Les Voleurs (Vidocq)/dico1/M

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M

mac, s. m. — Amant et souteneur d’une fille publique. Il s’est opéré une telle fusion dans nos mœurs, que plusieurs types se sont effacés sans laisser la moindre trace de leur existence. Bientôt le Mac sera un de ceux-là ; il est déjà fossile, bientôt il sera anté-diluvien. Mais cela ne prouve rien en faveur de nos mœurs ; notre belle jeunesse d’aujourd’hui ne vaut guère mieux que celle d’autrefois ; les dehors sont sans doute moins repoussans, mais l’intérieur est le même, et la seule conclusion qu’il soit possible de tirer de ce qui se passe, c’est que le nombre des êtres vicieux est plus grand. Le métier de Mac, autrefois, n’était guère exercé que par des voleurs ou des mouchards. Ces messieurs étaient jadis les seuls sultans des harems publics ; maintenant les prêtresses de Vénus Callipyge ont pour amans des jeunes gens de famille, ils ne volent personne, ils ne rendent aucun service à la préfecture de police, ils ont même de l’honneur ! Ce qui ne les empêche pas d’envoyer leur femme au vague, et d’avoir conservé toutes les traditions du métier, hormis celles qui pouvaient les compromettre. Que l’on ne croie pas cependant que les filles de joie ont gagné à cet échange ; il y avait autrefois entre elles et leurs amans une certaine conformité de périls et d’infortunes qui rendait la communauté plus douce, communauté qui n’existe plus maintenant. Cependant celui qui s’est fait le despote d’une courtisane, à la charge par lui de la défendre envers et contre tous, s’il n’est ni voleur ni mouchard, est bien prêt de devenir tout cela.

Le monde des Macs était autrefois un monde à part. On voyait ces Messieurs, réunis dans les bouges de la Grève et des environs, prêts, au premier signal, à aller jeter par la fenêtre le malheureux qui, pour son malheur, était entré dans un des mauvais lieux qui, à cette époque, infestaient les rues de la Tannerie, de la Vieille-Lanterne, de la Vieille-Place-aux-Veaux, de la Mortellerie.

Les Macs de l’ancien régime étaient tous costumés de la même manière ; grand chapeau à cornes, cravate d’une ampleur démesurée, veste très-courte, pantalon large, bas à coins de couleur, et chaussure des magasins de la mère Rousselle. Une chique énorme et un bâton long et noueux leur servaient de signes de reconnaissance.

Les filles étaient chargées de pourvoir aux besoins et aux plaisirs de MM. les Macs, et, à cet effet, chacune d’elles avait un compte ouvert chez Dupuis, la mère Bariol, la mère Sans-Refus, taverniers en grande renommée à cette époque. Chaque Mac inscrivait sur une ardoise sa dépense, que sa femme était chargée de payer. L’éponge passée sur une ardoise servait de quittance générale. (Voir Rutière).

MACARON, s. m. — Traître, dénonciateur par nature.

MACARONNER, v. a. — Trahir ses camarades.

* MACCHOUX, s. m. — Souteneur de filles.

MADRICE, s. f. — Malice.

MADRIN-ne, s. — Malin, maline.

MAKI, s. m. — Fard.

MALADE, s. — Prisonnier, prisonnière.

MALADIE, s. m. — Emprisonnement.

* MALINGER, v. a. — Souffrir.

malingreux. s.[1] — Ancien sujet du grand Coësré. Il y en avait de deux espèces. Les premiers avaient le ventre dur et gonflé comme des hydropiques ; les seconds montraient aux passans un membre rongé d’ulcères. Les uns et les autres demandaient l’aumône dans les églises ; ils allaient, disaient-ils, en pélerinage à Saint-Merry.

MALTAISE, s. m. — Louis d’or.

MALTOUZE, s. f. — Contrebande.

MALTOUZIER-ère, s. — Contrebandier, contrebandière.

