Police Journal Enr (Aventures de cow-boys No. 3p. 16-18).

CHAPITRE VIII

LE DRAME


Baptiste était revenu au ranch Gradier.

De même que Slime.

Le premier dit au second :

— Va aviser Martin et Pomerleau que les chevaliers de la nuit vont probablement frapper dans l’ombre d’ici quelques heures ; ils frapperont à l’un des trois ranches, je ne sais pas lequel…

— Alors, il faut que chacun surveille son propre domaine… ?

— Oui, va, mon Slime.

Alain dit :

— Vous restez avec nous, chef ?

— Oui.

— Pourquoi ?

— Que voulez-vous dire ?

— Que nous sommes déjà deux ici, tandis que les 2 autres ranchers sont seuls…

— Ah, ça… ?

— Oui.

— Eh bien, j’ai souleur que les chevaliers frapperont de nouveau ici cette nuit.

Le soir tombait.

Au retour de Slime, les trois hommes trottèrent vers le gros du troupeau Gradier en pâturage.

La nuit était claire.

D’une clarté d’argent.

Ils se dissimulèrent triangulairement aux trois points stratégiques du pâturage.

L’attente…

La veillée d’armes commençait.

Étrange…

Verchères ne scrutait point l’horizon.

Non.

Il regardait en l’air et n’abaissait la vue que pour consulter sa montre de chemin de fer.

10 h.

11 h.

Minuit…

Soudain il vit un volier d’oiseaux s’élever dans les airs.

Tiens, tiens…

Des ombres chevalines s’approchaient silencieusement.

Baptiste compta…

Une, deux, trois…

… 18, 19, 20 ombres.

Bientôt celles-ci se précisèrent.

Devinrent les chevaux et des cavaliers.

Toujours dans le plus profond silence, les chevaliers entourèrent le groupe de bêtes à cornes.

Le moment tant attendu était venu.

Verchères visa.

Tira.

Et un chevalier tomba désarçonné.

Alors Alain et Slime crachèrent la mitraille de leurs carabines.

8 chevaliers furent précipités en bas de leurs montures.

Affolées par la pétarade, les bêtes à cornes se stampidèrent.

Soudain un des chevaliers cria :

— Sauve qui peut !

Les onze outlaws qui n’étaient pas blessés s’enfuirent au grand galop.

Les 3 hommes eurent tôt fait de ramener les vaches, bœufs et taureaux à leur état normal.

Puis ils comptèrent les chevaliers sur le champ de bataille.

Six morts.

Trois blessés.

Verchères dit :

— Attelez deux ouaguines et transportez immédiatement les blessés et les morts au poste de police de Canyonville…

— Et vous, J. B. ?

— Si on vous demande où je suis allé, vous répondrez que je suis à perfectionner le nœud coulant…

— Nœud coulant ?

— Oui, celui de la corde d’un futur pendu…

— Vous serez longtemps parti ?

— Non, je ne serai pas lent à arriver chez Robitaille.