Lettres à la princesse/Lettre096

Lettres à la princesse, Texte établi par Jules TroubatMichel Lévy frères, éditeurs (p. 129-130).

XCVI


Ce 25 décembre 1864.
Princesse,

Soyez assez indulgente pour vouloir bien agréer ce Cicéron comme vous avez accueilli le Platon l’année dernière. Cicéron est le Platon des Latins, et plus accessible pour nous que l’autre. Son traité De l’Amitié, son traité Des Devoirs, le commencement de son Dialogue sur les Lois, grand nombre de ses Lettres vous feront plaisir à parcourir : vous en aurez une suffisante idée. C’est le plus grand littérateur qu’il y ait jamais eu, le plus élégant, le plus instruit, le plus spirituel, le plus honnête (avec son grain inévitable de vanité), et aussi le plus philosophe : lisez, pour vous en convaincre, quelques pages de son traité De la nature des Dieux.

Daignez agréer, Princesse, avec mes vœux, l’assurance de mon respectueux et fidèle attachement.


J’ai oublié de vous dire que M. de Calonne a une idée qui me semble heureuse et pratique : il désirait que Votre Altesse en fût informée par moi. Mais je n’ai pas trouvé le moment l’autre soir.