) > eal > êl (mais cymr. angel id.). Empr. bas-lat. altéré *agelus, pour angélus empr. gr. ἄγγελος (aggelos).

2 Éal (T.), s. m., poulain, cymr. ael et vir. ál, « couvée, portée » : d’un celt. *aglo- pour *pag-lo-, cf. lat. pro-pâg-ô « postérité », sans autre équivalent connu. V. aussi sous ala.

Éan, s. m., variante de éhan. V. ce mot.

Éar, s. m., air (aussi ér). Empr. fr. air.

Éaz, adj., variante de aez. Empr. fr. aise.

Ébarz, adv., prép., dedans, dans. V. sous 2 é et abarz.

Ébat, s. m., divertissement. Empr. fr. ébat.

Ébén, l’autre (en parlant d’une femme, cf. égilé), corn. yben (des deux genres) : exactement *he ben « la femme (la compagne) d’elle »[458], d’un mot perdu en br., corn. ben-en « femme », cymr. bun et ben-yw, vir. ben, ir. et gael. bean « épouse », celt. *ben-â, sk. gnà, gr. γυνή (gunê) (béot. βανά (bana)), vsl. sena, got. qinô et qën-s, ag. queen « reine », etc.

Ébeûl, s. m., poulain, corn. et cymr. ebol id. : soit un britton. *ep-âlo- dér. de *ep-o- « cheval », gaul. *epos dans Epo-redia, Epona (déesse des charretiers), Usip-etes et autres n. pr. ; celui-ci à son tour représentant un celt. *ek-tco- > vir. ech « cheval », identique à sk, áç-va, gr. ἔϰ-ϝο- (*ek-wo-) ἱππος (hippos), lat. equu-s, got. aíhwa-, lit. asva « jument ».

Ébiou, prép., auprès de, au dessus de, mbr. hebiou, cymr. heibio « outre », vir. sceo « et » : soit « à la suite de », dér. celt. du même radical que hep. V. ce mot.

Ebr (V.), s. m., ciel, corn. ebron id. : variante dialectale de oabren. V. sous oabl et koabr.

Ébrel, s. m., avril, corn. ebral, cymr. ebrill. Empr. lat. Aprîlis Aprilis.

Ék, s. m., pointe : mot rare, mais d’origine fort ancienne, formé comme le lat. ac-ie-s « pointe » sur l’universelle rac. AK « aigu », cf. sk. aç-râ « coin », gr. ἄϰ-ρο-ς (ak-ro-s) « pointu », lat. ac-u-s « aiguille », ac-utus, ac-er, vsl. ostrâ « aigu », etc., etc. V. aussi akr, diék, ibil, higolen, etc.

Ékan, ékant, s. m., encan. Empr. fr. ancien, avec chute de la nasalisation, encant < lat. in quantum.

Ékenver, ékéver, prép., envers : exactement « en opposition à, en regard de ». V. sous 2 é et 2 kèfer.

*Eks-, prép., hors de, de[459] : correspond à l’i.-e. *ek-s gr. ἐκ et ἐξ, lat. ec- et ex, lit. isz, vsl. izû et iz- id. ; apparaît en br. sous les formes ac’h-, ec’h-, ez-[460], eùz, etc.

Éd, s. m., blé, mbr. it > id, corn. yd, cymr. ith > yd, vir. ith, et cf. vbr. it-lânn = gael. iodh-lann « champ de blé » ; d’un celt. *itu- pour *pi-tu-, dér. de rac. PEI « nourrir », sk. pi-tà et zd pi-tu « aliment », lit. petus « repas de midi », vir. i-th-im « je mange » et gael. ith « manger » (sans rapport avec ag. to eat, etc.), vsl. pi-t-ati « nourrir ».

Édrô, adj., volage, étourdi : semble, malgré mbr. hedro, une traduction par calembour de fr. étour(di), compris comme « en tour », c’est-à-dire « faisant des tours ». V. sous 2 é et trô, et cf. kildrô.

Éeûn, adj., droit, juste, mbr. effn, vbr. eunt[461], cymr. iawn y vir. fir-iân id. : d’un celt. *iàno- pour Hp-àno-, qui ne se retrouve avec certitude qu’en germanique (got. ib-n-s « plane », ag. eoen, al. eben).

Éfreiz, s. m., effroi. Empr. fr. ancien esfreis.

Égét, que, corn. eges id. : paraît une dérivation déaspirée de hag[462].

Êgilé, l’autre (en parlant d’un homme, cf. ébén), cymr. y gilydd > gilydd, vir. a chéle id. : exactement *he hile « le compagnon de lui », locution formée d’un mot perdu en br. (cymr. cilydd, vir. cèle « compagnon » ), soit un celt. */rei-/yd-, rac. KEI « aller ». V. sous 1 ktz.

Égin, s. m., germe, bourgeon, cymr. egin id. et egino « germer » : d’un celt. *aA--î/io— « pointe », rac. AK. V. sous ék.

Éginad, s. m., étrenne : soit « commencement, prémices », cf. cymr. eginad « germination », dér. du précédent[463].

Égiz, comme. V. sous 2 é et 2 kîz (en guise de).

Égras, s. m., sauvageon, verjus : cf. cymr. egroes « églantier » (bas-lat. *àcr-eslius), fr. ancien egresse et br. amgroaz.

Éhan, s. m., repos, pause (aussi éan), mbr. ehanaff « s’arrêter » : soit un radical celt. *eks-san- (cf. vir. cumsan-ad « repos », de la même rac. avec un autre préf.), rac. SAN, « accomplir, achever », sk. san-o-ti « il acquiert », gr. ἀνύω « j’accomplis ». Cf. *eks— et *ke-,

Éc’h, particule verbale, variante de éz.

Ec’h, préf., une des formes bretonnes de *eks-.

Éc’hoaz, s. m., sieste du bétail, cymr. echwydd « repos » : soit un celt. *eks-sed-o- id. V. sous *eks- et cf. aè.

Éc’hon, adj., vaste, cymr. ehang id. : soit « exempt d’étroitesse ». V. sous *eks- (négatif par exclusion) et *eng > enk.

Eil, autre, cymr. aill, vir. aile, celt. *alyâ- (cf., pour la forme, sk. an-yâ), gr. ἄλ-λο-ς (al-lo-s), lat. alius, got. al-ji-s, etc. V. sous all[464].

Eil-, particule verbale qui indique la répétition de l’action [eil-zimizi « se remarier ») : identique au précédent.

Eiz, huit, corn. eath, cymr. wyth, vir. ocht n-, ir. et gael. ochd : d’un celt. *oktô(n)[465], sk. açtaà, gr. ὀϰτώ (oktô), lat. octô, got. ahtau, ags. eaht > ag. eight, al. acht, lit. asztunl, etc.

Éjenn, s. m., bœuf, mbr. eugenn, corn. odron, cymr. eidion « bête bovine » : exactement « richesse » [mobilière][466], dér. brittonique d’un emprunt ags. ëad « richesse » (vhal. ôd). — Conj.

El, dans le, variante de enn devant l. Cf. al.

Él, s. m., contracté de 1 éal. V. ce mot.

Élaz, s. m., foie, gésier, cf. corn. glas « estomac » et vir. eclas « jabot » : très obscur ; semble en tout cas contenir le mot glass, visible dans la juxtaposition cymr. afu glas « foie vert » (la vésicule du fiel). V. sous au et 1 glâz.

Elbik, s. m., émulation : abstrait de l’empr. fr. ancien (argot ou patois) alebiqueux, « pointilleux, querelleur ». — Ern.

Élestr, s. m., iris, glaïeul, cymr. et vbr. elestr, ir. elestar > eleastar id. : abstraitde l’empr. bas-lat. alestràre « humecter ». — Conj. Ern. et Stokes[467].

Elf, s. m., palette de moulin, planche : abstrait de mbr. alcéen > eloen id. Empr. bas-lat. aloennus > fr. auvent. — Conj. Loth. V. sous e’/d.

Elien, s. f., élément, cymr. elfen. Empr. lat. elementum.

Elgez, s. f., menton, corn. elgeht, cymr. aelgeth > elgeth. — Étym. inc

Eli, s. m., membre, ergot : malgré ir. et gael. alt « jointure », paraît identique à ézel, avec chute dialectale du z intervocalique, contraction, et doublement de l’l en prononciation rapide, cf. l’l simple de kéfèlek[468].

Élô, s. m., tremble, mbr. ezlen, corn. aidl-en « sapin », vir. aidle « planche », altération de *ezl- en *evl > elv, sous l’influence de elf. V. ce mot, et cf. l’altération similaire de evn[469]. — Étym. inc.

Elven, s. f., étincelle, mbr. elven tan, exactement « élément, atome de feu » : le même mot que elfen, mais contaminé de *uflen « étincelle ». V. sous eufl et fulen.

Elvézen, s. m., raifort : contamination possible de irvin et de *gwrizienn > grisien. V. ces mots et alouein.

Em, syncopé pour en em. V. cette locution.

Éma, il est, voici : exactement « ici » [est], etc., soit é-ma, composé de / en et du même élément local qui se trouve dans ama ou aman. V. ce mot, et cf. 3 ma et mafi.

Embann, s. m., ban, proclamation. Empr. fr. [proclamer] en ban.

Embouda, vb., greffer : dér. d’empr. lat. vulgaire *emputa > fr. ente * « scion de greffe », lui-même empr. gr. ἔμ-φυτον (em-phuton) « qui pousse dans ».

Embréga, vb., manier. Empr. bas-lat. imbrachiàre « embrasser ».

Émé, émez, vb., dit[-il] : seule forme conservée (1 é+mez) d’un vb. qui est en cymr. medd « il dit ». — Étym. inc.[470].

Émesk, adv., parmi, cymr. ym mysg, ir. et gael. am measg > measg id. : soit un celt. *in med-skô « au milieu », dont le second terme est une dérivation de la rac. MEDH « milieu », cf. sk. mádh-ya-, gr. *μεθ (*meth)-yo- μέσσος (messos) μέσος (mesos), lat. med-iu-s, got. mid-ji-s, ag. (a-)mid, al. mit, mitte, etc.[471].

Emgann, s. m., combat : exactement « batterie réciproque ». V. sous em et 2 kann.

Émolch, s. m., chasse, mbr. emolch pour *em-holch, cf. corn. helh-ia « chasser » et helh-wur « chasseur », cymr. in-helch-a > hela « chasser », vir. selg « chasse », ir. et gael. sealg id. : soit un celt. *selg-a, rac. SELG, sans équivalent connu ailleurs ; le préf. est 1 *am-, V. aussi dielc’ha.

Empenn, s. m., cerveau. V. sous 1 en et penn[472].

Empren, s. f., rayon de roue, cf. cymr. mymryn « fragment » : dér. de *mempr- > vempr- > empr-. Empr. lat. membrum au sens de « partie d’un tout ». V. sous ab, azé, etc., pour la chute de l’initiale.

Emwél, s. m., entrevue. V. sous gwél, et cf. emgann.

Emzivad, s. m., orphelin, mbr. emdyvat « abandonné» : exactement *am-di-mat (préf. 1 *am- et 1 di-), c’est-à-dire « en-non-bon, en mauvaise posture, dans la détresse ». V. ces trois mots.

1 En, prép. (et en- préf., cf. quelques-uns des mots suivants), dans corn. en, cymr. in>yn, vir. i n-, gaul. en-, in-, gr. ἐν, lat. in, got., ag. et al. in (ein- préf.), etc. ; commune à toute la famille, sauf peut-être le sk.

2 En, s. m., variante de env. V. ce mot.

Énaoui, vb., animer. V. sous éné et cf. anaoun.

Eṅk, adj., étroit, mbr. encq, cymr. *ang (cf. éc’hon) et cyf-yng, vir. cumang id. : rac. ANGH, « serrer, presser », gr. ἄγχ-ω, lat. ang-ere « serrer », ang-ustus « étroit », got. aggw-u-s et al. eng « étroit », etc.[473].

Eṅkrez, s. m., chagrin, mbr. encres, corn. ancres, vir. an-cride « tort » : soit un celtique signifiant « absence de droit » (cf. lat. in-cer-tu-s), par *a/i- privatif et le radical de kers. V. ces mots.

Eṅderf, eṅderv, s. m., soir, cf. cymr. anterth « matin ». Empr. lat. altéré intra tertiam « pendant la 3e heure » (de 8 à 9 heures du matin)[474].

Eṅdra, tant que : décomposer en en-dré-hag, exactement « en travers que, tandis que ». V. ces mots.

Éné, s. m., âme, mbr. eneff, corn. enef > ene, vir. anim, ir. et gael. anam id. : c’est le sg. dont anaoun est le pluriel. V. ce mot.

Énébarz, s. m., douaire : pour *énep-gwerz, exactement « prix d’achat du visage[475] ». V. sous énep et gwerz.

Éneb-botez, s. m., empeigne : exactement « face de la chaussure », le premier terme gardant le sens étymologique de énep.

Énébi, vb., contrarier, contredire : dér. de énep.

En em, particule qui transforme un vb. actif en vb. réciproque ou réfléchi, corn. em, om, ym, et cymr. ym avec même fonction : variante de 1 *am-, répétée deux fois en br., équivalant à ce que serait en gr. ἀμφι-ἀμφι (*amphi-amphi).

Énep, prép., contre, malgré : exactement « [en] face [de] », mbr. enep et enebenn « visage », corn. enep « page », cymr. enep > gwyneb et vir. enech « visage », sk. àn-ika, zd ain-ika et gr. ἐν-ώπια (en-ôpia) id. ; la rac. est OQ « voir », gr. ὄπ-ωπ-α (op-ôp-a) « j’ai vu » et ὄψομαι (opsomai) « je verrai », lat. oc-ulu-s, vir. ugail, lit. ak-i-s, vsl. ok-o « œil », cf. got. àug-ô id.

Énet, s. m., carnaval, corn. enes, cymr. ynyd id. : exactement « entrée dans [le carême] ». Empr. lat. initium.

1 Énez, s. f., île (pl.inizi), corn. enys, cymr. ynys, vir. et ir. inis, gael. inm’sid. : soit un celt. *iniss-ï f., apparenté au lat. insula[476] et au gr. νᾶσος (nasos).

2 Énez, s. f., poulette, mbr. eenez < eznez id. : fém. dér. de ezn « oiseau ». V. sous evn, et pour le sens cf. ag. fowl (sous falaouéta).

Eṅgéheṅta, vb., engendrer, s’unir : soit un vb. hentaff « hanter » précédé des préf. en- et *ke-(ico-ïre), mais contaminé sans doute par le sens et la forme du fr. engendrer.

Eṅgroez, s. m., foule, presse : serait en cymr. *yng-rwydd, dér. de la même rac. que br. enk. V. ce mot, et cf. lat. ang-ī « être serré ».

Enn, dans le : combinaison de en et de l’article défini, cf. 2 é, el et er.

Énô, adv., là : dér. advb. du même type que anô.

Énoé, s. m., ennui, chagrin. Empr. fr. ancien enui.

Énor, s. m., honneur, respect. Empr. fr. honor-er.

Eṅtân, s. m., incendie. V. sous 1 en et tân.

Eṅtré, prép., parmi, entre, corn. ynter, vbr. ithr, vir. iter > etar, ir. eidir, gael. eadar, gaul. et lat. inter, sk. antár id. : forme comparative de la prép. *en « dans »[477]. Cf. 1 en.

Eṅv, s. m., ciel : pour *nenc[478], mbr. nejff, corn. et cymr. ne/, vir. nem, ir. neamh et gael. nèamh id. : soit un celt. *nem-os, dér. de rac. NEM, « courber, fléchir, distribuer », sk. nám-as « courbure » (> voûte), gr. νέμ-ω (nem-ô) « je distribue » et νομ-ό-ς (nom-o-s) « terrain de pâture », lat. nem-us « bois ». gaul. νεμ-ητο-ν (nem-êto-n) « enclos sacré » et vir. nemed « chapelle », got. nim-an « prendre » et al. nehm-en (vsl. im-q, « je prends »[479]), etc. Cf. lémel.

Envez, s. m., virole, anneau : exactement *en-bes « [ce qui entre] dans le doigt ». V. sous l en et 1 bis.

Eṅvor, s. f., mémoire : pour *meṅvor > *veṅvor, cf. cymr. myfyr « réfléchi ». Empr. lat. savant memoria. V. sous ab.

Éô, si fait : exactement « [cela] est », sg. 3 du vb. béza.

1 Éok, éog, s. m., saumon, corn. ehoc, cymr. eawg > eog, vir. eo (gén. iach), gael. iach, lat. esox> lui-même d’ailleurs emprunté à un dialecte celtique, ainsi que le basque izokin.

2 Éok, éog, adj., mûr, roui, mbr. eaug pour *ehùug, gaul. exacon « petite centaurée[480] » : soit un celt. *ùks-àk-o- <( qui a perdu son àcretè », et cf. lat. dc-er. V. sous *eks- et la rac. sous ék.

Éôl, s. f., huile. Empr. fr. ancien oile avec métathèse. Cf. olèou.

Éon, éonen, s. f., écume, cymr. eœyn id., vbr. euon-oc « écumeux », vir. dan « écume » : soit un celt. *QW-eno- pour *potc-eno-, rac. S PU dans lit. pu-tà et peut-être dans lat. spu-ma[481].

Éontr, s. m., oncle, corn. éviter > ewiter, cymr. ewythr, d’un celt. *awon-tro-, qui n’a d’équivalent approché que lat. avun-culus[482].

Éôp, s. m., ancre, cymr. angor, vbr. aior> etc. Empr. lat. ancora. Cf. 1 éal,

Éost, s. m., août, moisson. Empr. lat. Augustus > agusim.

Éostik, s. m., rossignol : dér. du précédent.

1 Er, s. m., aigle, mbr. erer, cymr. eryr, soit un brittonique *or-iro-, cfi vsl. or-tlti, al. aar et adel-aar « noble-aigle » > arf/er, gr. ὄρ-νι-ς (or-ni-s) « grand oiseau », etc.[483].

2 Er, dans le : combinaison de en et #r, et cf. enn.

Ér, s. m., variante contractée de éar. V. ce mot.

Erbéd, s. m., recommandation : abstrait du vb. erbèdi, composé d’une forme du préf. *ar- et de pédi. V. ces mots.

Êré, s. m., lien : soit un radical celt. *en-rig-, V. la rac. sous rumm, et cf. 1 en, 2 é et kéfré.

Érez, s. f., envie, dégoût, mbr. eres, « jalousie, malice », cymr. eres « étrange » et erysi « étonnement ». — Étym. inc. et cf. gwarizi.

Ergerz, s. m., voyage à pied, promenade : préf. ar- et kerz[484].

Erc’h, s. m., neige, corn. irch > er, cymr. eir-a id., vir. arg « goutte » : d’un celt. *argo- (pour *parg-o-ï), d’étym. inc.[485].

Erméaz, adv., hors, dehors (d’où ermésiad « étranger ») : à traduire littéralement « dans la campagne ». V. sous 2 er et méaz.

Érô, s. m., sillon, mbr. eru id., vbr. eru- « fonds de terre », corn. eru et cymr. erw « champ », vir. arbe et arbar « blé », ir. et gael. arbhar « blé », lat. ar-ou-m « terre de labour », etc. : tous dérivés anciens, formés sur la rac. ARA. V. sous arar et arat.

Err, s. m., élan, fougue, hâte. Empr. fr. ancien erre(< lat. iter) « marche », surtout dans la locution très usuelle grant erre « vite »[486].

Errez, s. m., variante de arrez. V. ce mot.

Erruout, vb., variante de arruout. V. ce mot.

Erv, s. m. (pl. iroi), variante de érô. V. ce mot.

Ervâd, adv., bien, mbr. en mat. V. sous 1 en et màd.

Es, particule, variante de ez dans tous les sens.

Êsa, ésaé, s. m., essai, épreuve. Empr. fr. essai.

Eskammed, s. m., billot : contamination du bas-lat. scamellum « escabeau »[487] et du fr. dialectal *escaffaud « échafaud ». — Conj.

Eskemm, s. m., échange (ex-cambium). Cf. kemm.

Eskenn, s. m., morceau, pour *hesk-enn avec suff. masc, soit donc « sciure », de même formation que heskenn « scie ».

Eskoaz, prép., en comparaison de : exactement « à l’épaule de », parce qu’on se mesure épaule contre épaule. V. sous 2 é et skoaz.

Eskop, s. m., évêque (pl.eskep). Empr. lat. épiscopus[488].

Eskuit, adj., agile, cymr. esgud, vir. escid, ir. éasguidh, gael. easgaidh « dispos » (exempt de fatigue)[489]. V. sous *eks- et skuiz.

Espern, s. m., épargne. Empr. fr. ancien espargne.

Estel, s. m., dévidoir : jadis pl. de astel[490], pris pour un sg.

Estlamm, s. m., étonnement : contamination d’un mbr. *ech-lamm « bondir hors de [soi] » par le mbr. eston empr. fr. V. sous lamm.

Estr, estré, adv., prép., outre, en outre : le mot est avec entré exactement dans le même rapport que lat. extra avec lat. intrà, soit donc un type de comparatif ou d’adv. local dér. de *eks.

Éta, donc, mbr. enta, cymr. ynte (particule adversative de liaison), cf. ag. and y vhal. unii > al. und, sk. àtha « et ».

Êtéô, étev, s. m., tison, brandon, corn. itheu, cymr. etewyn, cf. vir. itharnae « torche » : soit un celt. *itu- < *pitu- et *pitaw-i-, cf. gr. πί-τυ-ς (pi-tu-s) « pin », sk. pitu-dâru (nom d’un arbre très riche en résine), lat. pïnu-s, etc. — Conj. Stokes[491].

Étré, prép., variante de entré. V. ce mot.

Étréaé, prép., vers, mbr. entresea et entrézec id. : soit *en-tres- = lat. *in-trans « dans-à-travers », surchargé d’un suffixe de dérivation adverbiale ; pour le suff., cf. bété, goudé, adâlek, etc. ; pour le corps du mot, étré.

Eûb, s. m., embarras : abstrait de eûbi, mbr. eübi « embarrasser », et celui-ci pour mbr. ac’hubi. Empr. lat. occùpàre « s'emparer de > tenir ferme > faire obstacle ».

Eûbeûl, s. m., variante de ébeùl. V. ce mot.

Eufl, s. m., atome, fétu, duvet volant, cymr. eflyn et yfflyn id. : peut-être simple variante à métathèse de elfen et elven. V. ces mots ; mais cf. aussi cymr. ulwyn « cendre », br. fulen et ulven.

Eul, article indéfini devant l, cf. eunn et al.

Eûn, adj., variante contractée de éeùn. V. ce mot.

Eunn, article indéfini, corn. un, cymr. un, vir. oin, etc. : d’un celt *oino-B « un » (nom de nombre), lat. oinos > anus, gr. οἰνή (oinê) « le point de l’as au jeu de dés », got. àin-s « un », ags. an > ag. one et an, al. ein, etc.[492] ; les principales autres dérivations de cette racine universelle sont sk. éka (< i.-e. *oi-qo-), zd aeva « un » et gr. οἰός « seul » = οἰ-ϝό-, peut-être lat. ae-quus, etc. Cf. unan, intanv, itron.

Eur, variante du précédent. V. sous ar.

Eûr, s. f., chance, bonheur. Empr. fr. heur.

Eûré, il fit (et formes similaires), mbr. gueure. V. sous gra.

Eûred, eûreûd, s. m., noce, mbr. euret. Empr. lat. ôràtus « prière » (ôràtio), restreint au sens de « prière prononcée sur les futurs époux > célébration du mariage ». — Conj. Loth.

Eûz, prép., de : forme moderne de *eks.

2 Eûz, s. m., horreur, terreur : parait contenir, à l’état long, la même rac. que le lat. pav-or, également reproduite par le vir. ûath id., sans autre répondant sûr ni possibilité de préciser la dérivation.

Éva, vb., boire, mbr. evqff, corn. eve, cymr. ib-en (ancien) « nous buvons », vir. ibim ce je bois », gael. ibh y etc. : d’un vb. celt. *ib-ô pour *pib-ô, sk. pib-a-mi, lat. bib-ô[493].

Ével, comme, cymr. efel>fel : forme déaspirée de hèoel à sens adverbial.

Éven, s. m., juin : écourté de mézéven par suite d’une confusion qui l’a rattaché au lat. jnnius ; méz- a été pris pour mtz. V. ces mots.

Éves, s. m., attention (aussi évec’h et éouec’h V.), peut-être pour *he-wez = celt. *su-wik-to- « bonne garde » (cf. hé- et az-aouez), dér. de la même rac. qui a donné lat. vig-il « qui veille », got. wak-jan, ag. to wake, al. wach-en « veiller », wack-er « diligent », weck-en « éveiller », etc., etc. (corn, gwethe et gwithe « veiller »).

Évit, prép., pour, mbr. eguit, corn. awos id. : ce dernier supposerait une forme plus ancienne *awoet. — Étym. inc. Cf. égét.

Évl, s. m., bourdaine. Empr. lat. ébulum, et cf. 2 évor.

Évlec’h, s. m., orme : dér. d’un radical *ecl-, métathèse pour *elv- (contaminé du précédent). Empr. ags. elm ou lat. ulmus[494].

Evn, s. m., oiseau (aussi ein V.) : altéré pour en (cf. 2 ènez) > et celui-ci pour mbr. ezn, corn. heth-en > edhen, vbr. etn-, cymr. erfn, vir. en id. : d’un celt. *etno- pour *pet-no- « volatile », dér. de la rac. PET « voler », et identique à lat. *pet-nà > penna « aile » ; sk. pât-a-ti et gr. πέτ-ε-ται « il vole », πτε-ρό-ν « aile », ag. feather et al. feder « plume », lat. pet-ere « se diriger vers », etc.

Évodi (C.), vb., monter en épis. Cf. dioda[495].

1 Évor, s. m., ellébore : soit un plus ancien *elleoor > *annet>or où ann a été pris pour l’article. Empr. lat. helleborus.

2 Évor, s. m., bourdaine, vir. ibar, ir. et gael. iubhara if », gaul. Eburos n. pr., et cf. cymr. efwr y « berce, blanche-ursine » : d’un celt. *eb-uro-, presque identique au lat. eb-ulu-m « hièble ». Cf. éd.

3 Évor, s. f., variante dénasalisée de envor.

Evr (V.), s. m., variante de ebr. V. ce mot.

1 Éz, particule verbale (cf. 1 é), corn. ydh et y, cymr. yd et y, vbr. it, identique au suivant : en d’autres termes, une phrase telle que aliez é kanann doit se traduire littéralement « [c’est] souvent que je chante ». V. sous 1 a.

2 Ez, que : relatif d’origine obscure. Cf. le précédent.

Ez-, préf., l’une des formes de *eks-.

Ézel, s. m., membre (pl.izili), corn. esel, vir. asil id. : d’un celt. *ass-éli-, lui-même dér. d’un celt. *ass-à, « poutre, côte », d où corn. et cymr. as-en, vir. cu-na, cf. lat. ass-er et got. ans « poutre » ; sans autre équivalent.

Ézéô, s. m., boucle d’attelage. Empr. fr. essieu. — Conj.[496].

Ézomm, s. m., besoin (aussi éhomm V.), cf. corn. eihom id., vbr. edemn-etic « qui a besoin » et vir. adam-na « faim » : contamination d’un composé du vb. « être » et du préf. *eks-, au sens du lat. de-esse « manquer », avec un dér. celt. d’origine indéterminable impliquant l’idée de besoin ». — Conj. — Cf. le suivant.

Ezvésand, adj., absent : préf. ez- et béza, soit le lat. *ex-sens s’il existait avec le sens de ab-sens. V. le précédent.


F


, s. m., variante de fâv. V. ce mot.

Faé, s. m., dédain, mbr. fac et foi, cymr. ffei « fi ! », cf. fr. fi, ag. fie, al. pfui, etc. Onomatopée du mépris. Cf. fec’h.

Faez, adj., vaincu, las, corn. feth-e « vaincre » : soit un celt. (ppe passé), *spak-to- « vaincu », sans apparentation claire.

Falaouéta, vb., dénicher des oiseaux : pour *faoul-aéta, dér. d’un radical *faoul. Empr. ags. fugol « oiseau » > ag. fowl « volaille ».

Falc’h, s. f., faux. Empr. lat. falcem. Cf. 1 fals.

Falc’han (etc.), s. m., faucon. Empr. lat. falconem.

Fall, adj., mauvais. Empr. fr. ancien fel, « félon, pervers ».

Fallakr, s. m., scélérat : combinaison de fall et akr.

Fallout, vb., manquer, falloir, faillir. Empr. fr. falloir[497].

1 Fals, s. f., faucille. Empr. fr. ancien falz « faux ». Cf. falc’h.

2 Fals, adj., faux. Empr. fr. ancien fals id. Cl. faoz.

Faṅk, s. m., boue. Empr. normand fanque « fange ».

Faṅken, s. f., sole : dér. du précédent[498].

1 Faô, s. m., fève, mbr. faff y corn. fao. Empr. lat. faba.

2 Faô, s. m., hêtre. Empr. lat fàgus > fr. ancien fou.

Faout, s. m., fente, cf. faouta « fendre » et vir. scoilt-im « je fends » : dér. d’une double rac. SPEL et SQEL, sk. spháṭ-a-ti « il éclate », gr. σκάλ-λω « je hache », lit. skél-ti « fendre », etc. Cf. aoten.

Faoz, adj., faux. Empr. fr. moderne. Cf. 2 fais.

Fard, s. f., charge, tonnage. Empr. fr. (cf. fard-eau).

Farien, s. f., bagatelle : variante de c’hoariel. Cf. c’hoari.

Farlota, vb., s’amuser : dér. de l’empr. fr. altéré falot « bouffon ».

Farouel, farvel, adj., étourdi, bouffon : pour *frav-el, dér. de frav = frao[499]. V. ce mot. — Conj.

Fata, vb., s’évanouir, mbr. fataff, « être ébahi, hébété ». Dér. d’empr. fr. fat (ou provençal fat), « sot, stupide, ahuri » < lat. fatuus id.

Fav, s. m., variante de 1 faô (d’où aussi fav-az s. m. « tige de fève ») et de 2 faô. V. ces mots.

Fazi, s. m., erreur (aussi faïV.) : abstrait du vb. mbt. faziaff « se tromper », pour *faï-yaff. Empr. fr. faillir. Cf. la note sous koṅchéza.

Féal, adj., fidèle, loyal. Empr. fr. ancien féal.

Féaz : adj., variante de faez ; s. m., battant du métier de tisserand (« le fatigué », parce qu’il est sans cesse en mouvement).

Fec’h ! fi ! Cf. faé. Onomatopée de l’action de cracher.

Feiz, s. m., foi, probité, corn. fedh, cymr. ffydd. Empr. lat. fides.

Felc’h, s. f., rate, vir. selg, ir. et gael. sealg id. : soit un celt. *selga < spelg-â, cf. sk. plih-àn et gr. σπλή-ν « rate », gr. σπλάγχ-νο-ν « viscère », lat. lien « rate » < *spli-ën, etc. — Rapprochements très obscurs.

Feller, s. m., défaillant, délinquant : dér. de

Fellout, vb., variante de fallout. V. ce mot.

Felpenn, s. m., lopin, gros morceau, mbr. falpen. Empr. fr. ancien (argot) felpe, flipe, fripe, etc. (sens analogues).

Feltra, vb., éparpiller : primitivement « filtrer » (tamiser). Dér. de lempr. fr. *feltre « tamis » > fr. moderne feutre.

Félu, s. m., goémon. Empr. lat. ulva « algue », avec métathèse ; ou bien dér. d’un celt. inconnu apparenté au lat. ulva. — Ern.

Fenna, vb., répandre, couler, cymr. ffynnu, « produire, prospérer », ffynnus « productif ». Empr. lat. fund-ere « verser ». Cf. founn.

Fénôz, adv., cette nuit : forme imitée de fèteiz.

Férô, ferv, adj., sévère, farouche, mbr. ferf, cymr. ffyrf. Empr. lat. firmus « ferme », mais contaminé du sens du lat. férus « farouche ».

Feskad, s. m., gerbe : dér. d’un simple *fesk (mbr. fesq-en), cymr. ffasg « paquet ». Empr. lat. fascis, faisceau », et cf. béac’h.

Fesken, s. f., fesse. Empr. fr. altéré[500] fesse.

Fest, s. f., festin. Empr. fr. ancien feste.

Féteiz, adv., aujourd’hui : pour *vet-deiz, où *vet est le même élément que bet dans bété, soit « tout le long du jour ». Cf. bété, birviken, biskoaz, etc., et deiz, fénôz. — V. le Gloss. Ern., p. 61 sq.

Fétiz, adj., épais, massif. Empr. fr. ancien (nominatif) faitis (accus, faitif), du bas-lat. factious « fabriqué »[501].

Feûk, s. m., variante usuelle (muée ?) de peùk.

Feûl, adj., fringant, alerte. Empr. fr. ancien fol[502].

Feunteun, s. f., fontaine. Empr. bas-lat. fontàna.

1 Feûr, s. m., prix, taux, cours. Empr. lat. forum « marché » ou fr. ancien fuer, conservé dans la locution « au fur et à mesure » (en proportion du prix et de la quantité). V. aussi afeûr.

2 Feûr, s. f., fourreau. Empr. fr. ancien feurre s. m.

Fibla (C.), vb., rosser d’importance. Empr. fr. ancien afibler « affubler » [de coups]. Ou empr. ags. *flappan et *flippan « battre » ? cf. ag. moyen flapp-en « battre », ag. to flap « battre des ailes » et flippant [tongue] « langue battante > bavarde » ; avec métathèse.

Fibu, s. m., variante dissimilée de fubu. V. ce mot.

Figuz, adj., délicat, difficile : dér. d’un radical *fig. Empr. fr. figue[503].

Fichel, s. f., épieu, fourgon. Empr. fr. fiche, etc. « tout ce qui sert à ficher » (sens ancien) ; d’où aussi br. ficha vb., « fourgonner, vétiller », et l’onomatopée bv.fich-fich « frétillant ».

Flc’h, s. m., fistule, ulcère. Empr. fr. fic < lat. ficus.

Filip, s. m., moineau. Empr. fr. Philippe, sobriquet[504].

Fillidigez, s. f., faiblesse : dér. du radical defell-out.

Fiḷor, s. m., filleul. Empr. fr. filleul dissimilé.

Finich, finij, s. m., faîne : pour *fic y hin, par métathèse et peut-être contamination de kivich. Empr. lat. fdginus > *fàgïnus. Ct.fion.

Finouc’hella, vb., fouir à la manière des porcs : contamination de fiṅval et de houc’hélla, « remuer, cochonner ». Cf. houc’h.

Fiṅval, vb., bouger, mbr. fifual, cymr. chwyf-io (de chwyfa agitation »), ir. *siumal > siubalet gael. siubhal « marche » : dér. d’uncelt. *swem-omouvement », rac. SWEM, cf. ag. to swim et al. schwimm-en « nager ». V. aussi koc’hu et gwiûoal.

Fion, s. m., faîne : métathèse pour *foïn. Empr. fr. *fouine, dér. de fr. ancien fou « hêtre ». Cf. finich. — Conj.

Firboucha, vb., fureter : contamination possible d’empr. fr. ancien fourgier « fouiller » et forbouter « chasser ». — Conj.

Fisiout, vb., fier, se fier, mbr. fizyaff. Empr. fr. fier « laX.fîdere), mais peut-être contaminé defeiz. V. ce mot, et ct.fazi.

Fistiḷ, s. m., babil : soit « frétiller de la langue », cf. fr. (argot) la festillante, « la frétillante, la queue », du vb. fr. ancien festier « fêtoyer qqun comme le chien son maître » (en remuant la queue). Empr. fr. — Ern.

Flak, adj., faible, fade. Empr. fr. (argot) flac « flasque ».

Flacha, vb., bouger. Empr. fr. ancien fleschier, « fléchir, dévier ». — Conj.

1 Flac’h, s. f., le creux de la main. Empr. ags. flasce, « bouteille, récipient » (> ag. flask, empr. lat. vasculum).

2 Flac’h, s. f., béquille. Empr. fr. ancien flaque ou flasque « madrier d’appui » (Hatzf. s. v. 3 flasque). — Conj.

1 Flamm, s. m., flamme, corn. flam, cymr. fflam. Empr. lat. flamma.

2 Flamm, adv., parfaitement : identique au précédent, abstrait de locutions telles que névez flamm « flambant neuf », puis transporté à d’autres avec sens généralisé.

Flamoad, s. m., tithymale, épurge (euphorbiacée), cymr. fflam-goed « aiguille de bois ». V. sous flemm et koat.

Flastra, vb., écraser. Empr. fr. ancien flastrer « aplatir ».

Flatra, vb., moucharder, dénoncer : contamination de flatter[505] et de flairer ou flétrir « marquer d’infamie ». Empr. fr.

Fléar, s. m., puanteur, corn. flair « odeur », cymr. fflair « pet » etffleir-io « puer », vbr. fler-iot « odorant » et flair -maur « d’odeur forte ». Empr. lat. fragr-àre « avoir bonne odeur » (euphémisme) > *flagrare (> fr. flairer).

Fléd, s. m., lit, grabat, mbt. flet. Empr. ags. flett, « chambre, demeure », mais primitivement « lit »[506].

Flemm, s. m., aiguillon, injure, cymr. fflaim « lancette ». Empr. fr. ancien flieme[507], aujourd’hui flamme, ag. fleam, etc.

Fléria, vb., puer : dér. de fléar. V. ce mot.

Flistra, vb., jaillir : altéré pour *flstla t cf. cymr. chwistrell « tuyau » et chwistrellu « asperger ». Empr. bas-lat. flstulàre id.

Flôda, vb., cajoler, caresser : dér. de l’empr. picard flaud, « mou, flasque » (confondu en fr. avec flou). — Conj. Ern.

Floc’h, s. m., écuyer, page (pl.flec’h), corn. flogh et floch « enfant », cf. gael. fleasg-ach « célibataire »[508]. — Étym. inc

Floṅdren (V.), s. f., vallée. Empr. fr. ancien altéré fondoire id. — Conj.

1 Flour, s. m., fleur (de farine), élite, lustre, éclat, cymr. fflwr, et cf. flwrdylis « fleur-de-lis ». Empr. fr. ancien flor et flour « fleur ».

2 Flour, adj., frais, doux, bon, doux au toucher : identique au précédent, mais influencé dans la dernière acception parle fr. velours.

, s. m., ardeur, chaleur. Empr. fr. ancien fou « feu ».

Foar, s. f., grand marché. Empr. fr. foire.

Foas, s. m., sorte de gâteau. Empr. fr. fouace.

Foeltr, s. m., foudre : contamination de foultr par foét.

Foenn, s. m., foin, corn. foen, cymr. ffwyn. Empr. lat. fènum.

Foesk, foest (V.), adj., mou, faible. V. sous ioust.

Foét, s. m., fouet Empr. fr. (aussi fouet).

Folligen-vaé, s. f., bécassine de mer (oiseau dont le passage s’opère au mois de mai). Empr. lat. fulica « poule d’eau », et cf. Maè.

Forc’h, s. f., fourche, corn. forh, cymr. forch. Empr. lat. furca.

Forc’hein (V.), vb., priver, sevrer : exactement « contraindre » [à se passer de], dér. de forh, forme dialectale de/ors. V. ce mot.

Forlok, s. m., anse du gouvernail : exactement << très mobile », altéré de furluok. V. ce mot. — Conj.

Forn, s. m., four, corn. forn, cymr. ffwrn. Empr. lat. furnus.

Fors, s. m., cas, estime, rabr. et corn. forz, « force, estime 1 >*. Empr. fr.

Fouanv (V.), s. m., enflure, hydropisie : forme dialectale dont la dérivation se rattache à c’houéza. V. ce mot et koenv[509].

Fougé, s. f., vanité, ostentation : dér. d’empr. fr. fougue[510].

Fouin, s. m., fauvette mâle. Empr. fr. *fauvin, qui est, au même titre que fauvette, un dér. naturel de fadj. fauve.

Foultr, s. m., foudre. Empr. fr. ancien fouldre.

Founil, s. m., entonnoir. Empr. bas-lat. *fundiculum pour in-fundi-bulu-m « instrument à verser ». Ou peut-être empr. fr., cf. gascon hounilh id.

Founn, founnuz, adj., abondant : abstrait ou dér. de l’empr. lat. fund-ere « répandre ». V. sous fenna.

Fourgas, s. m., agitation : contaminé de plusieurs sources, cf. mbr. fregaff « s’agiter », fr. ancien fourbot « tumulte » et fr. ancien furgier (> br. furgein V.) « fourgonner » (sous firboucha).

Foutouḷa, vb., barboter. Onomatopée.

1 Fraez, s. m., anus : exactement « la brèche ». Empr. lat. fractura « brisé », cf. h. fesse < lat. fissa « fendue »[511].

2 Fraez, adj., adv., variante primitive de fréaz.

Fraḷ, s. m., fente, crevasse : abstrait de l’empr. fr. ancien fraill-er « briser », qui remonte à un bas-lat. *fragillàre.

Framm, s. m., jointure, charpente, cymr. ffrâm id. : abstrait d’empr. ags. fremman « ajuster », cf. ag. frame « cadre ».

Frank, adj., franc, loyal. Empr. fr. ancien/ranc.

Fraô, s. m., corneille grise, corn. frau, d’un celt. *srato-o- <C*sprawo-, qui rappelle tout à la fois lat. parra « orfraie » et ag. sparrow « moineau ». Cf. aussi fr. freux[512].

Fraost, adj., inculte. Empr. fr. ancien frost, « en ruine, en friche », et cf. le fr. moderne fruste refait sur Tital. frusto.

Fréalzi, vb., soulager, consoler : exactement « affranchir » [de peine], mbr. freate « libre ». Empr. ags. frëols « liberté » et frëols-ian « affranchir »[513] ; cf. got. frei-hah « qui a le cou libre », al. freihals.

Fréaz : adj., clair ; adv., clairement ; cymr. ffraeth « éloquent » < celt. *srak-to- <C*VaAr-/o-, cf. cymr. ffrec « abondance de paroles » et ffregod « bavardage » : tous dér. de la même rac. qui a donné ags. sprecan et al. sprech-enu parler ».

Freḷ, s. f., fléau, mbr. fraeill, cymr. ffrewyll id. Empr. lat. flagellum, ou (pour le br.) fr. ancienne/, avec l dissimilé en r[514].

Frenn (V.), s. m., odorat : soit un dér. celt. *srok-n-yo-, à rattacher à la même rac. que f ri et/ron. V. ces mots.

Frésk, adj., frais. Empr.fr. ancien *fresc, cf. ital. fresco.*

Fret, s. m., cercle de moyeu. Empr. ir.freite « virole », etc.

Freûza, vb., défaire, briser. Empr. bas-lat. *fractdre (fréquentatif de frangere), mais confondu avec mbr. froesaff (empr. fr. froissicr).

Freûzel, s. f., herse : dér. du précédent.

Frî, s. m., nez, corn. fruc (voc.) > frig « narine », pl. frigow, qu’on ne retrouve ni en ir. ni même en cymr. : soit un celt. *srī-n-, sans autre équivalent connu que gr. ῥί-ς (rhi-s) ( *σρί-ν-ς (*sri-n-s), mais apparenté à fron.

Frika, vb., écraser, froisser, mbr, fricaff. Empr. fr. ancien friquer.

Frigas, s. f., boue. Empr. fr. probable fricass(ée), et pour le transport de sens cf. br. souberc’h. — Conj.

Frimm, s. m., frimas, verglas : abstrait de l’empr. fr. frimas.

Friṅga, vb., sauter, s’amuser (d’où aussi friṅgot, « fredon, roulade »). Empr. fr. ancien fringuer « gambader », dont le ppe présent fringant est resté en usage. V. aussi grigoṅsa.

Friol, adj., prodigue, dissipateur, mbr. frivoll. Empr. fr.

Frita, vb., frire : dér. de l’empr. fr. frit frite.

Fromm, s. m., plénitude, cf. mbr. from-et « enflé », cymr. ffrom « colère » : soit un celt. *srei-smen- < *sprei-smen « extension > gonflement », qu’on peut rapporter à une rac. SPER > SPREI à sens assez variés, vir. ser-n-im « j’étends », gr. σπείρ-ω « je sème », al. sprei-i-en « étendre », spross « rejeton », etc. — Rapprochements hasardés.

Fron, s. f., narine, mbr. froan, cymr. ffroen, vir. srón, gael. sròn « nez » : soit un celt. *sroknā, sans équivalent clair ; cf. gr. ῥέγϰ-ω « je ronfle », vir. sren-im. V. aussi sous frî.

Froṅden, s. f., cravate : pour *front-en, dér. d’empr. fr. front[515].

Frota, vb., frotter, mbr. frotaff. Empr. fr.

Froud, s. f., torrent, corn. frot, cymr. ffrwd, vbr. frut, vir. sruth, etc. : soit un celt. *srutu- « courant », dér. de la rac. SRU SREW, sk. srâv-a-ti « il coule » et gr. ῥεῖ *σρέϝ-ει, sk. sru-ti et gr. ῥύ-σι-ς « courant », lat. rîvus = *srîv-o-s (pour *srêw-o- avec rac. allongée ?), ags. stream (< germ. *srau-ma-z) > ag. stream et al. strom, russe o-strov-û « île » (autour de quoi il y a courant), etc.

Frouden, s. f., fougue, caprice : dér. du précédent.

Frouez, s. m., fruit, cymr. ffrwyth. Empr. lat. fructus.

Frougadel, s. f., urine (cf. frougein V. « uriner »), mbr. froucq « urine » et cymr. ffrwg « tumulte » : peut se rattacher par amplification à la même rac. que frou-d. V. ce mot[516].

Froun, s. f., variante de fron. V. ce mot.

Fubu, s. m., moucheron. Empr. ags. wibba « scarabée », dont le dat. pl. est wibbum[517]. Cf. c’houibu et c’houit. — Conj. Thomas.

Fui, vb., se répandre subtilement. Empr. lat. fum-are*[518].

Fuḷ, adj., brouillé, crépu, crépi : abstrait de fula, qui semble une metathèse de luia prononcé *luvia « brouiller » ; ou empr. ags. *full-ian > fyllan « remplir » (cf. cymr. ffyll « couvert touffu »), influencé dans son sens par luia. Cf. aussi fr. fouillis[519].

Fulen, s. f., étincelle : métathèse pour *uflen t cymr. ufel-yn « étincelle », ufel et uwel « feu », vir. oibel, « étincelle, feu », sans autre équivalent connu. Cf. aussi eloen. — Conj. Ern.

Fan, s. f., longue corde, corn. funen, cymr. jffun « gerbe » et ffun-en « lien », vbr. pl.funiou « bandelettes ». Empr. lat./Rrus « corde ».

Fur, adj., sage, prudent, corn. fur, cymr. ffur « rusé ». Empr. lat./ôr « voleur » (le cymr. fournit à souhait la transition sémantique).

Furlukin, s. m., bouffon, charlatan. Empr. fr. arlequin (aussi harlequin), plus ou moins contaminé du suivant.

Furluok, adj., volage, vagabond ; cf. fr. breloque, freloche, fanfreluche, freluque, freluquet, etc. Empr. fr. populaire.

Fust, s. m., manche de fléau, futaille, corn. fust et cymr. ffust. Empr. lat. fustis, « gros bâton, fût de colonne », etc.


G

Gâk, adj., bègue ; cf. gael. gagach id., ag. to cackle « caqueter », ah gackern « caqueter », gacksen « bégayer », etc., etc. Onomatopée.

Gâd, s. f., lièvre, corn. gad, mbr. gat. — Étym. inc.[520].

Gadal, adj., débauché. Empr. bas-lat. *gatâlis > gadàlis « prostituée », c’est-à-dire « femme de rue », du germ. (visl.) gata (al. gasse).

Gadan (C.), s. f., lien d’osier : contamination de mbr. cadoen « chaîne » (empr. lat. catëna) et de gwéden. V. ce mot

Gaé, adj., gai, joyeux. Empr. fr. gai.

Gai, s. f., maladie cutanée. Empr. fr. gale.

Galdu (V.), s. m., macreuse : pour *galv-du « le crieur noir ». V. sous galv-aden, et cf. lat. gal-lu-s « coq ». — Conj.

Gall, s. m., Français (d’où Gallô « habitant de la Bretagne française »), cf. ir. et gael. Gall « Anglais », vir. gall « étranger », cymr. gal « ennemi » : soit un celt. *gallo, i.-e. *ghos-lỏ- (ou *ghäs-lỏ), dér. de la même rac. que lat. hosti-s « ennemi », got. gast-s, ag. guest, al. gast, vsl. gostĭ, « étranger, hôte »[521].

Galloud, s. m., puissance (et gall-out vb. « pouvoir »), cymr. gall-u « pouvoir », corn. gall-os « puissance », etc. : tous dér. divers d’une rac. assez rare ailleurs, mais fort répandue en celt., qui se retrouve notamment dans vir. gal « vaillance », gaul. Γαλ-άτη-ς ; et Gal-lo-s ethnique[522], puis dans lit. gal-è « puissance », gal-è-ti « pouvoir », vsl. gol-êmu « robuste », sans autre équivalent connu.

Galvaden, s. f., cri d’appel : dér. du mbr. gal-u « appel », cymr. gal-w « appeler », T.gall « cygne » (crieur) eigall « renommé » < celt. *galno- ppc passé ; soit donc un vb. celt. *gal-ô « je crie, j’appelle », dont la rac. GAL se retrouve en gerra. et en si., visl. kalla « appeler » et ag. to call, vsl. glasil « voix » (russe golosu) et gla-gol-ati « parler ».

Gamblid (Iaou), s. m., le Jeudi saint, mbr. dizyou camblit. Empr. bas- lat. completus > complïtus « achevé »[523].

Gañ, s. f., variante de kañ. L’orthographe mbr. gaign ramènerait à un sens « gain, butin » [des oiseaux de proie]. — Conj. Ern.[524].

Ganaz, adj., fourbe, mbr. ganes : dér. d’empr. bas-lat. gannum, « jeu, moquerie », et cf. ital. ingannare « tromper », etc.

Ganédigez, s. f., naissance : dér. de ganet « né ». V. sous génel.

Gaṅt, prép., avec, par : pour *kant, corn. cans, vbr. cant, vir. cét, gaul. canta- (et cala- dans les n. pr. du type de Cata-launi « Châlons »), celt. *kn-ta, qui est une amplification de la prép. *kom, comme en gr. ϰα-τὰ, et en lat. con-trâ par rapport à cum. V. sous *ke-, ken, ket, etc.

Gaô, adj., faux : variante de gaou. V. ce mot.

Gaol, s. f., enfourchure (aussi gael), mbr. gafl et gaul, cymr. gafl, vbr. pl. gabl-au « fourche », vir. gabul « fourchette », ir. gabhal, gael. gobhal, gaul. latinisé gab-alu-s « fourche de gibet » (d’où fr. gâble « fronton triangulaire allongé »), al. gab-el « fourchette », et cf. sk. gâbh-asti « l’envergure des bras » el lat. hab-ere « tenir »[525].

Gaonac’hen, s. f., femelle stérile, mbr. gaunach id. : d’un celt. *gaunakkà* dér. du même type que gr. χαῦ-ναξ, « vain, menteur », par rapport à χαῦ-νο-ς. V. la rac. conjecturale sous gaou.

Gaou, s. m., tort, mensonge, mbr. gou, corn. gotc, cymr. gau, vir. gâu > gào > go, etc. : soit un celt. *gow-o-, dér. d’une rac. peu claire que paraît reproduire le gr. χαῦ-νο-ς, « mensonger, stérile » ; cf. aussi gr. γαυ-σό-ς « crochu » et lit. pri-gâu-ti « tromper »[526].

Gaour, s. f., chèvre (aussi gavr), mbr. gaffr, cymr. gafr, vbr. mel-gabr « troëne » (plante-à-chèvre), corn. gauar, vir. gabor, ir. gabhar, gael. gobhar, gaul. *gabros s. m. dans Gabro-magus « le champ de la chèvre » et autres n. pr. : se retrouve donc dans toutes les langues celtiques, mais nulle part ailleurs[527].

Gaozan, s. f., mite, mbr. gausan, corn. goudhan, cymr. gwyddon pl., cf. ir. ftneôg et gael. fionag (concordances irrégulières). — Étyra. inc.

Gar, s. f., jambe, mbr. et cymr. garr, corn. gar, vir. gairri pl. : d’un celt. *garri- « jarret[528] », sans équivalent ailleurs.

*Gar-, préf. rare et de sens très indécis, peut-être péjoratif à l’origine : peut se ramener à cymr. (ancien) gerr-an « nain », vir. gerr, ir. geârr et gael. geàrr « court », soit un celt. *gers-o-, sk. hras-câ « court » et hrâs-a-ti « il dépérit », gr. χέρ-ης « sans valeur » et χείρων « pire ».

Garan, s. f., grue[529], corn. et cymr. id., gaul. *garanos (dans tri-garanus inscr. de Cluny), cf. gr. γέρανος, ag. crâne, al. kranich (lat. gr-u-s), etc. : tous ces mots paraissent se rattacher à la rac. « crier ». V. sous garm.

Gardiz, adj., rude, vif : contamination des deux mots br. hardiz « hardi » et br. garô. V. ce mot ; mais cf. Ernault, Mém. Soc. Ling., X, p. 328.

1 Gargaden, s. f., gosier. Empr. fr. ancien et dialectal gargate id.

2 Gargaden, s. f., gardon, goujon. Empr. fr. gardon, altéré par contamination du précédent (poisson goulu ? ou qui bée ?).

Gargel, s. m., houx : préf. *gar- et kél-en.

Garlaṅtez, s. f., guirlande : dér. de l’empr. fr. ancien garlande.

Garlizen, s. f., sole : préf. *gar- et lizen. Ou *garv-lizen « plie rugueuse » ? Cf. fanken, lizen, garô et garv.

Garlôsten, s. f., perce-oreille : préf. *gar- et lôst.

Garm, s. m., cri, corn. et cymr. id., ir. et gael. gairm, soit celt. *gar-smen-, dér. d’une rac. GER ou GAR, d’où celt. *gar-ô « je crie » : vir. gair-i-m, gael. goir, cymr. gawr « clameur », etc. ; cf. sk. jâr-a-te et gr-nàti, « il bruit, il chante », gr. γῆρ-υ-ς « voix » et γηρύειν « crier ») » lat. garrire, lit. garsa-s « bruit », etc. V. aussi sous garan, gër, gervel et galvaden.

Garmélod, s. f., fresaie : dér. de garm. Pour la finale cf. fr. hulotte.

Garô, adj., rude, dur (aussi garv), mbr. garu, cymr. garw, vir. garb, ir. et gael. garbh id. : soit un celt. *garwo- pour *gars-wo-, dér. de rac. GHERS « se hérisser », sk. hàrs-a-ti « il est raide », lat. hirs-ûtus, horridu-s, horr-ëre, etc., gr. χήρ hérisson », lit. zer-iù « je gratte » (concordances peu claires) ; mais sans rapport avec lat. gravis.

Garr, s. f., variante primitive de gâr. V. ce mot.

Garv, s. m., ver d’appât : le même que garô (ce ver est ridé).

1 Garz, s. m., jars : cf. fr. (picard) gars « jars ». Empr. fr. très probable, mais de toute manière étym. très indécise.

2 Garz, s. f., haie, jardin, cymr. garth, vir. gort « moisson » : d’un celt. *garto- et *gorto- ce dernier reproduit l’i.-e. *ghorio-, « champ, enclos, culture », etc., gr. χόρτος « gazon », lat. hortus, got. gard-s « maisonnée », ag. yard « cour » (et garden), al. garten « jardin ».

Garzel, s. f., râtelier : dér. de 2 garz « haie ».

Garzou, s. m., aiguillon, corn. et cymr. garthou, vbr. pl. gerthi. Empr. germanique probable[530] : ags. gierd ; vhal. gartea > al. gerte « baguette ».

Gast, s. f., femme publique, cymr. gast « chienne ». — Étym. inc.

Gavlin, s. m., javeline. Empr. fr. Cf. le suivant.

Gavlod, s. m., javelot. Empr. fr. ancien gaoelot, lequel, à son tour, est celt. d'origine et parait se rattacher au type gaol > gaol.

Gavr, s. f., variante de gaour. V. ce mot.

Géd, s. m., attente, garde, cf. mbr. guedaffa guetter ». Empr. fr. guet.

Gédik, s. m., guérite. Empr. fr. guérite, probablement contaminé d’un diminutif de géd par étymologie populaire. — Conj.

Gégin, s. m.[531], geai, variante muée de 2 kégin. V. ce mot.

Geid, geiz, s. f., ramage. Onomatopée ? Cf. fr. jaser et gazouiller.

Gélaouen, s. f., sangsue, corn. ghel, ir. gel, gael. geai, sk. jal-uka (aquatique », cf. jala « eau », al. quell-en <c jaillir »j, gr. βδέλλα et βλέτυες pl. : mot obscur, qu’on rattache parfois à une rac. GwEL, « dévorer, sucer », sk. gir-â-ti et gil-a-ti « il dévore », lat. gul-a, al. kehle « gorge ».

Gell, adj., bai, brun, fauve, cymr. gell id.[532] : soit un celt. *gel-so-, dér. d’une rac. GHEL « jaune », sk. hâr-i « jaune » (gr. χλω-ρό-ς, lat. hel-vu-s, ags. geolo > ag. yell-ow, al. gel-b y lit. gel-tas « jaune-clair », etc.

Geltren, s. f., guêtre. Empr. fr. altéré.

Génel, vb., enfanter, naître, cymr. gen-i « naître », vir. gein « naissance », ro-gén-ar « je suis né », etc. : d’un vb. celt. *gen-ô, dér. de l’universelle rac. GENA, sk. jân-as « naissance » etjân-a-ti « il engendre », gr. γέν-ος, γεν-έ-σθαι, -γνη-το-ς, « né », lat. gen-us y gi-gn-ere, gnatus > nàtus, gens « race » (gén. gen-t-is), indi-gen-a, etc., ag. kin « race » et kind « espèce », al. kind « enfant », gaul. Cintu-genus n. pr. (premier-né, cf. keûta) et similaires, etc., etc.

Genn, s. m., coin à enfoncer, mbr. guenn, vbr. gen y cymr. gaing, vir. geind, gael. geinn id. : soit un celt. m gendi- t dont on croit retrouver un équivalent en letto-slave[533] ; sans aucun rapport avec koh.

Génou, s. m., bouche, corn. et cymr. genau, gaul. n. pr. Gen-ava ( embouchure), « Genève, Gènes », etc. : d’un celt. *gen-ow-, sk. hân-u « mâchoire », gr. γέν-υ-ς (gen-u-s) « menton », got. kinn-u-s id., ag. chin et al. kinn, etc. ; cf., avec un suff. plus court, les types lat. gen-a « joue », vir. gin « bouche », cymr. gèn, « joue, menton », mbr. guen « joue ».

Genver, s. m., janvier. Empr. lat. Januárius.

Géô, s. f., variante de iéô. V. ce mot.

Géoren, s. f., écrevisse d’eau douce : curieux singulatif refait sur le pl. géor « chèvres », qui se rattache à gaour[534].

Géot, s. m., herbe, corn. gwels^ vbr. pl. guelt-ioc-ion « herbeux », et même br. actuel guelt « herbe » (Ouessant), vir. *gelt dans gelt-both « pâturage » : d’un celt. *gwel-to- « vert », cf. cymr. gl-edd « gazon », gr. ϰλό-ο-ς (klo-o-s) ; « vert-clair » et ϰλο-ή (klo-ê) « verdure », lit. iélti « verdoyer », vsl. zel-ije « légumes » et zel-enû « vert ». V. la rao. sous gell, et cf. 1 glaz.

Gér, s. m., mot, cymr. geir > gair, vir. gàir « cri » : d’un celt. *gdr-i et *gar-i-, dont la rac. très féconde est sous garm.

Gervel, vb., appeler : pour galca (conservé dans la conjugaison et dans l’infinitif galoueinV.), par confusion des deux radicaux celt. synonymes *gal- et *gar-, V. sous galcaden et garm.

Geûn, s. f., marécage : pour *gweùn, mbr. gueun « vallée », cymr. gwaun « prairie », ir. fán « pente », fr. (ardennais) fugne « plateau tourbeux », d’un celt. *wàg-nā, cf. lat. vag-u-s « [lieu] vague » ?

1 Gével, s. m., pinces, tenailles, corn. gevel cymr. gefail, vbr. gebell id. : de la famille de gaol, mais probablement contaminé du suivant.

2 Gével, adj., jumeau, cymr. gefell. Empr. lat. gemellus.

Géver (T), s. m., gendre : seul représentant subsistant du celt. *gem-ero-, lat. *gem-er > gêner, gr. γαμϐ-ρό-ς (gamb-ro-s), cf. γάμ-ο-ς (gam-o-s) « mariage », sk. jámātā.

Gôvred, s. m., vent de sud-est, mbr. aoel gueffret a vent d’ensemble », pour queffret. V. sous kèfret. — Conj. Ern.

Giber, s. m., esse, goupille : mbr. guyber « couleuvre » par métaphore (c’est une pièce en forme d’S). Empr. lat. vïpera.

Gîn, adj., l’envers : variante muée de kein[535]. — Conj. très douteuse.

Ginidik, adj., natif. V. sous ganédigez.

Gîz, s. f., manière, mbr. guis. Empr. fr. guise.

Glâd, s. m., fortune, mbr. gloat « royaume > fortune », corn. gulat « patrie », cymr. gtrlâd « pays », vir. fiait h et gaei. jlath « chef » : soit un celt. *wla-toet *wla-ti-, dér. de la rac. qui se retrouve dans lat. valère « pouvoir », got. wal-d-an et al. walten « gouverner », ag. to wield « manier », vsl. vlada « je règne », et cf. le n. pr. Vladi-mirû « qui règne sur le monde », lit. cald-yti « régner », etc., etc.

Glac’har, s. f., affliction, cymr. et vir. galar, gael. galaru maladie » : suppose un celt. *galro-, d’apparentation indécise [536].

Glan, glaṅ, adj., pur, parfait, cymr., ir. et gael. glan (cf. cymr. glain « gemme »), gaul. Glana (rivière) : soit un celt. *gla-no-, à rac réduite par rapport au gr. γλῆ-νος « bijou », γλή-νη « prunelle de l’œil », γελ-εῖν « briller » (Hesych.), sans autre équivalent[537].

Glandour, s. m., conferves : exactement « laine d’eau ». V. sous gloan.

1 Glann, s. f., rive, cymr. glan id. ; cf. mbr. glenn « pays », cymr. glynn a vallon », vir. glenn, ir. et gael. gleann « vallée » : respectivement celt. *glanno- et *glinno-, peut-être sans lien entre eux, et d’étym. inc.

2 Glann, particule négative. Empr. fr. glane « brin ». Cf. 2 ken et morse.

Glaô, s. m., pluie, mbr. glau, corn. glau (voc.) > glaw, cymr. glaw id. : pour *gw-law, qui serait en celt. *wo-law-o-, « petite lavasse », rac. LOW « laver », gr. λού-ω, lat. lav-ere lav-àre lu-ere, cf. visl. lau-g « bain chaud » et al. lau-ge « lessive ». V. aussi laouer.

Glaou, s. m., charbon (ardent), mbr. glou, corn. glow, cymr. glo id. : d’un celt. *glo-wo-, dér. de rac. GHLÔ qu’accusent essentiellement Tag. to glow « briller » et l’al. glühen « brûler », isolé par ailleurs.

Glaouren, s. f., glaire, bave, mbr. glaicren, cymr. glqfoer et glyfoer id. : se rattachent directement ou avec altération à une rac. GLIbh « visqueux », cf. al. kleb-en « se coller » et ag. to cleaoe « s’attacher », gr. γλοι-ό-ς glu, graisse visqueuse », lat. *gloi-s > glas « glu » », glu-ten.

Glasten, s. m., yeuse : pour glaz-tann. V. ces mots.

Glavia, vb., pleuvoir, bruiner : dér. de glaô.

1 Glâz, adj., vert, bleu, gris, pâle, mbr. et cymr. glas, vbr. glas et du-glas (sous ), vir. glass, gael. glas « gris » : soit un celt *gl-asto-, qui semble tout à fait isolé, mais peut se rattacher à la rac. de gell[538].

2 Glâz, s. f., goutte, crampe. Cf. gloaz et 2 glizien. — Étym. inc.

3 Glâz, s. f., glas. Empr. fr. glas avec changement de genre.

Glazaour, s. m., loriot. V. sous 1 glâz[539].

Glazard, s. m., lézard. Empr. fr. contaminé de 1 glâz.

Gléb, adj., mouillé, humide, mbr. gloeb, cymr. g ulip> gwlyb, et gwlybwr « humidité » = corn. glibor, ir. et gael. fliuch « humide » : soit donc *wlip-u- et *wlik-u- qui indiquent un i.-e. *wlq-u-, rac. WELQ, d’où aussi lat. liqu-idu-s, liqu-or[540], lett. walk-s « humide ». Cf. gwalchi.

Glec’h, s. m., action de détremper, cymr. gwlych « humidité » et gwlyehu « détremper » : soit un celt. *wlik-ko- issu de la même rac. que gléb[541].

Glesker (T.), s. m., grenouille de haie, mbr. gluesquer, cf. corn. gwilskin et guilschin (métathèse en br. ). — Étym. inc.[542]

Gléz, adv., tout à fait : variante de kleiz au sens de « suivant la pente > tout naturellement ». V. ce mot — Conj.

Glîn, s. m., genou, corn. et cymr. glin, vir. glàn, gael. glùn, celt. *glû-no-, pour *gnû-lo- dér. (reconnaissable dans ag. to kneel « s’agenouiller ») d’un i.-e. *genu et *gnu, sk. jànu et -jau, gr. γόνυ, γνυ-πετεῖν « s’agenouiller » et gr. γνύ-ξ « à genoux », lat. genu, got. kniu, ag. knee, al. knie.

Glôiz, s. m., rosée,cymr. gwlith, d’un celt. *wlik-to-, qui serait le ppe passé de la même rac. d’où est dér. gléb. Cf. glec’h[543].

Glizik, s. m., petit saumon, anchois, cymr. gleisiad « saumon » : soit un dér. diminutif de 1 glâz (bleu-vert, écailles chatoyantes).

1 Glizien, s. f., serein : dér. de gliz. V. ce mot.

2 Glizien, s. f., goutte, crampe. Cf. 2 glâz. — Étym. inc.

Glô, s. m., variante contractée de glaô. V. ce mot.

Gloan, s. m., laine, corn. gluan, cymr. gulan et gwlân, vir. oland, ir. et gael. olann id. : d’un i.-e. *wḷnà ( long) et *wläna > celt. *wlano- et *wlanā[544], identique à sk. urnā, gr. λῆνος nt., lat. lāna (pour *vlānā), got. wulla (pour *wulnā), ag. wool, al. wolle, lit. vilna, vsl. vlŭna, etc.

Gloar, s. f., gloire, honneur. Empr. fr. gloire.

Gloaz, s. f., souffrance, blessure, cymr. gloes. — Étym. inc.

Gloestr (V.), s. m., gage, vœu : variante à métathèse de gwéstl.

Glouac’h (V.), s. m., variante à métathèse de goulaz. V. ce mot.

Glouec’h, s. m., serein : variante à métathèse du mot br. correspondant au cymr. gwlych. V. sous glec’h, et cf. glîz et gléb.

Glout, adj., goulu : abstrait de l’empr. fr. glout-on[545].

Glôzard, s. m., fauvette mâle : dér. de 1 glâz « gris ».

Glûd, s. m., glu, corn. glut, cymr. glud. Empr. lat. glūten, et cf. glaouren.

Gluic’h (V.), s. m., variante dialectale de glîz. V. ce mot.

, adj., fermenté : abstrait de gôi vb. « fermenter » ou de gôell « levain » ; et celui-ci d’un radical celt. *wo-yes-lo-, rac. YES, cymr. iâs « chaleur », sk. yás-a-ti « il bout », *ζέσει ζέει id., vhal. jës-an > al. gähren « fermenter ». Cf. goéden, etc. V. le préf. sous *gw-.

Goakol, s. m., collier de cheval : variante altérée de kougoul avec contamination probable du fr. col. — Conj.

Goal, s. m., lance, gaffe. Empr. fr. ancien guaffe.

Goaṅ, goaṅv, s. m., hiver, mbr. gouaff, corn. goyf, cymr. gaem et gauaf, vir. gaim-red composé[546] : soit un celt. *gi-amo- et *gi-mo-, dér. (par suff. -em- > -äm- > -m-) de rac. GHI, sk. hi-mâ « froid » et hé-man « hiver », gr. χι-ών « neige » et χει-μών « hiver », lat. hi-em-s, lit. žëmà, vsl. zima.

Goann[547] (V.), s. f., charogne : on soupçonne un type de dérivation tel que *goat-n- « sanglant ». V. sous gwann et gwâd.

Goaṅven, s. f., engelure : dér. de goaṅv. Cf. goaṅ.

Goap, s. m., moquerie. Empr. fr. populaire (normand) gouap-er, et cf. fr. ancien guaber gaber « conter des bourdes ».

Goar, s. m., facilité, lenteur : variante de 1 gwâr[548].

Gôb, s. m., contamination de kôp par fr. gober et gobelet.

Gôbédi, vb., tinter. Empr. fr. ancien copeter « copter ».

Gober, vb., faire : mutation syntactique pour ôber. V. ce mot.

Gobilin, s. m., feu-follet, lutin. Empr. fr. gobelin.

Gôd, s. m., sein, poche (aussi kôd, et le dér. gôdel s. f. « poche »), cymr. cod « sac ». Empr. ags. codd > ag cod « bougette ».

Godai, vb., caqueter. Onomatopée.

Gôdisa, vb., se moquer. Empr. fr. (se) gaudir.

Gôdôer, s. m., cabane, couchette : préf. *gw- devant un thème dér. de la même rac. que tei et tôen, et cf. lat. tug-uriu-m.

Goéden, s. f., levain, présure : dér. de . V. ce mot.

Goél, s. m., fête, corn. goil > gol, cymr. gicyl, vir. féil. Empr. lat. vigilia « veille [de fête] ». On n’a que faire d’une soi-disant rac. WJL : Bzzbg. Btr., XXIII, p. 56.

Goell, s. m., levain : dér. du même radical que go.

Goérô, vb., traire, mbr. gozro, cymr. go-dro t vbr. guo-troit « vous trayez » : d’un celt. *wotrâg-ô « je tire en dessous », sens et formation homologues du lat. sub Irah-ere > fr. -traire- V. sous *gw- et / irô.

Gôf, s. m., forgeron, corn. gof, cymr. gob> gof> vir. goba (gén. gobann), ir. et gàel. gobha, gaul. Gobann-ion. pr. « la forge »[549] : d’un celt. *gob-an, qu’on rattache hypothétiquement au gr. γόμφ-ο-ς « ferrure »[550].

Gôgé, s. m., raillerie, fourberie : dér. d’empr. fr. ancien gogue id.

Gôgez, s. f., grondin : dér. du précédent (poisson rusé) ?

Gôlei, gôlôi, vb., couvrir, dissimuler, mbr. gueleiff, cymr. goloi, vir. follugalm « je cache », ir. folach et gael. falacha cachette » : contamination très probable des celt. *wo-lug-ô <( je dissimule en dessous » (got. liug-an, ag. to lie, al. liïg-en, vsl. lûg-aii « mentir ») et *wo-leg-ô « je place en dessous »[551]. V. sous *gw-, léac’h et gwélè.

Golf, adj., sans queue : soit originairement « mutilé » ou « infirme » ; cf. br. gôl (T.) « essorillé » et vir. goll « aveugle », sk. kànà = i.-e. *kol-noborgne », et surtout gr. ϰολοϐό-ς « mutilé », ϰολούω « je mutile ». — Rapprochements très obscurs. — Étym. inc.

Golc’hed, s. f., couette, cymr. cylched, vbr. colcet. Empr. lat. culcita.

Golc’hein (V.), vb., variante dialectale de gwalc’hi.

Gôlô, s. m., couverture (aussi gôlôen). V. sous gôlei.

Golvan, s. m., moineau, corn. golcan, cymr. golfan, mh.gelbund, ir. et gael gealbhonn id. ; cf. gr. χελ-ιδών « hirondelle[552] ».

Golvaz, s. f., battoir à lessive : syncopé pour *golchoâz. V. sous gwalc’hi, golc’hein et bâz.

Gonid, s. m., variante de gounid. V. ce mot.

Gonvor, s. m., mesure, bord du vase. Empr. bas-lat. gomor, nom de mesure hébraïque venu de la traduction de la Bible.

Gôpr, s. m., salaire, prix, cymr gwobr id. : d’un celt. *wO’pr-o-, qui unit le préf. *gw- à la rac. du vb. pr-éna. V. ces mots, et cf. gôpraer « mercenaire » et vbr. (avec un autre préf.) com-pri « aura acheté ».

1 Gôr, s. m., chaleur étouffante, cymr. géra qui couve », gor-i « couver » et gicr-ês « chaleur », vir. gor id. et gor-i-m > guirim « je chauffe » : soit un celt. *gor-o- « chaleur », issu de rac. GHwER, sk. ghar-mâ « chaud » et hâr-as « ardeur », gr. θέρ-ος « été » et θερ-μός « chaud », lat. for-mu-s « chaud » et fur-nus « four », ag. et al. war-m « chaud », vsl. gor-èti « brûler » et russe gor-nû a foyer », etc. Cf. le suivant.

2 Gôr, s. m., abcès, furoncle, cymr. gôru pus » et gor-yn « pustule », vir. gor, a chaleur, pus » : identique au précédent. Cf. gôrou.

3 Gôr, s. m., cordon, mbr. gour, ir. gàaire « cheveu », gàel. guair-sgeach « bouclé », cf. gr. γῦ-ρό-ς « circulaire » (originairement « flexible » ?), γῦ-ρο-ς « cercle » : rapports étymologiques très obscurs.

4 Gôr, s. m., variante contractée de govor = gonnor.

Gôrad, s. m., couvée : dér. de 1 gôr. V. ce mot.

Gorlanô, s. m., variante de gourlanô.

Gorlounka, vb., variante de gourlonka. V. ce mot.

Gôrô, vb., variante contractée de goérô. V. ce mot.

Gôrou, s. m. pl., amygdalite : pl. de 2 gôr.

Gorré : s. m., superficie (d’où gorréa, «élever, serrer » ) ; prép., adv., sur, dessus : dér. de 1 gour-. V. ce mot, et cf. doaré.

Gorrek, adj., lent (aussi goarek V.) : dér. de goar[553].

Gortoz, s. m., attente, corn. gortos « attendre » ; cf. cymr. gwardu « garder », ags. weard-ian > ag. to ward, al. wart-en attendre »[554].

Goudé, adv., prép., ensuite, après, cymr. gwedi < (ancien) guotig, qui équivaut à un celt. *wo-eti-k, soit sk. àti « en outre », gr. ἔτι « encore », lat. et, précédé de *gw- et suivi d’un suff. adverbial.

