Lettre 766, 1679 (Sévigné)

1679

766. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ À MADAME DE GRIGNAN.

À Paris, mercredi 29e décembre.

Ma très-chère fille, figurez-vous que je suis à genoux devant vous, et qu’avec beaucoup de larmes je vous demande, par toute l’amitié que vous avez pour moi, et par toute celle que j’ai pour vous, de ne me plus écrire que comme vous avez fait la dernière fois. Ma chère enfant, c’est tellement du cœur[1] que je vous demande cette grâce, qu’il est impossible que cette vérité ne se fasse sentir au vôtre[2]. Hélas ! ma chère enfant, toute épuisée, toute accablée, n’en pouvant plus, une douleur et une sécheresse de poitrine épouvantable ! et moi, qui vous aime chèrement, je puis contribuer à votre perte ; je puis me reprocher d’être cause de cet état douloureux et périlleux ; moi, qui donnerois ma vie pour sauver la vôtre, je serai cause de votre perte, et j’aurai si peu de tendresse pour vous, que je mettrai en comparaison le plaisir de lire vos lettres, et les réponses très-agréables que vous me faites sur des bagatelles, avec la douleur de vous tuer, de vous faire mourir ; ma très-chère, cette pensée me fait frissonner : s’accommode qui voudra de cet assassinat ; pour moi, je ne puis l’envisager, et je vous jure et vous proteste que si vous m’écrivez plus d’une feuille, et que pour les nouvelles vous ne vous serviez de Montgobert, ou de Gautier, je vous jure que je ne vous écrirai plus du 1679 tout ; et ce commerce rompu de mon côté me donnera autant de chagrin que’j’aurai de soulagement si vous en usez comme je vous le dis. Quoi ! je pourrois me reprocher le mal que vous sentez ! Hélas ! ma chère enfant, il me fait assez de mal, sans que j’y ajoute de vous tuer de ma propre main ; voilà qui est fait : si vous m’aimez, ôtez-moi du nombre de ce que vous croyez vos devoirs ; je me croirai[3] la plus aimée, la mieux traitée, la plus tendrement ménagée, quand vous prendrez sur moi, et que vous ôterez du nombre de vos fatigues le volume que vous m’écrivez. Il y a longtemps que j’en suis blessée[4], et que je me doute de ce qui vous est arrivé ; mais enfin cela est trop visible, et j’aimerai toute ma vie Montgobert de vous avoir forcée à lui quitter la plume : voilà ce que j’appelle de l’amitié ; je m’en vais l’en remercier ; voilà ce qui s’appelle avoir des yeux, et vous regarder ; je me moque de tout le reste : ils ont des yeux et ne voient point ; nous avons les mêmes yeux, elle et moi ; aussi je n’écoute qu’elle : elle n’a osé me dire un mot cette fois ; sa sincérité et la crainte de m’affliger lui ont imposé silence. Mlle de Méri se gouverne bien mieux : elle n’écrit point. Corbinelli se tue quand il veut : il n’a qu’à écrire ; qu’il soit huit jours sans regarder son écritoire, il ressuscite. Laissez, laissez un peu la vôtre, toute jolie qu’elle est ; ne vous disois-je pas bien que c’étoit un poignard que je vous donnois[5] ? Vous avez si bien ménagé ce que vous avez 1679 écrit dans votre lettre, qu’elle m’a paru toute de vous ; j’étois fâchée de sa grosseur, et quoique j’aie compris l’état où vous étiez avec beaucoup de peine, j’ai mieux aimé que cela soit arrivé pour vous corriger, et y mettre un bon ordre une bonne fois pour toutes, que d’être encore trompée, et vous achever d’accabler. Je vis l’autre jour du Chesne chez M. de Coulanges, qui a gardé plus de quinze jours sa chambre pour des dégoûts et des plénitudes ; il me parla de votre santé, et me dit encore pis que pendre de cette chienne d’écriture. Il est ami de Fagon ; il me conta qu’il ne vivoit que par l’éloignement des écritoires, et me dit encore que vous ne vous laissassiez point mourir d’inanition : quand la digestion est trop longue, il faut manger, cela consomme un reste qui ne fait que se pourrir et fumer, si vous ne le réchauffez par des aliments : Saint-Aubin en a fait cent fois l’expérience. Il me pria fort aussi de vous recommander l’eau de Sainte-Reine. C’est une cause de tous vos maux, à quoi vous ne pensez peut-être pas. Ma fille, Dieu veut que je vous dise tout cela : je le prie de donner à mes paroles toute la force nécessaire pour vous frapper, et vous obliger d’en faire votre profit. Je pris hier une médecine par l’ordre du bon du Chesne ; elle m’a fait comme celle du Bourbonnois ; je prendrai demain la petite eau de cerises, et le tout pour vous plaire : faites aussi quelque chose pour moi. Vous avez été à Lambesc, à Salon : ces voyages, avec votre poitrine, ont dû vous mettre en mauvais état, et vous ne vous en souciez point, et personne n’y pense. Vous seriez bien fâchée d’avoir rien dérangé ; il faut que la compagnie de bohèmes soit complète, comme si vous aviez leur santé. Votre lit, votre chambre, un grand repos, un grand régime, voilà ce qu’il vous falloit, ma chère enfant : au lieu de cela, du mouvement, des compliments, du déréglement et de la fatigue. Il ne faut rien espérer de vous, tant que 1679 vous mettrez toutes sortes de choses devant votre santé. J’ai tellement rangé d’une autre sorte[6] cette unique affaire, qu’il me semble que tout est loin de moi en comparaison de cette intime attention que j’ai pour vous ; cependant je veux finir pour aujourd’hui ce chapitre.

