Lettre 316, 1673 (Sévigné)

Texte établi par Monmerqué, Hachette (3p. 194).
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1673

316. — DE MADAME DE LA FAYETTE À MADAME DE SÉVIGNÉ.

À Paris, le 27e février.

Monsieur de Bayard[1] et M. de la Fayette[2] arrivent dans ce moment. Cela fait, ma belle, que je ne vous puis dire que deux mots de votre fils : il sort d’ici, et m’est venu dire adieu, et me prier de vous écrire ses raisons sur l’argent. Elles sont si bonnes que je n’ai pas besoin de vous les expliquer fort au long ; car vous voyez d’où vous êtes la dépense d’une campagne qui ne finit point. Tout le monde est au désespoir et se ruine ; il est impossible que votre fils ne fasse pas un peu comme les autres ; et de plus, la grande amitié que vous avez pour Mme de Grignan fait qu’il en faut témoigner à son frère[3]. Je laisse au grand d’Hacqueville à vous en dire davantage. Adieu, ma très-chère.


  1. Lettre 316. — 1. Sur l’abbé Bayard, qui faisait les affaires de Mme de la Fayette, cet autre d’Hacqueville, le druide Adamas de la contrée ; sur sa jolie maison de Langlar (voisine de Vichy), et sa mort subite (en octobre 1677), voyez les lettres du 30 juin suivant, du 19-21 mai, du 15 juin 1676, et des 24 septembre et 4 octobre 1677.
  2. 2. Nous avons vu un peu plus haut que l’aîné des fils de Mme de la Fayette était entré dans les ordres. Son second fils était René-Armand, marquis de la Fayette, né en 1659, qui fut brigadier d’infanterie. Il épousa en décembre 1689 Jeanne (ou Marie)-Madeleine de Marillac, fille du doyen des conseillers d’État, et mourut à Landau, un an après sa mère, le 12 août 1694. Voyez les lettres des 25 septembre et 28 décembre 1689, et celle (de Coulanges) du 27 août 1694.
  3. 3. Voyez la Notice, p. 201.