Gouél, s. m., variante de goél. V. ce mot[555].

Gouer, s. f., ruisseau, mbr. gouher (pour *gouver), cymr. *gofer id. : soit un celt. *wo-ber-o-, équivalant au gr. ὑπο-φέρ-ο-μαι, « je me transporte, je coule », rac. BHER. V. sous *gw- et kémérout, et cf. aber, kemper.

Gouers (V.), adv., longtemps. Empr. lat. versus au sens de « ligne, rangée, [longue] traînée ». Cf. aussi gwerz.

Gouhéré, s. m., juillet : exactement « au commencement de l’automne », comme en lat. sub autumnum*[556]. V. sous *gw- et héré.

Gouhez, s. f., bru, corn. guhit, cymr. gwaudd, d’un celt. *vadù- « épousée », sk. vadh-u. V. d’autres formes de la rac. sous dimizi.

Gouhin, s. m., fourreau, corn. guein > goyn, cymr. gwain, ir. faigen, Empr. lat. vàgïna (> fr. gaine).

Gouiender, s. f., fraîcheur. V. sous *gw- et ién.

Goulaoui, vb., éclairer : dér. de goulou.

Goular, adj., fade : variante à métathèse de klouar.

Goularz, s. m., ambre jaune : métathèse probable pour *gou-lazr > cf. cymr. llathr « poli » (Loth, R. celt., XX, p. 78), d’apparentation indécise.

Goulaz, s. m., latte. V. sous *gw- et làz.

Goulaza, vb., rebattre (un outil) : préf. *gw-, et laza au sens de « frapper ».

Goulenn, s. m., demande, question : soit préf. *wo- (*gw-) devant une forme à nasale de la rac. LI, cf. vir. len-im et ir. leanaim « je suis », gael. lean, cymr. can-lyn et dy-lyn « suivre », sk. li-nâ-ti « il s’attache à », gr. ἀ-λί-νω et lat. li-nô « j’enduis », etc. ; la transition de sens serait dès lors « s’attacher à > presser > solliciter », etc.

Goulerc’hi, vb., tarder : préf. *gw- et lerc’h.

Goulc’her, s. f., couvercle : dér. de la rac. de gôlei. V. ce mot.

Gouli, s. m., plaie, corn. goly, cymr. gtoeli id. : formé sur un radical celt. *wel-ï- ou *wol-ï-, cf. sk. vr-anâ, gr. οὐλή, lat. vol-nus.

Goullô, adj., vide, cymr. guo-llung > gollwng et (avec un autre préf. di-llwng) « lâcher », vir. folomm > folum, ir. folamh et gael. falamh « vide » : soit le préf. celt. *wo- (*gw-) devant une variante nasalisée de la même rac., d’ailleurs mal connue, qui a donné al. lûck-e « lacune » et lock-er « lâche ». — Conj.

Goulou, s. m., lumière, corn. golow, tymr. go-leu, d’un celt. *wo-lou-> cf. lat. *lou-c-s > lux « lumière » (le br. a primitivement un sens atténué). V. le préf. sous *gw- et la rac. amplifiée sous luc’ha.

Goulten, s. f., fanon de bœuf : pour *kolten < kolleten, dér. de kollel (V.) « fanon ». Empr. fr. collet.

Goumon (vieilli), s. f., goémon (empr. br.), cymr. gwymon, ir. feamuin, gael. feamainn id. : peut se rattacher, par l’intermédiaire du sens de « tordu, entrelacé », à la rac. qu’on trouvera sous gwâd. — Conj. Mcb.

Gounid, s. m., gain, mbr. gounita gagner », cymr. gweini « servir », vir. fo-gniu « je sers » etfo-gna-m « service » : exactement « action en sousordre », le préf. étant celt. *«>o-, et le radical proche parent de l’adj. lat. gnà-vus « actif » (cf. ag. to know « savoir »), qui dépend de la rac. GNO ; sans rapport avec fr. gagner. V. sous *gw- et anat.

1 Gour-, préf. local au sens de « sur », et par suite augmentatif, corn. gur- > tour-, cymr. guor-, gur-, gor-, etc., vir. for-, gaul. oer- dans ver-tragus « lévrier », Ver-cingeto-rix, etc. (cf. 1 trô et 1 kamm) : forme préfixée de la prép. celt. qui a donné br. gwâr > wâr. V. ces mots et qquns des suivants ; mais cf. 2 gour-.

2 Gour-, préf. péjoratif et diminutif : variante de *gar- peut-être influencé par le préf. précédent {gour-glèzé « courte épée > poignard », etc.). V. sous *gar-, et cf. qquns des mots suivants.

Gouraoui, vb., s’enrouer. V. sous *gw- et raoula.

Gourd, adj., raide, rude. Empr. fr. gourd.

Gourdrouz, s. m., menace : exactement « bruit mené sur » ou « bruit violent ». V. sous 1 gour- et trouz.

Gouréd, s. m., brasse, mbr. gour-het, cymr. gwr-hyd : exactement « longueur d’homme ». Le premier terme est mbr. gour « homme »[557] corn. gur, cymr. gur > gwr, vir. fer, lat. vir, got. waír (cf. ag. wer-wolf « loup-garou »), sk. vïrâ, lit. vyras, etc. V. le second sous 1 héd.

Gourel (V.), s. m., variante de grôel. V. ce mot.

Gourélin (V.), s. m., juillet : la variante gour-hen-eû semble indiquer un dér. de hah (mais la régularité exigerait *-heṅv-en), soit un sens analogue à celui du lat. sub aestatem. Cf. gouhéré.

Gourem, s. m., ourlet, cymr. gwrym id. : suppose un celt. *wo-rem-noépais par dessous », dont la rac. se retrouve dans cymr. rhef« fort » (cf. réor), et vir. rem-or « épais » ; la rac. i.-e. probable est PREM, gr. πῥμ-νο-ν « souche » (partie épaisse de l’arbre), al. fromm « pieux », autrefois « vaillant, solide », etc. V. le préf. sous *gtc.

Gourenn, s. m., lutte ; cf. cymr. gwrth-ryn, dont le premier élément est gwrth « contre », le second peu clair. V. sous ouz.

Gouréouein (V.), vb., variante de gouraoui. V. ce mot.

Gourc’hed (V.), s. f., variante dialectale de gwerzid. V. ce mot.

Gourc’hémenn, s. m., commandement : préf. 1 gour- et kémenn (le préf. implique naturellement la supériorité de celui qui commande).

Gourin, s. m., linteau, mbr. gourrin, cymr. gor-hin-iog id., dér. de *gor-hin-, exactement « limite supérieure » : préf. 1 gour-, et vbr. hin « limite », vir. ind « bout », celt. *< ?/id-i-, qui semble une très ancienne corruption pour *e/i/-i-, si l’on en juge sur sk. ànta <c limite », ag. end, al. ende. Le britt. est au moins contaminé de lat.yïms.

Gouriz, s. m., ceinture, mbr. gouris, corn. guris, cf. corn. grugis et cymr. gwregys : soit un celt. *wer-isti-, dér. d’une rac. WER, « enclore, ceindre » (sk. var-anâ « rempart », gr. ϝέρυ-σθαι « protéger », etc.)’.

Gourlaṅchen, s. f., œsophage : semble contamination fantaisiste de gourloṅka, laṅchen « langue » ( ?) et fr. gorge. Cf. gargaden.

Gourlanô, s. m., pleine mer (aussi gourleûn), cymr. gor-llanw. V. sous 1 gour- et lanô.

Gourloṅka, vb., avaler trop à la fois, se gargariser : respectivement préf. 1 gour- ou 2 gour-, et vb. loṅka.

Gourner, s. m., gros crible : comme cymr. gogr-yn-u « cribler » sur gogr « crible », c’est une dérivation secondaire sur une base celt. *wo-kr-nje crible », cf. gr. ϰρίνω, lat. cernô, etc. V. le préf. sous *gic-, et la rac. sous karza et krouer.

[558]

Gourrenn, s. m., sourcil : soit *gour-grenn « cil supérieur » ou « au dessus de la paupière », préf. 1 gour, et cymr. grann, « cil, paupière », vir. grend « barbe » (> gael. greann), d’un celt. *grenda dont l’équivalent ne se retrouve qu’en très vieux germanique.

Gourrisia, vb., hennir, mbr. gourhiziat, vbr. guirgiriam « je hennis ». Onomatopée probable et cf. gristila.

Gourven, s. m., envie, jalousie, cf. cymr. gor/gn id-, d’ailleurs identique à gorfgnt : soit un celt. ^wer-men-o-, équivalant comme formation et sens au gr. ὑπερ μεν ής. V. sous 1 gour- et le suivant.

Gourveṅt, s. m., dédain, cymr. gorfynt « envie », vir. format et gael. farmad id. : soit un celt. * Wr- men-to-, dér. de rac. MEN et signifiant qqch. comme « haussement, gonflement de pensée » ou « regard jeté de haut ». V. sous 1 gour-, houn et gourven.

Gourvéza, vb., se coucher, cymr. gorfedd et gorwedd : préf. gour-[559].

Gourzaot, adj., ruiné : exactement « qui est à court de gros bétail ». V. sous 2 gour- et saoud.

Gourzéz, s. m., retard, lenteur, cf. cymr. gor-sedd, « siège, trône », c’est-à-dire « [ce] sur [quoij on s’assied » : préf. 1 gour- et rac SED, cf. le sens du fr. surseoir. V. sous aé, azéza, gouziza, etc.

Gousiaden (T.), s. f., litière pour fumier. Cf. gouzer[560].

Gousoni (C.), s. f., ordure : pour gwas-oni (qui existe également) « chose de rebut ». V. sous gwasa.

Gouspérou, s. m. pl., vêpres, cf. gousper « veille de fête », corn. gwesper cymr. gosper, vir. fescor. Empr. lat. vesperum.

Goustad, adv., tout doucement, mbr. goustadic « modéré », cymr. gwastad « constant », vir. fossad « ferme » : soit un celt. *wo-stato- « qui se tient ». V. le préf. sous *gw-, et la rac. sous saô.

Gouzaṅv, gouzav, vb., souffrir, mbr. gouzaff, corn. godhqfet godhecel, cymr- goddef, vir. fo-dam-im « je souffre » (ir. foighid et gael. foidhidinn « patience ») : soit un radical celt. *w ?o-da/n-, « être dompté, se résigner ». V. le préf. sous *gw- et la rac. sous don, et cf. dahcad.

Gouzer, s. m., litière, cf. vir. fo-sair « couverture de chaume » et (avec un autre préf.) cossair « lit » : formations du même type quesk. upa-stârana « jonchée », gr. ὑπό-στρω-μα « litière », lat. sub-ster-n-ere, cymr. gwa-sarn « litière », etc. : préf. *wo- (*gw-) et rac. STER « joncher », sk. stṛṇó-ti, στόρ-νῦ-μι et στρώ-ννῦ-μι, lat. ster-nô.

Gouzien, s. f., serein : contamination de glizien par gouziza (rosée du coucher du soleil). — Conj.

Gouzifiad, s. m., épieu : dér. secondaire par rapport à cymr. gwyddif « serpe », vbr. guedom, vir. fidba « faucille », gaul. latinisé vidu-bi-um (d’où fr. vouge), etc., composé très ancien de celt. *widu- « arbre » et de la rac. BHI. V. sous gtcèzen et bouc’hal.

Gouziza, vb., baisser, diminuer : équivaut à un lat. subsidere, pu le préf. sub- serait remplacé par son synonyme celt. *wo-. V. sous *gwet azéza.

Gouzouk, gouzoug, s. m., cou, gorge, cymr. gwddwf et gwddwg id. : dér. d’un radical signifiant « joug », soit celt. *ko-wed- ou *wo-wed-, le sens étant « endroit où se place le joug ». V. sous *ke-, *gw-, et 1 divez.

Gouzoumen, s. f., variante de kouzoumen.

Gouzout, vb., savoir, corn. goth-vyth « tu sauras », cymr. (ancien) *guid-’ bit > guibit > gwybydd « il saura », vir. ro-fet-ar « je sais » : soit donc un radical brittonique *gwid- et préirlandais *Jid-, qui équivalent à la rac. i.-e. WID, « voir, savoir », sk. vèd-a « je sais » et oéd-a « science », gr. ϝοῖδ-α οἶδα « je sais », ϝιδ-εῖν ἰδ-εῖν « voir », ϝεῖδ-ος εἶδος « apparence », etc., lat. cid-ëre « voir », got. trait « je sais », ags. wât > ag. *rotf, al. (ic/*) tceiss, vsl. vid-èti « voir » et véd -^ « je sais », etc.[561].

Gôz, s. f., taupe, corn. god, cymr. gwadd, ir.fadh. — Étym. inc.

Gra, s. m., affaire : abstrait des formes de conjugaison du vb. ôber qui commencent par gr-, lesquelles toutes remontent à un vb. celt. *wer-ag-ô « je fais » ; cf. corn. gwra « fais » et gwrey « faire »[562]. V. le préf. sous 1 gour- et la rac. sous doṅt.

Graka, vb., racler, coasser, caqueter. Onomatopée.

Grad, s. m., gré, bon vouloir. Empr. bas-lat. grâtum.

Graé, s. m., grève. V. sous gréa et grouan[563].

Gragaja, vb., piailler[564]. Onomatopée à finale française.

Grac’h, s. f., vieille femme, mbr. groach (pour *gwrach), cymr. gwrach, vir. fracc, d’un celt. *wrakkà sans autre équivalent[565].

Grac’hel, s. f., monceau, mbr. groachell, dér. secondaire par rapport à cymr. gwrych « haie » et vir. fraic « bouclier ». — Étym. inc.

Gré, s. m., troupe (de gros bétail), corn. et cymr. gre « haras », vir. graig > groigh, ir. et gael. greigh « haras » : d’un celt. *grag-i-, qui n’a point d’équivalent sûr en dehors du lat. grex (greg-is).

Grék, grég, s. f., épouse, mbr. gruec (pour *gtcrek), corn. gurehic « de femme » > gurèg > gwrec, cymr. gwraig « femme » : soit les dérivés d’un celt. *wrakï, qui rappelle de très loin le lat. virgô. Cf. grach.

Grégon, s. m., prune sauvage : métathèse de gwr initial en mbr. groegonn, lequel paraît se rattacher à un radical celt. voisin de celui qui sans doute désignait autrefois, non seulement la bruyère (cf. brùk) y mais diverses autres espèces de la flore des landes, vir. froech et gael. fraoch « bruyère », ir. frach-ân « airelles », etc.

Grec’h, s. m., ciron, mbr. gruech (pour *gwrech), cymr. pl. gwraint, vir. frigit > frigde, gael. 'fride, etc. : dér. d’un radical *wrig- < i-.-e. *wrgh-, qui est largement représenté en germanique, ag. to wrigg-le « tordre », al. ringen (< *wringan), et cf. ag. wrong, exactement « tordu » ppe passé, d’où « faux », etc.

Grémil, s. m., saxifrage. Empr. fr. grémil[566].

Grén, adj., vif, dispos, mbr. grezn, et cf. vir. greimrnet cymr. grym « vigueur » : supposent respectivement *gred-no- et *gred-smen-, dér. celt. d’une rac. qui est peut-être la même que celle de sk. gfdh-ya-ti « il s’efforce » ( ? cf. plutôt Uhlenbeck s. v.), lat. grad-ior « je marche », grad-u-s et gres-su-s « pas », got. grid-s id., etc.[567].

Greûn, s. m., grain, graine, corn. gron-en, cymr. grawn, vir. grân, gael. gràinne, etc. : identique au lat. grà-nu-m, soit par emprunt, soit parce que le celt. *gra-no- est comme lui le ppe passé d’une rac. signifiant « broyer, triturer », cf. sk. jir-nà « fragile », got. kaârn, ag. corn. al. korn, etc.

Gréûz, adj., faisable. V. le radical sous gra.

Grî, s. m., couture (et gria vb. « coudre »), mbr. gruy et gruyat, vbr. gruiam « je couds » : originairement, sans doute, « je fais, je fabrique », se rattachant au même radical que gra[568]. V. ce mot.

1 Grigoṅs, s. m., pomme sauvage : contaminé de grégon et de grigonsa[569].

2 Grigoṅs, s. m., cartilage : abstrait de grigonsa[570].

Grigoṅsa, vb., grincer des dents. Empr. fr. avec onomatopées et contaminations multiples : grigner (des dents), grincer, grignoter, gringoiter « fredonner », etc.

Griñol, s. f., grenier, coffre à grains. Empr. bas-lat. *graniària, altéré par dissimilation, et le pl. ni. pris pour un fm. sg.

Grisiaz, adj., grave, atroce, violent, fougueux : dér. de l’empr. fr. ancien gries pour griefs, cas-sujet de grief « grave » < lat. gravis.

Grisien, s. f., racine, mbr. gruizyenn (pour *gwriz-), corn. grueiten, cymr. gwreiddyn id. : soit un celt. *icrid-yo-i dér. de même rac. qu’un autre celt. *icrid-mâ (vit. fréni « racine », ir. frëamh, gael. freumh), gr. *Fp !.o-yz > pt£«, lat. râdïx (= cymr. gicraidd)> got. waârt-s, ag. wort (dont ag. root est la métathèse), al. wurz « plante » et tcurz-el « racine »,-etc.

Gristiḷa, vb., variante de kristiḷa, et cf. gourrisia. — Si ce type est le plus ancien, on y reconnaîtra une simple onomatopée ; cf. fr. « le grésillement du feu » et lat. gracillare « glousser ».

Griziḷ, s. m., grésil. Empr. fr. Cf. aussi grizilon, « grelot, menotte » objet qui grésille, cliqueté, fr. ancien grésillons « menottes ». etc.).

Grôa, s. m., grève, cf. cymr. gro « cailloux ». V. sous grae et grouan.

Groac’hen (V.), s. f., ride : dér. de groac’h'. V. sous grac’h.

Grôel (V.), s. m., gruau. Empr. fr. ancien gruel.

Groéz, s. f., variante de grouez. V. ce mot.

Groc’h (V.), s. m., grotte. Empr. bas-lat. *crùpta (crypta), d’où aussi fr. grotte. Le br. hors de Vannes serait '*groz.

Gromm, s. f., gourmette. Empr. fr. à métathèse gourme.

Groṅch (C.), s. m., menton, groin. Empr. fr. popul. ou argot.

Groñoni, vb., friser, crépeler : dér. d’empr. fr. ancien grenon et gregnon, « moustache, favoris ». — Conj. Thomas.

Groṅs, adj., arrogant, hardi[571]. Empr. lat. nasalisé grossus « grossier ».

Grouan, s. m., gravier, cymr. graian « sable », greienyn « grain de gravier », vir. grian, etc. : d’un celt. *gri-ano-, dér. de rac. GHRÎ, d’où gr. χρί-ειν « frotter » et lat. fri-are « broyer ». Cf. en outre corn. grow, cymr. gro, ir. et gael. grothlach « sablonnière », fr. grès, etc., ags. grêot > ag. grit « gravier », lit. grû-s-ti, « fouler, broyer », etc. ; ces derniers indiqueraient une rac. GHRU, synonyme et quasi-homophone de GHRI. V. aussi graé et grôa.

Grouéz, s. f., chaleur, ardeur : pour *gwrez, cymr. gwres, qui suppose un radical celt. *gor-es- et *gwr-es-, à peine différent de celui du gr. θέρ-ος = sk. hâr-as[572]. V. la rac. sous gôr. — Conj. Ern.

Grougousa, vb., roucouler. Onomatopée.

Grounn, s. f., assemblage, paquet, mbr. gronn id. : soit un celt. *grond-o-, que reproduit le gael. grunn « poignée »[573] et, en dérivation (*grend-io-), le vir. grinnea paquet » ; sk. granth-a « nœud », et grath-nâ-ti « il lie », gr. γρόνθ-ο-ς « poing fermé », lit. grand-i-s « anneau », al. kranz t guirlande » (toutes idées dominées par celle d’assemblage).

Grullu, s. m., blé charbonné. Empr. fr. (terme d’argot) grelu « blé » probablement dér. de grêle « menu »). au sens péjoratif. — Ern.

Gultan, s. m., pincettes : exactement « pinces à feu », forme de prononciation rapide. V. sous 1 gével et tân mais cf. gweltré.

Gûp, s. m., vautour. Cf. gr. γύψ (emprunt savant ?), et ags. gīw gīow[574].

Gurlaz (V.), s. m., lézard, cymr. gwyrddlas, pour gwyrdd-glas « bleuvert », vbr. guirdglas « mer ». V. sous gtoér, glâz eXglazard.

Gurzun (V.), s. f., variante de burzun = bulzun.

*Gw-, forme théorique et générale d’un préf. prodigieusement répandu dans toute la famille celtique, avec sens primitivement local « au dessous », et par conséquent atténuatif, péjoratif, etc. (cf. 1 gour-), apparaissant en br. avec les variantes principales gou-, gwe-, gw-, et b- ou g- tout court[575], corn. gou-, go-, gu-, cymr. guo-, go-, gwe-, vbr. guo- et uuo-, vir. fo-, fu-, etc. : d’un celt. *wo < *uo < *upo> i.-e. *àpo « sous », sk. ûpa, gr. ὑπὸ (lat. sub), got w/*-. Cf. aussi ag. wp et al. ao/’a sur ».

Gwâ ! malheur à… ! cymr. gwae, vir./é, d’un celt. *wai, gr. οὐαί, lat. ww, ag. woe, al. rreA, ital. guaù

Gwâk, adj., mou, faible, vain, vide, corn. #uac « faux » > gwag « vide », cymr. gwag. Empr. lat. vacuus >bas-lat. *vacus, cf. lat. oacàre.

Gwâd, s. m., sang, corn. guii > goys> gudzh, cymr. gwaed id. : soit un celt. *wei-to- et *wi-to- « tordu », qui a pu primitivement signifier « veine », au même titre que celt. *a ?ei-*i-> vir. et gael* féith, « fibre, nerf, veine », cf. lat. vë-na dont le vocalisme est irrégulier ; le tout dér. de la rac. WEI WI, « tordre, tresser, entrelacer, serpenter », dont on trouvera les principaux répondants sous gwéa. V. aussi 2 gwâz et gwéden.

Gwaé, ouais, oui-dà : variante de gwâ.

Gwagen, s. f., onde, flot. Empr. fr. vague.

Gwagren, s. f., glande, fondrière : les deux sens se concilieraient assez aisément par une dérivation àegwâk. V. ce mot[576].

Gwac’ha, vb., croasser. Onomatopée.

Gwalarn, gwalern, gwalorn, s. m., nord-ouest. Empr. fr. galerne, lui-même peut-être d’origine celtique. — Loth.

Gwalen, s. f., verge, mbr. goalenn[577], suppose un celt. *wal-ennâ, dér. de la rac. WEL, « fléchir, tresser » : v’w.fàl « haie » et fillim « je courbe », gr. ἕλιξ « hélice » et εἰλύω « j’enroule », lat. colo-ere, got. walw-jan> etc.

Gwalc’ha, vb., rassasier : dér. de gwalc’h, mbr. gtoalch « abondance » (cf. awalc’h), cymr. gwala « satiété », vir./o/c, d’un celt. *wolg-o- « grande quantité » ; cf. sk. vârg-a « groupe », lat. volg-u-s « le grand nombre », ags. foie > ag./oM ? « les gens », al. volfc « peuple », etc.

Gwalc’hi, vb., laver, pardonner, mbr. guelchi etppe golchet « lavé », corn. golchy, cymr. golchi, vir. Jolc-ai-m, gael./aiïc « laver » : soit un celt. *wolk-ô « je lave », rac. WELK avec alternance de gutturale et vélaire, dont on trouvera d’autres dérivés sous gléb, glec’h, gllz, etc.

Gwall, adj., mauvais, {abréviation|corn.|cornique}} gai, cymr. gwall « défaut », vir. fell, ir. et gael./ea/Z « fourberie » : le germanique (got. m6i7-«, ag. evil, al. ûbel « mauvais ») indique un radical primitif *upel- > celt *uel- > *wel-, sur lequel s’est construit un dér. *wel-no- altéré en brittonique.

Gwallek, adj., négligent : dér. du précédent.

Gwamm, s. f., femme (terme de mépris). Empr. ags. très ancien *wamb « matrice » > womb > ag. womb, cf. al. wamme.

Gwân, adj., faible, vain, mbr. gwan, corn. guan, cymr. gwan, ir. et gael. fann id. : d’un celt. *wanno-, exactement « blessé », cf. got. wunn-s « douleur », winn-an « souffrir », et subsidiairement sk. à-và-ta « invulnérable », gr. ἄτη « fléau », got. wun-d-s, ag. woun-d et al. wun-d, « blessé, blessure », cymr. gwân « piqûre », corn. gwane « percer », toutes formes dér. de racines WEN WÂ. Cf. gwenanen.

Gwann, s. f., variante de goann. V. ce mot.

1 Gwâr, adj., courbe, cymr. gwyr, vir. flar, ir. et gael. fiar id. : d’un celt. *wei-ro-, dér. de la même rac. que 2 gwâz, gwéden et gwéa. V. ce mot, et cf. ags. wîr « fil de métal » > ag. wire (exactement « tressé »).

2 Gwâr, prép., variante primitive de wâr, et cf. 1 gour-.

Gward, s. m., garde. Empr. fr. ancien guarde, et cf. gortoz.

Gwarek, s. f., arc, arche : dér. de 1 gwâr.

Gwaremm, s. f., garenne. Empr. fr. altéré guarene.

Gwarigel, s. f., biais : dér. de gwar > 1 gwâr.

Gwarizi, s. f., jalousie, envie : difficile à ramener à gwâr. — Étym. inc.

Gwasa, adj., le pire (superl.). V. sous 4 gwâz.

Gwaska, vb., presser, opprimer, mbr. goascaff, cymr. gwasgu, vbr. guescim, vir. faiscim, ir. fâisg, gael. fàisg id. : soit un celt. *wak-s-ô, lat. vexàre, tous deux amplifiés de la forme de rac. plus simple que montrent sk. vah-a-te « il presse », visl. vegg-r, ag. wedge « coin à enfoncer » et al. wecke « pain en forme de coin », lit. vag-i-s « coin », etc.

Gwasked, s. m., abri contre le vent, vbr. pl. gua-scot-ou « abri contre le soleil » d’où « fraîcheur, ombre » : soit un celt. *wo-skàt-, dont on trouvera le préf. sous *gw- et la rac. sous skeûd.

Gwasta, vb., gâter, cymr. gwastio. Empr. lat. vastàre.

Gwastaven, s. f., pellicule de crème : soit un celt. *wo-sta-men-, exactement « substance un peu ferme ». Cf. gwestad.

1 Gwâz, s. m., homme, corn. et vbr. guas, vir. foss « serviteur » gaul. vassos id.[578] : indiquent un celt. *wasso- pour *wos-to- ou *was-two- « ha bitant la maison », dér. secondaire par rapport à sk. vas-tu « maison »[579], comme gr. ἀστός « bourgeois » par rapport à ϝάσ-τυ > ἄστυ « ville ».

2 Gwâz, s. f., ruisseau : primitivement « veine » (cf. gwazen), corn. gwyth « veine », cymr. gwyth-en et gwyth-ien, vbr. guith-enn-ou pl. « les veines » : d’un celt. *wi-ttà « veine » altéré en br. (cf. lat. vitta <c bandelette ») dont la rac est sous gwâd, gwèdén et gwéa.

3 Gwâz, s. f., oie, corn. #u# > ^aidA > goydh, cymr. gwydd, vir. $réd, ir. géadh, gael. #êadA id. : soit un celt. *geg-dd, dont la première syllabe parait contenir une onomatopée assez répandue ; cf. br. gâk, kégin[580], visl. gag-l « oie sauvage », mhal. gigzen « caqueter », lit. gag-àna-s.

4 Gwâz, adj., pire : primitivement « mauvais »[581] (cf. gwell), corn. gweth, cymr. gwaeth, vbr. guoheth-e dér. « infamie : d’un celt. *wak-to-, ppe passé d’une rac. à sens péjoratif accusée notamment par sk. vak-râ « de travers », vànc-a-ti « il gauchit », lat. vac-ill-àre, etc.

Gwazen, s. f., veine (d’eau, de métal). V. sous 2 gwâz et

1 Gwazien, s. f., veine (du corps). V. sous 2 gwâz.

2 Gwazien, s. f., oie : singul. de 3 gwâz.

Gwé, s. m., gué. Empr. fr.

Gwéa, vb., tisser, tresser, tordre, mbr. gueaff, cymr. gweu, corn. guiat « toile », vbr. gueig « qui tisse » (cf. vir. figim, gael. figh « tisser »[582]) : soit un celt. *wegy-ô> cf. sk. vây-a-ii « il tisse », lat. vi-ëre « être flexible ». V. sous gwéden d’autres dér. de la rac. i.-e. WEI WI très répandue dans tout l’ensemble de la famille.

Gwéach, s. f., fois (aussi gwéz[583]), corn. gweth et gwyth, cymr. gwaith, vir. fecht « fois » et« voyage »[584] : d’un celt. *wek-ta « charroi », ppe passé fm. de la rac. WEGH, sk. vàh-a-ti « il charrie », gr. ϝόχ-ο-ς ὄχος « chariot », lat. veh-ere et vec-tu-m « charrier », got. wig-s, ag. way et al. weg « chemin », lit. vèsz-ti et vsl. ves-ti « charrier », etc.

Gwéden, s. f., corde, lien d’osier, corn. guiden « cercle », cymr. gwden « lien », vir. féith « fibre » (cf. gwâd), etc. : soit un celt. *wei-ti- « objet tordu », dér. de la rac. pure de gwéa, et cf. zd vaê-ti « saule », gr. ϝῑ-τέα ἰτέα id., lat vï-ti-s « vigne » (et vi-men « osier »), lit. vy-ti-s « verge » et vy-ti « tresser », vsl. vi-tï « objet tordu » et vi-ti « tresser », al. wei-de « saule », etc. V. sous gwéa et les similaires.

Gwéga (C.), vb., mugir. Onomatopée peu distincte.

Gwégélen, s. f., petit houx : préf. *gw- et kélen.

1 Gwél, s. m., aspect : abstrait de gwélout. V. ce mot.

2 Gwél, s. f., voile, corn. guil, cymr. hwyl, vbr. huil. Empr. lat. vela pl.

Gwéla, vb., pleurer, mbr. goelaff, corn. wole > oie, cymr. #w ?#/o > wylo id. Empr. germ., cf. visl. vaela, ag. weilen > fo « ?atï. — Conj.

Gwéladen, s. f., visite, examen : dér. de 1 gwél.

Gwélan, s. m., mouette, mbr. goelann (> fr. goéland), corn. guilan, cymr. gioylan, vbr. pl. guilann-ou, vir. foilenn, qui supposent un celt. *wail-anno- d’étym. entièrement inconnue[585].

Gwélaouen, s. f., variante corrompue de gélaouen[586].

Gwélé, s. m., lit, corn. et vbr. gueli, cymr. gwely, d’un celt. *wo-leg-os « couche » : cf. le simple vir. lig-e « lit », gr. λέχ-ος, lat. (avec un autre suff.) lec-tus. V. le préf. sous *gw-, et la rac. sous 1 léac’h[587].

1 Gwéled, s. m., aspect : dér. de 1 gwél.

2 Gwéled, s. m., fond, mbr. goelet, cymr. gwaelod id. : dér. secondaire par rapport à cymr. gwael « vil », celt. *wei-li-, cf. lat. vi-li-s « sans valeur », sans autre équivalent connu. Cf. aussi gwélézen.

Gwéléden (T.), s. f., jupe : dér. de 2 gwéled[588].

Gwéléond, s. m., accouchement, cymr. gwely-fod-i « être en couche » : soit les composés, cymr. gwely-bot, br. gwélé-bout > -vout > -oud « être au lit ». Cf. bout et gwélé.

Gwélévi (C.), vb., briller : dér. de goulou[589].

Gwélézen, s. f., lie, cf. cymr. gwaelod id. : dér. de 2 gwéled, mais phonétiquement identique au cymr. gwelyddyn, « dépôt, couche, tombe », qui se rattache à gwely = br. gwélè contamination probable de deux quasi-homophones dont le sens s’est confondu.

Gwélien, s. m., relavure : pour gwelc’hien, dér. de gwalc’hi.

Gwell, adj., meilleur : exactement « désirable, préférable », cymr. gwell, vbr. guell, celt. *wellopour *wel-nodér. de rac. WEL, « choisir, agréer, vouloir », sk. vr-na-ti, « il désire, il agrée », lat. vel-le, oel-i-m, vol-ô, etc. (gr. βόλ-ε-ται « il veut », βούλ-ο-μαι, βουλή, etc.), got. waila, ag. well et al. wohl « bien », got. wil-jau « je veux », ag. et al. will, etc. ; lit. vél-yti et vsl. oel-êti « vouloir » ; ajouter sk. vâr-a « choix », etc.

Gwélout, vb., voir : contient, avant la finale d’infinitif, la même rac. que gwell, et signifie étymologiquement « choisir »[590].

Gweltré, s. f., grands ciseaux, mbr. guelteff, composé dont le premier terme est 1 gêvel[591]. V. ce mot et cf. gultan. L’initiale, toutefois, parait contaminée de lat. oell-ere « arracher » ou d’un mot celt. de même souche.

Gwén, adj., souple, insinuant, mbr. guezn id., cymr. gtoydn « tenace » : soit un dér. celt. *wi-t-no-, dont on trouvera la rac. sous gwéa.

Gwénaer, s. m., chasseur. Empr. lat. vënator.

Gwénanen, s. f., abeille, corn. guenenen, cymr. gwen-yn-en et gwen-yn (« la perceuse »). V. la rac. sous gwân.

Gweṅdré, s. m., goutte : dér. et altéré de gweṅtr > gweṅtl[592].

Gwéned, s. m., Vannes, gaul. latinisé Veneti « les Vénètes » : nom ethnique qui paraît contenir la rac. WEN (sk. van-à-ti « il aime », vân-a « charme », lat. ven-us et Venus, al. wonne « joie », etc.), et signifier « les amis, les compatriotes ». Cf. 1 gwenn.

Gwéner, s. m., vendredi. Empr. lat. Veneris (diës).

Gwengoad, s. m., aubier. V. sous 2 gwenn et koat.

Gwengôlô, s. m., septembre, mbr. guenn-goloff, parce qu’après la mois son les toits de chaume nouvellement réparés ont des taches blanches sur leur fond sombre. V. sous 2 gwenn et kôlô.

1 Gwenn, s. f., race, germe, mbr. gouen, vir. fine, gael. fine, « tribu, parenté », et cf. vbr. co-guen-ou « indigène » : dér. possible de la même rac. que Gwéned, cf. visl. vin-r et ags. wine « ami », etc.

2 Gwenn, adj., blanc, corn. guyn, cymr- gwyn, vir. find, ir. et gael. fionn, gaul. *vindos dans Vindo-magus n. pr. « le champ blanc » et autres : soit un celt. *wind-o- qui aurait signifié « visible > brillant > blanc », et se rattacherait à la rac. WID. V. sous gouzout.

Gwennaen, s. f., verrue, mbr. guennhaenn, corn. et cymr. gwenan, ir. faine et faithne, gael. foinne id. : se rattache peut-être, avec ags. wenn > ag. wen, à la rac. de gwân. V. ce mot.

Gwennek, s. m., merlan, sou : dér. de 2 gwenn. V. ce mot.

Gwennéli, s. f., hirondelle, corn. guennol, cymr. gwennol, vir. fannall, ir. âinl-eôg, gael. fainlreag et ainleag id. : d’un celt. *wann-ello- (d’où gaul. latinisé vannellus> fr. vanneau), qui semble un diminutif par rapport au lat. oannus, « van, éventail » (forme de la queue).

Gwennen (V.), s. f., taie sur l’œil : dér. de 2 gwenn.

Gwennik, s. m., saumon blanc : dér. de 2 gwenn.

Gwénôden, s. f., sentier : dér. probable de gwén[593].

Gweṅt, s. m., vent, odeur, corn. guins > gwyns, cymr. gwynt. Empr. lat. ventus. De là aussi le vb. gwenia « vanner ».

Gweṅterc’hen, s. f., grand millepertuis. V. sous gweṅt et derc’hel (l’administrait-on d’aventure pour faire passer les vents ?).

Gweṅtl, s. m., variante de gweṅtr. V. ce mot.

Gwentlé, s. f., variante de gweltré. V. ce mot.

Gweṅtr, s. m., coliques, maux de nerfs, douleurs de l’enfantement. Empr. lat. venter (par extension et euphémisme).

Gwéṅvi, vb., se faner, se rechigner : dérivation, en prononciation rapide, de mbr. goua(n)ff hiver ». V. sous goan, mais cf. gwèvi.

Gwenvidik, adj., heureux, mbr. guennuidic, syncopé pour *guenn-ved-edic = cymr. gwyn-fyd-edig dér. de gwyn-fyd « bonheur », exactement « univers blanc, brillant », métaphore pour « vie prospère, destinée heureuse » ; cf. cymr. gwyn ei fyd (littéralement « heureux son monde ») « heureux celui » [qui]. V. sous 2 gwenn et béd.

1 Gwér, s. m., du verre, mbr. guezr, corn. gweder, cymr. gwydr. Empr. lat. vitrum, et cf. le singulatif gwéren.

2 Gwér, adj., vert-clair, mbr. guezr, corn. guirt > gwyrdh, cymr. guird > gwyrdd. Empr. bas-lat. viridis > virdis[594] > fr. verd.

Gwerbl, s. f., bubon. Empr. bas-lat. verbera « coups et les enflures qui en résultent », pl. nt. pris pour un sg. fm. — Conj.

Gwéré, s. f., échauguette, guérite : dér. du même radical empr. germ. *war- « garder » d’où nous vient aussi fr. guérite. Cf. gortoz.

Gwérélaouen, s. f., l’étoile du matin, mbr. guerelouann (aussi berleuenn V.), corn. byrluan : composé de deux termes, dont le premier est le même que cymr. gwawr, vir. fâir et gael. fàir « aurore » : soit un celt. *wàs-ri-, de rac. WAS( ?) « briller », sk. us-âs « aurore », gr. *ᾱυσ-όσ- > ἠώς > ἕως, lat. aur-ôr-a, lit. adsz-ta « le jour point », al. Os-t « l’Orient », etc. ; le second n’est guère identifiable, cf. pourtant 2 laouen.

Gwéren, s. f., verre à boire : dér. de 1 gwér.

Gwerc’h, gwerc’hez, s. f., vierge, jeune fille, cf. cymr. gwyryf. Empr. lat. et dér. d’empr. lat. virgô.

Gwern, s. f., aune[595], aunaie, corn. gtoernen, cymr. gwern, vir. fern et fem-og, ir. fearn et fearn-àg, gael. feàrn-a, gaul. *oernos dans Vernodubrum « Verdouble »[596] et autres n. pr. : soit un celt. *werno-, isolé.

Gwers, gwerz, s. f., vers, poème, légende versifiée ; cf. cymr. gwers, « tour, leçon ». Empr. lat. versus. V. sous gouers.

Gwerz, s. f., vente (et vb. gwerz-a « vendre »), corn. *gwerth « valeur », d’où gwerth-e « vendre » et gordh-y « estimer », cymr. gwerth « prix » et gwerth-u « vendre » : soit un celt. *werto- « valeur, qui a de la valeur », lequel se retrouve dans toute la famille germanique (got. wairth-s, ag. worth, al. wert), mais manque de répondants ailleurs.

Gwerzid, s. f., fuseau, mbr. guerzit, corn. gurthit, cymr. gwerthydd, vbr. guirt-it-ou pl. : soit un celt. *wert-ito-, ppe passé de la rac. WERT « tourner », sk. vàrt-a-te « il se tourne » et vart-util « fuseau », lat. vert-ere, vert-i « se tourner > se changer », vert-ex, vort-ex, etc., got. wairth-an « devenir » (cf. lat. vertî) et al. werd-en, lit. vèrs-ti et vsl. vrût-êti « faire tourner », vsl. vrèt-eno « fuseau », etc., etc.

Gwesken, s. f., mors : soit « qui scie en dessous » ou « légèrement » [la bouche du cheval]. V. sous *gw- et heskenn. — Conj.

Gwesklé, s. f., grenouille. V. sous glesker. — Étym. inc.

Gwespéden, s. f., guêpe : formation fort complexe, singulatif en -en d’un pl. en -et tiré d’un sg. *gwesp. Empr. lat. vespa.

Gwestad, adv., variante de goustad. V. ce mot.

Gwéstl, s. m., gage, mbr. goestl, corn. guistel « otage » et gustl-e « promettre », cymr. gwystl, « gage, otage », vir. giall, ir. et gael. giall id., gaul. *geÎstlos dans Cogestlus n. pr. : d’un celt. *geis-tlo-, dont larac. n’est pas connue, mais qui se retrouve dans tout le germanique (vhal. gïsal > al. geisel), empr. probable de celui-ci au celtique.

Gwév, s. m., variante de gwé, à cause du pl. gwéou prononcé aussi gwévou.

Gwévi, vb., variante dénasalisée de gwénvi. V. ce mot. Toutefois le cymr. gwyw « fané » impliquerait que les deux formes sont primitivement distinctes ou que la nasale de gwénwi est épenthétique.

Gwéz, adj., sauvage, mbr. guez ou goez, corn. guit, cymr. gwydd, vir. fiad « gibier » e%fiad-ach « chasse », ir. et gael. fladh « gibier » : d’un celt. *weid-o-, que reproduit identiquement le germanique (al. weid-e « terrain de chasse > pâturage ») et qui sans doute se rattache à la même rac. que le suivant.

Gwézen, s. f., arbre, mbr. guez-enn (singul. de guez), corn. guid-en, cymr. guid > gwydd etgwydd-en, vif.Jid, ir. et gael.fiodh, gaul. *o*’da-sdans vidubium (cf. gouzijiad), Vidu-casses « Vieux » et autres n. pr. : d’un celt. *wid-u- « bois », qui ne se retrouve qu’en germanique, notamment ags. wud-u > ag. voood, vhal. wit-u. Cf. le précédent.

Gwézout, vb., variante de gouzout. V. ce mot.

Gwiaden, s. f., pièce de toile, corn. guiat : dér. de gwéa. V. ce mot.

Gwialen, s. f., verge, gaule, cymr. gwialen id. : contamination de gwalen et d’une dérivation de gwéa « fléchir ». V. ces mots.

Gwiber, s. m., écureuil (aussi gwinver V.), mbr. guinfher, cymr. gwiwer, ir.feor-àg, gael. febr-ag id. : ne se retrouve qu’en baltique (lit. voverè) et en lat. (viverra « furet »). Cf. Ernault, Mém. Soc. Ling., XI, p. 103.

Gwiblen, s. f., girouette. — Empr. certain, provenance inc.[597].

Gwîk, s. f., bourg, corn. gwic, cymr. gwig. Empr. lat. vîcus.

Gwidila, vb., serpenter : dér. secondaire. Cf. gwéden.

Gwidoroc’h, adj., cadet : semble une dérivation de comparatif, d’ailleurs irrégulière, par rapport à goudé. V. ce mot.

Gwidré, s. m., ruse : dér. secondaire. Cf. gwidila.

Gwifi, s. m., chevron, solive (aussi gwivr-ajen V.). Emprunt très probable, mais difficile à préciser : cf. gwiblen et kébr.

Gwigour, s. f., bruit de gond ou d’essieu : se rattache à [sic]

Gwic’h, s. m., vagissement, cymr. gwich « cri », gwichio « crier ». Onomatopée du même type que ag. to squeak « piailler ».

1 Gwil (V.), s. m., variante dialectale de goell, et cf. biouil.

2 Gwil (V.), s. m., variante dialectale de goél. V. ce mot.

Gwîḷ, s. m., larron de nuit, cf. mbr. gouilh, cymr. gwill « vagabond », corn, gwilleiw « mendiant ». — Étym. inc.[598].

Gwiler, s. f., place publique. Empr. bas-lat. villâre.

1 Gwilc’ha, vb., faucher, mbr. guilchat (avec ch et non c’h) ; cf. vbr. guiltiat « tonsure » (d’où changement régulier de t + y en ch), dont la syllabe radicale parait être la même que celle du lat. vellô < *velnô « j’arrache », également isolé. V. sous gweltré.

2 Gwilc’ha, vb., cligner, bigler : dérivation péjorative[599] sur le radical de gwèl-out. V. ce mot.

Gwilioudi, vb., accoucher : dér. de gwéléoud.

Gwiméled, s. f., vrille. Empr. fr. ancien gimbelet.

Gwimm, s. m., regain. Empr. fr. ancien guaïm, qui est le second terme de re-gain, et cf. fr. pré guimaud « pré à regain ».

Gwin, s. m., vin, corn. et cymr. gwin, vir. fin, ir. fion, gael. /ton. Empr. lat. vïnum, qui a passé aussi en germanique.

Gwiṅka, vb., ruer, cf. ag. to wince. Empr. fr. ancien guenchir, etc., qui lui-même est d’origine germanique.

Gwiñed, s. f., sarcloir : dér. de gwini-en (serpette à vigne ?).

Gwiñen, s. f., aubier : dér. de 2 gwenn. Cf. gwengoad.

Gwinien, s. f., vigne. Empr. lat. vinea, ou fr. vigne.

Gwiniz, s. m., froment (aussi guinic’h et guneh V., qui montrent que la finale n’a rien de commun avec éd) : le cymr. gwen-ith « froment » paraît signifier étymologiquement « beau grain », mais la provenance du second terme est obscure ; pour le premier, cf. Gwéned.

Gwiṅta, vb., lever, s’élever. Empr. fr. guinder[600].

Gwiṅval, vb., bouger : variante de fiṅval. V. ce mot[601].

Gwiou, adj., gai, mbr. guyou, corn. gwyw, cymr. gwiw, « digne, capable, bon », etc., vbr. uuiu ( ?), ir. fia, gael.^îà, gaul. *visu-s dans Visu-rix n. pr. « bon roi » : soit un celt. *wis-u- « bon », cf. gr. *ϝισ-ϝο-ς (*wis-wo-s) ἴσσος (issos) ἴσος (isos) « égal », cf. sk. vâsu et zd vohu, etc. — Rapprochements inconciliables[602].

Gwipad (C.), s. m., petit-lait, mbr. guypat, cf. cymr. chwig et ags. hwaeg (ae long) ag. whey id. Empr. ags. ?[603]

Gwîr, adj., vrai, cymr. gwir, vbr. guir, vir.//r, ir. fior, gael. yior, gaul. *co-céro-s « fidèle » dans Dumno-covëros n. pr. : d’un celt. *wër-o- « vrai » (rac. douteuse), lat. vërus, got. tuz-wër-jan « douter » et al. wahr « vrai », vsl. vèra « foi », etc.

Gwiri, vb., chauffer, ppe goret. V. sous 1 gôr et gwiridik.

Gwiridik, adj., sensible, douillet : dér. de gôri gwiri, « former abcès » et par suite « devenir douloureux ». V. sous 2 gôr et gwiri.

Gwisk, s. m., vêtement, corn. guisc, cymr. gtoisg (et gwisg-o « vêtir ») : d’un celt. *wës-ki-, presque identique à lat. ves-tis, tous deux dér. de rac. WES, sk. vàs-te « il se vêt » et vâs-tra « vêtement », gr. *ϝές-νῡ-μι (*wes-nu-mi) ἕννῡμι (hennûmi) « je revêts » et ἐσ-θής (es-thês) « habit », got. was-jan et was-ti id., etc.

Gwispér (V.), s. m., variante altérée[604] de mespér.

Gwitibunan, tous tant qu’ils sont, corn. cetep-onon id. : semble profondément altéré pour une locution ket-heb-unan, soit « ensemble y compris un ». V. ces trois mots et observer le sens archaïque de hép.

Gwitod (V.), s. m., petit-lait. V. sous gwipad.

Gwivoud, s. m., chèvrefeuille : variante usuelle de gwéz-voud, mbr. guezuout, cymr. gwydd-fid id. ; le mot paraît signifier « buisson sauvage ». V. sous gwèz et bôd, et cf. bézvoud.

Gwîz, s. f., truie (aussi gwèz, pl. gwizi), mbr. gués, corn. guis, vir. feis id. : d’un celt. *wessi- « âgé d’un an », cf. sk. vat-sà et lat. vit-ulu-s « veau », got. with-ru-s « agneau », ag. wether et al. widder « bélier », tous issus d’un i.-e. *wet-es-, « temps, année », cf. gr. ϝέτος ἔτος « an », lat. vetus « vieux »[605]. Cf. aussi blougorn.


H

Ha, et, variante de hag devant consonne.

Habask, adj., doux, d’humeur accommodante : pour *he-bask « facile à nourrir » (un animal). V. sous hé- et paska, et cf. burzud.

Hak, s. m., hoquet, cf. gael. agadh « bégaiement ». Onomatopée.

Hakr, adj., variante de akr. V. ce mot[606].

Hâd, s. m., semence (et hada vb.), mbr. hat et had-aff » semer », cymr. had et had-u, corn. has id. : d’un celt. *sa-to- « semé » = lat. sa-tu-s ppe passé de rac. SÊ, sk. sa-syà et zd hahya « blé », lat. sē-men, etc., got. sai-an « semer », ag. to sow et al. sä-en, ag. see-d et al. saa-t « semence », vir. si-l « semence » et cymr. hî-l « postérité », vsl. sè-ti « semer », etc. Cf. aussi hoal, 2 héd, heiz et dihiḷa.

Hag, et, corn. hag et ha, cymr. ac et a, cf. vir. ac, acus, ocus, etc. : exactement « en outre, en ajoutant », d’une rac. qui signifie « proche, approchant, s’ajoutant à », corn. ogosu « près », cymr. agos « voisin », vir. acus et ocus id., uc et oc « près » cf. gr. ἀγχ-ὶ et ἐγγ-ύ-ς « proche », sk. (rac.) et naç « atteindre ». Cf. ha, hôgen, hôgoz et eṅk. — Rapports indécis.

Hal, s. m., pour halv, variante de halô.

Haḷébod, haḷévod, s. m., gueux, vagabond, mbr. hailhebod. Empr. fr. ancien hallebot-eur, « grappilleur, vagabond ».

Halek, s. m., saule (sg. haleg-en), corn. heligen, cymr. helygen, vir. sail (gén. sailech), ir. saileàg, gael. seileach id : d’un celt. *sal-ik- identique au lat. salix, gr. ἐλίϰη (arcad.), ag. sall-ow, al. sal-weide.

Halô, s. m., salive, cymr. haliw, vir. saile, ir. seile, gael. sile id. : supposent un celt. *sal-iwo-, presque identique au lat. saliva, sans autre équivalent connu, mais très probablement dér. du même radical que holen (en tant que liquide salé). V. ce mot.

Haṅ, s. m., variante de haṅv. V. ce mot.

Hanaf, s. f., coupe, jatte, etc. Empr. fr. ancien hanap.

1 Hanô, adv., variante aspirée de anô.

2 Hanô, s. m., nom (aussi hanv), mbr. hanff et hanu, cymr. enw, vbr. anu, vir., ir. et gael. ainm id. : d’un celt. *an-men-, gr. ὄνο-μα, vsl. imç, et cf. sk. na-ma, lat. nô-men, got. na-mô, ag. name et al. name « nom »[607].

Haṅter, s. m., moitié, corn. hanter, cymr. hanther > hanner id. : soit un celt. *san-tero- < i.-e. *sni-tero- « l’autre » (en ne parlant que de deux), gr. dialectal ἅ-τερο-ς ἕτερος[608] ; le celt. probablement influencé dans sa signification par un autre celt. *sëmi-iero- « demi », dér. de l’i.-e. *$ëmi-, sk. sdmi-, gr. ἡμι- et ἥμισυς, lat. sëmi- « demi », etc.

Haṅv, s. m., été, mbr. haff, corn. et cymr. haf s vir. sam (d’où le composé sam-rad > ir. et gael. samhradh « été ») : d’un celt. *sam-o-, sk. sàm-à « année », zd ham-a « en été », visl. sum-ar, ags. sum-or > ag. summer, vhal. sum-ar > al. sommer[609]. Cf. gr. ἡμ-έρᾱ « jour ».

Hanv, s. m., nom. V. sous 2 hanô.

Haṅvesken, s. f., vache stérile : exactement « [vache] qui n’a pas produit de l’année » [610]. V. sous hanv et 2 hesk.

Haô, adj., variante de . V. ce mot.

Hardiz, adj., hardi, violent. Empr. fr. ancien hardiz (cas-sujet).

Harlua, vb., bannir, chasser, mbr. harluaff> avec fausse aspiration pour vbr. ar-lu « il a empêché », cymr. arluo « arrêter » : dér. de préf. ar-, et d’un mot *lu « force armée » conservé partout ailleurs qu’en br. ; corn. lu et cymr. llu, vir. sluag « armée », ir. et gael. sluagh « gens », celt. *sloug-o- attesté en outre par le gaul. Catu-slôgï n. pr. (les gens de guerre) et le n. pr. br. Ker-lu. Cf. aussi vsl. slug-a « serviteur ».

Harnez, s. m., ferraille, harnais : contamination de l’empr. fr. harnais (venu du celt.) avec une dérivation de houarn. V. ce mot.

Harp, s. m., appui, soutien. Empr. fr. ancien harper « empoigner », avec contamination possible du sens du mot suivant.

1 Harz, s. m., arrêt, obstacle, borne, et cf. harz (V.) : dans l’hypothèse, d’ailleurs peu probable, où ce dernier serait emprunté à un autre dialecte breton, on pourrait songer à un type de ppe passé celt. *sar-to- y de même origine que le vb. lat. ser-ô « j’entrelace », qu’on trouvera sous kéfret.

2 Harz, aboiement (et harzal « aboyer »), mbr. harzaff, avec une fausse aspiration pour vbr. arton et cymr. arthal id. : plus anciennement sans doute « grogner à la façon d’un ours », cf. cymr. arth et vir. art « ours », sk. fk$a, gr. ἄρϰτος, lat. ursus. V. la note sous déach.

3 Harz, adv., proche (cf. s. m. pl. harzou « limites ») : identique à 1 harz « faisant obstacle > heurtant contre > jouxtant ».

Hast, s. m., empressement. Empr. fr. ancien haste.

Havrek, s. m., guéret. Le mot ressemble, mais de bien loin, au bas-lat. *warectum (du germanique), d’où vient aussi fr. guéret.

1 Hé, pronom de 3e pers. du sg., sujet ou complément (aussi heh et hen)[611], mbr. çff, corn. ef > e, cymr. em> ef> d’un démonstratif celt. *emoidentique au sk. àma « celui-ci » ; aspiration surajoutée en br.

2 Hé, son, sa : correspond à deux anciens génitifs du thème indiqué sous 1 a, l’un msc. (sk. anya « de lui »), l’autre fm. (sk. asyàs « d’elle »), ce qui explique que hé « de lui » exige mutation douce et hé « d’elle » mutation forte ; cf. cymr. clust « oreille », ei glust « l’oreille de lui » et et chlust « l’oreille d’elle » ; avec aspiration surajoutée en br.

Hé-, particule préfixée avec le sens du gr. εὐ- « bien », corn. he-, cymr. hy-, vir. su-, gaul. su- [612], sk. su- (et isolément sa « bien »), zd. Au-. Cf. habask et qquns des mots suivants.

1 Héal, adj., cordial, généreux, mbr. et cymr. hael, vbr. hael- (dans un n. pr.) : suppose un celt. *sag-lo-, homologue de *sag-ro- « fort » qu’on trouvera sous (éar, et dér. comme lui de la rac. SEGH qu’on trouvera sous le suivant : cf. sk. sàh-a-te « il est victorieux » et sâhas « force triomphante », celt. *seg-o-, « fort, vainqueur », attesté par le gaul. Sego- en tête de divers noms propres, got. sig-is, visl. sigr et al. sieg « victoire », etc. V. d’autres répondants sous 2 héal.

2 Héal, s. f., fourche de la charrue (par où on la tient), mbr. haezl, cymr. haeddel, d’un celt. *sag-e-dla = gr. ἐχ-έ-τλη, « manche, poignée » : tous deux dér. de rac. SEGH « tenir ferme », gr. *ἔχ-ω ἔχω « j’ai », cf. l’esprit rude de ἕξω et le σ de ἔ-σχ-ε « il eut » ; autres dérivés sous 1 héal.

Hék, s. m., irritation, chicane, mbr. hec « odieux ». — Étym. inc, mais les mots fr. chicane, agacer, etc., ne sont pas plus clairs[613].

1 Héd, s. m., longueur, mbr. het, corn. hès, cymr. hyd « longueur » et « jusqu’à » (cf. bété), vir. sith « long » (préf. intensif), ir. et gael. sith, « marche vers, assaut » : d’un celt. *se-ti" de même rac. que br. hîr.

2 Héd, s. m., essaim, mbr. het, cymr. haid, vir. saithe id. : d’un celt. *satyà « génération » (cf. lat. sa-tiô « ensemencement »), dont on trouvera la rac. sous hàd mais avec changement de genre en br.

Hégar, hégarad, adj., affable, affectueux, corn. hegar, cymr. hygar, gaul. n. pr. Su-car-ios. V. sous hé- et kâr.

Hégin, s. m., variante aspirée de égin, V. ce mot.

Hégléô : adj., sonore, clair ; s. m., écho[614] : cymr. hy’glyw(&d).) < celt. *suklew-o-, « qu’on entend bien, facile à entendre ». V. le préf. sous hé- et la rac. sous klévout.

Heiz, s. m., orge, cymr. haidd, gaul. probable sasia « seigle » (asia après un s dans Pline) : d’un celt. *sa-syo-, sk. sasyà et zd hahya « céréale », qui peut-être se rattache à la même rac. que hâd. V. ce mot.

Heizez, s. f., biche, cymr. hydd-es fm. de hydd « cerf ». Empr. germanique probable, et vraisemblablement très ancien : cf. ags. hind > ag. hind, al. hinde > hind-in « biche ».

Héja, vb., secouer, mbr. hegaff[615]. Empr. fr. hocher.

Hélavar, adj., éloquent, affable, vbr. helabar : préf. hé- et lavar.

Hélédan, s. m., grand plantain, corn. enlidan, cymr. henllydan (y ffordd) id. : pour hèd-lédan[616]. V. ces mots.

Helluz, adj., possible : dér. de gall-oud. V.ce mot[617].

Helmoï, vb., s’accouder : dér. et altéré d’un emprunt germanique (ags. ?) au moins très probable, cf. ag. elbow « coude ».

Hémolc’hi, vb., chasser. V. sous émol&h.

Hen, adj., vieux[618], corn. et cymr. hen > hên, vir. sen y ir. et gael. sean, gaul. Seno- en tète de divers noms propres : d’un celt. *sen-o- dont le comparatif est lat. sen-ior, cf. sk. sâna « âgé » et sanàd « depuis longtemps », gr. ἕνος, lat. s en-ex, got. sin-ista superlatif, germ. latinisé siniscalcus « le doyen des domestiques » (> fr. sénéchal), lit. sénas, etc.

Héna, adj., aîné, mbr. henqff, superlatif de hen.

Hénôz, adv., ce soir. V. sous 1 hé et nôz.

Heṅt, s. m., chemin, mbr. hent, corn. /uns, cymr. hynt, vbr. hint « chemin », vïr.sét, it.saod et seud, gael. saod « voyage » : d’un celt. *sento-[619], qui ne se retrouve qu’en germanique, got. sinth-s « chemin », vhal. sind (disparu, mais cf. al. ge-sin-de « cortège » et sen-den « envoyer », etc.).

Heṅted, s. m., allonge : pour hét-ed, avec nasalisation illégitime, peut-être empruntée à astenn. V. ce mot et 1 héd.

Heṅtez, s. m., le prochain : comme qui dirait collectivement « ce qu’on rencontre sur son chemin » ou mieux encore « l’ensemble des compagnons de route », dér. de heṅt mais cf. heṅti.

Heṅti, vb., fréquenter ; contamination del’empr. fr. hanter par le br. heṅt.

Henvel, vb., nommer : dér. de hanv > hanô.

Héol, s. m., soleil, mbr. heaul, corn. heuul > houl, cymr. haul > fieul-, vir. suit « œil », gael. sùil id. : d’un celt. *sàwali- et *«û/i- « soleil », cf. sk. surya, gr. *σᾱϝελιος ἡέλιος ἥλιος, lat. sôl t got. *aiuï (ag. sun, al. sonne dérivés secondaires), lit. saâlè, etc.

Héôr, s. m., variante aspirée de éôr. V. ce mot.

Hép, prép., sans, corn. heb, cymr. heb 9 « sans, outre », heib-io, « outre, excepté », vbr. hep « sans », vir. sech, ir. et gael. seach « outre » : d’un celt. *seq-os, à peu près identique au lat. sec-us « en moins » et au sk. sâc-â « avec »[620] ; la rac. est SEQ « suivre », sk. sàc-a-te, gr. ἕπ-ε-ται et lat. sequ-i-tur « il suit », got. saihw-an, ag. to see étal, seh-en « voir ».

1 Her, s. m., héritier. V. sous 2 aer.

2 Her, adj., hardi, insolent, mbr. hear, cymr. hydr, vbr. hitr, vir. sethar « fort » : d’un celt. *set-ro-, qui n’a nulle part d’équivalent certain (vsl. chot-èti « vouloir » peut à peine s’y rattacher).

Herberc’h, s. f., hospitalité, abri. Empr. fr. ancien herberge (lui-même empr. germ.),d’où fr. héberger et auberge.

Héré, s. m., octobre, mbr. miz hezreff, corn. mis hedra, cymr. mis hydref, exactement « mois [de fin] de l’automne » ? : le nom de l’automne serait dér. de hezr = hydr (sous 2 her), comme qui dirait « la saison puissante de la fécondité », ainsi qu’en lat. au(c)tumnus par rapport à aug-ëre.

1 Hérez, s. f., héritière : dér. de 1 her.

2 Hérez, s. f., variante de érez. V. ce mot.

Herlégon, s. m., aigrette (héron blanc). Empr. bas-lat. altéré *hagirônem (d’origine germanique), d’où viennent aussi les deux mots français.

Herr, s. m. (d’où herruz « fougueux »), variante de err.

Hervez, prép., selon (aussi ervez), cymr. herwydd, « à cause de, selon, parmi », corn. yn aga herwydh « en leur compagnie » : pour *ar-wez « en la forme, la manière, la présence de », cf. mbr. goez « forme » et cymr. gwydd « présence ». V. sous ar- et ac’houéz.

1 Hesk, s. m., glaïeul ou roseau à feuilles coupantes, corn. heschen, cymr. hesg « jonc », vir. *sesc dans le dér. sesc-enn « marécage » (roselière, cf. ir. seisgeann et gael. seasgann), ir. seing « jonc » : soit un celt. *seskà > qui peut être une forme de réduplication tirée de la même rac. que lat. secàre « couper » ; cf. aussi ag. sedge < « jonc ». V. sous heskenn.

2 Hesk, adj., stérile, tari : contamination, par le fr. sec, du br. régulier hesp. V. ce mot. Ou alternance de gutturale et vélaire dans le suff. (-ko- : -qo-) ?

Hesked, s. m., abcès qui ne suppure pas : dér. de 2 hesk.

Heskémen, s. f., chantier. Empr. fr. ancien eschamel « billot », du lat. scamellum. Cf. eskammed et aussi cymr. esgemydd « banc ».

Heskenn, s. f., scie : soit un celt. *se-sk-inna ou *sek-sk-inna, dér. d’un type pareil à 1 hesk. V. ce mot et surtout lat. sec-àre.

Heskina, vb., agacer, mbr. hersquinaff «railler ». Empr. fr. ancien eschiner (en prononciation normande) « échiner »[621].

Hesp, adj., stérile, cymr. hysp, vir. sesc, ir. et gael. seasg id. : d’un celt. *sisqo- « sec », zd hisku, gr. ἰσχ-νό-ς « maigre », lat. siccus ( *sit-go-s, cf. sit-i-s « soif »), etc. ; équivalences approximatives.

Héta, vb., souhaiter, plaire. Empr. fr. ancien haitier « plaire », qui est le second terme de sou-haiter, et cf. la locution de bon hait « de bon cœur » encore usitée dans la langue de la Bretagne française.

Heûd (C.), s. m., entrave, embarras (aussi hod V.) : abstrait d’empr. fr. ancien heuder « fixer », qui est d’origine germanique.

Heûg, s. m., répugnance, aversion ; cf. mbr. heugui et heugal « roter », cymr. cyf-ogi « vomir ». Onomatopée.

Heûl, s. m., action de suivre, suite, trace, corn., cymr. et vbr. ol id. : avec chute ou métathèse d’une aspiration devenue finale, pour *olch < celi. *olg-o- < *poly-o- t qui n’a de répondant possible qu’en germanique[622], ag. iofoll-ow, d.folg-en « suivre ».

Heut (V.), adj., maladroit : paraît abstrait et altéré du mbr. heurtaff « s’aheurter ». Empr. fr. heurter cl cf. horz.

1 Heûz, s. m., botte, guêtre. Empr. fr. ancien heuse.

2 Heûz, s. m., variante de 2 eûz. V. ce mot.

Hével, adj., semblable (dénasalisé pour henvel), mbr. et corn. haoal, cymr. ha/al, vbr. -hemelet amal, vir. samail « image » et samlith « ensemble », ir. et gael. samhail « pareil », etc. : d’un celt. *sam-ali-, à peu près identique à gr. ὁμ-αλό-ς « égal » et lat. sim-ili-s, tous dér. d’une rac. SE M « un » (cf. hanter), sk. sam-â « égal. », gr. ἅμ-α et ὅμ-ου « ensemble », lat. sim-ul, Sig.same « même », al. sam-t « ensemble », etc.

Hévélep, adj., pareil, conforme : pour *kévélep[623], que semble attester cymr. ctjffeltjb « semblable » à décomposer en *kev-he-lep « [faisant] bonne iigure avec » ; la rac. est LIQ, « forme, corps, apparence » (cf. disléber), surtout développée en germanique, al. leich-e « cadavre », got. ga-leiks « de même forme > égal > semblable », ags. g elle > ag. alike > like et al. gleich. V. les préf. sous *ke- et hé-,

Hévléné, adv., cette année (aussi hélénéC), cymr. eleni id. : pour *enoléné « dans l’annuel », le premier terme étant 1 en, et le second une sorte d’adj. (soit celt. *bleinyo- pour *bleid-n-yo-) dér. du radical d’où est issu bloaz. V. ces mots, et cf. léné et warléné.

Hi, elle : soit une forme primitive *si, fm. du démonstratif *syo- > sk. syâ, etc., auquel se rattachent également les formes féminines ag. she et al. sie. (Ici l’aspirée est étymologique ; cf. .)

Hibil, s. m., variante de ibil. V. ce mot.

Hiboud, s. m., murmure, délation : pour ibout < imbout, abstrait de l’empr. fr. imputer « dénoncer »[624]. — Ern.

Hîk, s. m., hoquet, cf. ag. hiccough. Onomatopée.

Higen, s. f., hameçon, mbr. iguenn, corn. hyc, cymr. kig et hig-ell id. : parait emprunté (avec ë devenu régulièrement celt. î) à un germ. très ancien *hëga > vhal. hàgo > al. haken « croc », cf. ag. hook.

Higolen, s. f., pierre à aiguiser, mbr. hygoulen, corn. ancien ocoluin, cymr. ogalen et hogalen id. : soit un celt. *ak-ulènà dér. de rac. AK, cf. gaul. ac-aunu-m « pierre » et cymr. hog-i « aiguiser ». V. sous ék.

Hili, s. m., saumure (aussi héli), cymr. heli id. : soit un celt. dér. ^sal-ïn-, issu de la même rac. que holen ; cf. le dér. lat. salïnae pl.

Hiliber, s. m., corme, sorbe : composé de pér, et de mbr. illy « sorbier », d’origine inconnue, mais qui se laisse vaguement rapprocher de hirin et iliô (ce sont tous noms de plantes à baies).

Hillik, s. m., chatouillement : abstrait d’un empr. bas-lat. (avec chute de l’initiale comme dans inam et autres) *tillicàre, écourté de *titillicàre, fréquentatif de titillàre « chatouiller ». — Conj. Ern.

Hiṅkané, s. m. f., cheval ou jument qui va l’amble. Empr. fr. ancien altéré haquenée, qui a le même sens.

Hiṅkin, s. m., pointe du fuseau, chandelle de glace : dér. de ehk avec fausse aspiration (extrémités effilées et longues). V. ce mot.

Hiṅcha, vb., montrer le chemin : dér. de hent[625].

Hini, celui, celle, cymr. hyny, démonstratif secondairement dér. du même radical que ann. V. ce mot et cf. hoàt.

Hinnôa, vb., braire. Empr. lat. hinnïre « hennir ».

Hiṅviz, s. f., variante plus ancienne de hiviz.

Hir, adj., long, corn. et vbr. hir, cymr. hir, vir. sir, ir. sior, gael. sïor id. : d’un celt. *së-ro- identique au lat sè-ru-s « tardif » (cf. sk. sâyâ « soir ») et dér. comme lui d’une rac. SE, « étendre, allonger », vir. si-n-im et gael. sin « étendre », vir. is-sius « en longueur », mhal. seine « tout doucement », ag. sith, sin et since « depuis ». V. aussi 1 héd.

Hirin, s. m., prunelle, mbr. irin, cymr. eirinen, vir. airne : soit un celt. *arinio-, cf. sk. arâni « le tourniquet à faire du feu »[626].

Hirlô, adv., aujourd’hui, mbr. hiziu, cymr. heddyw* d’un celt. *se-diic-os = sk. sadio-as « aussitôt » : le premier terme est le démonstratif qu’on trouvera sous ann, et le second la rac. du mot deiz. V. ces mots[627].

Hiron, adj., métis. Empr. fr. Huron[628]. — Conj.

Hirr, adj., variante de hir (d’où hirraat, hirruz, etc.).

Hirvin, s. m., variante de irvin. V. ce mot.

Hirvoud, s. m., sanglot. V. sous hir et boud.

Histr, s. m., huître, mbr. et corn. estren, vir. ostrin. Empr. lat. altéré ostreum > ostrea > *ostria (cf. le fr.).

Hiviz, s. f., chemise de femme, mbr. hincis, corn. heois. cymr. hefys. Empr. germ. très ancien *hamîthya- « chemise » (> al. hemd), d’où vient aussi bas-lat. camisia. Cf. la variante kamps.

Hiviziken, adv., désormais : exactement « d’ici à jamais », cf. 1 hé et birciken (et similaires).

1 Hô, votre : procède d’une ancienne forme de génitif de c’houi.

2 Hô, leur : procède d’une ancienne forme de génitif pl. du démonstratif indiqué sous 2 hé (sk. gén. esâm « d’eux »).

Hoal, s. m., âge, mbr. hoazl, cymr. hoedl, vbr. hoetl- (dans un n. pr.) : d’un celt. "sai-tlo-, de formation parallèle à celle du lat. sae-clo-m >* saeculum « génération », et relevant comme lui de rac SE e semer », qui devait avoir une forme secondaire SÉi SAi. V. sous hâd.

Hoala, vb., attirer, capter, mbr. hoalat, dér. d’un mot perdu *c’hoel « tour », cymr. chwel et chicyl, vir. sel et bel « action de faire tourner » : supposent une rac. SWEL, « tourner, agiter », gr. σάλ-ο-ς « houle », lat. sal-u-m « mer », ag. to swell et al. schwellen « se gonfler », etc.

Hôgan, s. m., fruit de l’aubépine ou de l’églantier : soit un celt. *ak-auno- « épineux », corrompu en *aukano-. V. la rac. sous higolen.

1 Hôgen, s. f., ramas : exactement « fait de rapprocher, addition ». V. sous hag la racine et les autres répondants celtiques.

2 Hôgen, mais, vbr. hacen « et cependant », etc. : identique au précédent et, comme sens, à la locution française « au surplus ».

Hôgoz, adv., presque : exactement « en approchant de », dér. du même radical que hôgen et hag. V. ces mots.

Hoc’ha, vb., grogner : dér. de houc’h. V. ce mot.

Holen, s. m., sel, corn. haloin, cymr. halen, vir., ir. et gael. salann id. : d’un celt. *sal-ëno- ou *sal-anno-, dér. de l’i.-e. *sal-, gr. ἄλ-ς, lat. sàl, ag. sal-t, al. sal-z, vsl. sol-ï. V. aussi c’hoalen.

Holl, adj., tout, corn. et vbr. hoh cymr. holl et oll id. V. sous oll.

Hon, notre, corn. agan, cymr. ein, etc. : paraît contenir le même radical i.-e. que gr. ἀμμές (ἡμεῖς) < **ἀ-σμε = *ṇ-sme, cf. got. et al. uns, ags. *uns > us > ag. us, subsidiairement sk. nas et lat. nos, etc. Cf. ni.

Hont, adv., là, cymr. hwnt, vir. *sunt > sût « cela » : soit un dér. d’un radical démonstratif pareil à celui qui a produit ann. Cf. hini.

Hopa, vb., crier pour appeler : dér. de l’exclamation hop !

Horden, s. f., paquet, charge : abstrait d’un empr. fr. ancien se hourder « se charger » ; cf. hourd, terme d’architecture. — Conj.

Horella, vb., vaciller : aussi horjella, qui accuse la dér. irrégulière et corrompue de l’empr. fr. horloge (à cause de l’oscillation du pendule) > br. horolach, etc.[629]

Horz, s. f., maillet, pilon (aussi orz), vbr. ord, cymr. gordd, vir. ordd, ir. et gael. ord id. : d’un celt. *ard-o-, « puissant, dressé », etc. ? auquel il est difficile de trouver un équivalent sûr ; cf. sk. vârdh-a-te « il s’accroît », gr. ὀρθ-ό-ς « droit », lat. ard-uu-s[630]. — Mcb.

Houad, s. m., canard (pl. houidi), mbr. houat, corn. hoed, cymr. hwyad. — Étym. inc. Cf. Uhlenbeck, Aind. Wb. t s. v. sipras.

Houarn, s. m., fer, corn. hoern, cymr. haiarn > hearn, vbr. hoiarn, vir. iarn, ir. iarann, gael. iarunn id., gaul. *isarnon dans Isarno-dori « les Portes de fer » et autres noms de lieux : d’un celt. *eis-arno-, adj. de matière dér. de l’i.-e. *ais-, « airain, fer », sk. âyas, lat. aes, etc.[631].

Houé (V.), s. m., poussière, poudre. — Étym. inc.

Houc’h, s. m., porc. corn. hoch, cymr. hwch, vir. *socc > ir. suig id. : supposent un celt. *sukku-, dér. de rac. *su-, qui est le nom générique du pourceau en i.-e., sk. su-karà « sanglier », gr. ὗ-ς, lat. sū-s, ag. sow[632], al. sau, etc. Cf. la rac. SÛ sous dozvi (femelle très féconde).

Houja, vb., reculer (se dit surtout des bêtes de trait) : dér. de quelque onomatopée employée pour les faire reculer. — Conj.

