Lettres d'Hippolyte Valmore à Gustave Revilliod conservées aux Archives d'État de Genève (1859-1873)/31


Archives privées 18.8.1873/135


CABINET du Ministre de l’instruction publique des cultes et des beaux-arts

RÉPUBLIQUE FRANÇAISE
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Paris le 14 Août 1873

Cher Monsieur,

J’ai l’honneur de vous adresser un petit volume qui vient de paraître, et où vous trouverez encore quelques fleurs de ce pays de Hongrie qui a obtenu déjà vos sympathies. Puisse-t-il ne pas vous paraître trop indigne de représenter comme il semble en avoir la prétention, la poésie de ce noble peuple.

J’ai cherché votre nom tout récemment dans les journaux. Qui, si ce n’est l’envoyé helvétique en Orient, devait accueillir à Genève le Roi des Rois et lui faire les honneurs de son libre pays ! Vous êtes peut-être en voyage, et bien loin de ce Paris qui vous voit si rarement. Quand aurons l’honneur et le plaisir de vous y voir. Il me semble qu’il y a déjà bien longtemps, et j’ai peur que ce ne soit encore bien éloigné.

J’ai à vous envoyer de respectueux souvenirs de Monsieur et Madame du Mesnil. Nous avez sans doute appris la mort de Madame Ruchet, leur mère et belle mère Madame de Mesnil a bien de la peine à reprendre goût à la vie

Mon père et moi vous prions, cher Monsieur, d’agréer et de faire agréer à Madame votre mère, l’hommage de nos tendres respects et de notre dévouement.

H. Valmore
Je me suis servi à dessein

de ce papier marqué au coin de la République. Qui sait s’il ne sera pas proscrit dans quelque temps ! Nos rois de par le suffrage universel brûlent de se jeter au pied d’un prince, l’air de la liberté gêne leurs poumons trop délicats. L’atmosphère d’une sacristie romaine est bien mieux ce qu’il faut à ces romanciers catholiques. C’est bien triste, parce que c’est gros d’orages et qu’il faut renoncer au moins à la paix pour … combien d’années ?