Les Prussiens d’aujourd’hui/T-1-07

Calmann Lévy (1 et 2 sur 2p. 116-131).

VII

MÉTAMORPHOSES

Plant avait reçu trois nouvelles lettres de sa belle inconnue qui lui accordait un autre rendez-vous, encore dans le parc et à la brune.

Il s’y rendit avec la ferme résolution d’en finir cette fois ; il n’avait plus envie de se morfondre de froid pour le seul plaisir d’admirer des formes indécises, sous le velours qui les enveloppait, d’entrevoir à peine un teint mat sous un voile épais.

L’inconnue arriva, comme toujours richement vêtue et complétement enveloppée. Elle lui tendit sa petite main, finement gantée, lui adressa toute sorte de questions banales le concernant. À la longue, elle cessa de parler. Aussitôt Plant lui fit part de sa décision, avec l’impétuosité, la force irrésistible d’un train.

— Quelle impatience ! lui répondit-elle en clignant des yeux sous son voile. Et si cela m’amusait réellement de ne pas me faire connaître ?

— Oh ! je n’ai pas besoin que vous vous fassiez connaître. Depuis notre premier rendez-vous, je sais qui vous êtes.

— Vraiment !

— Vous êtes la comtesse Bartfeld !

Un joyeux éclat de rire s’échappa de dessous le voile, donnant à comprendre au clerc qu’il venait de se trahir, qu’il était de nouveau à la merci de l’inconnue.

— J’ai cependant très-bien entendu, l’autre soir, quand ces deux dames de l’aristocratie ont reconnu votre toilette en passant.

— La toilette de la comtesse Bartfeld ! Je ne dis pas non.

— Mais alors ?

L’inconnue s’assit sur un banc et regarda son compagnon.

— Vous mourez d’envie de savoir qui je suis, n’est-ce pas ; et vous n’en voyez pas la possibilité. Je vais, moi-même, vous mettre en garde contre le danger de vous illusionner plus longtemps. Je ne suis ni la comtesse Bartfeld, ni une dame ; je suis la fille de la marchande à la toilette Peneke, dans la rue des Lys.

Plant resta un moment abasourdi.

— Comme vous voilà saisi ! continua-t-elle avec moquerie. Toutes vos illusions s’envolent ; vrai, je vous plains de tout mon cœur.

Elle rit de nouveau.

— Il vous plaît de me plaisanter, mais cette toilette…

— Ma mère l’a par le fait achetée, à peu près neuve, à la comtesse Bartfeld. Ma mère achète beaucoup aux dames.

La déconfiture du clerc était complète. Personne ne l’avait trompé. C’était son idéalisme seul qui l’avait induit en erreur, ce moderne idéalisme si ardent à courir vers le plaisir, le luxe, la distinction. De rage, il se serait battu lui-même.

« Encore et toujours ces folles illusions », se murmura-t-il ; « tu ne deviendras donc jamais sérieux ».

Furieux contre lui-même, il fit brusquement face à la jeune fille assise auprès de lui.

— Je vous en prie, donnez-moi un soufflet, lui dit-il.

— Pourquoi ?

— Pour me punir de ma bêtise.

— En me prenant pour une comtesse ?

— Précisément.

— Je veux bien.

Elle ôta le gant de sa main droite et appliqua un bon soufflet à Plant.

Le clerc devint d’un beau rouge ; ses yeux, froids d’habitude, s’allumèrent. Un baiser brûlant ne l’eût pas mieux électrisé que le coup vigoureux frappé par cette petite main. Il s’empara de la main dégantée et la pressa contre ses lèvres.

— Me voici revenu tout à fait à moi, articula-t-il, et je vous jure que je vous adore, bien que…

— Je ne sois pas une comtesse, acheva sa belle compagne avec un sourire.

Marie Peneke était réellement belle, belle de la beauté antique, de la beauté du Titien, de Véronèse, et aussi de cette beauté voulue par le goût moderne, sur lequel le bizarre, le piquant, fussent-ils maladifs, font beaucoup plus d’impression que la saine harmonie et la plénitude des formes grecques.

Marie était une Vénus telle que l’entendaient les Grecs, une Vénus de la tête aux pieds. Pas un défaut dans toute sa personne à la fois déliée comme celle d’une jeune fille et potelée comme celle d’une femme. Chez elle, aucun angle petit ou grand, aucune forme trop accusée. Aussi parfaite que son corps était sa petite tête camée dont le profil semblait avoir été taillé par une main d’artiste dans un magnifique morceau d’ivoire transparent ou d’albâtre. L’ovale allongé de sa figure était fin, délicat ; le front bas encadré de cheveux bruns respirait la douceur, la gaieté ; les sourcils se découpaient nets, réguliers, et les cils s’abaissaient de telle sorte que l’œil brun, petit, vif, se cachait derrière les longues paupières noires, non pas mélancoliquement, mais d’un air malicieux.