Houlier, s. m., proxénète. Empr. fr. ancien holier et houlier, « débauché, courtier de débauche », d’origine très obscure.

Houpérik, s. m., huppe (oiseau) : dimin. d’un mot *houper « porteur de huppe », dér. d’empr. fr. houppe = huppe[633].

Houpez, s. m., houblon : dér. de hop emprunté au hollandais.

Houpi, vb., se hérisser (former des houppes) : dér. d’empr. fr.

1 Hû, vous : forme atone de c’houi. V. ce mot.

2 Hû, s. m., huée. Empr. fr. ancien hu id.

Huai, s. m., entrave, obstacle, corn. fual > hual, cymr. huai, qu’on a ramené avec doute à un empr. lat. fibula « agrafe ».

Huanad, s. m., soupir, mbr. huanat pour *uh-anat, cymr. uch-enaid, vir. osnad, ir. et gael. osnadh id. : soit « haute inspiration », composé du radical de huel et d’un dér. de la rac. AN À « respirer ». V. sous alan, anaoun et huel[634]. Pour la formation, cf. lat. an-hëlu-s « haletant ».

Hubot (C.), s. m., fripon, gueux : paraît altéré et écourté de halébot. V. ce mot. — Conj. Ern., et cf. Thurneysen, Keltorom, p. 24.

Hudur, adj., malpropre, obscène : corrompu de loudour[635].

Huel, adj., haut (pour uc’hel), mbr. uhel, corn. huhel, cymr. uchel, vir. uasal, ir. et gael. uasal, gaul. *ux-ello-s « haut » dans Uxello-dunum n. pr. : d’un celt. *ouk-s-elo- pour *oup-s-elo-, gr. ὑψ-ηλό-ς, et cf.ὑπ-ὲρ, ὑπ-ὸ, ag. up, vhal. ûf > auf, etc.[636].

Huélen, s. f., absinthe, armoise, mbr. huffelen et huzelen, corn. fuelein id. : peut-être dér. d’empr. lat. fîbula[637]. Cf. hual.

Huerai, vb., quereller. Empr. fr. ancien hergner « hargner ».

Hugen, s. f., luette : dér. br. du genre de dourgen, refait sur l’empr. lat. ûva « grain de raisin »[638]. — Conj. Ern.

Hugéolen ( V.), s. f., ampoule (aussi ugèolen) : parait dér. du même radical que hugen, cf. ital. ugola « luette ».

Huler (V.), s. m., suie : pour *huc’hl-er, dér. de *huc’hel, qui est une variante dialectale de huzel ; ou pour huzel, par changement de z en r, soit *hurel, et métathèse (Loth). V. ce mot.

Hûn, s. m., sommeil (pour *hûnv, cf. hunv-ré)[639], mbr. et corn. hun, cymr. hûn, vir. « aan, ir. suan, gael. saam id. : soit un celt. *stoow-no- pour *$wop’no- 9 dér. de la rac. SWEP « dormir », sk. svâp-i-ti « il dort » et scâp-na« sommeil », gr. ὕπ-νο-ς, lat. *sop-no-s > somnus et sôp-ire, ags. swef-n « songe », lit. sâp-nas « songe », vsl. sûnû « sommeil ».

Hunégan, s. m., loir, marmotte : dér. du précédent.

Huṅvré, s. f., songe : dér. de hûn. V. ce mot.

Hurlink, s. m., cauchemar, cf. cymr. hun-llef id. : ce dernier parait signifier « cri de sommeil ». V. sous hûn le premier terme ; le second (éventuellement sous lenv) a subi une corruption en cymr. ou en br.

Hurlou, s. m. pl., goutte, crampe : le nom complet est drouk Sant Ourlaou, appellation plaisante construite sur le radical hurl-, à cause des cris que la douleur arrache au malade. Empr. fr. hurler.

Huvré, s. f., variante usuelle de hunvré. V. ce mot.

Huzel, huzil, s. f., suie, cymr. hudd-ygl (et cf. hudd « sombre »), vir. suid-i > mir. suithe, ir. sûithche, gael. sùith id. : soit un {abréviation|celt.|celtique}} *soidy& ou *soudyà, altération inexplicable pour *sod-ya «[substance] qui s’assied », c’est-à-dire « s’agglutine, se dépose », dér. de rac. SED, ags. sôt > ag. soot (le fr. suie est empr. germ.), al. ruas (pour *suss ?). V. sous azèza.
CH

Chaga, vb., s’arrêter, s’amasser : variante obscure de sac’ha.

Chajel (V.), s. f., mâchoire : dér. du même radical que chaoka.

Chai (V.), s. m., flux. — Étym. inc.

Chala, vb., chagriner, s’affliger. Empr. fr. ancien chaloir (« que m’en chaut-W !») devenu par corruption vb. personnel[640].

Chaoka, vb., mâcher (aussi chakein V.). Empr. germanique probable (ags. eëowan > ag. to chew, et al. kauen), mais peut-être contaminé de chzk. Cf. chajel et a.%.jaw « mâchoire » (sousjaved).

Charoṅs, s. m., espèce de vesce. Empr. fr. jarosse.

Chatal, s. m., bétail. Empr. fr. ancien chatel « cheptel ».

Chédé, chétu, adv., variante de sétu. V. ce mot.

Chévech (V.), s. f., fresaie. Empr. fr. chevêche.

Chik, s. f., menton. Empr. fr. chique « bille ».

Chika, vb., frapper avec un outil à gros bout (et chikein V. « meurtrir ») : dér. du précédent au sens de « bille ».

Chîf, s. m., chagrin. Emprunt probable, mais d’où ?[641]

Chilpa, vb., japper, glapir. Empr. germanique probable, cf. visl. gjàlpa, ags. gilpan et gielpan > ag. lo yelp.

Chipod, s. m., pluvier de mer : dér. du précédent. Ghipôd (T.), s. m., petite huche : peut-être « récipient où l’on chipote, où Ton prend par menues portions »[642]. Empr. fr.

Chita, vb., piauler. Onomatopée.

Choanen, s. f., miche. Empr. fr. ancien choine « [pain] blanc ».

Choka, vb., variante contractée de chaoka.

Chomm, vb., rester : autrefois « chômer ». Empr. fr.

1 Chouk, s. m., nuque, mbr. scouc ; cf. fr. ancien suc, provençal zuc, ital. zucca « courge », d’où « tête ». — Conj. Ern.

2 Chouk (V. ), s. m., le séant : identique à 1 chouk[643].

Choum (L.), vb., variante de chomm.

Chourik (V., C), s. f., bruit de frottement. Onomatopée ?

Chugein (V.), vb., sucer : dér. d’un mot *chug = mbr. sug, « suc, jus », corn. syg-an, cymr. sug. Empr. lat. sûcus « suc », et cf. fr. sucer et br. sùn (= cheunein V.). Le tout compliqué d’onomatopée.

Chuchuer, s. m., musard, tatillon. Empr. fr. ancien *chuchilleur, « chuchotant, balbutiant » ? Ou onomatopée plaisante ?

Chupen, s. f., veste (aussi jupen). Empr. fr. ancien Jupe (en tant que vêtement masculin).


C'H

C’hoalen, s. m., sel : pour *hoalen, variante métathétique de haloen. V sous holen et cf. l’évolution de môger.

C’hoanen, s. f., puce, cymr. chwain pl. : paraît dér. d’une rac. SWI « disparaître » (cf. al. schwinden, etc.), de même que a£. fiea et al. floh t< puce » se rattachent à la rac. germ. qui signifie « s’enfuir ».

C’hoaṅt, s. m., désir, mbr. hoant, corn. whans, cymr. chwant, vir. sant, gael. sannt id. : d’un celt. *swand-iio- ppe passé de rac. SWAD « être agréable », sk. scàd-à « doux », gr. *σϝᾱδ-ύ-ς (swâd-u-s) ἁδός (ados) ἡδύς (hêdus) id. et *σϝανδ-άν-ω (swand-an-ô) ἁνδάνω (handanô) « je plais », lat. suāvis ( *suād ui-s, cf. suādère « persuader »), germ. *swôt-i- <( doux », d’où ag. sweet et al. sites, etc.[644]

C’hoar, s. f., sœur, mbr. hoar, corn. huir, cymr. chioaer, vir. siur etjlur id. : d’un celt. *swesor- identique au sk. svàsâ et au lat. soror, et cf. ag. sister, al. schwester> vsl. sestra. etc. (ne manque qu’au grec).

C’hoari, s. m., jeu, cymr. chvoar-aua jouer »etcf. vir. fuir- ec « festin » : supposent un vb. celt. *sicer-ô, « je chante, je fais du bruit, je m’amuse », etc., dér. d’une rac. SWER « bruire », sk. svàr-a-ti <( il bruit », lat. su-surr-u-s « murmure », got. swar-an « bruire »[645], secondairement al. schwirr-en « bruire » et schwar-m « essaim » = ag. sioarm. Cf. choarz.

C’hoarvézout, vb., arriver, survenir, corn. wharfos id. : avec aspiration prothétique[646] . V. sous war et béza, et cf. cymr. cyfar-fod « assemblée ».

C’hoarz, s. m., rire, mbr. huerzin, corn. htoerthin, cymr. chwarddu, vb. « rire » et cf. cymr.. chwyr-nu « ronfler » : soit un celt. *swer-d-ô « je ris », dér. de la même rac. que c’hoari.

C’hoaz, adv., encore, mbr. hoaz, corn. whâth et whêth, cymr. chwaithià. : parait le même mot que br. gwéz > gwéach, soit « [encore] une fois », avec aspiration prothétique. V. sous gwéach.

C’houéac’h, six, mbr. chouech, corn. wheh, cymr. chwech, vir. se, ses et fes id. : d’un celt. *sweks t sk. çâ$, gr. *σϝεξ ϝέξ ἕξ, lat. s« r, got. « a/As (ag. six, al. secAs), lit. szeszi, etc.

C’houék, adj., doux, aimable, corn. whec, cymr. chwêg id. : soit un celt. *swek-o-, dér. d’une rac. SWEK « avoirde la saveur ou de l’odeur » qui ne se retrouve que dans les vieux dialectes germaniques (ags. swaec, « goût, odeur », vhal. swehh-an « avoir de l’odeur », etc.).

C’houéda, vb., vomir, mbr. huedaff, corn. hweda (hwedzha), cymr. chwydu, et cf. cymr. chwyd, vir. sceith, gael. sgeith « vomissement » : d’un celt. *sqeti- t dont il n’existe nulle part d’équivalent sûr.

C’houénia, vb., jeter sur le dos, se jeter sur le dos : dér. de c’houen (vieilli) « couché sur le dos » = ir.fàen, lequel équivaut à un celt. *swino- pour *sup-ino-, ayant le sens du lat. sup-inus et du gr. ὕπ-τιο-ς ; la rac. est SWEP, cf. lat. *sup-ô « je jette » et dis-sup-àre « disséminer » > dmi pare, vsl. sûp-q, « je répands » et s&ti « répandre », etc.

C’houenna, vb., sarcler, mbr. huennat, issu d’un mot *kuenn = cymr. chwyn « mauvaise herbe » : cf. cymr. cy-chwyn, « bouger, marcher », dont l’élément radical se rattache au vir. scend-i-m « je saute » et, par lui, au lat. scandere, « monter, s’élever »[647].

C’houérô, adj., amer (aussi chouert», mbr. hueru, corn. wherow, cymr. chwerw, vir. seri, ir. et gael. searbh id. : d’un celt. *swer-wo-, dont la rac. se retrouve dans lit. soar-ù-s « salé », stlras id., ags. sur > ag. sour et vhal. sû-r > al. sauer « aigre », etc.

C’houervizon, s. m., pissenlit : dér. du précédent.

C’houés, s. f., odeur : forme féminine de 1 c’houèz, et cf. 3 c’houéz.

C’houévrer, s. m., février, corn. hwevral, cymr. chwefrawr > chwefror > chwefrol. Empr. lat. februàrius > febrarius[648].

1 C’houéz, s. m., souffle, mbr. huéz, corn. whyth-e et cymr. chwyth-u « souffler », vir. sét-i-m « je souffle », ir. séidim et gael. séid id : soit un celt. *swiddo-, qui s’analyse en *swiz-dho- (i.-e.), « souffler, siffler », cf. vsl. scisi-ati « siffler » (avec sourde au lieu de sonore) et lat. sîfilus et sïbilus, tous deux pour *swïz-dhlo-, onomatopée primitive probable. Cf. aussi c’houibana et c’houitel.

2 C’houéz, s. m., sueur, mbr. choues, corn. whys, cymr. chwys id. : soit un celt. *swit-so-, dér. de la rac. SWID « transpirer », sk. soid-ya-ti « il sue », gr. *σϝιδί-ω ἰδίω, lat. *svoid-àre > sûddre, ag. sweat « sueur », et to sweat, al. schweiss, et schwitz-en vb., etc.

3 C’houéz, s. f. : le même que c’houés, soit « exhalaison ».

C’houéza, vb., souffler, se gonfler, mbr. huezaff, etc. : dér. de 1 chouéz (de 2 chouéz on a c’houézi « être en sueur »).

C’houézégel, s. f., vessie, ampoule, mbr. huysiguenn, corn. gusigan, cymr. gwysigen > chwysigen. Empr. lat. cèsîca, contaminé par étymologie populaire d’une dérivation de c’houéza.

C’houi, vous, corn. why, cymr. chwi, vbr. hui, vir. si, etc. : d’un celt. *swès, à peu près identique au sk. vas et au lat. vos, mais compliqué de la prothèse qu’accuse le duel gr. σφῶ-ι. Cf. 1 hô, ni et hon.

C’houibana, vb., siffler des lèvres, cymr. chwib <c pipeau » et chwiban w sifflement » : se rattache visiblement au même radical que 1 c’houéz, le b venant peut-être de contamination du lat. sibiltis.

C’houibu, s. m., variante de fubu. V. ce mot.

C’houll, s. m., hanneton, scarabée, mbr. huyl, cymr. chwilen id. : ou abstrait du suivant (br. c’houll-cac’h « fouille-merde », mais alors Tétymologie de ce dernier nous échappe) ; ou empr. ags. wifel > ag. tceevil id. Cf. c’houibu qui militerait en faveur de l’emprunt.

C’houilia, vb., fouiller, cymr. chwilio : dér. de c’houîl dans la seconde hypothèse. Ou empr. fr. ancien foeillier > fouiller ( ?).

C’houiliorez, s. f., frelon : dér. de c’houll ou de c’houilia.

C’houirina, vb., hennir, mbr. c’huirinnai, cymr. gweryru id, et cf. cymr. chwyr-nu, « ronfler, s’ébrouer » : parait se rattacher au même radical que c’hoari et c’hoarz. V. ces mots.

C’houita, vb., être mal à son aise, mbr. huytout. — Étym. inc.

C’houitel, s. f., sifflet, mbr. czulell (mais cf. suta), cymr. chwythell, vir. fet etfetân, ir. et gael. fead id. V. la rac. sous 1 c’houéz.
I

Ia, oui, cymr. ie, cf. gr. « en vérité », got. ja, ag. yea (> y es) et al. ja, lit. je et ja, particule affirmative. Cf. aussi iéz.

Iac’h, adj., bien portant, corn. et cymr. iach, vbr. tac id. : d’un celt. *yakko-, cf. sk. yâç-as « prospérité » et yaç-âs « prospère », gr. ἄϰ-ος ; « remède » et ἰά-ο-μαι « je guéris »[649].

Ialc’h, s. m., bourse : soit une dérivation de forme indéterminable sur un radical *pell- qu’on trouvera sous 2 lenn (objet en cuir). — Conj.

Iaou, s. m., jeudi. Empr. lat. Ioois diê$].

Iaouank, adj., jeune, mbr. youanc, corn. iouenc, cymr. ieuangc. gaul. lovincillo-s n. pr., vir. oac, etc. : d’un celt. *yownko$ t cf. sk. yuoàn et yuvaçn « jeune », gr. Ὑάϰινθος n. pr., lat. juven-i-s « jeune » et juven-cu-s « jeune taureau », got. jugg-s, ag. young et al. jung (tous contractés d’un germ. *ynwuhga- identique au lat. juvencus), lit. jaùnas, etc.

Iaouher, adj., puîné, cadet, mbr. youaer « jouvenceau » : dér. du radical *yuv- du mot précédent.

Iâr, s. f., poule, mbr. et corn. yar, cymr. iâr, vbr. iàr, mir. eirin, ir. eireog, gael. eireag id. : soit un celt. *yur-o- ou *yarà, qui n’a nulle part d’équivalent sûr, sauf peut-être en balto-slave.

Iaren, s. f., quenouillée : métaphore tirée du précédent ?

Ibil, s. m., cheville, goupille, mbr. ebil, cymr. ebill, vbr. epill id. : d’un celt. *ak-willo-, à peu près identique au lat. aculeus « aiguillon » et à l’ags. awul > ag. awl « alêne », et dér. comme eux de rac. AK « pointu ». V. sous ék.

Iéc’hed, s. m., santé : dér. de iac’h. V. ce mot.

Ién, adj., froid, mbr. yen, exactement « glacial », cf. corn. iey, cymr. met iâen, vir. ai g et aig-red « glace », gael. oigh-re et d-eigh, etc. : dér. d’un celt. *yagi- « glace », qui ne se retrouve qu’en germanique, visl. jaki « glace » etjôkull « glacier », ags. gicel « glaçon », d’où ag. (ic-)icle.

Iéô, s. f., joug, mbr. yen, corn. ieu et ion, cymr. iau, ir. ugh-aim « attelage » : d’un celt. *yug-o-, dér. de rac. YUG, « joindre, atteler », sk. yug-a « joug » et yu-nâ-k’ti yuhk-té « il attelle », gr. ζυγ-ό-ς  ; et ζεύγ-νῡ-μι, lat. jug-u-m et jung-ere, got. juk, ag. yoke et al. joch, lit. jùngas et vsl. igo « joug » ; commun à toute la famille.

Iéot, s. m., variante de yéot. V. ce mot.

Iéz, s. m., langage, mbr. yez, cyrar. iaith « dialecte » : soit celt. *yek-ti-, d’une rac. YEK qui ne se retrouve avec certitude qu’en germanique, vha. jeh-an « dire », jiht et bi-jih-t « aveu »[650].

Ifern, s. m., enfer (aussi ivern, ihuern V.), corn. ifarn > yffarn, cymr. uffern, vir. ifurnn, ir. ifrionn, gael. ifrinn. Empr. lat. infernum.

Iforn, s. m., pelle à enfourner : abstrait du mbr. yffornoff « enfourner ». Empr. bas-lat. *infornare. V. sous 1 en et forn.

Ijin, s. m., adresse, ruse, industrie (aussi injin). Empr. fr. ancien engin < lat. ingenium.

Ilboéd, s. m., disette, mbr. elboet, cymr. ellbwyd id. : le premier terme est inintelligible[651]. V. le second sous boéd.

Ilin, s. m., coude (aussi élin), corn. et cymr. elin, vir uil-in, ir. Mï7/e, gael. uileann id. : d’un celt. : :, o/-éno-, gr. ὠλένη, lat. u/na « l’étendue des bras », ags. eln, d’où ag. el-bow (exactement « pli du coude »), cf. al. elle « aune » et ellen-bogen « coude ».

Iliô, s. m., lierre, mbr. ilyeauen, corn. tâAi’o, cymr. eiddew, ir. ecten/ ? > eidhean, gael. eidheann[652] id : d’un celt. *edenno- pour *ped-enno-, dér. de rac. PED, « saisir, lier » (plante grimpante) ; cf. gr. πέδ-η) « lien », lat. ped-ica et com-ped-ës, ag. fett-er « lien », al. fass-en etfess-el, etc.

Iliz, s. f., église, mbr. i/«, corn. e#/os et cymr. eglwys, etc. Empr. lat. ecclësia, mais contaminé en br. du fr. église.

Inam, s. m., bouillon blanc : altéré pour di-nam « l’innocent, le salutaire », sobriquet[653]. V. sous 1 di- et nam.

Inkruzun, adj., mal bâti : exactement « affligeant, désagréable [à voirj », dér. de ehkrez. V. ce mot et burzud. — Conj.

Ingéd, s. m., pluvier de mer. — Étym. inc[654].

Iṅgroez, s. m., variante de eṅgroez. V. ce mot.

Inodein (V.), vb., monter en épis : le même que di-oda, mais avec le préf. in- = 1 en, V. ces mots et cf. nodi.

Inrok (V., C), s. m., avance. V. sous a-raok.

Iṅtaṅv, iṅtaoṅ, iṅtav, adj., veuf, mbr. eintaff, vir. ein-tam « célibataire » : d’un celt. *oino-tamo- « tout à fait seul », superlatif de *oino-, « un, seul »[655]. V. sous eunn, unan, itrôn, etc.

Iṅtr, s. m., tache, etc. : abstrait de iṅtret, « sali, imbibé ». Empr. bas-lat. intrātus au sens de « pénétré, imbibé », ou simplement fr. entré.

Iôd, s. m., bouillie, mbr. yot, corn. et vbr. iot, cymr. uwd, vir. ith id. : d’un celt. *yu-to-, rac. YU, dont les autres dérivés connus sont sk. yūs et yūsa « bouillon », gr. ζύ-μη « pâte aigrie », lat. jūs et vsl. jucha « jus ».

Ioc’h (V.), s. f. (aussi iuc’h V.), monceau, mbr. yoh « meule » : contamination du radical de 1 hôgen et du fr. jucher. — Ern.

Iouc’ha, vb., crier : cf. mhal. jùch-ezen > al. jauchzen, bien que les deux mots s’expliquent isolément par onomatopée. Cf. le cri br. you you yoù-oû.

Ioul, s. f., volonté, projet, mbr. eoull, corn. awell, cymr. ewyll (et cf. vbr. aiul « de plein gré »), vir. ail, gael. àill « désir » : soit un celt. *aw-illā « désir » et *aw-illo- adj., dér. de rac. AW, « souhaiter, être favorable ». sk. av-a-ti « il seconde », lat. av-ēre « désirer », avidus, etc.

Iour (V.), s. m., variante dialectale de éôr.

Iourc’h, s. m., chevreuil, mbr. yourch, corn. yorch, cymr. iwrch, vbr. iurg-chell id. : d’un celt. *yorko-, auquel on ne voit de répondant que le gr. ζόρξ et ζορϰός « daim », aussi δόρϰος, δορϰάς, ἴορϰος.

Ioust, adj., mou, délicat : peut-être d’un celt. *aisto- « brûlé > amolli », cf. lat. aestus « chaleur ». V. la rac. sous oaz[656].

Irien (C.), s. f., trame, mbr. iryenn, et ilyanenn <( pièce de toile » : l’un et l’autre pour *ir-lien- <i*ar-lien- « à travers la toile ». V. sous ar- et lien. — Conj. Ern. — Ou simplement éré lien « lien de la toile ». V. ces mots.

Irin, s. m., variante plus ancienne de hirin.

Irvin, s. m., navet, cymr. erfin « grosse betterave » : soit un celt. *arbīno-, métathèse pour *rab-īno-, et cf. gr. ῥαφ-άνη « rave », lat. rāp-a. al. rūb-e (le mot a voyagé sans qu’on en puisse tracer la route).

Is, adj., bas, cymr. is, vir. iss « en bas », ir. s-ios « vers le bas », etc., gael. ios « en bas » : tous d’un adv. celt. *end-sô, dér. d’un radical i.-e. *ndh-s-, sk. adh-às « au-dessous », lat inf-rà, inf-imu-s, et îmus (< *ind-s-mo-), got. und-ar, ag. under, al. unter « sous », unten « en bas ».

Isa, vb., exciter (un chien), exciter. Onomatopée (hiss !).

Iskiz, adj., vil, laid. V. sous is et 2 kîz.

Itrôn, itroun, s. f., dame, mbr. ytron id. : pour *in-tron, qui suppose un celt. *oino-trawon- « [épouse] unique > maîtresse de maison »[657] par opposition aux concubines. — Loth.

Iûd, adj., traître. Empr. lat. Judas, contaminé du fr.[658]

Iuda, vb., crier, hurler, mbr. iudal, cymr. udo (aussi br. udeinV.) : rapprochements douteux, étymologie très peu claire[659].

Iûn, s. m., jeûne. Empr. lat. jëjUnium.

Iuzéô, s. m., juif, corn. yudhow > yedhoœ > edhow, cymr. iuddew. Empr. lat. Jûdaeus, venu du nom de la tribu de Juda.

Ivé, ivéz, adv., aussi, de même (aussi éc’hué >> éhué V.) : pour *in-goez « en [même] aspect », cf. 1 en Qihervez.

Ividik, s. m., tempe : exactement « [endroit] sensible », dér. d’un mbr. *iou, « mou, coi, bon », qui jusqu’à présent n’est pas identifié[660].

1 Ivin, s. m., ongle, corn. ewin, cymr. eguin> ewin, vir. inga (gén. ingen), ir. et gael. ionga (gén. iongan et ing-ne) id. : d’un celt. *eng-ïnà, dont le radical i.-e. est *ngh-, cf. sk. nakh-â[661], gr. ὄνυξ (ὄνυχ-ος), lat. ungu’i-s, ags. naeg-el > ag. nail, al. nag el, lit. nâg-a-s « ongle » et nag-à « sabot », vsl. nog-a « pied » et nog-Uti « ongle ».

2 Ivin, s. m., if, corn. hiuin, cymr. yw, vir. eo id. : pour *iw-in[662], dér. d’un celt. *iwo- > gaul. *ivos, d’où procède aussi le fr. if et peut-être l’ai. eibe.

Izar, s. m., lierre terrestre, cymr. eidr-al Empr. lat. hedera[663].

1 Izel, adj., bas, corn. yssel > ysel, cymr. et vbr. isel, etc. : soit un dér celt. *end-s-ello-. V. le radical sous is.

2 Izel, s. m., variante altérée de ézel[664].


J

Jakudi, jagudi (C.), vb., monter en graine (comme la ciguë, le persil, etc.) : pour *chagudi, dér. de chagud, autre nom d’emprunt de la ciguë (lat. cicûta), mais venu de l’ancien fr. Cf. kêgit empr. lat.

Jalod, jalord, s. m., chaudronnier : pour *chalord, qui serait métathèse de *chaldro. Empr. fr. ancien chaldron « chaudron » ?

Jaô, s. m. f., monture. Empr. fr. ancien jou « attelage », du lat. Jugum. Cf. iéo qui est le mot celt. authentique.

Jaodel, s. f., soupe à l’oignon ou au gruau : confusion de l’empr. fr. chaudel « chaudeau » > br. chaodel, et d’un mot *chavoled qui équivaudrait comme formation à l’italien cipollata « chipolata, ragoût d’oignon ».

Jaodré (C.), s. m., rêverie, radotage : dér. de *jaod pour *chaod, qui serait empr. fr. [fièvre] chaude « délire ». — Conj.

Jaritel, s. f., jarret : dér. d’empr. fr. Cf. gàr.

Javed, s. f., mâchoire, joue : la graphie mbr. gacet doit se prononcer jaoet. Empr. fr. ancien joeite <C lat. gàbata, « écuelle, jatte > mâchoire > (argot) et cf. ag. j’aie « mâchoire » et br.jôd. — Loth.

Jéd, s. m., calcul : abstrait de jéder « calculateur », exactement < jeteur » [de sorts][665]. Empr. fr., et cf. fr. jeton [à calculer].

Jelken, s. f., rouelle, tranche mince. Empr. germanique probable, cf. ag. sleek et stick « poli », hollandais slecht et al. nchlicht « plane », etc.

Joa, s. f., plaisir, mbr. yoajf, etc. Empr. îr.joie.

Jobélinen, s. f., voile, fichu ; cf. mouchour jubile « fichu de jour de fête » : dér. d’empr. fr. jubilé. V. aussi moucha.

Jôd, s. f., joue (aussi jôt)> mbr. chot. Empr. fr. ancien jode et jolie, du lat. gâbala. V. sous jaced.

Jodouin, s. m., feu nocturne, lutin. Empr. biblique Gedeon > *jedoen (à cause de l’histoire des lampes cachées dans les cruches en vue d’une surprise nocturne, Juges, vii, 15 sq.). — Conj.

Jolori, s. m., joie, clameur de joie : aussi cholori et chalcari (T.), qui marquent les étapes de la transformation de l’empr. fr. charivari.

Joser, s. m., sébile à écrémer : comme qui dirait « un chausseur », dér. de l’empr. fr. chausse (à filtrer les liquides).

Jôt, s. f. (et dérivés), variante usuelle de jôd.

Jôtôrel, s. f., goitre : pourrait signifier par dérivation « ventrée de mâchoire » ou « gorge en ventre ». V. sons jôt et tôrad.

Jualen, s. f., judelle (oiseau) : parait une contamination d’empr. fr. et de br. duanen id. (oiseau noir). V. sous .

Juben, s. m., entremetteur de mariage, interprète : peut-être empr. fr. ancien *droujemen « truchement », dont la 1re syllabe a été supprimée comme impolie, en tant qu’elle paraissait contenir le mot drouk « mauvais »[666]; puis l’m a pu devenir b par dissimilation.


L

Lâb, s. m., hangar, mbr. lap id. : exactement « pan, appentis ». Empr. ags. laeppa > ag. lap, « pan, lambeau », al. lapp-en.

Labasken, s. f., guenille : dér. péjoratif du précédent.

Labenna, vb., babiller, médire : par dissimilation pour *blabenna, et celui-ci par emprunt d’une onomatopée très répandue, ag. to babble, hollandais babbelen, al. pappeln, fr. babiller. Cf. lanchenna.

Labéza, vb., lapider. Empr. lat. lapidare.

Labistr, s. m., congre, cf. cymr. llabwst « grand flandrin ». Empr. ag. ancien lopystre, « sauterelle, homard »[667].

Labour, s. m., travail, corn. lafur. Empr. fr. ancien.

Labouz, s. m., oiseau, mbr. lapous. Empr. lat. locusta > bas-lat. *loquusta ou ags. lopust « sauterelle ». Cf. labistr.

Lakaat, vb., mettre, poser. Empr. lat. locàre.

Lakébod, s. m., estafier,

Laképod, s. m., brigand,

cf. aussi aklépod « polisson » : contamination de halébod par le mbr. lakés « laquais » ; tous empr. fr. plus ou moins étrangement corrompus.

Laer, s. m., voleur (pl. laéroun), mbr. laezr, corn. lader (pl. ladron), cymr. lleidr (pl. lladron), etc. Empr. lat. latrô (pl. latrônës).

Laérez, s. f., mal de côté, bonde (latérale) d’un étang : représente une dérivation bretonne sur une base *lazr- équivalente à une base latine later- > *latr-. Empr. lat. latus « côté ». Cf. 2 léz.

1 Laez, s. m., le haut. Empr. fr. ancien lais (laiens), « léans, là, là-haut »[668].

2 Laez, s. m., legs. Empr. fr. ancien lais.

3 Laez, s. m., lait : variante ancienne de lèaz.

Lagad, s. m., œil, mbr. et corn. lagat, cymr. Uygad id. : d’un celt. *lukato-, qui n’a d’équivalents, encore très approximatifs, qu’en germanique, ags. lôc-ian > ag. to look « regarder » et al. (dialectal) lug-en id. ; cf. sk. lak-ç-a-ie « il considère ». V. la note sous burzud.

Lagaden, s. f., cercle : dér. du précédent.

Lagen, s. f., lac, mare, corn. lagen. Empr. lat. lacus.

Lamm, s. m., bond, chute, cymr. llam, vbr lamm-am « je saute », vir. léimm > lèim et gael. leum « saut » : d’un celt. *leng-men- dér. nt. de rac-LENGH, sk. langh-a-ti a il saute », al. ling-en « aller de l’avant » d’où ge-ling-en « réussir », ags. lih-t >> ag. light « léger », al. leicht id.[669]

1 Lammen (C.), s. f., épi : parait signifier « pointe » et dépendre de la même dérivation que lemrn. V. ce mot.

2 Lammen, s. f., contamination de laonen par le fr. lame.

Lampr, adj., poli, glissant. Empr. fr. (ancien et dialectal lamper « glisser », lambre « revêtement poli », etc., eux-mêmes d’origine peu claire.

Lampréz, s. m., lamproie. Empr. bas-lat. lampréda.

Laṅdar, adj., paresseux, lâche ; cf. gael. lunndair id. Empr. fr. ancien landore « lourdaud », lui-même empr. germ. probable.

Laṅdourc’hen, s. f., femme publique (terme très grossier) : exactement « pâture à verrats ». V. sous lann et tourch. — Conj.

Laṅfaz, s. m., étoupe, mbr. lanface. Empr. fr. (normand) lanfais < lat. *lânificium. Cf. aussi Bas-Maine lâfey Dn.

Laṅgouinek, s. m., efflanqué, grand flandrin. Empr. fr. probable (patois ou argot), cf. fr. berlingouin id. — Conj. Ern.

Lavchenna, vb., médire : contamination de labenna et d’une dérivation du br. laṅgach. Empr. fr. langage avec sens péjoratif.

Lann, s. f., monastère, lieu saint, endroit plan, corn. lan, cymr. llan, vbr. lann « région » (et cf. éd), vir. land, ir. et gael. lann « enclos » : d’un celt. *landā « étendue de sol », qui représente un i.-e. *landhā, cf. ag. land et al. land « pays », vsl. led-ina « lande » et russe ljad-ina[670].

Lanô, laṅv, s. m., flux, cymr. llanw id., cf. corn. lan-w-es, « plénitude, abondance » : dér. secondaire du même radical que leùn. V. ce mot.

Laon, s. f., variante de lavn-en. V. ce mot.

Laoak, adj., lâche, desserré, mbr. lamq, etc. : abstrait du vb. mbr. laoscat, « lâcher, desserrer ». V. sous leùskel.

1 Laouen, s. f., pou, mbr. louen, corn. louen et lewen, cymr- lleuen, vbr. leu- id. : soit un celt. *low-es-, dont le radical se retrouve en germanique, ags. lu-» > ag. louse, vhal. lus > al. laus.

2 Laouen, adj., joyeux, mbr. et corn. louen, cymr. llawen, et cf. vir. laine, ir. et gael. loinna joie » : d’un celt. # /aw ?-eno->gaul. -launos dans Cata-launi[671] « Châlons » et autres noms de lieux, rac. LAW « jouir » attestée par sk. lô-ta et lô-tra « butin », gr. ἀπο-λαύ-ειν « jouir de », lat. lû-cru-m « gain », got. lâu-n étal, lohn « salaire », vsl. Zoo-# « prise de chasse », etc.

Laouénan, s. m., roitelet : dér. du précédent.

Laouer, s. m., auge, mbr. louazr, vir. làalhar, gaul. Hautron « bain » : d’un celt. *lowo-tro-, cf. gr. λου-τρό-ν « bain », tous deux dér. de rac. LOW. V. sous glao — Aucun rapport avec le suivant.

Laour, s. f., cercueil : cf. mbr. laur, « douleur, peine », empr. fr. labour altéré ; mais bien plutôt empr. fr. ancien laor s. f., « largeur, étendue », d’où « mesure du corps étendu » (par euphémisme). — Conj.

Lapa, vb., laper. Empr. fr. d’origine germanique.

Lapas, s. m., lavette : dér. de mbr. lap. V. sous lab.

1 Lark, adj., libéral, généreux, mbr. larg, cymr. llary « aimable ». Empr. lat. larg us, et cf. fr. larg-esse (mais le k fait difficulté).

2 Lark, adv., loin, profondément : identique au précédent[672].

Lard, s. m., graisse animale non fondue. Empr. fr. ancien lard, ou abstrait du vb. larda (empr. fr. larder), avec extension de sens.

Larein (V.), laret (T.), vb., parler, dire : pour lavarout (L.), par contraction du radical de lavar.

Larjez, s. f., graisse de cuisson : pour *lard-yez, dér. de lard.

Las, s. m., lacs, lacet, mbr. lacc. Empr. fr.

Lastézen, s. f., ordure, souillure matérielle ou morale, corn. last id. : parait dér. d’un emprunt à un dialecte germanique qu’on ne saurait préciser, cf. ag. (ancien) last, visl. lost-r, al. laster « vice ».

Lastr, s. m., lest : emprunté, comme le fr. lest, au bas-al. (hollandais) last « charge » avec finale altérée d’après lestr.

Latar, s. m., brouillard, humidité, cf. corn. lad « liquide », vir. lath-ach « boue » : tous dér. d’une rac. LAT, d’ailleurs peu répandue en dehors du celtique, gr. λάτ-αξ « goutte », lat. lat-ex « source » (peut-être empr. gr.), mhal. lette « boue » et al. dialectal lettern « patauger ».

Lavar, s. m., parole, corn. lauar y cymr. llafar « sonore », vir. labar « éloquent », ir. et gael. labhar « sonore », vir. labr-ur « il parle », etc. : soit un celt. *lab-ro-, très difficile à identifier ; cf. lat lab-ru-m- « lèvre », gr. λαβρ-εύ-ο-μαι « je parle avec volubilité » ; ou encore bas-allemand flappen, « bruire, bavarder », qui ramènerait à *plabro-. Cf. lenv.

Lavnen, s. f., lame (aussi laon, laoun), cymr. llafn. Empr. lat. lamina > lamna.

Lavrek, s. m., culotte, mbr. laurec, corn. la/roc (voc.) et cymr. llafrog id. ; cf. cymr. llafru, « s’étendre, se répandre ». — Etym. inc.

Lftz, s. m., perche, gaule, cymr. llath et yslath, ir. et gael. slat id. : soit un celt. *slat-to- ou *slat-tà[673] pour splat-to- ppe passé de la rac qui suit. V. aussi goulaz. Cf. pourtant Kluge, s. v. Latte.

Laza, vb., tuer, mbr. lazaff, corn. ladhe, cymr. llâdd, vbr. lad-a-met vir. xlaid-i-m « je frappe » : soit un celt. *slad-ô « je frappe » (d’une gaule, etc., cf. làz), d’une rac. SPLAD qui ne se retrouve que dans les plus anciens dialectes germaniques.

Lazout, vb., importer : faux verbe, abstrait d’un substantif vieilli pris pour une 3e pers. du sg. dans des phrases telles que pé lâz d’inn t exactement « quel intérêt à moi ? » corn. les, cymr. Iles, vir. less, ir. et gael. leas « avantage », d’un celt. *les$o- pour *ples-so-> ppe passéd’une rac. PLED, cf. vsl. plod-û « profit », sans autre équivalent connu.

, s. m., serment, cymr. llw, vir. luige, gael. lugh « jurer » : soit un celt. *lug-io- « engagement », de rac. LUGH « lier », cf. got. liug-an v se marier », ags. or-lege et hollandais oor-log « guerre » (rupture d’alliance), lit. lug-na-s « flexible », lat. lig-are « lier »[674], etc. — Douteux.

1 Léac’h, s. m., lieu, mbr. lech, d’un celt. *lek-s-o-[675], dér. secondaire de *leg-os> « situation, lit » (cf. gtcélé), et celui-ci de rac. LEGH « être couché » ; cf. vir. laig-i-m « je me couche », gaul. leg-as-it « il a placé », gr. λέχ-ε-ται (lech-e-tai) », ag. to lie et to lay, al. lieg-en et leg-en, etc.

2 Léac’h, s. m., rachitisme, corn. leauh « fièvre maligne » : peut-être identique ou apparenté au précédent (drouk-léac’h[676]).

Liéal, adj., loyal. Empr. fr. ancien leial.

Léanez, s. f., religieuse : dér. de rabr. lean> cymr. lleian id. : fm. pléonastique refait sur un ancien fm. (cf. maérounez), lequel est dér du nom de couleur dont témoigne cymr. liai, « gris, brun, sombre ». — Étym. inc.

Léaz, s. m., lait (aussi léac’h V.), mbr. lûez, corn. lait>leyth, cymr. llaeth. Empr. bas-lat. lact-em accusatif de lac.

Léd, s. m., largeur, mbr. lehet, et cf. lec’hed « lé » : contamination d’un empr. fr. ancien lé-esse « largeur » et d’un substantif abstrait du suivant.

Lédan, adj., large, cymr. llydan, vbr. lilan, vir. lethan, ir. et gael. leathan, gaul. # lit-ano-s dans divers n. pr. : d’un celt. *lit-ano-, pour *plitano-, de rac. PLT, sk. prth-à « vaste » et prth-iv-î « la terre »[677], gr. πλάτ-ύ-ς (plat-u-s), « large, plat », πλάτ-ανο-ς (plat-ano-s) « platane » (arbre qui s’étale) et πλάθ-ανο-ς (plath-ano-s) « planche à gâteau », lat. plant-a « plante (partie plate) du pied », ag. fiai « plat » et al. flad-en « tartine », etc.

Léenn, s. m., variante plus ancienne de 3 lenn.

Légestr, s. m., homard, cymr. Ile g est à. : corrompu d’un bas-lat. Hecista, lui-même corrompu de lat. locusta « sauterelle » ( > fr. langouste). Cf. laboux et lahistr. Altérations en partie inexplicables.

Lech, s. m., variante de lich. V. ce mot.

Lec’h, s. f., grosse pierre plate[678], cymr. llech, vir. lecc, gaul. *licca probable : d’un précelt. *plk-nâ, cf. gr. πλάξ (plax) surface plate » et πλαϰ-οῦς (plak-ous) « gâteau », bas-lat. planc-a « planche » (fr. planche et plaque), al. flach « plat ». V. aussi lédan.

Lec’hed, s. m., lé d’étoffe, mbr. lehet. V. sous léd.

Lechid, s. m., vase, lie, mbr. lechit id. : proprement « dépôt, ce qui gît » [au fond], dér. de 1 léach « lit »[679]. V. aussi gwélézen.

Leien, s. m., serpillière, grosse toile : légère variante de lien, avec différenciation accidentelle de sens. V. ce mot.

1 Lein, s. m., sommet : pour mbr. blein > *vlein, puis chute du v initial. V. sous bléña, et sous ab, etc., pour la chute du v.

2 Lein, s. f., dîner, mbr. leiff et leynff, corn. li « déjeuner », sans autre répondant même celtique. — Étym. inc.[680].

3 Lein (V.), adj., variante dialectale de leùn.

1 Leiz, adj., adv., plein, pleinement (aussi lei V.) : identique au suivant, par la filière « humide — mouillé — plein d’eau — plein » (tout court), et par influence accessoire du sens de S lein.

2 Leiz, adj., humide (aussi lei V.), cymr. llaith « humide » et dad-leith-io « se fondre », vir. leg-ai-m, ir. et gael. leagh id. : soit un radical celt. *leg-ô, d’où procède aussi fr. dè-lay-er, et qui a deux ou trois répondants germaniques (cf. ags. leccan « mouiller » et ag. leak « voie d’eau »).

Lémel, vb., ôter, retrancher, : le ppe lam-et semble dénoncer une parenté ancienne avec lamm[681]. V. ce mot, et cf. le sens de la rac. LENGH dans sk. lahgh-àya-ti « il endommage », gr. ἔλεγϰος « blâme » et ἐλαχύς « petit », lat. *leh-ui-s > leois, lit. lèng-oa-s et vsl. lïg-û-kû « léger ».

Lemm, adj., aigu, tranchant, cymr. llym, vbr. lim id. : soit un celt. *slib-mo-, à peu près identique en formation au celt. *slib-no-, qui a donné cymr. lly/n « poli » < vbr. limn « flexible », vir. slemon, ir. sleamhuin et gael. sleamhuinn « glissant » ; dérivations diverses de la rac. SLIB « glisser » qu’on trouvera sous libonik.

Leṅkernen, s. f., ver intestinal, mbr. lencquernenn, cymr. llyngyr pl. : d’un celt. *lengro-, qui, si le g représente un gh vélaire, est aussi à la base du lat. lumbr-ïcus id. > fr. lombric.

Lêné, s. m., année : fausse forme abstraite par étymologie populaire des locutions hévlénê et warléné. V. ces deux mots.

Léned, s. m., les Quatre-Temps : empr. ag. Lent « Carême » ; ou abstrait de la locution ar zul ened « le dimanche gras ». V. sous sûl et énet[682].

1 Lenn, s. f., étang, corn. lin, cymr. llynn, vir. lind, ir. linn, gael. linne id. : soit un celt. *li-nnos nt., dér. d’une rac. LI à sens général de « liquide », sk. ri-ya-te « il coule », gr. λί-μνη, « étang », lat. lî-mus « vase », lit. ly-jù et vsl. li-ja « je verse », etc.

2 Lenn, s. f., couverture, corn. len, cymr. llen, vbr. et vir. lenn, gaul. lenna et linna « manteau » : d’un celt. *linna, pour *pl-innà « pel-isse », dont la syllabe radicale est la même que celle de gr. πέλλ-α (et πέ-πλ-ο-ς), lat. pell-i-s, ag. fell et al. fell « fourrure ».

3 Lenn, s. m., lecture : contracté de léenn, corn. lenn « lire », cymr. lleen > llèn « instruction ». Empr. lat. legendum « ce qu’on doit lire ».

Leṅt, adj., timide, abasourdi. Empr. fr. lent.

Leṅv, s. m., gémissement, mbr. leff, cymr. llèf et dérivés : soit un celt. *lemo-, pour *lep-mo-, issu d’une rac. LEP (d’ailleurs fort rare) ; sk. lapa-ti « il murmure », qui à la grande rigueur pourrait être apparenté à lacar, en admettant une alternance indo-européenne de b et p.

Léo, s. f., lieue, mbr. leau. Empr. bas-lat. legua pour leuca, nom de mesure itinéraire venu d’ailleurs du gaulois.

1 Léon, s. m., lion : contamination de i’empr. lat. leô > *levô > cymr. llew et corn. leu (voc.) et du fr. lion.

2 Léon, s. m., le pays de Léon. Empr. lat. Legiônes (toponymique fréquent en pays conquis par les Romains), brittonisé en *Legiônes.

Léor, s. m., variante de levr. V. ce mot.

Ler, s. m., cuir, mbr. lezr, cymr. lledr, vir. lethar, gael. leathar id. : soit un celt. *letro-[683], pour *pl-etro-, dont la rac. semble la même que celle de *pl-innd. V. sous 2 lenn.

Lerc’h, s. m., suite, trace, corn. lerch et lyrch, cymr. llwrw et llyry « direction », vir. lorc, ir. et gael. lorg « trace » : d’un celt. *lorgo-, sans apparentation bien définie (bas-al. lurken « traîner les pieds » Bzzbg.)

Les-, particule (dans les-hanô « sobriquet », les-vâb « beau-fils », etc.), cymr. llys-, vir. less-, ir. et gael. leas- id. : d’un celt. *lis-so- « blâme », dér. de rac. LEÏD « blâmer » ; cf. mir. lâidh-i-m « je réprimande », gr. λοιδ-ορέω « j’injurie » et λαιδ-ρό-ς « insolent », sans autre répondant.

Leski, vb., brûler, mbr. lesquiff, corn. losc « brûlure », oymr. llosg « incendie » et llosgi « brûler », vir. losc-ud, ir. losc-adh et gael. losg-adh « combustion » : soit un celt. *loskô « je brûle », pour *lop-skô t dont la rac. se retrouve avec vraisemblance dans le groupe bal tique (lelt. lapa « torche », etc.) et dans le gr. λάμπ-ειν « étinceler ».

Léspôz, adj., déhanché, cf. pôzlést (T.) id. : exactement « à qui la hanche pèse ». V. sous 2 lèz et poéz (ce dernier contracté).

Lestr, s. m., navire, vaisselle (pl.lisiri), corn. lester (pl.listri), cymr. llestr, vbr. lestir, vir. lestar « écuelle » : soit un celt. *lestro- auquel on ne connaît pas ombre d’équivalent ailleurs.

Léton, létoun, s. m., jachère, gazon, cf. mbr. leter « litière », qui naturellement est empr. fr.[684] — Étym. inc.

Leûé, s. m., veau, mbr. lue, corn. loch, cymr. tto, vbr. to, vir. làeg, ir. et gael. laogh id. : d’un celt. *loig-o-( ?) t qui peut signifier « sauteur » (sk. réj-, got. làik-an, lit. laig-yti <( bondir »)ou « lécheur » (sk. rih- et lih-, gr. λείχ-ω, ag. to lick, al. lecken « lécher »), etc. Cf. loa.

Leûn, adj., plein, corn. leun et Ze/i, cymr. llawn, vbr. laun, vir. W/i, ir. lân, gael. /an id. : d’un celt. */âno-, pour *p/â-no-, qui est, comme sk. pur-nà et lat. plê-nu-s, un ppe passé de rac. PELA « remplir » ; sk. pipar-ti « il emplit », etc. ; gr. πίμ-πλη-μι « j’emplis », πλή-ρης « plein » ; goX.full-s (pour *ful-n-s < *pl-no-s), ag./a/Z et al. po/Z « plein », etc.

Leûr, s. f., sol, aire, corn. lor (voc. )>luer, cymr. llawr y vbr. Jaar, vir. Zdr, ir. /4r, gael. làr « sol » : d’un celt. *làro+ *larâ y pour *plà-rd, à peu près identique à ag.Jloo-rel zX.fiu-r « sol », tous dér. de rac. PLÀ « étendre » ; cf., avec un autre suff., lat. plà-nu-s et gaul. *lâ-no-s, « uni, plane »[685], etc. V. sous lédan une amplification de la même racine.

Leûri, vb., envoyer, mbr. leuariff id. : paraît être une dér. secondaire à rattacher au celt. *loudiô « je meus » (pour *ploud-iô, cf. vir, im-luad « agitation »), et dépendre, par cet intermédiaire, de la rac PLU au sens général et vague de « mouvement », dont les principales amplifications sont sk. plâv-a-te « il nage », gr. *πλέϝ-ω > πλέω « je navigue », lat. plu-i-t « il pleut », ag. to fly et al. fliegen « voler », ag. to flee et al. fliehen « s’enfuir » (cf. lôgôden), al. fliessen « couler », etc.

Leûskel, vb., lâcher, mbr. lauscaff, et cf. adj. laosk. Empr. bas-lat. *laxi-cāre, fréquentatif de laxāre. — Loth.

1 Lév, s. m., variante de leno. V. ce mot.

2 Lév, s. f., variante de léô. V. ce mot.

Lévé, s. m., rente, revenu. Empr. fr. ancien levée id.

Lévenez, s. f., gaieté : dér. de 2 laouen. V. ce mot.

Levier, s. m., pilote, mbr. leuyaff « gouverner », corn. leu, cymr. llyw et vir. lui « gouvernail » : soit un celt. *lowyo- « gouvernail », pour *lop-uyo-, dont le correspondant, existant dans les langues germaniques, a produit par emprunt le terme de marine fr. loff-er.

Levr, s. m., livre, corn liver, leoar et lyvyr cymr. llyfr, vir. lebor, ir. et gael. leabhar. Empr. lat. lĭber.

Levriad, s. m., chalumeau (où les doigts glissent) : dér. d’une base *levr- < celt. *slib-ro- « glissant », cf. cymr. llyfr « la partie (du véhicule) qui traîne à terre », vbr. libir-iou pl. « traîneaux », lat. lubr-icu-s « glissant ». V. la rac. sous lemm et libonik.

1 Léz, s. m., cour, mbr. les, cymr. llys, vbr. lis, vir. liss et less, ir. et gael. lios « jardin » (aucun rapport avec le br. liorz) : d’un celt. *lisso-, pour *plisso- < i.-e. *plt-so- « enclos », dont on trouvera la rac. sous lédan.

2 Léz, s. f., hanche, cymr. lied, « côté, moitié », vbr. let, vir, ir. et gael. leth id. : soit un celt. *te/-«-o-, dér. secondaire par rapport à celt. Het-os « côté », qui répond au lat. liU-us, sans autre équivalent connu.

3 Léz, s. m., lisière, bord. Empr. fr. ancien lez « côté » « lat. lotus), d’où aujourd’hui l’adv. fr. lez « près ».

4 Léz, prép., près de. V. le précédent.

Léza, vb., allaiter : dér. deléaz. V. ce mot.

Lézel, vb., quitter, mbr. lesell. Empr. fr. laisser.

Lézen, s. f., loi : dér. d’empr. fr. ancien leis id.

Lézen, s. f., lisière : dér. de 3 léz. V. ce mot.

Lézen, s. f., laitance : dér. de léaz. V. ce mot.

Lézirek, adj., oisif : dér. de mbr. lesir. Empr. fr. loisir. Cf. lurè.

Lézou, s. m. pl., glas : pour *c’hlézou, pl. de 3 glâz. V. ce mot.

Liac’h, s. f., pierre, vir. et gael. lia id., cf. gael, leug « gemme » : contamination du celt. *lèwink- (cf. gr. λᾶας « pierre » et λᾶιξ « caillou », ital. lavagna et al. leie « ardoise ») a r ec le br. lec’h. V. ce mot.

Liamm, s. m., lien. Empr.fr. ancien « lat. ligàmen).

Libistr, s. m., boue, mbr. libostren (douteux) : pour *c’hlib-istr, même radical que dans gléb. — Conj.

Libonik (V.), s. m., rémouleur, aussi limonik, et cf. vbr. lemhaam « j’aiguise » : dér. d’un radical *lib-[686] qui représente une rac. SLEIB (et SLEUB), dont le sens s’accuse par le lat. lab-ricu-s « glissant », ag. to slip « glisser », al. schleif-en (ppe ge-schliff-en) « aiguiser » et schleif-en (ppe ge-schleif-t) « traîner ». Cf. arléc’houein, bréôlim, lemm, leoriad, luban, et les mots cités sous jelken.

Libourdien, s. f., souillon : dér. du radical de libistr.

Llk, adj., laïque, lascif[687], corn. leie. Empr. lat. lâicus.

Likaoui, vb., cajoler : dér. probable du précédent.

Likéta, vb., placarder. Empr. ags licettan et liccettan « simuler »[688].

Lîd, s. m., fête, mbr. lit, vir. lilh, gaul. Litu- dans plusieurs noms propres : soit un celt. *lilo- <l*lêto-, le même que gr. *λητο- dans λητουργία[689], etc. ; sans autre équivalent connu.

Lien, s. m., toile, corn. (ancien) Hein et cymr. lliain « linge » : d’un celt. *lesanyo- peut-être apparenté à *plinnà >£ lenn.

Lies, adj., plusieurs, beaucoup, cymr. liaus^> lliaw, vir. lia, gael. Uuih id. : d’un celt. pl. *leises, pour *pleis-es, comparatif du mot signifiant « beaucoup » ; cf. gr. πλείων comparatif de πολ-ύ-ς, lat. pleor-es > plûr-ès. visl. fleiri « plus »[690]. (Le vocalisme manque partout de netteté.)

Lioh, s. m., liège. Empr. fr., et cf. sich pour le vocalisme.

Lilien, s. f., lis, corn. Mie, etc. Empr. lat lïlium.

Lim, s. m., lime. Empr. fr. Cf. cymr. llifn scie », empr. lat. tima.

Limestra, adj., violet, pourpre : cf. fr. limestre « sorte de serge » ; mais il n’est pas dit qu’elle fût nécessairement violette (lat. limbus ostreus ?).

1 Lin, s. m., lin, corn. lin, cymr. llin. Empr. lat. linum.

2 Lin, s. m., pus, cf. cymr. lliant « flot » : soit un dér. celt. de la rac. LI « couler », qu’on trouvera sous 1 lenn et licaden.

Linad, s. m., ortie, corn. linhaden (voc.) et linaz : pour *nenad[691], vir. nenaid, celt. *ne-nad-i, soit une forme redoublée du même radical primitif *nad- qui a produit ag. nettle et al. nessel « ortie » ; cf. aussi gr. ἀδ-ίκη < *ṇd-ika, qui a la rac. à l’état réduit.

Liṅk, liṅkr, adj., glissant : contamination de mbr. lencr et de liṅtr. V. ce mot, et cf. (pour le sens) leṅkernen, 2 lîn, lemm, etc.

Lindag, s. m., lacet : exactement « lin à étrangler ». V. sous taga.

Linen, s. f., ligne, cymr. llin. Empr. lat. linea.

Liṅtr, adj., luisant, corn. ter-lentr-y « scintiller », cymr. llithr-o « glisser » (cf. liṅk), lleih-r « pente » et llath-r « poli », vir. et gael. leit-ir « pente » : il y a eu corruption par mélange de formes de diverses quantités et issues de racines différentes ; mais celle qui parait prépondérante est SLIDH du gr. ὀλισθάνειν « glisser », ag. to slide, al. schlitten « traîneau.».

Liorz, s. f., jardin, corn. luworth (voc.) > lowarth, cymr. lluarth, vir. lub-gort id. : d’un celt. *lubi-gorto- (-gortà), exactement « enclos à plantes ». V. le premier terme sous louzou et le second sous 2 garz.

Liou, s. m., couleur, corn. liu, cymr. lliw, vbr. liou, vir. lii > li, gael. li id. : d’un celt. *lîw-es-, cf. le surnom gaul. latinisé Lîo-iu-s « coloré » et le lat. lio-or « pâleur » ; les deux sens se conciliant par la valeur initiale de la rac. LI, « s’attacher, se superposer à », gr. ἀ-λί-ν-ειν « enduire », lat. li-n-ere, vir. le-n-im « je m’attache », sk. li-ya-te « il se colle contre »[692], etc. V. un autre dér. sous goulenn.

Lipa, vb., lécher : dér. d’empr. fr. lippe, lippée, etc.

Lipouz, adj., friand : dér. du précédent.

Lireû, s. m., lilas. Empr. fr. altéré par une cause inconnue.

Liaer, s. f., drap de lit, mbr. licel (pour *lincel, cf. la variante actuelle ninsel T.). Empr. fr. linceul (aujourd’hui spécialisé).

Lisiou, s. m., lessive, cymr. leisw, vbr. lissiu et lisiu. Empr. lat. lixivum.

Listrier, s. m., buffet : dér. de lestr. V. ce mot.

Liva, vb., peindre : dér. de liv. V. sous liou.

Livaden, s. f., inondation, cf. cymr. llif « flot », vir. lie, ir. lia, gael. lighe « inondation » : amplifié sur la rac. d’où sont issus 1 lenn et 2 lin.

Livastred, s. m. pl., canaille. — Étym. inc.[693].

Livrin (C.), adj., bien portant, dispos, mbr. liffrin. Empr. ags. liflic (> ag. lively) avec nouveau suffixe de type breton. — Conj.[694].

Livriz, adj., frais, doux (lait), mbr. liufriz, vbr. leverid, cymr. llefritk, cf. vir. lemnacht « *lem-lacht ?). — Étym. obscure.

Lizen, s. f., plie (aussi pleizenV., contaminé du fr.), mbr. leizen, cymr. llythien, et cf. adj. llyth, « plat, mou » : contamination ancienne d’un dér. du radical de lédan et d’un dér. du radical de leiz. V. ces mots.

Lizer, s. m., lettre missive, corn. lither, cymr. llythyr. Empr. lat. litlerae pl.(Au singul. lizérerm caractère d’écriture »).

Loa, s. f., cuiller, corn. lo t cymr. llwy, vir. liag, ir. liach, gael. liaghid. : d’un celt. *leig-â, dont l’équivalent lat. a produit le diminutif lïg-ula « cuiller » ; le tout de rac. LEIGH « lécher », mbr. leat, cymr. Uyf-u > llyo, vir. lig-i-m « je lèche », sk. rih-à-ti et lih-a-ti « il lèche », gr. λειχ-ω, lat. ling-ere (qui explique le g irrégulier de ligula), ag. to Uck et al. leck-en, vsl. liz-ati et lit. lësz-ti « lécher ». Cf. leàé.

Loakr (T.), adj., louche, mbr. loes pour *loesk, etc. : altérations diverses et peu claires de l’empr. lat. luscus par le radical de lagad.

Loar, s. f., lune, corn. luir, cymr. lloer. — Étym. inc.[695].

Lôd, s. m., portion, mbr. lot. Empr. fr. lot.

Loen, s. m. f., animal, mbr. lozn^> loezn, corn. lodnei cymr. llwdna petit d’animal », cf. vir. et gael. loth « poulain » : soit un celt. *lutno-, isolé[696].

Loer, s. f., bas, cf. cymr. llawdr « culotte », corn. loder « bottine ». mbr. louzr « chausse » : soit un celt. *làtro-, sans répondant sûr ailleurs (al. Iode « lambeau » ??? Bzzbg.).

Lôgôden, s. f., souris, corn. logoden, cymr. llyg et llyg-oden, vir. luch (gén. loch-at), gael. luch id. : soit un celt. *luk-oto-, peut-être de rac. PLUK « s’enfuir ». V. sous leûri, et cf. lus et c’hoanen.

Loch, s. f., levier. Empr. germanique probable : cf. visl. làg « arbre abattu », d’où ag. log, « bloc, souche, loch ».

Lomber, s. m., lucarne, soupirail. Le fr. ancien a lombre « nombril » : dans la supposition d’un emprunt bien invraisemblable, l’identité de forme (enfoncement circulaire) justifierait le sens breton. — Conj.

Lomm, s. m., goutte, cymr. llym-aid « gorgée », vir. loimm id. : soit un celt. *lommen, pour *lop-men, qu’on rapproche de gr. λάπ-τειν et lit. làk-ti, « lécher, siroter ». — Aucune donnée ferme.

Loṅk, s. m., gouffre : abstrait du suivant.

Loṅka, vb., engloutir, avaler, cymr. llyngc-u, vbr. ro-lunc-as « il avala », cf. vir. slucci-m « j’avale » : soit un celt. *sluṅkô et *slukkô, dér. de rac. SLUG > LUG, gr. λύζ-ειν et al. schluck-en « avaler », gr. λυγγ-άνειν et al. schluch-zen, « sangloter, avoir le hoquet ».

Lonec’h, s. f., rognon : dér. d’empr. fr. ancien logne « longe »[697].

Loṅtek, s. m., gourmand : dissimilé pour *loṅkek. Cf. loṅka.

Lorbein (V.), vb., ensorceler : plus anciennement, « corrompre, séduire », et lorbour « trompeur » ; cf. fr. ancien lorberie pour loberie « séduction », de lobber et lober « cajoler » (God.). — Empr. fr. probable.

Loré, s. m., laurier. Empr. fr. altéré laurel. Cf. morsé.

1 Lorc’h, s. m., flatterie : identique au suivant[698]. — Conj.

2 Lorc’h (V.), s. m., effroi : comme qui dirait « [coup de] massue », d’un celt. *lorgo- « gourdin », attesté par mbr. lorchen « timon », corn. lorch « bâton », vir. lorg et lorc « massue »[699].

Losk, s. m., brûlure. V. la formation sous leski.

Lost, s. m., queue, mbr. lost, cymr. llost, vir. los id. : d’un celt. *losto- ou *lostà sans autre équivalent connu ; tout à fait isolé.

Lôsten, s. f., jupe : dér. du précédent.

Louad, adj., benêt, paresseux. — Aucune donnée ferme.

Louan, s. f., courroie, mbr. louffan, corn. louan, cymr. llyfan, vir. loman, ir. lomna « corde », gael. lomhainn « laisse » : d’un celt. *lomana, dont aucun équivalent ne se rencontre nulle part.

Louarn, s. m., renard, corn. et vbr. louuern, cymr. llywern-og (dans un nom de lieu), vir. Loarn id., gaul. dér. Λουέρν-ιο-ς : d’un celt. *luerno-, pour *lup-erno-, dont l’équivalent le plus approché[700] est sk. lop-àçà « chacal », et gr. ἀ-λώπ-ηξ emprunté sans doute à une langue asiatique.

Loudour, adj., malpropre : dér. d’une base *loud- qui signifierait « ordure », cf. vir. Loth « marais », ir. lod-an t gael. lod et lod-an « motte de terre », celt. *lut, lat. lut-u-m « boue », lit. lut-ynas « fondrière ».

Loued, adj., moisi, gris[701], mbr. loet, corn. luit, cymr. llwyd et vbr. loit « chenu », vir. llath, ir. et gael. liath « gris » : d’un celt. *leito-, pour *pl-eito-, de même dérivation que sk. pal-itâ « gris », gr. πελ-ιτνό-ς id. et πολ-ιό-ς « chenu », lat. pul-lus « noirâtre » et pall-idu-s « pâle », ag. fallow et al. falb « fauve », lit. pàl-vas « pâle », vsl. pla-cû « blanchâtre ».

Loufa, vb., vesser : dér. de mbr. louff « vesse ». Empr. fr. populaire et dialectal, cf. provençal loufa et picard loufée.

Loui (C.), puer[702] : dér. du précédent (*loufi > *louvi > loui).

Lounez, s. f., variante de lonec’h[703]. V. ce mot.

1 Louz, adj., malpropre, obscène. Empr. fr. ancien lous « misérable » ; mais cf. aussi loufa, loui et 2 louz.

2 Louz (C.), s. m., blaireau : identique au précédent (puant).

Louzaou, louzou, s. m., herbe, légume, mbr. lousouenn, corn. losow pl.. cymr. llys(p. llysiau), vir. luss, ir. et gael. lus id. :d’un celt. */u*$u-, pour *lup-su-, et celui-ci dér. du même radical que celt. *lub-i- « herbe », attesté par vir. luib, ir. et gael. luibh « herbe » et br. liorz[704]. V. ce mot

Lovr, adj., ladre, lépreux, mbr. lojjfr, cymr. llwfr « souffreteux », vbr. lobur « faible », vir. lobur id., ir. et gael. lobhar « lèpre » ; d’un celt. *lob-ro-, cf. vir. lobat « qu’ils pourrissent », ir. lobhaim « je me corromps », gael. lobh id., lat. làb-î « s’écrouler », taé-ês « ruine », sans autre équivalent connu ; on songe aussi à got. thlaq-us « mou ».

Lu, adj., ridicule : parait abstrait de luia. V. ce mot.

Luban, adj., insinuant : soit un celt. *sloib-ano-« qqi se glisse ». V. la rac. sous libonik, mais avec les mêmes réserves. — Conj. Ern.

Ludu, s. m., cendre, corn. lusow, cymr. lludw, vir. lùaith, ir. luaith, gael. luath id. : d’un celt. Houtwi-, auquel on ne connaît pas d’équivalent ; cf. pourtant al. lod-ern « couver sous la cendre ».

Lufr, s. m., éclat, lustre, cymr. lleufer, vbr. louber id. : d’un celt. *lou’broluminaire », cf. lat. lac-ubrâre « travailler à la lumière ». V. la rac. nue sous goulou et amplifiée sous lâcha.

Lûg, adj., lourd (temps) : exactement « blanc »[705], d’un celt. fléchi *louk-o-, cf. gr. (normal) λευϰ-ό-ς « blanc », dont la rac. est sous luc’ha.

Lugern, s. m., éclat, corn. lugarrm lampe », cymr. llugorn, vir. làcharn, ir. làchrann et gael. Ibchran « flambeau » : d’un celt. Houk-orno-, cf. lat. luc-erna « lampe », tous dér. de la rac. LUK. V. sous luc’ha.

Lugud, s. m., lenteur, paresse : dér. de làg[706].

Lugustr, s. m., troène, nénufar. Empr. lat. ligustrum. Cf. burzud.

Luc’ha, vb., luire : soit un celt. *louk-s-ō « je brille », dér. de rac. LEUK LUK, universellement répandue ; sk. róc-a-ti « il brille », ruc-á « brillant », rok-á « éclat », etc. ; gr. λευϰ-ό-ς « blanc », ἀμφι-λύϰ-η « crépuscule », λύχ-νο-ς « Lampe », etc. ; lat. *louk-s > lūx, lāc-ēre, *louk-s-nā > lūna, lūmen, etc., etc. : cymr. llùg « lumière » et vir. luach « blanc », etc. (cf. les précédents à partir de lufr) ; got. liuh-ath « lumière », ag. light, al. licht, et leuchten « éclairer » ; lit. laúk-a-s « φάλιος » (sous 1 baḷ).

Luc’héden, s. f., éclair, corn. luhet, cymr lluched (singul. lluch-ed-en), cf. vir. lóche (gén. lóchet) et gaul. Leuc-etio-s (surnom du dieu Mars) : d’un celt. * louk-s-etā. V. la rac. sous luc’ha.

Luia, vb., brouiller : variante possible de luzia.

Lûn, s. m., lundi. Empr. lat. lunae (diès).

Lupr, adj., en rut. Empr. fr. ancien labre, abstrait de l’empr. lat. savant lubricus > fr. lubrique.

Luré (V., C), s. m., paresse, négligence : contraction dialectale de *lizouré. V. sous lézirek et cf. ag. leisure. — Conj.

Lurel, s. f., bande, ligature : contraction de *lezurel, dér. et altéré de l’empr. fr. lisière. Cf. 3 léz et 2 lézen. — Conj.

Lus, s. m., airelle, cymr. llus id. (singul. llusen) : se rattache à un celt. *luk-o- « noir » qu’attestent cymr. llwg « pâle » et vir. loch « noir »[707].

Luska, luskella, vb., agiter, bercer, mbr. queu-lusq « mouvement », vbr. pl. lusc-ou « berceaux », ir. luasg-aim « je secoue » et gael. luaisg « agiler », etc., etc. : soit un celt. *louk-skô « j’agite », pour *ploug-skô, qui se rattache aux racines qu’on trouvera sous leûri.

1 Lusen, s. f., brouillard : dér. du même radical que lus ou que lùg, et probablement de l’un et de l’autre, vu la variante luzen.

2 Lusen, s. f., le premier lait d’une vache qui vient de vêler : pour usen [708] qui s’est partiellement maintenu, et celui-ci d’une base celt. *ous- pour *pous-, cf. sk. piyàs-a et gr. *πῦσ-ο-ς > πῦος qui ont le même sens.

Luzen, s. f., vaciet : pourrait signifier « lampe, lanterne » ; cf. le nom de la luzerne ( « ver-luisant » en provençal), le fr. veilleuse, nom populaire du colchique d’automne, etc.

Luzia, vb., brouiller, confondre, mbr. luz « embarras », cymr. lludd « obstacle » : soit un celt. *loud-o-, qui peut se rattachera la rac. LUDH, sk. runâd-dhi et rodh-a-ti, « il arrête, encombre », etc.


M

1 Ma, mon : le radical 'm- pour le sg. du pronom et du possessif de 1re personne est commun à toute la famille et ne requiert pas d’exemple.

2 Ma, si, corn. ma, vir. > ma, gael. ma id. : le sk. a une particule sma ou smā, bien connue, qu’il possède en outre, en commun avec le germanique, à titre d’élément de déclinaison des pronoms et démonstratifs, et qu’on reconnaît aussi dans l’emphatique lat. -met[709].

3 Ma, particule correspondant au fr. -ci. V. sous maṅ, et cf. ama et éma.

4 Ma, où (interrogatif) : cf. les deux précédents et le suivant.

5 Ma, que : paraît identique au précédent[710].

Mâb, s. m., fils, corn. mab, cymr. mâb, vbr. map, vir. macc, ir. et gael. mac « fils » bien connu par les patronymiques : d’un celt. *mak-wo-, soit « nourrisson », dont on trouvera la rac. sous maga[711].

Mâd : adj., bon ; adv., bien ; s. m., richesse ; mbr. mat, corn. mas, cymr. mad, vir. et gael. maith > math id. : d’un celt. *ma-ti- (gaul. Matidomnus n. pr.), dont le sens originaire est « mesuré, bien composé » ; dér. de rac. MÊ « mesurer », qu’on trouvera sous amzer, ou peut-être de celle plus obscure du lat. mâ-turu-s, « mûr, à point ».

Madré, s. m., séneçon. Empr. fr. madré. V. sous baré.

Maé, s. m., mai, corn. , cymr. mai. Empr. lat. maius.

Maérounez, s. f., marraine : féminin pléonastique refait sur le mbr. mazron id., qui est empr. lat. matrôna. Cf. aussi niz et léanez.

Maga, vb., nourrir, élever, mbr. maguaff, corn. maga, cymr. mag-u id. : d’un celt. *mak-ô, « je nourris, je fais grandir », qui se rattache à la rac. MAK « grand », zd maç-anh « grandeur », gr. μαϰρ-ό-ς « large » et μῆϰ-ος largeur », lat. mag-nu-s, etc. V. aussi mâb et bagol.

Mac’ha, vb., fouler (aussi mahein V.). Empr. bas-lat. *maccâre, attesté notamment par l’espagnol macar « meurtrir ».

Mac’haña, vb., mutiler. Empr. fr. ancien mehaingnier.

Mac’homer, s. m., usurpateur : dér. d’un type *mac’hom « oppression », qui est à mac’ha ce que fr. pression est à fr. presser, c’est-à-dire dér. d’un vb. br. par un procédé emprunté au français. Cf. dalif, etc.

1 Mal, s. m., béquille, mbr. mall, cf. cymr. bagl « bâton » : contamination de l’empr. lat. baculus et du représentant de l’empr. lat. malleus (à cause du gros bout de la béquille). Cf. 1 maḷ et bélek.

2 Mal, s. f., coffre. Empr. fr. malle.

1 Maḷ, s. m., maillet. Empr. fr. ancien mail < lat. malleus.

2 Maḷ, s. m., maille. Empr. fr. maille < lat. macula.

3 Maḷ, adj., expert, savant : paraît abstrait d’une locution telle que eunn den maḷ, « un homme de maléfice, un sorcier », etc. Empr. fr. ancien malie « sortilège ». — Conj.

Mala, vb., moudre, mbr. malaff, cymr. malu, vir. mel-i-m « je mouds », ir. meilim, gael. meil id. : d’un celt. *mel-ô, rac. MELÄ, cf. sk. mr-nà-ti « il broie », gr. μύλ-η « meule » et ἀλεῖν « moudre », lat. mol-a et mol-ere, al. mahl-en « moudre » et mehl « farine », lit. mâl-ti, vsl. mel-ja, etc.

Malan, s. f., gerbe, mbr. malazn pour *manazl, cf. br. alan et corn. manal id. : d’un celt. *man-atla, qui correspond comme racine et sens au lat. man-ipulu-s « poignée »[712], lequel signifie aussi « gerbe ».

Maḷard, s. m., canard mâle. Empr. fr. ancien maillart id.

Mall, s. m., hâte, corn. mal « désir », cymr. malio « soigner » et go-fal « souci » : on rapproche le gr. μέλει μοι « il m’est à soin », qui a en grec de nombreux dérivés, mais point d’équivalent sûr ailleurs.

Mallc’héot, s. m., jusquiame : exactement « herbe molle », le premier terme étant le même que cymr. mall « mou » et ir. mail « lent », soit un celt. *mallo-, pour *mal-wo- > à peu près pareil à lat. mollis et ag. mellow.

Malloz, s. f., malédiction, mbr. malloez, corn. molleth (pour *malloeth), cymr. melldith, etc. Empr. lat. maledictiô et cf. millisien.

Malô, s. m., mauve. Empr. lat. malva.

Maḷok (V., aussi baḷok), s. m., menton. Empr. fr. ancien mailloque « surface arrondie de l’extrémité du maillet », etc. (métaphore).

Maḷur, s. m., maillot, mbr. mailluraou pl. : soit un empr. fr. *maill-ure, dér. de maille comme l’est aussi maill-ot.

