Cul de lampe du livre Les vacances au château – Le fétichisme en amour
Cul de lampe du livre Les vacances au château – Le fétichisme en amour



DEUXIÈME PARTIE



La séance de flagellation, à laquelle les deux filles venaient d’assister, les avait laissées dans un état d’agitation indescriptible. Vite, elles avaient regagné leur chambre, pendant que Lady Leicester avait rejoint les jeunes gens. Là, se laissant tomber sur l’ottomane et s’épongeant le front et les joues avec leur mouchoir de dentelle, elles se faisaient part de leurs impressions.

„Avez-vous vu,” disait Sara, „comme elle avait grossi la grosse chose, qu’ils portaient entre leurs jambes ? Avez-vous vu, comme la tête était rouge et comme cette partie de leur corps avait l’air de les faire souffrir ?”

„Je ne sais, ma pauvre Sara,” reprit Annie, „mais je me sens toute bouleversée et je sens, que je ne dormirai pas cette nuit, si je n’ai pas éprouvé quelques caresses. Mais hâtons-nous de nous dévêtir et de nous mettre dans notre lit.”

Lorsque les deux beautés furent toutes nues, pendant un instant elles se contemplèrent comme deux jouteuses, qui se mesurent. Puis, Annie saisissant de son bras gauche la taille de sa sœur, l’attira doucement à elle et se mit à lui baiser la nuque, à lui exciter les centres nerveux ; puis continuant avec un geste gracieux à lui faire un collier de ses caresses, elle arriva graduellement aux seins qui dressaient déjà leurs petites têtes, avides de volupté.

„Sont-ils assez polissons, au moins,” dit-elle, „on va vous corriger, mauvais sujets.”

Et Annie prit, l’un après l’autre, entre ses lèvres les deux voluptueux, qu’elle roula doucement, ce qui fit pousser à Sara des soupirs de béatitude.

„Mais, couchons-nous.”

Et les deux sœurs se glissèrent dans le lit comme deux couleuvres et se roulant l’une sur l’autre, bouche contre bouche, sein contre sein, se lardant les lèvres de petits coups de langue, elles commencent par promener leurs doigts agiles vers leur chapelle d’amour. Les boutons, raides comme des becs d’oiseaux, appelaient une caresse et les doigts se fixèrent dans cette région ; après une manœuvre rapide, les deux sœurs échangèrent sur leurs bouches enfiévrées des soupirs de jouissance.

„Ah, ma chère Sara, je suis encore trop excitée pour dormir à présent. Laisse-moi regarder de près ta petite fente, qui pleure encore de plaisir. Laisse-moi couvrir de baisers passionnés les fourrées d’or de ta petite grotte.”

„Ah, que me fais-tu, Annie ?”

„Pas grande chose encore, mais je veux te faire mourir de bonheur.”

Et continuant ce manège, la jeune fille passa sa langue ardente sur le monticule rose, qui se gonflait sous ses caresses, et le chatouilla, le suça, l’aspira et par des coups vifs et précipités amena sur les lèvres de Sara des sons inarticulés, qui peignaient son délire et son ivresse.

Revenue à elle, Sara, pas égoïste, voulut rendre à sa sœur la divine caresse qu’elle venait de recevoir. Annie était tellement excitée par ce qu’elle venait de faire à sa sœur, que la jouissance ne se fit pas attendre et que le contact de la langue et des lèvres de Sara amena une copieuse décharge, qui détendit ses nerfs et les deux sœurs s’endormirent. À leur réveil, elles se trouvèrent entrelacées, les doigts dans leur fente — elles se baisèrent comme deux tendres colombes. Elles se demandèrent alors, quelle faute les deux jeunes cousins avaient bien pu commettre, pour s’attirer de la part d’une femme aussi douce, aussi bonne que Lady Leicester, une correction aussi terrible. Elles se promirent bien, qu’à la première occasion, elles tâcheraient de faire la lumière sur ce sujet.