Tout cela était antique.

Moderne, au contraire, était l’usage que la belle fille de la revendeuse faisait de son corps olympien ; moderne aussi l’expression qu’elle donnait à sa tête de Vénus, le reflet de son âme visible sur sa figure d’albâtre.

Dans sa manière de marcher, il y avait précisément ce qui nous charme si fort. Sa démarche n’était pas fière, belle : elle se balançait nonchalante, portant une jambe sur l’autre, faisant ainsi légèrement onduler ses hanches, bruire, craqueter les plis de sa jupe.

Ses lèvres, légèrement retroussées, laissant volontiers voir les dents, le cercle de ses yeux, le frémissement de ses narines, dans les ailes, parlaient de soif de plaisir et dans son regard on lisait tour à tour la froide prudence, l’humeur moqueuse ou l’insensible fermeté.

De tout point c’était une vraie beauté taillée pour faire perdre la tête aux héros de notre temps.

Ses parents, ou pour mieux dire les bonnes gens qui lui servaient de parents ne savaient pas de qui elle était la fille, à quelle famille elle appartenait.

Un soir, une vieille femme avait apporté la petite Marie à la revendeuse Peneke. Celle-ci avait pris l’enfant parce qu’elle était jolie et riait gentiment. La vieille femme avait aussitôt payé une année d’entretien et s’était éloignée pour ne plus reparaître. Chaque nouvel an arrivait une lettre avec de l’argent. Lorsque Marie eut quatorze ans, plus de lettres.

Madame Peneke, qui n’avait pas d’enfants à elle et qui aimait, élevait Marie comme sa propre fille, se vit alors délivrée d’une grande angoisse. Jusqu’ici, chaque fois que la porte s’était ouverte, elle avait tremblé qu’on ne vînt lui enlever la fillette. À dater de ce moment, elle n’eut plus d’inquiétudes et ne pensa plus qu’à être heureuse, fière de Marie, de sa beauté.

La revendeuse était trop rusée, elle connaissait trop intimement le monde élégant pour ne pas avoir la conviction que sa fille adoptive sortait de l’aristocratie.

La conviction s’appuyait sur la remarquable finesse de la personne de Marie, sur ses passions nobles.

Toute enfant, Marie profitait de chaque occasion pour se parer des jolies choses que madame Peneke achetait à vil prix aux dames de la noblesse ou que des actrices, des femmes du demi-monde engageaient chez elle. La jolie fillette était-elle parvenue à s’attifer d’une jupe de soie, d’une casaque de velours, à mettre la main sur des bracelets d’or, un diadème étincelant pour sa chevelure brune, elle s’empressait de jouer à la comtesse. Les enfants qui venaient la voir devaient représenter ses serviteurs : cocher, chasseur, femme de chambre, et elle leur donnait des ordres, leur distribuait des soufflets comme une vraie dame. D’autres fois elle s’emparait d’un manteau de pourpre et alors il fallait que chacun s’agenouillât devant elle ; gare à qui la mettait en colère ! Elle l’envoyait en prison, c’est-à-dire elle l’enfermait dans le grand poêle, avec les mains liées derrière le dos.

Devenue grande, elle consacra tout son temps à lire des romans ou à faire toilette. Presque chaque soir, elle allait au théâtre où elle écoutait, les lèvres serrées.

Son imagination avait été ainsi échauffée, surexcitée au plus haut point ; mais, au lieu de tourner aux idées romanesques, elle tournait aux idées pratiques de nos jours. Les hauts faits d’une Jeanne Darc, l’amour vaillant de la petite Clara dans Egmont ou la franche tendresse de la Gretchen de Gœthe, elle n’avait pas envie de les imiter ; ce qu’elle enviait, c’était une lady Milford avec sa puissance, son luxe, surtout ses toilettes.

Que de fois, revêtue des oripeaux de cour constellés d’étoiles d’une princesse de théâtre, elle se mettait devant la glace, jetait le manteau royal sur ses épaules et se disait qu’elle remplirait si bien un rôle de reine, qu’elle serait si jolie entourée de la pompe du trône.

Ce trait de son caractère était écrit sur son beau front en signe de sa destinée.

La femme moderne n’a qu’un défaut qui engendre tous les autres ; ce ne sont pas les plaisirs de la table ni les joies délirantes de l’amour qui la fascinent, l’entraînent. Les toilettes d’une actrice égarent aujourd’hui plus de femmes que tous les drames adultères, tous les romans scabreux réunis ensemble.

La femme de nos jours a une soif ardente de luxe, de toilette, et elle veut apaiser cette soif, fût-ce au prix de l’affection de son mari, de son amant. Sans réfléchir, elle sacrifie tout à la toilette ; s’il le faut, elle s’y sacrifie elle-même.