Malven, s. f., cil, mbr. maluenn « paupière », vir. mala (gén. malach) et gael. mala « sourcil » : d’un celt. *malw- et *malaks-, dont on ne trouve d’équivalent (douteux) que dans les langues lettiques.

Malzen, s. f., flocon : pourrait se rattacher, par le sens « tendre, délicat » (cf. vir. meled « agréable »), au même radical que la syllabe initiale de mallc’héot. V. ce mot. — Rien de précis.

Mamm, s. f., mère, corn., cymr. et ir. mam. Cette réduplication enfantine et caressante de l’i.-e. *mâtër (cf. moéreb) se retrouve dans presque toutes les langues de la famille. Cf. aussi tâd.

Mammen, s. f., source, origine : dér. du précédent.

Maṅ, adv., ici, ci : pour amaṅ, et cf. 3 ma et éma.

Man, s. f., mine, apparence : peut-être altéré de 2 mîn sous l’influence de l’empr. fr. manière > mbr. manier. Cf. 3 mann.

Manac’h, s. m., moine. Empr. lat. monachus.

Maṅk, adj., manchot, mbr. manc. Empr. lat. mancus.

Maṅdok, s. m., goujon, gardon (poisson à grosse mâchoire) : pour *mantok, dér. de *mant = cymr. et vir. mant « mâchoire », et celui-ci d’un celt. *mand-eto- dér. de la rac. peu répandue qui a donné lat. mand-ere « mâcher », mand-ucàre > fr. manger, et mand-ibula.

Manek, s. f., gant. Empr. lat. manica.

Maner, s. m., manoir. Empr. fr. ancien maneir.

1 Mann, s. m., mousse terrestre (la vraie graphie serait man Loth), cf. cymr. mawn et ir. main « tourbe » : soit un celt. *mak-ni- ou *màk-ni « marais », etc., dont on peut à peine rapprocher lat. 'muscus, ag. moss.

2 Mann, s. m., corbeille. Empr. fr. manne.

3 Mann, rien, corn. man : identique à mdn, au sens de « [pas]… apparence », devenu négatif par le contact avec une négation ; ou bien à cymr. man, qu’on trouvera sous marbléô. V. sous 3 kammed.

Mannon, s. m. pl., menu fumier : pl. de 1 mann.

Mannouz (V.), adj., nasillard. — Étym. inc, mais cf. moṅkluz.

Mañouner, s. m., chaudronnier : dér. d’empr. fr. ancien maignan (conservé comme n. pr.) = ital. magnano < bas-lat. *machinânus.

Maṅtra, vb., accabler, navrer ; cf. cymr. mathru « fouler aux pieds » : dérivation secondaire du même radical primitif d’où est issu le vb. moṅt.

Maô, adj., bien portant, gai, mbr. 'mau, corn. maw « garçon », cymr. *mau- « serviteur », gaul. *mag-us dans le n. pr. Magu-rix, cf. got. mag-u-s « garçon »[713] : soit un celt. *mag-u-, dér. de rac. MEGH « grandeur », sk. mah-ànt « grand » ( gr. μέγ-ας, lat. ing-ens), got. mag-an vb. « pouvoir », ag. I may et al. ich mag, got. mah-t-s « puissance », ag. might et al. macht, vsl. mog-q. « je puis », etc., etc.

Maouez, s. f., femme, mbr. moues, corn. mowes id. : fm. du précédent.

Maout, s. m., mouton, corn. mols, cymr. molli, ir. molt, gael. malt id. : d’un celt. *mol-to-, ppe passé de la rac. de mala, cf. lat. mul-tu-s, « moulu, écrasé, châtré » (d’où le dér. fr. mout-on) f et russe mollit « châtrer ». V. les mots cités sous mala et la note sous kalz.

Mar, si. V. sous la forme plus simple 2 ma[714].

Mâr, s. m., doute, corn. mar id. : soit un celt. *mar-o-s « inquiétude » ; cf. gr. μέρ-ιμνα « souci », sans autre équivalent connu.

Marbigel, s. f., étrape. V. sous marr et pigel[715].

Marbléô, s. m., poil follet : le premier terme, mar- pour *man, équivaut au cymr. man « petit », cf. vir. min et menb id., gr. μείων, lat. minor, etc. ; ou bien *marv-bléô « poil mort ». V. ces mots[716].

Mare, s. m., marée. Empr. fr. (d’où maréad « foule »).

Marella, vb., bigarrer. Empr. fr. (marelle, méreau, etc.).

Marc’h, s. m., cheval, corn. et cymr. march, vir., ir. et gael. marc, gaul. *marc-o-s et fm. μάρϰ-α : d’un celt. *mark-o-s, qui ne se retrouve qu’en germanique, vhal. marah « cheval » (d’où marah-scalc, « valet de cheval, palefrenier », latinisé mariscalcus > f r. maréchal), al. mahreet ag. mare « jument » ; tout à fait isolé, si le germ. est empr. celt.

Marc’had, s. m., marché. Empr. lat. mercatus.

Marital, s. m., inquiétude, jalousie : dér. de mar > mâr, mais peut-être contaminé, quant au sens et à la forme, de fr. ancien marri.

Marlouan, s. m., merlan. Empr. fr. altéré.

Marmouz, s. m., singe. Empr. fr. ancien marmotte id. et cf. marmouset.

Marô, s. m. et adj., mort, mbr. maru et marf, corn. marow, cymr. marw, vir. marb, ir. et gael. marbh « défunt » : d’un celt. *mar-wo-, dér. de rac. MER « mourir », sk. mr-iyà-te « il meurt » et mr-tà « mort » (mâr-ta « mortel »), gr. βρότος (pour *μρο-το-ς) « mortel », lat. mor-io-r, mor-s, mor-tuu-s, etc., lit. mir-ti « mourir », vsl. mrè-ti, etc.

Marr, s. f., grande houe. Empr. fr. ancien marre id.

Martézé, adv., peut-être, mbr. martese, {abréviation|corn.|cornique}} martesen id. : les variantes matrézé et matrézen indiquent une locution du même type que cymr. o thry hyn « si cela tourne > en admettant que cela arrive », dont on trouvera les éléments sous 2 ma, trei et (le démonstratif qui est contenu dans azé) ; la métathèse vient de la variante *mar-tré-sé (sous mar).

Martôlod, s. m., matelot. Empr. fr. peut-être contaminé de merdéad.

Marvel, adj., mortel : dér. de marv > marô.

1 Marz, s. m., merveille, miracle, corn. marth, mais cymr. gwyrth indiquant la forme inaltérée. Empr. lat. virtus, et cf. burzud.

2 Marz, s. m., frontière, mbr. mars. Empr. fr. ancien marche, lui-même empr. germanique, et cf. brô.

Mastara, vb., salir. Empr. fr. ancien matrasser « ébaucher ». — Conj.

Mastin, s. m., mâtin. Empr. fr. ancien mastin.

Mastokin, s. m., coquin : contamination de mastin et coquin.

Matez, s. f., servante, corn. maghteth > mahtheid, cymr. machteith id., vir. -macdacht « adulte » : d’un celt. *mag-wa-takta, dér. secondaire par rapport à got. mag-ath-s « jeune fille », ag. maid, al. magd « servante », cf. mädchen « jeune fille ». V. la rac. sous mâo et cf. mével.

1 Mé, je, moi : accusatif devenu nominatif. V. sous 1 ma.

2 Mé (V.), s. m., pétrin. Empr. fr. ancien mait > maie.

Méan, s. m., pierre, corn. men, cymr. maen, vbr. main id. : d’une forme celtique, qu’on peut rapprocher de lat. moen-ia « murailles », isolé.

Méar, s. m., maire, mbr. maer, cymr. maer, « intendant, administrateur », vbr. mair, etc. Empr. lat. major (d’où vient aussi fr. maire, dont l’influence sémantique a amené la restriction de sens en breton).

Méaz, s. m., campagne, mbr. maes, corn. mes, cymr. maes « champ » : d’un celt. *mag-es-tu-, dér. d’un celt. nt. *mag-es- « champ », corn. et cymr. ma, vir. mag, ir. et gael. magh, gaul. -magos dans un grand nombre de noms propres ; cf. sk. mah-i « la terre », exactement « la grande », dér. de la rac. qu’on verra sous maô. V. aussi amaû.

Médi, vb., moissonner, mbr. midiff, vbr. met-etic « moissonné » : soit un celt. *met-ô « je moissonne », lat. met-ere, cf. gr. ἀ-μά-ω, ag. to mow et al. mäh-en id., mat-te « prairie », ohmet « regain », etc.

Mégel, s. f., tique : pour bégel. V. ce mot[717].

Mégin, s. f., soufflet : variante de bégin, non sans influence possible d’empr. lat. machina qui est à la base de manouñer.

Mécher, s. f., métier. Empr. fr. (t + y > br. ch).

Méc’hi, s. m., morve : pour *moc’h-i, dér. du même radical que môc’h. V. ce mot, et cf. moṅkluz et la variante mic’hi.

1 Mél, s. m., miel, corn. et cymr. mel, vbr. mél, vir., ir. et gael. mil id. : d’un celt. *mel-i-, cf. gr. μέλ-ι (-ιτ-ος), lat. mel (mell-is), got. milrith.

2 Mél, s. m., moelle, sève : peut-être empr. lat. medulla[718], mais altéré par contamination du précédent ou contact du roman (prov. melha).

1 Meḷ, s. m., mulet (poisson), mbr. meill. Empr. lat. mugil, ou plutôt empr. fr. ancien meuil (du même). Cf. moullek (tout différent).

2 Meḷ, s. m., poing, mbr. meilh et (plus complet) meilh an dorn, vir. mul-dorn, exactement « tête [formée par] la main » ; cf. mbr. melle « sommet de la tête », vir. et gael. mull-ach « sommet », ags. mold-a « suture du crâne » et sk. mûrdh-àn « tête ». V. aussi mêliez.

Mélaouen, s. f., mélilot : dér. de 1 mél.

Mélen, adj., jaune, corn. milin, cymr. melyn id. : d’un celt. *mel-ino- (couleur de miel ?), cf. sk. mal-inâ « sombre », gr. μέλας « noir », lit. mèl-yna-s « bleu »[719] (dont le radical est *mèl-).

Mélének, s. m., verdier : dér. du précédent.

Melchen, s. m., trèfle, mbr. melchonenn, cymr. meiUion id. : dér. de 1 mél avec évolution normale du y brittonique en ch breton.

Melc’houéden, s. f., colimaçon, mbr. melfeden, etc., et cf. melhuenn (V.) « morve », cymr. malw-od-en « limaçon » : dér. du radical *mall-[720] « mou », mais cf. ir. et gael. mall « lent ». V. sous mallc’héot.

1 Mell, s. m., articulation, vertèbre, corn. mal (pl. mell-ow), cymr. cymmal « jointure » : d’un radical celt. *mel-s-, qui est le même que celui du gr. μέλ-ος « membre », cf. sk. mâr-ma « organe » et lit. mel-m& « dos ».

2 Mell, s. f., gros ballon ; le même que mbr. melle (sous 2 meḷ).

3 Mell, s. m., millet : soit un celt. *millo- pour *mil-yo-, de même formation que lat. mil-iu-m (> fr. mil), isolé par ailleurs.

Mêllez, s. f., suture de la tête : dér. de melle (sous 2 meḷ).

Mellézour, s. m., miroir : dissimilé pour *merezour. Empr. lat. romanisé *miradàrio < bas-lat. mirâtôrium. Cf. aussi mirout.

Mellon, s. m. pl., renouée : pl. de 1 mell « nœud ».

Melré (C.), s. m., souci. — Étym. inc. Cf. mall.

Melv (V.), s. m., morve. V. sous melc’houéden.

Melven, s. f., variante de balafen, et cf. mégel.

Men, s. m., variante de méan. V. ce mot.

Ménaoued, s. m., alêne, mbr. menauet, cymr. mynawyd, vir. menad id. : soit un celt. *minaw-eto-, cf. gr. σμινύ-η « pioche » (objet pointu).

Mének, s. m., mention, souvenir : cf. cymr. mynag « rapport », vir. muinig-in « confiance », etc. V. la rac. sous koun et cf. menna.

Ménéc’hi, s. m., asile, franchise, mbr. menehy, etc. Empr. bas-lat. monachia, « enclos de moines, terre ecclésiastique ».

Ménez, s. m., montagne, corn. menedh, cymr. mynydd, vbr. -monid, gael. monadh, gaul. *-menios dans Herminius mons, etc. : d’un celt. *men-iyo-, dér. d’une rac. MEN « être élevé », cf. lat. ē-min-ēre, etc., et mons < *mon-t-s, dont le radical se retrouve dans le gr. μοῦσα (mousa)[721] « ( *μον-τ-yα (*mon-t-ya)).

Mengleûz, s. f., mine, carrière, cymr. mwyn-glawdd id. Le premier terme, que le br. a confondu par étymologie populaire avec men, est en réalité cymr. mwyn « métal brut », vir. méinn « métal », qui ne se trouve avec certitude que dans le domaine celtique (soit *meinni- < *smei-n-ni-, et cf. ag. smith, al. schmid « forgeron ») et a donné par emprunt le fr. mine. V. le second terme sous kleùz, et cf. men = méan et miṅter.

Menna, vb., penser, estimer, désirer, cf. cymr. myn « désir », vir. mian et gael. miann « désir », ag. to mean et al. mein-en « avoir l’intention de » : se rattachent à la rac. qu’on trouvera sous koun. Cf. mének.

Mennont, vb., demander, offrir. Empr. lat. mandare.

Meṅt, s. f., grandeur, taille, corn. myns, cymr. maint, vbr. -mint, vir. met > méit, gael. meud id. : d’un celt. *mn-ti, auquel on ne connaît pas d’équivalent précis (cf. pourtant ménez), mais dont relève le fr. maint.

Méra, vb., manier, administrer, mbr. maerat id. : dér. de mbr. maer > br. méar. V. ce mot et méreur.

Merk, s. m., marque : contamination de l’empr. fr. ancien marque et de l’empr. fr. ancien merchier « remarquer », tous deux au surplus venus du germanique. Cf. 2 marz et merzout.

Merdéad, s. m., marin, cf. mbr. mordeiff et cymr. mordwy « naviguer », cymr. mordwyad « matelot ». V. le premier terme sous môr ; le second est peut-être une des formes originaires de doṅt. V. ce mot.

Méren, s. f., goûter. Empr. lat. merenda.

Méreur, s. m., fermier : dér. de méra[722].

Mergl, s. m., rouille, vir. et gael. meirg (les deux mots ne sont pas identiques) : soit une base celt. *merg-, dont le sens étymologique pourrait être « sombre » (cf. ag. murk) ou « émoussé » (cf. gr. μάργ-ο-ς (marg-o-s) ?).

Merc’h, s. f., fille, corn. myrch, cymr. merch, etc. : d’un celt. *merg-eka, qui est comme un diminutif par rapport au lit. merg-à « jeune file » ; cf. aussi sk. màr-ya et mar-ya-kâ « jeune garçon », gr. μεῖραξ et gael. smarach id. (et br. mâb venu d’un celt. *mago-qo ???).

Merc’her, s. m., mercredi. Empr. lat. Mercurii (dies).

Merc’hoden, s. f., poupée : dér. de merc’h.

Mériénen, s. f., fourmi, mbr. merien, cymr. myr-ion et myr (singul. myr-ion-en), cf. vir. moirb id. : d’un celt. *mor-yon-, cf. vsl. mra-cija, gr. μύρ-μηξ (lat. for- mica, sk. vamrâ, ags. mÿre et mire, etc.[723]).

Merl, s. m., engrais de rivage, cf. cymr. marl (empr. ag.). Empr. fr. (picard merle) < bas-lat. margila[724], lui-même d’un gaul. marga.

Mern (V., C), s. f., dîner : variante de méren.

Merrad, adv., apparemment : la variante merc’had (V.) semble indiquer un rapport avec merzout (cf. armerc’h) ; mais, d’autre part, la forme mohad (V.) pour morhad est difficile à séparer de la locution moarvad (L., C), abrégée de mé oar oâd « je sais bien ». Série de confusions peu claires dues à l’étymologie populaire. — Loth.

Mervel, vb., mourir : dér. de marv > marô.

Merveṅt, s. m., vent de sud-ouest : exactement « le grand vent » (d’Arb.), ou « le vent de mer » (Loth). V. sous meûr, môr et gwefit.

Merzout, vb., apercevoir, cf. cymr. ar-merth-u et dar-merth-u « pourvoir ». — Aucune étymologie bien satisfaisante.

Mésa (C, T.), faire paître les bestiaux : pour *maesa, dér. de mbr. maes, soit « mener aux champs » ; ou de 1 méz « pâture ». V. sous î et 4 méz.

Meski, vb., mêler, cymr. mysg-u, vir. mesc-aim « je môle » ; cf. sk. mlmikç-a-ti « il môle », gr. μισγ-ειν, lat. mise-ère, al. misch-en, etc. (rac. à amplifications variées MIK MIKS MISK).

Meski, s. m., moule (coquillage}. Empr. lat. altéré musculus.

Mesper, s. m., nèfle. Empr. lat. mespilum.

Métou, s. m., milieu : aucun rapport possible avec la rac. MEDH, qu’on trouvera sous émesk, sauf peut-être une contamination de sens ; mais la locution é métou « au milieu » pourrait être à meṅt ce que la locution akétaou = égétaou est à keht. V. tous ces mots. — Loth.

Meûd, s. m., pouce, mbr. meut, cymr. maut > bawd id. : suppose un celt. *māt-o-, qui se rattacherait à une rac. MAT « tâter », cf. gr. ματ-εύω (mat-euô) « je cherche », lett. mat-it « sentir », lit. mat-ẏti « voir », vsl. -mot-riti « regarder », et surtout arménien mat-n « doigt » (Meillet).

Meûli, vb., louer, honorer, mbr. meuliff, cymr. moli (et mawl « louange »), vir. molid « il loue », ir. mol-aim « je loue » et gael. mol « louer » : rac. indécise, mais cf. gr. μάλα (mala) « beaucoup », lat. mel-ior, vsl. iz-mol-èti « prédominer ». Ou de même rac. que le suivant ?

Meûr, adj., grand, corn. maur, vbr. mââr, cymr. mawr, vir. màret mâr, ir. et gael. màr, gaul. -màros et -mura dans beaucoup de noms propres : d’un celt. *mdr-o- « grand », dont les corrélatifs ne se retrouvent en général aussi que comme derniers termes de composés, savoir gr. μωρ-ο-ς (-môr-o-s) (ἐγχεσί-μωρος (egchesi-môros) « fameux par les coups de lance »), got. -mers (n. pr. al. Waidemar), vsl. -mêril (mais celui-ci empr. germ. probable).

Meurbed, adv., très, mbr. meurbet, exactement « grandement combien ». V. sous meàr et pet.

Meurs, s. m., mars, mardi, cymr. mawrth, etc. Empr. lat. martis (gén.), et martius, mais prononcé *màrtis, *mdrtius.

Mével, s. m., valet : soit un celt. *mogw-illo- dimin. de celt. *mog-u- « serviteur » (attesté par vir. mug « esclave »), et celui-ci se rattachant directement à la rac. qu’on trouvera sous maô. Cf. matez.

1 Méz, s. m., gland, mbr. mesenn, corn. mesen, cymr. mes, vir. mess « fruit », ir. meas, « fruit, gland », gael. meas « fruit » : d’un celt. *messu- « nourriture », cf. ag. buck-mast « faîne », al. eichel-mast « gland » et mästen « engraisser », dont on rapproche sk. méd-as « graisse ».

2 Méz, s. f., honte, pudeur (aussi méc’h V.), mbr. mezz, cymr. methu « manquer de cœur », vir. met-acht « lâcheté » : soit un vb. celt. *met-tô « je suis en défaut », cf. vir. mad-ach « vain », gr. μάτ-ην (mat-ên) « en vain », ματ-ά-ω (mat-a-ô) « j’hésite », d’une rac. MAT ( ?) qui ne se rencontre pas ailleurs[725].

3 Méz, s. m., hydromel, corn. med, cymr. medd, vir. mid id. : d’un celt. *med-u, sk. mâdh-u, « miel, liqueur douce et enivrante », gr. μέθ-υ (meth-u) « vin », ag. mead et al. met « hydromel », lit. midrù-s id., vsl. med-ŭ, « miel, vin » ; ne manque qu’au lat. Cf. mézô.

4 Méz, s. m., variante contractée de méaz. V. ce mot.

Mézec, s. m., médecin, cymr. meddyg. Empr. lat. medicus.

Mézer, s. m., étoffe. Empr. lat. māteria > roman *madéria.

Mézéren, s. f., lange : dér. du précédent.

Môzévelli, vb., éblouir, fasciner (aussi méz-évén-ein V., etc.) : dérivation compliquée de 2 méz, soit « faire baisser les yeux »[726].

Mézéven, s. m., juin, cymr. mehefin, et cf. br. méjéüen (V.) : serait en vbr. *med-ham-in-, soit « [mois] du milieu de l’été ». V. sous émesk et hanv et cf. éven, gouhéré, gourèlin et le suivant.

Mézévennik, s. m., juillet : diminutif du précédent.

Mézô, adj., ivre, cymr. meddw, etc. : soit un celt. *med-wo- dér. de celt. *med-u-. V. sous 3 méz, et cf. gael. misg « ivresse » = ir. meisge < vir. mesce < celt. *med-skyo- (gr. vb. μεθ-ύ-σϰειν « enivrer »).

Miaoua, vb., miauler. Onomatopée.

Mibiliez, s. f., enfantillage : dér. de mâb. Cf. le suivant.

Mibin, adv., vite, mbr. mibin « agile », cymr. mabin « juvénile », mabinogi « enfance » : dér. de mab > mâb, dont le pl. est mipien > mibien.

Mîk, adv., entièrement, mbr. mic et mouc id. : formé sur un radical apparenté à celui de mouga, soit « d’une manière serrée, étouffante », etc.[727].

Midi, vb., variante de médi. V. ce mot.

Migourn, s. m., cartilage, cymr. migwrn y etc. Empr. ags. miegern « graisse », et cf. askourn et mudurun. — Conj.

Micher, s. f., variante de mécher. V. ce mot.

Mic’hi, s. m., variante de méc’hi. V. ce mot.

1 Mil, s. m., animal, corn. mil, cymr. mil, vir. mil et ir. miol, « animal, pou, baleine », gael. midi, « pou, animal » : soit un celt. *mèlo- « bétail », le même que gr. μῆλον « petit bétail, brebis », cf. visl. smale id., ag. small et al. schmal « menu ».

2 Mil, mille, cymr. mil. Emp. lat. mille.

Milfid, s. m., mauvis (aussi miloid, et milc’houid V.), mbr. milhuyt. Emprunt du breton au roman, ou réciproquement, on ne sait.

Milgin, s. f., manche d’habit : dissimilé pour *min-g-in> et celui-ci dér. d’empr. lat. man-iea. Cf. manek, mais peut-être rapprocher gin.

Milin, s. f., moulin. Empr. bas.-lat. molina. Cf. mala.

Millisien, vb., maudire, cymr. melldith « malédiction » et melldithio « maudire ». Empr. lat. maledīctio (cf. binnizien), tandis que mbr. milliga = cymr. melldigo sort directement de maledīcere.

Milzin (C.), adj., délicat, difficile en fait de nourriture : pour *mlizin, et celui-ci de *bliz-in, dér. de même base que bliz-ik. — Conj.

1 Min, s. f., museau, corn. meyn > min, cymr. min> vir. mén (> gael. mèanan « bâillement ») : d’un celt. *mikna < *mëk-nâ « bouche », qu’on a rapproché de l’ag. maw « jabot » et de l’ai, magen « estomac ».

2 Mîn, s. f., mine : le même influencé par le fr. mine, qui d’ailleurs parait être empr. br. et avoir d’abord signifié « visage ».

2 Mîn, s. m., cap : le même, ou celt. *mikno- m.

Minel, s. f., fer à talon, etc. : dér. de 1 mîn[728].

Mingl, adj., tiède (aussi mig V.), cymr. mwygl. — Étym. inc.

Minoc’h, s. m., musaraigne : dér. de 1 min.

Miâon, s. m., ami. Empr.fr. mignon.

Minôten (V.), s. f., sentier : variante dialectale de gwénôden.

Minter, s. m., chaudronnier : parait dér. du radical qui se dissimule sous la syllabe initiale de mengleû». V. ce mot.

Mintin, s. m., matin (aussi mitin V.}, corn. metin, mettin et myttyn. Empr. bas-lat. *mattinus < lat. mātūtīnus. Cf. beṅdel.

Mintrad, s. m., peu, un peu : dér. secondaire d’un type celt. inconnu, mais assez voisin du lat. minûtus. Cf. munud et le suivant.

Minvik, s. m., mie, mbr. mynhuiguenn, cf. corn. minoto « menu », etc. : originairement « miette », dér. d’un celt. *min-wo- « petit », cf. ir. menb- >meanbha petit », lat. min-or, min-u-ô « je diminue », wm-û-/u-«, etc., sk. min-à-ti « il diminue », got. min-s et al. min-der « moins », vsl. mïnijï « petit », etc. Cf. aussi moan, peut-être moal, et marbléô.

Mirout, vb., regarder, observer, corn. miras. Empr. lat. miràrî.

Mistr, adj., propre, coquet. Empr. fr. ancien misée, a joli, élégant, adroit ».

Mitouik, s. m., patelin. Empr. fr. ancien mitouin id. Cf. Bas-Maine mit « chatte » Dn, et le fr. vieilli chatte-mite.

1 Mîz, s. m., mois, mbr. et corn. mis, cymr. mis, vir. mi id. : d’un celt. *mèns->*mïns- f cf. sk. mas « lune » et màs-a « mois », gr. μήν et μήν-η, (lat. mēns-i-s), ag. moon et mon-th, al. mond et mon-at, etc.

2 Mîz, s. m., frais, cf. cymr. mwys « panier à provisions » et corn. moys « table » : donc originairement « table, frais de table », puis « dépense » en général[729]. Empr. lat. mènsa « table » > lat. populaire mësa.

Moal, adj., chauve, cymr. moel, vbr. mail « mutilé », vir. mâel, ir. et gael. maol id. : d’un celt. *mai-lo- sans équivalent sûr[730].

Moan, adj., mince, corn. muin (voc.) > mon, cymr. main « mince » et mwyn « doux », vbr. pl. mein, vir. min et gael. min « délicat » : d’un celt. *mei-no-> dér. de rac. MEÏ MI « petit ». V. sous minoik et mihtrad.

Moell, s. m., moyeu. Empr. fr. ancien moiuel id.

Moeltr, adj., humide. Empr. fr. altéré moite.

Moéreb, s. f., tante, mbr. mozrep, corn. modereb, cymr. modryb « matrone », vbr. motrep « tante » : d’un celt. *mâtrqà, dér. de *màtër « mère » ; cf. sk. mâtrka « grand-mère » et lat. màtertera « tante maternelle ».

Môg, s. m., feu[731], exactement « fumée », corn. moc> cymr. mwg et vir. mdch « fumée » (cf. le suivant et mouga) : d’un celt. *muko- et *mako apparenté par emprunt ou autrement à l’ag. smoke.

Môged, s. m., fumée : dér. du précédent.

Môgéden, s. f., vapeur, exhalaison : dér. de môged.

Môger, s. m., mur : pour *moager, métathèse de vbr. macoer, et cf. cymr. magwyr. Empr. lat. màcéria « maçonnerie ». Cf. c’hoalen.

Môc’h, s. m., pourceau, corn. et cymr. moch, vir. mucc, ir. et gael. mue id. : d’un celt. *muk-ku-, dont la rac. paraît la même que celle de lat. muccus et mucus « morve » mung-ere « moucher » (nasalisée), gr. μύξα « morve » et μυϰτήρ « groin », ἀπομύσσω « je me mouche », sk. muñc-á-ti « il lâche » (sens général spécialisé partout ailleurs).

Môc’hik, s. m., cloporte : diminutif du précédent.

Môjen (C.), s. f., conte : dér. et corrompu de mbr. bauche « pièce pour rire ». Empr. fr. (argot) se baucher « se gausser », etc.[732]. — Ern.

Mon, s. m., excrément humain. Empr. fr. ancien moun « jaune d’œuf » ou telle autre métaphore d’argot. Cf. pourtant cymr. monoch a intestins ».

Moû, adj., manchot. Empr. fr. ancien moign « mutilé »[733].

Moṅk, adj., manchot : contamination de maṅk et moñ.

Moṅkluz (C.), adj., nasillard : doit se rattacher au même radical que môc’h (soit « qui a de la morve » ou « qui grogne en parlant » ).

Moneiz, s. m., monnaie. Empr. lat. mohèta > roman monëda.

Moṅt, vb., aller, devenir, mbr. monet, corn. mortes, cymr. myned id. : dér. d’une rac. MEN, « aller, marcher », d’ailleurs fort peu répandue, gr. (éolien) μά-τη-μι « je marche », lit. mìnti et russe po-mjatĭ « marcher » [734].

Môr, s. m., mer, corn. et cymr. mor, vir., ir. et gael. muir id. : d’un celt. *mor-i-, à peu près identique à lat. mar-e, got. mar-ei, ag. mère « pièce d’eau w, al. meer et vsl. mor-je « mer » [735], lit. màrès « lagune ».

Moral, s. m., verrou. Empr. fr. ancien moraillea verrou de la visière du casque ».

Môred, s. m., variante déaspirée de morc’hed.

Moren, s. f., vapeur, surtout au pl. morennou « les vapeurs » (accidents nerveux) : dér. de môr, soit « flux et reflux, caprices ». — Conj.

Morgaden, s. f., sèche (lièvre de mer ?). V. sous môr et gdd.

Morgô, s. m., collier de cheval, cf. cymr. myngci id. : soit donc pour *mon-go, dont le premier terme est cymr. mwn « cou », et le second cymr. caw « lien », tous deux perdus en breton.

Morgousk, s. m., assoupissement : contamination de mor-ed (cf. môred) et de kousk. V. ces mots.

Morc’hed, s. m., assoupissement, mbr. morchet « souci », corn. moreth (pour *morheth, cf. môred) « chagrin », et cf. ir. et gael. murc-ach « triste » : soit un celt. *murk-eto— « fait de se flétrir », lat. Murc-ia « déesse de la paresse », murc-idu-s « lâche », marc-ère « se flétrir » [736], lit. mark-atnu-s « chagrinant » (douteux) ; isolé par ailleurs.

Môrian, s. m., nègre : dér. d’empr. fr. More[737].

Môrlargez, s. m., carnaval, mbr. marlarjez, meurzlargiez, etc. : dér. de meurs-lard « mardi-gras » (par d + y > j). V. ces deux mots.

Môrlivet, adj., pâle : soit « grisâtre, verdâtre ». V. sour môr et liou, et cf. môrlivid s. m., « biset, chevalier » (plumage ardoisé).

Mormouz, s. m., morve du cheval : assimilé, pour *morbouz, formé sur l’empr. fr. morve, comme br. babouz sur fr. bave.

Mors, adj., engourdi, lent : d’un celt. *murso-, pour *murk-so-, dér. probable de la même rac. que morc’hed. V. ce mot.

Morse, adv., jamais (au présent), mbr. morcé. Empr. fr. morsel « morceau », employé comme mie pour renforcer la négation. Cf. 3 kammed.

Morsen, s. f., mulot : dér. de mors[738].

Morser (V.), s. m., gourmand : dér. d’empr. fr. (morceau, etc.).

Moruklen, s. f., morille. Empr. fr. ou germanique[739].

Môrvran, s. f., cormoran. V. sous môr et bran.

Morzed, s. f., cuisse, cymr. morddwyd, corn. mordoit (voc.) > mordkos et vbr. morduit id. : soit un celt. *màr-yeito-, construit sur la même base que gr. μηρ-ό-ς « cuisse », μηρ-ία « fémur ». — Très douteux.

Morziḷ, s. m., vent de sud-ouest, mbr. morzuill. V. sous môr et sûla (vent qui vient de mer et pourtant brûle les plantes).

Morzol, s. m., marteau, corn. et vbr. morthol, cymr. morthwyl et mwrthwyl. Empr. lat. martéllus > *martélus.

Moualc’h, s. f., merle, corn. moelh, cymr. mwyalch (cf. gael. smèor-ach « grive ») : d’un celt. *meis-alkā, dont le radical se retrouve altéré dans le lat. mer-ula « merle » et intact dans l’al., meis-e « mésange ».

Mouar, s. m., mûre, corn. moyar, cymr. mwyar, vir. smér, ir. et gael. smeur, gael. smiar id. : cf. lat. môr-u-m et gr. μόρ-ο-ν[740].

Mouk, s. m., coquillage à pourpre : écourté de l’empr. lat. bucinum id., peut-être par contamination de fucus « teinture ». — Conj.

Mouden, s. f., motte, mbr. moten. Empr. fr.

Moue, s. f., crinière, mbr. moe, vbr. pl. mong-ou, cymr. rnwng, vir. mong y ir. et gael. muing id. : soit un celt. *mong-à, auquel se rattachent aussi sk. màn-yà « nuque », ag. marie, al. màhne « crinière »[741].

Moues, adj., humide (aussi mouëst V.). Empr. fr. ancien moiste. Cf. aussi moeltr, et rattacher peut-être à 2 mouéz, mours, etc.

1 Mouéz, s. f., voix (aussi mouec’h V.), mbr. moez y pour *voez (le v pris pour une mutation douce). Empr. fr. ancien vois, mais emprunté vraisemblablement à une époque où la gutturale latine de vôx y sonnait vaguement encore ; fait de chronologie indéterminable.

2 Mouéz, s. m., puanteur : abstrait d’empr. fr. ancien moiseure « moisissure » ; ou empr. fr. moise « caque ». — Conj.

Mouga, vb., étouffer : dér. de môg. V. ce mot.

Mougéô, s. m., caverne, cymr. gogof« celt. *too-kow-yo-) : pour *gwogeo contaminé de mouga. V. sous *gw- et kèô.

Moucha, vb., couvrir le visage. Empr. fr. ancien se musser « se cacher », contaminé de mouchouer « fichu », autre empr. fr.

Moulbenni, vb., rechigner (aussi mouspenni). Empr. germanique probable : cf. al. actuel maulen et schmollen « bouder »[742].

Moullek, s. m., pluvier, cf. mbr. moullecgu mulet » (poisson) : dér. d’empr. lat. mullus, mais le changement de sens est bien bizarre.

Mouña, vb., manger comme les gens qui n’ont plus de dents, remuer les lèvres sans bruit : paraît une onomatopée assez expressive ; cf. pourtant fr. marmonner et br. munzun (peu clair lui-même).

Mouren, s. f., sourcil, moustache : variante de gourrenn[743].

Mours (V.), s. m., excrément humain : altéré pour mbr. mous (cf. aussi mouzenn V. « c souillon »), cymr. mws « excrément », ir. mos-ach et gael. mus-ach « malpropre », qui supposent un celt. *musso- < *mwd-« o-, gr. μύσος *μυδ-σος « souillure », μύδ-ο-ς, « humidité, moisissure », lit. mud-a-s « algue » (?) ; cf. aussi ag. mud « boue » (avec une autre dentale) et br. moués, car fr. moite relève peut-être de cette souche.

Mousc’hoarz, s. m., sourire : exactement « rire qui se dissimule », composé hybride de fr. et de br. Cf. moucha et c’hoarz.

Moustra, vb., accabler, fouler. Empr. fr. ancien mousser « froisser » (cf. mousse « émoussé »), contaminé de maṅtra. V. ce mot.

Mouza, vb., bouder. Empr. fr. ancien et dialectal (picard) mousse « moue » d’origine inconnue comme moue lui-même.

Mûd, adj., muet, cymr. mud. Empr. lat. mutus.

Mudurun, s. f., gond, cf. cymr. migwrn[744] et ir. mudharn, « la cheville du pied » : dér. d’empr. lat, môtôrium « servant à faire mouvoir ».

Mui, muioc’h, adv., plus (comparatif de meû-r comme lat. maj-or l’est de mag-nu-s), corn. moy, cymr. mwy, vbr. mui, vir. mâa, màa, mà, ir. ma, gael. mb « plus grand » : d’un celt. *may-os-, cf. got. mais, ag. more, al. mehr, etc.

Munud, adj., petit, (in. Empr. lat. minūtus. V. sous burzud.

Munudik, s. m., serpolet : dér. du précédent.

Munzun, s. f., gencive sans dents. Cf. mouña.

Musa, vb., flâner, flairer, écornifler. Empr. fr. muser, mais évidemment contaminé par muzel dans les deux derniers sens.

Muturnia, vb., estropier : contamination de deux empr. fr., soit mut-iler, et bes-tourner, « tordre, faire biaiser », etc.

Muzel, s. f., lèvre, museau. Empr. fr. ancien musel.

Muzul, s. f., mesure. Empr. fr. altéré. Cf. munud.


N

Na, ne, ni : pour nag devant consonne. Cf. hag et ha.

Naka, vb., dissimuler : dér. de nak > nag. V. ce mot et cf. nac’ha.

Nadoz, s. f., aiguille, mbr. nadoez, cymr. nodwydd, vbr. notuid, et cf. vir. snâthat, ir. snâthad, gael. snàthat id. ; cf. encore got. në-thla, ag. nee-dle, et al. na-del, tous dér. de rac. SNÊ, « filer, coudre ». V. sous néza.

Nag, ni : juxtaposition de et hag. V. ces mots.

Nagen, s. f., querelle. — Étym. inc[745].

Nahen (V., C), s. f., tresse, ruban : variante dialectale de *naz-en, d’un celt. *na-t-to-. V. la rac. probable sous nadoz.

Nac’ha, vb., nier, corn. nacha, cymr. nacau : dér. de nag. Cf. naka et nagen, présentant les trois variétés de gutturale.

Nâm, namm, s. m., tache, vice : peut-être exactement, « défaut, chose [qui manque parce qu’elle a été] enlevée », en tant que dér. de la rac. NEM qu’on verra dans la note sous lémel. Cf. német.

Nann, non : sorte de redoublement de la négation ; cf. aussi lat. non, al. nein « pas un », fr. nenni, etc.

Naô, neuf, corn. et cymr. naw, vir. nài n-> gael. naoi, etc. : d’un celt. *nawan, à vocalisme un peu différent de celui de l’i.-e. *newn, sk. náva, gr. ἐννέα, lat. novem, got. niun, ag. rime et al. neun, lit devynï, vsl. devetï, ces derniers avec initiale altérée.

Naon, s. f., faim, mbr. naffn, cymr. newyn, vir. noine id. : d’un celt. *nawenyâ, dont le type radical paraît se retrouver dans les langues lettiques (pruss. nau-ti- « besoin ») et germaniques (got. nâu-th s et nâu-di-, ag. nèa-d^> ag. nee<f, al. not id.).

Naon, s. m., pente : pour *tnaou, devenu en mutation douce *dnaou > *nnaou. V. la forme primitive sous traon.

Naouac’h (V.), néanmoins : correspond au cymr. na chwaith « pas encore, pas plus, non davantage », etc. V. sous gwéach et c’hoaz.

Naoz, s. f., lit de rivière, canal. V. sous 2 aoz[746].

Napléz, s. m., syphilis. Empr. fr. [mal de] Naples.

Nask, s. m., lien, vir. nasc et gael. nasg> « collier, lien », et cf. peut-être sk. niqkà « collier » : le tout se rattachant à la rac. du sk. nàh-ya-ti « il lie », vir. fo-nasc-ar <( on le lie » et ro-ne-nasc « je liai », peu répandue hors de ces domaines. Cf. un de ses dér. italiques sous nés.

, particule négative, cymr. ni, vir. n/, etc. : d’un celt. *ne, *nëou *nei, cf. sk. nâ, lat. ne, got. ni, vsl. ne et ni, etc., etc. Cf. 2 am.

Néannérez (V.), s. f., nageoire. V. sous neùi.

Néat, adj., propre, pur. Empr. fr. diphtongue net.

Nébeûd, adv., peu : pourrait, à la rigueur, en br., être composé de et paot (cf. les variantes vocaliques kaouled et keùlé, daoust et deùst, diroestla et reâslla, pénaoz et neùz, etc.) ; mais le cymr., qui répond par nebawd, ne vocalise jamais l devant t. — Étym. inc.

Nédélek, s. m., Noël, corn. Nadelic, cymr. Nadolyg, vir. Notlaic, ir. Nodlog, gael. Nollaig. Empr. lat. *Natalicium.

Nec’h, s. m., chagrin, cymr. nych « langueur » : exactement « suffocation », d’un celt *nekso-, pour *pnekso-, métathèse pour *pnesg-o-, de même dérivation que gr. πνῖγος « suffocation » et πνίγω « j’étouffe ».

Neiz, s. m., nid, corn. neith (voc.) > neid, cymr. nyth> vir. nelt y etc. : d’un celt. *nizdo-[747], dont les équivalents sont sk. nïdà, lat. nïdus (pour *nizdus), ag. nest, al. nest> vsl. gnêzdo, lit. ludas, arménien nul « siège ».

Neizer, adv., hier au soir, mbr. neyzor, corn. neihur et nehuer, cymr. neithiwyr, neithwyr et neithiicr id. : soit un composé celt. *nokti-gestro-[748], dont on trouvera les deux éléments sous ad ? et déac’h.

Némét, adv., excepté (aussi nameit V.) : exactement « enlevé », ppe passé de la rac. qu’on trouvera dans la note sous lémel. Cf. nâm.

Némeûr, adv., peu. V. sous et meûr.

Néô, s. f., auge, mbr. néau, cymr. noe, vir. naua vaisseau » : d’un celt. *nau-> commun à presque toute la famille, sk. naû-s « vaisseau », gr. ναῦ-ς, lat. nâo-i-s, visl. nô-r, al. dér. nachen « barque », etc.

Nép, quiconque (aussi néb), corn. nep et neb, cymr. neb, vir. nech, ir. et gael. neach « quelqu’un » : soit un celt. *ne-qo- « n [importe] qui », composé de la négation et du radical des pronoms commençant par p-. V. sous *p-, et pour la formation et le sens cf. bennâk.

Népréd, adv., jamais (au présent). V. sous et préd.

Ners, s. f., force, corn. et cymr. nerth, vir. nert, ir. et gael. neart, gaul. *nerto- dans divers noms propres, et n. pr. Nertacus > cymr. nerthog « fort », vbr. nerth-i « tu fortifieras » : soit un celt. *ner-tâ « force », dont la rac. est NER, « mâle, fort, héros », sk. nàr et nâr-a « homme vigoureux », gr. ἀ-νήρ, lat. Àer-ô n. pr. dér. d’origine sabine, ombrien accus, pl. ner-f « les principaux citoyens », etc.

Nerven, s. f., nerf. Empr. fr.

Nés, adj., adv., proche, près (superl. nésa < mbr, nessaff), corn. ne* et nessa y cymr. nés et netaf, vir. nessa et nessam, etc. : d’un celt. *ned-so- et */ietf-« amo-, dér. de rac. NEDH « lier »[749], cf. sk. nâh-us « voisin », osque accus, sg. nesimum et ombrien advb. nesimei. V. sous nask.

Nétra, rien (comme ag. nothing). V. sous et trâ.

Neûd, s. m., fil, mbr. neut, corn. snod, cymr. nod-en et y-snod-en, vir. snâthe, ir. snath, gael. snath id. : d’un celt. *sna-to-, forme fléchie ou altérée du ppe passé de la rac. de néza. V. ce mot.

Neûi, vb., nager (aussi neûnvi > neùni, et nèannein V.), mbr. neuff, cymr. nawf « natation », vir. snâm id. et snâ-im « je nage », ir. snâmhain et gael. snàmh id. : soit un celt. *snâ-ô, de rac. SNÂ, sk. snà-ti « Il se baigne », gr. νά-ειν « couler » et νή-χ-ειν « nager », lat. nà-re.

Neûz, s. f., façon, forme, mbr. neuz (et *naoz dans 1 aoz et pénaoz, cf. nébeût), cymr. naws, ir. nos et gael. nos « coutume » : déviations diverses, soit d’un dér. de la rac. GNÔ « connaître » (sous anaf), soit d’un celt. *nom-so- à peu près identique au lat. num-eru-s et apparenté au gr. νόμ-ο-ς « loi » ; deux dérivés distincts ont pu se confondre.

Neûzé, adv., alors, ensuite, mbr. neuse id. : paraît abrégé de enn eur se « à cette heure » (eùr empr. fr., et cf. azé, se, zé).

Névez, adj., nouveau, cymr. neicydd, vbr. nouuid, vir. nùe, gaul. novio dans Novio-dunum, etc. : d’un celt. *noto-iâ-, dont les équivalents exacts sont sk. nâry-ya, gr. (ion.) νειός ( *νεϝ-ιό-ς), lat. n. pr. Nov-iu-s, got. niu-ji-s (ag. new, al. neu), lit nàu-ja-s id. ; un dér. plus simple est sk. náv-a, gr. *νέϝ-ο-ς νέος, lat. nov-u-s 9 vsl. noo-# id. ; le tout issu de la rac. et particule # m< « maintenant », allongée */ia, sk. nd et nw, gr. νύ « or » et νῦ-ν « maintenant », lat. amplifié nu-m et nu-nc, ags. nu > ag.now, « maintenant, or », al. nu-n, vsl. ny-nè, etc.

1 Néz, s. m., lentes (sg. nèzen), corn. nedhan, cymr. nedden(p. nedd), vir. sned, ir sneagh, gael. « neadAid. : d’un celt. *snida (pour *sknida), cf. gr. ϰονίδ- ες, ags. hnitu^> ag. wï, al. ms«.

2 Néz, adj., variante de nés. V. ce mot.

Néza, vb., filer, tordre, tresser, mbr. nezaff, corn. nedhe, cymr. nyddu, vir. sni-im « je tresse », gael. sniomh « filer » : soit un celt. *snë-yô « je file », dér. de rac. SNÊ, sk. snâ-ya-tiu il enveloppe » (douteux), snà-yu « ligament », etc., vhal. snuo-r > al. schnur « cordon » ; plus répandue est la variante radicale NÊ, gr. νέ-ω et νή-θω « je file », νῆ-μα « tissu », lat. nê-re « tiler », al. nâh-en « coudre ». Cf. neûd et nadoz.

Nézé, s. m., doloire, cf. mbr. ezeff[750] « besaiguë », vbr. nedim « hache », cymr. nadd-u « hacher » et nedd-yf« hache », vir. snaid-i-m « je coupe » et snass « coup », ir. snaidhim et snoighim^ gael. snaidh « hacher » : soit un celt. *snad-ô « je coupe », sans équivalent sûr ailleurs[751].

Ni, nous, corn. ny, cymr. et ir. ni, etc. : d’un celt. *nës, contenant le même radical que sk. nas (accus.), gr. νώ (duel), lat. nos, vsl. n^fgén. nasii), etc.

Nikun, aucun : singulier hybride, semble contaminé de l’empr. fr. aucun et de l’empr. espagnol ninguno avec mbr. negun = lat. nec unus.

Nîch, nîj, s. m., vol des oiseaux (d’où nija « voler »), mbr. nigal (prononcer nijal), corn. nyge « voler » et nygethys « oiseau » : exactement « quitter le nid », dér. ancien du radical *nizdo-. V. sous neiz.

Niûv, s. m., chagrin, mbr. niff, vir. snim « détresse » : semble un dér. très ancien de rac. SNÊ qu’on trouvera sous néza[752].

Niver, s. m., nombre, corn. niver et neoer, cymr. nifer, vbr. nimer. Empr. lat. numerus qui a dû être altéré en *numerus.

1 Nîz, s. m., neveu, mbr. ni « neveu » et niz[753] « nièce » : le msc. ni, corn noi (voc), cymr. nai, vbr. pl. mon, ir. niae, estl&celt. *neôt-, pour •nepôf-, sk. nâpàt-, « fils, petit-fils », gr. νέποδ-ες « descendants », lat. nepôs, « petit-fils, neveu », lit. nep-otis id. ; le fm. niz t corn. noith (voc), cymr. et vbr. nith, ir. necht, est le celt. *neptï t sk. napti, lat. neptis « nièce », lit. neptis, vhal. nift (aujourd’hui nichte), etc. Cf. ketiderf.

2 Nîz, s. m., variante de 1 néz. V. ce mot.

Niza, vb., vanner, cymr. nith-io id. : dér. d’un celt. *nikto- « nettoyé », qu’accusent vir. necht « propre », sk. nik-tà « lavé » et ἄ-νιπ-το-ς « non lavé » ; la rac. est NIGw, sk. né-nej-mi « je lave », gr. νίζω, vir. do-fo-nug id. et nig-ther « on lave », al. nixe « nymphe aquatique », etc.

1 Noaz, s. m., tort, querelle. Empr. fr. noise.

2 Noaz, adj., nu, corn. noeth, noyth et noth, cymr. noeth, vir. nocht, gael. nochd id. : d’un celt. *nokto- 1 ppe passé à peu près identique à got. naq-aths, ag. nafc-ed et al. nack-t, et dér. du même radical que sk. nag-nâ, lat. *nogv-edo-s > nudus et vsl. nag-û.

Nodi, vb., éclore (et nodein V. « mettre bas »), mbr. nodas « il produisit » : peut-être pour *en-odi, avec un préf. différent de ceux de di-oda et èc-odi. V. ces mots, mais cf. surtout inodein.

Noed, s. m., gouttière. Empr. fr. ancien noete f., dimin. de noe, « canal, chéneau, gouttière », mais avec changement de genre.

Nouen, s. m., extrême-onction, mbr. ouenn, d’où avec l’article ann ouenn > an nouen[754]. Empr. lat. unguentum[755]. Mais cf. Ernault, R. celt., XIX, p. 320.

Nôz, s. f., nuit, corn. et cymr. nos, ir. in-nocht et gael. nochd « cette nuit » : d’un celt. *nok-ti-, sk. nákti, gr. νύξ (νυϰτ-ός), lat. nox (noct-is), got. naht-s, ags. œaÀl > ag. night, al. nacht, lit. nak-ti-s, vsl. nosti, etc.

Nozélen, s. f., glande, bouton. Empr. bas-lat. nôdellus « petit nœud ».


O

O, particule verbale, variante de oc’h devant consonne.

Oabl, s. m., ciel, mbr. oabren et noabrenn (cf. koabr et naoz), corn. huibren « nuage » et ebron « ciel », cymr. gwybr > wybr (ou plutôt l’inverse, Ern.) : soit un brittonique *oepr, qui peut répondre au lat. aequor, « plaine, vaste étendue » ; cf. l’expression aequora caeli.

Oad, s. m., âge, cymr. oed, mbr. et vbr. oet id. : d’un celt. *aiw-ito-, dér. du radical qui se retrouve dans sk. âyus, « vie, âge », gr. *αἰϝ-ών αἰών « siècle », αἰεί et αἰέν « toujours », lat. aeou-m, aetàs « *aio-itât-s), corn. Àtti » et o^s, cymr. oes et vir. 4es « celt. *aiw-estu-) « siècle », got. &&-*, « temps, siècle », al. euo-ig « éternel », etc. — Stokes.

Oaled, s. f., foyer, corn. oilet (voc.) > olas, cymr. aelwydid. : soit un celt. *dgileitâ, dont la syllabe radicale paraît la même (à l’état allongé) que celle du sk. ag ni « feu », lat. ig-ni-s, vir. an, lit. ugnï-s, vsl. og-njï. (Ags. fle/ed « feu » serait dès lors empr. celt. )

Oan, s. m., agneau, corn. oin (voc), oan, on, cymr. oen, vir. dan, ir. et gael. uan id. : d’un celt. *og-no-, cf. gr. *ἀβ-νό-ς ἀμνός, lat. ag-nu-s, vsl. jagnÇy ags. vb. ëanian > ag. to yean « agneler ».

Oaz, s. m., jalousie, zèle, cymr. airfd « ardeur », vir. aed « feu », gaul. n. pr. Aedu-î (« les ardents » ?) : d’un celt. *aid-u-, rac. AIDH « brûler » ; cf. sk. édha « combustible » et aidhà « flamme », gr. αἶθος « feu » et αἰθω « brûler », lat. aed-ës[756], aes-tu-s, etc. — Stokes.

Ober, vb., faire : identique au mbr., corn. et cymr. ober « œuvre ». Empr. lat opéra. (Pour la conjugaison, cf. gra et helluz.)

Od, s. m., variante contractée de aod. V. ce mot.

Odé, s. f., brèche, mbr. aode, cymr. adtoy, cf. vir. àth « gué ». — Étym. inc, sauf empr. possible du brittonique à l’irlandais.

Of (V.), s. m., auge, mbr. nof[757] « crèche » : variante de néô.

Oféren, s. f., messe, mbr., corn. et cymr. offeren, ir. oifrend, gael. aifrionn. Empr. lat. offerenda, « chose à offrir, offrande ».

Oged, s. f., herse, corn. (ancien) ocet, cymr. oged, etc. : d’un celt. *ok-età, identique à ags. eg-ethe et à vhal. eg-ida > al. egge « herse » ; cf. lat. occa et occ-àre « herser », lit. ak-èti id. et ah-èles « herse », tous dérivés dont on trouvera sous èk la racine au moins probable.

Oglen, s. f., saline. Empr. lat. oculus « œil » > *oclus, d’où vient aussi le dimin. fr. oeillet [de marais salants] ; métaphore.

Oc’h, particule : variante atone de ouc’h, dans la formation des gérondifs[758], et aussi dans la locution oc’h-penn, « de plus, en outre », exactement « en tête » ou « au bout » [de cela].

Oléou, s. f. pl., les saintes huiles[759], cymr. olew et vbr. oleu « huile ». Empr. lat. savant oleum, prononcé oléum, ou olica. Cf. éôl.

Oll, tout (cf. holl dont l’aspiration est illégitime), corn. hol, cymr. oll, vir. huile > uile, ir. et gael. uile : d’un celt. *olyo-, dont la rac. ne se retrouve qu’en germanique, got. al-l-s, ag. ail, al. ail.

Or, s. m., bord, mbr. eur-yen, corn. urr-ian, « bord, limite », cymr. or, vbr. or-ion : soit un dér. d’une base celt. *ar- pour *ôr-, qui n’a aucun autre répondant que le lat. ôr-a f. « rivage ».

Orbid, s. m., grimace, minauderie : peut-être « cécité > grimace provenant de la cécité », dér. d’empr. fr. ancien orb « aveugle » < lat. orbus, « privé de, infirme ».

Orged, s. f., amourette, mbr. or guet. — Étym. inc.

Ormel, s. m., ormeau (coquillage) : empr. fr. ormel dissimilé pour *ormer = lat. auris maris « oreille de mer » (à cause de sa forme).

Orsel, s. m., burette, fiole. Empr. fr. ancien orçuel > orseul[760].

Ouf (V.), s. m., coin, détour, golfe. Empr. fr. golfe > *gwolf > *wolf > *wouf > ouf (le dernier sens serait le primitif ). — Conj.

Ouc’h, prép., variante de ouz. V. ce mot.

Oujen (V.), s. m., entremetteur : abstrait d’empr. fr. ancien vochier > vougier, « appeler, sommer, dénoncer, assigner ». Cf. juben.

Ounézer, s. m., crasse de la peau : semble altéré pour annézer (Le Pell.) ; ce dernier serait dér. d’un type privatif de même sens et de même formation que gr. ἄνιπτος (aniptos) « non lavé ». Cf. 2 am- et niza.

Ounn, s. m., frêne (sg. ounnen), corn. onnen, cymr. onn, on et onen, ir. uin-seann, etc. : d’un celt. *onno-, pour. *os-no-, identique au lat. or-na-s et (à la longue radicale près) au russe jas-enï id. ; pour la syllabe radicale, cf. ag. ash, al. esche, lit. ůs-i-s.

Ounner, s. f., génisse (aussi annewer V.), mbr. annoer, cymr. anner, vbr. ender-ic « jeune taureau », vir. ainder « jeune fille »[761] : d’un celt. *andērā et *and-erā, cf. gr. ἀνθ-ηρό-ς (anth-êro-s) ; « florissant » ou ἀ-θαρσής « lascif ».

Ouz, prép., vers, contre, corn. orth, vbr. gurt, cymr. gwrtk, vir. frith-, fri et ri, ir. re, gael. ri, « vers, contre » : d’un celt. *wr-ti, cf. lat. versus (pour *vor-to-s), ag. -war-d-s (towards, etc.) et al. -wâr-t-s « dans la direction de » (vorwârts « en avant », etc.). V. la rac. sous gwerzid.

Ozac’h, s. m., mari (aussi oac’h T., oec’h V.), mbr. ozech, vir. aithech « maître de maison » : soit un celt. *otiko-[762], pour *poti-ko-, celui-ci dér. de l’i.-e. *poti-, « chef, maître, époux », sk. pâti, gr. πόσις (posis)[763], lat. potis « qui est à la tête de » (d’où pot-io-r « je dispose »), com-pos, im-pos, possum « je puis » < potis sum, etc.


P

*P- : les pronoms relatifs et conjonctions, très nombreux, qui commencent par cette lettre, correspondent à ceux qui en latin commencent par qu- et en germanique par hw[764]. Cf. pa, 2 pé, pep, pet, piou, etc.

Pa, quand, puisque, mbr. pan, cymr. pan, ir. can, etc. ; cf. lat. quan-dô, sk. ka-dâ, got. hwan, ag. when, al. wann « quand » et wenn « si » : radical celto-latin *qu-. V. sous *p-.

Pâb, s. m., pape, mbr. pab. Empr. fr.

Pabaonr, s. m., chardonneret : sobriquet, cf. pâb et aour.

Pak, s. m., paquet : cf. ag. pack. — Étym. indécise[765].

Pâd, s. m., durée : abstrait de padout, « durer, persister », cf. cymr. peidio, « céder, cesser ». Empr. lat. patï « souffrir »[766].

Padal, cependant : dér. de pâd < épâd « pendant »[767].

Paéa, vb., payer, mbr. paeaff. Empr. fr. payer.

Paéroun, s. m., parrain. Empr. lat. ecclésiastique patrinus, influencé par patrônus en imitation de màtrôna. Cf. maèrounez.

Pafala, vb., tâtonner, cymr. palfu et palfalu id. : métathèse d’une dérivation de palf, contaminée sans doute d’empr. lat. palpàre.

1 Pal, s. m., palet. Empr. fr. ancien pale ou pal id.

2 Pâl, s. f., pelle, bêche, corn. pal et cymr. pâl id., corn. pal-as et cymr. pal-u « fouir », vir. to-chl-ai-m « je fouis », etc. : soit un celt. *qal-ō « je creuse », cf. russe kolòtĭ « fouir, fendre », et lat. (gaul. latinisé ?) pāla > fr. pelle. Cf. Bas-Maine pal Dn., « pelle, vanne ».

3 Pâl, s. f., vanne d’écluse : identique au précédent.

Palaren, s. f., poêle à frire. Empr. fr. ancien paelle d’arain « poêle d’airain ». V. les deux termes sous pézel et aren.

Palastr, s. m., emplâtre. Empr. fr. altéré (em)plastre.

Palévars, s. m., quarteron, mbr. parefarth, etc. : abrégé de pevare farz « quatrième partie », celui-ci avec mutation forte d’après pevar farz « quatre parties », cf. pévar et parz (Ern.) ; ou plutôt le premier terme équivalant au cymr. pedry- qu’on trouvera sous péran (Loth).

Palf, s. m., paume de la main, mbr., cymr. et corn. palf Empr. lat. palma. Cf. pafala et ampafal. Le br. seul a changé le genre.

Paliked, s. f., pelle à feu, mbr. palliquet : dér. de pal > 2 pâl.

1 Palier, s. m., buffet. Empr. fr. altéré panier, au sens du lat. panàrium (endroit où l’on serre le pain). — Conj. — Cf. paner.

2 Palier, s. m., galerie, corridor. Empr. fr. palier.

Pallen, s. f., couverture, housse, cymr. pall « baldaquin ». Empr. lat. palla « robe », ou fr. ancien palle « dais » > fr. poêle.

Palouer, s. m., brosse : soit avec dissimilation un fr. *paroir « objet destiné à parer, à nettoyer ». Empr. fr. probable, mais indécis[768].

Paltôk, s. m., surtout. Empr. fr. ancien paltoke > paletot.

Paluc’ha, vb., échalasser, paisseler [le lin] : pour *pac’hula. Empr. bas-lat. paxillàre, dér. de paxillus (> fr. paisseau). — Conj. Ern.

Pan, s. m., pays : n’existe pas, mais seulement la locution peban « d’où », où pan pris au sens local est le même que pan au sens temporel. V. sous pa, et cf. inversement lat. ubi « où > quand »[769].

Panen, adj., azyme : dér. de l’empr. lat. savant panis[770], venu par la langue ecclésiastique et exclusivement appliqué au pain liturgique.

Paner, s. f., panier. Empr. fr. Cf. 1 palier.

Panévéd, prép., sans : dér. de la liaison pa n’efe [ma], exactement « quand [cela] n’était, si ce n’était, ne fût-ce ».

Panez, s. m., panais. Empr. fr.

Panvrek, adj., mûr : dér. d’un radical *pa/tor-, qui est, soit le lat. pômàrium > bas-lat. *pàmerio « verger » (cf. vbr. Pumurit> Panorit nom de lieu), soit le roman *mawr- procédant du lat. màturus. — Conj. Ern. (la première est de beaucoup la plus probable).

Paô, s. m., patte, corn. et cymr. paw, « pied, sabot » : le mot le plus voisin est ag. paw ; puis viennent provençal pauta, al. pfote et fr. patte ; le mot est répandu, mais l’origine inconnue. Empr. bas-lat. ou germanique.

Paol, s. f., barre du gouvernail, timon : semble une simple variante de peùl, différenciée en forme et en genre. Cf. nébeùd et neùz.

Paot, adj., abondant, corn. pals, gael. pailt (ce dernier dénoncé par son p comme empr. brittonique) : soit un celt. *qal-to-, ppe passé qu’on peut rattacher à la rac. du vir. cl-and > ir. et gael. clann, « famille, tribu, clan », vbr. plant « enfants », sk. kâl-a « race », etc. — Conj. Mcb.

Paotr, s. m., garçon, valet, mbr. pautr. Empr. roman ou germanique ; cf. fr. ancien pautr -aille « valetaille » et ag. paltr-y « vil ».

Paouéza, vb., cesser (aussi poézeinV.), cymr. powyso, corn. powesy. Il est impossible de ne pas songer au lat. vulgaire pausàre « faire une pause », avec lequel on n’aperçoit pourtant aucun lien phonétique[771].

Paour, adj., pauvre (aussi peur V.). Empr. fr. ancien povre.

Pap, papa, s. m., bouillie. Onomatopée enfantine (cf. ag. pap et al. pappe id.), qui remonte à un lat. vulgaire pappa.

1 Par, s. m., observation, affût : abstrait d’une locution telle que [être] paré y « prêt à tout événement, aux aguets » ; cf. paréa etparédi. Empr. fr.

2 Par, adj., pareil, égal, cymr. par. Empr. lat. parem (accus.).

3 Par, adj., mâle (d’où parez « femelle ») : abstrait du vb. mbr. paraff, <( accoupler, faire la paire ». Empr. lat. par « couple ».

Park, s. m., champ, corn. et cymr. parc, ir. paire, gael. paire. Empr. fr. parc ou ag. park « enclos », suivant la langue emprunteuse.

Pardaez, s. m., soir : écourté et altéré de abardaez[772].

Paréa, vb., guérir : dér. de paré « guéri ». Empr. fr. paré, « prêt, en bon état, dispos », ou comme qui dirait ré-paré.

Parédi, vb., cuire : dér. de pared « cuit », cymr. parawd « apprêté », corn. parys et parez id., parmi/ « préparer ». Empr. lat. pardtus.

Parz, s. m., partie (mot vieilli), Gjmt.parth. V. sous abarz.

Pas, s. m., toux, mbr. et corn. pas, cymr. pas et pes-wch, ir. cas-achdack, gael. cas-ad > casd id. : soit un celt. *qa$-to-, ppe passé de rac. QÂS a tousser », cf. sk. kâts et kdsâ « toux », kûs-a-te « il tousse », lit. kô*-iu « je tousse », vhal. huos-t-an^> al. husten « tousser », etc.

Paska, vb., nourrir, cymr. pesgi. Empr. lat. pasc-ere.

Pastel, s. f., tranche : originairement « de pain, de pâte », etc., dér. d’empr. fr. paste, d’où aussi pesiez s. m. « pâtisserie ».

Patéled, s. m., bavette : dér. d’empr. fr. ancien pâte « chiffon »[773].

Paz, s. m., variante de pàs. V. ce mot.

1 Pé, ou bien, corn. po etpe, etc. : pour *be, exactement « soit », forme de subjonctif du vb. « être ». V. sous béza et bout, et cf. fr. soit.

2 Pé, quel, qui, corn. py et pe, cymr. pa et py, vir. ca-, co-, etc. : d’un celt. *0O-, sk. ká, gr. πο- (dans πό-θι, πό-θεν, πότε, etc.), lat, qui et qui-*, got. hwa-s, ag. tcho et al. we-r, lit. kàs, etc. V. sous *p-, et cf. piou.

Pébez, quoi (quelle sorte, chose, etc.). V. sous 2 pé et péz.

Pebr, s. m., poivre. Empr. lat. piper.

Pék, s. m., poix (d’où péga « poisser »), corn. pêk, peyk etpêg, cymr. pyg. Empr. lat. pic-em (accusatif). Cf. kroug et péoc’h.

Péd, adv., variante de pet. V. ce mot.

Péden, s. f., prière. Empr. lat. petenda. V. sous pidi et cf. nouen.

Péder, quatre (au fm.[774]), corn. pedar, cymr. pedair, vir. ceiheoir id. (gael. ceithir sans distinction) : d’un celt. *qet-esr-es, sk. càt-asr-as, zd cataûrô « quatre » (au fm.). V. sous pévar, tri et teir.

Pégeit, adv., combien. V. sous 2 pé et 1 keit.

Pégémeṅt, adv., combien. V. sous 2 pé et kémeṅt.

Pégen, péger, adv., combien. V. sous 2 pé, 1 ken et 4 ker.

Pégouls, quand, à quel moment. V. sous 2 pé et 1 kouls.

Pelbîz, s. m., osselet à dévider : composé de 2 pell et biz[775].

Pelkâs, s. m., bris de navire. V. sous 2 pell et 3 kas[776].

Péléac’h, adv., où : composé de 2 pé et léac’h.

Peler, s. m., timon de charrue : dér. probable de paol ou peûl.

Pélestr, s. m., cuvier : pour béol-lestr. V. ces mots. — Conj.

Pelgeṅt, s. m., messe de minuit, cymr. pilgeint > pylgain ou plygain « le point du jour ». Empr. bas-lat. *pulli-cantiô « chant du coq ».

Pélia, vb., peler, plumer. Empr. fr., ou dér. de 1 pell.

1 Pell, s. m., paille, bale[777]. Empr. lat. palea > *palia.

2 Pell, adv., loin, corn. et cymr. pellid. : soit un celt. *qel-lo-, dér. d’un radical *qēl- > *qel- > *qḷ-, accusée par le gr. τῆλ-ε et (éol.) πήλ-υι « loin » et le lat. (pro-)cul, sans autre équivalent assuré.

Pellen, s. f., balle à jouer, corn. et cymr. pel. Empr. lat. pïla.

Pelleter, s. m., peaussier. Empr. fr. pelletier.

Pelloe’h, adv., désormais : comparatif de 2 pell.

Pemdéziek, adj., quotidien. V. sous bemdez.

Pémô’ch, s. m., pourceau : pour penn-môc’h. V. ces mots.

Pemp, cinq, corn. pymp, cymr. pump, vbr. pimp t gaul. *pempe dans πεμπέδουλα quintefeuille », vir. côic, etc. : soit donc un celt. *qenqe = lat. quïnque, tous deux altérés pour i.-e. *péàqe, sk. páñca, gr. πέντε, got. firnf(ags.fif> ag.^foe, al. funf) t lit. penkl, etc., etc. Cf. pibi.

Pempiz, s. f., quintefeuille : dér. de pemp. V. ce mot.

Pénaoz, adv., comment. V. sous 2 pé et neùz.

Pendôk, s. m., chabot (poisson à grosse tête), mbr. pendoc, « têtu, nain, coquin » : écourté de pendolok. — Conj. Em.

Pendôgi, vb., culbuter : dér. du précédent : et cf. pendolok[778].

Pendolok, s. m., têtard, cf. mbr. penndolein « étêter »[779] etc. : les composants sont penn, et l’équivalent br. du cymr. tol-i « écourter » lequel répond à une forme hypothétique gallo-lak *tàliàre (> f r. tailler).

Penduen, s. f., roseau à tête noire : ) dér. de penn-du.

Penduik, s. m., mésange : ) V. ces deux mots.

Pengamm, s. m., torticolis. V. sous penn et 2 kamm.

Pengap, s. m., garniture du bout du fléau : exactement « tête du bout ». V. sous penn et kab, et cf. penvestr.

Pengenn, s. m., sillon, arpent, mbr. penguen. — Étym. inc.[780]

Penglaou, s. m., mésange. V. sous penn, glaou et penduik.

Pengoat, s. m., massue, mbr. pengot altéré par étymologie populaire (cf. koat) de penn-scod « tête de souche ». V. sous penn et skôd. — Ern.

Penn, s. m., tête, pièce [de bétail], corn. et cymr. pen, gaul. *pennos dans Πεννο-ούινδο-ς (Penno-ouindo-s) ; et le nom des Alpes Penn-ines, vir. cenn cend, ir. et gael. ceann id. : d’un celt. *qenno-, sans équivalent sûr.

Pennaoui, vb., glaner : dér. de penn, employé par ellipse pour penn-éd « tête de blé > épi de blé »[781] (on les glane un à un).

Pennaska, vb., entraver. V. sous penn et nask[782].

Pens, s. f., fesse. Empr. fr. altéré et nasalisé[783]. Cf. behdel.

Pensac’h, s. m., abcès, tumeur, goitre : soit « poche en forme de tête » ou « poche unique ». V. sous penn, pennaoui et sac h.

Pensac’hen, s. f., cervelas : dér. du précédent.

Pensaouta, vb., courir çà et là[784], extra vaguer. V. sous penn et saout.

Pensé, s. m., bris, naufrage : pourrait se rattacher au suivant.

Pensel, s. m., pièce de rapiéçage : paraît dér. d’une forme nasalisée de péz. V. ce mot ; mais cf. fr. (picard) r’pincheu « rapiéceur ».

Penvers, adj., opiniâtre (on dit aussi kil-vers) : soit « tête à l’envers » composé de penn et d’empr. lat. versus « tourné ».

Penvestr, s. m., licou : substitué à kabestr par calembour, à cause de la synonymie de kab et de penn. V. ces trois mots.

Péoc’h, s. m., paix, mbr. peuch. Empr. lat. pâx et cf. pok.

Pep, chaque, tout, corn. pup > pob, cymr. pawb, vbr. paup, vir. câch, ir. et gael. gach id. : soit un celt. *qo-qe ou *qû-qe, à peu près formé comme le lat. quis-que, c’est-à-dire contenant, à la suite d’un pronom relatif et indéfini (cf. *p-) la particule i.-e. *qe, sk. ca, gr. τε, lat. que, etc., qui insiste sur le sens indéfini.

Pér, s. m., poire. Empr. lat. pira.

Pérâk, pourquoi. V. sous 2 pé et ràk[785].

Péran (V.), s. m., quart : syncopé par dissimilation de la forme complète que montre le cymr. pedry-ran id. V. sous pèt>ar s péder et rann, et cf. lat. quadri- et quadru- en composition.

Pergen : adj., propre, pur ; adv., expressément. — Étym. inc.

Perc’hen, s. m., propriétaire, corn. perhen y cymr. perchen et perchenog, et cf. perchi « respecter » : dér. d’empr. lat. parc-ere « épargner », peut-être avec influence d’un bas-lat. *percentare « toucher le tant pour cent », et, pour le br., de l’empr. fr. aparchent « il appartient ».

Pers, adj., bleu d’azur. Empr. fr. ancien pers.

Person, s. m., curé. Empr. fr. ancien persone id.[786]

Pervez, adj., avare, corn. perfeyth et cymr. perffaith « parfait ». Empr. lat. perfectus (parfait > bien avisé[787] > économe >> avare).

Perz, s. f., part, côté. Empr. bas-lat. partis (de pars). Cf. 'parz.

Pésavad, quoi (« plaît-il ? ») : analyser pè da mâd ? « quoi pour [votre] bien ? = qu’y a-t-il pour votre service ? » V. ces trois mots.

Pésk, s. m., poisson, corn. pysc et pesc y cymr. pysg. Empr. lat. piscis.

Pet, combien : soit un celt. *qeti- ou *qeto^ cf. zd caiti « combien », lat. quot, quotus, et *cottus dans cottï-diè « chaque jour », gr. πόστος, πόσσος, πόσος, et sk. katithá « le quantième ». V. sous *p-.

Pétiz, s. m., petit ver d’appât cf. fr. (normand) pestiche id. Empr. bas-lat. *pasticius « appât », dér. depastus « pâture ». — Ern.

Pétoun, s. m., palourde : soit un empr. fr. dialectal *pétonque ( ?), pour pétoncle < lat. pectunculus « petit peigne » (nom de ce coquillage).

Pétra, quoi. V. sous 2 pé et trâ (« quelle chose ? »).

Peûk, s. m., bourrade, corn. et ir. poc « coup », gael. pue « pousser ». Empr. ag. ancien pukken > to poke, « frapper, pousser ».

Peûl, s. m., pieu, cymr. pawl. Empr. lat. palus.

Peur, quand : analyser 2 pé et eùr « heure » empr. fr.

Peur-, particule indiquant l’accomplissement total (peur-ôber « achever », etc.) : forme atone de pur au sens adverbial « purement, beaucoup, très », et ayant pris devant les verbes le sens du préf. lat. per- dans per-ficere, etc. Double empr. lat. (Sur û > eri, cf. leûri, etc.)

Peûreuḷ, s. m., palourde. Empr. bas- lat. *perolia, avec métathèse pour le vrai mot pelàrida, d’où vient le fr. palourde.

Peûrgedged, adv., nommément, surtout : analyser en peûr-ket-kent « très tant premier », altéré par assimilation. — Ern.

Peûri, vb., paître, mbr. peuriff, cymr. pori. Empr. bas-lat. pàburàre (Du Cange), corrompu de pàbulàre, qui est le vb. dér. de lat. pàbulum « pâturage ». — Conj. à peu près désespérée.

Pévar, quatre (msc), corn. peswar 9 cymr. petguar> pedwar, vir. cethir. etc. : d’un celt. *qet-war-es, sk. catcâras, gr. τέσσαρες, etc., lat. quattuor, got.Jidwôr (ag. four et al. vier), lit. ketur-i, etc. Cf. péder.

Péz, s. m., morceau, corn. et cymr. peth, gaul. *pet-tis[788], vir. cuit, gael. cuid « part » : d’un celt. *qet-ti-, dér. du radical distributif *qet-, soit « quantième ». V. sous pet. — Conj. Mcb.

