Lettres d'Hippolyte Valmore à Gustave Revilliod conservées aux Archives d'État de Genève (1859-1873)/24


Archives privées 18.8.1871/112

Cher Monsieur et ami, j’arrive de l’Anjou, Je trouve les Contes imprimés et brochés, et je vous envoie l’exemplaire promis. Je serai bien heureux si, après avoir lu ceux que vous ne connaissiez pas, vous voulez bien me faire connaître votre impression. La question m’est un peu personnelle puisque j’ai pris la responsabilité de publier des productions inédites (le petit prince Somaïlof ou Schouwalof — je ne sais malheureusement plus le vrai nom, car l’histoire en est très vraie, le petit chinois, et la 2e partie des petits Flamands). Dans ces dernières scènes particulièrement, que ma mère n’a pas eu le temps de relier complètement entr’elles, il y a tel détail qui peut paraître un peu trop original, surtout à un public parisien. Il m’était dur de laisser inédites, et se perdre peut-être pour toujours, des pages à mon gré si vivantes, si vraies, je ne m’en croyais pas d’ailleurs le droit. Vous aurez la bonté de me dire votre pensée. Les petits polonais, le grand cheval, Gino ou le danger des fleurs avaient déjà paru dans le Magasin pittoresque et ailleurs.

De la part de mon père et de la mienne l’expression d’une tendre affection, et du vif désir de vous voir bientôt, à Madame votre mère, l’hommage de mon profond respect.

Hippolyte Valmore

21 Septembre

1er jour de l’Automne.