Les tendres épigrammes de Cydno la Lesbienne/40

(pseudonyme)
Traduction par Ibykos de Rhodes (pseudonyme).
Bibliothèque des curieux (p. 124-125).


XL

LA RUPTURE DU DEUIL


À quoi bon pleurer longtemps les morts ? Assez de retraite et de silence !

Renaissons, mes Lesbiennes, et recommençons à faire l’amour !

Allons ! Mettez-vous nues et armez-vous des disciplines du père Aristophane ?

Nous danserons tout à l’heure, sur la colline des Géantes et à travers le bois des Tribades, la bacchanale de la rupture du deuil.

Sapphô m’est apparue en songe la nuit dernière et, comme je lui récitais la précédente épigramme, elle m’a interrompue en disant :

— « Tais-toi, petite ! Il n’y a pas de Champs-Élysées. Mais Hippolyte et Déjanire sont plus heureuses que vous toutes. Ma bénédiction les protège contre le sommeil. Leurs pensées jointes s’entr’aiment, immortelles, au sein du Grand Pan. »