1 Pézel, s. f., jatte. Empr. roman *padella, issu du lat. patella « écuelle » et aboutissant à fr. paelle. Cf. palaren.

2 Pézel, adj., mou, blet : paraît altéré (Ern. s. v.) de mbr. mezel (cf. hvr) « lépreux > pourri > mou ». Empr. lat. misellus > Bas-Maine mézel Dn.

Piaoua, vb., posséder : dér. de locutions telles que ouz piou, da piou, « à qui [cela appartient -il ?] ». V. sous piou.

Piben. s. f., tube, fistule, pustule, corn. pib « musette », cymr. pib « tuyau », vbr. pip-enn-ou « canaux ». Empr. bas-lat. pipa.

Pibi, vb., cuire, cymr. pobi, corn. pobas, cf. corn. peber « boulanger » : soit un britt. *pep-ô « je cuis », pour celt. *qeq-ô (lat. coqu-ô et osque latinisé pop-ïna « taverne »), et celui-ci altéré par assimilation (cf. pemp) pour i.-e. *peq-ô, sk. pàe-a-ti « il cuit », gr. πέπ-ων « mûr » et πέσσω « je cuis » ( *πεq-yω), lit. kep-ù (métathèse) et vsl. pek-a. Cf. poaz.

Pibit, s. f., pépie. Empr. bas-lat *pipita < lat. pituīta. Cf. birc’houidik.

1 Pîk, s. m., pic, pique. Empr. fr.

2 Pîk, s. f., pie. Empr. lat. pīca.

Pikol, adj., gigantesque, très grand. — Étym. inc.[789]

Pikouz, adj., chassieux, cf. pik « taie sur l’œil ». Empr. roman probable : l’analogue se retrouve en provençal (piquerno « chassie »). — Ern.

Piden, s. f., membre viril, cymr. pidyn id. : dér. d’une souche romane *pitqui rappelle l’ai, spiess « broche » et spitzti pointu ».

Pigel, s. f., houe » pioche : dér. de 1 pik.

Piger, s. m., ergot du seigle : id., à cause de sa forme pointue.

Pigosa, vb., cogner, becqueter : contamination évidente de pilgosa(ct. pilgoz) et de l’empr. fr. picoter « becqueter », cf. / pîk.

Picher, s. m., petit pot. Empr. fr. ancien pichier id., du bas-lat. *biccàrium « vase à bec », cf. ag. pitcher et al, becher. Cf. bék.

Picholou, s. m. pl., broussailles, menu bois : exactement « [choses] menues », pl. de pikol au sens étymologique. — Conj.

Pil, s. m., guenille, cymr. pilyn « couverture », ir. pillin et gael. pillean « bât », ag. écossais pillions « chiffons » : dér. d’empr. lat. pellis[790]. — Mcb.

Pila, vb., piler, broyer. Empr. ir. piler.

Pilgoz, s. m., billot : composé du suivant et d’un mot vieilli scoss qui a le sens de skôd. V. ces mots et cf. pengoat.

Pill, s. m., tronçon de bois, cymr. pill, « tronc, fût ». Empr. lat. pila « colonne » (avec doublement inexplicable), d’où aussi fr. pile.

Pillik, s. f., poêlon, cf. cymr. pilig « cuve » : diminutif de l’empr. lat. pila « mortier ». Cf. le précédent et palaren.

Pilpouz, s. m., fil ou laine d’effilochage : dissimilé pour pil plouz « guenille en brins ». V. ces mots. — Conj.

Piña, vb., monter : dér. de mbr. (en) pign « en suspens » (cf. diribin), lui-même abstrait d’empr. lat. pend-ëre[791] « être suspendu ».

Piṅfa, vb., orner, parer : abstrait d’empr. fr. altéré pimpant ; cf. aussi pipeler, pipeloter, etc., < « parer, enjoliver ».

Pinsin, s. m., bénitier. Empr. fr. nasalisé piscine.

Pint, s. m., pinson, cymr. pingc. Empr. ag. altéré spink, et cf. ag. finch et al. fink, dont le prototype germanique a aussi passé au roman, bas-lat. pinth-io, ital. pincione, fr. pinson.

Pinvidik, adj., riche : métathèse (sous l’influence de pinvizic[792]) pour *pindivik = corn. pendeuig et cymr. pendefig, « prince, grand personnage », d’un celt. *qenno-tam-ïko- « tout à fait principal », dér. de *qenno-tamo-, qui est superlatif de *qenno-[793]. V. sous penn et cf. intaṅv.

Piou, qui, corn. pyw, pour *pwi = cymr. pwy = vbr. pui = vir. > cia id. : d’un celt. *qei, qui répond au lat. qui. V. sous *p-.

Pirc’hirin, s. m., pèlerin, corn. pirgirin (voc.) > pryerin « étranger », cymr. pererin. Empr. lat. peregrinus avec métathèse.

Pismik, adj., qui fait la petite bouche, délicat, dégoûté : exactement « petite miette », sobriquet. V. sous 2 pîz et empr. lat. mica.

Pistik, s. m., point de côté : semble une formation hybride mal définie ; cf. fr. ancien pis « poitrine », et al. stich, « point, piqûre ».

Pistri, s. m., empoisonnement, corn. pystyc et pystry « magie », et cf. ir. piseóg id. : dér. d’empr. lat. pyxis « boîte [pharmaceutique] ».

Pitouḷ, adj., friand. Empr. fr. ancien pitoulz « piteux »[794].

1 Pîz, s. m., pois (aussi péz), corn. pês, cymr. pys. Empr. lat. pisum.

2 Pîz, avare (aussi pic’h V.) : soit donc un radical *pitt-. qui paraît être le même que celui du fr. pet-it d’étymologie inconnue ( « petit > mesquin > chiche > avare ») ; apparenté peut-être à péz ou bihan.

Plâd : adj., plat ; s. m., plat. Empr. fr.

Plac’h, s. f., fille, servante, cf. ir et gael. caile id. : soit *pal-ac'h, qui semble empr. gr. byzantin παλλαϰή ou lat. pellex « concubine ».

Plaṅken, s. f., planche. Empr. fr. (normand) planque.

Plaṅson, s. m., tresse, cf. mbr. planczonenna « natter les cheveux », dér. de planczonenn « plant »[795]. Empr. fr. plançon.

Plaouia, vb., attaquer, blesser, mbr. plaouhyet, « très malade », cymr. plau « tourmenter » : dér. de cymr. pla « fléau », corn. pla « peste ». Empr. lat. plàga > *plâga, « plaie, fléau ».

Plarik (V.), adv., tout doucement : pour *plan-ik, diminutif du radical *plan- emprunté au roman ; cf. lat. plānus « aplani », ag. plain « simple » et ital. piano « lentement ». — Conj. très hasardée.

Plék, s. m., pli, tendance, corn. pleg : abstrait de pléga < mbr. plegaff « plier », cymr. plygu. Empr. lat. plicâre.

Pléd, s. m., attention. Empr. fr. ancien plaid « action en justice », pris au sens de la locution tenir plaid de « tenir compte de ».

Pleûstra, vb., s’accoutumer, hanter : proprement « habituer [la bête de trait] au chariot ». Empr. bas- lat. *plostrāre (dér. de lat. plaustrum).

Plijout, vb., plaire : formé sur un radical empr. fr. *plez-, abstrait de plaisir, plaisant et de la conjugaison du vb. plaire.

Ploué, s. m., campagne, village : autrefois, et dans les noms de lieux (Plou-), « paroisse, communauté d’habitants », corn. plui > plu > plew, cymr. plwyf > plwy, vbr. pluiv. Empr. lat. plēbēs.

Ploum, s. m., plomb, corn. plom, cymr. plwm. Empr. lat. plumbum.

Plouz, s. m., fétu. Empr. fr. ancien pelous « velu ».

Plû, s. m., plume, mbr. pluff et pluvenn, corn. pliv, cymr. pluf > plu. Empr. lat. plūma.

Pluia, vb., plonger : pour plouma[796], qui existe aussi, et qui est dér. de ploum comme lat. *plumbicare ( > fr. plonger) de plumbum ; ou simplement pour *plunia qui serait empr. fr. plonger.

Plusk, s. m., cosse, pelure, cymr. pl. plisg, ir. plaosg id. : très anciennement altéré (p pour b), comme l’indiquent cymr. blisg et gael. blaosg, d’un celt. *bloi-sko- qui parait se rattacher au même radical que gr. φλοι-ό-ς (phloi-o-s) ; « cosse », etc. (sous bléô). Cf. fr. ancien et dialectal (venu du celte ?) pluskier « épelucher » (God.), espelucher id. (Hatzf.).

Plustren, s. f., signe sur la peau : soit exactement « hantise, objet qui s’attache », à rattacher à la dérivation de pleûstra. Cf. peur-, etc.

Poan, s. f., peine, douleur, travail, corn. et cymr. poen. Empr. bas-lat. pèna (> fr. peine) < lat. poena « châtiment », empr. gr. ποινή (poinê).

Poaz, adj., cuit, cymr. poeth « chaud » : d’un celt. *qoq-to-, sk. pak-tâ, gr. πεπ-τό-ς (pep-to-s), lat. coc-tu-s, etc., ppe passé de la rac. de pibi.

Pober (V.), s. m., boulanger. V. sous poaz et pibi.

Pobl, s. f., peuple, corn. pobel (voc.) > pobyl, cymr. pobl, vir. popul, gael. pobull. Empr. lat. pôpulus > bas-lat. poplus, changé de genre.

Pok, s. m., baiser, cymr. poc, vir. pàc, ir. pôg, gael. pog et pàg id. Empr. lat. très ancien pâcem[797] (accus.). Cf. péoc’h, kroug et kroaz.

Pôd, s. m., pot. Empr. fr. (abstrait du lat. pôtare).

Poell, s. m., prudence, raison, corn. *pull (gor-bull-oc « fou »), cymr. pwyll, vir. ciall, gael. ciall « intelligence » : d’un celt. *qei-sla, dér. de rac. QI > QIT « comprendre », sk. cèt-a-ti « il connaît », cit-tà « pensée », ket-u « signe de reconnaissance » = got. hàid-u-s, « manière, espèce » (ag. -hood et al. -heit devenus simples suff.), etc.

Poéz, s. m., poids, corn. poes, poys et pôs, cymr. pwys. Empr. lat. pensum « pesé » > lat. populaire pēsum « poids » (d’où aussi fr. poi(d)s).

Poc’han, s. m., plongeon (oiseau), plongeur. Empr. ags. pohha « poche » (surnom dû à la forme spécifique du bec). — Conj.

Polos, s. m., prune sauvage : pour bolos, qui existe aussi, cymr. bwlas, etc. : dér. d’empr. lat. bulla « boule ». Cf. boulas,

Ponner, adj., lourd. Empr. lat. ponderis (gén.) « de poids ».

Poṅsin, s. m., poulet. Empr. fr. nasalisé poussin. Cf. roṅsé.

Poṅt, s. m., pont, corn. pons, cymr. pont. Empr. lat. pontem.

Poraḷ (C.), s. m., tique : dér. du radical *podr-[798]. Cf. pore.

Porbolen, s. f., ampoule, mbr. pl. porfolennou, cf. mbr. bulbuenn « pustule », fr. bourbillon [d’une pustule], sk. budbuda « bulle », etc. : ces semi- onomatopées sont irréductibles entre elles.

Poré, s. m., maladie subite et dangereuse : exactement « infectieuse », corn. podreth « gangrène », cymr. pydredd « pourriture » dér. ’de pwdr « pourri », soit donc br. *pozr-e : le tout dér. d’empr. lat. putris.

Porc’hel, s. m., pourceau, cymr. porchell et parchell. Empr. lat. porcelhu.

1 Pors, s. m., porte, cour, corn. et cymr. porth id. Empr. lat. porta[799].

2 Pors, s. m., port, corn. et cymr. porth. Empr. lat. portus.

Post, s. m., poteau, pilier, corn. et cymr. id. Empr. lat. postis.

Potaḷ, s. f., serrure, entrave : se rattache, dans le dernier sens, à la souche du fr. poteau, dér. du lat. postis. Empr. fr. probable, et cf. post.

Potéô, s. m., aiguière. Empr. fr. pot d’eau ou pot d’ève.

Pouch, s. m., poulain. Empr. fr. altéré poul(i)che.

Pouc’h, adj., sale, vilain : semble abstrait de quelque onomatopée récente de mépris ou de dégoût ; cf. fr. peuh ! et pouah !

Poulc’hen, s. f., mèche, mbr. pourchen îd. : à rapprocher avec doute de gael. et ir. cuilc « roseau », d’origine obscure. — Conj. Ern.

Poull, s. m., fosse, étang, corn. pol « puits », cymr. pwll « mare », vir., ir. et gael. poil. Empr. ags. probable pôl > ag. pool id.

Poulout, s. m., pelote, grumeau. Empr. fr. altéré pelote[800].

Poultr, s. m., poussière. Empr. fr. ancien pouldre.

Pounner, adj., variante de ponner. V. ce mot et cf. le suivant.

Pour, s. m., poireau. Empr. lat. porrum ou fr. patois pour.

Pourc’ha, vb., vêtir, cf. ir. cuilce « toile » : paraît se rattacher vaguement à la même dérivation que poulc’hen. — Étym. inc.

Prâd, s. m., pré, corn. pras. Empr. lat. tardif prâtum.

Pratel, s. f., tonnelle. Empr. lat. très tardif pratellum[801].

1 Préd, s. m., temps, heure, mbr. prêt, corn. prit (voc.) > prys, cymr. pryd id. : d’un celt. *qrit-u- « fois », cf. sk sa-kft « une fois » et -kfitc-as pl.« fois », osque petiro-pert « quatre fois », lit. kar-ta-s et vsl. krat-û « fois », qui se rattache à rac. QERT « couper, diviser » (sk. krnt-â-ti, etc.).

2 Préd, s. m., repas : proprement « [heure du] repas », écourté de préd boèd ou autre locution par suppression du déterminant[802].

Préder, s. m., souci, occupation, cymr. pryder « soin », corn. priderys « soucieux », vbr. pritiri « hésitation » et preteram « je me soucie » : dér. de la forme primitive de 1. préd (ce qui fait perdre le temps).

Preiz, s. m., proie, cymr. praidd. Empr. lat. praeda.

Préna, vb., acheter, corn. prenne et perna, cymr. prynu, vbr. prinit « acheté », vir. cren-i-m « j’achète » (ir. et gael. creic id.) : soit un radical celt. *qri-nà- « acheter », sk. krî-nà-ti « il achète », gr. πέρ-νη-μι « je trafique » et πρία-μαι « j’achète », lit. per-k-ù id., russe krï-nuti.

Prénest, s. m., fenêtre : dissimilé pour mbr. prenestr, lequel est altéré de mbr. penestr < fenestr. Empr. It. fenestre et cf. prenna[803].

Prenn, s. m., bois en œuvre, corn. pren, cymr. pren, vir., ir. et gael. crann « arbre » : d’un celt *qrenno-, qui rappelle gr. ϰράνον et lat. cornus « cornouiller » (bois très dur), lit. kér-a-s « tronc dépouillé », etc. ; cf. aussi lat. quer-nu-s « de chêne ». — Rien de satisfaisant.

Prenna, vb., fermer (par une barre de bois). Cf. prenn.

Préṅv, prév, préoṅ, s. m., ver, corn. et cymr. pryf, vit. cruim, gael. cruimh id. : d’un celt. *qrimi- < i.-e. *qrmi-, sk. kfmi, lit. kirmi-s, et cf. lat. vermis (< *qvermi- ?), mais sans rapport avec ag. worm.

Prézek, s. m., parole, discours, sermon : abstrait de mbr. prexec, « prêcher, parler », cf. ir. pritchaim. Empr. lat. praedicàre.

Prî, s. m., argile, corn. pry, cymr. pridd, vir. cré (gén. criad), gael. crè id. : d’un celt. *qrë-yâ, sûrement apparenté à lat. crë-ta, « marne, craie », mais sans aucun autre équivalent connu.

Pried, s. m. f., époux, épouse, corn. priot (voc.) > pries, cymr. priodii. Empr. lat. prîvâtus « qui appartient en propre à ».

Prim, adj., trop petit, avare, prompt, cf. cymr. prin « rare » : paraissent deux dérivations légèrement différentes, ayant eu primitivement le sens de « cher », de la rac. à voyelle longue signifiant « acheter » qu’on trouvera abrégée sous préna. Cf. aussi cymr. prid « précieux ».

Priz, s. m., prix, valeur. Empr. fr. ancien pris.

Prof, s. m., offrande, présent de noce (T.) : abstrait d’empr. fr. ancien profrer « offrir ». — Loth.

Pudask, s. m., putois : suppose un vb. perdu *puda « puer ». Dér. d’empr. lat. patëre, et cf. le nom français.

Pucha, vb., s’accroupir : proprement « se faire petit », dér. d’un mot perdu qui est à peu près identique au cymr. pwt « petit ». Dér. d’empr. lat. pittus « petit » contaminé de putidus « affecté ». — Conj.

Puḷ, adj., abondant, mbr. puill id. : abstrait de mbr. puilla > pula, « se multiplier, abonder ». Empr. fr. altéré pulluler. — Conj.

Puñez, s. m., abcès, furoncle. Empr. fr. ancien pugnès, « punais, fétide ».

Puṅs, s. m., puits. Empr. fr. nasalisé. Cf. bendel[804].

Pûr, adj., pur, propre, corn. par, « très, tout à fait » (cf. br. peur-), cymr. pur, « pur, sincère ». Empr. lat. parus.

Pût, adj., acre, sauvage. Empr. fr. ancien put id.

Puzé, s. m., chien courant : pour *buzé, cf. cymr. bytheuad id. Empr. ags. bicce > ag. bitch « chienne ». — Conj.

R

Ra, particule marquant le subjonctif ; cf. cymr. ri- > rhy-, vbr. ro- > ru-, gaul. ro-, vir. ro- > ru-, ir. ro et gael. ro « très », particules intensives en composition et conjugaison : d’un celt. *ro pour *pro « avant », sk. prá, gr. πρὸ, lat. prŏ-, got. fra- (ag. fore, al. vor), lit. pra-, vsl. pro-, etc. Cf. 1 rak, lequel équivaut peut-être à un adj. dér. *pro-ko-.

*Ra-, particule verbale, tombée comme telle en désuétude, mais encore reconnaissable dans quelques dérivations, telles que ramps, reṅkout, réverzi, ros, diréza, etc. : identique au précédent.

Rabin, s. m., avenue. Empr. fr. ancien rabine « ravin », etc.

1 Rak, prép., devant, avant, cymr. rhag, corn. et vbr. rac id. : d’un celt. *rak pour *prak (dér. de *pro, cf. ra), qu’on peut rapprocher approximativement de sk. pràk « en avant », gr. πρόϰ-α « aussitôt », etc.

2 Rak, car : écourté de rak ma « parce que », où rak est identique au précédent. V. sous 5 ma et, pour le sens, cf. pérak.

Raktal, adv., de front > aussitôt. V. sous 1 rak et tâl.

Raden, s. m., fougère, mbr. radenn, corn. reden, cymr. rhedyn, gaul. ratis, ir. raith, ir. et gael. raith-neach > raineach id. : dér, d’un celt. *ra#-, pour *prati-, cf. lit. papàrtis, russe paporotï, dont le radical se retrouve dans sk. par-iyà « feuille », ag. fern et al. farn-kraut « fougère ».

Raé, s. m., raie (poisson). Empr. fr.

Ragéost, s. m., automne. V. sous 1 rak « devant »[805] et éost.

Rambré, s. m., rêverie, radotage : contamination possible de ambren et randon. V. ces mots, mais cf. ag. to r amble « errer ». — Conj.

Rampa, vb., glisser, mbr. rampaff. Empr. fr. ramper.

Ramps, s. m., géant, cf. ir. roimse « perche » : parait contenir le préf. ro- devant le radical de l’ir. mess « mesure[806] » > gael. meas « opinion », soit « grande taille ». V. sous *ra-, et cf. rems, mâd, amzer.

Ran, s. f., grenouille. Empr. lat. rāna > bas-lat. rána[807].

Raṅklez, adj., insatiable : dér. secondaire par rapport à cymr. rhangcol « très désireux », de rhangc « appétit ». — Étym. inc.

Raṅdon, s. m., rêverie, radotage. Empr. fr. ancien à randon, « à la hâte, au hasard », d’où aussi ag. at random.

Raṅjen, s. f., rêne (aussi reṅjen). Empr. bas-lat. *retina (> fr. rêne), qui eût donné br. *reden ou *rezen, contaminé du vb. fr. ranger [à l’obéissance] ou arranger [le harnais]. - Conj. très hasardée.

Rann, s. m., partie, corn. ran radn, cymr. rhann, vbr. pl. rannou « parties » et rannam « je partage », vir. rann et rannaim, ir. et gael. rann, etc. : d’un celt. *ranna^ pour *pr-annā, dér. de la rac. PERÄ « distribuer », que supposent gr. πορ-εῖν « fournir », πέ-πρω-ται « il est assigné », et lat. pars (pour *par-ti-s, cf. par-ti-m adv.), por-ti-ō* etc.

Raṅvel, s. f., seran à égrener le lin. V. sous rimia.

Raô, s. m., cordage en chaîne de fer (pour attelage), mbr. rou et raou, cymr. rhaw « chaîne » : rappelle d’un peu loin ag. rope « corde ». Empr. ags. ràp id., altéré par une influence inconnue ?

Raoskl, s. m., canne : dér. de raoz au moyen d’un suff. assez rare.

Raouen, s. f., empan, mbr. rouhenn, cymr. rhychwant id. : soit un celt. *rokk-inâ, pour *rog-n-inâ, dérivation assez compliquée et diversement altérée de rac. REG qu’on trouvera sous rén et reiz[808].

Raouia, raoula, vb., enrouer, s’enrouer, cf. le ppe raouet « enroué » : respectivement dér. et altéré d’empr. bas-lat. râvus (lat. ràvus id.).

Raoulin, s. m., linteau, mbr. raulhin id. : dissimilé pour *raourin < *ragourrin, soit le mot gourin « linteau » précédé du préf. *ra-. — Ern.[809]

Raoz, s. m., roseau : semble, comme fr. ros-eau, un empr. germanique très ancien ; cf. got. râus « roseau » (al. rohr « tuyau »).

Raskl (T.), s. m., tiroir. Empr. fr. (objet qui racle). Cf. araskl.

Rastel, s. f., râteau. Empr.fr. ancien rastel.

Rât, s. f., pensée, dessein, cf. vir. raith « il remarqua », etc. : d’un celt. *rat-â, dont on rapproche lat. inter-pret-[810], got. frath-jan « comprendre » et frôth-s « sage », lit. su-prant-ù « je remarque », etc.

Ratouz, adj., ras, tondu : contamination de 4 râz et touz. Cf. torgammed.

Ratoz, s. f., surtout dans a-ratoz « à dessein » : dér. de rât.

Raveṅt, s. m., sentier : soit *rav-heṅt « chemin en cordon » (qui se tord, sinueux). V. sous raô et heṅt. — Conj. (cf. gwénôden).

Ravesken (C.), s. f., synonyme de haṅvesken (V. ce mot) : soit donc *ra-haṅv-hesk- « stérile depuis plus d’une année ». — Ern.

1 Râz, s. m., rat. Empr. bas-lat. rattus.

2 Râz, s. m., chaux. Empr. lat. rasis « poix crue ». — Douteux.

3 Râz, s. m., détroit, courant en contre-marée : identique au suivant, au sens de « rasure, râclement des contre-courants ». — Conj. Ern.

4 Râz, adj., ras, plat, uni (aussi ràc’hV.) : abstrait de mbr. razaff (rahein V.) = cymr. rhath-u, « gratter, racler », le tout se ramenant à un celto-lat. *raz-dô « je racle », d’où procède aussi lat. râdô, sans autre équivalent sûr. V. un dér. secondaire sous rozel.

1 Ré, dans ar ré « ceux », va ré « les miens », etc., cf. cymr. rhai et rhyw « quelques-uns » : d’origine obscure et compliquée de contamination.

2 Ré, s. m., paire : identique au précédent[811].

3 Ré, trop : variante de ra pris au sens intensif. V. ce mot.

Réal, s. m., cinq sous. Empr. espagnol real.

Rébech, s. m., reproche, remords. Empr. fr. ancien rebecher « reprocher » < rebrecher < lat. rubricàre « marquer [une faute] à l’encre rouge ».

Rébet, s. m., violon. Empr. fr. ancien altéré rebec.

1 Réd, s. m., cours, course, flux, cymr. rhed « course » et rhed-u < courir », vir. reth-i-m « je cours », ir. riothaim et gael. ruith id. : d’un celt. *ret-o « je cours », lit. rit-u « je roule », et cf. la rac. RET fléchie sous rôd.

2 Réd : adj., nécessaire ; s. m., nécessité ; corn. reys et rès, cymr. rhaid id. : d’un celt. *ra-tyo-, qu’on peut ramener à rac. AR, « ajuster, mettre en ordre », ppe sk. ṛ-tá « ordre immuable » et ṛ-tú « saison », gr. ἀρ-αρ-ίσϰ-ω « j’ajuste », lat. ar-tu-s « articulation », etc.

Réga, vb., fouir, tracer de petits sillons : dér. de mbr. et vbr. rec « sillon », cymr. rhych et vir. -rech id., d’un celt. *riko-[812] et *rikko-, qui lui-même se ramène à un i.-e. *prko-, lat. porca « le rehaut entre deux sillons », ags. furk > ag. furrow, et al. furche « sillon ».

Régez, s. m., braise, corn. regihten, cymr. rhysod, vir. richis id. L’extrême dissemblance de ces formes ne permet pas de les ramener à l’unité.

Régi, vb., déchirer : variante probable de réga « sillonner ».

Réc’h, s. f., chagrin : soit originairement « déchirement » ; se ramène à *rikkâ, « sillon, déchirure ». V. sous réga et régi. — Ern.

Rei, vb., donner, mbr. reiff, corn. rei et ry, cymr. rhoi, et cf. vir. rath « grâce » (cymr. rhâd) et é-ra « refus » : rac. i.-e. RÊi, sk. rà-ti « il donne », ra-tâ « donné », rai et « richesse », lat. rë-s « chose ».

Reiz, s. f., ordre, loi, raison (aussi reih V.), mbr. reiz « juste », cymr. rhaith, vbr. reith, vir. recht, ir. et gael. reachd « loi » : d’un celt. *rektu-, à peu près identique à lat. rec-tu-s, got. raih-t-s, ag. righ-t, et al. rech-t, tous issus de rac. REG « diriger » ; sk. raj-â-ti « il s’étend » et rj-u « droit », gr. ὀ-ρέγ-ω « je tends », lat. reg-ere, vir. rig-i-m, got. -rak-jan et al. reck-en « étendre », etc., etc. Cf. encore rén et raouen.

Remm, s. m., rhumatisme. Empr. fr. ancien reume.

Rems, s. m., durée, cf. vir. rémes > ir. reimheas, lequel s’analyse « temps » et mess « mesure » (tous deux perdus en br.) : le premier est un doublet de vir. roe « espace », qu’on rattache à la même origine que lat. rus « campagne », ag. room et al. raum « espace » (cf. ir. et gael. raon « champ ») ; on trouvera le second sous ramps.

Rén, s. m., conduite, mbr. ren « conduire », cf. vir. ren « empan » : soit celt. *rég-no- « rection », dér. de rac. REG. V. sous reiz et raouen.

Reṅk, s. f., rang, ordre, cymr. rhencg. Empr. fr. ancien reng.

Reṅkout, vb., devoir : identique au cymr. rhyng-u « s’interposer », dér. de rhwng « entre » ; ou bien au vb. vir. ricc-i-m « je manque », qu’on explique par préf. *ro- (sous *ra-) et rac. ENEK du sk. àn-ârriç-a « j’ai atteint », gr. ἐν-εγϰ-εῖν, etc. [813] ; ou enfin cymr. rhangc (sous raṅklez).

Rendael, s. f., dispute : tiré de l’expression mbr. ren dael « mener dispute », et passé au fm. par analogie de dael tout court. — Ern.

Réô, s. m., gelée, mbr. reau, corn. rew, cymr. rhew, vbr. reu, vir. reo, ir. reo, et cf. vir. réud, ir. reodhadh, gael. reodh « gelée » : soit un radical celt. *rewos-, pour *prewos- ( ?), d’une rac. PRUS, que reproduisent lat pru-ïna « frimas » (< *pruso-ina), sk. prusva « gelée blanche », ags. frëos-an > ag. to freeze, vhal. frios-an > al. frier-en « geler », etc.

Réol, s. f., règle, corn. reol et cymr. rheol. Empr. lat. régula.

Réor, s. m., derrière, anus, cymr. rhefr id., et cf. cymr. rhef et vir. remor, « gros, gras » : soit un celt. *rem-ro-, peut-être pour *prem-ro- « fort », dont les équivalents sont peu sûrs. V. sous gourem[814].

Répui, vb., accueillir en hospitalité : dér. d’empr. fr. repu.

Réter, s. m., orient, ir. air-ther id. : altéré pour *er-der (?), d’un celt. *arei-tero- pour *parei-tero- « situé en avant », cf. gr. παροί-τερο-ς, forme de comparatif de la prép. primitive qui est devenue br. ar-[815].

Reûd, adj., raide, ferme. Empr. fr. ancien roide[816].

Réuein (V.), vb., variante de raoula. V. ce mot.

Reûn, s. m., crin, soie de porc, cymr. rhawn, ir. roinne, gael. roin, « poil, crin » : soit un celt. *râni-, pour *rà-mni-, et cf. sk. rà-man et lô-man « poil », mais sans lien phonétique appréciable.

Reûstla, vb., brouiller, mêler (aussi rouestla), cymr. rhwystro « empêcher », dér. de rhwystr « obstacle », et celui-ci de rhwyd. Cf. roued.

Reûz, s. m., malheur, mbr. reux « souci », cf. peut-être corn. wryth > ryth « malheureux » et wryth « chagrin ». Empr. ag. ancien reuthe « chagrin » > ag. ruth « pitié ». — Conj.

Reûzeûlen, s. f., butte, éminence : dér. de ros. V. ce mot.

Réverzi, s. f., grande marée, cymr. rhyferthwy « tempête », vir. ro-bar-ti, etc., « grande marée » : exactement « poussée en avant », préf. *ro- et rac. BHER « porter » avec suff. V. sous *ra-, aber, kémérout, etc. — Ern.

Révi, vb., geler : dér. de rév > réo V. ce mot.

Revr, s. m., variante de réor. V. ce mot.

Réz, adv., à fleur, à niveau. Empr. fr. ancien rez id.

Ribin, s. f.,. brèche. Empr. lat. rapina[817] (d’où aussi fr. racine).

Ribl, s. m., bord, corn. ryb « à côté ». Empr. lat. ripa et rîpula.

1 Ribla, vb., vagabonder : soit ribla « côtoyer », dér. de ribl, mais influencé sans doute dans un sens péjoratif par 2 ribla.

2 Ribla, vb., filouter, cf. mbr. ribler « brigand ». Empr. fr. (populaire ou argot) ribleur « voleur », et cf. ribaud, d’origine germanique.

Ribot, s. m., baratte. Empr. fr. ribotte id. (Bretagne et Bas-Maine).

Riboul, s. m., pompe : cf. fr. dialectal (Bas-Berry, etc.) rabouiller « tripoter dans l’eau » (Balzac, Un Ménage de Garçon). Abstrait d’empr. fr. probable, mais peu clair et en tous cas altéré.

Ridel, s. m., crible, corn. ridar, cymr. rhidyll, vir. rethar, gael. rideal. Empr. ags. hridder[818] > ag. ridil > ag. moderne riddle.

Riel (C.), s. m., glace, verglas : dér. du même radical que riou.

Richona, vb., gazouiller, caqueter. Empr. fr. popul. richonner « rire » ; cf. fr. ancien rinchon « sifflement du vent », fr. ricaner, rechigner, br. rinchana « beugler », et autres semi-onomatopées. — Ern.

Rimia, vb., frotter, racler (aussi rinvia, etc., et cf. ranvel). Empr. fr. ancien riffer, « griffer, gratter, racler ». — Ern.

Riṅkin, s. m., ris moqueur. Empr. fr. ricaner, et cf. richona.

Riṅchana, vb., meugler. Onomatopée, et cf. richona.

Riṅsa, vb., rincer, fourbir. Empr. fr. (d’origine germanique).

Riot, s. m., querelle. Empr. fr. ancien riote (d’où ag. riot).

Riou, s. m., froid : soit un radical *rinv-, empr. ags. hrîm « gelée » > ag. rime, et contaminé de réô ; ou dialectal pour *rew > réô.

Riska, riskla, vb., glisser : soit un celt. *rit-skô « je glisse », que reproduit à peu près exactement l’al. rut-schen « glisser », mais auquel on ne connaît non plus qu’à rutschen d’autre équivalent. Cf. ruza.

Riva, vb., refroidir : dér. de riou. V. ce mot.

Rizen, s. f., cordon, corniche (aussi rézen). Empr. fr. frise, contaminé de br. réz « de niveau avec ». V. ce mot. — Conj.

(V.), s. m., don, vœu : base du vb. rei. V. ce mot.

Rok, adj., brusque, arrogant. Empr. fr. rogue.

Rokéden, s. f., veste. Empr. normand roquet = fr. rochet. Cf. roched.

Rôd, s. f., roue, corn. ros, cymr. rhod t vir., ir. et gael. roth id. : d’un celt. *rot-o- et *rot-à< cf. gaul. latinisé petor-ritum « char à quatre roues », sk. rath-a « char », lat. rot-a, al. rad et lit. rât-a-s « roue ». V. la rac. sous 1 réd. (Ou tout simplement empr. lat. ?)

Rodella, vb., rouler, enrouler : dér. d’empr. lat. vulgaire rotellus « rouleau », et cf. rodel « boucle » < lat. rotella > fr. rouelle.

Roéṅv, roév, s. f., rame, mbr. roeff, corn. ruif, cymr. rhwyf (cf. vir. ràm qui est authentiquement celtique). Empr. lat. rëmus.

1 Rog, s. m., déchirure, accroc : abstrait de régi[819].

2 Rog, s. f., rogue. Empr. fr. d’origine germanique.

Roched, s. f., chemise d’homme. Empr. fr. rochet d’origine germ. (al. rock).

Roc’h, s. f., rocher, cf. fr. roc et roche. — Étym.inc.[820].

Roc’ha, vb., ronfler, râler, cf. cymr. rhoch « grognement », gael. roc « voix rauque » : contamination, sous la forme *rocc-âre, des empr. lat. roncâre, « grogner, ronfler », et raucàre « émettre un son rauque » ; cf. ag. rook « freux ». V. aussi raouia, roûkel et roûken.

Roll, s. m., rôle, rouleau. Empr. fr. ancien rolle.

Rollec’h, s. m., ornière (rod-lec’h). V. sous rôd et léac’h[821].

Roṅkel, s. f., râle (aussi roc’hken V.). Cf. roc’ha.

Roṅken, s. f., glaire (qui enroue). V. sous roc’ha.

Roṅsé, s. m., cheval, mbr. roncet et roncin. Empr. fr. nasalisé roussin, et cf. en fr. même (Bas-Maine) rose Dn. V. sous bendel.

Rob, s. m., tertre, cymr. rhos « plateau nu », vir. ross, « promontoire, bois », ir. et gael. ros « promontoire » : d’un celt. *rosto-, pour *pro-st-o-, « qui se tient en avant, qui prédomine » (cf. sk. prastha « plateau »), composé de préf. *pro- et rac. STÂ. V. sous *ra- et saô.

Rôst, s. m., rôti. Empr. fr. ancien rost (d’où aussi ag. roast).

Rouanez, s. f., reine, pervenche, clématite (sobriquet) : fm. refait sur une base *rouan-, soit celt. *rëg-enâ (mais la concordance vocalique est en défaut), à peu près identique au lat. rëg-ïna fm. de rëx. V. sous roué.

Rouaṅv (V.), s. f., variante dialectale de roéṅv.

Rouden, s. f., raie, marque : contamination d’un dér. de rôd, soit « ornière », avec l’empr. fr. route au sens de « trace, sentier ».

Roué, s. m., roi, mbr. roe, corn. ruy et ruif, cymr. rhwyf, gaul. -rîx et -rëx à la fin de beaucoup de noms propres : soit un celt. *rëg- > *rïg- y sk. râj et ràj-an « roi », lat. rëx, vir. ri (gén. rig), got. reik-s « chef » (empr. celt.), d’une forme allongée de la rac. qu’on trouvera sous reiz.

Roued, s. f., filet, corn. ros, cymr. rhwyd, vbr. pl. roit-ou. Empr. lat. rëtia « filets », pl. nt pris pour un fm. sg.

Rouez, adj., clair, rare, cymr. rhwydd, vbr. ruid, « vide, libre », vir. réid, ir. et gael. réidh « uni » : proprement « chevauchable, carrossable », d’un celt. *reid-i-, cf. got. ga-râid-s « bien disposé », ag* read-y et al. be-reit « prêt » ; tous issus de rac. REIDH, cf. ag. to ride et al. reiten « chevaucher », vir. riad-ai-m « je me fais voiturer », gaul. latinisé rēda « char » ; exclusivement celto-germanique. — Uhlenbeck.

Roufen, s. f., ride, froncis. Empr. ag. ruff « froncis ».

Rouñ, s. m., gale. Empr. fr. rogne.

Rousin, s. m., résine. Empr. fr. altéré, ou ag. rosin.

Roz, s. m., rose. Empr. fr. rose ou lat. rosa.

Rozel, s. f., instrument à étendre et aplatir (raser) la pâte : soit un bas-lat. *rāsella, de lat. rādere. Cf. 4 râz, qui est celtique.

Rufla, vb., humer, renifler. Empr. fr. populaire r’nifler.

Rujôden, s. f., rouge-gorge : pour rûz-jôd-en. V. ces mots.

Ruḷa, vb., rouler, mbr. ruilhal, etc. Empr. roman *rodulyāre > *roûllar, dér. de lat. rotulus ou *rotillus, etc.[822] Ou simplement fr. rouller.

Rumm, s. m., nombre, espèce, génération, mbr. rum « bande ». Il importe de bien préciser la relation de ce mot avec ses quasi-homophones ou quasi-synonymes. On distinguera : 1° br. ra-m, qui peut procéder d’un celt. *roi-mo- et dont le seul répondant à ce degré vocalique est corn. ru-th « foule » ; 2° le cymr. rhi-f « nombre » et cyf-rif « calcul », qui ramène à un type de même rac, soit *rl-mo-, que reproduit ags. rim « nombre » et al. reim « cadence », cf. gr. ἀ-ριθ-μό-ς à rac. réduite (mais avec une épenthèse inexplicable) ; 3° enfin, sans rapport avec ceux-ci, vbr. pl. ruimmein et cymr. rhwym « lien », dont on ne sait que penser, mais qu’en tout cas il faut séparer de *rigmen-, dér. nt. d’une rac. RIG « lier », cf. vir. ad-riug et con-riug « je lie », lat. (peut-être empr. gaul.) cor-rig-ia « courroie », en sorte qu’il n’y a qu’homonymie superficielle entre cymr. cyfrifeX br. kéfré. V. ce dernier mot[823].

Rûn, s. m., colline, mbr. reân id. : soit un celt. *roino-, perdu ailleurs qu’en br. ; cf. al. rain « éminencc », d’où fr. ancien rain.

Rusk, ruskl, s. m., écorce, corn. ruse, cymr. rhisg, vir. rdsc, ir. ruse, gael. rùsg, gaul. romanisé *rûsca id.[824] : le mot parait celtique, mais emprunté au rameau irlandais par le corno-breton, qui autrement aurait Vi cymrique ; on ne lui connaît nulle part d’équivalent.

Rusken, s. f., ruche (faite d’écorce) : dér. de rusk.

Rusia, vb., rougir (aussi ruia T., C, ruein V.). Cf. rûz.

Rust, adj., rude, brutal. Empr. fr. rustre.

Rustériou, s. f. pl., hémorrhoïdes : altéré, par l’influence de rûz, pour mbr. rudher, qui paraît se rattacher, comme gael. ruith- « flux » ( ?), à la rac. « courir > couler » qu’on trouvera sous 1 réd. — Ern.

Rûz, adj., rouge, corn. rudh, cymr. rhûdd, vir. rûad, ir. et gael. ruadh id. : d’un celt. *roud-o-> dér. de rac. RUDH, sk. loh-â, ràh-ita et rudhirâ, « rouge, sang », gr. ἔ-ρευθ-ος « rougeur » et ἐ-ρυθ-ρό-ς « rouge », lat. ruf-u-s (empr. d’autres dialectes italiques) et rub-er, got ràuth-s, ags. rêad > ag. red, vhal. rôt > al. rot, lit. raud-à « rougeur », etc.

Ruza, vb., glisser, se glisser, ramper, cf. mbr. rusaffa tromper ». Empr. fr. ancien reûser > ruser[825] « faire des détours pour tromper la meute » (de la bête de chasse qui rentre en cachette au gîte). — Ern.

Ruzel, s. f., rougeole : dér. de râz.

Ruziéruz, s. m., liseron : dér. probable de ruza.


S

Sabr (T.), s. m., sève. Empr. ags. saep > ag. sap « sève »[826].

Sadorn, s. m., samedi. Empr. lat. Sàtdrni(diês).

Saé, s. f., habit, robe, cymr. sae, vir. sâi « tunique ». Empr. bas-lat. *saia (> fr. ancien saie et dim. sayon), pour *saga, cf. gaul. **yoç « blouse militaire », gaul. latinisé sagum et sagulum.

Saez, s. f., flèche, corn. seth, cymr. saeth, vir. saiget, ir. et gael. saighead. Empr. lat. sagitta (> fr. ancien sae te, savant sagette).

Saézen, s. f., rayon : dér. de saez (métaphore).

Safar, s. m., bruit, clameur, mbr. saffar. Empr. roman probable (provençal chafaret, etc.[827]), mais d’origine inconnue (onomatopée).

Safron, s. m., bourdonnement : soit « nasillement », composé de fron et d’un élément préfixai inconnu. Cf. sardonen.

Safronen, s. f., bourdon, escarbot : dér. de safron.

Sacha, vb., tirer. Empr. fr. (normand, picard) saquer ou espagnol sacar « tirer », contaminé d’empr. fr. ancien sachier « ensacher ».

1 Sac’h, s. m., sac, corn. et cymr. sach, vir. sacc. Empr. lat. saccus.

2 Sac’h, adj., stagnant : soit un celt. *stakko-, pour *stag-n6- 9 identique à lat. stag-nu-m dont Tétymologie est assez obscure. Cf. sler.

Sâl, s. m., manoir, salon. Empr. fr. salle[828].

1 Sâḷ, s. m., bond : abstrait de mbr. saillaffu sauter ». Empr. fr. ancien saillir (conservé dans tressaillir et assaillir) < lat. satire.

2 Saḷ, s. f., seau (aussi seḷ V.), mbr. sailh et seilh. Empr. fr. seilleià., du lat. situla, dont relèvent aussi fr. seau, ital. secchia, etc.

Sall, adj., salé : abstrait de mbr. sallaff. Empr. fr saler.

Salokrâs, terme de politesse : décomposer en *salo ho gras « sauf votre grâce », où le terme du milieu seul est breton.

Samm, s. m., charge, corn. sam (douteux). Empr. bas-lat. *sammu pour sagma (empr. gr. σάγμα), d’où aussi fr. [bête de] somme.

Sammédein (V.), vb., soupeser : dér. du précédent.

San, s. f., aqueduc, canal : abstrait de mbr. sanell « rigole ». Empr. fr. ancien chaignel > fr. chéneau. — Conj. Ern.

Sanab, s. m., morelle. Empr. lat. sinapi « moutarde ».

Sanaḷ, s. f., grenier, fenil. Empr. fr. altéré arsenal[829].

Saṅka, vb., enfoncer, planter, imprimer, cymr. sangu et sengi « fouler ». Empr. ags. sencan « enfoncer », causatif de sincan[830].

Saṅtol (V.), s. m., encan : la seconde syllabe parait être taol « coup » [831] ; le premier élément est inconnu, cf. safronei sardonen.

Saô, s. m., élévation, montée, lever, mbr. sqff (cf. saoen et séoel), etc. : soit une base celt. *sta-m- [832], sk. sthâ-man « place où on se tient debout », gr. στή-μεν-αι « se tenir », στή-μων et lat. sta-men « chaîne de tissu », got. stô-ma « matière », lit. sto-mu « stature » ; tous issus de rac. STÂ « se tenir debout », sk. ti-sth-a-ti^ sihi-tâ, stha-târ, etc., gr. ἵ-στη-μι) « je place », ἕ-στη-ϰε « il se tient », στα-τό-ς, etc., lat. stàr-e, sta-tu-s, si-st-ere, etc., vir. tâu et ta « je suis », etc., got. st-and-an, ag. to stand et al. stehen t lit. stà-ju « je marche », vsl. sta-yV « je m’arrête » et sto-ja « je me tiens debout », etc. Cf. arzaô, gwestad, ros, etc.

Saônen, s. f., vallée. — Étym. inc.

Saotr, s. m., ordure, vbr. pl. saltr-ocion « vicieuses » : abstrait d’un baslat. exalter-atusy « gâté, corrompu, souillé »[833]. — Conj.

Saoud, s. m. f., gros bétail, vaches. Empr. bas-lat. solidus > bas-lat. soldum[834] (monnaie), par répercussion du rapport de pecunia à pecu.

Saouzan, s. f., surprise, tromperie, corn. sawtheny « tromper », vbr. Soudan « stupeur » : dér. d’un empr. bas-lat. *subidànus « soudain » < lat. *subitànus, dér. de l’adv. subito.

Saoz, adj., s. m., Anglais, mbr. Saus, corn. Sows, cymr. Sais, etc. (Empr. bas-lat. Saxo (pl. celt. *Sax-ŏn-es), qui est un ethnique germanique.

Sap, sapr, s. m., sapin : d’un gaul. latinisé *sap-u-s, attesté par bas-lat. sapinus > fr. sapin, etc. ; la forme celt. se ramène à *soq-o- « résine », gr. ὀπ-ό-ς et vsl. sok-û « suc », lit. sak-aï « résine », etc. ; cf. corn. sib-uit « sapin », et cymr. syb-wydd-en « pin »[835]. Cf. sabr.

Saragérez, s. f., bardane : parait, comme sérégen, se rattacher à une forme sans t du radical de staga. V. ces deux mots[836].

Sardonen, s. f., frelon : pour *sa-dron- (vbr. pl. satron), dont le second élément parait l’équivalent de l’ag. drone id. et se retrouve ailleurs encore qu’en germanique ; le premier est un préfixe inconnu[837].

Savellek (V.), s. m., râle de genêt, cf. cymr. sefylliog « ce qui tient debout » [838] (aussi a flâneur, errant »). V. sous saô et sével — Ern.

Saven, s. f., terrasse : dér. de saô. V. ce mot.

Skabel, s. f., escabelle. Empr. fr. Cf. skaoṅ et eskammed.

Skaf, s. m., esquif. Empr. lat. scapha et scaphium.

Skalf, s. m., fente : abstrait de skalfa « se fendre », qui pourrait être une métathèse avec corruption de l’al. spalten « fendre ».

Skaṅ, skaṅv. adj., léger, agile, mbr. scaff, corn. scaf, cymr. ysgafn, vbr. scamn-hegint « ils allègent », vir. scaman « léger » : d’un celt. *skam-no- auquel on ne connaît nulle part d’équivalent sûr ; mais cf. skéveṅt.

Skaṅbenn, adj., étourdi. V. sous skaṅ et penn.

Skaṅdala, vb., gronder : dér. d’empr. fr. scandale.

Skaṅt, s. m., écaille, vbr. -scant-, isolé : soit un celt. *skant-o-, pour i.-e. *sknt-o-, dont la rac. est la même que celle de l’al. schind-en « écorcher », également isolé ; cf. pourtant visl. skinn, ags. scinn > ag. skin « peau ».

Skaô, s. m., sureau, mbr. seau, corn. scawen, cymr. ysgaw, gaul. latinisé scobis ou scobiès id. : celtique, sans équivalent connu.

Skaoṅ, s. m., banc, mbr. scaffn. Empr. lat. scamnum.

Skaota, vb., échauder, brûler, détremper, chauffer. Empr. bas-lat. ex-caldàre > fr. échauder. V. aussi kaot

Skaouarc’h, s. m., fenouil marin : peut se rattacher à skaô.

Skara, vb., marcher à grandes enjambées (en se fendant), d’où skarinek « qui a de grandes jambes » : dér. de skarr. V. ce mot.

Skarn, adj., maigre, sec, décharné : abstrait d’un mot *skarn-et, qui correspondrait à un bas-lat. *ex-carn-àtus id. Empr. lat.

Skarnil, s. m., sécheresse, gerçure : dér. du précédent.

Skarr, s. m., fente, fêlure, crevasse : soit un celt. **fazr-« o-, qui se rattache à la même racine que skarxa. Cf. skara et rapprocher diwesker.

Skarz, adj., nettoyé, net, mince : abstrait du suivant.

Skarza, vb., curer, diminuer, cymr. ysgarthu et dy-sgarth-u « nettoyer », vbr. iscarth-ol’ion « balayures », vir. diu-scart-ai-m « j’écarte », ir. sgardaim « je déverse », gael. sgàird « diarrhée » et cf. cymr. ysgarth a excrément » : d’un celt. *skar-tô « je sépare ». dér. d’une rac. SKER, dont les formes plus simples sont cymr. ysgar « séparer », vir. scar-ai-m « je sépare », sk. apa-skar-a « excrément », ags. scer-an> ag. to shear et al. scher-en « tondre », lit. skir-ti « séparer ». Cf. le doublet karza.

Skéd, s. m., éclat, lustre, vir. scoth, ir. et gael. sgoth, « fleur, éclat » ; cf. lat. scat-ëre, « jaillir, éclater » et lit. skat-au « je sautai ». — Étym. inc.

Skei, vb., frapper, mbr. squey. — Étym. inc.[839] — Cf. skô.

Skéja, vb., tailler, couper, mbr. squegaff > cymr. ysgi « coupure » et ysgien « sabre », vir. scian, ir. et gael. sgian « couteau » : soit un celt. ske-ô « je coupe », rac. SKHÂ, sk. ch-ya-ti « il coupe », gr. σχάω et σχάζω « je dépèce ». Tous autres rapprochements sont arbitraires.

Skeltren, s. f., éclat de bois fendu, trique : se rattache à une forme d’une des racines qu’on trouvera sous faouta. Cf. skirien.

Skeûd, s. m., ombre, apparence, corn. scod, cymr. ysgod, vir. scàth, ir. sgâth, gael. sgàth id. : d’un celt. *skat-o- i que reproduisent, à des degrés divers, gr. σϰότ-ο-ς « obscurité » (cf. gr. σϰιά et sk. chayà « ombre »), got. skad-u-s, ag. shadeetshad-ow, al. schatt-en « ombre ». Cf. gwasked.

Skeûl, s. f., échelle, cymr. ysgol. Empr. lat. scala > fr. eschelle.

Skéveṅt, s. m., poumon, corn. skephans et scevem, cymr. ysgyfainty ir. scaman > sgamhân, gael. sgamhan, « foie, poumon »[840] : dér. de la forme qui est devenue en br. skan. V. ce mot.

Skiaṅt, s. f., science, intelligence, corn. sceans. Empr. lat. scientia (très ancien, vu la prononciation purement gutturale du c).

Skiber (C.), s. m., hangar, cf. cymr. ysgubor « grange » qui se rattache à br. skuba : dér. d’un empr. ags. scyf-en, de même famille que ags. sceoppa > ag. shop > fr. échoppe.

Skidi, vb., défricher (enlever des souches) : dér. de skôd.

Skilf, s. m., griffe, défense, mbr. pl. squilf-ou> par métythèse de squifl-eu ; cf. cymr. ysgwfl « prise » et ysgyfl-u « saisir », sans équivalent précis[841], et même le vocalisme ne concorde pas. V. aussi skoul.

Skiliô, s. m., hièble : soit skaô + évl (ce dernier empr. lat. eb’lum « hièble », et cf. ces deux mots), ultérieurement contaminé de iliô « lierre », le tout avec violente contraction ; ou simplement syncopé de *skil-iliô[842] (Loth).

Skiltr, adj., éclatant, sonore : dér. d’un radical *skilt-, peut-être pour *sklit-, qui rappelle le fr. esclat-er, également d’origine peu claire.

Skîn, s. m., rayon de roue, etc. Empr. germanique *skina « aiguille », d’où aussi al. schien-bein « tibia » (os allongé) et fr. eschine.

Skiña, vb., éparpiller, mbr. squignet « épars », cf. aussi stigna « étendre » (> stéña, sous stéñ) : contamination d’empr. lat. extendere « étendre » et scindere « diviser ». — Conj. Ern.

Skirien, s. f., attelle, gourdin, vbr. scirenn : dér. probable de la rac. qu’on trouvera sous skarza au sens de « fendre ». Cf. skeltren.

Sklas, s. m., glace légère, verglas, mbr. sclacenn, etc. Empr. fr. altéré glace (avec s prothétique, cf. quelques-uns des suivants).

Skléar, adj., clair, limpide, mbr. sclaer. Empr. fr. Cf. sklas[843].

Skieṅt (méan), ardoise : avec k épenthétique[844], pour *slent = vir. slind « tuile » (cf. vir. sliss « tranche » et slissiu « latte »), d’un celt. *slint-opour *splini-o-, « [pierre] qui se fend, schiste » ; rac. SPLIT « fendre », ou SPLID, dans ag. to split et dans splint « éclat de bois », al. spleiss-en « fendre » et splitt-er « éclat », etc. Cf. les variantes sous faouta, etc.

Skléren, s. f., râcloire : variante de 1 klèren[845]. V. ce mot.

Skleûr, s. m., lueur, apparence. Empr. lat. clarus. Cf. skléar.

Sklisen, s. f., éclisse, attelle, spatule. Empr. fr. esclice.

Sklôka, vb., glousser, mbr. scloquat (aussi sclossein V.), cf. ags. clocian, ag. to cluck, lat. clôcîre, etc. Onomatopées, comme kloc’ha.

Skô, s. m., coup (vieilli). V. sous skei.

Skoaz, s. f., épaule, corn. scuid (voc), cymr. ysgwydd, cf. vir. sciath, « omoplate, aile, nageoire », ir. et gael. sgiath « aile » : respectivement d’un celt. *skeid-â et *skeit-o-, qui se rattachent peut-être à la même rac. que sk. chi-nà-t-ii « il fend », gr. σχίζω « je fends », lat. scind-ere, al. scheid-en « séparer »[846] (il y a alternance de dentales finales).

Skoazel, s. f., appui : dér. du précèdent. Cf. fr. épauler.

Skôbitel, s. f., volant. Empr. espagnol escobeta, « petite brosse, tète de chardon » (et non fr. escopette, dont le sens est tout différent).

Skôd, s. m., menue branche, souche. Empr. fr. ancien escot > écot, lui-même venu du bas-al. skot (al. schoss « rejeton »).

Skôed, s. m., écu, mbr. scoet, cymr. scuit > ysgwyd, vbr. scoit « bouclier », vir. sciath, ir. et gael. sgiath id. : d’un celt. *skeito-, dont le plus proche parent est en visl., mais joindre lat. scûtum (< *skoito-).

Skôl, s. f., école, cymr. ysgol, etc. Empr. lat. schola.

Skolaé, s. m., dorade : dér. de skoul (poisson rapace). — Conj.

Skolp, s. m., copeau, cymr. ysgolp, vir. scolb, ir. et gael. sgolb id. : dér. d’une amplification (soit i.-e. SKELGw) d’une des racines qu’on lira sous faouta, etc. ; cf. gr. σϰόλοψ et ag. shelf « billot ». V. aussi skeltren. — Mcb. — Ou bas-lat. : *excolpâre, de colpus « coup » ?

Skôp, s. f., écope. Empr. fr., lui-même empr. germanique.

Skôpa, vb., cracher avec effort. Empr. roman ; cf. provençal escupir <lat. *ex-con-spuere.

Skôr, s. m., étai, étançon. Empr. fr. ancien escore > écore, altéré en accore « étai de navire ». Ou bien empr. ags. *scor > ag. shore « étai » > fr. escore. Cf. cymr. ysgor « rempart », empr. ir. scor.

Skorf, s. m., décharge d’un étang. Empr. germanique probable ; cf. ags. sceorp-an et al. schûrf-en <( pratiquer une coupure ». — Conj.[847]

Skouarn, s. f., oreille, corn. scovarn, cymr. ysgyfarn, et ysgyfarnog « lièvre » = vbr. pl. scobarn-oc-ion « qui ont des oreilles » : soit un celt. *skow-erna, dér. de rac. SKOW « faire attention à », sk. kav-l « sage », gr. ϰο(ϝ)-έω et ἀ-ϰού-ω « j’entends », lat. cao-ëre « être sur ses gardes », vhal. scouw-ôn <c épier » > al. schauen « regarder » (cf. ag. tfo show « montrer »), etc. — Douteux.

Skouér, s. f., équerre, exemple, cymr. ijsgwâr et ysgwîr. Empr. fr. ancien esquarre ou escjuierre (cf. ag. square et squire) < lat. *exquadrâre.

Skoul, s. f., milan, corn. &coa/ : pour *skoucl < *skoufl i attesté par fr. écoufle empr. br. ; cf. cymr. ysgyflwr « saisisseur ». V. sous s/riT/*.

Skoultr, s. m., branche de bois d’émonde : abstrait de diskoultra « émonder », qui contient Tempr. fr. coultre « couteau »[848].

Skourjez, s. f., fouet. Empr. fr. ancien escourgêe id.

Skourn, s. m., glace forte. — Étym. inc.[849].

Skourr, s. m., grosse branche, corn. scorren (voc.) > scoren, cymr. ysgwr id. : soit un celt. *s/.*or-o-, « séparation, fourche », qui se rattacherait à la même rac. que shara, skarr, skarza, etc.

Skraba, vb., gratter, racler, cymr. ysgrafu. Empr. germanique, visl. skrapa, ag. to scrape, etc., et cf. aussi skrapa et lat. scabere.

Skrampa, vb., ramper : contamination du précédent (« racler le sol ») avec l’empr. fr. ramper. Cf. rampa, skrapa et krampinel.

Skrapa, vb., agripper, escroquer. V. sous 1 kràf, et cf. skraba ou skléar pour l’explication de Ys initial. D’ailleurs semi-onomatopée.

Skrîd, s. m., acte écrit. Empr. fr. ancien *scrit > escrit.

Skrija, vb., frémir, tressaillir, pousser des cris aigus[850] : dér. d’une variante de kridien[851]. V. ce mot, et cf. skias, skléar, etc.

Skrimpein (V.), vb., hennir : dans certains dialectes du br. et en corn. (scrymba) signifie respectivement « vagir, crier », et parait une onomatopée vague ; cf. aussi ag. to screech et to shriek.

Skrîn, s. m., coffret, cymr. ysgrin. Empr. lat. scrïnium.

Skriña, vb., grincer des dents. Cf. kriña et sklas[852].

Skriva, vb., écrire, corn. scrife « écrit », cymr. ysgrif « écrit », ysgri/o et ysgrifenu[853] « écrire », etc. Empr. lat. scrïbere.

Skuba, vb., balayer, corn. scibia, cymr. ysgubo, cf. cymr. ysgub, vir. *scôp- > scuap, ir. et gael. sguab « balai ». Empr. lat. scôpae « balai », d’où ital. scopa et fr. écouo-illon. Cf. skôbitel.

Skudel, s. f., écuelle. Empr. bas-lat. *scutella id., dim. de scutum.

Skuîz, adj., las, ennuyé, corn. squyth, squytheys, etc. : d’un celt. *skwïtto-, dér. d’une variante labialisée de la même rac. qui a produit le celt. *skï-to- > vir. scith, ir. sgith, gael. sgith « las », soit donc rac. SKI ou SKHI, peut-être variante à métathèse de la rac. d’où procèdent sk. ksi-nà-ti « il détruit » et ksi-ti « destruction », gr. φθί-ω (phthi-ô) et φθίνω (phthinô) « je dépéris », φθί-σι-ς (phthi-si-s) « consomption », lat. si-tu-s « corruption ». — Conj. Mcb.

Skuḷa, vb., répandre, mbr. scuyllaff, corn. scullye (cymr. chwalu), vir. scàili-m « je répands », ir. sgaoilim et gael. sgaoilid. : dér. d’une forme de la rac. SQEL ou SKEL au sens de « diviser », et peut-être empr. ir. en brittonique (à cause du k). V. sous faouta, skarza, skolf, etc.

Skuria, vb., fourbir. Empr. fr. ancien escurer « écurer ».

, adv., là : écourté de asè. V. sous azè et zé.

1 Séac’h (V.), s. m., foudre : variante de saez[854].

2 Séac’h, adj., sec, corn. sech, cymr. syck, vbr. sich. Empr. lat. siccus. Cf. hespei hesk, qui au contraire sont celtiques.

Sébéza, vb., éblouir, s’évanouir. Empr. lat. stupidâre. Cf. souex.

Séder (T.), adj., sain, gai, franc, cymr. sad et sedr « ferme » : soit un celt. *sta-to- et *sta-tero- « ferme », lat. sta-tu-s id. f dér. de la rac. qu’on trouvera sous saô. Cf. aussi goustad. — Conj.

Ségal, s. m., seigle, corn. sygal. Empr. lat. secàle id.

Sec’hed, s. m., soif : dér. de sec’h > 2 séac’h.

Sec’hik, s. m., mousse terrestre : du même (mousse sèche).

Seitek, dix-sept : pour *seit-dek[855]. V. sous 1 seiz.

1 Seiz, sept (aussi seic’h V.), corn. seyth, cymr. seith, vir. secht n-, gael. seachd : d’un celt. *septen-, sk. saptá, gr. ἑπτά, lat. septem, got. sibun (ags. seofon > ag. seven et al. sieben), lit. septyn-ì, vsl. sedm-ǐ[856].

2 Seiz, s. m., soie. Empr. roman *séda (cf. espagnol et provençal seda, fr. soie, vhal. sida > al. seide), issu de lat. sëta « soie de porc ».

Sélaoui, vb., écouter, mbr. sezlou, cf. corn. golsowas id. — Étym. inc.

Sell, s. m., regard (et sellout vb.), corn. syll et sylly, cymr. syllu, vir. sell « œil » et sell-ai-m « je regarde », gael. seall « regard » : d’un celt. *stil-no- « œil », qu’on peut ramener à *stilp-no- = gr. στιλπ-νό-ς « brillant » ?

Semeḷ (V.), s. m., fantôme. Empr. lat. similia pl. nt.[857].

Sempl, adj., faible, défaillant. Empr. fr. simple.

Seni, vb., sonner, bruire : dér. de son. V. ce mot.

Seṅti, vb., obéir. Empr. lat. sentïre, qui a pris en roman le sens d’ « entendre » ; cf. en lat. même le rapport d’oboedw à audiô.

Séô, s. m., sève (aussi seo). Empr. fr. Cf. sabr.

Sérégen, s. f., bardane. V. sous saragérez.

Serc’h, s. m. f., concubinaire, concubine, mbr. serch id., cymr. serch « amour », vir. serc, ir. searc, gael. seirc « amour » : d’un celt. *serk-o et *serk-à, contamination du radical *sterg- « aimer » ( gr. στέργ-ω et στοργ-ή) et du radical *serk- « se soucier de » (got. saurga, ag. sorrow et al. sorge « souci »)[858], tous deux très isolés.

Serra, vb., fermer. Empr. fr. ancien serrer ou espagnol cerrar id.

Sétu, voici, voilà : confusion probable de la locution sellet hu « voyez là », avec une autre forme plus simple contenant un démonstratif tel que se. V. sous et sell, et cf. sédé « voici » qui ne saurait procéder d’une locution hypothétique sel té « vois toi ».

1 Seûl, s. f., talon, mbr. seuzl, cymr. sawdl, vir. sâl, gael. sàil (empr. de l’irlandais-gaélique au brittonique ? à cause de st > s) : d’un celt. *stâ-tlà y « base, piédestal, ce sur quoi on se tient ». V. la rac. sous saô.

2 Seûl (particule superlative), d’autant [plus], corn. suel et cymr. sawl « tel », isolés : paraissent se ramener à une base celt. *stal-, contamination d’un type *sà-li- et d’un type *tà-li- (= lat. tà-li-s « tel »), tous deux construits respectivement sur les thèmes démonstratifs i.-e. *so et */o- que montre, entre autres, la déclinaison de l’article grec. V. aussi sous 1 ann.

Seûlen, s. f., seine à pêcher, mbr. seulenn id. : dissimilé pour *seun-en, dérivation singulative d’empr. lat. sagëna id. — Loth.

Seurt, s. m., espèce, qualité. Empr. fr. sorte.

Sével, vb., élever, bâtir, aussi saouein V., et cf. le ppe saouet, etc., cymr. sefyll « être debout » : dér. de mbr. saff. V. sous saô et le suivant.

Séven, adj., honnête, avenant, poli ; mbr. secen, « grand, sain, fort, bien venu », vbr. Seman n. pr. : dér. de saff. Cf. le précédent.

Sévéni, vb., accomplir [loyalement] : dér. de séven.

Sézô, s. m., sénevé. Empr. lat. altéré sesamum[859].

Siblen, s. f., cordeau. — Étym. inc.[860]

Sidan, s. m., linot : proprement duveté, soyeux », cf. cymr. sidan, « soie, duvet ». Empr. germ. (ags. sîde « soie »). Cf. 2 seiz.

Siel, s. f., sceau. Empr. fr. ancien sèel « lat. sigillum).

Sifern, s. m., rhume de cerveau, morfondure : abstrait de l’empr. fr. en-chifren-é « enrhumé du cerveau ».

Sifoc’hel, s. f., seringue, sarbacane. Empr. bas-lat. *sifoncella, dimin. dér. de siphunculus « petit tuyau », d’origine grecque.

Sigodiez, s. f., espièglerie. Empr. fr., cf. gôdisa. — Conj.

Sigur (V.), s. m., prétexte[861], mbr. sigur « sûr », corn. segyr « oisif », cymr. segur « tranquille ». Empr. lat. sēcūrus.

Sich, sij, s. m., siège. Empr. fr. ; cf. azéza et lich.

Sîl, s. f., passoire, mbr. sizl, cymr. hidl, vir. sithl-àn id. : soit un celt. *sèd-la > *sïdlà, de rac. SÊdh attestée par gr. *I6-u> (et <nî6-u>) « je filtre » ; cf. une variante radicale SEIbh dans ag. to sif-t et sieve, al. sieb « filtre », etc., et une forme plus simple encore dans lit. sè-ta-s « filtre » (accent traînant sur l’initiale), sijo-ju « je filtre », etc.[862].

Sili, s. m., anguille, corn. silli, gael. siolag « anguille de sable » : peut-être simplement empr. ir. en brittonique. V. aussi sous stlaon.

Silzik, s. m., saucisse, mbr. silsiguen, cymr. selsig. Empr. bas-lat. *salsïcia (dér. de salsus « salé »), d’où fr. *saussice > saucisse.

Sioaz, hélas, corn. soweth, cymr. ysywaeth, soit une locution signifiant « d’autant pire ». V. sous se, 2 seul et 4 gwâz[863] et cf. zôken.

Sioc’han, adj., s. m., délicat, faible, avorton, mbr. Syohan n. pr. Empr. ags. sëoc « maladif » > ag. siek, et cf. al. siech id.

Sioul, adj., tranquille, patient, cf. mbr. sioulic, « tout bas, en secret ». Empr. ags. stilleu silencieux », cf. al. still id. etag. still « encore » (la résonnance de II a pu développer l’o). — Conj. hasardée.

Sistr, s. m., cidre, corn. sicer, cymr. suger id. Empr. bas-lat. *cisera (d’où aussi fr. cidre), altéré de lat. sicera « vin de fruits » < gr. σίϰερα.

Sivellen, s. f., surfaix, mbr. ciuellen : contamination d’un empr. bas-lat. *cingella (qui eût pu donner *kinvel, cf. cymr. cengl = empr. lat. cingula) avec un mbr. cenclenn (prononcé senkl-) = empr. fr. sangle. — Conj. en l’air, car l’altération serait très forte.

Sivi, s. m., fraise, mbr. seuuien, cymr. syfi, vir. subi pl., ir. suibh, gael. sùbh « framboise ». Empr. ir. en brittonique. — Étym. inc.

Sizun, s. f., semaine, corn. seithun etsythyn, vir. sechtmaine. Empr. lat. vulgaire septimana (d’où aussi fr. semaine) > *sectimâna par contamination du numéral celtique secht. V. sous 1 seiz.

Soa, soav, s. m., suif, mbr. soaff, corn. suif (voc.) et cymr. swyf, vbr^ soui. Empr. lat. sébum, d’où aussi fr. suif.

Soavon, s. m., savon. Empr. fr. contaminé du précédent.

1 Sôl, s. f., sol, aire. Empr. lat. solum contaminé du suivant.

2 Sôl, s. f., semelle. Empr. lat. solum ou plutôt *sola fm.[864] contaminé d’un autre empr. lat. plus correct solea « semelle », que représentent, sous la forme *solia, le corn. sel et le cymr. sail « fondement ».

3 Sôl, s. f., poutre : écourté de fr. solive par imitation de 1 sôl.

Sôlier, s. f., grenier, galetas. Empr. fr. ancien solier, du lat. solarium « terrasse de faîte exposée au soleil », d’où aussi al. sôlier id.

[865]

Sommona, vb., assigner en justice. Empr. fr. ancien semondre <*semonre < bas-lat. *summônere < lat. submonère.

Son, s. m., son, chanson, corn. son « son ». Empr. lat. sonus.

Sorc’hen, s. f., rêverie, radotage. Empr. ags. sorg et sorh « souci » (> ag. orrow). V. sous serc’h. — Conj. Ern. (peu probable).

Soroc’h, s. m., cri du pourceau, bruit sourd. Onomatopée.

Soroc’hel, s. f., vessie de porc gonflée : contamination par le précédent de l’empr. bas-lat. *syrincella ou *syringella, « petit tuyau, corps creux en général », dimin. de syrinx empr. gr.. Cf. strinkel.

Souba, vb., tremper, imbiber, baigner : originairement « tremper la soupe », dér. de *soup- > *soub-. V. les deux suivants.

Souben, s. f., potage : dér. d’empr. fr. soupe.

Souberc’h, s. m., neige fondue ou qui tombe à demi fondue : composé de *soub- eterc’h. V. ce mot et les deux précédents.

Soubla, vb., baisser, incliner, mbr. soublaff^ cf. mbr. soupl > soubl, « agile, qui se ploie », etc. : dér. d’empr. fr. souple.

Souez, s. f., surprise, admiration (aussi souéc’h V.). Empr. lat. stupèdô « stupeur », contaminé peut-être de stupefactus[866]. Cf. sébéza.

Soucha, vb., se tapir, s’accroupir (aussi choucha) : contamination possible de soub la et de pucha, ou de soub la avec empr. fr. coucher, ou cf. fr. se jucher avec changement de sens. — Aucune donnée ferme.

1 Souc’h, s. m., soc, corn. soch (voc.) > xôh, cymr. swch id. : le même mot que br. houc’h « porc > groin » (à cause de la forme de l’instrument -qui affouille), mais contaminé d’empr. bas-lat. *soccus[867].

2 Souc’h, adj., émoussé : soit un celt. *stukko-, pour *stug-nô- « froissé », rac. STUG, cf. sk. tunj-à-te, « ils brandissent, lancent, poussent », etc., ag. stock « tronc » et al. stock « gourdin », ags. stycce et al. stûck « morceau », sans équivalent assuré ailleurs. — Conj.

Souin, s. m., jeune porc Empr. lat. suînus « de porc »[868].

Soul, s. m., chaume (aussi seul V.), corn. soûl > zoul, cymr. soft. Empr. lat. stipula > *stupula ou *stupila > *stubla. Cf. ag. stubble.

Sounn, adj., droit, d’aplomb, ferme, mbr. sonn, « arrêté, sans mouvement », cymr. syn-u « regarder fixement » : paraît se rattacher d’une manière quelconque à la rac. STÂ (sous saô), cf. vir. con-à-snaim « je cesse », etc. ; ou à celle qui a produit ag. to stun « rendre immobile », si ce n’est même un emprunt très ancien (le mot ags. est inconnu).

Sourin, s. m., bois de charpente : dér. d’une base celt. *stur- > cf. gr. σταυρ-ό-ς « poteau », lat. in-staur-àre « édifier », sk. sthâ-var-â « ferme », se ramenant tous en dernière analyse à la rac. STÂ. Cf. le précédent. — Conj.

Sout, s. f., bergerie. Empr. fr. ancien soute « abri ».

Souta, vb., souder : contamination d’un dér. d’empr. lat. solidus > roman sôldo (cf. saout) et d’empr. fr. souder qui a la même origine.

Spanaat (T.), vb., cesser. Empr. ags. spannan « assujettir »[869].

Spanel, s. f., spatule (à étaler) ; cf. le précédent.

1 Sparf, s. m., goupillon : abstrait du vb. sparfa, pour *sparc’ha « asperger ». Empr. bas-lat. sparg-ere. Cf. le suivant.

2 Sparf, s. m., asperge. Empr. fr. contaminé du précédent[870].

Sparfel, s. f., épervier (aussi spalfer et spalver T., et cf. splaouer) : dissimilations diverses pour *sparver forme romane = ital. sparoiere et fr. éperoier, empr. vhal. sparwàri^>a. sperber.

Sparl, s. m., barre, pêne. Empr. bas-lat. *sparulus, dér. d’un germanique latinisé *sparus ou *spara[871] (> fr. espar et esparre).

Sparr, s. m., gaffe, lance. Empr. ags. *sparre > ag. sparre > spar « barre » (attesté par ags. sparr-ian « barrer »), et cf. ags. spere « lance » > ag. spear. Cf. le précédent et speur.

Spaza, vb., châtrer : dér. d’empr lat. spad-ô, « castrat, eunuque ».

Spék, s. m., javelot, levier, dorade (C.), fruit de la bardane, pistil[872]. Empr. lat. spïca « épi » (cf. spiculum « dard »), d’où un mot *spik qui a subi par synonymie l’influence de bék « pointe ». V. ce mot, et cf. ag. spike a pointe » etpike « brochet », cymr. pig, ir. pice, gael. pic, etc.

Spelc’h (V.), s. m., hâle, gerçure. Empr. ags. spilc « éclisse », plus anciennement sans doute « *action de fendre, *fente ».

Spéô, s. m., entrave : écourté pour *sepeo. Empr. fr. ancien cepiel « entrave » > fr. cépeau (dér. de cep id.), Bas-Maine dim. seplè Dn.

Sper, s. m., sperme, germe. Empr. lat. savant sperma, mais apocope par une sorte d’euphémisme venu de confusion volontaire avec le radical (empr. lat.) sper- « espoir [de génération] ». — Conj.