La manière dont madame Peneke élevait Marie ne contribuait pas peu à développer le goût naturel de celle-ci pour les chiffons. Pour rien au monde, la revendeuse ne l’eût laissée travailler sérieusement, mettre la main à une besogne grossière ; c’eût été dommage pour les jolies mains de mademoiselle ; il lui suffisait qu’elle jouât un peu de l’aiguille. Elle qui était si active du matin au soir, si pratique, si avisée, aimait mieux que sa fille, ainsi qu’elle appelait Marie, passât ses journées à lire quelque volume usé du cabinet de lecture ou à rester à demi couchée sur un divan, dans la boutique encombrée de belles robes, de tableaux, de lampes, de pendules, d’armes, de vases et de mille autres objets. Il arrivait alors à madame Peneke de donner à son mari un petit coup dans les côtes et de lui dire :

— Quelle savante que notre Marie, et comme elle est jolie dans cette pose ! Une vraie comtesse !

Cette femme laborieuse considérait le travail comme une honte pour Marie ; et voilà comment il s’était fait que la jeune fille ne pensait qu’à lire, à rêver, à faire toilette. Cependant, les idées de richesse, d’éclat qu’elle entretenait, l’avaient jusqu’ici préservée de toute autre tentation.

Se sachant extraordinairement belle, pressentant quel bonheur elle pouvait donner, elle estimait qu’un prince Charmant était seul digne de sa beauté. En attendant ce prince Charmant, elle se mettait bien au-dessus des cavaliers, des riches juifs qui venaient chaque jour dans la petite boutique de la rue des Lys, pour le seul plaisir de la voir, de lui faire des cadeaux, de lui présenter leurs hommages.

Aucun de ces personnages ayant des armoiries sur leur cachet, aucun de ces gros bonnets faisant monter le cours de la Bourse ne pouvait se vanter d’avoir obtenu de Marie la plus petite faveur, même d’avoir fixé son attention. Elle croyait faire assez pour eux en acceptant leurs cadeaux.

Elle fit la connaissance de Plant et, chose étrange, elle l’aima, elle l’aima à première vue, autant qu’elle était capable d’aimer, sans exaltation, sans envie de se sacrifier à lui, mais avec cette ardeur, ce caprice inhérents à sa nature.

Le clerc n’était certes pas un prince Charmant. Par cela seul qu’il représentait justement tout l’opposé, qu’il était un pauvre gratte-papier, elle l’en aima peut-être d’autant plus. Ce côté de son caractère s’était déjà révélé dans ses yeux d’enfant.

Celui de qui elle a espéré toute la grandeur de la puissance, tout le luxe fastueux d’une Pompadour, ne vient pas la chercher, bien ! elle s’abandonnera à qui lui plaît. Elle prodiguera ses tendresses à l’homme de son choix, mais comme une reine à son esclave ; tout en le rendant heureux elle lui fera sentir qu’elle se donne et se reprend selon sa fantaisie.

À vrai dire, Marie était loin d’entretenir réellement de semblables pensées ; elles s’agitaient pourtant dans sa tête et à son insu.

Nous ne pouvons jamais secouer complétement les impressions de notre enfance ; elles gouvernent notre vie comme une destinée, une bonne ou mauvaise étoile. La fille de la revendeuse avait sans cesse un diadème étincelant sur ses cheveux bruns ; aussi sortait-elle la tête haute ; même mendiante elle ne l’eût pas baissée.

Fière et sans crainte ni honte, elle conduisit Plant chez ses parents, parmi les robes de soie, les vases, les pendules, les hallebardes et les vieux divans.

— Voici mon amoureux ! dit-elle simplement.

M. Peneke, un gros homme à cou court qui marchait lourdement et pensait de même, se leva et tendit la main au clerc. Madame Peneke fut toute heureuse d’apprendre que Marie avait un amoureux, un brave et beau jeune homme, comme elle disait.

Les amoureux vécurent dès lors d’une manière assez étrange en apparence, mais pas du tout étrange en y regardant de près. Cet idéal que Rothschild et Strousberg ont en commun avec le pauvre petit boursier qui s’époumone à gagner un quart pour cent, était aussi leur idéal, et, dans leur position, ils faisaient certainement de leur mieux pour le réaliser à peu près.

Certains de ne pouvoir jouir sans travail, ils se décidèrent à travailler.

Ils ne se voyaient que le samedi soir et le dimanche. Toute la semaine, Plant écrivait chez son notaire ; après ses heures de bureau, il faisait ce qu’il avait toujours dédaigné de faire : il rédigeait secrètement des plaintes pour les paysans et autre petit monde ; il se faisait écrivain public. Malgré ce surcroît de besogne, il ne mangeait que du pain sec et buvait un petit verre d’eau-de-vie. Marie ne buvait pas d’eau-de-vie, ne mangeait pas de pain sec ; mais au lieu de lire les romans, elle travaillait tout le jour pour les pratiques de madame Peneke, cousait pour elles des négligés dans lesquels elles recevaient leurs amoureux, ourlait les mouchoirs à l’usage de leur nez de grandes dames et, le soir, renonçait au théâtre pour faire de belles serviettes blanches qu’elle leur allait chercher dans un magasin de la rue des Lys.