Je vous mandai avant-hier, par un petit guenillon de billet qui suivoit une grosse lettre[7], que Mme de Soubise étoit exilée : cela devient faux. Il nous paroît qu’elle a parlé, un peu murmuré[8] de n’avoir pas été dame d’honneur, comme la Reine vouloit[9], peut-être méprisé la pension au prix de cette belle place[10] ; et sur cela la Reine lui aura conseillé de venir passer son chagrin à Paris. Elle y est, et même on dit qu’elle a la rougeole : on ne la voit point, mais on est persuadé qu’elle retournera, comme si de rien n’étoit. On faisoit une grande affaire de rien : 1679 l’esprit charitable de souhaiter plaies et bosses à tout le monde est extrêmement répandu. Il y a de certaines choses au contraire sur quoi on se trouve disposé à souffler du bonheur, comme du temps des fées. Le mariage de Mademoiselle de Blois plaît au yeux. Le Roi lui dit d’écrire à sa mère[11] ce qu’il faisoit pour elle. Tout le monde a été lui faire compliment[12] ; je crois que Mme de Coulanges m’y mènera demain. Je veux voir aussi la petite du Janet[13] : je serai lundi à sa prise d’habits, et je lui fais donner tous ses habits par la Bagnols. Monsieur le Prince, Monsieur le Duc sont courus chez cette sainte fille et mère, qui a parfaitement bien accommodé son style à son voile noir, assaisonnant parfaitement sa tendresse[14] de mère avec celle d’épouse de Jésus-Christ. Les princes[15] ont poussé leurs honnêtetés jusqu’à Mme de Saint-Remy et sa fille, et une vieille tante obscure qui demeure dans le faubourg : en vérité, ils ont raison de pardonner au côté maternel en faveur de l’autre. Le Roi marie sa fille non comme la sienne, mais comme celle de la Reine[16], qu’il marieroit au roi d’Espagne : il lui donne cinq cent 1679 mille écus d’or[17], comme on fait toujours avec ces couronnes, hormis que ceux-ci seront payés, et que les autres fort souvent ne font qu’honorer le contrat. Cette jolie noce se fera devant le 15e janvier[18]. Gautier[19] ne peut plus se plaindre : il aura touché cette année en noces plus d’un million. On donne d’abord cent mille francs à la maréchale de Rochefort, pour commencer les habits de la Dauphine. Monsieur l’Électeur avoit mandé les marchands de Paris pour habiller sa sœur ; le Roi l’a prié de ne se mettre en peine de rien, et que, avec sa maison qu’on lui envoyoit, elle pourroit trouver[20] tout ce qu’elle pourroit souhaiter. Ce mariage[21] se fera avec beaucoup de dignité ; on ne partira qu’en février.