Spéred, s. m., esprit, intelligence, corn. spirit (voc.) > spyrys, cymr. yspryd, vir. spirui, ir. et gael. spiorad. Empr. lat. spïritus prononcé *spiritus tel qu’il est venu par la langue ecclésiastique.

Spern, s. m., épine, corn. spern, gaul. sparno- dans Sparno-magus « le champ des épines », soit un radical brittonique *sper-, pour celt. *skwer- « piquer », cf. lit. skvèrb-ti « forer »[873]. Rien du lat. spīna.

Speûṅia, vb., glapir, cf. vir. scem, ir. sceamh, gael. sgeamh et sgiamh. Onomatopée très ancienne probable à initiale sq, cf. ag. squeak.

Speûr, s. f., cloison, cf. ags. sparrian et al. sperrenu enclore » : dér. d’une forme altérée par allongement *spara. V. sous sparl et sparr.

Speûrel (C.), s. f., étai : dér. du précédent.

Spévia, vb., entraver : dér. de spéô. V. ce mot.

Spézad, s. m., groseille à maquereau, corn. spedhes, cymr. ysbyddad, vir. scé (gén. sciach), ir. et gael. sgeach « baie d’arbuste épineux » : soit un celt. *skwiyat- ou *$qiyat’, qui relève peut-être de la même rac. que lat. spïca « épi », ag. spit « broche », al. spitz « pointu », dont on ignore la forme radicale et les appartenances. — Conj. Ern., très douteuse.

Spî, s. m., affût, attente, espérance ; abstrait de mbr. spiaff£> br. spia « guetter ». Empr. fr. ancien espîer y d’origine germanique.

Spîl (V.), s. m., givre, verglas : variante dialectale de spelc’h au sens de « éclisse, éclat ayant un aspect fendu ». — Conj.

Spiḷen, s. f., épingle : pour *spinl-yen, qui procède d’empr. lat. spinula, ou d’empr. roman *espin'la > fr. espingle.

Spina, vb., effleurer, ouvrir [avec une pointe très fine, cf. cymr. yspîn « épine »] une pustule, une ampoule, etc. : dér. d’empr. lat. spïna.

Spinac’h, s. f., hâle, gerçure : proprement « incision faite avec une pointe fine », d’où « fente » : dér. d’empr. lat. spina. Cf. spina.

Spisa, vb., nouer deux cordes en en entrelaçant les bouts : exactement « épaissir » ; dér. d’empr. lat. *spissus, pour spissus « épais »[874].

Splann, adj., clair, diaphane, pur, évident, corn. splan, cymr. ysplan (et ysplenydd). Empr. lat. splendens et splendidus « brillant ».

Splaouer (V.), s. m., épervier. V. sous sparfel.

Splét (V.), s. m., avantage, profit (a dû aussi signifiera outil », cf. spléten[875]) : abstrait d’empr. fr. ancien espleitier > exploiter.

Spléten (V.), s. f., languette : dér. du précédent.

Spluia, vb., tremper, imbiber. V. sous pluia, et cf. skléar.

Splûs, s. m., pépin (aussi spus mbr.), corn. sprus : abstrait d’empr. fr. épluch-ure, cf. fr. ancien espelucher « becqueter ». — Conj. et cf. plusk.

Spoué, s. f., éponge, cymr. yspwng, et cf. le vocalisme de moue. Empr. bas-lat. *sponga altéré de lat. spongia id.

Spouṅt, s. m., effroi. Empr. fr. ancien espoentera épouvanter ».

Spréc’hen, s. f., haridelle : variante de bréc’han. V. ce mot, et cf. sklas, skléar (ici l’s a assourdi le b subséquent). — Conj.

Spura, vb., fourbir : comme qui dirait lat. *ex-pûrdre. Cf. par.

Stâd, s. f., état, situation, État, estime[876], cymr. ystad. Empr. lat. status.

Stafad, s. f., soufflet : proprement « [coup] sur la bouche », dér. du radical de 1 staoii au sens de « bouche ». V. ce mot.

Staga, vb., lier, attacher, cf. cymr. ystigo « persévérer » : contamination possible d’empr. fr. ancien (picard) attaquera attacher » et d’empr. ags. stic-ian, « attacher, s’attacher » (ag. to stick). — Conj. hasardée.

Stagel, s. f., le filet de la langue : dér. du précédent.

Stâl, s. f., boutique. Empr. fr. ancien estai « étal ».

Stalaf, s. f., panneau, vantail, volet : semble identique à l’infinitif mbr. stalaff « in-stall-er »[877], dér. du précédent ou empr. fr.

Stalbenn, s. m., pignon : exactement tâl-benn y mais avec s prothétique (cf. skléar), ou (bien plutôt) contamination de stâl. V. ces mots.

Stambouc’ha, vb., gonfler, s’enfler : exactement « se trop remplir la bouche », composé de 1 staofi au sens de « bouche »et de bac* h au sens de « joue gonflée ». V. ces mots. — Conj. (la formation serait peu claire).

Stamm, s. m., tricot. Empr. fr. ancien estam[878] « tricot » Dn > estaim étaim « longue laine de chaîne », du lat. stāmen. Cf. steùen.

Stamp, s. m., enjambée : exactement « foulée ». Empr. ags. stempan « broyer », cf. gr. στέμϐειν et al. stampfen « fouler aux pieds ».

1 Staṅk, s. f., étang, corn. stanc. Empr. fr. estang.

2 Staṅk, adj., épais, serré, abondant : identique au précédent ; procède de la locution dour staftk « eau d’étang », d’où « eau stagnante »[879].

Staṅka, vb., étancher, obstruer. Empr. fr., et cf. provençal estancar.

Staol, s. f., étable. Empr. lat. stabulum > *slablum.

1 Staoṅ, s. f., le palais de la bouche, mbr. staff n, corn. dér. stefen-ic « palais », cymr. safn « bouche » et sefn-ig « gorge » (cf. br. san V.), cymr. ystefaig « palais », vbr. istom-id id. : d’un celt. *stamen- « bouche », zd staman et gr. στόμα id., sans autre équivalent sûr (al. stimme « voix » ?).

2 Staoṅ, s. f., étrave : suppose un mbr. *siaffh et un vbr. *stamn. Empr. ags. siemn, « tronc, bloc » (>ag. stem).

Staot, s. m., urine, mbr. staut. Empr. germanique probable ; cf. ag. to stale, al. stallen et fr. ancien estaler « uriner », dont les relations sont obscures. Cf. Loth, Romania, XIX, p. 593.

Stard, adj.,raide, ferme, solide, mbr. start. Empr. ags. stearc ou ag. stark id. (al. stark), en tous cas inexplicablement altéré.

Stavad, s. f., variante de stafad. V. ce mot.

Stéan, s. m., étain, mbr. et corn. stean, cymr. ystaen, ir. stân, gael. stàn et staoin. Empr. lat. stannum > bas-lat. stagnum.

Stéki, vb., heurter, se heurter : dér. destôk.

Stéfia, vb., boucher : dér. de stouf. V. ce mot.

Stéc’hen, s. f., quenouillée : dér. d’empr. ags. staef[880] « bâton » > ag. staff, et cf. ag. dÎstqff(<C *dise-staef « b. à écheveau ») « quenouille ». — Conj.

Stél, s. m., ciel-de-lit, corn. stil « poutre », cymr. ystyllen « latte, » etc. Empr. lat. astilla « attelle ». Cf. astel et le suivant.

Stellen, s. f., maladie de nerfs qui cause raccourcissement et immobilité : abstrait destellenna « consolider à l’aide d’attelles », d’où « immobiliser », dér. dii précédent. — Ern.

Stéñ, adj., raide, tendu : abstrait de stéña « étendre », lequel est une contamination, par le lat. extendere, de l’ancien vb. celt. *ten-yô « je tends » = gr. τείνω), cf. vbr. tin-s-ot « il aépandu » ; la rac. est TEN, sk. tân « continuité », tan-d « mince » et tan-à-ti « il étend », gr. τανυ- et ταν-αϝό-ς « étendu », lat. ten-ui-s et ten-dô, vir. tan « temps » et tana, etc. (sous lanaô), ag. thin et al. dûnn « mince », vsl. tïn-ûkû id., etc., etc.

Ster, s. f., rivière, mbr. staer : soit un celt. *stag-râ, qui relève de même rac. que gr. σταγ-ών « goutte », στάζω ( *σταγ-yω), « je dégoutte, je coule », et lat. stag-nu-m, sans autre équivalent assuré.

Stéréden[881], stéren, s. f., étoile, corn. steyr pl. et ster-en sg., cymr. seren, gaul. Sir-ona (nom d’une déesse stellaire) : d’un celt. *ster-à « étoile », sk. star, tàr et tar-à, gr. ἀ-στήρ et ἄ-στρ-ο-ν, lat. *ster-ula dimin. >*sterla > sfe//a, got. stair-nô, ag. star et al. ster-n, etc. ; subsidiairement tous rattachés à rac. STER, « joncher, épandre », sk. str-nà-ti, gr. στόρ-νῡ-μι, lat. ster-nô, vii.fo-sair « couverture », etc. Cf. gouzer.

Stern, s. m., cadre, châssis, métier de tisserand, bois de lit, attelage, cf. cymr. ystarn « bât » et ystarnu « seller », cymr. sarn, « pavé, litière »[882] : d’un celt. *star-no-, dér. de la rac. qu’on verra sous le mot précédent, mais contaminé sans doute d’empr. lat. sternere.

Sterven (C.), s. f., morve : variante à métathèse de *strev-en dont on trouvera l’explication sous stréfia. Cf. aussi 2 dérô.

Steûden, s. f., tenon, mortaise : dér. de mbr. steut y « série, rangée » (parce que tenon et mortaise se font suite), cymr. ystod, « couche, rang ». Empr. bas-lat. *status, allongé d’après stàre « avoir de la consistance ».

Steûein (V.), vb., variante dialectale de stoufa.

Steûen, s. f., la chaîne ou la trame d’un tissu, mbr. steuven, cymr. gstof « chaîne » seulement. Empr. lat. stàmen id. (rien du fr. étoffé).

Steûzia, vb., fondre, disparaître. V. sous teûzi et cf. skléar.

Stiv (V.), s. m., cloison (de navire). Empr. bas-lat. stuba, « pièce à feu, salle de bain, chambre » (d’où al. stube « chambre » et fr. étuve).

Stivel, s. f., fontaine à lavoir : dér. d’empr. bas-lat. stuba au sens de « salle de bain ». — Conj., et cf. le précédent.

Stlabéza, vb., souiller, salir. Empr. fr. altéré esclabouter « éclabousser », contaminé de labéza (l’idée de « jet » leur est commune). — Ern.

Stlaka, vb., claquer. Onomatopée compliquée d’empr. fr. ou germ., cf. fr. claquer et fr. ancien esclachier « éclater ».

Stlafesk, s. f., mercuriale (plante) :) variantes d’un seul et même mot,

Stlaṅvesk, s. f., petit plantain :) d’origine inconnue.

Stlaoṅ, s. m., frai d’anguille, cf. cymr. slowen et yslywen « anguille » : ce mot et sili paraissent être des variantes différenciées d’un celt. *slangwina (empr. germ. ?), dont la base est la même que celle de bas-al, slang et al. schlange « serpent », sans autre équivalent. — Rhys.

Stlapa, vb., jeter, lancer. Empr. ags. probable[883].

Stléja, vb., ramper, cf. vir. slind-a poli » et slâet « glissoire » : dér. d’une rac. SLIDH ce glisser », d’où ags. slîd-an > ag. to slide, lit. slid-à-s « lisse », slyd-au « je glissai » et slystu « je glisse ». Cf. aussi lifitr.

Stleûk, s. m., étrier. Empr. fr. altéré estrieu[884].

Stlôak, s. m., cendre à lessive ; cf. al. moderne aus-laug-en « lessiver les cendres, etc. » pour en extraire le principe détachant[885].

Stloné, s. f., grand plantain. Cf. stlaûvesk.

Stok, s. m., choc, pulsation (d’où stoker « trébuchet » et stokirez « ratière ») : abstrait d’empr. fr. choquer et toquer (ital. toccare « toucher »), contaminés en outre de fr. estoc, « souche, tige ».

Stôl, s. f., étole, bande d’étoffe (d’où stôliken, « lisière d’enfant, barbe de coiffe »), corn. stol, cymr. ystola. Empr. lat. stola « robe ».

Stonn, s. m., herbe à brûler. Empr. fr. ancien altéré estoute, «éteule, chaume », du lat. stipula. Conj., et cf. soûl.

Storéen, s. f., courroie, fouet à sabot : pour *skoréen (lat. ex corio « de cuir »), cf. skourjez et korréen. — Conj. assez hasardée.

Stou, s. m., inclinaison, mbr. stouff, etc., cf. cymr. ytstwng « dépresssion », vir. stdag « arche » et tuag « arc » : semble le produit d’une confusion celtique des deux radicaux *stig- « faire un mouvement ascendant ou descendant » (rac. STIGH, gr. στείχ-ω, got. steig-an, al. steig-en « monter », etc.) et bug- « courber » (rac. BHUG, gr. φεύγ-ω et lat. fug-iô « je dévie > je fuis », cf. got. biug-an, ag. to bow et al. bieg-en, br. bouk et bouch) cf. en outre ag. steep « en pente » et to stoo-p « s’accroupir ».

Stouf, s. m., bouchon (d’où stou/a « boucher »). Empr. lat. stuppa (d’où fr. étoupe et al. stop/en « bourrer »), et cf. fr. estouffer.

Stoup, s. m., étoupe. Empr. fr. estoupe, et cf. stouf.

Stourm, s. m., bataille, assaut, tourmente (aussi storm). Empr. ags. storm > ag. storm « tempête », et cf. al. sturm.

1 Strâk, s. m., craquement. Empr. fr. craquer, cf. stlaka.

2 Strâk (V.), s. m., boue, ordure : relève du même radical inconnu qui a produit visl. threkk-r et al. dreck id., mais avec s prothétique.

Straker, s. m., hableur : cf. 1 strak et fr. popul. craqueur.

Strâd (C.), s. m., fond, mbr. et corn. strad (toponymique), cymr. ystrad « vallée », vbr. istrat « plaine », vir. israth, ir. et gael. srath « vallée » : d’un celt. *stra-tu- ou *stra-to-, sk. str-tâ « étendu », gr. στρω-τό-ς, lat. stra-tu-s-[886], tous issus de la rac. qu’on verra sous stéréden.

Strafiḷ, s. m., agitation, trouble, émoi, frayeur. Empr. à un radical roman (fr.) estrebil-, estourbeil-, etc., qui relève en dernière analyse du lat. exturb-âre, cf. turba « tumulte » et turbô « tourbillon ».

Straṅtal, adj., léger, dissipé : doit se rattacher au même radical que stréaouein, mais on ne voit point par quelle dérivation.

Strâp, s. m., fracas. Onomatopée ; cf. stlaka et 1 stràk.

Strapen, s. f., crochet à attacher le bétail : contamination des empr. fr. trappe et grappin par le mot précédent. — Conj.

Stréaouein (V.), vb., éparpiller : soit un celt. *strou-ô « je disperse », lat. stru-ô « j’édifie » (cf. le suivant), got. strâu-jan, ags. strêatcian> ag. to strew, et al. streuen « éparpiller », tous relevant, par une amplification primitive (STERu), de la rac. de stràd et stéréden.

Stréat, s. f., chemin étroit, venelle, rue, mbr. strehet « voie pavée », et cf. vbr. strouis « j’ai jonché » : ppe passé du vb. précédent au sens de « joncher, édifier, paver », etc.

Strébotein (V.), vb., buter, trébucher : contamination de ces deux empr. français, surchargée de Vs prothétique, cf. skléar.

Stréfia, vb., éternuer, mbr. streuyaff, cymr. ystrew et trexo « éternuement » [ystrewi vb.), vir. sreo-d y ir. srao-th, gael. sreo-th-art id. : d’un celt. *streu-ô « j’éternue », pour *pstretj,’ô, lui-même amplifié (cf. stréaouein) d’une rac. PSTER (onomatopée), gr. πτάρ-νυ-μαι, lat. ster-nu-ô.

Strec’h (V), adj., variante dialectale de strîz.

Streḷ, s. m., pierre d’attente. Empr. lat. altéré *extralium (corrompu d’après alius ?), pour extraneum, « extérieur, faisant saillie ». — Conj.

Stréoued (V.), s. m., litière des chemins. Cf. stréaouein.

Strep, s. m., étrape, serpe : contamination de ces deux mots français, ou abstrait d’empr. lat. extirpare (d’où aussi fr. étrape).

Strîf, s. m., effort, querelle. Empr. fr. ancien estrif[887].

Strîḷ, s. m., goutte, filet d’eau : abstrait du vb. striḷa qui lui-même semble abstrait et altéré d’empr. fr. distiller « dégoutter ».

1 Striṅk, s. m., cristal. Onomatopée du son cristallin.

2 Striṅk, s. m., jaillissement, jet : abstrait du vb. striṅka, « jaillir, lancer », qui lui-même est abstrait du suivant.

Striṅkel, s. f., seringue, sarbacane : dér. d’empr. fr. altéré seringue « lat. syrinx). Cf. soroc’hel pour la forme et sifoc’hel pour le sens.

Stripen, s. f., tripe. Empr. fr. altéré, cf. skléar[888].

Striva, vb., s’efforcer, quereller. V. sous strîf.

Strîz : adj., étroit ; s. m., détroit (aussi strec’h et stric’h V.). Empr. lat. *strictus et strictus (> fr. estreit > étroit).

Strôb, s. m., lien d’assemblage. Empr. lat. struppus > bas-lat. *stropus, « lien, bandelette », lui-même empr. gr. στρόφος[889].

Strôbinel, s. m., tourbillon : dér. d’une forme romane issue du lat. turbō (gén. turbin-is), cf. cymr. twrf « tumulte » et br. strafiḷ.

Strôden, s. f., coureuse, drôlesse, mbr. siroton et strodton, et cf. fr. ancien trottière ou troteresse « prostituée » : dér. d’empr. fr. trotter, mais avec contamination du sens de stroul 9 etc. ; ou se rattachant par une métaphore grossière au vbr. strotur « selle », empr. lat. strātūra.

Stroll, s. m., assemblage, amas, bande : peut-être proprement « rouleau [de papier] ». Empr. ag. altéré scroll. — Conj.

Stroṅs, s. m., ébranlement, cahot. — Étym. inc.[890].

Strouez, s. f., brousse, hallier. Empr. germanique probable ; cf. mhal. strûch > al. strauch « buisson ». — Conj. Ern.

Strouḷ (C.), s. m., ordure (d’où strouḷen « souillon ») : terme d’argot populaire d’origine très indécise ; cf. bastrouḷein.

Strouḷen (C.), s. f., brume (temps sale) : dér. de strouḷ.

Strûj, s. m., fécondité : abstrait du vb. struja « féconder »(< *strud-ya-), dont la base *strût- suppose un empr. ags. ; cf. ag. to strut « se gonfler ») = al. strotz-en, « regorger, pulluler ».

Stûc’h, s. m., plume, etc., vir. stuaic « pointe », gael. stuaic « promontoire » : sens primitif mal défini. — Étym. inc.[891]

Stuc’hen, s. f., gerbe : dér. du précédent.

Stumm, adj., petit : comme qui dirait « ramassé », abstrait de dastumi analysé faussement da-stum-i. V. ce mot. Ou cf. al. stump « avorton »[892].

Stûr, s. m., gouvernail. Empr. hollandais stuur id.[893]

Sudélen, s. f., judelle (oiseau). Empr. fr. altéré. Cf. jualen.

Sûg, s. f., trait, corde d’attelage, cymr. syg « chaîne ». Empr. bas-lat. *sôca (cf. fr. populaire souquer « tirer »), d’origine inconnue.

Suien, s. f., dorade. Empr. lat. zëus. — Conj. Ern.

Sûl, s. m., dimanche, corn. [dèdh] sût, cymr. sul. Empr. lat. salis (diès).

Sûl-, préf. augmentatif, variante de seùl- « tellement ». V. ce mot.

Suḷa, vb., rôtir, flamber, cf. suein (V.) « noircir » : exactement « se flamber à l’ardeur du soleil », dér. d’empr. lat. sol. Cf. sûl. — Ern.

Sulbéden, s. f., imprécation : proprement « prière très instante, surprière ». V. sous sùl-, zôken et sioaz.

Sûn, s. m., suc, succion : abstrait de mbr. sunqffa sucer », cymr. sugno « sucer » et sugn[894] « succion », vbr. dis-sungn-etic «épuisé» : soit un celt. *sûk-nô « je suce », qui relève de la même rac. que lat. sûc-u-s et vir. sûg « suc », lat. sUg-ô et vir. sûg-i-m « je suce », ags. sac-an > ag. to suck, al. saug-en, lett. sùkt « sucer », lit. sùnk-ti « faire couler », etc.

Sûr, adj., aigrelet, cymr. sur. Empr. fr. sûr, d’origine germanique.

Suta, vb., siffler, flûter. Onomatopée, et cf. c’houitel.

Suzun, s. f., variante de sizun. V. ce mot et cf. burzud.

T

1 Ta, ton, ta. V. sous da et .

2 Ta, variante écourtée de éta. V. ce mot.

Tabut, s. m., bruit, querelle, cf. fr. tabut, tabuter, tabuster, tarabuster, etc. : onomatopées de langage populaire et de provenance très indécise.

Taken, s. f., goutte, morceau : identique au fond à takon.

Takénein (V.), vb., ruminer : proprement « chipoter, manger lentement par menues miettes », dér. du précédent. Cf. toutefois daskiria (Ern.).

Takon, s. m., pièce de rapiéçage. Empr. fr. ancien tacon.

Tâd, s. m., père, mbr. tat, corn. tat > tas> cymr. tàd, ir. datàn « père nourricier » > daidin et gael. daidein « papa » : d’un celt. *iato-, terme de caresse enfantine ; cf. sk. tatà « père », gr. τάτα et τέττα, lat. tata y got atta w père » et al. âtteu aïeul », lit. téti-s, vsl. ot-ïcï, russe tjatja[895].

Taga, vb., étrangler, attaquer[896], corn. taga, cymr. tagu, vir. tach-t-ad « action d’étrangler », ir. tach-dai-m « j’étrangle », gael. tach-d id. : soit un celt. *to-ang-ô, où la rao. est la même que celle du lat. ang-ere. V. sous eûk, et le préf. sous 1 da. — Très douteux, car il n’y a nulle part trace de la nasale qui eût dû demeurer.

Tach, s. m., clou. Empr. fr. ancien tache id.[897].

Tachen, s. f., pièce de terre, pâtis. Empr. roman, qui se ramène au radical de celui des mots qu’on verra sous tach et takon.

1 Tâl, s. m., front, corn. et cymr. tâl, gaul. Halos dans Dubno-talos n. pr., etc. : d’un celt. Halo- = sk. tala « surface », spécialisé ailleurs en divers sens ; cf. gr. τηλία « table à dés », lat. tel-lûs « terre », al. diele « planche », lit. tilê id. et vieux-pruss. tal-u-s « sol », vsl. tïlo « pavé ».

2 Tâl, s. m., fond : identique au précédent[898].

Tâḷ, s. f., stature, manière, danger[899]. Empr. fr. taille.

Taladur, s. m., doloire, mbr. daladur. Empr. bas-lat. *doldtôria (> fr. doloire), mais l’initiale influencée par tarar. V. ce mot.

Talar, s. m., sillon du bout d’un champ, cymr. talarid. : dér. de 1 tâl, soit un celt. *tal-aro-, cf. la formation du fr. front-ière.

Talbenn, s. m., frontispice, pignon : comme qui dirait « tête de façade », composé du type ancien. Cf. tâl et penn, et la note sous kil.

Talbôd, s. m., angélique sauvage : pour *tal-vôt, cf. cymr. tal-fed-el a angélique de jardin », soit un cel. *talo-buti- qui signifierait « la précieuse »[900]. V. sous bout et tahézout. — Conj.

Taled, s. f., fronteau : dér. de 1 tâl.

Talgenn, s. m., fronteau, cf. cymr. tal-cen « front » : proprement « peau de front[901] ». V. sous 1 tâl et kenn, et cf. talbenn pour la formation.

Talier, s. f., croupe. Empr. fr. darrière = derrière, bizarrement altéré par rapprochement de contraste avec tâl. — Conj.

Talm, s. f., fronde, cymr. ielm « lacet », vir. tailm, ir. tailmh et gael. tailm « fronde » : d’un celt. *talk-smi-, dont on ne peut rapprocher que vsl. tlû/c-ç « je frappe ». — Stokes, Mcb.

Talvézout, talvout, vb., valoir, mériter : proprement « être paiement », d’où « compenser, équivaloir », cf. corn. et cymr. tâl « paiement », vbr. tal « il paya », mir. toile, ir. taille, gael. tail et tail-eat « salaire », τέλ-ος « impôt » et τάλα-ντο-ν « poids de métal précieux » ; dans ce dernier mot apparaît encore le sens « supporter > peser »[902], qui est l’acception primitive de rac. TELÀ, gr. τλ-άω « je supporte », lat. tol-lô et tul-i, al. dul-den, « supporter, souffrir ». V. aussi tleuA, kéoatal, et cf. béza, boni.

Tamall, s. m., blâme, ir. tâmailt « opprobre » : d’un radical celt. *tamb-, pour *stamb-, cf. στέμϐ-ω « j’insulte » et στοϐ-έω « je gronde » ???

Tamm, s. m., morceau, fragment, corn. et cymr. tam, vir. temm, gael. teum id. : d’un celt. *tend-men-, dér. de rac. TEND « couper », gr. τένδ-ω « je ronge », lat. tond-eô « je tonds », vir. ro-thunn-setar « ils taillèrent en pièces », cf. gr. τέμ-νειν et vsl. tç-ti « couper ».

Tamoez, s. m., sas, tamis, cf. mbr. taffoessat « sasser » [903]. Empr. bas-lat. tamësium, d’où aussi fr. tamis.

Tamoézen, s. f., épi : la forme normale est toézen[904] (V.), cymr. tywysen > twysen, vir. dias, ir. et gael. dias, soit un celt. *to- ou *do-e/r-a-inâ, cf. gr. ἄχνη « épi » < *ak-s-nà. V. le préf. sous da et la rac. sous ék.

Tân, s. m., feu, corn. tan (voc.) > tân, cymr. tân, vbr. tan et dans Tanneguy n. pr. « chien de feu », etc., vir. tene, ir. et gael. teint id. : d’un celt. *tenos nt., pour *tep-nos. Cf. téz et iomm, et la note sous ktl.

Tanaô, tanav, adj., mince, corn. tanow, cymr. teneu, ir. et gael. tana < celt. *tan-awo-. V. sous stéfi la rac. et les homologues.

Tané : adj., écarlate ; s. m., cochenille : dér. de tân (couleur de feu)[905].

Tann, s. m., chêne : cf. fr. tan « écorce de chêne » et al. tanne « sapin » (jadis aussi « chêne »). Empr. germanique par intermédiaire roman.

Tanô, adj., contracté de tanaô, variante de tanav.

Taṅtad, s. m., feu de joie, cf. cymr. tandod « conflagration », vir. tentide « enflammé » : soit un dér. celt. *tenotati-. V. sous tàn.

Taṅva, vb., tâter, goûter, mbr. tqffhaff, corn. taoa id. : d’un radical celt. *tam et *tab-, presque isolé, qu’on retrouve aussi dans téôd.

Taô, s. m., silence, cymr. taw id. : soit un celt. *ta-wo-, dér. d’une racine qui parait être la même qu’on retrouve, amplifiée d’une gutturale, dans lat. ta-c-èreet got. tha-h-an « se taire ». Cf. técel.

1 Taol, s. m., coup, jet (d’où le vb. taoli > teûrel), corn. toula t jeter »^ cymr. tajl « jet » et taflu « jeter », vir. tabal, ir. iabhall et gael. tabhal « fronde » : d’un celt. *tab-allo-, auquel on ne connaît pas d’équivalent (Mcb. rapproche ag. to stab « percer » ?? ?).

2 Taol, s. f., table, cymr. tafol « balance ». Empr. lat. tabula.

Taouarch, s. m., tourbe, motte, cymr. tywarchen, vbr. pl. tuorchennou. Celtique d’origine probable[906], mais étym. inc.

Taouz (T.), s. m., yeuse : dér. d’empr. lat. taxas « if ».

Taran, s. m., feu follet, corn. et cymr. taran « tonnerre », gaul. Taranis « Jupiter tonnant », vir. torand « tonnerre », ir. toran « fracas », gael. torrunn « tonnerre » : d’un celt. *tor-anno- « tonnerre »[907], dont on rapproche ir. tair-m « bruit », gr. τορ-ό-ς « à haute voix », lit. tàr-ti « dire » et tar-mè « dicton », vieux-pruss. târ-in « voix ».

Tarar[908], s. m., tarière, mbr. tarazr, corn. tardar, cymr. taradr, vbr. tarater, vir. tara-thar, gaul. latinisé tara-tram qu’atteste Isidore et que suppose fr. tarière, etc. ; cf. gr. τέρε-τρο-ν et lat. tere-bra id. : tous issus d’une rac. TERÄ « percer » (lat. ter-ere « user par frottement » et pf. trî-vi, vsl. tïr-a, « je frotte » et infin. trè-ti), dont relèvent aussi les mots qu’on trouvera sous kontron et sous dré.

Targaz, s. m., matou : pour tarv-kaz. V. ces mots.

Tariel (C.), s. f., niaiserie : variante altérée de c’hoariel. — Conj.

Tarlouṅka, vb., avaler de travers ; préf. tar-, équivalent phonétique de dar-, précédant avec sens péjoratif le vb. loṅka. V. ces mots.

Tarner (C.), s. m., torchon, cf. cymr. tarnu, « absorber, sécher » : rappellent vaguement le lat. terg-ere « essuyer », qui est également isolé.

Tarô, s. m., variante dissyllabique de tarv.

Tartéz, s. m., galette : dér. d’empr. fr. tarte.

Tartouz, s. m., mite, teigne : par assimilation pour hartouz (qui existe aussi) < *artouz. Empr. fr. ancien artuison > artison.

Tarv, s. m., taureau, corn. tarow, cymr. tarw, vbr. taruu, gaul. tarvos (inscription de Cluny), ir. et gael. tarbh id. : d’un celt. *tarwo-, gr. ταῦρο-ς, lat. taur-us, vieux-pruss. tauri-s « buffle », vsl. turŭ.

Tarval, s. m., cheville : dér. probable de tarv[909].

Tarz, s. m., coup violent, fracas (aussi tarc’h V.), cymr. tardd id., tarddu « éclater » : dér. de la rac. qu’on verra sous tarar.

Tarzel, s. f., barbacane, meurtrière, cf. cymr. tarddell, « issue, source » : dér. de tarz au sens de « percement > percée ».

Tas, s. m., tasse, coupe. Empr. fr. tasse.

Tâs, s. m., taxe, taux, prix. Empr. fr. taxe.

Tasman, s. m., lutin, fantôme ; cf. ital. talismano et fr. talisman, qui procèdent d’un empr. arabe telsam (pl. telsamin) « image enchantée ». Empr. fr. ancien qui a gardé le sens étymologique.

Tastourni, vb., tâtonner, manier : dér. de dourn, précédé de tas-, équivalent phonétique du préf. das-. V. ces mots.

Tata (terme enfantin), papa. V. sous tâd.

Tatina, vb., railler. Empr. fr. taquiner.

Tavaṅcher, s. m., tablier. Empr. fr. altéré devantier. Cf. hincha.

Tavaṅtek, adj., indigent : peut s’expliquer à la rigueur par *taz-vant-, soit préf. itératif tas- = das-, et empr. ag. want « besoin »[910].

Tavarn, s. f., cabaret. Empr. lat. taberna ou fr. taverne.

Tavédek, adj., silencieux, cymr. tawedog. Cf. taô = tav.

, tu, toi : le radical t-, pour le sg. de la 2 e pers., est commun à toute la famille indo-européenne et ne requiert pas d’exemple. Cf. .

Téac’h, s. m., fuite : abstrait de tec’hout.

Téar, adj., prompt, violent, cymr. taer « importun » : composé de *to- et

d’un mot équivalent au cymr. haer, « entêté, pressant », soit celt. *sagro- « fort ». V. le préf. sous 1 da et la rac. sous 1 héal.

Tech, s. m., habitude, inclination : abstrait de l’empr. fr. en-tech-er, dont survit aujourd’hui le ppe entiché. Cf. dichek.

Teolurat, vb., s’enfuir, s’en aller, cymr. techu « se blottir », gaul. Tïc-ïnus[911] « le Tessin » (le rapide), vir. tech-i-m, ir. teith-i-m et gael. teich « fuir » : soit respectivement celt. *tekkô et *tek-ô « je fuis », rac. TEQ, sk. tak-a-ti et tak-ti « il court », lit. tek-ù et vsl. tek-ç « je cours », got. thiu-s, ags. thëow et vhal. deo « serviteur », etc.

Tel, vb., couvrir [une maison ] : dér. de ta. V. ce mot.

Teil, s. m., fumier, mbr. teyl, cymr. tail, cf. gr. τῖλο-ς « purin », sans autre équivalent.

Teir, trois (au fm.), corn. ter, cymr. teir, vir. teora id. : d’un celt. *(eor-es, cf. sk. tisràs et zd iiçarô < i.-e. *tisres probablement altéré par dissimilation pour *tri-sr-es, etc. V. sous tri, péoar et péder.

Télen, s. f., harpe, corn. telein, cymr. telyn. — Étym. inc.[912]

Tell, s. f., impôt, subside, cymr. toll, et cf. corn. toll-or « percepteur »[913]. Empr. lat. écourté teloneum, lui-même du gr. τέλος. Cf. taloézout.

Telt, s. m., tente. Empr. ags. [ge-)teld >ag. tilt.

Temps, s. m., trempe, tempérament. Empr. lat. savant tempus, substantif pris pour équivalent de sens de temperâre « tremper ».

Tempz, s. f., épice : abstrait du vb. tempsi, dér. de temps[914].

Téner, adj., mou, délicat, corn. et cymr. tyner. Empr. lat. tenerum.

Tenn : adj., tendu, raide, rigoureux ; s. m., tension, trait ; s. f., attelage ; cf. cymr. tyn, vir. tend, ir. et gael. teann, « tendu, serré » : abstrait de

Tenna, vb., tirer, ôter, déduire, corn. tenna et tynne, cymr. tynnu, et cf. le précédent. Empr. lat tend-ere, mais non sans contamination probable du radical celtique qu’on trouvera sous stén.

Teṅsa, vb., réprimander. Empr. fr. dialectal tencer « tancer ».

Teṅzor, s. m., trésor. Empr. lat. savant tensaurus.

Téô, adj., gros, épais, mbr. et vbr. teu, corn. et cymr. tew, vir. tiug, gael. tiugh id. : d’an celt. *teg-wo-, qui ne se retrouve qu’en germanique[915], cf. visl. thykk-r, ag. thick et al. dick « gros ».

Téôd, s. m., langue, mbr. teaut, corn. tavot (voc) et taoas, cymr. tafawd > tafod id. : soit un celt. *tab-àto-, dont la rac. est sous taûoa.

Téôl, s. m., tuile (aussi tevl V.). Empr. lat. tégula.

Téon (C.), s. m., sève (aussi teno) : abstrait de tinva[916].

Ter, s. m., goudron. Empr. ags. teoru > ag. terre > tar.

Termen, s. f., terme, corn. iermyn, cymr. terfyn, vbr. termin. Empr. lat. terminus, mais le br. et le corn. refaits sur le fr. terme,

Termi, vb., haleter, gémir. Empr. fr. populaire trimer.

Terri, vb., rompre, abolir, se rompre, mbr. terryff. V. sous torr.

Ters, s. f., fesse. Empr. fr. ancien très « derrière » (prép.).

Tersien, s. f., fièvre, corn. terthen, cymr. fozWA et teirthon. Empr. lat. tardif tertiàna « fièvre tierce ».

Tes (V.), s. m., monceau, mbr. tas. Empr. fr. tas.

Teskaouen (T.), s. f., épi, glane. — Étym. inc, mais la syllabe initiale a sûrement quelque rapport avec les mots cités sous tamoézen.

Test, s. m., témoin, corn. tist (voc.) >test, cymr. tyst, vbr. pl. test-ou. Empr. lat. savant testis (et cf. br. testera <C lat. testimônium).

Teûl, s. m., titre, charte, mbr. teuzl. Empr. lat. titulus.

Teûr, s. m., ventre, bedaine, mbr. tor et torr, cymr. torr, vbr. tar, vir. tarr, ir. tàrr, gael. tàrr id. : d’un celt. *tarm-sâ (-so-), dont le radical se retrouve dans gr. τράμ-ις « périnée », ag. tharm et al. darm « boyau ». — Conj. Mcb. (très plausible).

Teûrel, vb., jeter, lancer (ppe taolet), corn. tewlel, cymr. tajluià. : métatbèse ou dissimilation d’un vb. dér. de 1 taoL

Teûreûgen, s. f., tique, oursin : dér. prob. de teûreht ventru ». V. sous teûr, et cf. toutefois torlosken pour le premier sens.

Tenrvézout, vb., daigner, simple variante de deurvézout.

Teûz, s. m., lutin, fantôme, mbr. teûs, et cf. ir. tucht, « forme, apparence », gr. τυϰ-τό-ς, « formé, façonné » (rapprochements très douteux).

Teûzi, vb., fondre, disparaître, mbr. teuzyff, cymr. tawdd « fusion » et toddi « se fondre » : soit un celt. *tà-yô « je fonds », dér. d’une rac. TA que représentent également gr. τή-ϰ-ω « je fonds » et τα-ϰ-ερό-ς « fluide », lat. tà-bu-m « sang » et tâ-bës « consomption », vir. tà-m id., ags. thàw-an > ag. to thaw « dégeler » (al. tauen id. et verdauen « *dissoudre > digérer »), vsl. ta-ja-ti « fondre » et talû « liquide ».

Tévaat, vb., grossir, épaissir : dér. de teo, variante de téô.

Téval, adj., obscur, triste (aussi teṅval, etc.), mbr. teffal (corn, et cymr. tiwul-gou « ténèbres » et tywyll « sombre » procèdent d’une tout autre formation), vir. temel « obscurité » : soit un celt. *tem-elo-, dér. de rac. TEM, sk. tâm-as « obscurité » et tam-is-râ « sombre », lat. tenebrae (pour *tem-es-rai), vir. tem-en et vsl. tïm-ïn-û « sombre » (de tïm-a « obscurité »), vhal. dëm-ar et al. damm-er-ung « crépuscule », etc.

Tével, vb., se taire (ppe tav-et) : dér. de tav = taô.

Tévenn, s. m., falaise, rivage, corn. towan, cymr. tywyn. Empr. ag. doune > down, « colline, dune »[917]. — Conj. hasardée, et cf. 2 tûn.

1 Téz, s. m., pis, tétine, corn. teth-an, cymr. teth. Empr. bas-lat. titta (d’où aussi fr. tette et teter), lui-même empr. gr. ou germ. Cf. déna.

2 Téz, s. m., échauffement, corruption de l’air par grande chaleur, corn. et cymr. tês t vir. tess, ir. et gael. teas « chaleur » : d’un celt. nt. *tep-es- = sk. tàp-as « chaleur » = lat. tep-or « tiédeur », tous issus derac. TEP. V. sous tomm et cf. grouez.

, s. m., maison, corn. ti, cymr. ty, vbr. -tig (sous buc’h), vir. tech et teg, ir. et gael. teach id. : d’un celt. *teg-es- nt., dér. de rac. STEG > TEG « couvrir », sk. sthag-aya-ti « il couvre », gr. στέγ-ω « je couvre » et τέγ-ος « toit », lat. teg-o et tec-tu-m, ag. thatch et al. dach « toit », al. deck-en « couvrir », lit. stég-iu « je couvre ». Cf. aussi .

Tiégez, s. m., ménage : dér. de tig > . V. ce mot.

1 Tîl, s. m., tilleul, teille de lin, etc.[918]. Empr. fr. ancien tille.

2 Tîl, s. m., torchis à faire les cloisons : peut-être proprement « la cloison » elle-même, dér. d’empr. german., cf. al. diele « planche »[919].

Timâd (V., C., T.), adv., promptement : analyser tiz-mâd. V. ces mots.

Tiñ, s. m., teigne. Empr. lat. tinea > *tinia, ou fr. teigne.

Tinel, s. f., tente, pavillon. Empr. fr. altéré tonnelle.

Tiṅt (C.), s. m., étai, chantier. Empr. lat. tentum, « tente, [objet] tendu ».

Tinva, vb., se dit d’une greffe qui prend, etc., cymr. tyfu « croître » et twf « croissance ». Empr. lat. tum-ëre « se gonfler »[920].

Tîr, s. m., terre, corn., cymr. et vbr. tir, vir. tir et gael. tir id. : d’un celt. *tërs0- > *tïrs0- « sec », presque identique à lat. *tersa > terra[921].

Tîz, s. m., allure, diligence, cymr. taith « voyage », vir. techt, ir. et gael. teachd id. : soit un celt. *tik-to- ppe de rac. STIGH > TIGH « monter > aller », cf. vir. tiag-ai-m et ir. tighim « je vais », gael. tighinn « venue », vsl. stig-nq, « je viens », lit. staigà « subitement »[922].

Tizok, s. m., eunuque : cf. ags. tyska « busard » ; mais peut-être plutôt altéré et incompris pour tri zôk « trois chapeaux > triple chapeau », à cause de la forme bizarre de la coiffure des eunuques orientaux ou des castrats romains. — Conj. toute personnelle.

Tizout, vb., atteindre, avoir le loisir, mbr. tizaff, cymr. teith-i « capacités », vir. techta-i-m « j’ai » et técht-e « apte », gael. teachd « légal » : d’un celt. *tek-tô « j’atteins », rac. TEQ, cf. ag. thing et al. ding, « affaire, chose », B.Lgedeih-en « prospérer », lit. tenk-ù « j’atteins » (infin. tèk-ti).

Tleûṅ, s. m., quenouillée, mbr. tleunv, vir. tlàm et gael. tlàm « poignée de laine » : correspond à un gr. *τλᾱ-μα = celt. *tlâ-men- « ce qui est supporté » [par la quenouille] ; cf. gr. τλά-ω « je supporte ». V. la rac. disyllabique sous talvèzout. — Ern.

, s. m., couverture de maison, corn. et cymr. to (et toi « couvrir »), vir. tuga et tugim, ir. tuighe et tuighim, gael. tugha « toit » : d’un celt. *togo-, cf. lat. tog-a « vêtement qui couvre » et (pour le sens) tug-uriu-m « cabane », ags. thaec « toit », etc. V. la rac. sous ti.

Toal (C.), s. f., nappe. Empr. fr. toile[923].

Toaḷén, s. f., essuie-mains. Empr. fr. ancien touaille id.

Tôaz, s. m., pâte, cymr. toes, vir. tâis>toeis, ir. taos, gael. iaois id. : soit un celt. *taÎs-to-, dont on peut rapprocher vsl. tês-to et gr. σταῖς « pâte » et lat. stir-ia « goutte épaisse ». — Aucune donnée ferme.

Toazon, s. m., glande, ris de veau : dér. du précédent (pâteux).

Tôk, s. m., chapeau. Empr. fr. toque.

Toek, s. m., toison : soit un celt. *tog-iko- « recouvrant ». V. sous tô.

Tôen, s. f., toit : dér. moderne de . Cf. le précédent.

Toézella (V.), vb., émousser, agacer : variante dérivative de tozona.

Toézen (V.), s. f., épi, glane. V. sous tamoézen.

Toc’haden (C.), s. f., épi, glane. Cf. teskaouen.

Toc’hor, adj., faible, moribond (aussi toc’h qui en parait abstrait et écourté). Empr. ir. torchair « il tomba » ? — Rhys (le rapprochement avec cymr. tochi « tremper » n’est pas plus satisfaisant comme sens ni dérivation).

Tôl, s. m., variante contractée de taol (d’où tôli = teûrel).

Tomm, adj., chaud, mbr. toem, corn. toim, cymr. twym, vir. timme « chaleur » : d’un celt. *tësmo- 9 pour *tep-es/no-, dér. de rac. TEP, sk. tâp-a-ti, « il brûle, chauffe », lat. tep-êre « être tiède », vir. té ( < celt. *tep-ent-) t chaud », etc. Cf. tân et 2 téz.

Ton (C.), s. m., sorte de goémon[924] : le même que 1 tonn.

Toṅka, vb., toper en signe d’accord. Empr. fr. toquer[925].

Toṅkadur, s. m., fatalité, prédestination : dér. secondaire par rapporta cymr. tynged et ir. tocad « chance », lesquels représentent un celt. *tonk-eto- issu de même rac. que tizout. V. ce mot et tonka.

1 Tonn, s. m., flot, vague, vbr., vir. et gael. tonn id. : soit un celt. *tundo- « heurtant », issu de rac. STUD > TUD, d’où aussi sk. tud-â-ti « il heurte » et tun-nâ « heurté », lat. tund-ere (pf. tu-tud-ï) et tud-es « marteau », got. stâut-an et al. stoss-en « pousser », etc.[926]

2 Tonn, s. m., variante de tont > toṅt.

Tonnen, s. f., couenne, croûte, cymr., ir. et gael. tonn id. : d’un celt. *tunnà, auquel on ne connaît pas d’équivalent.

Toṅt, s. m., amadou. Empr. german., cf. hollandais tonder, ags. tynder >ag. tinder « amadou », etc., et al. zûnden « allumer ».

Tôrad, s. m., ventrée : dér. de tôr. V. sous ieûr.

Torfed, s. m., délit, crime. Empr. fr. ancien tort-fait.

Torgammed (V.), s. m., torticolis : combinaison bizarre des deux synonymes tort et 2 kamm. V. ces mots et cf. ratouz.

Torgen, s. f., tertre, butte : dér. d’empr. lat. torus. Cf. dourgen.

Torgos, adj., trapu, nabot : soit tort-kôz[927]. V. ces mots.

Torchad, s. m., bouchon de paille : dér. de torcha « torcher », empr. fr.

Torc’houénia, vb., se vautrer (aussi tôréein V. et tôrimella C, simples dérivés). V. sous teûr et c’houénia.

Torlosken, s. f., punaise. V. sous teûr et losk[928].

Torosen (C.), s. f. : synonyme de torgenet de même origine.

Torpez, s. m., motte de bouse à brûler : pourrait être contraction et syncope de taouarc’h-péz, composé de type ancien. V. ces deux mots.

Torr, s. m., fracture, corn. torry et terry « briser », cymr. iorr « fracture », etc. : abstrait d’empr. ags. tor-en « déchiré » > ag. torn[929].

Tors, s. f., tourte, gros pain rond (aussi torc’h V.), corn., cymr. et mbr. (12e siècle) torth. Empr. lat. torta « tordue » > fr. tourte.

Tort : adj., tortu, bossu ; s. m., bosse. Empr. fr. ancien tort « tordu ».

Tortel, s. f., botte, faisceau : dér. du précédent (objet tort-illé).

Tortisa, vb., friser, crépeler. Cf. les deux précédents.

Torvéan, s. m., saxifrage. V. sous torret méan (casse- pierre).

1 Tôst, adv., prép., proche, près de. Empr. fr. tost[930].

2 Tôst, s. m., le banc des rameurs. Empr. fr. ancien et méridional toste id., qui paraît d’origine germanique. — Ern.

Tosten, s. f., rôtie : empr. lat tostà ppe fm. « rôtie ».

Touella, vb., charmer, tromper, séduire, corn. tulle id., cymr. twyll « fraude » : aucun autre équivalent sûr. — Étym. inc

Touez, s. m., mélange, masse (d’où é-touez a parmi »), cymr. twysg « quantité » : suppose un celt. *teisko-, qui pourrait être une contamination du radical de tôaz et de celui de meski. V. ces mots[931].

Toui, vb., jurer, blasphémer, mbr. toeaff, corn. toy, cymr. twng « serment » et tyngu « jurer » (cf. moue pour le vocalisme), vir. tong-u « je jure » : d’un celt. *tong-ô (cf. gaul. Tong-ius et Tong-etamu-s n. pr. « l’assermenté »), qui relève de la même rac. que gr. τε-ταγ-ών (te-tag-ôn) « saisissant », lat. tang-ere[932] et visl. thuk-la « toucher », etc.

Touinel, s. f., hameau : dimin. d’empr. ag. tourte « ville » > town.

Touḷ, s. m., chien de mer : abstrait d’empr. fr. touiller « barboter » [dans la vase] ; cf. toulen (proprement « mélange confus »).

Toulbaba, vb., tâtonner, manier. Onomatopée plaisante[933].

Touḷen, s. f., brume : dér. d’empr. fr. touille. V. sous tout.

Toull, s. m., trou, cymr. twll 9 vir., ir. et gael. toll id. : d’un celt. *tollo « creusé », assimilé pour *tor-lo-, dér. à l’état fléchi de la rac. qu’on trouvera sous tarar (ou *tuk-s-lo-, cf. vsl. is-tûk-na-ti a creuser »).

Touñ, adj., écourté, camard, mbr. touign id. : abstrait de touigna « écourter » = empr. lat. tund-ere « frapper ». Cf. 1 tonn[934].

Toupina, vb., écornifler : dér. d’empr. fr. populaire toupin « pot-au-feu ».

Tour, s. m., tour, clocher, corn. tur, cymr. twr. Empr. lat. turris.

Tourked, s. m., lien de balai : dér. d’empr. lat. torqu-ere[935].

Tourc’h, s. m., verrat, mâle, corn. torch, cymr. twrch ; vbr. turch, vir., ir. et gael. tore « verrat » : soit un celt. *t-orko-, dont le second terme est pour *porko-, lat. porcus, vir. orc 9 etc., lit. pàrsza-s, ag. farrowet al. dimin. ferk-el « cochon de lait », vsl. prasç. On ne s’expliquerait pas ici l’intervention du préf. *to-[936] ; cf. 1 da, tourta et tourz.

Tourta, vb., cosser de la tête comme les béliers (cf. tourz), cymr. hyrddu « heurter » : pour *tourza[937], composé de préf. *to- (sous 1 da) et d’un dér. du celt. qui a donné br. horz. V. ces mots.

Tourtel, s. f., tourte. Empr. fr. tourtel « tourteau », et cf. tors.

Tourz, s. m., bélier, corn. hordk, cymr. hwrdd id. : pour *hourz, avec la même préfixation que dans tourta, ou à cause de la locution *maout ourz prononcée par erreur *maoutourz > maout tourz. Cf. tourc’h.

Touskan (T.), s. m., mousse terrestre : peut-être altéré pour trousken. V. ce mot (le lichen est une sorte de lèpre). — Conj. Ern.

Tousek, s. m., crapaud, mbr. toucec, cf. provençal tossec et espagnol tàsigo « poison ». Empr. roman, du lat. toxicum[938] id., et cf. taxus « if » (dont le suc est vénéneux), tous deux venus du gr.

Tousier, s. f., nappe : relève de la même origine que toaḷ[939].

Touz, adj., tondu : abstrait de mbr. tousaff > br. touza « tondre ». Empr. fr. ancien touser « bas-lat. tonsāre).

Tôzôna, vb., agacer les dents (aussi toazôna), mbr. tasoanaff, etc. : variante dérivative de tuzum. Cf. ce mot et toézella.

Trâ, s. f., chose, corn. ira id. : peut-être identique à 1 trô[940].

Trabel, s. m., traquet : relève plus ou moins d’une onomatopée à laquelle se rattachent aussi 1 strâk (fr. traquet), stlaka, et

Trabidella, vb., vaciller, chanceler, et

Trabiden, s. f., haillon (qui bat sur le corps). — Ern.

Tragas, s. m., confusion, tumulte. Empr. fr. tracas.

Traṅk, traṅkl, s. m., galetas : métaphore maritime, cf. fr. trinquet « la voile la plus élevée du navire » ; cf. pourtant fr. ancien trinc (God.), terme d’architecture inexpliqué. Empr. fr. — Conj.

Traoṅ, s. m., partie inférieure d’un objet quelconque, mbr. tnaou et tnou, « vallée, en bas », cymr. tyno « vallon » : d’un celt. *ten-owo- = *slenowo-, cf. peut-être gr. *στεν-Ϝός > στενός (ion. στεινός) « étroit » ; sans autre équivalent. Cf. kraouṅ et naou.

Traoṅien, s. f., vallée : dér. du précédent.

Traouil, s. f., dévidoir. Empr. fr. ancien travail id.

Travel, s. m., travail, peine, souci. Empr. fr. travail.

1 Tré-, préf., au delà[941]. V. sous dré, et qquns des mots suivants.

2 Tré, 1 tréac’h, s. m., reflux, jusant, corn. trig, cymr. traiet treioa refluer », vir. tràg-ud « reflux » : proprement «[re-Jtrait », la rac. sous trô.

2 Tréac’h, adj., plus fort, supérieur, vainqueur (aussi trec’h), cymr. trech, vir. tressa, ir. treas, gael. treasa id. : d’un celt. *trek-s-, forme réduite de *trèg-yos-, compar. de celt. Hreg-no- « fort » (cymr. tren, vir. trén, ir. et gael. treun « brave », et cf. lat. strënuus), tous deux issus d’une rac. STREG « force » ; ag. et al. stark « fort », lit. streg-ti « se raidir », persan suturg « vigoureux », etc. — Mcb.

Tréala, vb., haleter. V. sous tré- et alan, et cf. trèc’houéza.

Tréaṅti, vb., harponner, pénétrer, s’imbiber[942] : dér. de trèaiil < trèzant « harpon ». Empr. lat. tridens « trident ».

Tréat, s. m., onguent : abstrait d’empr. fr. traiter « médicamenter »

Tréaz, s. m., sable de mer, sable, mbr. traez « rivage », corn. traith > treth > treath, cymr. traeth, vir. tracht, etc. : d’un celt. *trak-iu-, presque identique au lat. tràc-tu-s[943]. la rac. sous trô.

Trébez, s. m., trépied (aussi trébé T., V.), corn. tribet (voc.) > trebath, cymr. trybedd. Empr. lat. tripedem accusatif.

Tréki, vb., échanger : dér. de trok. Cf. leski, terri, etc.

Tréd, s. m., étourneau, corn. troet, cymr. drudwy, ir. truid > trod id. : soit un celt. *trodi- et *trozdi-, à peu près identique à lat. turdus (< *turzdo-s), ag. throstle et al. drossel, lit. strâzdas « grive ». Cf. drask.

Trédé, adj., troisième, corn. trysse > tressa, cymr. trydydd : d’un celt. *tri-tiyo- (cf. *ri), sk. trtiya, zd thritya, lat. tertius, got. thridja, ags. thridda > ag. third, et al. dritte, lit. trécza-s.

Trédémarz, s. f., miracle étonnant. Cf. marz[944].

Trédéren, s. f., douaire (tierce-part). V. sous rann[945].

Tréf, s. f., territoire dépendant d’une succursale. V. sous adré.

Trégas, s. m., variante altérée de tragas.

Tréc’hi, vb., surmonter, vaincre : dér. de 2 tréac’h.

Tréc’houéza, vb., haleter. V. sous tré- et c’houéz, et cf. tréala.

Trei, vb. (ppe trôet), tourner, tordre : dér. de 1 trô.

Treidi (V.), s. m., étourneau : pl. de tréd pris pour un sg.

Treiz, s. m., trajet par eau (aussi treic’h V.). Empr. lat. trajectus, mais sans aucun rapport avec treûzi. V. ce mot.

Tréloṅk, adj., acre : abstrait detrélonka[946]. Cf. torlouiika.

Tréma (V.), prép., vers : proprement « par ici » (tré-, 3 ma).

Trémen, tréménout, vb., passer, dépasser, surpasser, transgresser, mourir (tré-passer). V. les deux termes sous tré- et mont[947].

Treṅk, adj., aigre, sévère, cf. cymr. trwngc « urine » : on rapproche en outre gr. τάργ-ανο-ν, « vinaigre, piquette », et al. dreck « ordure ». V. sous strâk et cf. troaz. — Rien de précis.

Tréô, s. f., variante de tréf. V. ce mot et adré.

Trés, s. m., lenteur, tranquillité : exactement « allure », identique à treùz « travers », qui est abstrait de treûzi. V. ce mot[948].

Tréskaô, s. m., hièble : soit « au delà du sureau », d’où quelque chose comme « faux sureau ». V. sous tré- et skaô, et cf. skiliô.

Treskiz (V.), s. m., rigole : proprement « coupure en travers ». V. le préf. sous tré- et la rac. sous skéja. — Conj.

Trést, s. m., grand tènement de terre, cymr. (rest « chose étendue » : paraît empr. ags. altéré streccan « étirer », cf. ag. a stretch ofland.

Treûjen, s. f., tronc, trognon : dér. de treûd = treàt.

Treûskin, s. m., jabloir. Empr. fr. troussequin ou trusquin.

Treûst, s. m., poutre : pour m treustr t corn. troster (voc.), cymr. trawst. Empr. bas-lat. *iràstrum < transir um « traverse ».

Treûstel, treûstl, s. f., tréteau, linteau. Empr. fr. ancien trestelO h. tréteau), influencé par le précédent qui est de même origine.

Treût, adj., maigre, sec, cymr. tlawd « misérable » : soit un celt. *trd-iotraversé > transi », ppe de la rac. de tarar[949].

Treûzi, vb., traverser, percer (aussi trézein V.), d’où a été abstrait treùz, a travers, seuil » (> treûza « tordre », etc.) = cymr. traws. Empr. lat. tràns’ï-re > *tràsire. Ou d’un celt. *tràs, cf. tarar, etc.

Trével, s. m., variante assimilée de travel. Cf. burzud.

Trévers, s. f., trêve : contamination d’empr. fr. tresoe et de br. trevers = empr. fr. traverse, « qui empêche, interrompt ».

Tréza, trézenna, vb., prodiguer, dissiper : proprement « laisser couler comme un vase percé », abstrait et dér. de tréz-er.

Trézen, s. f., lange : dér. d’empr. fr. ancien *trosses > trousses « hardes » lequel est abstrait de trousser < lat. *tortiare[950].

Trézer, s. m., entonnoir, dissipateur (cf. tréza), mbr. traezer. Empr. lat. trajectorium > bas-lat. tractàrius (d’où aussi al. trichter id.).

Trî, trois, corn. try, cymr. tri, vit. tri, etc. : d’un celt. *treis, sk. trây-as, gr. τρεῖς, lat. très, got *threis t ag. three et al. drei, vsl. trïje, etc.

Trik-heûzou, s. m. pl., guêtres. Empr. fr. ancien tricquehouze avec sens analogue. Cf. 1 heùz.

Triked (V.), s. m., tréteau, linteau. Empr. fr. ancien triquet « échafaud de couvreur ».

Trida, vb., tressaillir de joie : sorte d’onomatopée d’origine probablement romane, mais diversement modifiée ; cf. lat. trepidàre « trembler » et tripodàre « danser », provençal tridoula et périgourdin triboula « grelotter », etc. Cf. aussi kridien et tripa.

Triṅchin, s. m., oseille, mbr. trinchonen. Cf. trenk.

Tripa, vb., danser, trépigner (aussi trépa). Empr. fr. treppir « danser », auquel Ern. rattache aussi trima « tressaillir de peur ». Cf. trida.

1 Trô, s. f., tour, corn. tro, cymr. tro, et troi « tourner » (cf. trei) : d’un celt. *trog-o- « traction », dér. à l’état fléchi d’une rac. probable TRAG H que reproduit lat. trah-ere, cf. aussi got. thrag-fan « courir ». Nombreux dér. celt. sous 1 tréac’h, tréaz, troad, gozrô, etc.

2 Trô, s. f., présure : identique au précédent[951].

Troad, s. m., pied, marche, mbr. troat, corn. trait (voc.) > trois > trôs, cymr. troed, vir. traig (gén. traiged), ir. et gael. troigh id. : d’un celt. *trag-et- ou *trog-et- t dér. de la rac. TRAGH (sous 1 trô)[952].

Troaz, s. m., urine, cymr. troeth, « urine, eau (alcaline) de lessive » : d’un celt. *trok-to-, sans équivalent précis. V. sous treṅk.

Trok, s. m., échange. Empr. fr. troc.

Trôel, s. f., liseron : dér. de 1 trô (qui s’enroule).

Trôen, s. f., tourbillon d’eau, gouffre tournant : dér. de 1 trô.

Troc’han, s. f., roitelet (T.). — Étym. inc.[953]

Trôidel, s. f., biais, ruse : dér. de 1 trô (cf. fr. tour).

Trompiḷ, s. f., trompette. Empr. fr. ancien trompille id.

Troṅjen, s. f., tige : contamination de treêjen et d’empr. fr. tronc.

Trônôz, s. f., lendemain, mbr. tronnos « après-demain », cymr. tranoeth « lendemain » : correspond en celtique à ce que serait en latin trans noctem, et aṅtrônôz à *in trans noctem. V. sous tré- et nôz.

Troṅs, s. m., trousse, carquois. Empr. fr. altéré[954].

Trota, vb., trotter. Empr. fr., et cf. stroten[955].

Trouc’ha, vb., trancher, couper, cymr. trwch « mutilé » : soit un celt. *trokk-ō « je coupe », dér. d’une rac. de forme indécise, dont paraissent relever aussi lat. trunc-u-s et trunc-āre « mutiler », al. dringen « presser », lit. trènk-ti « pousser », vir. du-thraic « il désire ». — Très incertain.

Trousken, s. f., croûte qui se forme sur une plaie, cf. vir. trosc « lèpre » : dér. d’un radical *trousk-, qui n’apparaît nulle part mieux que dans le got. thrûts- « lèpre », et qu’on peut rattacher à gr. τρύ-ω « frotter » ou lit. tru-nè-ti « pourrir » ; soit donc un celt. *tru-sko- de sens indécis.

Trouz, s. m., bruit, cymr. trwst. Onomatopée probable.

Truaṅt[956], s. m., gueux, cymr. truan, « faible, calamiteux » : dér. de cymr. et mbr. tru « chétif », gaul. Trôgo-s n. pr., vir. trûag « malheureux » (et dér. trôg-ân, etc.) ; soit un celt. *troug-o-, de rac ; TRUG, gr. στρεύγ-ο-μαι « je suis en détresse », vsl. strug-ati « racler », etc. Cf. truez.

Trubard, adj., fourbe : contamination possible de deux empr. fr., soit truffer « tromper » (mbr. trufla) et fourber, avec finale dérivative.

Trubuḷ, s. m., affliction, mbr. tribuill, etc. : abstrait du vb. trubula « affliger » = '*tribul-ya[957], lequel est dér. d’un simple '*tribul, abstrait lui-même du radical de l’empr. fr. tribul-ation.

Truez, s. f., pitié, cymr. truedd « misère », vir. trôige, etc. : d’un celt. *troug-ya, « misère, commisération ». Cf. truaṅt et trugarez.

Trugarez, s. f., grâce, pardon, merci, corn. tregereth, cymr. trugaredd, vbr. tru-car-auc « miséricordieux », vir. trôcaire et gael. tròcair « compassion » : d’un composé celt. *trougo-karyā « amour des malheureux », dont on trouvera le premier élément sous truaṅt et le second sous karout ; mais le second seul est hors de doute.

Truḷ, s. m., guenille, chiffon : peut-être pour *drul, cf. cymr. dryll « fragment »[958], soit un celt. *drous-lo- et *drus-lo-, qu’on rattache à gr. θραύ-ω « briser », lat. frūs-tu-m « morceau », lett. drus-ka « miette ».

, s. m., côté, corn. et cymr. tu, vir. tôib > tôeb, ir. et gael. taobh id. : d’un celt. *toibo-, qui n’a nulle part d’équivalent sûr.

Tûd, s. f., les gens, mbr. tut, corn. tus, cymr. tùd « pays », gaul. Teutoen tête de plusieurs n. pr., vir. tûath, ir. et gael. tuath « peuple » : d’un celt. *toutà (et *teuta)i qui se retrouve en germanique et en lettique (got. thiuda[959] et lett. taûta « peuple », etc.), ainsi qu’en italique (ombr. toto « ville », osque tâotd « peuple »), mais non en latin ni ailleurs.

Tuellen, s. f., robinet : dér. d’empr. fr. tuel> tuyau.

Tufa, vb., cracher sans effort. Onomatopée probable.

Tufen, s. f., douve, merrain (aussi du/en). Empr. fr. altéré. Cf. doutez.

Tuchen, s. f., butte, tertre : pour *tut-yen (cf. hiticha), dér. de tut (sous tûd) au sens de « pays », puis influencé par 2 tùn. — Conj.

1 Tûn, s. m., espièglerie, ruse : proprement « friponnerie », abstrait de l’empr. fr. (argot) tuner « friponner »[960].

2 Tûn, s. f., colline, dune, falaise. Cf. fr. dune[961].

Turkez, s. f., tenaille. Empr. fr. ancien et dialectal turcoises (tricoises).

Turc’ha, turia, vb., fouir. — Étym. indécise[962].

Turubaḷou, s. m. pl., fatras. Onomatopée.

Turumel, s. f., fourmilière : cf. turiaden « taupinière », où la dérivation par rapport à turia est mieux marquée ; formation obscure.

Turzunel, s. f., tourterelle. Empr. lat. vulgaire turturella.

Tuzum, adj., pesant, épais : pour *tus-im, terme d’argot hybride, dont la finale est celle des anciens superlatifs fr. (saint-isme, etc.), et dont le radical se rattache, par emprunt ou autrement, à celui de l’espagnol tocho, « grossier, stupide ». — Rien de précis.


U

Ufern, s. m., cheville du pied, cymr. uffarn, et tous deux pour *ufrann que supposent ir. odbrann et gael. aobrann id. : soit un composé od-brann, dont le 1er terme est *od- pour *pod- « pied » (cf. sk. pad, gr. πούς

(ποδ-ός), lat. pës (ped-is), got. fôt-u-s, ag. foot, al. fusa, etc.), et le 2e se rattache au radical qu’on verra sous bronn, soit donc quelque chose comme « gonflement, excroissance, mamelon du pied »[963].

Ugeṅt, vingt, corn. ugans et ugens, cymr. uceint > ugaint > ugain, vir. fiche, etc. : d’un celt. *wihji(- i à peu près identique à sk. viniçati, zd visaiti, gr. ϝίϰατι (dor.) et εἴϰοσι, lat. vïginti[964].

Uc’h, adj., haut, corn. et cymr. uch « au dessus » : abstrait de uchel = uc’hel, qui est la variante primitive et subsistante de huel. V. ce mot.

Ulmen, s. f., nœud d’arbre, rognure de bois. — Étym. inc.[965]

Ulven, s. f., duvet ou déchet de lin, de fil, etc. V. sous elfen, elven eteâfl.

Unan, un, corn. onan et onon, etc. : dér. de un-. V. sous eunn.

Unnék, onze : pour *un-dék. Cf. unan etdélc.

Unvan, adj., uni, semblable, cymr. un/an « le même endroit » et cf. cymr. man « place » : le br. est formé de même, du radical un- et du mot qui est devenu br. mân.

Urlou, s. m. pl., goutte (maladie), variante de hurlou.

Urs, s. f., ordre, arrangement, cymr. urdd. Empr. lat. ôrdô.

Us, haut, dans la locution adverbiale a us (aussi corn.), « en haut, au-dessus » : variante de uc’h en certaines positions syntactiques, puis généralisée. Pour la phonétique, cf. la note sous *eks-.

Usien, s. f., criblure, corn. et cymr. pl. usion, « baie, paille », et cf. cymr. us id., usyn, eisin, « son, baie », vbr. pl. eus-in-iou « criblures », sans équivalent retrouvé ailleurs. — Étym. inc. Cf. Loth, Voc. Vbr., s. v.

Usmol (T.), s. m., synonyme de usien, dont le premier terme est us- du mot précédent ; le second est celt. *muldo- « résidu de mouture », cf. cymr. mwl-wg « bale de blé », vir. moll « son », got. mulda et vhal. molt « poussière », dont on trouvera la rac. sous mala.

Uvel, adj., variante ancienne (la seule correcte) de vuel. V. ce mot.

V

Va, mon, ma : variante muée de ma. Cf. vâd.

Vak, adj., oisif, paresseux : abstrait de mbr. vacaff. Empr. fr. vaquer, « être vacant ou en vacances, être de loisir ».

Vâd, s. m., bien, plaisir : variante muée de mâd. Cf. va[966].

Vaganéein (V.), vb., s’évanouir : contamination probable de deux empr. fr., d’une part s’évanouir, et de l’autre la famille des mots vague, vaguer, divaguer, etc.

Valgoriein (V.), vb., balbutier : semble[967] une contamination d’empr. fr. balbutier (cf. balbouza) et d’empr. espagnol farfullar « bredouiller ».

Vergadel, s. f., poisson conservé, morue sèche. Empr. espagnol vergadek « merluche » (aussi fr. et provençal).

, s. m., œuf, mbr. eu, corn. oy et uy, cymr. toi et wy, vir. og (gén. uige), ir. ugh et ubh, gael. ubh id. : d’un oelt. *oges- nt., qu’il est aussi difficile de rapprocher que de séparer du type i.-e. bien connu, gr. ᾠόν (pour *ὠϝ-ιό-ν), lat. ōvu-m, ag. egg, al. ei, vsl. jaje, etc. ; aucune autre affinité à constater.

Viel (C.), s. m., fainéantise : abstrait du vb. viella empr. fr. « jouer de la vielle », d’où « perdre son temps, muser », etc. Cf. biel.

Vîl, adj., vilain, malhonnête. Empr. fr. vil et vilain.

Vilgen, s. f., femme de mauvaise vie : dér. du précédent. Cf. dourgen.

Viltaṅs, s. f., vilenie, ordure, pus, race infâme, lutins. Empr. fr. ancien aviltance, dér. d’un vb. avileter « rendre vil ».

Vuel, adj., humble : fausse lecture pour uvel, mbr. uvel, corn. huvel > uvel, cymr. uvyl > ufyll. Empr. lat. humilis > *humilis[968].

W

War, prép., sur, mbr. voar et oar, corn. gur > war, cymr. guar et guor > gor-, vbr. guor, etc., vir. for, etc., gaul. ver- dans ver-trag-u-s « qui court bien » (cf. troad), Ver-cingeto-rix (cf. 1 kamm) et autres n. pr. : d’un celt. *wer < *uer, pour *uper « sur », sk. upâri, gr. ὑπὲρ, lat. s-uper, got. ufar, ag. over et al. über, etc. Cf. aussi 1 gour-.

Wardrô, prép., adv., autour. V. sous war et 1 trô.

Warc’hoaz, adv., demain : pour mbr. arhoaz (ar-c’hoaz), proprement « la fois prochaine », contaminé de toar. V. ces trois mots.

Warc’horré, prép., par dessus. V. sous war et gorré.

Warléné, adv., Tannée dernière, cf. cymr. yrllynedd id. : le premier terme est un adj. celt. *arei-o-, pour *parei-o-, « passé, dernier », dér. de la prép. primitive qu’on trouvera sous ar- (cf. sk. parut, gr. πέρυσι (perusi) « l’an dernier »), puis confondu, en nr. seulement, avec la prép. war supra ; le second terme est relevé et expliqué sous léné et hévténé.

Warlerc’h, prép., après : exactement « sur trace de > à la suite de ». V. sous war et lerc’h.

Warzu, prép., vers, du côté de. V. sous war et .

Z

, adv., écourté pour azé. V. ce mot et cf. .

Zôken, adv., même (aussi siken etzikenT.), mbr. so quen, etc. : exactement « tellement autant », la syllabe initiale étant la même particule démonstrative qui sert de base dérivative à 2 seul et qui se retrouve à l’initiale de sioaz. V. ces mots et 1 ken[969]. — Ern.


FIN
INDEX DES MOTS
(Les nos renvoient aux pages.)

I. INDO-ÉRANIEN
1. SANSCRIT
a- « ce » 
 1
a- (nég.) 
 8
âksa 
 5
agni 
 213
anki 
 11
âjâmi 
 104
âûjas 
 8
âti 
 138
âtha 
 117
âdihan 
 96
adhâs 
 175
âdhvanlt 
 92
an- 
 8
âniti 
 6
ânika 
 114
ânta 
 140
antar 
 114
ânti 
 10
anyâ 
 111
âpa 
 1
apaskara 
 55, 240
abhi 
 7
âma 
 158
ambu 
 21
amla 
 99
âyas 
 166
arani 
 164
ârna 
 17
arnavâ 
 17
âva 
 14
âvati 
 174
avâni 
 14
âvâte 
 147
aç 
 156
açrâ 
 109
àçravat 
 70
âçva 
 109
astaû 
 111
âsti 
 34
âsthi 
 19
asya 
 158
asyâs 
 158


â 
 1
âdara 
 93
ânâmça 
 232
â pas 
 21
âmâ 
 99
âyus 
 213
âçù 
 96


ûpa 
 146
upâri 
 276
upastarana 
 141
usas 
 152


urnâ 
 135
ûrnâvâbhi 
 148


rksa 
 158
rjû 
 232
rnjâti 
 232
rnuté 
 17, 115
rnôti 
 17
rta 
 231
rtû 
 231


éka 
 118
éti 
 205
édha 
 213
esâm 
 164


aidhâ 
 213


kâ 
 218
kaksa 
 56
kaksâ 
 49
kaUtbâ 
 221
kadâ 
 215
kanisÇhâ 
 62
kaninikâ 
 193
karôti 
 95
karpara 
 60
karma 
 95
kavi 
 243
kânâ 
 136
kas, kasà 
 218
kâsafce 
 218
kûla 
 217
kûhaka 
 85
kuhï 
 85
-kftvas 
 227
krntati 
 227
kfmi 
 95, 228
ketû 
 226
krâma 
 81
krâmati 
 81
krinâti 
 227
kruAoati 
 83
klamyati 
 69
ksinàti 
 244
ksiti 
 244
ksêtra 
 73


khânjati 
 51
khadga 
 71
kbâdati 
 95


gâbhasti 
 129
gâdbâ 
 33
gàbati 
 33
girati 
 131
gilati 
 131
grnâti 
 130
gfdbyati 
 143
grbbnâti 
 79
gaûs 
 48
gnâ 
 109
gratbnâti 
 145
grantba 
 145
gràvan 
 44
glâDâ 
 37


gbarmâ 
 137


ca 
 221
cakra 
 66
catasras 
 219
catvâras 
 222
candra 
 53
câru 
 55
citta 
 226
cétati 
 226


cbâyâ 
 241
cbinâtti 
 242
cbyati 
 240


jângbâ. 
 51
jânati 
 131
jâDas 
 131
jârate 
 130
jala 
 131
jalukâ 
 131
jâuu 
 134
jâmatar 
 132
jirnâ 
 143
jivâ 
 31
jnâta 
 11
-jnu 
 134


takati 
 262
takti 
 262
tata 
 258
tàn 
 252
tanû 
 252
tanôti 
 252
lâpali 
 266
tapas 
 264
-lama 
 174
tamas 
 264
tamisrâ 
 264
lâr 
 253
tala 
 258
tara 
 253
tiras 
 107
tis^bati 
 238
tisrâs 
 262
tuftjâte 
 248
tudâti 
 20, 266
tunnâ 
 266
trâyas 
 271


dâksina 
 91
dadârça 
 107
dadru 
 89
dânt 
 87
dama 
 88
dâyate 
 104
dardù 
 89
dârsi 
 89
dâçà 
 91
daçâ 
 108
dâbati 
 94
dâru 
 93
dirnâ 
 89
dfmbati 
 93
drdbâ 
 93
dfbyati 
 93
devâ 
 105
dyaûs 
 91
driyâte 
 93
drûb 
 108
dvâr 
 104
dvô, dvaû 
 88


dbâyati 
 92
dbeDÛ 
 92


nâ 
 209
nâkti 
 213
nakbâ 
 175
nagnâ 
 212
nata 
 13
nâpat 
 61, 212
naptf 
 212
nâmas 
 115
nâr, nâra 
 210
Nâva « 9 » 
 209
nâva 
 211
nâvya 
 211
naç « atteindre » 
 156
nàçati 
 12
nas 
 165, 211
nâbus 
 210
nâbyati 
 209
nàma 
 157
ni 
 210
nikta 
 212
nidâgbâ 
 94
niskâ 
 209
nidâ 
 210
nû, nu 
 211
nénejmi 
 212
naûs 
 210


paktâ 
 225
pâcati 
 222
pafloa 
 219
pâtati 
 119
pâti 
 215
pari 
 15
parut 
 277
parnâ 
 229
palita 
 190
pâd 
 274
pâbi 
 118
pitû 
 110
pitudâru 
 117
piparti 
 184
pibâmi 
 118
piyusa 
 192
putrâ 
 104
puni 
 173
pûrnâ 
 184
prccbâti 
 19
prtbivf 
 181
prtbû 
 181
prâ 
 229
prati 
 4
prastba 
 235
prâk 
 229
prùsvâ 
 232
plâvate 
 185
pUbân 
 121


pbéna 
 115


badbira 
 41
badbnâti 
 38
barsâ 
 26
bila 
 40
budbuda 
 226
brbânt 
 32
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    LUK dont il est l’opposé, par le fait que le noir est la couleur de ce qui a brûlé. C’est ainsi que ag. black « noir » se rattache à Modèle:Abr Modèle:Lang « brûler ».

    allemand ; puis, si l’on veut, — car la prononciation s’est modifiée d’âge en âge, — dh et gh, comme y du mot yeux, th comme h, bh comme v, et mh comme un v nasal pareil à celui du breton Modèle:Lang, Modèle:Lang, etc.