MANCHE (Faire la), v. a. — Les individus qui implorent, au coin des rues, la commisération publique, sont quelquefois plus riches que ceux auxquels ils demandent l’aumône. Quoique ce que j’avance ici puisse, au premier abord paraître incroyable, rien n’est cependant plus vrai, et tous les jours les journaux nous apprennent que tel individu qui, jusques à l’heure de sa mort, avait passé pour un misérable, vient de laisser à ses ascendans ou descendans un héritage plus ou moins considérable. La mendicité est un métier comme un autre, et ceux qui l’exercent habilement font fortune en peu de temps. Mais quelle que soit l’habileté des mendians parisiens, elle n’approche pas de celle de leurs confrères de la Flandre et de la Hollande. Il y a, dans ces contrées, des maîtres mendians qui exploitent à leur profit l’industrie de mendians subalternes. J’ai connu à Gand un individu nommé Baptiste Spilmann ; cet individu, qui jouissait d’une très-belle fortune, avait sous ses ordres au moins cinquante mendians de tout âge et des deux sexes. Ces malheureux étaient dressés à tout, ils étaient alternativement aveugles, boiteux ou culs-de-jatte. Baptiste Spilmann faisait déshabiller les individus qui obéissaient à ses ordres, et les envoyait le long des côtes solliciter, de la charité des habitans des villages voisins, des chemises, des pantalons et d’autres pièces d’habillement. Les mendians de Baptiste Spilmann n’opéraient guère que l’hiver, et les bons Flamands, touchés de les voir grelottans et presque nus, donnaient tous les vêtemens dont ils pouvaient disposer.

La femme Spilmann attendait à la sortie du village les sujets de son mari, et les vêtement qu’ils avaient recueillis étaient déposés dans un fourgon attelé de trois ou quatre chevaux. Cette manœuvre était opérée le lendemain dans un autre village, et ainsi de suite jusqu’à ce que le fourgon fût plein, Chaque expédition valait à Baptiste Spilmann d’assez fortes sommes ; cependant il ne bornait pas à cela son industrie, il faisait mendier pour son compte aux baptêmes, noces et enterremens. Il avait même à son service des possédés qu’il présentait à la chapelle de la bienheureuse Sainte-Gudule.

MANGER LE MORCEAU, v. a. — Révéler un crime ou un délit.

MANGER SUR L’ORGUE, v. a. — Dénoncer quelqu’un.

MANGEUR DE GALETTE, s. m. — Homme vénal qui reçoit de l’argent pour trahir ses devoirs.

MANETTE (Mlle ) s. f. — Malle.

MANQUE (A la) adv. — A gauche.

MACQUECÉE, s. f. — Femme qui tient une maison de prostitution d’un ordre inférieur. Ces femmes sont, pour la plupart, d’anciennes filles publiques. Leurs mœurs sont trop connues pour qu’il soit nécessaire d’en dire quelque chose. Je me permettrai seulement d’adresser une seule question à MM. les membres de l’Académie Royale de Médecine : Pourquoi ces femmes sont-elles toutes, sans exception, françaises ou étrangères, d’une corpulence qui les fait ressembler à un poussa ? Répondez, docteurs.

Ceux de mes lecteurs qui désirent connaître les mœurs des Macquecées, des Macs et des malheureuses qu’ils exploitent de concert, peuvent lire l’ouvrage de Parent Duchatelet, intitulé : de la Prostitution dans Paris[2].

MAQUILLER, v. a. — Faire.

marcandier, s. m.[3] — Sujet du grand Coësré. Les Marcandiers étaient, dit Sauval, de grands pendards qui marchaient d’ordinaire avec un bon pourpoint et de mauvaises chausses, criant qu’ils étaient de bons marchands ruinés par la guerre, le feu, ou d’autres accidens imprévus.

MARCHAND DE TIRETAINE, s. m. — Nom que les voleurs de campagne donnent aux Tireurs.

MARIONNETTE, s. m. — Soldat.

MARLOU-e, s. — Malin, maline. Ne se prend guère qu’en mauvaise part.

MARLOUSERIE, s. f. — Malice, finesse.

MARMIER, s. m. — Berger.

* MARMOUZET, s. m. — Le pot au potage.

MARMOTTIER-ère, s. m. — Savoyard, savoyarde.

* MARON, s. m. — Sel.

MARON (Être), v. p. — Être pris en flagrant défit ou nanti des objets volés.

MARONNER, v. a. — Bisquer, se fâcher.

MARONNER UNE AFFAIRE, v. a. — Manquer un vol par maladresse.

marpaut, s. m. — Mendiant de l’ancien Paris qui ne voulait pas se soumettre à l’autorité du grand Coësré.

MARQUANT, s. m. — Homme couvert de bijoux, qui est riche ou qui paraît l’être.

MARQUE DE CÉ, s. f. — Femme légitime d’un voleur.

MARQUE FRANCHE, s. f. Maîtresse d’un voleur, qui connaît les ruses du métier.