J’attendrai Gordes[22] avec impatience, et laisserai bien assurément écumer mon pot[23] à qui voudra, pour lui demander « Comment se porte-t-elle[24], et que fait-elle ? » 1679 S’il me répond comme le chevalier de Buous[25], je le laisserai là, en soupirant, car ce n’est pas sans beaucoup de douleur qu’on ne peut pas s’accommoder de ce qu’il dit de vous[26]. Monsieur l’Intendant[27] est bien heureux d’être si galant, sans craindre de rendre sa femme jalouse ; je voudrois qu’il mît les échecs à la place du hère[28] : autant de fois qu’il seroit mat, seroient autant de marques de sa passion. La mienne continue pour ce jeu : je me fais un honneur de faire mentir M. de la Trousse, et je crains quelquefois de n’y pas réussir. Je suis fort bien reçue quand je fais vos compliments : votre souvenir honore. J’ai fait votre devoir à l’abbé Arnauld et à la Troche[29]. Mme de Coulanges veut vous écrire, et vous remercier elle-même, mais ce sera l’année qui vient : elle est dans l’agitation des étrennes, qui est violente cette année. Il me semble que vous croyez que je mens, quand je vous parle de la connoissance de Fagon et de du Chesne : ç’a été, ma belle, pendant la blessure de M. de Louvois[30], qu’ils furent quarante jours ensemble, et se sont liés d’une estime très-particulière. Oui, n’en riez point, c’est à votre montre qu’il faut regarder si vous avez faim ; et quand elle vous dira qu’il y a huit ou neuf heures que vous n’avez mangé, 1679 avalez un bon potage, et vous consommerez[31] ce que vous appelez une indigestion. Je voudrais[32] que la montre fût méchante, et que le cuisinier fût bon ; je voudrois vous avoir envoyé le mien, il est cent fois meilleur ; je suis un peu fâchée contre la Forêt d’avoir tant répondu d’un si vilain marmiton : nous avons tous été aveuglés.

Nous pouvons donc espérer de voir Monsieur le Coadjuteur, et lui voir une princesse[33] dans la multitude de ses poulettes. Sa ruelle étoit celle de la vieille princesse, où il y avoit[34] trois fauteuils tout de suite, et des siéges pliants ensuite ; et l’on se trouvoit à l’aventure sur ces chaises, et quand il venoit plus de duchesses qu’il n’y en avoit, elles avoient pour se consoler Mme de Brachane[35] et Mme d’Orval[36] sur des pliants : cette confusion étoit 1679 assez bien et assez naturelle ; personne n’a été fâché. Hélas ! que sait-on si cette petite princesse est contente ? La fantaisie présente de son mari est de sonner du cor à la ruelle de son lit : ce n’est pas l’ordre de Dieu, qu’autre chose que lui puisse contenter pleinement notre cœur. Ah ! que j’ai une belle histoire à vous conter de l’Archevêque ! mais ce ne sera pas pour aujourd’hui. M. de Pompone est retourné sur le bord de sa Marne[37] : il y avoit l’autre jour plus de gens considérables le soir chez lui que devant sa disgrâce[38] ; c’est le prix de n’avoir point changé pour ses amis : vous verrez qu’ils ne changeront point pour lui aussi[39]. Rien ne se peut ajouter à l’amitié et à la reconnoissance qu’il a pour vous. Mme de Vins m’en paroît toujours touchée jusqu’aux larmes, dont j’ai vu rougir plusieurs fois ses beaux yeux. Elle ne veut faire de visites qu’avec moi, puisque vous et Mme de Villars lui manquez ; elle peut disposer de ma personne, tant qu’elle me trouvera bonne[40] ; j’ai trop de raisons pour me trouver heureuse de ce goût. Elle n’a point été à Saint-Germain ; elle a des affaires qui la retiennent, malgré qu’elle en ait ; car son cœur la mène, et la fait demeurer à Pompone[41] : cet attachement est digne d’être honoré, et adoucit les malheurs communs.

Adieu, ma très-chère fille : faites-moi écrire après

avoir commencé, car il me faut quatre lignes[42] : Mademoiselle de Grignan, Montgo[43], Gautier, ayez tous pitié de ma fille et de moi. Enfin, ma chère enfant, soulagez-vous, ayez soin de vous, fermez votre écritoire : c’est le vrai temple de Janus ; et songez que vous ne sauriez faire un plus solide et sensible plaisir à ceux qui vous aiment le plus, que de vous conserver pour eux, et non pas vous tuer pour leur écrire[44]. J’embrasse toute votre compagnie[45].


