(1p. 89-92).

XXVII

Paris, samedi, novembre 1842.

Das Lied des Clærchens gefällt mir zu gar ; aber warum haben Sie nicht das Ende geschrieben ? — C’est vraiment admirable de voir à quel point cette pierre étrusque vous plaît ! Combien de gâteaux l’estimez-vous ? Vous n’avez pas seulement cherché à savoir ce qu’il y a dessus. C’est un homme qui tourne un pot. Il faut dire une hydrie, c’est plus grec et plus noble. C’était peut-être le cachet d’un potier autrefois, ou bien il y a là une allusion mythologique que je pourrais vous expliquer, si je voulais. Quant à l’autre cachet, son histoire est étrange. Je l’ai trouvé dans le feu d’une cheminée, rue d’Alger, en tisonnant ; c’est une très-grosse et très-lourde bague en bronze ; les caractères en sont cabalistiques ; on croit qu’elle a servi à un magicien ou bien à des gnostiques. Vous y avez vu un petit homme, un soleil, une lune, etc. N’est-ce pas fort curieux de trouver cela rue d’Alger dans les cendres ? Qui sait si ce n’est pas au pouvoir mystérieux de cet anneau que je dois votre chanson de Claire ? Je suis très-réellement malade, mais ce n’est pas une raison pour ne pas sortir. Par exemple, si vous vouliez recevoir le cachet étrusque de ma main, je vous le donnerais avec grand plaisir ; tandis que cela ferait scandale dans une lettre chez votre portier. Mais je ne veux plus rien vous demander, car vous devenez tous les jours plus impérieuse, et vous avez des raffinements de coquetterie scandaleux. Il paraît que vous n’appréciez pas les yeux sans blanc et que vous estimez beaucoup les blancs-bleus. Vous prenez aussi soin de me rappeler vos yeux, que je n’ai pas oubliés, bien que je les aie peu vus. Celui qui vous a appris cette particularité, que vous osez me dire ignorée de vous, est-ce votre maître de grec ou votre maître d’allemand ? ou bien dois-je croire que vous avez appris toute seule l’écriture cursive allemande comme la grecque ? Autre article de foi à ajouter à l’aversion que vous avez pour les miroirs. Vous devriez bien cultiver une fleur germanique nommée die Aufrichtigkeit. Je viens d’écrire le mot Fin au bas de quelque chose de très-savant, que j’ai fait avec toute la mauvaise humeur possible ; reste à savoir s’il n’y a pas des longueurs dans ce mot. Cependant, je me sens plus léger depuis que j’ai fini, et plus heureux ; c’est pourquoi je suis si doux et si aimable à votre égard ; sans cela, je vous aurais dit plus vertement vos vérités. Vous devriez me voir, ne fût-ce que pour sortir de l’atmosphère de flatterie où vous vivez. Il faut qu’un jour nous allions ensemble au Musée voir des tableaux italiens ; ce sera une compensation pour le voyage manqué, et l’avantage de m’avoir pour cicerone est inappréciable. Ce n’est pas une condition pour que je vous donne ma pierre étrusque ; dites comment, et vous l’aurez.