Les périodes végétales de l’époque tertiaire/5

Les périodes végétales de l’époque tertiaire

LES PÉRIODES VÉGÉTALES
DE L’ÉPOQUE TERTIAIRE[1].

§ III. — Période oligocène ou tongrienne.

La nouvelle période végétale dont je vais tracer le tableau, fournit un argument de plus en faveur de ce que j’ai avancé au sujet de la connexion intime des âges successifs et de l’impossibilité d’assigner à chacun d’eux des limites précises. Nous avons passé en revue les plantes qui entouraient le lac gypseux d’Aix, à la fin de l’éocène ; la barrière étroite qui nous séparait de l’oligocène une fois franchie, nous allons voir ces mêmes plantes ou d’autres espèces leur ressemblant de très-près, continuer à se montrer dans des conditions qui restent les mêmes en apparence. Et cependant, à mesure que les niveaux géognostiques se superposent, et qu’on avance à travers un temps que l’éloignement seul nous fait paraître court, on commence à saisir des changements partiels : des espèces nouvelles et caractéristiques de la période suivante ou miocène s’introduisent, d’abord isolées et subordonnées ; graduellement plus nombreuses et plus fréquentes, elles acquièrent enfin la prépondérance, à mesure qu’elles profitent des circonstances de plus en plus favorables, qui tendent visiblement à prévaloir, pour exclure, ou du moins pour rejeter dans l’ombre leurs devancières. Ces circonstances funestes à certaines catégories de plantes, aidant à l’extension des autres, il faut avant tout les définir ; il faut ensuite déterminer la marche suivie par les types récemment introduits, que pour bien des raisons nous ne pouvons considérer comme étant le produit d’une création immédiate et subite. C’est à ces deux questions que je vais répondre tout d’abord ; je reviendrai ensuite à l’Europe oligocène pour en déterminer la configuration géographique, en préciser les régions lacustres et maritimes, et passer enfin à la description des principales associations végétales dont il a été possible de réunir les débris.

L’oligocène est donc en résumé la transition d’un régime ancien vers un régime nouveau. On conçoit que la végétation change, si les conditions qui président à son développement changent de leur côté ; mais le changement ne saurait être brusque ni général, à moins que les phénomènes perturbateurs ne présentent eux-mêmes un caractère de brusquerie et d’intensité, que rien ne laisse entrevoir dans la période qui nous occupe. Nous avons vu quel était le climat européen, ou du moins celui du midi de l’Europe, à la fin de l’éocène, et la physionomie variée, originale, mais non opulente de la flore : semblable à celle de l’Afrique intérieure, soumise à des alternatives de chaleur sèche et de chaleur humide, à des pluies intermittentes, laissant entre elles de longs intervalles, elle comprenait nécessairement des formes maigres, étroites, épineuses et coriaces, avec des extrêmes de toute sorte, et des diversités dues à l’exposition des lieux, à la nature des stations, enfin au voisinage où à l’éloignement des eaux de source et des eaux dormantes ou fluviatiles. La signification du changement qui s’opéra nous est évidemment dévoilé, d’un côté, par le point de départ que nous venons de définir, et de l’autre, par le point d’arrivée, c’est-à-dire par l’état de choses qui devint permanent et qui persista presque sans modification, pendant le cours entier de la période miocène. Or, cet état de choses marque l’influence d’un climat plus également et universellement humide. Les végétaux qui s’introduisirent sur notre sol, dans l’oligocène, et qui occupèrent ensuite l’Europe durant de longs siècles, exigent à peu près tous le voisinage de l’eau ou l’influence d’un ciel pluvieux ; aucun d’eux ne saurait résister à des sécheresses prolongées, à l’exemple des types prédominants des derniers temps de l’éocène.

Fig. 1. — Thuias oligocènes caractéristiques.
1-2. Libocedrus salicornioides, Endl. — 3-5. Chamæcypariseuropæa, Sap. (3. Ramule ; 4. Strobile ; 5. Semence).