  1. Lettre 766 (revue en partie sur une ancienne copie). — 1. « Du fond de mon cœur. » (Édition de 1754.)
  2. 2. Tout ce qui suit, jusqu’à : « Quoi ! je pourrois me reprocher (p. 160), » manque dans l’édition de 1754, qui donne, à cette reprise, la variante que voici : « Quoi ! je pourrois me reprocher votre accablement, votre épuisement ! ah ! ma chère enfant, cette pensée me fait assez de mal, etc. »
  3. 3. La fin de la phrase, à partir de : « je me croirai, » manque dans l’impression de 1754.
  4. 4. « Il y a longtemps que je suis blessée du volume que vous m’écrivez. » {Édition de 1754.)
  5. 5. Voyez la lettre du 1er décembre précédent, p. 114. — Tout ce qui suit, jusqu’à : « Vous avez été à Lambesc, » est remplacé dans l’édition de 1754 par cette simple phrase : « Je vis l’autre jour du Chesne qui me parla de votre santé, et me dit encore pis que pendre de cette chienne d’écriture. »
  6. 6. « D’une autre façon. » (Édition de 1754.)
  7. 7. « Par un guenillon de billet à la suite d’une grosse lettre. » (Ibidem.)
  8. 8. « Qu’elle a un peu murmuré. » (Ibidem.) — Mme de Soubise (les éditions de Perrin ne donnent que l’initiale S***), mécontente de n’avoir pas été nommée dame d’honneur, avait écrit au Roi, dit Mademoiselle (voyez ses Mémoires, tome IV, p. 418 et 419), « une lettre fort emportée… où elle lui reprochait qu’il lui avoit manqué de parole ; il lui fit dire ce jour-là de s’en aller. Comme nous revenions le soir de quelque dévotion avec la Reine, Mme de Montespan et moi, la Reine entra dans son cabinet et fut longtemps enfermée avec Mme de Soubise, que la Reine avoit toujours fort aimée et qu’elle préféroit à tout le monde. On dit qu’après cette conversation elle en parla au Roi, et que le Roi lui dit : « Elle vous trompe ; » et qu’il lui en dit beaucoup de choses désobligeantes. C’étoit pour lui dire adieu ; car elle alla à Paris, où elle fit semblant d’avoir la rougeole pour ne voir personne ; puis elle s’en alla à la Chapelle, une maison de M. de Luynes ; elle y passa son exil. »
  9. 9. « Comme la Reine le vouloit. » (Éditions de 1734 et de 1754.)
  10. 10. « Auprès de cette belle place. » (Édition de 1754.)10. « Auprès de cette belle place. » (Édition de 1754.)
  11. 11. Mme de la Vallière. — Dans le texte de 1754 : « de mander à sa mère. »
  12. 12. « Tout le monde a été faire compliment à cette sainte carmélite. » (Édition de 1754.)
  13. 13. Fille sans doute du gentilhomme provençal de ce nom, dont il est souvent parlé dans la Correspondance : voyez la lettre du 5 janvier suivant, p. 175, et tome III, p. 327 et note 1. — Cette phrase ne se trouve que dans notre manuscrit. Le texte de 1734 ne reprend qu’à : « Le Roi marie sa fille. »
  14. 14. « Monsieur le Prince et Monsieur le Duc ont couru chez elle ; on dit qu’elle a parfaitement bien accommodé son style à son voile noir, et assaisonné sa tendresse, etc. » (Édition de 1754.)
  15. 15. Cette phrase ne se lit que dans notre manuscrit. — Sur Mme de Saint-Remy, voyez plus haut, p. 27, la fin de la note 10.
  16. 16. « Le Roi marie sa fille comme si elle étoit celle de la Reine. » (Édition de 1754.)
  17. 17. L’écu d’or, dit Furetière, « est une monnoie d’or qui… vaut maintenant 114 sous. »
  18. 18. « Vers le 15 de janvier. » (Édition de 1754.)
  19. 19. Voyez tome III, p. 76, note 15.
  20. 20. « Puisque, avec la maison qu’on envoyoit à la princesse, elle trouveroit, etc. » (Édition de 1754.)
  21. 21. « Le mariage. » (Édition de 1734.)
