Lettres. — II (1883-1887)
Texte établi par G. Jean-Aubry, Mercure de France (Œuvres complètes de Jules Laforgue. Tome Vp. 32-33).
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LXIX

À CHARLES EPHRUSSI

Coblentz, jeudi [14 juin 1883].
Cher Monsieur Ephrussi,

Il est écrit que vous ne m’écrirez plus, sans doute. L’Impératrice m’a dit que vous aviez conduit la princesse royale au Salon et qu’elle vous avait ou que vous lui aviez demandé de mes nouvelles.

En voici. J’ai été passer une semaine à Berlin. Je me suis éreinté au Salon de Charlottenbourg. Et ici j’ai travaillé mes notes. Puis-je vous l’envoyer comme toujours ?

Il est très attendu à Berlin et fera quelque bruit dans ce grand Landerneau. On m’a aussi trahi près de l’Impératrice qui attend que je le lui lise. Je le lui lirai en le modifiant au vol. Puis-je vous l’envoyer ?

Je ne vous demande pas ce que vous faites.

Vous êtes probablement au vert à Versailles ou ailleurs ? Peut-être en Italie ou à Londres.

En attendant de vous revoir et de dissiper le dernier malentendu que vous aviez à mon sujet, s’il en reste, je vous serre la main.

Votre, comme je n’ai jamais cessé de l’être,

Jules Laforgue.