Ces types nouveaux durent probablement leur extension à une transformation lente et graduelle du climat, se prononçant toujours plus dans le sens d’une égalisation absolue, à mesure que l’on approche du début de la période suivante, c’est-à-dire de la sous-période aquitanienne. Les preuves abondent en faveur de cette assertion.

Les principaux types de végétaux, dont on constate l’apparition en Europe, dans le cours de l’oligocène, sont les suivants : parmi les conifères, le Libocedrus salicornioides Endl., plusieurs Chamæcyparis (Ch. europæa Sap. : voy. fig. 1, nos 3 à 5, Ch. massiliensis Sap.) ; plusieurs Séquoia (Séquoia Sternbergii Hr., S. Tournalii Sap., S. Couttsiæ Hr.), le Taxodium distichum miocenicum Hr., le Glyptostrobus europæus Hr.

Fig. 2. — Diverses Tonnes de Comptonia oligocènes.
1-5. Comptonia dryandræfolia, Brougn. — 6. C. obtusiloba Hr. (Saint-Jean-de-Garguier). — 7. C. dryandroides Ung. (Sotzka). — 8. C. Matheroniana, Sap. (Armissau).

Parmi les Palmiers, le Sabal haeringiana Hr., le Sabal major Ung., le Flabellaria latiloba Hr. — Parmi les Myricées, le type des Comptonia (fig. 2), et certain Myrica à feuilles largement linéaires, dentées sur les bords, tendent alors à prédominer. Quelques chênes à feuilles munies de lobes anguleux, mucronés au sommet et peu nombreux, commencent à se répandre ; les érables sont moins rares ; les plantes aquatiques et, en particulier, les Nénufars et les Nélumbos, prennent de l’ampleur et se diversifient. De pareils faits, choisis parmi les plus saillants, peuvent se passer de commentaire. Les Libocedrus et les Chamæcyparis, les Taxodium et les Sequoia, les Sabats et les Comptonia, sont des types américains, auxquels la présence de l’eau ou l’influence d’un sol et d’un climat humides sont encore nécessaires maintenant. L’abondance des Laurinées et des Nymphéacécs, la multiplication des érables, des charmes, des ormes, de certains chênes, ne sont pas moins significatives. Ces types s’associent d’abord, se substituent ensuite aux Callitris, aux Widdringtonia et à d’autres plantes, ayant des affinités africaines, et qui généralement n’exigent pas pour prospérer la même fréquence de précipitations aqueuses. — Il est donc visible que le climat européen se modifie dans un sens déterminé, à mesure que ces types, soit américains, soit communs à l’Amérique du Nord et à l’Asie du Pacifique, pénètrent et se propagent à travers toute l’Europe.

Mais, d’où venaient ces végétaux, soit ceux que je viens de signaler, soit encore ceux qui suivirent et, durant une fort longue époque, firent comme les premiers et accomplirent la même marche. Il y a peu d’années encore, on n’aurait pu répondre à une pareille question ; maintenant, grâce aux admirables travaux de M. le professeur Heer, grâce aux explorations d’une foule de voyageurs anglais, danois, américains, et plus spécialement des Suédois, en tête de qui il faut placer le nom du célèbre Nordenskiöld, ou sait, à n’en pouvoir douter, que les régions polaires, aujourd’hui désertes et glacées, ont été longtemps recouvertes d’une riche végétation forestière.

Fig. 3. — Chênes oligocènes à feuilles coriaces pancilobulées. 1-2. Quercus cuneifolia. Sap. (Gargas.) — 5. Q. armata, Sap. (Armissan. ) — 4-5. Q. oligodonta, Sap. (Armissan.) — 6. Q. velauna, Mar. (Ronzon).


Je ne dirai rien ici des plantes carbonifères, qui s’étendaient uniformément sur toute l’étendue de l’hémisphère boréal ; mais comment ne pas toucher en passant aux plantes jurassiques et crétacées du Groenland et du Spitzberg, chez lesquelles se présentent déjà des nuances qui marquent les progrès, d’abord à peine sensibles, de l’abaissement de la température des régions polaires comparées aux nôtres.