  22. 22. Voyez tome II, p. 509, note 6, et tome III, p. 275, note 2. — Le marquis de Gordes dont il est question dans ces lettres du tome II et du tome III, mourut, d’après Saint-Simon, en 1680 ; il est donc possible que ce soit encore de lui qu’il s’agisse dans cette lettre-ci, et dans celle du 3 janvier suivant, p. 169. Saint-Simon (tome I, p. 295) nous apprend de plus qu’il était frère de l’évêque de Langres (mort en 1695), qu’il fut comme son père (mort en 1642), chevalier de l’ordre et premier capitaine des gardes, qu’il vendit cette charge à Chandenier, qu’il devint ensuite chevalier d’honneur de la Reine, et fut père de Mme de Rhodes. — Sur son frère l’évèque de Langres et un neveu de celui-ci, voyez la lettre du 3 novembre 1688.
  23. 23. C’est-à-dire, je laisserai à qui voudra le soin de faire les honneurs de chez moi à ma compagnie. (Note de Perrin.)
  24. 24. « Comment se porte ma fille ? » (Édition de 1754.)
  25. 25. Voyez la lettre du 8 décembre précédent, p. 134.
  26. 26. « Car ce n’est pas sans douleur que je n’ose m’accommoder des merveilles qu’on dit de votre santé. » (Édition de 1754).
  27. 27. Rouillé de Mêlai.
  28. 28. Le hère « est un jeu de cartes où on ne donne qu’une carte à chaque personne. On la peut changer contre son voisin, et celui à qui la plus basse carte demeure perd le coup. Le hère est le jeu des pères de famille, parce qu’ils y font jouer jusqu’aux plus petits enfants. » (Dictionnaire de Furetière.)
  29. 29. Cette petite phrase n’est pas dans le texte de 1754.
  30. 30. Dans une promenade, son cheval s’était abattu et lui avait cassé une jambe. Cet accident était arrivé le 3 août. Voyez l’Histoire de Louvois par M. Rousset, tome II, p. 560 et 561.
  31. 31. « Et vous consumerez. » (Édition de 1754.)
  32. 32. Cette phrase ne se trouve que dans te texte de 1734. Tout l’alinéa manque dans notre manuscrit, qui ne donne, de toute la lettre, que le précédent et le suivant.
  33. 33. « Et de compter une princesse. » (Édition de 1754.)
  34. 34. « Étoit celle de la vieille princesse ; il y avait, etc. » (Édition de 1734.) — Cette phrase manque dans le texte de 1754, qui ne reprend qu’à : « Hélas que sait-on… » — Il nous paraît certain que Mme de Sévigné parle ici de la nouvelle princesse de Guémené et de la ruelle de celle-ci ; la vieille princesse est la grand’mère de la lettre du 6 décembre précédent : voyez p. 119 et 120, notes 9 et 11.
  35. 35. Le nom est ainsi francisé dans notre manuscrit et dans l’édition de 1734 ; celle de 1754 donne : « Mme de Bracciano. » Anne-Marie de la Trémouille, fille de Louis de la Trémouille, due de Noirmoutier, et de Renée-Julie Auberi ; elle était sœur du duc de Noirmoutier dont il est parlé au tome II, p. 17 ; elle avait épousé en premières noces Adrien-Blaise de Talleyrand, prince de Chalais ; en 1675 elle se remaria à Flavio des Ursins, duc de Bracciano et de San-Gemini, prince de Nerola et du Saint-Empire, qui mourut à Rome, sans postérité, en 1698. Elle prit alors le titre de princesse des Ursins. Après son exil d’Espagne, elle se retira à Rome, où elle mourut, le 5 décembre 1722, à plus de quatre-vingts ans.
  36. 36. Anne d’Harville, fille d’Antoine, marquis de Palaiseaux, veuve de François de Béthune, duc d’Orval, troisième fils du grand Sully, qui l’avait épousée en secondes noces. Elle avait perdu son mari le 7 juillet 1678, et mourut en 1716. (Note de l’édition de 1818.)
  37. 37. À sa terre de Pompone.
  38. 38. « Qu’avant sa disgrâce. » (Édition de 1754.)
  39. 39. « Vous verrez aussi qu’ils ne changeront point pour lui. » (Ibidem.) La petite phrase qui suit ne se lit pas dans cette édition.
  40. 40. « Tant qu’elle s’en accommodera. » (Édition de 1754.)
  41. 41. « Elle a des affaires qui la retiennent ici, malgré qu’elle en ait ; son cœur la mène, et lui fait souhaiter le séjour de Pompone. » (Ibidem.)
  42. 42. « Quatre lignes de votre main. » (Édition de 1754.)
  43. 43. Abréviation de Montgobert.
  44. 44. « …à ceux qui vous aiment, que de vous conserver pour eux, puisque ce seroit vous tuer que de leur écrire. » (Édition de 1754.)
  45. 45. Cette dernière phrase ne se trouve que dans l’impression de 1734.