„Mais, j’y pense,” dit Annie, „il s’est passé tant de choses depuis notre départ précipité de la maison, que cela m’a fait oublier de te questionner à ce sujet. Te rappelles-tu, lorsque nous étions en train de nous habiller et de préparer notre petit voyage, tu vis sur le lit de notre mère une lettre chiffonnée, que tu pris avec adresse et que tu glissas, sans rien dire, dans ta poche.”

„Oh ! c’est vrai,” reprend Sara, „j’avais absolument oublié cette lettre. Elle est dans ma petite veste ; je l’ai laissée dans la pochette de poitrine avec mon petit mouchoir, et j’ai vu tant de choses se dérouler sous mes yeux, que j’ai totalement oublié de la lire, mais nous allons, sur le champ, réparer le temps perdu.”

Elle prend la lettre, qui était restée dans sa cachette, à l’abri des regards indiscrets. Elle commence à la lire à sa chère Annie, pour qui elle n’avait point de secret :

„Ma chère Lovesport,

Voici une histoire assez drôle, que je viens de cueillir chez ma corsetière. Je vous l’envoie toute chaude, pensant vous intéresser. Vous connaissez très certainement le fameux ténor C...., qui a récolté tant de succès cet hiver. Fort élégant de son naturel, et d’un physique agréable, il sut conquérir ou du moins éveiller les sens de Madame E..., femme d’un industriel bien connu, et, dame très distinguée, d’un grand esprit, s’occupant de littérature et de musique.

Depuis quelque temps, Madame E... se rendait fréquemment chez sa corsetière, ou plutôt prenait le prétexte de s’y rendre, car au même étage logeait l’oiseau rare, l’objet de ses rêves. La propriétaire qui logeait le grand artiste, s’étonnait bien un peu de ces visites fréquentes, car tout en ignorant le nom de la visiteuse, elle la savait cliente de la corsetière. Elle croyait à des visites de camaraderies ; car elle savait le ténor d’une extrême réserve. Cependant, ayant entendu des gémissements dans l’appartement de son locataire, elle fut singulièrement intriguée ; tout d’abord, elle crut à une indisposition, mais ayant surpris le bruit d’un baiser, elle comprit que les gémissements étaient des soupirs de bonheur et, ma foi ! elle mit l’œil au trou de la serrure !! Quelle ne fut pas sa stupéfaction, lorsqu’elle vit C.... voluptueusement étendu sur le canapé et Madame E..., splendide dans sa demi-nudité, prosternée à ses pieds, agitant un mouchoir de dentelle, avec lequel elle le caressait. Grâce à ses caresses raffinées, le ténor était sur le point d’être heureux. Elle prend alors, ce que vous savez, dans sa bouche, et ne cesse de sucer, que lorsqu’elle eut obtenu la manne céleste, qu’elle rejeta ensuite dans son mouchoir. Nos deux acteurs partis, après cette scène, elle entra dans la chambre et trouva au pied du canapé le bien-heureux mouchoir, tout imprégné.

Courir chez la corsetière fut ce qu’elle fit de plus pressé. — „Elle va bien, votre cliente,” lui dit-elle, en lui contant la scène.

„Je n’aurais jamais cru cela de Madame E...,” dit la corsetière stupéfiée ; „et voici comment on sut le nom de l’héroïne. Deux jours après, Madame E.... vint elle-même réclamer son mouchoir de dentelle, auquel, disait-elle, elle attachait une grande valeur ; elle partit, ne se doutant jamais, qu’elle s’était donnée en spectacle. Telle est mon histoire ; j’ai pensé, ma chérie, qu’elle vous intéresserait. Je vous embrasse sur votre belle bouche.

Votre vieille amie,
L. C.
P. S. Brûlez cette lettre, sitôt reçue.”

„Eh bien, Annie, que penses-tu de l’aventure ?”

„Elle est, ma foi, très-drôle : mais brûlons d’abord cette lettre, afin qu’on ne se doute jamais que nous en avons pris connaissance.”

„Moi, j’avoue franchement, que plusieurs points sont pour moi des énigmes et certainement nous arriverons à avoir la clef et l’explication de tout ce mystère.”

À ce moment, des coups répétés retentissent à la porte. C’était Maria qui apportait le déjeuner et qui mit ainsi fin à tous ces ébats.


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