Dix-septième

Salazienne.


ADIBUX.
A UN AMI QUI PARTAIT POUR FRANCE.
Adieu, toi dont la main sur ma pale existence
De quelques jours heureux a répandu les fleurs,
Toi qui seul as voulu de mon adolescence
Plaindre et partager les douleurs !

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Adieu ! Mais ton image en mon ame attendrie
Vivra malgré l’espace et les ans destructeurs ;
La mer peut t’éloigner du sol de ma patrie,
Mais ne peut séparer nos cœur’s.
Ah ! de quoi sert d’aimer dans cette vie amère ?
Chaque jourquelques pleurs viennent mouiller nos yeux :
Et trop souvent, hélas ! la voix qui nous est chère
Vieni nous murmurer des adieux.
Mais en dépit des coups de mou destin rebelle
Qui me fait un tourment du besoin de t’aimer,
Ata donce amitié mon cœur simple et fidèle
Se laissera toujours charmer.
Et dans mon sein flétri, sur ce lointain rivage,
Ainsi qu’un pur rayon de l’astre de la nuit,
Souvent ton souvenir blanchira le nuage
Que ton absence aura produit,

Mais souviens-toi parfois qu’en un triste silence,
Et l’étoile du soir et le flambeau du jour
Me verront supporter les ennuis de l’absence,
Dans le rêve de ton retour.