MARQUÉ, s. m. — Mois.

* MARQUE, s. f. — Fille.

** MARQUIN, s. m. — Chapeau.

marquise, s. f. — Maîtresse d’un adroit voleur. Terme des Romanichels ; les anciens argotiers nommaient ainsi les Bohémiennes dont le métier était de prédire l’avenir.

MATHURINS, s. m. — Dés à jouer.

MATHURINS PLATS, s. m. — Dominos. Des personnes qui dans la crainte d’être trompées ne jouent ni au billard, ni aux cartes, croient que celui des dominos est très-innocent, aussi elles ne se font aucun scrupule de jouer tous les soirs leur demi-tasse, et quelquefois même de l’argent. Ces personnes ne seront sans doute pas fâchées d’apprendre que l’on triche aux dominos aussi facilement qu’à tout autre jeu ; je connais des Floueurs invalides qui vivent très-bien du jeu de dominos ; ils savent reconnaître les dés au passage, et s’approprier ceux dont ils ont besoin ; les avantages qu’ils prennent, joints à une grande habitude du jeu, doivent nécessairement mettre toutes les chances de leur côté. Le café qui occupe le coin du boulevard et de la rue Montmartre était, autrefois, le rendez-vous habituel des Floueurs aux dominos.

MATOIS, s. m. — Matin.

* MASSEUR-euse, s. — Ouvrier, ouvrière.

MEC, s. m. — Maître.

MEC DE LA ROUSSE, s. m. — Préfet de police.

MEC DES MECS ; s. m. — Dieu.

MEC (Grand), s. m. — Roi.

MÈCHE (Être de), v. a. — Partager, être de moitié.

MÉCHI, s. m. — Malheur.

MÉDAILLON, s. m. — Postérieur.

MÉDAILLON DE FLAC, s. m. — Cul-de-sac, impasse.

MEDECIN, s. m. — Avocat, conseiller.

MÉDECINE, s. m. — Conseil.

MÉNÉE, s. f. — Douzaine.

* MENESTRE, s. m. — Potage.

MEQUARD, s. m. — Commandant.

MEQUER, v. a. — Commander.

MÉSIGO, adv. — Moi.

* MÈTRE, s. f. — Galle.

MEULARD, s. m. — Veau.

meunier, s. m. — Les Limousineurs nomment ainsi le receleur qui leur achète le plomb qu’ils volent sur les toits. Je suis le seul, peut-être, qui ait fait aux Limousineurs une guerre ouverte et incessante. Aidé des conseils d’un entrepreneur de couverture, aujourd’hui magistrat consulaire, je pus mettre sous la main de la justice plusieurs centaines de Limousineurs.

Un individu nommé Bellement, l’un des Meûniers les plus connus, fixa mon attention ; je m’introduisis avec quelques agens dans son arrière-boutique, et à neuf heures du soir vingt-huit Limousineurs, nantis de plomb volé, étaient en mon pouvoir.

Les couvreurs qui font la Bête ou la Limousine, c’est-à-dire qui volent le plomb des couvertures, en coupent de longues bandes avec de bonnes serpettes, puis ils l’aplatissent et le serrent à l’aide d’un clou ; le garçon couvreur est ordinairement chargé, par le compagnon, de sortir le chopin du chantier, ce qu’il fait en l’attachant sur son ventre à l’aide d’une courroie.

* MÉZIÈRE, ad. — Moi.

MÉZIGUE, ad. — Moi.

* MICHON, s. m. — Pain.

MIE DE PAIN, s. m. — Pou.

MIKEL, s. m. — Je conçois fort bien que l’on accorde à celui qui montre à travers les verres d’une lanterne magique, monsieur le Soleil, madame la Lune et le palais de l’Empereur de la Chine, qui avale des barres de fer et des lames de poignard, qui danse sur la corde ou exécute des tours de souplesse, le droit d’exercer son industrie sur la place publique : il ne fait de mal à personne, et quelquefois il amuse les badauds de la bonne ville ; mais ce que je ne puis concevoir, c’est qu’une police bien organisée accorde à certains individus le droit de voler impunément à la face du soleil. Il n’y a, je crois, que deux genres d’industrie, celles qui servent à l’utilité et à l’amusement, et celles qui ne servent absolument à rien ou plutôt qui ne sont que les moyens dont se servent quelques individus pour escroquer de l’argent aux niais : c’est évidemment dans cette dernière classe que doivent être rangées celles qui sont exercées par ces marchands de pommade propre à faire croître les cheveux, de baume propre à guérir les cors aux pieds. Si les charlatans qui débitent ces spécifiques sont dangereux, combien sont plus dangereux encore ces devins et devineresses en plein vent, qui prédisent au Jean-Jean qu’un jour il sera colonel, à la servante d’un homme seul que son maître la couchera sur son testament, à la fille publique qu’elle trouvera un entreteneur.