Fig. 4. — Types comparés de Séquoia oligocènes européens et de Séquoia de la craie polaire (Groenland et Spitzberg).
1-3. Séquoia Sternbergii, Hr (1-2. Ramules ; 3, Strobile). — 4. S. ambigua, Hr. (Groenland). — 5-7. S. Tournalii, Sap. (5-6. Ramules ; 7. Strobile). — S. Smittiana, Hr. (Groenland). — 8-9. Ramilles. — 10 Strobile.


Les premières divergences entre les deux zones résultent de l’apparition plus hâtive vers le pôle, de certains genres ou de certains types, destinés à ne s’introduire ou à ne se multiplier en Europe, que lorsque ce continent aura lui-même commencé à se refroidir. Elles se manifestent également par l’exclusion d’autres genres ou types d’affinité méridionale, longtemps indigènes sur notre sol, mais que les terres arctiques paraissent n’avoir jamais possédés.

Fig. 5. — Algues du Flysch.
1. Münsteria annulata, Schafh. — Zonarites alcicornis, F. O. — 3. Chondrites arbascula, F. O. — 4. Chondrites intricatus, F. O.


Lors du jura et de la craie, les pays polaires, comme l’Europe elle-même, ont eu des Gleichéniées, en fait de Fougères, de nombreuses Cycadées et une foule de formes maintenant éteintes ou reléguées dans le voisinage des tropiques. Dès lors cependant, les terres arctiques se distinguent par quelques traits qui leur sont propres : les vestiges des Abiétinées y sont moins rares, les Séquoia y sont plus variés, plus opulents, plus répandus que partout ailleurs ; les Glyptostrobus, les thuyas, les taxinées y sont déjà présents ; et ces végétaux s’y montrent sous un aspect qui sera justement celui qu’ils auront en Europe, lors du tertiaire moyen (fig. 4). Les Dicotylédones angiospermes font leur apparition dans la flore crétacée du Groenland, vers le cénomanien, à peu près à la même époque qu’en Bohème et dans le Nebraska. On reconnaît parmi elles des peupliers et des magnoliers ; mais on constate aussi, dans la même flore arctique, l’absence des palmiers, des dracénées et des pandanées, et dès ce moment, les pays situés en dedans du cercle polaire, présentent une flore qui contraste par son caractère moins méridional, et spécialement par la rareté des types à feuilles persistantes et des familles d’affinité nettement tropicale, avec celle dont l’Europe éocène nous a fourni l’exemple, que notre continent possédait encore du temps de l’oligocène, et qu’il conserva, partiellement au moins, jusqu’à la terminaison de l’âge suivant ou miocène.

À cette époque, sur un horizon que tout convie à paralléliser avec celui de l’éocène supérieur ou de l’oligocène d’Europe, les terres arctiques, parsemées de grands lacs, alimentés par des eaux jaillissantes, thermales, calcarifères, siliceuses, surtout ferrugineuses ; déjà tourmentées par des éruptions basaltiques, et subissant les mêmes phénomènes dont notre continent donnait alors le spectacle, étaient ombragées de vastes forêts, dont il a été possible de reconstituer les traits d’ensemble. C’est là que la plupart des espèces appartenant aux genres Séquoia, Taxodium, Glyptostrobus, Libocedrus, Chamœcyparis, Torrega, Satisburia, etc., qui s’introduisirent dans l’Europe tertiaire, paraissent avoir eu leur berceau ; c’est là que l’on observe réunis, comme dans une région mère d’où ils auraient rayonné pour se propager au loin vers le sud, les sapins, les hêtres, les châtaigniers, les chênes-rouvres, les noisetiers, les platanes, les liquidambars, les tilleuls, les ormes, bouleaux, sassafras, etc., et tant d’autres arbres qui, d’abord rares et disséminés, lors de leur immigration en Europe, s’y multiplièrent ensuite et marchèrent dans la direction du sud pour occuper finalement notre zone tempérée tout entière. Ce sont ces plantes puissantes, robustes, déjà adaptées à un climat relativement plus rude, envahissantes et sociales, qui allèrent partout former des bois ou suivre les eaux et servir de rideau aux fleuves, dont le cours commençait à se dessiner. C’est effectivement l’âge dans lequel les diverses parties de notre continent se soudent peu à peu à l’aide d’émersions partielles et renouvelées. L’orographie longtemps indécise, finira par accentuer ses traits, et les vallées, d’abord fermées par une foule d’obstacles, ouvriront un accès de moins en moins difficile aux eaux courantes, vers les différentes mers ; mais ce travail d’un continent qui se forme, ne s’est pas effectué en un jour : avant d’aboutir à la configuration que nous avons sous les yeux, il a été interrompu à plusieurs reprises et même exposé à des retours qui semblaient devoir amener des résultats bien différents de ceux dont nous constatons l’existence. Disons quelques mots de ces événements géologiques, dont l’influence s’est d’ailleurs étendue à la végétation elle-même, dont elle a contribué à modifier l’aspect.

