Les gouttelettesLibrairie Beauchemin (p. 176).


LEVER DE SOLIEL


Les sommets du levant se teintent de vermeil.
Une lueur s’étend, encore molle et basse,
Et puis, le feu jaillit. Sur la campagne lasse
De dormir, les oiseaux vont sonner le réveil.

Et moi je peux vous dire un lever de soleil
Qui ne dore jamais les lointains de l’espace.
Il rayonne pourtant, et son éclat surpasse
Le lever d’orient que l’on dit sans pareil.

L’un embrase le ciel et l’autre nous embrase.
Notre âme le contemple en une ardente extase,
Et dans un trouble extrême elle attend son retour.

Ce lever ravissant qui nous jette en démence,
C’est l’œil ivre qui s’ouvre à l’appel de l’amour,
Et promet la flambée au beau jour qui commence.