Lorsque vous passerez dans la rue de Tournon, arrêtez-vous au numéro 5, et entrez chez mademoiselle Lenormand, vous trouverez toujours dans le salon plusieurs individus des deux sexes, de tout âge et de toutes conditions, attendant avec impatience l’instant d’être admis dans l’antre de la pythonisse ; allez vous promener sur les boulevards, sur la place du Châtelet ; arrêtez-vous au milieu du cercle qui entoure le sieur Fortuné, ou tout autre « élève favori du célèbre Moreau, qui a eu l’honneur de tirer les cartes à sa majesté Napoléon, » et vous verrez toutes les mains tendues lorsque le Pitre offrira aux amateurs la carte révélatrice.

Les individus qui vont demander des conseils aux tireurs de cartes sont des imbéciles, sans doute, mais il ne doit cependant pas être permis de les exploiter ; aussi, je le répète, je ne comprends pas l’indulgence de la police.

L’établissement d’un tireur de cartes se compose ordinairement d’une petite table, de trois gobelets de fer-blanc, de quelques petites boules de liège ou muscades, de plusieurs jeux de cartes, et d’un Pitre ou paillasse ; c’est dans un quartier populeux et à proximité d’un marchand de vin que l’Éteilla moderne exerce ; le Pitre commence ordinairement la séance par quelques lazzis de mauvais goût, ou quelques chansons plus que grivoises ; c’est lui, qui, en termes du métier, est chargé de faire abouler le trèpe, lorsque la foule est assez grande pour promettre une bonne recette, le devin arrive et débite son boniment ; le Pitre distribue les cartes et reçoit la rétribution fixée ; cela fait, le devin explique à voix basse et hors du cercle, la dame de carreau ou l’as de pique ; si parmi les individus qui ont pris, moyennant deux sols, une carte du petit jeu ou jeu de piquet, il s’en trouve un qui écoute avec plus de recueillement que les autres les vagues explications auxquelles sa carte donne lieu, et qui paraisse ajouter une foi entière aux discours du devin, celui-ci propose de lui faire le grand jeu ; si l’individu accepte, un signe du devin avertit le Pitre qui sait très-bien s’acquitter de la tâche qui lui est imposée. Il va trouver le Mikel, et tout en buvant une chopine avec lui, il lui tire adroitement les vers du nez, et bientôt il sait ce qu’il est, d’où il vient, où il va et ce qu’il espère ; il rapporte à son maître ce qu’il vient d’apprendre, et celui-ci est pris pour un grand homme par le Mikel, qui ne se doute jamais qu’il ne fait que lui répéter ce que lui-même disait il n’y a qu’un instant, et il ne regrette pas ce qu’il a payé pour se faire expliquer une ou deux cartes du jeu du tarot. Après le jeu du tarot il se fait faire le jeu égyptien, puis encore d’autres jeux qu’il trouve plus merveilleux les uns que les autres ; si bien, qu’il quitte le devin plus pauvre de quelques pièces de cinq francs, mais bien convaincu que dans peu de temps il n’aura plus de souhaits à former.

Si les tireurs de cartes bornaient à cela leur industrie, cette industrie, il est vrai, ne serait rien moins que délicate, mais au moins elle ne serait pas dangereuse, et si l’on voulait bien être très-indulgent elle serait même bonne à quelque chose, ne fût-ce qu’à donner à de pauvres diables ce qui ne saurait être payé trop cher : l’espérance ; mais il n’en est pas ainsi, les devins ne se contentent pas toujours de faire naître, moyennant finances, l’espérance dans le cœur du Mikel, ils veulent bien se charger de la réaliser. Lorsqu’ils ont trouvé un niais de force à croire qu’ils peuvent le faire aimer d’une femme, gagner à la loterie, ou découvrir un trésor caché, ils puisent à poignées dans sa bourse ; ce sont tous les jours des consultations, qui alors ne se donnent plus pour deux sous, mais qui sont payées fort cher ; ce sont des présens qu’il faut faire au génie familier du sorcier, etc., etc. Il arrive souvent, très-souvent même, que le Mikel n’est désabusé que lorsqu’il est complètement ruiné.