La mer qui avait si longtemps occupé l’emplacement actuel des Alpes, en suivant la direction de cette chaîne, dessinée alors par de faibles reliefs, s’était desséchée peu à peu ; au lieu d’un bassin puissant et continu, elle ne présentait au regard de l’explorateur qu’une série de lagunes salées, peu profondes et irrégulières, sans communication avec les mers de l’époque, qui du reste, au sud comme au nord, s’étaient beaucoup éloignées de la région des Alpes. Les sédiments déposés au fond de ces lagunes ont reçu le nom de Flysch ou schistes à Fucoïdes. Ils ne contiennent aucune trace de coquilles, mais ils sont pétris et parfois entièrement composés d’impressions d’algues, dont les eaux du Flysch, sans doute peu profondes et fortement salées, avaient favorisé la multiplication. Une circonstance singulière semble prouver que ces eaux, comme la Caspienne et la mer d’Aral, constitueraient effectivement des bassins fermés, délaissements d’une mer intérieure, réduite à un espace de plus en plus faible et sur le point de disparaître complètement ; effectivement, non-seulement les algues du Flysch n’ont que des rapports éloignés avec celles de nos mers actuelles, mais par les types qu’elles comprennent, elles se lient, étroitement à la flore algologique des mers secondaires ; les genres éteints Chondrites, Phymatoderma, Munsteria, Zoophycos, Zonarites, etc. (Voy. quelques-uns de ces genres représentés fig. 5), continuent à s’y montrer comme dans des temps bien plus reculés, et de plus, les principales espèces du Flysch, comparées à celles de la craie de Bidard, près de Biarritz, ne présentent réellement aucune différence sensible qui les sépare de ces dernières. Il faut en conclure que ces formes, dont quelques-unes, avec des variations très-faibles, remontent à l’âge paléozoïque, avaient dû le prolongement de leur existence, au sein d’une nature presque entièrement renouvelée, à la persistance d’une mer fermée ; après avoir trouvé un asile sûr dans ses eaux, elles disparurent pour toujours, lorsque les dernières lagunes du Flysch achevèrent de se dessécher.

La région des Alpes actuelles constituait ainsi une région à part, probablement disposée en plateau, couverte de plaques salées, à l’exemple de ce que montrent maintenant certaines contrées désertes de l’Asie et de l’Afrique intérieure.

Vers la fin de la période éocène, la mer s’était graduellement retirée, en Europe, de tous les points précédemment occupés. Les dépôts marins correspondant directement à l’éocène tout à fait supérieur, à l’étage ligurien de M. Mayer, aux gypses d’Aix et de Montmartre, et à l’âge paléothérien proprement dit sont partout extrêmement rares ou très-douteux, tandis que les formations lacustres se multiplient et persistent pour la plupart sans beaucoup de variations dans les mêmes cuvettes. En un mot, comme le formulait dernièrement devant moi un observateur des plus habiles[2] dont je sollicitais l’opinion, ou ne retrouve que sur quelques points du littoral actuel de l’Europe des vestiges pouvant se rapporter à une mer intermédiaire entre celle de l’éocène et celle du tongrien proprement dit.

