Vingt-troisième

Salazienne.


EN RÉPONSE A DES VERS,
Quand le triste Alcyon gémit,
Bercé par la vague dormante,
Sa voix glisse et tombe mourante
Sur le flot calme qui frémit.

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Mais si le pauvre oiseau de mers,
Lorsque son chant plaintif expire,
Entend une voix qui soupire
Au loin répondre à ses concerts ;
Il suit sur le flot bleu qui dort
La voix qui pleure et le console,
Et pour elle au souffle qui vole
Il abandonne un doux accord.
Attentive à mes premiers chants,
Quand la généreuse indulgence
A ma muse dans son enfance
Adresse des conseils touchants ;
Hélas ! pourquoi ne puis-je aussi,
Comme l’Alcyon qui soupire,
Tirer des cordes de ma lyre
De doux chants qui disent : « Merci ! »
(Bourbon, 1834.