    L’initiale h est comme une forme de compromis entre l’initiale vocalique simple et l’initiale &h.

  1. On trouvera dans ce lexique un seul mot illyrien (Modèle:Lang), un seul thrace (Modèle:Lang), un seul macédonien (Modèle:Lang), pas un albanais. Le thrace et le macédonien sont des unités trop mal connues pour qu’on puisse songer à les classer. Toutefois on a récemment essayé de rattacher l’albanais au thrace, en le séparant de l’illyrique.
  2. On prononcera : ái et áu gotiques en diphtongues, mais ai et respectivement comme e et o ouverts ; ei, comme i long ; u comme u allemand ; w et th, respectivement, comme w et th anglais (dur). Le reste est sans importance ni difficulté.
  3. On prononcera l’anglo-saxon, non comme l’anglais actuel, mais tel qu’il est écrit, en observant bien les signes de longueur ; toutefois, le c comme k en toute position, l’y comme u français, et le th comme th anglais dur.
  4. On prononcera : ė et o, fermés et longs ; e, ouvert, bref ou long selon l’accentuation ; y comme ī long ; sz et ž, respectivement, comme ch et j français ; c et cz comme ts et tch. L’aigu et le circonflexe sont signes de longueur, mais avec une nuance d’accentuation qui n’est pas brièvement définissable.
  5. On prononcera : e et o, ouverts ; é, fermé et long ; ŭ et ĭ, presque muets (y est une voyelle très difficile à définir) ; ch, comme en allemand ; ž, comme eu lituanien. Les autres signes graphiques ne se rencontreront pas dans ce livre.
  6. Il se peut donc fort bien qu’un mot cymrique ou breton contenant un p soit d’origine celtique ; mais c’est à condition que la forme indo-européenne dont il descend contienne, non un p, mais un q. Au contraire, aucun mot iro-gaélique contenant un p ne saurait être celtique.
  7. Voir notamment, au lexique, les mots Modèle:Lang, Modèle:Lang, Modèle:Lang, Modèle:Lang, etc.
  8. Dans la France du nord, du moins dans les campagnes reculées, le gaulois paraît s’être maintenu jusqu’au Modèle:ScModèle:E et même par delà.
  9. Encore ne nous sont-ils parvenus, pour la plupart, que sous une forme entièrement latinisée. Voir l’index gaulois à la fin du volume.
  10. Toutefois il existe quelques inscriptions gâdéliques, dites ogamiques, qui remontent au paganisme et aux premiers siècles de notre ère ; mais c’est une mince ressource.
  11. On prononcera : les voyelles et diphtongues telles qu’elles sont écrites, mais longues les voyelles accentuées ; c, comme k, devant toute voyelle ; ch, comme en
  12. On prononcera : longues, les voyelles marquées d’un accent grave ; é et ó, longs et fermés ; les diphtongues très fuyantes ; ea, ei et eu à peine diphtongues ; le reste, comme en irlandais.
  13. Dans le nord de l’île (Écosse actuelle), les Pictes, restés toujours insoumis, parlaient un celtique que le critérium du p fait rattacher de plus près au brittonique qu’au gâdélique ; mais on ne possède de ce dialecte que quelques noms propres.
  14. Voir au lexique le mot Modèle:Lang.
  15. Voici les règles essentielles de prononciation : u, intermédiaire entre u et i français ; y, de même, après w, ou dans un monosyllabe, ou en syllabe finale, mais en toute autre position comme e muet faisant syllabe ; w devant voyelle, comme w anglais, mais entre consonnes comme ou français ; c, comme k, en toute position ; ff comme f, et f comme v bilabial ; th et dd, respectivement, comme th anglais dur et doux ; les consonnes suivies d’h, sans sonorité ; ll est presque indéfinissable.
  16. On prononcera le cornique à peu près tel qu’il est écrit, — si l’on peut, car certains mots sont d’aspect assez rébarbatif ; mais cela n’a guère d’importance. — Le dh est un th anglais doux. — Voir au lexique le mot Kerné.
  17. Les mots antérieurs sont tous latinisés.
  18. Selon M. d’Arbois de Jubainville le domaine conquis par les Celtes continentaux l’a été sur les Ligures, population indo-européenne. Cette donnée importante ne nous permet pas néanmoins d’identifier les vocables non-celtiques égarés dans le celte ; car nous ne savons presque rien de la langue des Ligures ; moins encore, de celle des Ibères, que les Ligures avaient supplantés ; et enfin, nous ignorons à quelles peuplades primitives ont eu affaire les Celtes insulaires en envahissant la Grande-Bretagne.
  19. Bien d’autres considérations entrent ici en ligne de compte, et mon excellent confrère M. Duvau m’en confirmait une tout récemment. Seuls de tous les Indo-Européens, tous les Celtes ont la numération vigésimale (br. Modèle:Lang = 40). Cette particularité leur est commune avec les Français, seuls de tous les peuples romans (quatre-vingts, six-vingts, les Quinze-Vingts) ; et les Français sont aussi les seuls qui habitent un domaine jadis exclusivement celte. Il est donc impossible de ne pas songer à des occupants préhistoriques, non indo-européens, qui, comme aujourd’hui encore les Eskimos par exemple, comptaient par les dix doigts des mains, puis par ceux des pieds, puis recommençaient, et qui auraient légué leur système aux Celtes envahisseurs.
  20. Il est impossible de confondre la dernière avec l’abréviation « V. = voir », qui généralement n’est pas entre parenthèses et, en tout cas, est toujours suivie d’un complément.
  21. La façon la plus simple de les lire, c’est donc, respectivement « issu de » et « d’où ». On prendra garde de les bien distinguer : la flèche est toujours dirigée vers la forme postérieure et issue.
  22. N. B. Ce signe n’indique jamais un simple emprunt d’une langue à l’autre.
  23. Cette abréviation sert d’appendice à toutes les étymologies qu’une irrégularité phonétique ou toute autre cause d’invraisemblance rend plus ou moins suspectes. Lorsqu’elle n’est suivie d’aucun nom propre, c’est que la conjecture est personnelle à l’auteur, ou du moins qu’il n’a pas eu connaissance qu’elle eût été formulée avant lui.
  24. On prendra garde que l’abréviation qui suit désigne toujours la langue à laquelle l’emprunt a été fait : la meilleure manière de lire « Modèle:Abréviation », c’est « emprunté au français », et ainsi des autres.
  25. On désigne ainsi la formation brittonique bien connue dont le type est Modèle:Lang « un arbre », en opposition à Modèle:Lang « arbre » en général, « arbres ».
  26. La distinction du cornique proprement dit et du vocabulaire cornique n’a pas paru partout indispensable, d’autant que l’index final fournit à ce sujet une information suffisante.
  27. Un m initial, en principe, ne disparait jamais. Mais l’m de mâb a commencé par devenir v dans la locution courante Pezr vab Ælard « Pierre fils d’Élard », et similaires, qui exigeaient la mutation douce. Après quoi, le v initial est tombé, d’où Pezr ab Ælard « Pierre Abélard », comme dans azé issu de vazé, envor issu de *venvor, etc. V. ces mots, la chute constante du v initial est un fait actuellement constaté dans le parler de l’île d’Ouessant : ar éleien, « les prêtres » : da Rest « à Brest », etc.
  28. Cela résulte à l’évidence de ce que, abarz signifiant « avant », une juxtaposition telle que *abarz-deiz ne pourrait désigner que « la matinée » ou même « l’aube ».
  29. A l’époque où les Bretons ont emprunté l’alphabet romain, et longtemps encore après, ils en ont prononcé le nom abéké, comme faisaient les Romains eux-mêmes. Cf. de nos jours encore, gael. aibidil « alphabet » = ir. aibghitir = vir. abbgitir = Modèle:Abréviation abecedārium, et cymr. abcedilros « alphabet » (le c cymr. se prononce k en toute position).
  30. La différence inconciliable de sens empêche de rattacher ce mot au précédent, ou réciproquement. D’autre part, s’il était un composé breton de a- et bék (V. ces mots)Modèle:Corre pourrait avoir en breton que la forme *avégi.
  31. En effet, 1Modèle:E le genre n’est pas le même, mais cette preuve n’est pas décisive, car le breton a opéré beaucoup de changements de genre ; 2Modèle:E le mot existe identique, non seulement dans tout le brittonique, mais encore dans les noms de lieux du gaélique, qui sûrement n’a pu l’emprunter au français ; 3Modèle:E dans toutes ces langues, excepté en cymrique, il ne signifie jamais que « confluent, embouchure », et non point « havre ».
  32. La métathèse tient ses débuts du français (patoisé) lui-même : le Bas-Maine a une forme abervwé Dn.
  33. D’une locution telle que skei a boez hè zierec’h « frapper à tour de bras », exactement « de [tout] le poids de ses bras », où l’emploi du mot poez s’entend de lui-même, ce mot a été abstrait et transporté à d’autres façons de parler où il n’avait primitivement que faire.
  34. Qui vient le matin est diligent, et réciproquement.
  35. Voir plus bas les mots qui commencent par cette syllabe.
  36. Les deux prépositions Modèle:Abréviation *arf = Modèle:Abréviation ad et *ate- gr. Modèle:Lang se sont très souvent confondues par voie phonétique (Loth).
  37. Le second terme tref, le même que vbr. treb, « habitation, subdivision du bourg » (cf. trèô), remonte à un Modèle:Abréviation *trebd, qui répond peut-être au Modèle:Abréviation tribus « tribu » et sûrement au germanique qui a donné l’ag. thorp et l’al. dorf « village ».
  38. Ce n’est pas que l’n initial soit tombé naturellement ; mais, dans une liaison telle que *an nazr, *eun nazr l’initiale du nom a fait corps avec la finale de l’article, et l’on a coupé *ann asr, d’où azr tout court. On constatera le même phénomène dans d’autres noms, tels que aṅt, eṅc, etc., et dans le même mot en anglais (note suivante). La fusion de l’article avec le nom a produit l’effet inverse dans Modèle:Abréviation lierre = l’ierre Modèle:Abréviation Modèle:Lang) et autres.
  39. Le phénomène est exactement le même en anglais qu’en breton : *a nadder a été pris pour an adder et l’on a dit adder, comme aussi apron « tablier » pour le Modèle:Abréviation napperon.
  40. Si toutefois il est permis de ne pas tenir compte de l’h initial Modèle:Abréviation, qui fait difficulté ; autrement, l’étymologie est désespérée.
  41. Conservé encore dans le mot hanal ou hênal (V.) « baleine », où la prothèse de l’h est due à l’influence du français.
  42. Le sens, le genre et la phonétique séparent également ce mot de talgen « fronteau », auquel pourtant il ressemble de bien près.
  43. Chaque langue a fait subir au nom de l’oiseau diverses altérations analogiques et d’étymologie populaire, très finement analysées par Loth, Mots Latins, s. v.
  44. Il n’est en effet féminin qu’en breton, sans doute sous l’influence du genre du fr. clef.
  45. Où en principe il produit mutation douce (cf. l’article dam-), ce qui implique qu’il se terminait par une voyelle. En fait, les mots gaulois tels que Ambiàni « Amiens » indiquent une forme Modèle:Abréviation *ambi, qui concorde avec celle des autres langues. Le cymr. am et le gael. im signifient également « autour » et ont pris en outre un sens superlatif qui contraste beaucoup avec celui de 2 am-.
  46. En effet, indépendamment de l’m au lieu d’n, cette particule, ne se terminant point par une voyelle, ne produit pas et ne saurait produire mutation douce dans les rares mots bretons où elle a subsisté (cf. koun et aṅkounac’h).
  47. Soit, par exemple, déré « décent » et am-zéré « à côté du décent », d’où « indécent », et ainsi des autres.
  48. Ainsi s’expliquerait l’ final. Le rapprochement avec dibiḷ, dispiḷ, etc. (Ern., p. 186), est bien douteux et d’ailleurs dubitatif. Une locution marc’h ambiḷ « cheval qui va l’amble », à laquelle j’avais songé d’abord, est moins satisfaisante que l’hypothèse portée au texte.
  49. D’après cette étymologie, le mot devrait être masculin : il a passé au féminin, parce que tel est le genre de la majorité des noms terminés eu -en. Quant à l’insertion du b entre m et r, cf. Modèle:Abréviation camera > fr. chambre, et cent autres exemples du même phénomène dans les langues les plus diverses.
  50. Le br. a partout la nasale en première syllabe ; le cymr. ne l’a jamais ; le Modèle:Abréviation alterne : en l’état, il est impossible de savoir si l’une et l’autre forme ne seraient pas légitimes, auquel cas on aurait affaire à deux préfixes différents, ou si, par exemple, le br. hambrouk ne serait pas altéré par métathèse d’un plus ancien *habrounk = cymr. he-brwng. La seule chose sûre, c’est que ce préfixe commençait par un h et par suite procédait d’un adverbe i.-e. commençant par un s, soit *sen- ou *sed-, qui signifie « à part » : cf. sk. sanutár « à part », gr. Modèle:Lang « sans », al. sonder « séparément », Modèle:Abréviation sed- dans sed-itio, se-cernere, etc., etc. s.
  51. Ce radical, qui ne se trouve qu’en Modèle:Abréviation et en germ., est sans doute à son tour une amplification spéciale de la rac. BHER a porter ». V. sous kémérout.
  52. La première syllabe aurait pris la forme du préfixe négatif en vertu d’une vague notion d’étymologie populaire, am-groaz étant en quelque façon interprété par *am-rôz « [fruit] qui n’est pas [celui d’un vrai] rosier ». Le vocalisme inaltéré se retrouve dans le Bas-Maine : ékrō « épine de l’églantier », et égrasiyáo « églantier » Modèle:Abréviation.
  53. Et auquel se rattachent vraisemblablement, tant le Modèle:Abréviation amure que les formes réduplicatives *marna, qui presque partout désignent « la mère » dans la bouche des enfants.
  54. Comme qui dirait « tourner autour [du pot] ».
  55. C’est-à-dire comme une traduction littérale, à la construction bretonne près, du fr. mal-adroit.
  56. Ce mot était fort répandu ; car le gael. aparr « expert » en procède aussi, sans doute par l’intermédiaire du moyen-anglais.
  57. Soit quelque chose comme l’al. actuel Ge-wurm.
  58. Sans doute faute d’orthographe des mss. pour amser
  59. La concordance germanique n’est pas rigoureuse, mais ramène à la variante radicale MED (gr. Modèle:Lang « je mesure je prends soin de », lat. Modèle:Lang).
  60. Survivant en allemand : i.-e. *pond d’où/ona, aujourd’hui con.
  61. Visible, par exemple, dans un n. pr. gaul. tel que Ande-gavi « Anjou », et nombre d’autres.
  62. De ces quatre formes, la première seule est nettement reconnaissable, en ce qu’elle ne peut produire de mutation douce. Les trois autres se confondent pour la forme et souvent pour le sens.
  63. Ce mot est donné comme un type de dérivation compliquée et très commune : il serait en Modèle:Abréviation *ati-gna-but-akos. Le suff. d’adj. -dko- est le même que dans amések et autres. Quant à l’élément -but-, qui est à la base de tous les infinitifs bretons en -out, il se ramène au subst. i.-e, *bhù-ti- « état » (cf. gr. Modèle:Lang « nature »), dér. de la rac. BHÙ a être », sk. bhâc-ati « il est », gr. Modèle:Lang, Modèle:Abréviation fu-it, ag. to be, al. ich bin, etc.Modèle:Corr
  64. Cette étymologie a contre elle la forme aznaouè (Le Gon.) ; mais il est probable que celle-ci est purement analogique de aznaout > anaout.
  65. Pluriel du même type que le Modèle:Abréviation hom-in-es, etc.
  66. Cette dernière forme rend plus visible l’élément radical -but- qui s’est superposé à la racine. Cf. anaoudek et la note.
  67. Pour le premier, voir sous *ad- (préfixe). Noter toutefois que anat ne saurait être identiquement le même mot que aznat, puisqu’on trouve de très bonne heure les formes anat etannat « spécial » en cymrique.
  68. Mais la métathèse qui a donné naissance à la forme actuelle bretonne a évidemment été favorisée par la circonstance que ces êtres fantastiques dansent en rond (an-kelc’h-er comme qui dirait a en-cercl-eur ») autour de leur victime. Cf. kelc’h.
  69. Aucun rapport, par conséquent, avec br. ankou ni avec fr. angoisse, dont la rac. est ANGH (V. sous erïk). Mais il se peut qu’à la base de toutes ces formations se trouve la rac, bien connue ANK a crochu », d’où « pénétrant, torturant ».
  70. Vue à travers la bouche ouverte, la luette (ait l’effet d’un petit crochet suspendu devant l’arrière-gorge.
  71. La désignation de ce mot comme s. m. pl. (Le Gon., Tr.) parait une illusion fondée sur sa finale -ou et sur une fausse étymologie qui le rattache à angoisses. Tout le monde sait que l’Ankou des contes bretons, avec son chariot et sa faux, est un personnage masculin et parfaitement unique.
  72. Mutation douce de m en v, puis chute de v. V. sous âb.
  73. Cf. (même origine) l’anglais manure « engrais ». — Ern.
  74. L’ancienneté de l’emprunt résulte de la mutation régulière de m en o entre voyelles, qui remonte extrêmement haut.
  75. La forme parallèle hann vient de l’analogie du précédent, et l’aspiration s’y est maintenue parce que le mot « ici » est habituellement accentué dans la phrase, tandis que l’article est atone.
  76. Le mot br. équivaut donc tout à fait à l’al. an-sitzen.
  77. L’élément dérivatif est analogue à celui du Modèle:Abréviation in-de. Cf. enô.
  78. Le sens primitif et l’n initial conservés dans kornaṅdoun. V. ce mot, et pour la chute de l’n cf. 1 aer, etc. Le Dict. de Le Gon. donne même un mot naṅt « courant, torrent ».
  79. D’où le nom de la ville de Nantua.
  80. Soit rac. SPALT : la forme à sp initial a donné f initial, tandis que la forme à p initial a régulièrement perdu son p. Ces alternances sont fréquentes.
  81. Vieux mot, abstrait du verbe otreyer, qui est le bas-lat. auctoricûre « autoriser ». Aujourd’hui octroi.
  82. Pour le sens de « seigneur », cf. l’ag. lord, qui est l’ags. hlaf-weard (serait aujourd’hui *loaf-tcard) « gardien du pain ».
  83. Chute de n initial comme dans a fît. V. sous 1 aer.
  84. Aujourd’hui < l’Evre ». — Le Gloss. Ern. p. 165 indique dubitativement une étymologie toute différente.
  85. Se garder de confondre ce préfixe avec l’article, dont il se distingue en ce qu’il produit toujours mutation douce : ar-côr (ce qui longe la mer) « côte », d’où Arcor Modèle:Corr la Bretagne côtière » ; mais ar môr « la mer » sans mutation.
  86. Tenir compte toutefois du cymr. arab « plaisant » et dérivés, dont au surplus l’étymologie n’est pas connue.
  87. La formation est donc identique en celtique et en français.
  88. Cité au Gloss. Ern. p. 137, et cf. notre article kudon.
  89. Quelle qu’en soit l’origine indo-européenne, ce mot est donc très ancien et authentiquement celtique ; mais c’est par empr. fr. qu’il a pris eu outre le sens de « monnaie ».
  90. En tant que signifiant « arme » il vient naturellement du fr., tandis que corn. arv et cymr. arf viennent du latin.
  91. Le premier élément doit évidemment signifier « briser », mais il est étymologiquement obscur.
  92. Ou serait-ce d’aventure l’article coagulé et ne faisant qu’un avec le nom ? Car le préfixe aurait dû causer mutation.
  93. La filière des sens est « noter [les linéaments principaux] — ébaucher — essayer — commencer ».
  94. Il existe aussi, parait-il, une forme synonyme arval, qui dés lors ne contient que le premier des deux préfixes.
  95. L’initiale modelée sur les nombreux mots à préf. ar*.
  96. Et aourédâl « séneçon » : les deux plantes ont des fleurs jaunes et sont de la même famille. Mais il se peut que la métathèse ait été influencée par l’étymologie de fantaisie que suggère Le Gon. Comparer aussi baré.
  97. J’ai suivi l’orthographe de Le Gon. : on cherchera sous as- les mots qu’on ne trouvera pas sous as-, et réciproquement.
  98. La forme phonétique correcte eût donc été *esk, mais la métaphonie a pu être entravée par une cause inconnue.
  99. D’où, par syncope, aussi lat *aœla > àla « aile »
  100. Le vbr. a un mot scal, de sens douteux, mais qui ne parait pas signifier « chardon ».
  101. Cette conjecture nouvelle est hasardée, mais moins que l’ancienne. La gutturale de l’arménien oskr « os » et du zd açcu « tibia » pourrait aussi faire admettre un celt. *ask- signifiant « os », auquel se serait adjoint un suff. -urno- pareil à celui du lat. diurnus. Mais la rareté de ce suffixe, jointe à d’autres considérations, le rend ici très suspect.
  102. L’incubation étant sans doute considérée comme une sorte de répétition ou de continuation de la ponte.
  103. Dont la finale aurait été altérée sous l’influence de rec’h. V. ce mot.
  104. Tous deux diminutifs de hasta « hampe ». Cf. askleûden.
  105. La filière des sens est fort curieuse : « rusé — qui emploie la ruse — qui n’a que la ressource de la ruse pour déjouer la force d’autrui — faible, chétif ».
  106. D’une manière générale, on cherchera sous h les mots qu’on ne trouvera pas sous voyelle initiale, et avec t les mots qu’on ne trouvera pas avec d, ou réciproquement.
  107. Peut-être la vraie forme serait-elle atô t abstrait d’une locution fr. anc. a toz eolps « à tous coups ». Il ne semble pas que le cymr. etto soit apparenté ; car il signifie (4 encore, encore une fois, toutefois », mais non « toujours ».
  108. La métathèse était déjà opérée en fr. patoisé ; le Bas-Maine a aders « adresse » et radersé « redresser » Suppl. Dn.
  109. Même emprunt en germanique (ag. apple, al. apfel) et en letto-slave (lit. ôbâlas, obelis, vsl. ablanï, ablûko, russe jabloko, etc.).
  110. Pour le préfixe, cf. an- (3 # ) et anoued.
  111. Modèle:Abréviation aura et &er sont empruntes au grec.
  112. Bien entendu le Modèle:Abréviation n’accuse que la forme en b. Cf. Johansson. Ida, Forsch., IV, p. 141.
  113. Il est vrai que évez est s. m. Mais le genre a pu être changé parce que la majorité des noms en -ez étaient féminins. En fait, plusieurs noms en -ez ont du être primitivement masculins, puis passer au genre féminin.
  114. Pour l’initiale, se reporter à arïdècrek et ab. Le mot *mayen-i est le locatif du substantif qu’on trouvera sous amat. Le locatif *saù se rattache à *« e qu’on trouvera sous ann.
  115. C’est donc pur hasard si le Modèle:Abréviation azeuliff coïncide avec le Modèle:Abréviation adôrare ou le fr. adorer, qui au surplus a pu et dû influer sur le sens.
  116. On observera toutefois que la tête d’article mot exclusivement brittonique, pourrait être aussi un empr. bas-lat. *assedére
  117. De là aussi l’ital. badare « regarder bouche bée, faire grande attention », et aussi (r. badin, badaud, mais ceux-ci empruntés au provençal. — Modèle:Abréviation *batare serait-il une altération jargonnante depatëre « être ouvert » ?
  118. Aucun rapport avec vir. bàlth « imbécile », gael. baotlx id. Cf. Macbain s. v.
  119. Fréquentatif de *batare. V. le précédent.
  120. Tandis qu’au contraire les noms en -er sont masculins et noms d’agent. En fait, *badaler aurait paru signifier « bâilleur » : la corruption est donc très logique.
  121. Ce mot, en effet, ne saurait dériver du précédent et signifier « batelée », puisqu’il est commun à tout le celtique, tandis que bâg est exclusivement breton.
  122. Un m ne se change pas en 6, mais tous deux se changent en c en mutation douce et sont alors exposés a se confondre accidentellement. Cf. baûgounel et bardel. — Ern.
  123. Sauf la difficulté qui résulte de l’incertitude phonétique du changement du préf. celt. *ux>- eu b- devant voyelle ; mais elle se reproduit pour d’autres mots, et le préf. a pu exceptionnellement prendre cette forme devant voyelle, par analogie de ce qu’il la prenait en d’autres positions. Cf. béoen, bézin, etc.
  124. Rapprocher Modèle:Abréviation Modèle:Lang « montrer », Modèle:Lang « lumière », etc.
  125. Le Dict. Hatzf. indique l’emprunt inverse, qui est bien peu vraisemblable : si bal était breton, on ne verrait, ni d’où il vient en breton, ni comment il aurait changé de genre en français ; si au contraire il est français, on conçoit fort bien que les Bretons, l’empruntant sans y rien changer et prononçant par conséquent er bal « dans le baquet », l’aient pris pour un nom masculin.
  126. Tel est bien, en effet, le sens du vb. fr. baller. Voir ; Guy, Essai sur … Adam de Le Haie, p. 519.
  127. Le Gloss. Ern. s. vv. semble faire dépendre les uns des autres les mots balé, bali et baleg (baled), il me semble qu’on les explique d’une façon bien plus satisfaisante en les isolant.
  128. Est-ce une variante dialectale de boéma (C.) « pratiquer les arts [magiques] des bohèmes ou bohémiens > frapper de stupeur », par la filière botm- > bieem- > buxun- > bam- ou toute autre ? Rien n’est plus admissible ni moins sûr. En tout cas on ne saurait songer à l’al. bannen « ensorceler ».
  129. Observer toutefois, au sujet de ces trois mots, que le gael. a un mot bealaidh « balai », qui ne saurait être empr. fr.
  130. Ar vanel a semblé une forme de mutation douce, d’où le b.
  131. Ar vaṅgounel en mutation douce, d’où le b. Cf. bagol.
  132. Tous ces sens paraissent se déduire aisément du premier ou du second, et le dernier de l’avant-dernier.
  133. Aucun rapport avec br. penn. V. ce mot.
  134. Il y a un mot br. baô « bave » (empr. fr., aujourd’hui remplacé par babous) et un mot cymr. baw « malpropre » : rapprochements condamnés d’emblée par le sens. En l’état on ne peut guère recourir qu’à une de ces onomatopées par bah- (cf. fr. ancien babiller « bégayer »), qui expriment un peu partout l’idée de claquer des dents (de froid), de bredouiller (par timidité), etc.
  135. Ces deux mots ne relèvent pas régulièrement l’un de l’autre ; mais Modèle:Abréviation *barso- est indifférent entre rac. BERS et BHERS ; et à la grande rigueur sk. barsa pourrait être dû à une déaspiration accidentelle. De même parrën, s’il n’est pour *barrën.
  136. La raison de ces changements fréquents est indiquée une fois pour toutes sous 2 bal. On n’y reviendra plus.
  137. La buse doit ses apparences et son renom de stupidité à l’immobilité qu’elle garde, perchée pendant des heures sur la même branche, à attendre qu’une proie passe à sa portée.
  138. Métaphore tirée de l’oiseau de proie qui plane.
  139. En d’autres termes, un celt, *barro-plinna. — Conj.
  140. Pour le genre et la finale, cf. berje* et autres. L’rr analogique de barz ?
  141. Les verbascées et les scrof ularinées sont deux familles très voisines, qu’on fait parfois rentrer l’une dans l’autre. — Le Modèle:Abréviation Modèle:Lang eût donné *gourbask *gourvask. La syllabe gour- a disparu, prise pour le préfixe augmentatif, qui n’avait pas de raison d’être en présence de la finale diminutive.
  142. Sans relation avec ag. to beat, dont la racine est tout autre.
  143. Ou bien Modèle:Abréviation *bakki- procédant d’un i.-e. *bhad-kl- et dans ce cas le Modèle:Abréviation fascis équivaudrait à *bhad-ski- ; mais la racine reste Incertaine.
  144. Peut-on y rattacher les quasi-synonymes qui commencent par />,t at. pocus, fr. pic, etc., cf. espagnol pico « Dec » ? Noter que le br. suppose *bekos tout court, car *bekkos eût donné *bec’h.
  145. La mélisse est une « labiée ».
  146. Cf. pourtant Loth, Mots latins, s. v. bagl. — Donné comme sobriquet à la bergeronnette (lat. motacilla), ce nom désigne l’oiseau qui donne constamment la bénédiction (en remuant la queue). C’est probablement pour une raison analogue qu’il désigne une sorte d’éperlan (al. spierling « frétillant »).
  147. La particularité curieuse de ce mot, c’est qu’il conserve, fixée à la faveur de la juxtaposition, une finale casuelle, dans une langue qui les a depuis longtemps toutes perdues : l’m médial y représente la fusion du p et de l’n dans une locution Modèle:Abréviation *pepon diyesen « chaque jour », où l’m est l’indice de l’accusatif, comme le v en grec, l’m en latin et en sanscrit.
  148. Observer que Modèle:Abréviation Modèle:Lang peut se ramener à volonté a *bhit-trô- ou *bhi-trô-, et que le sk. nous offre, comme le Modèle:Abréviation, un spécimen de la rac. BHI suivie d’un suff. qui commence par un n. Rapprocher en outre vsl. bi-ti « battre ».
  149. L’insertion d’une nasale dans les mots empruntés est un fait très commun en breton, cf. beṅs, beṅtonix, daṅson, puṅs, roṅsé, etc.
  150. La filière complète des sens est : « bienfait — prêt — objet prêté — objet susceptible de prêt — meuble — outil ».
  151. En d’autres termes, le breton a emprunté deux fois de suite le même mot : d’abord au bas-latin ; puis au français.
  152. Bretonisé par l’addition d’un suff. de nom féminin. Quant à eo pour e, c’est peut-être par vague influence de béô.
  153. On pourrait songer à la racine BHER. V. sous aber, gouer, etc., et cf. gr. Modèle:Lang « être emporté ». Mais le mot est trop isolé et la nuance de sens trop distincte.
  154. La triple corruption est très logique : ar*verjè a fait croire à une mutation douce de b en v, laquelle ne pouvait se produire que dans un mot féminin ; d’où, le b initial, le changement de genre, et la terminaison féminine -ez.
  155. Modèle:Abréviation Modèle:Lang n’est donné que dans les lexiques. D’autre part, le radical *bers » est sans doute le même qui apparaît avec métathèse (*bres) dans fr. bris-or et br. 1 bréz-el.
  156. Mais berc’h (V.) fait difficulté phonétique. Il est probable qu’il y a ici confusion de deux homophones : ber » « défense », et Modèle:Abréviation ber » et prospérité », sur lequel on peut voir Ern. s. v.
  157. Le dér. beskel « sillon plus court dans un champ qui n’est pas exactement carré » rappelle aussi le fr. biseau, mais il se pourrait que le sens « biais » fût le plus primitif. Au reste, la plupart des mots qui commencent par ce préfixe sont, même en français, difficiles à expliquer d’une façon satisfaisante. b devient o, el gw devient w, el la différence de prononciation du o et du m n’est pas assez grande pour qu’il ne s’établisse pas entre eux quelque confusion. Cf. baille, bézin et autres transformations du préf. *gw, puis bestl qui a une variante gwestl, biouil, bugélen, etc. Mais cette concordance demeure suspecte, soit en elle-même, soit à raison des mutations protéiformes qu’elle semblerait autoriser.
  158. Le b irlandais ne permet guère le rapprochement avec got. maûrg-in-s, ag. morrow, al. morgen.
  159. Le groupe gw ne se change pas directement en b. Mais en mutation douce.
  160. Le sens « maigre de lard » procède d’une extension.
  161. Primitivement « couche creusée dans le sol de la hutte ».
  162. Peut-être par jeu de mots sur bidèô « collecteur », qui vient du bas-lat. bidellus s d’où aussi fr. bedeau. Mais tenir compte du bas-lat. bltellus « fibula ».
  163. Ce préfixe tout à fait isolé ici ne saurait être ni breton ni emprunté au latin : il a été abstrait, par emprunt plaisant et demi-savant, d’un mot fr. tel que bi-pède, en sorte que le mot signifie « qui a un double ventre » (suff. d’adj. -ck).
  164. Cf. aussi Bas-Maine bigr « mauvais garnement » Dn.
  165. Tous rapprochements avec Modèle:Abréviation Modèle:Lang « chétif », Modèle:Abréviation Modèle:Lang « à peine », Modèle:Abréviation (Modèle:Lang Modèle:Lang), sont de pure hypothèse.
  166. Où le groupe li représente l’l mouillé.
  167. Parce qu’on n’y serre que de petite monnaie. — Ici, au contraire, l’articulation de Yl mouillé s’est fondue dans Vi précédent.
  168. La gutturale finale n’est que le prolongement de l’articulation de l’r.
  169. C’est en réalité la négation surajoutée qui donne à birviken et similaires le sens négatif, ainsi qu’à ken lui-même. V. ce mot, et se souvenir que fr. aucun, rien, jamais, etc., sont aussi de par leur origine des mots affirmatifs.
  170. Selon M. Rhys, l’élément *bis- de ce mot et des similaires (cf. biskoaz, elc.) serait empr. ir. bith « ever ».
  171. Voir dans le Gloss. Ern, s. v. bescul (p. 60) les curieuses transformations de sens et de forme qu’aurait subies ce mot.
  172. Le premier terme est un dimin. de la souche de beva.
  173. On en a rapproché visl. kcist-r « rameau » (suédois qcist), d’où U-kcistii « les ramifications du pied, les orteils ».
  174. Il est probable que fr. blasé est empr. br. et qu’il faut dès lors renverser l’ordre des sens indiqués par le Dict. Hatzf.
  175. Mais ce peut être une altération d’étymologie populaire pour glàz c’hoarz « rire Vert » (jaune), cf. cymr* glas-chœcrthin.
  176. Cf. le Gloss. Ern. s. v. bleuin, et Stokes, s. v. blibos.
  177. Le Modèle:Abréviation blisic (lat. blaesus) ne paraît rien avoir à faire ici.
  178. Le rapprochement du germ. *glidan « glisser » (ag. to glide, al. gleiten) ne serait possible qu’en admettant i.-e. gh > Modèle:Abréviation b.
  179. Si blé vaut *blez = cymr. blydd « mou », et si, malgré Modèle:Abr Modèle:Lang ; « lent », sk. mrdû « tendre » contient un l comme lat. mollis = *mld-vi-, c’est à cette souche qu’il faut le ramener.
  180. L’extrême similitude de tous ces mots les rend suspects d’emprunt d’un dialecte celtique à un autre.
  181. Suivant une élégante conjecture que me suggère M. Loth : *bloe(d)-gorn « dont les cornes sont de l’année, d’un an », cf. gœis.
  182. Le rapprochement avec got. banst-s « grange », mhal. banso « étable » (Wind., par une filière sémantique semblable à celle qu’accuse l’ai. mod. Wo/m-ung et Getcohn-heit), est extrêmement ingénieux, mais semble forcé.
  183. Comme qui dirait « suc nourricier ».
  184. La filière des sens est « voussure — ventre que fait un mur qui s’affaisse — crevasse qui en résulte ».
  185. Le cymr. aderyn y bwm signifie « oiseau qui fait boum ».
  186. La variante borzavellek est due à l’étymologie populaire par meûr-saoellek. V. ces deux mots.
  187. Du bas-lat. buscum (ag. bush, al. busch). Cf. bôd.
  188. D’où est emprunté (ou du celtique lui-même) le fr. bouc. — Peut-être le mot signifie-t-il « le fuyard ». V. la rao. sous bouk.
  189. Le lien sémantique est « [excroissance] en forme de boule ».
  190. Pourrait à la grande rigueur rentrer dans la souche de bèna.
  191. Avec nasalisation épentbétique, cf. be/ls et le suivant.
  192. Cf. le Gloss. Ern. s. vv. bourbell et dispourbellet.
  193. Mais cymr. bwrch « rempart » vient de l’ags. burg.
  194. C’est ce même bout > coût > out qui forme le suff. apparent de tous les infinitifs en —out. Cf. anaout et anaoudek. — Observer qu’en letto-slave le suff. n’est pas exactement —ti-, mais —tsuivi d’une finale de datif primitif (Saussure).
  195. Peut-être par euphémisme, d’après Modèle:Abréviation boutqff’em^r. fr. o bouter » > bounta.
  196. Par la filière « profit — profit commun — commun » [à toute la bourgade ou la population].
  197. Comme espagnol bragar « faire le fanfaron ».
  198. Suet. Caes. 80. — Faut-il le rattacher à la même rac. que braé (eu tant que vêtement fendu ou formant deux branches) ?
  199. Bien plutôt qu’apparenté au Modèle:Abréviation fragrâre, à cause du sens.
  200. Cf. bransigel « escarpolette ». La dissmilation du premier l a pu être favorisée par le fr. branler > br. bralla.
  201. On songe au Modèle:Abréviation latinisé Modèle:Lang « bar », au Modèle:Abréviation perca « perche » (même famille), au radical « pointu » d’où procèdent fr. broch-et et br. broc’h, enfin et surtout à celui de l’al. barsch « perche » < vhal. bersich (poisson hérissé de piquants).
  202. Aucun rapport, bien entendu, avec la souche de l’al. gross = ag. great.
  203. Le cymr. brauld « à peine » (Ern.) ne peut se séparer de braidd « tout proche », qui n’a rien à faire ici.
  204. Qui existe aussi. L’è vient du pl. brêchin.
  205. La terre semée en « brelée » (Dict. Hatzf.) n’est pas destinée à la culture, mais à la nourriture des bestiaux.
  206. En admettant que ce mot ne désigne pas les ouïes (Dict. Le Gou.), il a bien pu les désigner autrefois.
  207. Peut-être de la rac. qui signifie « couler, sauter, bouillonner » [dans le crible]. Cf. berô et birci.
  208. En fait, il est difficile de savoir si le mot est latin, celtique ou germanique « l’origine. Mais la dérivation par *bronn-i/ ; « petite mamelle » est exclue par les formes gaéliques. Le mot a dû beaucoup voyager. Cf. encore le Dict. Stokes, s. v. Ixirennikâ.
  209. Qui ne se retrouve avec certitude nulle part ailleurs (Modèle:Lang signifie « le phragme »). Cf. gaul. latinisé vergo-bret-u-s « magistral ».
  210. Faut-il y rapporter fr. bribe, d’origine inconnue ?
  211. Cf. Briffaut (en vénerie, n. pr. de chien), briffauder et brifferie (God.)
  212. D’où fr. Marche (de Bretagne, etc.) et marquis.
  213. En d’autres termes, de même souche que brégas, bramm, etc.
  214. Le rapprochement avec ag. breast et al. brust n’est sans doute qu’apparent. Quant à celui du fr. broigne « cotte de mailles », qui lui-même est germanique d’origine (muai, brûnnc), il serait plus séduisant, si l’on était sûr que les Germains n’eussent pas emprunté le mot aux Celtes en un lointain passé.
  215. Certains lissoirs sont des cylindres qu’on fait rouler, comme la roue d’une brouette, sur l’objet à lisser. — Avec son sens conservé le même mot a donné br. brôeô ou brôeo.
  216. Et il est probable que bourgeon lui-même, dont l’origine est inconnue, se rattache à la même souche. Cf. encore fr. ancien brost « rejeton », qui a donné brouter. V. sous broust et brousta.
  217. Altéré par étymologie populaire. V. sous brous et kaol.
  218. Contaminé par brost, cf. brous et la note ; la forme pure dans brous- koad et brous-gwezen « arbuste ». Il est visible que tous ces quasi-homonymes ont joué les uns avec les autres.
  219. D’où un dér. *brûcâria > fr. bruyère. — Sur le mot celtique pur, voir sous grégon.
  220. Gael. buaic « lessive » est pris à l’ag. moyen bouhen. Mcb.
  221. Pour le changement de sens, cf. fr. fanfare et fanfaron.
  222. La filière sémantique est « bouvier — pâtre — petit pâtre — petit garçon — enfant ». La garde des bestiaux est dévolue aux enfants.
  223. Avec un o épenthétique, buoc’h, puis par dissimilation bioc’h.
  224. V. sous bôzen un autre dérivé du même radical.
  225. Cf. ir. otrach et gael. àtrach id., dér. Modèle:Abréviation régulier, comme le montre la disparition du p initial, de la même rac. que putris.
  226. Pour l’assimilation vocalique de la première syllabe à la seconde, on comparera bolod, poulout, butun, munud, lugustr, lagad, etc.
  227. La forme butum vient-elle de bitume par contamination ?
  228. Altéré de caput. D’où ital. capo, prov. cap, fr. chef, etc.
  229. D’où fr. chevestre « corde », enchevêtré, et prov. cabestan.
  230. Premier terme des n. pr. Hadubrand et Hedwige.
  231. Cette dernière extension vient de l’homophonie avec fr. goai, lequel au surplus parait empr. br. : il y a eu réaction réciproque des deux mots.
  232. Le fr. haie est emprunté au germanique.
  233. Il n’y a pas d’autre équivalent sûr ; cf. pourtant sk. kak-sù a ceinture », dont la rac. peut être KAGH.
  234. De la même rac. gaul. *cassi-, dans Tricasses « Troyes », Bodiocasses « Bayeux », et autres ethniques. Cf. aussi kazek.
  235. A l’exacte imitation de Modèle:Abréviation bel-ette dér. de bel beau. V. le Dict. Hatzf., s. v. et cf. dalif.
  236. Sur ce genre d’alternances, cf. 1 aven.
  237. Et aussi *kako-, comme en témoigne le précédent.
  238. Cf. gael. Calluin « la fête du jour de l’an ».
  239. Au moins en contamination de Modèle:Abréviation calculus. Car on observera que sur toute la côte caillou signifie « rocher ».
  240. Dont Modèle:Abréviation calc-ulu-s est précisément le diminutif.
  241. Celui-ci aurait sur l’autre l’avantage d’exister en Modèle:Abréviation, Modèle:Abréviation cal, cymr. call « habile » : ce qui, en passant, réduit à néant le trop ingénieux rapport qu’on avait établi entre lat. callêre « être fort en » et caUêre « avoir des durillons » (cf. kalot). Mais ni l’un et l’autre ne se retrouvent en dehors du celto-latin. Quant à la rac. KAL « chaud », elle est latine, sanscrite et lituanienne, mais n’est représentée en celtique que par deux mots (Stokes, p. 331).
  242. Donc nom de lieu signifiant « le Chantier ».
  243. La filière est « dur — serré — dm — monceau ». De même Modèle:Abréviation mulu signifie étymologiquement « moulus, serrés, drus », Henry, Mém. Soc. Ling., VIII, p. 171.
  244. Deux radicaux s’en laissent rapprocher en dehors du celtique : phonétiquement, KHENG a boiter », Modèle:Abr Modèle:Lang « il boîte », Modèle:Abr Modèle:Lang, al. hink-en, etc. ; sémantiquement GHENOH « marcher », Modèle:Abr Modèle:Lang « jambe », al. gang s marche », etc. Il a pu se produire une confusion entre eux, ou bien ils n’en faisaient qu’un seul à l’origine. Ces doublets de racines ne sont pas rares.
  245. Latinisé en camminus, fr. chemins ital. camminare, etc.
  246. De même que pas négatif fr. est identique au substantif pas, abstrait de locutions telles que il ne marche pas « il ne fait pas un pas » ; en d’autres termes, un mot qui ne servait qu’à renforcer la négation est devenu la négation elle-même. Cf. kèt, etc.
  247. Ce qui se trouve au fond d’un vallon ou d’une fosse.
  248. Contrairement à ce que ferait supposer la sémantique, l’étymologie indique que le premier sens est postérieur : il y a eu peut-être confusion des deux mots cogne et carogne, peut-être influence sémantique de goann qui étymologiquement n’a, bien entendu, aucune relation à kan. V. ce mot et cf. gan.
  249. « Corbeille », d’où « panier à vaisselle, égouttoir », etc., etc.
  250. Cf. loar-gann = kann-loar « pleine lune ».
  251. La filière est « blanchir — blanchir le linge — battre le linge pour le blanchir — frapper à tour de bras — se cogner ».
  252. Impliquant l’idée de la connaissance d’un objet ou d’un fait commune à deux personnes. — Douteux : on eût dû avoir un cymr. *cygnat (Loth).
  253. C’est du gaul. latinisé *cantus « cercle » que vient l’ital. cantono > fr. canton « division territoriale », fr. de champ = de chant « de côté », etc.
  254. La plante à « cent trous », cf. le nom français.
  255. D’où Modèle:Abréviation chouan, altéré par étymologie populaire en chat-huant.
  256. Les formes de conjugaison de ce verbe ne dépendent point de sa racine, et il n’appartient qu’à la grammaire de les analyser. Il suffira de dire ici qu’en réalité la conjugaison du Modèle:Abréviation « avoir » en breton se rattache étroitement à celle du Modèle:Abréviation « être », en sorte que « j’ai » se dit « à moi est » : Loth, Mém. Soc. Ling., IV, p. 88. Modèle:Abréviation sous béza.
  257. Le Modèle:Abréviation kérent « parents » se rapporte à une forme *karant- (cf. le Modèle:Abréviation karaṅtez « amitié »), qui est l’ancien Modèle:Abréviation présent du même Modèle:Abréviation kar-out.
  258. Cf. Modèle:Abréviation carabe (vieilli) « chaise a porteurs ».
  259. Conservé dans kardèlat (V.) « épandre du fumier ».
  260. Un doublet de cette racine est KERT ou KART, got. hard-u-s, ag. hard. al. hart. Cf. en outre cymr. carn « monument consistant en un amas de pierres » (br. Carn-ac), ir. carn, gael. càrn (naturalisé en ag. sous la forme cairn).
  261. Le second de ces sens paraît procéder de celui de « chariot », qui serait pour l’ensouple une appellation assez appropriée. V. sous kalvez. — Subsidiairement, le jeu de la mâchoire a-t-il été comparé à celui des deux ensouples ?
  262. Ag. cat et al. katze sont empruntés au latin.
  263. La finale bretonne, complètement isolée, procède de la contamination avec erc’h « neige ». — Ern.
  264. On sait combien les noms de parties du corps sont sujets à être pris l’un pour l’autre.
  265. V. la plupart des mots commençant par ces syllabes. — Le préf. copulatif got. ga- = al. ge- est peut-être de même famille.
  266. Ce dernier sens provenu de commisération affectueuse.
  267. Four le sens comparer Modèle:Abréviation captivus > fr. chétif.
  268. L’étymologie populaire a naturellement préféré cette seconde finale, où elle a eu l’illusion de retrouver le mot deiz.
  269. Exactement « s’engouer de… comme d’une nouveauté ». — Selon Gloss. Ern. ce serait *ko-selg-, soit « poursuivre ensemble, avec effort ». V. le préf. sous *ke- et la rac. sous émolc’hi.
  270. Le long bec de l’oiseau étant comparé à un ergot.
  271. Cymr. cyf-air « ce qu’on laboure » [en un jour].
  272. « Qui lie les idées ensemble, en fait des séries ». — Ou bien à rattacher, avec cymr. cy-fryd « unanime », dy-fryd-u « songer », dy-fryd-ol « pensif », à cymr. bryd « pensée » = Modèle:Abréviation brys = vir. breth « jugement », dont on trouvera la rac. sous barn et breût. — Ern.
  273. Dans un texte que me signale M. Loth, chweddl y gegin « la leçon du geai ». Du même, relevé dans la Méthode (récente) de Landivisiau, le pl. kégined « geais ». — Si le sens de ceg était originairement « bec ». on en trouvera quelques similaires sous keṅkis.
  274. Pour le sens, cf. Modèle:Abréviation querēla « plainte » > fr. querelle. La plus ancienne forme connue est vbr. cuinhaunt « ils pleureront ».
  275. Peut-être KEIP, cf. lit. szêp-ti « faire la grimace ». — Conj. Bzb. — Ou emprunt très ancien au germanique (got. qainôn « gémir », etc.) ?
  276. Sans rapport avec kraon « noix », ni sans doute avec *kos-ulo-, base de keloet « noisetier ». V. ces mots.
  277. Cf. kichen, qui lui est un véritable mot celtique.
  278. Plutôt au sens de « pénis » qu’à celui de « testicule ». V. ces mots, et la discussion détaillée, Gloss. Ern. s. v. quellldaff.
  279. Il est difficile de ne pas songer à une influence, sur la finale, du Modèle:Abréviation Modèle:Lang.
  280. Ce mot parait d’ailleurs emprunté par le latin au celtique, où il se rattacherait à la rac. de kamm.
  281. Ou kem-penn- y comme fr. a-chev-er (Ernault).
  282. Sous-entendu « le plaisir de se revoir ».
  283. Ce serait donc une maison « de branchages », ou « bâtie sous les branches », ou mieux « ornée de rinceaux » (???).
  284. On voit que le br. a opéré une forte métathèse.
  285. Ainsi nommée en tant que « peau » morte.
  286. Suivant que tombe ou demeure l’initiale mobile.
  287. D’où « dernier » ou « premier », suivant qu’on envisage l’une ou l’autre extrémité de la série. Le vsl. cumule les deux sens : konĭcĭ « fin », et is-koni « depuis le commencement ».
  288. Soit donc primitivement « leçon de chant », mot propagé sans doute par les maîtrises des paroisses. Cf. pourtant Modèle:Abréviation carmen « poésie », mot appliqué dès le temps de Cicéron à tous les morceaux à apprendre par cœur.
  289. D’où Modèle:Abréviation Modèle:Lang fr. centre, le point où l’on pique le compas, pour tracer la circonférence
  290. Keṅtré est le même mot, mais avec finale imitée des adverbes et amenée par le sens adverbial. Cf. adâlek. — Voir une étymologie plus archaïque au Gloss. Ern., p. 537.
  291. Cymr. moderne cregyr « héron » se rattache de même à cregu « être enroué ».
  292. Par passage naturel du sens de « crible » à celui de « couronne ». Cf. pourtant les deux articles cern dans Loth, Mots latins.
  293. Qui a colonisé les deux péninsules de ce nom.
  294. Et cf. pour le sens et la formation Modèle:Abréviation correctus « correct ».
  295. La seconde partie du mot identique à tann, « arbre, chêne ». V. ce mot.
  296. Modèle:Abréviation cyfor « tout contre », d’où « complètement ».
  297. Abstrait de locutions telles que tersien kést « fièvre de ventre », comprise comme « fièvre de vers » (euphémisme).
  298. Soit né két brâz « pas si grand » pour « pas grand ».
  299. La nasale disparue à cause de l’atonie constante du préfixe.
  300. On sait que, dans toutes les langues, les mots empruntés prennent aisément une acception péjorative.
  301. D’une manière générale, on cherchera sous l’initiale kef- tous les mots qu’on ne trouvera pas sous l’initiale kec-.
  302. Voir ce mot sous douaren. Le mot breton a été altéré sous l’influence analogique de keṅderf. V. ce mot et kéniterv.
  303. Une dérivation ancienne eût donné *kouna. — Au point de vue du sens, « faire le chien » peut signifier l’un et l’autre.
  304. Le fr. guideau et l’ag. kiddle sont empruntés respectivement au breton et au cymrique.
  305. Ces derniers mots ont un l au lieu d’un r, et cependant il est difficile de ne pas supposer une affinité préhistorique. — Récemment (Mém. Soc. Ling., X, p. 340) M. Ernault a séparé kichen de cette souche et l’a rattaché à la même formation que kêjein et kijout.
  306. Sans équivalent connu ailleurs. — Dans le composé kildaàt « molaire » (dent de derrière), le second terme régit le premier, conformément à la loi générale indo-européenne ; au contraire, dans kildourn « revers de la main », le premier terme régit le second, à la façon d’une juxtaposition bretonne moderne. Cette observation, qui est faite ici une fois pour toutes, s’applique à un nombre considérable de compositions bretonnes, déstructure et, par suite, d’époque toutes différentes. Il en est qui opposent l’un à l’autre les deux types : dourgi et ki dour « loutre » (chien d’eau).
  307. Bien entendu sans aucun rapport avec ag. to call, qu’on trouvera sous galvaden.
  308. Onomatopée du même genre que filip. V. ce mot.
  309. Non pas que la Frise soit spécialement célèbre pour ses porcs, ni que Leeuwarden fût jamais un port qui en trafiquât ; mais simplement parce que les marins, après avoir longtemps vécu de salaisons, étaient heureux, en prenant terre, de s’y ruer en cuisine et d’y manger de la viande fraîche. — Au point de vue phonétique du moins, cette étymologie bizarre est irréprochable : la gutturale finale a dû disparaître comme dans drou-licet « mauvais teint » ; et l’initiale frisonne du nom de L. est un l suivi de y semi-voyelle, quia sonné aux oreilles bretonnes exactement comme un f mouillé.
  310. Le sens « retour, recul » a été abstrait de locutions telles que doṅt <ar hé giz « venir à son aller », c’est-à-dire « retourner d’où l’on était venu ».
  311. Sens primitif « mou » ( ?), d’où « indulgent, affable ».
  312. Ce dernier sens procède de celui de « ferrement ».
  313. Mais influencée, dans sa dérivation, par la souche du celto-lat. *covare cavare « creuser » ; cf. kaô et kéô.
  314. Pour la finale, cf. moneiz. Pour le mot même, of. pri.
  315. Les autres sens du Modèle:Abréviation pourraient indiquer un rapport avec gldi. V. ce mot.
  316. La pièce qui est « à gauche » de la gâche.
  317. A cause de l’aspect blanc et crayeux d’une plaie qui s’est cicatrisée normalement. — Conj.
  318. « L’ensemble des barreaux ou la pièce maîtresse qui les relie entre eux ».
  319. L's initial de sklér (V.) n’est pas clair ; mais il ne le devient pas davantage en tirant 2 kléren de 7 kléren au sens de « ratissoire », d’où « ratissure ». Au contraire, le changement de g initial en k n’est pas un fait isolé.
  320. Le rapprochement phonétique est irréprochable ; mais le changement de sens est bien surprenant.
  321. Le second sens est sûrement postérieur : il procède du rapprochement avec fr. clôture (destination commune aux fossés et aux haies).
  322. D’où le composé clàidheamh môr « grande épée » > ag. claymore.
  323. Comme qui dirait « y faire venir des ampoules », expression pittoresque et énergique.
  324. Sans doute influencée par le vb. fr. clore.
  325. Le second de ces rapprochements est rigoureux ; le premier ne le serait que si l’on pouvait restituer un plus ancien *Modèle:Lang, à moins que l’initiale i.-e. ne fût kh.
  326. V. ce mot et cf. kouga. L’une et l’autre opération résultent de choc.
  327. D’où aussi fr. ancien carreau « semelle ».
  328. Pour le sens, cf. aussi l’ai, werg « étoupe ».
  329. Le fr. cohue est donc emprunté au breton.
  330. On pourrait le rattacher à la même racine que kî.
  331. C’est sûrement à l’imitation du français qu’a été rétabli en breton le groupe mb > mm.
  332. A cause de la ressemblance des gros nuages, soit avec des montagnes coupées de combes profondes, soit avec les flots de la mer.
  333. Le sens de « [cousin] germain » se déduit sans difficulté de celui de « de plain pied », donc « sans intermédiaire ».
  334. Ce qui, outre sa complication, rend la conjecture extrêmement douteuse, c’est que la fameuse rac. WEQ « parler », si répandue partout ailleurs, n’a point de représentant en brittonique. — On pourrait aussi songer à un Modèle:Abréviation +kommed-tu- > *kommessu-, contenant la même rac. obscure qui se trouve dans émé. V. ce mot.
  335. Rapprocher Modèle:Abréviation cyf-yng « étroit », mais non br. arlkoé.
  336. C’est le y intermédiaire entre i et e qui s’est ici changé en z, comme dans br. fazi de fr. faillir (prononcé fayir). V. ce mot.
  337. Qui, ainsi que gael. càrd y sont empruntés à l’anglais.
  338. Le sens « coin » dérive de celui de « corne » ; mais le fr. carne « coin » n’y a sans doute pas nui. Cf. koñ.
  339. La racine était KERÂ, dont l’état normal est représenté par Modèle:Abr Modèle:Lang et al. hir-sch (sous karô), l’état réduit par sk. çf-Aga, Modèle:Abr haûrn (ag. et al. horn) et peut-être Modèle:Abr cor-nu, l’état fléchi peut-être par Modèle:Abr cornu et sûrement par Modèle:Abr *kornO’. Le Modèle:Abr *karno- (sous karn) montre un vocalisme modifié.
  340. Au sens de « pipe » (forme du larynx), de « trompette » ou simplement de « tuyau » ? La dernière syllabe contiendrait-elle l’élément ail ou eil, comme qui dirait « l’autre tuyau » (le faux gosier) par rapport à l’œsophage ?
  341. On a rapproché lit. trink-ti « laver ». Il est fâcheux que germ *drink- « boire » (got. driggkan, ag. to drink, al. trinken) ne s’y puisse absolument raccorder.
  342. A cause de sa forme tabulaire, sans difficulté.
  343. D’une manière générale on cherchera sous les initiales ko- les mots qu’on ne trouverait pas sous les initiales kou-.
  344. On a de même pouiltroṅ « poltron », et cf. une insertion analogue dans foeltr, etc.
  345. Les intermédiaires peuvent être *koulnti (assimilation), *koultni (métathése), et enfin a changé en r dans le groupe ta comme dans le groupe kn > cf. kraouH.
  346. Avec sens diversifié. A cause des vallonnements que présente l’aspect des vagues. V. ce mot et komb.
  347. Par les intermédiaires *gwcroul > *gouroul, d’autant que digourouillein c déverrouiller » a pu subir l’influence de digor. V. sous digéri, mais cf. aussi fr. crouyet « verrou » (Mayenne Dn).
  348. Qui, dans la langue ecclésiastique, désigne ce sacrement, parce qu’il est la consommation définitive de la vocation de chrétien.
  349. N’étant pas irlandais ni même cymrique, on doit supposer qu’il a été emprunté à des aborigènes par les immigrants celtes de Gaule.
  350. Les conditions consonnantiques ne sont pas concordantes, mais ce détail est secondaire dans une famille de mots qui sont visiblement des onomatopées. Le sk. a grbh-nâ-ti « il saisit ».
  351. D’où l’ag. a tiré le mot crumpet « sorte de pâtisserie ».
  352. Fr. crème ne vient pas directement de chrisma, puisqu’on a Modèle:Abréviation crenior « crème » ; mais il en a sûrement subi l’influence, car chrisma seul a pu donner cresme.
  353. Qui passe pour emprunté au Scandinave » Le br. peut l’être de même, soit kraost pour *krac’h-ost.
  354. En d’autres termes, partout à peu près identique à Modèle:Lang.
  355. Sans équivalent connu (Modèle:Abréviation Modèle:Lang est isolé), mais commun à tout le celto-germanique. Sur n > r après explosive, cf. krêac’h et kouldri.
  356. Qui prend aussi la forme Modèle:Lang dans Modèle:Lang, etc.
  357. D’où koat krén et krén tout court « tremble ».
  358. Mot demi-savant calqué sur merīdiēs qu’on s’est faussement expliqué par media diēs.
  359. Exemples : lit. kraup-à-s « rude au toucher », lett. kraup-c « escarre d’une plaie », vhal. A/’ « /id. f etc. Donc sans aucun rapport avec fr. croûte < Modèle:Abréviation crusta.
  360. En partie germanique ; cf. ag. cruse a petit pot », dont le dimin. a donné fr. rrousequin y ir. crûisgtn et gael. crdisgein. Le type croissel vient de la forme latinisée. Il est encore largement représenté dans les patois : M. Kod l’écrit croïjet en valaisan {Là-Haut, Perrin 1897, p. 321).
  361. Les deux sens pourraient se concilier par celui de « séparation, séparateur » (crible, etc.), si l’on rattachait le mot à la rac. de krouer et kras.
  362. Comme en ag. cock’s comb et en al. hahnen-kamm.
  363. Nous disons aussi « la friture crie dans la poêle ».
  364. Conj. Loth : plus satisfaisante, en tout cas, que celle d’un rapprochement avec krèz (Stokes). Mais cf. pourtant Modèle:Abréviation rrych « ride ».
  365. La croix que dessine la rencontre de la colonne vertébrale et de l’ossature lombaire.
  366. Cf. kroas. L’un des deux mots est sorti de l’accusatif latin, et l’autre du nominatif, comme en fr. chanteur < Modèle:Abréviation cantôrcm et chantre < Modèle:Abréviation cântor.
  367. Cf. pourtant Modèle:Abréviation crœys-edd* dispute », et l’ingénieuse conj. Ern. qui tire le tout de ridée de « se croiser », d’où « se traverser, être en désaccord », comme en anglais Modèle:Lang, « contrarier, chagriner ». — Br. krôsmôla est l’empr. fr. grommeler influencé par br. kros > krôz.
  368. Le ramier est un oiseau extrêmement timide et méfiant partout ailleurs qu’au jardin du Luxembourg.
  369. Modèle:Abréviation *këto-kolumba. V. sous koat et 2 koulm. Les deux appellations ont pu s’influencer l’une l’autre.
  370. Si le mot signifiait ou avait pu signifier « menées secrètes », on le rattacherait au radical *kud- de argud. Mais on songe plutôt à un pl. d’un radical */r« rf-, abstrait du fr. ancien cudoire (God.) < cuidoire « ce qu’on fait accroire », dér. de cuider « croire » < Modèle:Abréviation côgitâre.
  371. Influencée dans le dernier sens par kuden.
  372. Dans l’expression mont kuit « s'en aller >», le sens du mot est abstrait du vb. kuitaat = empr. fr. quitter.
  373. D’où Modèle:Lang « dortoir », Modèle:Abréviation Modèle:Lang, fr. cimetière.
  374. En d’autres termes, le mot *koimos, en tant qu’adjectif, signifie « paisible », et, en tant que substantif, « lieu où l’on vit en paix ».
  375. Dans Modèle:Abréviation eyfall, ir. comhailtim « je joins », gael. comhailteachd « convoi », le premier terme est *kom-. — La longue radicale est confirmée par le vir. com-th-in-ôl « congregatio » ; mais il faut convenir qu’on a quelque peine à concilier ce vocalisme celtique avec celui de la rac. qui a donné gr. Modèle:Lang, etc.
  376. On peut en rapprocher, mais non pas y identifier, la particule de direction i. e. *de, *dô, gr. Modèle:Lang « à la maison » (illatif), germ. *tô (ag. to « vers », al. zuo > zu, etc.).
  377. Détourné au sens péjoratif en breton seulement.
  378. Cette racine, si répandue dans toutes les langues indo-européennes, était sûrement celtique aussi : cf. gaul. Modèle:Abréviation Modèle:Lang « il a posé » (inscription de statue) et n. pr. Con-da-te, « Condat, Condé », etc. (con-fluent).
  379. Celui-ci d’un Modèle:Abréviation *dakrū, comme l’enseigne Modèle:M. Strachan, Idg. Forsch., Modèle:Rom-maj, p. 76.
  380. Sur la délicate évolution phonétique de cymr., Modèle:Abréviation et br. dqffar, cf. récemment Loth, Modèle:Abréviation, Modèle:Rom-maj, p. 205.
  381. La dérivation serait plausible, mais le procédé peu satisfaisant ; car on attendrait *dalé-if, et d’ailleurs -if n’est point un suffixe breton. Il faut supposer une dérivation opérée sur une base imaginaire *dal-^ et au moyen d’un suffixe emprunté au fr., en imitation du rapport fr. tard : tard-if. — Une étymologie celtique ne satisferait guère davantage : la rac. LEIQ « abandonner » (Modèle:Abréviation Modèle:Lang, Modèle:Abréviation linqu-ô, etc.), qui a donné vir. di-lech-tu « orphelins » >gael. dilleachdan, exigerait en breton *dalip > +dalib. Faut-il restituer i.-e. Hiq-nô- « laissé » > Modèle:Abréviation *Upno- > Hippo- > *liffo-1 La rac. LEIQ n’a de représentant direct en celtique que vir. léicc-im « je laisse ».
  382. Il est rare que les noms des infirmités corporelles aient exactement le même sens dans les langues apparentées ; ils procèdent la plupart du temps d’une racine à acception vague de « trouble » ou de « malaise », cf. Modèle:Abréviation Modèle:Lang « aveugle », Modèle:Abréviation Modèle:Lang « muet », al. dumm « imbécile », etc. — On peut rattacher à la même souche Modèle:Abréviation fall-ere « tromper », mais non pas aussi sûrement.
  383. Si l’étymologie a le moindre fondement, il faut que le mot soit venu très tard, et sans doute par l’intermédiaire du fr. savant ; car autrement l’m médial serait devenu v. Cf. anéval.
  384. Le premier sens est celui de danèvella, et le second, celui de dencèsa et di/résa. De ces deux derniers, dambrézein cumule la nasale de l’un avec ’r de l’autre. C’est tout ce qu’on aperçoit de plus clair. Cf. le Gloss. Ern., p. 154-155.
  385. La métaphore viendrait de l’aspect « froissé, chiffonné » des rayons et des objets reflétés dans l’eau.
  386. Le changement de r en n favorisé sans doute par l’analogie de nèvez et le sens « conter des nouvelles ».
  387. Métathèse, ainsi qu’en Modèle:Abréviation, pour *doui (cf. piou), qui répond au fm. conservé en sk. (dcé) et en Modèle:Abréviation (duae).
  388. Pour la formation, cf. peder-lagad (surnom d’un homme qui porte des lunettes) « quatre-yeux ». — Ern.
  389. Le sens « nonobstant » s’en déduit naturellement : daoust d’ami aoel « à savoir pour le vent > par rapport au vent > malgré le vent ».
  390. Au moins au sens d’ « étoile filante » (Le Gon.).
  391. Ag. to darn « ravauder » et fr. darne « grosse tranche de poisson » sont empruntés respectivement au Modèle:Abréviation et au br.
  392. On en trouvera à la suite plusieurs exemples.
  393. Le rapport avec Modèle:Lang « fesse » (Ern.) est bien douteux, mais possible, à cause des mots slaves qui présentent le même radical, d’une part avec une gutturale initiale (donc une vélaire primitive), de l’autre avec le sens de « bosse ».
  394. Le Modèle:Abréviation rhif montre partout i ; mais rien n’empêche d’admettre que la dérivation bretonne est partie d’une variante radicale à l bref, d’autant qu’il y a eu confusion entre deux verbes issus de radicaux différents.
  395. Ce dernier sort directement de la rac. de tum-ere « se gonfler » ; mais *toumbodoit s’y rattacher aussi par amplification.
  396. En d’autres termes, identique au Modèle:Abréviation re-surgere, avec un préfixe breton substitué à son synonyme latin. Évidemment venu par la langue ecclésiastique.
  397. Ainsi Modèle:Abréviation dezreuell, aujourd’hui dasrécelta, etc.
  398. Le dh représente la dentale indécise qui apparaît en certaines langues, notamment en Modèle:Abréviation sous la forme Modèle:Lang. Le Modèle:Abréviation ici la reproduit par un d, devant lequel le g est tombé, de même que le k dans le groupe similaire médial de Modèle:Abréviation Modèle:Lang vir, art, etc. V. sous 2 harz. — Meillet.
  399. C’est-à-dire que, si le mot suivant commence par voyelle, l’ancien n final du mot sonne en liaison.
  400. Cf. Dexsiea, n. pr. d’une déesse gauloise.
  401. Délez s. m. a degré » n’est qu’une corruption de déres.
  402. On en pourrait rapprocher vsl. dol-ù, ag. dale et al. thal « vallée », si ces mots devaient se ramener à un radical qui eût signifié « humide ». Mais il n’y a aucun lien pour y concilier ag. dew = al. tau « rosée ».
  403. Peut-être par la vague association d’idées suggérée par le calembour « être [l'] homme = jouer un rôle ». Le Modèle:Abréviation a dyn-weddu « personnifier ».
  404. Qui a désigné, comme on sait, toute espèce d’aliments.
  405. Le mot serait forgé d’après octavum « huitième » ; on ne voit pas d’autre moyen d’expliquer le vocalisme breton ; car *demca (d’Arb.) n’eût pu donner deaoc. Le régulier Modèle:Abréviation decima a produit vbr. decmint « il décimera » et Modèle:Abréviation degwm « dîme ».
  406. Les composés par ce préfixe sont fort nombreux, et l’on peut même en former presque à volonté. On ne trouvera ici que ceux qui offrent quelque particularité intéressante. Ne pas le confondre avec le suivant qui s’en distingue par l’astérisque.
  407. On rapportera à ce préf. la plupart des cas où l’initiale di-, bien loin d’avoir une valeur inversive ou négative, ne change rien à la signification du mot auquel elle s’adapte. — Quand ce préf. *di- est suivi d’une voyelle, il représente la forme non élidée du préf. *to- devant un autre préfixe : ainsi dambrézein, par exemple, s’expliquera par *t-am-, et diambrézein par *to-am-, et ainsi des autres.
  408. Naturellement parce que, au moyen âge et dans un pays catholique, l’élection au pontificat était le prototype de toute opération électorale. V. sous dilenn, pap et abarz.
  409. On cherchera de même sous l’initiale p ou t le second terme des composés qui commencent par dih- ou did-.
  410. Sous cette forme, et avec le sens « ronger », il serait possible de rapprocher sk, kfmi a ver », etc. V. sous préne.
  411. Douteux : s’il en était ainsi, on devrait trouver quelque part un *dibenna, qui n’existe pas (Loth).
  412. Mais il se peut fort bien que l’étymologie populaire ait vu dans ce mot « le fait de changer de côté » (sens étymologique de se dicertir). V. sous tù.
  413. La filière serait *titel > *tihel (dissimilation ?) > dlhel (mutation du pl. transportée au sg.) > diel.
  414. Préf. 1 di-. Chercher de même sous k le second terme des composés qui commencent par dig-, et sous g (parfois sous c’h) celui des composés qui commencent par dic’h.
  415. S. v. diskilya. Mais ce verbe n’a en vannetais que le sens « effiloquer, dégueuiller », qui rend douteuse l’étymologie par hil (Loth).
  416. Comme si le br. lenn avait les deux sens du Modèle:Abréviation légère « lire » et « choisir », taudis qu’il n’a que le premier.
  417. L’influence de loc’ha « soulever au moyen d’un levier » ne doit être que fort lointaine. Cf. le suivant.
  418. Altéré par rapprochement de dimèzi > dimizi.
  419. V. sous 2 *di- = *cfa-, et sous / *am-.
  420. On peut le rattacher au Modèle:Abréviation ten-us « jusqu’à », qui lui-même se rattache à la rac. du Modèle:Abréviation ten-èrc et du br. tanaô.
  421. Le sens primitif de dhueret aurait donc été, soit « dégoûté », soit « déçu » : d’oû celui de diouer.
  422. Aussi dans diren goar « lame de cire > rayon de miel ».
  423. Ces deux derniers sont respectivement *to-sid- et *ko-ro-sid-. V. tous ces préfixes sous 9 da-, Va- et *ke-.
  424. Ces dernières dérivations font bien le sens, « droit, exact, promptement », mais le vocalisme en est des plus obscurs.
  425. On prendra garde que, parmi les mots qui commencent par dis-, les uns ont le préf. dis-, comme dis-kan, « refrain, rétractation », les autres le préf. di-, comme skanta « écailler ».
  426. A cause de l’al. hink-en, on n’ose ajouter Modèle:Abréviation Modèle:Lang « boiter », dont l’Modèle:Lang peut receler une nasale ; mais en tout cas les deux racines sont apparentées. Cf 1 kamm.
  427. Faire cent folies comme les chiens qu’on découple.
  428. V. sous ac’houez. Le préf. seul est différent.
  429. Donc sans aucun rapport avec skula.
  430. Mais en breton l’étymologie populaire a évidemment traduit « ouvrir la bouche d’une lieue de large ». V. sous léo.
  431. Est-il permis de rapprocher Modèle:Abréviation mic-are, « scintiller, briller » (d’où « se distinguer »), qui est, lui aussi, un mot tout à fait isolé ?
  432. Cf. bili et distribiḷ, et ne pas confondre avec pill.
  433. Au contraire, dans le vb. distréménout « transgresser », le préf. n’a pas le sens inversif. Cf. di- et *di-.
  434. Les composés qui commencent par div- doivent être cherchés, soit sous b, soit sous m, divabous sous babouz, dioag sous maga, et ainsi de suite.
  435. Ce composé est donné comme le type général des duels qui commencent par diou prononcé rapidement diw-.
  436. On cherchera les composés qui commencent par dis-, soit sous d (di-zélia « effeuiller » sous délien), soil sous s (di-aac’ha « désacher »), soit enfin sous la voyelle qui suit le i (du-anaout « méconnaître »). Voir la note sous dis-.
  437. La filière des sens est « assemblée des juifs — assemblée de sorciers — tumulte indécent et malfaisant » — etc.
  438. Sens étendu, car la domestication est une accoutumance.
  439. V. le préf. sons *da-, et cf. deûi et moàt.
  440. Le br. est formation primaire ; mais le pl. Modèle:Abréviation dor-oj-ou se rapporte aux dérivations secondaires des autres langues.
  441. La serrure fait bourrelet sur la porte.
  442. Ce sens vient en partie de la contamination de dorlota, qui est empr. fr. dorloter.
  443. La racine se retrouve dans sk. pu-trâ « fils », etc.
  444. Conservé, entre autres, en patois normand.