L’oligocène, tel que je le conçois, en me plaçant uniquement au point de vue de la flore, ne consiste que dans l’âge postérieur au retrait dont je viens de parler, qui vit, d’une part, les lagunes du Flysch achever de disparaître, et de l’autre une mer nouvelle, celle du tongrien, s’avancer et envahir certains points déterminés de notre continent. C’est donc du retour momentané d’une mer distincte de celles que nous avons mentionnées, distincte aussi de celle de la mollasse ou mer falunienne, qu’il s’agit. — La mer tongrienne est loin d’égaler la mer nummulitique, ni celle de la mollasse ; elle échancre le continent européen, mais dans une tout autre direction : occidentale et septentrionale, elle occupe de nouveau le bassin de Paris, où ses dépôts sableux ont donné lieu aux grès de Fontainebleau ; elle contourne la Normandie, touche à Cherbourg et entame à peine l’Angleterre par l’île de Wight. Au nord, elle couvre la Belgique, d’Ypres et de Gand à Liège et à Maestricht ; elle court en Westphalie, et après avoir contourné le massif du Harz, elle pénètre par le golfe de Cassel dans la vallée du Rhin supérieur, et de là, à travers toute l’Alsace, jusqu’au Jura suisse ; elle forme ainsi une Adriatique étroite et sinueuse, à laquelle les Vosges, d’un côté, le massif de la Foret-Noire, de l’autre, servaient de limites. En Bretagne vers Rennes, en Aquitaine vers la Gironde et l’Adour, le long de la Méditerranée, vers les Basses-Alpes et dans la Ligurie ; plus loin au pied des Alpes, près de Vérone, dans le Tyrol et ailleurs, on trouve des vestiges de la mer oligocène, qui n’est puissante nulle part, et dont les traces discontinues annoncent presque partout l’étendue relativement faible et la courte durée.

Les lacs se rencontrent au contraire sur une foule de points. En Auvergne, en Provence, dans le Gard, près d’Alais, à Hæring en Tyrol, à Sotzka en Styrie, à Sagor en Carinthie, dans l’Italie du Nord et jusqu’en Dalmatie, à Monte Promina, on trouve des formations lacustres, riches en empreintes végétales et fournissant les éléments d’une flore remarquable, autant par la profusion des espèces que par l’unité des éléments dont elle est composée. La plupart de ces lacs ne furent pas exclusivement propres à la période à laquelle je les rattache ; ils existaient avant et continuèrent après qu’elle se fut terminée ; mais la partie des sédiments déposés au fond de ces lacs, qui correspond à l’oligocène, présente des caractères qui attirent sur eux l’attention, même en dehors des plantes qu’ils renferment. Les animaux qui vécurent dans leurs eaux, de même que les phénomènes géognostiques dont ces eaux furent le théâtre, témoignent d’une très-grande intensité de vie, d’une remarquable uniformité dans les conditions qui présidèrent à son développement et, en même temps, du trouble intermittent que les agents intérieurs et les matières en fusion, rejetées à la surface, durent apporter sur certains points déterminés et surtout dans le voisinage des principaux lacs. Les volcans actuels, à cratères permanents couronnant un cône d’éruption, n’avaient pas encore paru dans les contrées où ils s’établirent plus tard, et l’Auvergne elle-même ne présentait encore aucun relief de quelque importance ; mais les préludes des grandes actions plutoniques agitaient partout le sol de vagues frémissements ; les eaux thermales, sulfureuses, calcarifères, siliceuses, ferrugineuses, surgissaient de toutes parts avec une extrême abondance ; elles alimentaient les cuvettes lacustres de substances minérales de toute sorte tenues en dissolution ; et ces dernières ont donné lieu aux gâteaux et aux rognons de silex, aux calcaires concrétionnés, aux amas de gypse, aux sidérites et aux phosphates qui se trouvent associés en diverse proportion aux sédiments ordinaires ou, encore, sont entremêlés à des couches de lignites. Cte  G. de Saporta
Correspondant de l’Institut.

La suite prochainement. —

  1. Voy. 1877, 1er  semestre, Table des matières.
  2. M. R. Tournouër, président de la Société géologique de France.