Lettres à la princesse/Lettre092

Lettres à la princesse, Texte établi par Jules TroubatMichel Lévy frères, éditeurs (p. 121-122).

XCII


Ce lundi, 14 novembre.
Princesse,

J’ai presque il vous remercier pour cette invitation si aimable de mes deux présentes, — au moins de l’un d’eux. Je puis assurer qu’il en est fort reconnaissant, et il a dû répondre aujourd’hui. — Je prends le temps assez indifféremment, mais j’ai une certaine irritation d’yeux et de paupières qui fait que je n’existe pas le soir. Je veux toujours sortir, et je n’en viens pas à bout : les fenêtres crient et les volets se ferment d’eux-mêmes. C’est un misérable état pour quelqu’un qui, sans être homme du monde, veut se distraire dans la plus agréable conversation. — Vous aurez peut-être trouvé aujourd’hui, en vous faisant lire mon article[1], que je deviens de plus en plus audacieux : à quoi bon se gêner, en effet ? Disons, le plus possible, ce que nous sentons. Je suis votre exemple, et je m’enhardis. Est-ce par trop ?

Je vous offre, Princesse, l’assurance de mon respectueux et tendre attachement.


  1. L’article sur les Méditations chrétiennes de M. Guizot, qui a été inséré depuis au tome IX des Nouveaux Lundis (14 novembre 1864).