On mit un jour sous les yeux de M. Anglès, alors préfet de police, une pétition qui relatait toutes les ruses mises en œuvre par le sorcier que j’ai nommé plus haut, le sieur Fortuné, pour dépouiller un Mikel ; M. Anglès indigné écrivit en marge de cette pétition : « Si cet escamoteur ne rend pas ce qu’il a escroqué, je l’escamote à Bicêtre.» L’escamoteur rendit, pour ne pas être escamoté ; ce qui pourtant ne l’empêcha pas de faire de nouvelles dupes.

* millard, s. m.[4] — Mendiant de l’ancien Paris, qui ne reconnaissait pas l’autorité du grand Coësré.

MINCE, s. m. — Papier à lettre.

** MINOYE, s. m. — Nez.

MINUIT, s. m. — Nègre.

* MION, s. m. — Garçon.

* mion de boule, s. m. — Nom des anciens Tireurs, ou coupeurs de bourse.

MIRADOU, s. m. — Miroir.

MIRETTE, s. m. — Œil.

MIRZALE, s. f. — Boucle d’oreille.

MISELOQUE, s. m. — Théâtre.

MISELOQUIER-ère, s. — Comédien, comédienne.

MITRE, s. m. — Cachot.

MOLANCHE, s. f. — Laine.

momacque, s. m. — Enfant.

MOME, MOME D’ALTÈQUE, s. m. — Adolescent, joli garcon.

MOMIGNARD-arde, s. — Petit garçon, petite fille.

MONANT-ante, s. — Ami, amie.

MONSEIGNEUR, s. f. — Pince qui sert aux voleurs pour enfoncer les portes.

MONTANT, s. m. — Pantalon.

MONTANTE, s. f. — Échelle.

MONTER SUR LA TABLE, v. a. — Lever le masque, ne pas craindre de se faire connaître pour ce que l’on est, accuser son complice en s’accusant soi-même. Lacenaire est monté sur la table.

MORDANTE, s, f. — Scie.

* MORESQUE, s. m. — Danger.

* MORFIANTE, s. f. — Assiette.

MORFILLER, v. a. — Manger.

MORGANE, s. m. — Sel.

MORGANER, v. a. — Mordre.

MORICAUD, s. m. — Broc.

* MORNAS, s. f. — Bouche.

* MORNE, s. — Mouton, brebis.

MORNIFLE, s. f. — Monnaie.

MORNIFLEUR TARTE, s. m. — Faux monnayeur.

** MORPHE, s. m. — Repas.

MOUCHAILLER, v. a. — Regarder.

MOUCHARDE, s. f. — Lune.

MOUCHIQUE, adj. — Mauvais, laid.

MOUCHIQUE A LA SECTION (Être), v. — Être connu pour un mauvais sujet dans le quartier qu’on habite, et, comme tel, noté à la police.

* MOUILLANTE, s. f. — Morue.

MOUILLANTE, s. f. — Soupe.

MOUILLÉ (Être), v. p. — Être remarqué, être connu pour ce que l’on est. Ce terme dont les agens de la police se servent, est aussi celui des voleurs du Languedoc.

MOUISE, s. f. — Soupe économique, à la Rumfort.

MOULIN, s. f. — Le Moulin est la maison du Meûnier.

MOULINER, v. a. — Parler long-temps, sans raison.

MOULOIR, s. m. — Batelier.

MOUSCAILLE, s. f. — Matière fécale.

MOUSCAILLER, v. a. — Aller à la selle.

MOUSSANTE, s. f. — Bierre.

MOUSSELINE, s. m. — Pain blanc.

MOUTON, s. m. — Espion placé par la police près d’un prisonnier dont il doit chercher à acquérir la confiance, afin d’en obtenir des révélations.

* MOUZU, s. m. — Téton.

MUETTE (la). — La conscience.

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  1. Note Wikisource : voir aussi Les Malingreux en l’annexe « Pièces justificatives »
  2. Deux vol. in-8° ; chez Baillère, libraire, rue de l’École-de-Médecine.
  3. Note Wikisource : voir aussi Les Marcandiers en l’annexe « Pièces justificatives »
  4. Note Wikisource : voir aussi Les Millards en l’annexe « Pièces justificatives »