  445. Zimmer, Stokes, Macbain. — Mais aujourd’hui M. Loth préférerait ramener simplement ce verbe à la forme réduite de la rac. DUK (lat. duc- « chef » et dùc-6 « je conduis », Modèle:Abréviation tiuh-an et al. zieh-en « tirer »), et expliquer Modèle:Abréviation duch « qu’il mène » par un Modèle:Abréviation *douc-s-et subjonctif d’aoriste sigmatique : R. Modèle:Abréviation XX, p, 80.
  446. Le mot a été altéré par l’étymologie populaire, qui l’a décomposé eu dour-zil « passoire à eau ». V. ces mots (sous stl).
  447. La main serait dès lors, soit « la déchireuse », soit plutôt « la fendue », à cause de l’écartement des cinq doigts.
  448. « Ce qui se vend à la drachme » (petit poids de pharmacie).
  449. Cf. aujourd’hui Driant, nom de famille français.
  450. D’où aussi en fr. très- > très et tré- (tré- passer).
  451. Mieux reconnaissante dans le composé vbr. er-derh « évident ».
  452. Le sk. drûh « être malfaisant » = al. trug « tromperie »* est plus voisin comme sens, mais ne concorde pas pour les consonnes, sauf toutefois la possibilité de l’alternance gh : kh étudiée par M. Meillet, Mém. Soc. Ling., X, p. 277.
  453. Le « fleuve noir » ; cf. le Dourdu, près Morlaix.
  454. Cf. la note sous dall.
  455. Le plus voisin serait mbal. tube > al. taube. Mais on ne voit pas trop comment le mot aurait voyagé si loin.
  456. M. Whitley Stockes donne en outre un Modèle:Abréviation dull « pli », dulUio « plier », qui n’existe plus dans ce sens.
  457. On ne donnera les composés par é initial qu’autant qu’ils ne sont pas décomposables à première vue. Il est bien entendu qu’il faut parfois les chercher sous l’initiale muée, quoique la mutation ne soit pas régulière : ainsi éverr « bientôt », sous berr, etc.
  458. L’explication par *he penn « une tête de lui » ou « d’elle » (son ou sa pareille) se heurte à l’objection que, dans le second sens, qui justement est le sens breton, on devrait avoir *he fenn. D’autre part, l’extension de sens en comique est bien plus aisément concevable que la restriction de sens en breton. — Le radical de ce mot se retrouve en outre dans l’initiale, à fonction féminine, du br. bisourc’h et du fr. biche.
  459. Modèle:Abréviation ch-, vir. èss— et a « -, gaul. eœ— (cf. aoun).
  460. Phonétiquement et en principe, le groupe ks donne h entre voyelles et s > z devant consonne. V. ces préfixes.
  461. Le t surajouté sons une influence inconnue.
  462. Comme Modèle:Abréviation nogyt « que ne » de nog. Mais, a raison de l’homopbome partielle et de leur sens vague de conjonction, les deux mots égét et éoit (mbr. èguit se sont parfois confondus. — Loth.
  463. L’expression remonte-t-elle à l’époque où l’année commençait avec le printemps ?
  464. La différence entre ail et eil tient à deux types d’accentuation divergents, respectivement *âl-yo- et al-yô-.
  465. Le Modèle:Abréviation et le br. supposent une forme brittonique *oktL Le Modèle:Abréviation a subi l’influence de l’ags.
  466. Le bétail est naturellement la richesse par excellence. — Le vocalisme brittonique suppose que l’emprunt a eu lieu à un moment où l’ags. ne prononçait pas encore ead> mais à peu près *aud, soit au début même de l’invasion des Saxons en Grande-Bretagne.
  467. La plante se plaît dans les lieux bien arrosés. Mais les formes ir. et gael. soilsastar et seilisdeir sont embarrassantes.
  468. La désuétude de ézel lui-même peut avoir favorisé l’altération phonétique et la légère déviation sémantique.
  469. Le type *ez-len pourrait remonter a un Modèle:Abréviation *pat-ilion* « qui s’étend », cf. Modèle:Abréviation patêre « s’étendre » et pat-ulu-s « touffu », Modèle:Abréviation Modèle:Lang « j’étends », etc. Quant au type elc-, M. Ernault l’en a récemment séparé, en expliquant élô « tremble » et cl/ « palette », respectivement par empr. Modèle:Abréviation albus « blanc » et alba « aube » [de moulin] : Mém. Soc. Ling., X, p. 325.
  470. Cf. Modèle:Abréviation Modèle:Lang dont l’origine n’est pas plus claire.
  471. Les équivalents celtiques directs sont Modèle:Abréviation (irrégulier) y metou « au milieu », oymr. yrneun > meivn « dans », vir. im*medôn et Modèle:Abréviation mide « milieu », gaul. *med-io-s dans Medio-ldnum « Milan » (milieu de la plaine), « Meilhan », et autres n. pr. : se garder donc de confondre avec metsk » mélange ». V. ce mot et cf. métou.
  472. Comparer la formation du Modèle:Abréviation Modèle:Abréviation Modèle:Lang « encéphale ».
  473. Le k breton est étrange, en regard du gh > g indiqué par toutes les autres langues. L’altération est inexpliquée.
  474. Le mot breton est corrompu. De plus, il a prodigieusement changé de sens ; mais rien n’est plus commun que ces sortes de confusions d’heures, cf. Modèle:Abréviation nôna « 3 h. après midi » > ag. noon « midi ».
  475. C’est-à-dire « somme que l’époux donne » ou plus tard « avantages qu’il reconnaît à l’épousée comme prix de sa beauté ».
  476. Ce mot, en effet, a l’air du diminutif d’un plus ancien *inssa. Quant à la signification intime, on a suggéré un primitif *eni-sti avec le sens du Modèle:Abréviation in-stà-re « se tenir dans » [l’eau].
  477. La voyelle finale br. est imitée de dré < tré, ce qui revient à dire que entré équivaut à ce que serait un Modèle:Abréviation *in-trans.
  478. Sur la chute de n initial, cf. 1 aer.
  479. D’où aussi lat ; em-ô « j’achète » (sens étymologique daos *dê-emô > ctëmo « j’enlève »). Le sens de la racine était évidemment assez fuyant, ce qui justifie les déviations sémantiques.
  480. Plante qu’on faisait macérer dans l’eau.
  481. L’s initiale est mobile, comme dans beaucoup de racines de ce typé * cf ; aussi sk. phè-na et ags. fam > ag. foam (= Modèle:Abréviation *spoi-ma > spàma).
  482. Peut-être bien « petit aïeul », terme de caresse pour désigner un « oncle maternel » (fils de l’aïeul maternel).
  483. Peut-on conjecturer quelque rapport avec la rac. de Modèle:Abréviation or-io-r, Modèle:Abréviation Modèle:Lang et sk. r-pu-té « il s’élève ». De part et d’autre le vocalisme est peu élain
  484. Ne pas comprendre er kers Modèle:Corr dans la marche » ; car, kerz étant masculin, er n’y peut produire mutation douce ; mais il se peut que le type er ait agi sur le vocalisme de *ar-gerz.
  485. Si le brittonique est à séparer de l’ir., on peut tout simplement l’interpréter par *arg-io- « blanc », gaul. *argios (dans Argio-talos n. pr.), Modèle:Abr Modèle:Lang, etc. V. sous arc’hant.
  486. Conservé aussi dans le fr. moderne erre-ments.
  487. Attesté surtout par l’al. schemel.
  488. À la différence du fr., qui suppose opiscopus.
  489. Mais sans doute contaminé, en br., de kuit « libre ».
  490. Au sens de « menue pièce de bois ». V. ce mot.
  491. La phonétique rigoureuse exigerait *édéô, mais la dentale peut être restée sourde ou s’être réassourdie par contamination de tân.
  492. Le doublement de l’a final vient en br. de l’analogie de ann, une fois le nom de nombre devenu article.
  493. Subsidiairement apparente à la rac. PO « boire », sk. pâ-hi « bois », Modèle:Abréviation Modèle:Lang et Modèle:Lang, Modèle:Abréviation pô-tu-s, pGtâre, etc.
  494. Le nom Modèle:Abréviation est vir. lem, ir. lcamh y gael. leamhan, Modèle:Abréviation llwyf.
  495. Le préf. parait être ici *eks-, soit donc *ec’hodi > *êodi > évodi (l’o développant une labiale).
  496. Peu vraisemblable, à raison de l’énorme changement de sens.
  497. Là où ce vb. se traduit eu apparence par « vouloir », il n’est eu réalité que l’exact équivalent de « falloir » : pétra a fell d’éhoc’h ? que vous faut-il ? > que voulez-vous ? »
  498. Ce poisson s’enfouit dans le sable ou la vase.
  499. Cf. l’expression française a comme une corneille qui abat des noix ». Au sens de « bouffon » la métathèse a été peut-être favorisée par l’existence du mot fars « plaisanterie » (empr. fr. farce), lequel a aussi agi sur *falota > farlota.
  500. Sous l’influence de l’homophonie du précédent ?
  501. Le sens de « bien fabriqué » s’en déduit naturellement.
  502. Cf. les locutions « faire le fol, fol-âtrer », etc. Toutefois foll existe aussi.
  503. Par l’intermédiaire de la locution « moitié figue moitié raisin = bon gré mal gré » ? — Conj. désespérée.
  504. Par onomatopée du pépiement ; cf. d’une part ag. to chirrup et chirp, et de l’autre le fr. pierrot. V. aussi br. hilèri.
  505. Ou se fait souvent dénonciateur par flatterie.
  506. Pour le sens, cf. le Modèle:Abréviation cubiculum,
  507. Du bas-lat. phlèbotomum « lancette ».
  508. Rapprochement presque impossible. Autrement on serait fixé sur l’étymologie du mot, qu’on trouvera dans Mcb.
  509. A partir d’ici, chercher sous l’initiale /o- les mots qu’on ne trouverait pas sons l’initiale fou-.
  510. La transition de ce sens, tant soit peu étrange, a dû se faire par l’intermédiaire de celui de « fanfaronnade ».
  511. On simplement empr. fr. fraise, euphémisme facétieux (Loth).
  512. Issu sans doute d’un mot gaulois de même origine.
  513. C’est un des premiers mots qu’ont dû apprendre les Bretons insulaires réduits en esclavage. Cf. ag. //ec etc.
  514. La jolie métaphore fre{ al lagad « coin de l’œil » se comprend mieux qu’elle ne se peut définir : regarder quelqu’un qui cligne de l’œil.
  515. Soit donc « fronteau », cf. l’évolution de sens de l’ag. kerchief = fr. couvre-chef. Ou fr. fronde « sorte de bandage » ?
  516. C’est le plus probable ; car ce terme, devenu très grossier, fut sûrement, à l’origine, un euphémisme, comme la plupart des similaires ; mais il est absolument impossible d’en suivre de plus près l’histoire.
  517. Le pl. de ces sortes d’appellatifs est naturellement beaucoup plus courant dans la langue que le sg.
  518. On attendrait *fuào-i, mais la labiale s’est résorbée dans la voyelle labiale précèdente, et la nasalisation avec elle. Toutefois cette explication est douteuse.
  519. Très obscur. En tout cas, dans le passage de sens de « crépu » à « crépi », il doit y avoir la même évolution qu’en fr., et peut-être une contamination française. V. le Dict Hatzf.
  520. D’après sk. çaçà, ag. haro et al. hase, on attendrait un br. *kas, et il n’y a pas de transition imaginable de l’un à l’autre. De son côté l’espagnol gato signifie « chat », et l’ags. gât (> ag. goat) « chèvre ».
  521. Le seul fait que, chez les Irlandais, le mot Gall a désigné autrefois les Norvégiens et désigne aujourd’hui les Anglais, montre que ce terme n’a rien de commun avec l’appellation bien connue des « Gaulois ». V. le mot suivant.
  522. « Les vaillants, les puissants », nom que ces peuples se donnent à eux-mêmes, donc appellation flatteuse. Cf. Gall.
  523. Comme on dit en liturgie française « le Jeudi absolu ». Cf. aussi le nom de l’office de Compiles.
  524. Toutefois cette origine est bien détournée. Il est bien plus probable qu’il ne s’agit ici que d’un calembour sur goann.
  525. La phonétique ne permet pas de décider dans quelle mesure la similitude des mots celtiques et germaniques procède d’emprunt ou d’affinité préhistorique. En tout cas, le Modèle:Abréviation gibla et le vhal. gebal « sommet » paraissent hors de cause.
  526. Ces divers rapprochements ne se laissent pas concilier entre eux : le premier est le plus vraisemblable ; le dernier n’est cité que pour mémoire.
  527. Le lat. caper a deux sourdes contre deux sonores en celtique ; à caper répondent Modèle:Abréviation Modèle:Lang « sanglier » et ags. haefer « bouc » : il faudrait supposer une corruption préceltique. Ou serait-ce un emprunt des Celtes aux Germains, a l’époque lointaine où ceux-ci prononçaient encore quelque chose comme *haeraz, avec e bilabial ?
  528. Fr. jarret est emprunt celtique. —Le pl. vbr. esceir (cf. rtiœcsker) et le Modèle:Abréviation esgair « jambe » pourraient être le même mot précédé du préf. m eks-, soit « [ce qui commence] au jarret ». Le gr. Modèle:Lang « cuisse » est également isolé.
  529. Le sens « jable » en tonnellerie est secondaire : rainure pratiquée à l’aide d’un outil en forme de bec de grue.
  530. Toutefois le mot pourrait à la rigueur être celto-germanique, si l’on n’admettait pas l’identification courante et séduisante de l’ai, gerte avec le Modèle:Abréviation hasta.
  531. La méconnaissance de la mutation a causé l’erreur sur le genre.
  532. Mais vir. gel, ir. et gael. geai signifient « blanc ». Les noms des couleurs sont sujets à ces sortes d’accidents. Cf. gld* t géot, glazaour, mélen y etc.
  533. Fr. gond pourrait procéder partiellement d’un mot gaul. de même souche »
  534. Sobriquet : cf. gaour-côr « chèvre de mer », nom de l’écrevisse marine et de la crevette.
  535. Cf. pourtant Modèle:Abréviation gin « peau brute ». — Le sens « chagrin » (contrariété), d’où gina « se chagriner » est probablement secondaire.
  536. De galar la métathèse a fait d’abord br. *glaar. Puis, selon que la contraction s’est faite, ou qu’un h s’est introduit pour pallier l’hiatus, on a eu glar Modèle:Abréviation, ou *glahar > glac’har. — Le rapprochement avec al. quai « tourment » (Mcb.) exigerait rigoureusement un b celtique.
  537. Ag. clean « propre » = ai. klcin « mignon » < i.-e. *gloi-nine procède pas de la même origine, mais tout au moins d’une racine très voisine.
  538. A condition que -asto- soit suffixe. V. ce mot et cf. les diverses acceptions de la racine. Le rapprochement avec ag. glass = al. glas « verre » (Mcb.) est extrêmement hasardé.
  539. L’oiseau est jaune tirant sur le vert.
  540. Cet équivalent, presque le seul connu, est lui-même bien difficile à maintenir, à moins d’empr. Modèle:Abréviation peu probable. Cf. Persson, Wursclerœeit., p. 5.
  541. Le suff. étant -ko-, le k final de la racine vient d’assimilation. Cf. gliz.
  542. Tous les noms indo-européens de la grenouille sont de physionomie capricieuse et d’identification difficile.
  543. Sur ce dernier rapport, comparer briz et 2 bréac’h.
  544. De cette base celtique *clan- est issu l’empr. roman *flan-ella > fr. flanelle.
  545. Modèle:Abréviation gloth ou glwth est empr. Modèle:Abréviation glutt-tre. Si le br. est de même source, il a été du moins influencé par le fr.
  546. Devenu gemred > geimhreadh, gael. geamhradh. Cf. le gaul. giamon, nom d’un des mois du calendrier de Coligny, R. Modèle:Abréviation, XIX, p. 218.
  547. Le Gon. — Mais la vraie orthographe serait gwan (Loth).
  548. Évolution de sens : « courbe — humble — doux — lent ».
  549. Aujourd’hui Aber-gacenny dans le pays de Galles.
  550. Subsidiairement ag. comb et al. kamm « peigne ».
  551. Le g final de la racine subsiste dans goulc’her. V. ce mot.
  552. Étym. inc. ; peut-on supposer quelque rapport avec la rac. de gell « fauve » ? Mais cf. aussi vbr. gilb, gilbin, « bec », vir. gulban « aiguillon », coru. gelcin et vir. gulba « bec », vbr. golb-inoc « qui a uu bec », vhal. cholb-o > al. kolb-en « massue » (objet à bec) : Jdg. Forsnh., IV, p. 105. — Malgré son apparence toute romane, fr. cngoulecent devrait-il par hasard quelque chose au breton ?
  553. La voyelle simple et le double rr sont-ils dus à une contamination du précédent soit « qui s’arrête à la surface » ?
  554. Relations inextricables : le t, que reproduit gael. feart « attention », ne permet pas de présumer une apparentation primitive au germanique, ni un emprunt à l’ags. ; d’autre part, un emprunt à l’ai, n’est pas vraisemblable ; quant au cymr., il est d’emprunt récent (ag. to guard, fr. garder).
  555. D’une manière générale, chercher sous l’initiale go- ou gw- les mots qu’on ne trouverait pas sous l’initiale gou-.
  556. Cf. vir. fo-gamur > ir. fôghmhar > gael. foghar « automne », qui équivaut au lat. sub hiemem. V. sous goan.
  557. Conservé dans les locutions du type n’eûz-gour, « il n’y a homme, pas une âme, il n’y a personne ».
  558. Racine assez répandue partout, et même en Modèle:Abréviation, mais sans représentants sûrs ou importants en breton.
  559. Est-ce f gour- ou 2 your- y et quel est au juste le sens ? Cf. Oésa.
  560. Ou ne saisit pas le rapport qui peut unir ces deux synonymes. Il se peut que gousiaden se rattache à la même dérivation que gousoni et ail pris par ressemblance le sens de gouzer.
  561. Sur la finale -out, voir sous bout et la note.
  562. Au contraire, le Modèle:Abréviation gwna « faire » parait se rattacher à gwn « je sais », et par suite au Modèle:Abréviation gnavus. V. sous gounid et cf. gri. Au surplus il a pu y avoir contamination de plusieurs synonymes.
  563. Le Modèle:Abréviation possédait plusieurs radicaux à gr- initial avec le sens de « gravier » ; mais il n’est pas aisé d’entrevoir comment ils se comportaient entre eux. Ce qu’il y a de sûr, c’est que fr. gracier et similaires doivent procéder du gaulois.
  564. On ne peut s’empêcher de songer au Modèle:Abréviation graculus « geai ».
  565. Faut-il couper *tcr-akkà, syncopé de *wir-akka et celui-ci dér. de *wir- (qu’on trouvera sous gouréd) comme lat vir-agô parait dépendre de vir « homme » ? Cf. aussi grék.
  566. Ce n’est pas la même plante, mais l’emprunt n’en est pas moins évident.
  567. Au point de vue de l’évolution sémantique on peut comparer krène
  568. Comme le fait présumer, de son côté, l’n du Modèle:Abréviation gwni « couture » et gwnio « coudre ».
  569. Fruit acre qui agace les dents.
  570. Viande qu’on ronge, qu’on grignote autour des os ?
  571. D’où le sens adverbial « résolument > absolument ».
  572. Le genre féminin aurait dès lors été suggéré au breton par la finale -e* jointe au fait que le mot est un nom abstrait.
  573. Le Gon. donne même un mot groumm s. m. a le poing fermé », qui a tout l’air d’être corrompu de *grounn.
  574. D’origine également inconnue : Journ. of Germ. Philol., II, p. 164.
  575. V. la plupart des mots commençant par ces groupes.
  576. Mais d’où vient l’r inséré ? Gwagren « glande » serait-il une métaphore, soit Modèle:Abréviation goagronenn < groégon « prunelle » ? V. sous grégon. D’autre ^vi^gwagren « fondrière » signifierait-il, au moins par étymologie populaire, « qui tremble ou vacille sous [le pied] » î V. sous m gw- et kréna.
  577. Le fr. gaule parait emprunté au br. — Gwalen au sens de « bague sans chaton t est le même mot, peut-être par imitation du fr. qui appelle une bague unie « un jonc ».
  578. D’où gaul. latinisé vassus, puis fr. vassal. Le Modèle:Abréviation a gwas « page ».
  579. Pour l’évolution du sens, comparer le fr. domestique qui a pris l’acception de « serviteur ». — La rac. WES a habiter » a de nombreux autres rejetons, mais non pas en celtique.
  580. Et les mots cités sous ces articles. — Aucun rapport, par conséquent, avec ag. gooêe,*l. gans, etc.
  581. Que ce comparatif ait été jadis un simple positif, c’est ce qu’atteste encore nettement l’existence du superlatif gwasa et du vrai comparatif gwasoc’h.
  582. Il faut tenir compte de l’existence, à côté de la rac. simple à finale vocalique, d’un certain nombre de formes d’amplification consonn an tique dénoncées surtout par le germanique : al. wick-eln « tortiller », web-en « tisser » (aussi en sk. dans ûrndcâbhi « araignée ») et ag. to weaoe, al. wtnd-en « tresser », etc.
  583. D’un pl. régulier *gwéjou > *gwéchou a été abstrait un sg. gwech, qui a remplacé la forme régulière gwez, partout ailleurs qu’en vannetais où l’on a la corrélation attendue gueh. Cf. aussi deroez. Mais voir Ernault, Mém. Soc. Ling., X, p. 332.
  584. Le second sens est le primitif : « deux fois » signifie « en deux venues, à deux reprises », et ainsi de suite.
  585. Il y a eu toutefois contact, au moins d’étymologie populaire, entre gwéla et gwélan (cri plaintif). Comparer en outre argot fr. goualer, « crier, chanter ».
  586. L’étymologie populaire, ayant isolé laouen « pou » et ne voyant aucun sens dans l’élément gé-, y a substitué gwé-, qui est du moins une initiale fort commune.
  587. Il semble toutefois bien difficile de séparer Modèle:Abréviation gwely de Modèle:Abréviation gwal « tanière » (Loth) : dans ces conditions, ce mot et ses similaires Modèle:Abréviation et br. se rattacheraient à la même rac. que br. gwalen, par les sens de « tressage, couche faite de rameaux plus ou moins entrelacés, litière ». V. ce mot.
  588. « Vêtement de fond » ou « de dessous ».
  589. Comparer le Modèle:Abr gueleuiff au Modèle:Abr goleu.
  590. Pour « choisir » il faut « examiner », et un examen n’est qu’une « vue » plus prolongée. Le sens s’est simplement atténué.
  591. Le second est le mot treff qu’on trouvera sous adré. Le mot a désigné tout d’abord une sorte de charpente fourchue, soit donc « pince de construction ».
  592. En tant qu’étendu à toutes douleurs cuisantes.
  593. Chemin « souple, tortueux, qui s’insinue », etc. Mot difficile : cf. minôten.
  594. La métathèse exclusivement propre au breton y résulte évidemment de l’analogie du précèdent.
  595. Le sens « mât » est naturellement secondaire.
  596. « L’Aunaie » (cf. dour). De là un gaul. latinisé *vernus, qu’accuse le fr. verne « aune ».
  597. On peut songer à fr. gulore (motif décoratif), fr. guibre « charpente d’avant du navire », et surtout Modèle:Abréviation oibr-dre. Aucun de ces rapprochements n’est sùr,tant s’en faut. Cf. aussi guoijl.
  598. Probablement simple sobriquet [William, Guillaume, etc.). Cf. Guillou « Guillaume » et guillous « ménétrier » (ou fr. oielleuwl).
  599. Dans vbr. guel-ch « aspect », Modèle:Abréviation guoyl-ch^i gtcyl-ch-u « sembler », le sens péjoratif est encore latent.
  600. Cf. le terme technique gwindask s. m., « levier, cric, cabestan », où le d régulier s’est conservé.
  601. Même rac., avec chute ancienne de l’s initial.
  602. Observer toutefois que le corrélatif phonétique exact d’un i.-e. *wiswo- est le cymr. gwych, qui sémantiquement répond bien au br. gwiou.
  603. Mais la dernière syllabe reste eu tous cas inexplicable. Cf. gwitod.
  604. Par étymologie populaire « poire sauvage » (gwéz-pér).
  605. La filière sémantique est « âgé d’un an — pièce de bétail âgée d’un an — truie âgée d’un an — truie ». Ainsi le mot n’avait rien en lui-même qui signifiât « race porcine » plutôt qu’une autre ; et inversement il a perdu, en celtique, jusqu’au souvenir de sa signification essentielle.
  606. Comme l’h br. ne se prononce plus guère, il est arrivé fréquemment qu’on l’a supprimé là où il était étymologique, ou au contraire qu’on l’a suppléé où il n’avait que faire. On cherchera donc sous la voyelle suivante les mots qu’on ne trouverait pas sous li> et réciproquement. — Toutefois, si hakr procède en effet de akr t il a, par un effet d’emphase, reçu l’A dès l’époque brittonique ; Modèle:Abréviation hac-ter « laideur » et hager « laid », Modèle:Abréviation hagr « laid » et hacr-u « enlaidir ». — De toute manière, il reste dans cette hypothèse une énigme iusoluble : la conservation du k, qui aurait dû devenir g, puis diphtonguer la voyelle ; et la difficulté ne disparait pas, si l’on explique Vh initial par un emprunt ou une forme Modèle:Abréviation apparentée au Modèle:Abréviation sacer « exécrable ».
  607. Les conditions phonétiques indo-européennes ne sont pas pleinement éclaircies ; mais on voit que le br. seul présente une aspiration prothétique, relativement récente.
  608. Comparatif de l’i.-e. *sém-s « un » > Modèle:Abréviation Modèle:Lang Modèle:Lang.
  609. Le nom d’une saison pris pour celui de l’année, ou inversement, est partout une métonymie courante. Cf. aussi haAoesken.
  610. Ou qui a porté toute l’année pour n’aboutir qu’à avorter.
  611. La nasale primitive nettement conservée dans hen-horlt, hen-nez, mais perdue dans hé-mafl (démonstratifs).
  612. Par exemple dans SV-CELLOS, surnom du dieu qui a « un bon frappeur, un bon marteau », dans le monument qu’a commenté M. d’A. de J. — Cf. V. Henry, Journ. A*., 9« sér., XI, p. 329.
  613. Cf. encore hakr et akr, heûg, fr. Héquet n. pr. eto.
  614. Il est difficile de croire que le nom de la « joubarbe » ne soit pas le même mot ; mais on n’en aperçoit pas la raison.
  615. Tout indique qu’ici le g est à prononcer comme j.
  616. « Longueur large » : les épis sont longs et les feuilles larges. Ou bien hédlédan serait-il dû à l’étymologie populaire ? Dans ce cas, le Modèle:Abréviation et le Modèle:Abréviation auraient la vraie forme, mais leur syllabe initiale résiste à l’analyse.
  617. Le changement de g en h, ici et dans diverses formes de conjugaison de ce vb., tient, d’une part, à la chute de g initial dans certains auxiliaires très usités (cf. gober : ôber, gra : ra, gouzout : ouzout), de l’autre, à la mutation douce de g en c’h.
  618. Le mot est tombé comme tel en désuétude ; mais ses dérivés subsistent. Cf. le suivant. Le vbr. a hendat « grand-père » et henmam « grand-mère ».
  619. Gaul. sentum à la fin de divers noms de lieux.
  620. Le contraste constant de signification s’éclaire par le Modèle:Abréviation praeter, qui lui aussi signifie tout à la fois « outre » et « hormis ». Cf. aussi ébiou.
  621. Peu sûr : ni le sens du Modèle:Abréviation, ni l’r qu’il insère, ne s’expliquent par cet emprunt.
  622. Mais dans tout le germanique. La décomposition de folgen en +ooll-gehen (Kluge s. v.) rendrait ce rapprochement fort douteux ; mais elle-même est assez douteuse. — Cf. d’autre part Modèle:Abréviation hatol « poursuite judiciaire » et hol-i a réclamer » : phonétiquement, br. heùl semble le même mot ; deux quasi-homophones se sont évidemment contaminés ; mais d’où vient le second ?
  623. L’initiale, à raison de la synonymie, s’est assimilée à celle de hécel. — Conj. Ern. (la plus plausible de quatre).
  624. C’est donc le second sens qui est le primitif. Le premier vient de la contamination de boud. V. ce mot et hirvoud.
  625. Très régulièrement, pour *hentya, par métaphonie de e eu i devant un suffixe contenant la semi-voyelle dï, et changement normal du groupe t + y en ch.
  626. En bois très dur, comme l’est aussi celui du prunellier. Le rapprochement avec cymr. aren « rein » (pl. eirin) = vir. aru (al. niere « rognon », corps dur et ovale) est intéressant, mais bien problématique.
  627. Pour la formation, cf. vir. in-dlu, ir. andiu gael. diu « aujourd’hui », et lat. ho-dië.
  628. Nom d’un peuple de race américaine ; puis, par extension, sobriquet d’un métis de race européenne et américaine ; enfin « métis » en général.
  629. Quant à horella « jouer à la crosse », il est bien difficile de se prononcer ; car l’ag. to hurl (conj. Ern.) ne pourrait être qu’un emprunt récent : au moyen âge encore, la forme correcte esihurtle et le mot n’est pas anglo-saxon.
  630. Le plus probable, c’est qu’on a affaire à un radical exclusivement celtique (cf. tourta), qui lui-même a servi de souche au Modèle:Abr heurter.
  631. Le germanique *eisarn (d’où ag. iron et al. eisen) est directement emprunté au celtique très ancien.
  632. Ag. hog est emprunté au Modèle:Abréviation ou au Modèle:Abréviation
  633. Le sens fr. dér. « dupe » a aussi passé au breton.
  634. Conj. Ziramer. — Ou bien un radical *ouk-s- y dér. d’un type uch (vir.) « soupir », qui se retrouve en germanique et le tto -slave et peut procéder d’onomatopée (Stokes, Mcb.).
  635. Abstrait, par exemple, d’un groupe eul loudouren « une souillon », comparé à eun tout loudour « un sale trou » qu’on peut couper toull *oudour, etc. : de là donc aussi eunn *oudouren, et subsidiairement ou > a, puis h prothétique. Mais, avec tout cela, Vu pour ou fait grande difficulté.
  636. Cf. Davau, Mém. Soc. Ling., VIII, p. 256.
  637. A cause de la forme des corymbes ; en tout cas, contaminé en br. de huzel (amertume de la suie) et de huel (plante de montagne). V. ces mots.
  638. Cf. Modèle:Abréviation uvula dimin. « luette » et fr. luette corrompu pour l’uvette (forme de cet appendice). Ou empr. fr. hugue (God.), mais que signifie ce mot ?
  639. Tombé en désuétude en tant que mot simple.
  640. Comme on dit en fr. même « je me souviens », au lieu de « il me souvient », seul historiquement correct.
  641. Le fr. dit « cela me chiffonne = me chagrine », et le Modèle:Abréviation a meschif, empr. fr. meschief « malheur ». C’est tout ce qu’on entrevoit de plus clair.
  642. Car par quelle voie serait venu le Modèle:Abréviation Modèle:Lang ?
  643. Par extension et euphémisme ? En tout cas, l’étymologie de l’un et de l’autre est inconnue, probablement compliquée d’argot.
  644. Aucun rapport dès lors avec koaṅt, mais il serait surprenant que l’étymologie populaire n’en eût pas établi.
  645. Passé au sens de « parler » ou similaire, dans ag. to an-swer « répondre » et to swear = al. schœôr-en « jurer ». — Cf. toutefois Modèle:Abréviation gœarae « jeu ».
  646. On trouvera dans quelques-uns des mots suivants d’autres exemples du même phénomène ; cf. Eruauit, Mém. Soc, Llng*, X, p. 334. — Quant a la formation, on peut comparer le fr. sur-venir.
  647. Conj. Ern. — Se rappeler le proverbe « mauvaise herbe croit toujours ». — L’ag. whynne > « ?/un « mauvaise herbe » est sûrement emprunté au cynirique.
  648. L’f n’est pas devenu c’hw ; m lis, dans la liaison mis *febror, le groupe médial sf a été traité comme sw.
  649. Rapports très obscurs, et l’i long du gael. et de l’ir. (vir. iœalm, gael. toc) complique encore la question.
  650. D’où al. beichte « confession ». — Un rapport lointain avec la particule ia est au moins probable. V. ce mot.
  651. Vir. il-, ir. et gael. lol-, Modèle:Abréviation ell- (préfixes) signifie « beaucoup » (sk. purà, Modèle:Abréviation Modèle:Lang, Modèle:Abréviation fl/u, al. ciel id.) : c’est exactement l’inverse du sens du composé. Le second terme était- il un mot apparenté au Modèle:Abréviation famë*, que l’étymologie populaire a transformé du tout au tout quand l’ensemble n’a plus été compris ? L’absence de mutation le rend en tout cas suspect. Le problème semble inextricable.
  652. L’l br. entièrement isolé (ou attendrait iziô) est dû à la contamination de quelque autre nom d’arbre, par exemple illy. V. sous hilibèr. — Conj. Ern.
  653. Abstrait de la locution ann dinam ^ - ann ninam ^ > ann inam. Cf. 1 aer, etc.
  654. La seconde syllabe doit être la même que dans barged.
  655. Serait en Modèle:Abréviation *oino-tumo- > *ūnitimus, cf. finitimus « limitrophe », et -tama- suff. superlatif sk.
  656. Sur ce mot difficile et ses variantes bizarres, voir le Gloss. Ern. p. 338, et cf. foesk, mais sous toutes reserves phonétiques.
  657. Le suff. est le même que dans aotrou, mais féminisé. Quant au radical, voir sous eunn et lAtaAo.
  658. Car la forme régulière serait *iàz. Cf. iuzéô.
  659. Ou peut songer à la rac. YUDH « combattre » (sk. yûdh et Modèle:Abréviation Modèle:Lang « bataille »), qui a formé plusieurs noms propres anciens bretons commençant par Jud-, Le mot signifierait alors « se battre > pousser le cri de guerre > crier ». Mais le d breton fait difficulté.
  660. Il n’existe plus comme mot isolé, mais sert de suffixe dans la formation tad-you « grand-père » (fr. bon-papa), etc.
  661. Le kh asiatique au lieu de gh procède d’alternance indo-européenne.
  662. Le w devenu v en br. sous l’influence du fr. if.
  663. Ou dérivation de l’ancien radical br. *iz- « lierre » que le mot iliô a perdu par corruption ?
  664. Faux singulier abstrait du pluriel izili.
  665. Aux illettrés les deux opérations paraissent également magiques et compliquées de procédés analogues.
  666. Il va de soi que cette conjecture est très hasardée et fort peu vraisemblable. M. Lotta a appelé mon attention sur fr. juper « appeler en criant » (cf. br. oujen) et jupin « tuteur » (???). Mais qu’est-ce au juste que le premier de ces mots, et surtout le second ? De toute façon l’étymologie est désespérée.
  667. Qui a donné l’ag. actuel lobster « homard » et qui procède du Modèle:Abréviation locusta. Cf. aussi labota et légestr.
  668. Mais cette étymologie n’explique pas la forme lue du vannetais.
  669. V. sous lèmel d’autres dérivés de la même racine.
  670. Fr. lande vient du celtique plutôt que du germanique ; mais, à en juger par le vocalisme slave, le Modèle:Abréviation pourrait être empr. Modèle:Abréviation très ancien.
  671. « Qui prennent plaisir au combat ». V. sous kadarn.
  672. Cf. le fr. ample-ment.
  673. D’où aussi le fr. latte, passé en allemand.
  674. Le Modèle:Abréviation a un vocalisme différent ; le Modèle:Abréviation Modèle:Lang « osier », etc., une non aspirée au lieu de l’aspirée.
  675. Mais Modèle:Abréviation le et Modèle:Abréviation Ile id. feraient plutôt supposer un nominatif *legos avec s conservé, identique au Modèle:Abréviation Modèle:Lang.
  676. Mal qui force à garder le lit.
  677. Cf. gaul. latinisé Litavia « terre ferme » (absolument identique à sk. prthiot), d’où Modèle:Abréviation Litau > Llydaco « la Bretagne continentale ». — Thurn.
  678. Mot vieilli, mais conservé dans br. francisé « cromlech ». V. sous kroumm.
  679. Cf. al. lag-er, « couche, dépôt, terrain vaseux ». Le fr. lie est sûrement dérivé d’un radical celtique.
  680. Peut-on rapprocher Modèle:Abréviation Modèle:Lang « gorge » (œsophage), Modèle:Lang « faim », etc., tous termes d’origine également obscure ?
  681. Les deux sens se concilieraient ainsi : « sauter », c’est être léger ; « enlever » quelque partie d’un objet, c’est le rendre plus léger, plus petit. — Mais néanmoins cette parenté apparaît plutôt comme le résultat d’une confusion postérieure, en tant que la vraie forme du mot non dissimilé (cf. linad) serait *ném-el, de la rac. NEM* « prendre, ôter », qu’on trouvera sous etic. V. aussi nam et német. — Loth.
  682. Conj. Ern. — Mais cela supposerait la confusion invraisemblable des Quatre-Temps, non pas même avec le Carême, mais avec le carnaval. L’ags. est lencten « printemps ».
  683. Emprunté par les Germains, ag. leather, al. leder.
  684. Le rapport est peu concevable. On songerait plutôt à l’emprunt d’une forme de moyen anglais possible +lei-toun (cf. ags. tûn « enclos » > ag. town « ville »), qui aurait eu le même sens que l’ag. actuel lay-land a jachère ».
  685. Dans Medioldnum « Milan », (la ville du) milieu de la plaine (lombarde) : nom fort répandu. V. sous émesk.
  686. Difficilement ; car le phonétique exigerait impérieusement *lioonik. Mais le Gloss. Ern. s. v. admet que l’alternance de b et m équivaut à l’indication d’un o plus ancien. Ce point n’étant pas éclairci, la dérivation de libonik, ainsi que celle de luban, n’est consignée ici que pour mémoire.
  687. En tant qu’opposé à la chasteté ecclésiastique. Mais M. Ernault sépare les deux sens et rattache le second à UAk. V. ce mot, et cf. le double sens du Modèle:Abréviation lùbrieus.
  688. Cf. le double sens du fr. afficher. Mais ici la métonymie serait inverse.
  689. Aussi Modèle:Lang, d’où le fr. liturgie.
  690. Se rattache à la rac. PELA, qu’on trouvera sous leân. Cf. aussi ailes et la note sous ilboéd.
  691. À preuve la forme parallèle lénad. La contamination vient de / Un, parce que l’ortie est aussi une plante textile. Four la dissimilation, cf. lémel.
  692. La couleur est comme l’épiderme d’un objet.
  693. Peut-on rattacher à libostren (sous libistr) et libourc’hen ?
  694. Les formes Modèle:Abréviation lizrin et lirzin (T.) ne sont pas de même provenance, ou bien elles sont corrompues.
  695. On ne voit pas comment rattacher à rac. LUK, d’où Modèle:Abréviation lùna. V. sous luc’ha. Ir. et gael. luan a lune » est véhémentement suspect d’empr. Modèle:Abréviation
  696. Peut-être pour *pl-ut-no-, dont on rapprocherait vaguement le Modèle:Abréviation pullus, al. füllen « poulain ». Le sens s’est étendu en breton et spécialisé en irlandais. — Mcb.
  697. Ag. loin (et sirloin « surlonge ») est aussi empr. fr.
  698. Comme on dit « louer à tour de bras », etc.
  699. On rapproche, sans plus, visl. lurk-r « gourdin ».
  700. Aucun rapport avec Modèle:Abréviation lupus, dont le p vient d’un q primitif ; quant à Modèle:Abréviation oulpës, on n’aperçoit pas le lien.
  701. D’après l’étymologie, le second sens est le primitif.
  702. D’où sans doute aussi louézaé s. m. « punaise des bois » ; mais le mot est difficile a analyser.
  703. Chercher de même sous lo- les mots qui manquent sous loa-.
  704. Le mot se retrouve dans les vieux dialectes germaniques, mais s’y distingue nettement de ag. leaf « feuille » et al. laub « feuillage ».
  705. « Blanchâtre » sous un soleil voilé par les vapeurs.
  706. Effet produit par une chaleur étouffante.
  707. On y peut rattacher aussi lûg et lôgôden, dont il a été donné d’autres explications. Et même, à la grande rigueur, le sens « noir y » se concilie avec celui de la rac.
  708. L’l vient d’une sorte d’allitération par écho dans la liaison léaz usen > léaz lusen. — Conj. Ern.
  709. Ces petits mots n’ont en aucune façon le sens conditionnel ; mais ils peuvent figurer dans une proposition conditionnelle, tout comme dans une autre, pour en renforcer le sens, et dès lors prendre dans telle ou telle langue le sens conditionnel par contamination. C’est ce qui paraît être arrivé en celtique. Au reste l’étymologie des particules est rarement claire, et l’on perd son temps à la vouloir serrer de près. Cf. les mots suivants.
  710. Le dédale est inextricable. A la rigueur, tous ces sens pourraient s’être attachés artificiellement à la particule de renforcement qu’on a vue sous 2 ma. Mais cela n’est point probable. D’autre part, le sens de « où ? » pourrait se déduire de celui de « ici » [ma oud ? « ici es-tu ? > où es-tu ? » ou du sens de « que » (ma oud ? «[où est-ce] que tu es ? »). Inversement le sens de « que » se déduirait très naturellement de celui de « où » relatif. Mais à peine entrevoit-on des raisons de préférence.
  711. La curieuse expression mâb lagad « la prunelle » a son pendant en sk., kantnika « la petite fille », et en lat., pûp-illa « la petite figure » qu’on voit reflétée dans l’œil d’autrui. — Ce qui rend difficile l’étymologie par *mak-wo-, c’est que l’ir. devrait en ce cas répondre par *mach (cf. ir. ech sous ébeûl). V. sous merc’h des formations par addition d’un suff. -ko-, qui peut-être est aussi en jeu ici.
  712. Le radical *man- « main » a à peu près disparu en celtique, mais est assez commun ailleurs : il est latin, grec et germanique.
  713. Le sens originaire est « beau gars bien portant », d’où « garçon », puis « serviteur ». Cf. aussi maouez, méoel, matez, et une foule de noms propres gaul. dérivés.
  714. L’addition de l’r est très obscure : ou mar est un mot différent de ma et inexpliqué ; ou bien ma a été influencé par le mot suivant (valeur dubitative de « si »). C’est le plus probable, puisque le Modèle:Abréviation et le br. ont en commun les deux mots.
  715. Mais le sens ne concorde pas. Cf. marbléô, soit « petite boue ».
  716. Cf. cymr. mar-ddanadl (ortie morte) « marrube ». — Mais, dans la première hypothèse, on attendrait *manvléô ; dans la seconde, *maroléô.
  717. À cause de la petite « boucle » que fait la piqûre. — Dans ce mot et le suivant, le changement b > m est inverse de celui de bagol, etc., mais procède de la même cause.
  718. Le Modèle:Abréviation mêr indiquerait plutôt un empr. germanique : ags. mearh > ag. marrow.
  719. Sur le caractère fuyant des désignations de couleur, on comparera glas glazaour, géot et gell.
  720. L’aspiration bretonne n’est donc pas primitive.
  721. Le sens primitif était « nymphe des montagnes ».
  722. On observera que l’al. meyer « fermier » vient aussi, et plus directement, du lat. major. Au contraire fr. mehier, meyer, etc., est le Modèle:Abréviation mediarius « métayer ».
  723. Tous ces noms ont subi autant de déviations inexplicables que ceux de la grenouille. Cf. Uhlenbeck, Altind. Wb., p. 271 b.
  724. D’où al. mergel, ag. marl, fr. marle > marne.
  725. La base serait-elle d’aventure la particule prohibitive i.-e. *md, sk. ma, gr. Modèle:Lang, etc. ?
  726. Procédant d’une locution du genre de mez m’eus deus an dé (T.), exactement « le jour me fait honte ». — Ern.
  727. Par exemple dans la locution maru micq « raide mort » ; puis extension à d’autres cas. — Ern.
  728. C’est un fer en forme de croissant, et par conséquent de lèvre, et aussi l’anneau qu’on passe dans le groin du pourceau.
  729. Procédé sémantique inverse de celui de l’allemand, dans bas-lat. *spè&a « dépense » > al. speise, « frais de table, repas ». — Le vocalisme br. a dû être altéré par contamination d’un mot mit « mensualité », identique au précédent.
  730. On l’a rattaché, sans grande vraisemblance, À la base MI du suivant, soit « diminué ». Comme vbr. mail signifie « mutilé », on peut aussi songer au Modèle:Abréviation mutilus, mais on n’aperçoit pas de lien phonétique entre le celtique et le latin.
  731. Dans la phrase « ce bourg est de cent feux », etc.
  732. Conservé dans le composé se débaucher, etc.
  733. Abstrait d’un vb. lat *mundtàre (cf. mandas « propre ») « nettoyer » [la viande, à la façon des bouchers, en coupant les appendices, les moignons inutiles].
  734. Cf. aussi maṅtra et tréménout. — Les formes de la conjugaison de ce vb. qui commencent par voyelle, viennent de la rac. El de Modèle:Abréviation Modèle:Lang, Modèle:Abréviation Modèle:Lang « j’irai », Modèle:Abréviation Modèle:Lang « il va », etc. ; pour celles qui commencent par k, voir sous 1 kîz.
  735. Cf. gaul. Morint (peuple habitant le littoral du Boulonnais actuel), Are-morica, etc. V. sous ar-.
  736. Marcidus somnô signifie « accablé de sommeil ».
  737. Les Maures ont passé au moyen âge pour le type de la race noire : cf. fr. moricaud, espagnol mor-eno « noir » et Modèle:Abréviation Modèle:Lang id.
  738. S’appelle aussi lôgôden vors « souris lente ».
  739. En tout cas, montrant encore la gutturale du vhal. morhila > al. morchel, auquel le fr. a emprunté le mot morille.
  740. La forme primitive est difficilement restituable : le mot a dû passer par emprunts successifs et réciproques. L’« initial ir. vient de contamination de sméar- « enduire » : sanguineis frontem moris et tempora pingit.
  741. Cf. encore illyrien (péonien) Modèle:Lang « bison » (ruminant à crinière) : Kretschmer, Einleit. in die Gesch. d. Gr. Spr., p. 249.
  742. Mais la dernière partie du mot est bien obscure. — La variante mouspenni parait contaminée de mouza. V. ce mot.
  743. G et m, en mutation douce, devenant occasionnellement v, une forme de mutation douce à v initial procédant de g a pu parfois suggérer une forme faussement primitive, commençant par m. Cf. le Gloss. Ern. p., 428 sq.
  744. Le même que migwrn « cartilage », mais ayant pris le sens de « cheville » par confusion avec un mot du genre du br. mudurun. La métaphore entre « gond » et « cheville » se conçoit d’elle-même.
  745. Doit se rattacher d’une manière quelconque au radical de naka et nac’ha, par le sens « cacher, contester, nier ». Sur le rapport de ces deux mots, cf. le Gloss. Brn. p. 108.
  746. Le régulier ann aoz est devenu ann naoz, par le procédé inverse de celui de 1 aer, 1 aoz, etc.
  747. Qu’on analyse en *ni-sd-ô- « [lieu] où on se repose », la rac. étant SBD et le préf. sk. ni = Modèle:Abréviation Modèle:Lang = Modèle:Abréviation in. V. sous / en et azéza.
  748. « Hier de nuit », formation inverse du Modèle:Abréviation gi*tra-dag-is (ag. ytster-day) « le jour d’hier ».
  749. Aucun rapport des lors avec al. nah et ag. neœt.
  750. Avec chute de l’n comme dans 1 aer, etc.
  751. L’al. schneiden est bien voisin, mais non identique.
  752. Signifierait donc « entortillement, embarras ».
  753. Remplacé aujourd’hui par un fm. pléonastique niz-ez. Cf. léanex.
  754. Cf. naoz, etc. : phénomène inverse de celui de 1 aer, etc.
  755. Ou unguendum gérondif ; cf. méren, oféren, 3 lenn, péden, etc.
  756. « Foyer », d’où « appartement, temple, maison ».
  757. Chute de l’initiale comme dans 1 aer.
  758. Ainsi oc’h éva signifie « vers boire, à boire », et par conséquent « en buvant », comme en Modèle:Abréviation bibendo.
  759. La forme a fait prendre le mot pour on pluriel.
  760. Venu de Modèle:Abréviation urceolus. Le Bas-Maine a encore orsoel Dn.
  761. Pour le rapport de sens, cf. Modèle:Abréviation juvencus = br. iaouank.
  762. Le br. est inexplicablement altéré : on attendrait *odec’h.
  763. Et cf. Modèle:Abréviation Modèle:Lang « maître de maison ».
  764. Ces mots sont presque les seuls à p initial qui soient d’origine celtique : à raison de la chute celtique du p et de la rareté de l’initiale indo-européenne q, la plupart des mots de cette partie du dictionnaire viennent d’emprunt.
  765. Le radical pak- se retrouve identique en roman, celtique et germanique, et l’on ne peut savoir auquel de ces trois domaines il a originairement appartenu.
  766. Pour le changement de sens, cf. le passage inverse en fr. du sens de « durer » à celui de « endurer ». Au sens de « cesser », il signifie « admettre [cessation] ».
  767. A l’instar du fr. « ce-pendant » ; ou bien, avec aspiration finale disparue, pour une locution pa dalc’h « quand [cela] tient > incontinent ». V. sous pa et delc’her.
  768. Cf. encore fr. ancien palué « souillé », parouere « broussaille »(?) ; ou bien « objet destiné à enlever les pailles » ou « les menus brins pelucheux ».
  769. Cf. les locutions du type de moyen-cymrique py du pan-doit ? « de quel côté viens-tu ? » etc.. que me signale à ce propos M. Loth.
  770. Un emprunt populaire eût donné *peûn.
  771. Si l’on avait la moindre donnée qui permît de rapporter le Modèle:Abréviation Modèle:Lang « je fais cesser » à une rac. commençant par q, le mot brittonique pourrait remonter à l’indo-européen. Bien entendu, Modèle:Abréviation pausàre est dér. d’empr. gr.
  772. V. ce mot : le b a été pris pour une mutation.
  773. Aujourd’hui encore pattes pl. a techniquement ce sens (Littre).
  774. Le groupe celtique est, avec Le groupe asiatique (indo-eranien), le seul qui ait conserve la flexion féminine des nombres 3 et 4.
  775. Exactement « loin du doigt » : l’objet éloigne le fil des doigts afin de l’empêcher de les meurtrir.
  776. Objet « rejeté au loin » ou « de loin » à la côte.
  777. Aussi pel. Mais le sens subsidiaire, « écailles, duvet, écorce, peau », doit venir de contamination du fr. pel « peau ».
  778. Les têtards sont très frétillants et culbuteurs.
  779. « Étèté », d’où « tète sans corps » : les sens se concilient.
  780. On l’a rapporté au radical de daspun, soit « assemblage » (Ern.) ; en tout cas, Tir. cuing « joug » n’a rien à voir ici, si, comme il est probable, il vient du Modèle:Abréviation conjutir gère (Mcb.).
  781. On sait que le mot penn a couramment le sens d’à unité ».
  782. « Attacher la tête d’un animal à l’un de ses pieds ».
  783. L’f pris pour une mutation forte dans la liaison hé fens.
  784. À la façon d’une seule bête égarée du troupeau.
  785. Mot à mot « quoi auparavant ? » C’est la traduction en langue vulgaire de la formule : post hoc, ergo propter hoc.
  786. Bas-lat. persona signifie « homme de dignité ». Cf. ag. par son.
  787. Le Dict. Le Pell. donne encore ce sens pour le breton.
  788. Attesté parle bas-lat. (empr. gaul.) petia, d’où sont issus fr. pièce et ital. pezza.
  789. V. sous bihan et of. ital. plccolo « petit ». Si, comme l’impliquerait picholou infra, le mot a signifié « tout petit », il a pu passer au sens de « très grand » par une plaisanterie ou une antiphrase qui remonterait aux temps lointains où l’adjectif se plaçait à volonté avant le substantif ; car c’est ainsi qu’il se construit constamment. Cf. le Gloss. Ern. p. 488.
  790. M. Meillet me signale fr. dialectal peillea « chiffons » comme très usité dans le Haut-Berry (Chateaumeillaut).
  791. Pendeo est devenu *pendiô, d’où l’i et l’n mouillé.
  792. Ce mot (pinuik V.) correspondrait à un cymr. *penn-veddic « possédant en chef », composé de penn « tête » et meddu « posséder ». — Loth.
  793. Comme lat. fini-tumu-s « limitrophe », de fini-s, etc.
  794. Par la filière sémantique « compatissant — sensible — délicat — friand ». On observera que l’ital. pietanta « charité » a abouti de même, par une filière différente, au fr. pitance.
  795. Par métaphore entre les nœuds d’une tresse et ceux d’une plante grimpante. — Conj. Ern.
  796. Cf. plu. La « plume » substituée au « plomb » (les deux opposés) par une sorte d’allitération facétieuse.
  797. Venu, par le latin ecclésiastique, de l’expression dare pacem « donner [le baiser de] paix ». L’iro-gaélique est empr. brittonique.
  798. Insecte dont la piqûre peut causer la gangrène.
  799. Le second sens (espace découvert qui se trouve entre la porte charretière et la maison) se déduit sans difficulté du premier : cf. russe doerï « porte » et dcorû « cour s.
  800. L’ou pour o est régulier (cf. mouden, etc.) et la première voyelle s’est assimilée à la seconde (cf. lagad, muntid, bat un, etc.).
  801. Cf. roman pradello > prov. pradelet fr. préau.
  802. Cf. A. Darmesteter, la Vie des Mots, p. 57.
  803. Le p pour f comme dans pens. Puis une fenêtre est un objet qu’on ferme.
  804. Cymr. pydeto est Modèle:Abréviation puteus sans altération.
  805. Le sens peut être pris à la lettre : au mois d’août on a l’automne devant soi.
  806. La rac. bien connue MED « mesurer » (lat. mod-iu-s « boisseau », got. mit-an, ag. to mete, al. mess-en, etc.) n’a pas laissé de descendant direct en breton.
  807. D’où aussi fr. raine (rue Chantereine) et rainette.
  808. Comme Modèle:Abréviation Modèle:Lang « brasse » paraît se rattacher à Modèle:Lang « tendre », et cf. fr. toise Modèle:Abréviation populaire Modèle:Lang ppe de Modèle:Lang.
  809. Ou contamination de *raok-hin « limite d’avaut » (cf. 1 rak et araok) par *roll-hin » rouleau-limite » ?
  810. « Qui sert d’intermédiaire pour la compréhension ».
  811. Ré est pris pour marque de pluriel, en sorte que la locution eur ré indique que l’objet est à la fois unité et pluralité. Au surplus, le cymr. rhyw est un substantif qui signifie proprement « espèoe ».
  812. Ou féminine, soit gaulois latinisé *rica, d’où viennent ital. riga « ligne », fr. raie et rigole, etc.
  813. Pour la première hypothèse, remarquer que la locution « cela s’interpose » aboutit aisément au sens de « cela est nécessaire » ; pour la seconde, comparer le fr. « il faut », qui étymologiquement veut dire « il manque ». Mais, dans l’une et dans l’autre, il reste des complications et des obscurités.
  814. Stokes. Mais ailleurs il pose un Modèle:Abréviation *rb-ra apparenté an Modèle:Abréviation orb-i-s.
  815. C’est en regardant l’est que s’orientent les peuples primitifs.
  816. Prononcer roued, et pour le vocalisme comparer reûstla.
  817. Donnant accès à une bête de proie (conj. Ern.) ; mais peut-être plus simplement variante de révin < empr. fr. ruine.
  818. Dér. de la rac. qu’on trouvera sous karza, krouer, etc.
  819. D’après le rapport de skei à skô, de rei à rà, etc. V. ces mots.
  820. Ag. rock est sûrement empr. fr. roc, et ir.-gael. roc peut fort bien être empr. ag. rock. Dans ces conditions, il est impossible de savoir si le roman rocca vient du celtique, ou si br. roc’h, malgré son c’h, est empr. fr. roc.
  821. « Place de la roue ». Mais néanmoins contamination évidente de rolla « rouler ».
  822. On voit que les congénères du fr. rouler datent en br. d’époques fort différentes : l’ordre chronologique de formation ou d’emprunt est rôd — rodel — rua — roll.
  823. Il est possible qu’il se soit produit, entre la plupart de ces mots, des contaminations très anciennes et par conséquent indéterminables.
  824. Qui semble attesté par l’ital. (dialectal) rusca et le provençal rusco « écorce d, le fr. ru&che a ruche ». V. le suivant.
  825. Peu probable, si ce mot est contenu dans keûruz, qui est un composé de type ancien. Serait-ce un Modèle:Abréviation primitif *roud-o « je glisse », recelant à l’état fléchi la rac. inconnue qui se cache aussi dans l’ai, rutschenl Cf. riskla.
  826. Le mot est altéré comme sapr pour sap.
  827. Le prov. a aussi safret, « frétillant, lascif, égrillard » (Mistral) ; mais il n’y a aucun fond à faire sur ces homophonies. Cf. plutôt fr. ef-faré.
  828. Le sens « manoir » n’a dû appartenir d’abord qu’au pl. salou, puis a passé par abus au singulier.
  829. Où ar a été pris pour l’article breton. De plus l’emprunt procède sans doute d’une corruption populaire arfenallle s. f.
  830. Devenu ag. to sink. Cf. al. sinken « s’enfoncer » e^senken « enfoncer ».
  831. Vente au coup de marteau ou autre instrument.
  832. L’absence totale de nasale dans toutes les formes bretonnes ramènerait plutôt à un type *stab t cf. sk. stabh-nâ-ti « il étaie » ; mais celui-ci n’est après tout qu’une amplification ou une contamination de la rac. ci-dessus (sk. skabh-nd-ti id.).
  833. Le cymr. salder « pauvreté » n’est homophone qu’en apparence : il dérive de sal « souffreteux », dont au surplus l’origine m’est inconnue.
  834. D’où ital. soldoei fr. *sold > sol > sou.
  835. Pour le second terme de ces composés, voir gwèzen.
  836. L’insertion de l’r peut provenir d’une contamination du fr. grateron, ou mieux du br. skraba, skrapa, etc.
  837. Conj. Ern. — Cf. safron et saṅtol.
  838. Parce qu’il vole avec les pieds en position verticale. Ou le second sens ?
  839. Le radical étant skô, et le sens a échouer » existant pour squôein, M. Ernault songe a un rapport avec fr. eschouer, dont l’origine est également inconnue.
  840. Viscères beaucoup plus « légers » que la chair.
  841. Ou songe au germanique (ag. claie, al. klauc), qui présente à peu près les mêmes éléments dans un ordre différent : en ce cas, il l’aurait emprunt ; mais de qui à qui ?
  842. Qui signifierait « lierre d’abri » ; le cymr. a un mot ysgil « retraite ».
  843. Ici la prothèse s’explique aisément par un mot abstrait du fr. esclairer. Partout ailleurs elle peut être analogique de ce cas.
  844. Contaminé peut-être de fr. esclater, esclice. Cf. skiltr.
  845. Avec contamination de fr. rascler. Ou cf. skléar.
  846. L’articulation de l’épaule « sépare » le bras du tronc.
  847. M. Loth soupçonne dans le nom du Scorff (rivière) une nasale ancienne devenue ^T, qui réduirait à néant l’hypothèse proposée.
  848. Mais avec contamination probable de skourr.
  849. La variante sorn (Ern.) n’aurait jamais pu signifier que « temps brumeux », et l’on ne voit guère comment une contamination par skias lui aurait donné le sens de « glace forte ». On penserait plutôt à une relation avec Modèle:Abréviation cortex « écorce ».
  850. Ce sens doit provenir de contamination du fr. crier.
  851. Elle n’est pas isolée : Modèle:Abréviation scruth et cymr. ysgryd « frisson ».
  852. Fr. ancien grigner dos dents id. ; aucun rapport avec ag. grin.
  853. Br. skrieen « lettre missive » = Modèle:Abréviation scrlbenda.
  854. V. ce mot (c’h tt). Le changement de genre est dû à foultr.
  855. A une époque où la sourde explosive subsistait encore.
  856. La conservation de l’s initial, qui aurait dû devenir h en brittonique, vient de contamination de sizun. — Modèle:Abréviation
  857. Cf. le sens du Modèle:Abréviation simulācrum « apparence ».
  858. C’est la seule façon de s’expliquer à la fois Vs initial gaélique et le maintien de Va (au lieu de A) en brittonique, ainsi que la finale cymr. rh au lieu de y.
  859. La nasale conservée dans séon V. < *sesano.
  860. Le visl. et al. seil « corde *> est trop éloigné, et la locution fr. ancienne a un sible (God.) « tout d’une venue » n’est pas étymologiquement éclaircie.
  861. « Ce qui couvre, met quelqu’un en sécurité, en repos ».
  862. L’s br. pour h cymr. est une grave difficulté : la conjecture d’une contamina
  863. L’élément initial est le démonstratif qui sert de base à soûl « tel ».
  864. Que supposent également fr. sole [d’un four, etc.], et al. solde « semelle ».
  865. tion par fr. ancien doulcil « bonde » (cf. doulsil) compris et coupé *dour-sil (Ern.), est remarquablement élégante.
  866. Pour expliquer l’aspirée vannetaise au lieu de a. Ou se ramenant, avec vir. socht-aim « je me tais », ir. et gael. sochd a silence », à une base Modèle:Abréviation *stup-to-, dont la rac. est la même que celle du Modèle:Abréviation stup-ëre (Loth).
  867. Lui-même évidemment gaulois latinisé. »
  868. Ou ags. swin > ag. swine, qui est aussi empr. Modèle:Abréviation
  869. D’où ag. to span « saisir », cf. al. spannen « tendre » ; l’ai, spannung signifie encore aujourd’hui « attente immobile ».
  870. A cause de l’homophonie fortuite dCasperge « Modèle:Abréviation asparagus) et asperger, et de la forme des tiges d’asperge qui figurent un goupillon et en peuvent tenir lieu. — La mutation c'h >/ est peu régulière, mais non sans exemple. Cf. /arien, fubu, etc.
  871. Cf. al. sparr en « poutre » et sperren a enclore ».
  872. Tous ces sens sont dérivés : le levier a une partie effilée qui s’insinue sous l’objet à soulever ; il y a aussi un poisson qu’on appelle « dard » en fr. ; le reste va de soi.
  873. Aucun autre équivalent, à moins qu’on n’y rapporte les mots germaniques et latins cités sous sparl et sparr. Mais Modèle:Abréviation kw peut-il donner Modèle:Abréviation f ou p ?
  874. Le fr. a le terme de marine épissure.
  875. Provençal esplet « outil », fr. juridique exploit a instrument » au sens de « document, pièce ».
  876. Ce dernier sens vient du fr. classique faire état de qqch. « en faire cas ».
  877. L’f final conservé à cause du pl. stalafou, plus usité que le sg.
  878. D’où fr. étamine, tissu qui ressemble au tricot.
  879. Puis, par abstraction, « stagnant » tout court, etc.
  880. Sur l’échange d’f et c’h, cf. 2 sparf.
  881. Singulatif refait sur le collectif ster-ed, comme ster-en sur ster tout courte — Lat. astrum est empr. gr.
  882. L’idée générale est « jonchée » ou « surface, espace vide destiné à être rempli ». Le cymr. sarn est celtique pur.
  883. Cf. ag. slappe > slap « coup violent », d’où aussi br. stlafad « soufflet » par contamination de stafad. V. ce mot.
  884. Influence de stlaka « claquer, bruire » ? — Conj. Ern., d’autant plus légitime qu’il y a une variante stlev beaucoup plus rapprochée du fr.
  885. Empr. peu vraisemblable : par où le mot serait-il venu ?
  886. Naturellement tous ces mois ne sont pas identiques.
  887. Empr. germ. contaminé d’al. strit > streit « combat » et *streb-en > streben « s’efforcer », et cf. ag. to strive.
  888. L’s peut provenir d’un vb. *stripaff < fr. estriper > étriper.
  889. Mais fals-strôb est une simple corruption pour fals-strep.
  890. A la grande rigueur, il n’y a dans le passage de fr. secousse à br. strouns aucun phénomène inusité dans les emprunts du br. au fr. ; mais l’ensemble de la corruption est trop choquant.
  891. Voir les articles de MM. Stokes, Macbain et Ernault.
  892. Dans ce cas le br. serait empr. germ., et le double m s’expliquerait mieux, mais en revanche Vu ne se comprendrait pas.
  893. Cf. al. steuer, vb. steuern, et ag. to steer.
  894. Us brittonique maintenu par influence du Modèle:Abréviation sûcus.
  895. Sur le composé tâd-iou et similaires, voir sous ioidik.
  896. Ce dernier sens par influence du fr. at-taquer.
  897. D’où le vb. fr. at-tach-er « clouer ».
  898. En pariant, bien entendu, du sens de « surface ».
  899. Ce dernier sens est abstrait de locutions telles que é tà koll « en situation de perdre », d’où « en danger de ».
  900. A cause des propriétés curatives de cette plante, qui passent pour si puissantes qu’on la dit aussi « panacée ». — Conj.
  901. Le mot ne parait pas de même formation que dourgen (Ern.), puisqu’ils sont de genre différent.
  902. Cf. l’évolution latine pendere « suspendre > peser > payer ».
  903. Qui montre que la forme régulière serait *tanvoez (cf. tanouez var. V.) : Y m a été ramené par l’influence du fr.
  904. Contracté de *taoézen, qui ailleurs a inséré un n par contamination de tamoez. Le type brittonique devait être *toëssin-. Mais cf. Mcb. s. v. dias.
  905. Plus vraisemblable que la dérivation par tann (coccus du chêne).
  906. Malgré la quasi-homophonie de l’ags. turf > ag. turf.
  907. Le sens primitif n’est altéré qu’en br., où l’évolution sémantique a dû être « tonnerre > éclair > météore ».
  908. Aussi talar, par contamination de taladur. V. ce mot.
  909. Au sens primitif « [verge] de taureau ».
  910. Voir une étymologie celtique au Gloss. Ern., p. 683.
  911. La quantité Ticinus conviendrait mieux, et après tout c’est peut-être la vraie, bien qu’on ne la relève qu’en décadence ; car Sidoine était Gaulois.
  912. Les rapprochements Modèle:Abréviation Modèle:Lang, « cuiller, plectre de lyre », Modèle:Abréviation trua et vial. thoara « cuiller », d’une rac. TWER TRU « mettre en branle » (Rh^s), se heurtent à 17 celtique.
  913. Br. teller. La voyelle o dénonce l’influence de l’ag. toll.
  914. Ce qui donne du « tempérament » à un mets.
  915. Mais qui peut se rattacher à la rac. STEG « couvrir », si l’on en juge par le Modèle:Abréviation Modèle:Lang, « couvert, solide, épais », et le vsl. stog-U « amas ». V. sous ti et ta.
  916. Ou radical de tln.ua, si ce vb. est celtique.
  917. Lui-même, en dernière analyse, d’origine celtique.
  918. L’évolution du sens est « tilleul — écorce de tilleul — écorce teillée en général » ; cf. le fr. teille.
  919. D’où aussi fr. till-ac. — Conj. Ern.
  920. Ou celtique, et alors apparenté à tumeô, tumulus, etc.
  921. Cette manière de désigner « la terre » est commune au celto-italique tout entier, mais ne se retrouve nulle part ailleurs. Ou Modèle:Abréviation *têr-o-, à cause du simple r ?
  922. Voir aussi les mots cites sous âtou. Mais tiz pourrait également se rattacher à la famille de mots visée sous tizout.
  923. Spécialisé en ce sens par rapprochement de tô- « couvrir ».
  924. Dont chaque rangée est la trace d’une « vague » qui l’a apportée.
  925. Contaminé de Modèle:Abréviation tonquaff « prédestiner », qui est la base du mot suivant : il existe des variantes toka et tonga.
  926. Ce n’est pas la seule étymologie possible. — Cf. astuz.
  927. « Vieux rabougri », le sens va bien, mais l’ôtymologie exigerait z et non s final ; cf. le Gloss. Ern., p. 700.
  928. « Brûlure au ventre » ? Car c’est de préférence aux parties molles que s’attaque cet insecte presque inerme. Cf. teûreàgen.
  929. L’n final survivrait-il d’aventure dans torn-aot s. m. « falaise », exactement « rivage déchiré » ?
  930. Par transport sémantique du temps à l’espace.
  931. Ou se rattachant à la rac. qui apparaît nasalisée dans le vhal. thteingan, « serrer, presser » > al. zecingen « forcer », et le Modèle:Abréviation Modèle:Lang > Modèle:Lang), « je bourre, je charge ».
  932. Le serment primitif s’accompagne de l’attouchement d’une partie du corps.
  933. La première syllabe peut être l’altération, soit de fr. tourner, soit de br. dourn. Cf. tastourni.
  934. Quant à l’ñ, comparer moñ, soit donc un type *tundiàre.
  935. Cf. cymr. torrh « collier » = empr. Modèle:Abréviation torques.
  936. Le celto-lat. avait peut-être un mot *trogos « porc », à demi attesté par on lat vulgaire *trogia > trola > f r. truie. Il se pourrait dès lors que *torkos > br. tourc’h fût une contamination de *porkos et *trogos : Sommer, die Komparatlonssuffixe im Latecn., p. 91.
  937. Influencé sans doute par le fr. heurter, qui représente un roman *urtdre, évidemment formé sur une base celtique.
  938. En conséquence, la vraie traduction de kabel-douseky c’est « chapeau vénéneux ».
  939. Sur l’échange d’l mouillé et z, cf. le Gloss. Ern., p. 704.
  940. Au sens vague « tour > fois > objet » ?
  941. L’emploi postposé au sens du fr. très (de même origine} doit procéder d’une contamination du breton et du français.
  942. Sens secondaires procédant de contamination de tré-.
  943. Qui signifie « étirement > étendue > terrain continu ».
  944. « Troisième merveille », locution venue du folklore : dans les contes populaires, les récits fantastiques se succèdent au nombre de trois et en gradation.
  945. Le mot, dès lors, devrait être masculin ; mais, l’a s’étant affaibli en e, il est devenu féminin à l’imitation de nombre de mots en -en. Aussi trédérann, trédéarn et trédern.
  946. Signifie donc « difficile à avaler » ; mais la corruption du vb. sous l’influence de tré- est difficile à comprendre.
  947. On attendrait *trévont ; mais il faut se souvenir que la prép. qui signifie « au delà » a, dans toutes les langues, des formes terminées par une consonne.
  948. L’expression 'it voar hô très signifierait donc « allez selon votre trajet > votre façon d’aller », etc. — Le mot très « trace » est sans doute le même, mais contaminé, quant au sens, du fr. trace. — Conj.
  949. L’l cymr. peut être une altération ; sinon, il ferait songer au Modèle:Abréviation Modèle:Lang, « patient », dont la rac. est sous tleun. — Ern.
  950. L’é vient d’un pl. trés dont trézen est le singulatif. — Conj.
  951. Ce qui fait « tourner » le lait.
  952. Pour le passage du sens « tirer » au sens « marcher », cf. al. liehen « se diriger vers ». Ce sens est attesté déjà par le gaul. latinisé oertrag-us « lévrier » (fort coureur, cf. war).
  953. Le rapprochement possible avec Modèle:Abréviation trochllus n’est pas satisfaisant pour la forme ; celui avec cymr. trochi « plonger » eitrochydd « plongeon » (oiseau) ne l’est pas pour le sens.
  954. Ce mot et troṅsa « trousser » sont naturellement des emprunts beaucoup moins anciens que très > trézen.
  955. Il est à peine besoin de faire observer que ce verbe n’a en tout état de cause rien à voir au Modèle:Abréviation troad.
  956. Le fr. truand est empr. br. ; mais en revanche c’est au fr. que le br. doit son t final, qui n’est pas étymologique.
  957. Assimilation de la 1" syllabe à la 2*, cf. burzud, butun, etc.
  958. V. sous dral. — Le fr. drille « chiffon » parait être emprunté au breton.
  959. De même origine sont le nom ancien des Teutons et le véritable ethnique des Allemands (vhal. diut-isc > al. deutsch).
  960. Cf. le roi de Thunes (Tunis) « le prince des escrocs ».
  961. Le mot est d’origine celtique ; mais il a passé par tant de langues qu’il est impossible de savoir où les Bretons l’ont réemprunté.
  962. Pourrait se rattacher à une rac. homologue de celle de tarar. Cf. cymr. tario « fouir », Modèle:Abréviation Modèle:Lang et Modèle:Abréviation trua « cuiller à pot ».
  963. Séduisant, mais rien moins que sûr ; car l’u brittonique implique en tout état de cause une corruption (*oid- ou *oud-). La variante cymr. ucharn peut être altérée, et les variantes ffern et ffêr, aphérésées ; mais tout cela est bien compliqué.
  964. I.-e. *dwt d(e)knt-t « deux dizaines » > *dwt-tknti > *dwtknti > *wiknti.
  965. Variante possible de ulven (Loth).
  966. Dans ces mots la mutation douce s’est immobilisée et fixée, comme aussi, avec une altération plus forte, dans les mots du type ab.
  967. Les étymologies de pareils mots, influencés par l’onomatopée, sont nécessairement très flottantes.
  968. Cf. aussi vir. umal, ir. umhal, gael. ûmhal.
  969. Étymologiquement on peut même traduire « avec > en outre » emphatisé par la valeur intensive du préfixe.
  970. Erratum. La citation de la p. 129 est à supprimer.
  971. Erratum. lire ainsi la forme citée.
  972. Erratum. Lire ainsi la forme citée.
  973. Erratum. Ajouter : « en admettant, par hypothèse, dans ce mot, la métathèse inverse de celle de kepù ».
  974. Observation importante. On cherchera sous le gaélique les mois qu’on ne trouverait pas suas l’irlandais, et réciproquement.
  975. Erratum. Corriger ainsi la forme citée.
  976. Erratum. Corriger ainsi la forme citée.
  977. a, b et c On ajoutera ces mots sous leurs tètes d’article respectives.
  978. L’ordre alphabétique est celui de l’alphabet français. On cherchera sous le vbr. les formes anciennes qu’on ne trouverait pas ici.
  979. Erratum. Lire ainsi la forme citée.
  980. Les formes anciennes, en général, sous le vieux-breton.