Lettres d’un Provençal à son épouse/03
RÉPONSE PREMIÈRE
Mon cher petit mari ! J’ai reçu tes deux premières, et tu vois l’empressement que je mets à y répondre. Quel plaisir tu m’as procuré et me procure encore, car je décharge en ce moment tout en relisant ta seconde lettre. Hélas ! que n’y a-t-il à Marseille une rue de la Tannerie ! comme j’irais m’y faire foutre ! Je suis sûre que toutes les jolies femmes de Paris courent en foule s’y faire tanner, surtout celles qui ne se laissent pas trousser à cause des bavards. Quoi de plus discret que des aveugles et des sourds-muets ? Oh ! c’est bien là la plus belle des rues ! rien que d’y penser mon con en suinte de plaisir ; Dieu ! je me mouille… Ah ! je n’en puis plus… le foutre me fait échapper la plume des doigts !… Sacré dieu ! je ne saurais y tenir plus longtemps… à une autre fois.
![Lettres d’un Provençal, 1867, Figures](http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/3/37/Lettres_d%E2%80%99un_Proven%C3%A7al_%C3%A0_son_%C3%A9pouse%2C_1867-Levrette_Droite.png/200px-Lettres_d%E2%80%99un_Proven%C3%A7al_%C3%A0_son_%C3%A9pouse%2C_1867-Levrette_Droite.png)