À eux deux ils gagnaient ainsi beaucoup d’argent dans la semaine. Le samedi soir, ils comptaient gaiement leur avoir ; la main dans la main, assis l’un près de l’autre sur le divan, ils faisaient leurs projets pour le lendemain et allaient se coucher, aussi agités que des enfants qui sont à la veille de leur anniversaire et attendent des cadeaux.

Chaque dimanche Marie semblait une princesse enchantée et Plant le prince qui a trouvé le mot de délivrance. La boutique de madame Peneke se transformait en harem, en boudoir de bayadère, en temple de Vénus. Le monde lui-même semblait éclairé par une tout autre lumière que celle de la semaine, le ciel était plus bleu, les hommes plus joyeux.

Le clerc accourait dès qu’il faisait jour pour prendre le café préparé par la revendeuse et ne laissant rien à désirer comme couleur, goût, parfum. Les gâteaux étaient servis et il prenait place avec Marie, monsieur et madame Peneke. Son costume ce jour-là se composait d’un pantalon collant gris de pigeon, un gilet blanc, un frac bleu à boutons de métal blanc, un pardessus en velours noir et un castor ; le tout neuf, à la dernière mode. Sa bien-aimée le recevait en robe noire de moire antique, garnie de vraies dentelles, joli costume que madame Peneke avait acheté à la princesse Amélie.

Après que le clerc avait fumé un havane, Marie une ou deux cigarettes du plus fin tabac turc, la fille de la revendeuse, aidée par son cavalier, emmanchait une belle jaquette de velours que la comtesse Geiersheim n’avait portée que cinq fois, se coiffait d’un petit chapeau en soie blanche, et l’heureux couple s’en allait bras dessus, bras dessous, faire en ville des petites emplettes pour la soirée. C’était là leur seul travail dans cette journée.

Le reste du temps était entièrement consacré au plaisir. Ils commençaient par déjeuner chez Ranzoni, le marchand de comestibles de choix ; après, venait une promenade dans les rues pleines de monde.

Marie aimait beaucoup se faire admirer et Plant se faire envier. Le soir, ils dînaient au Grand-Hôtel, allaient se promener au parc en voiture découverte ou en traîneau, feuilletaient pendant une heure les journaux illustrés au café des dames et se rendaient au théâtre.

Avant, Marie rentrait changer de toilette. Le clerc la menait toujours dans une loge et, comme les ouvreuses ne l’appelaient que le baron, chaque dimanche, le public élégant se préoccupait beaucoup du baron étranger, et de la jolie femme si bien mise qu’il avait avec lui. Le théâtre fini, la boutique de madame Peneke devenait le paradis de Mahomet.

Monsieur Peneke se trouvait alors à la brasserie à jouer aux tarots. Madame Peneke, qui avait tout mis en ordre, comme le désirait sa favorite, tendait la clef au couple de retour, et allait rendre visite à une actrice du voisinage, chez laquelle elle restait longtemps à causer ou à jouer au mariage.

Selon la fantaisie des amoureux, la boutique avait été transformée en une tente ou pavoisée de fleurs ou tendue de tapis. Tantôt deux hamacs se balançaient dans le sens de la largeur du local, tantôt c’étaient des divans qui avaient été préparés avec leurs coussins bien gonflés.

Dans ces réunions, Marie se métamorphosait comme le Vichnou indien. Un jour, elle se montrait en vraie marquise, avec la robe de soie à ramages, les cheveux poudrés, les mouches, l’éventail ; un autre jour, elle apparaissait en sultane, avec le pantalon de soie rouge, la veste courte de soie jaune, le justaucorps brodé en velours bleu par-dessus la chemisette de gaze argentée, avec les monnaies d’or, les perles en guirlandes dans les cheveux noirs, en colliers, en bracelets ; elle se couchait sur une peau de tigre et ne songeait qu’à rendre heureux son esclave.

C’étaient de belles heures d’abandon et de plaisir. Pour les embellir le Nord et le Sud fournissaient leurs produits choisis. Les amoureux buvaient les meilleurs vins et ils s’aimaient… Ah ! comme ils s’aimaient bien !

Au coup de minuit le charme était rompu ; la princesse se rendormait, le prince disparaissait pour refaire place au pauvre écrivain, et les robes de soie, les vêtements de velours, la peau de tigre, les hamacs de nouveau suspendus aux longs crochets de la boutique se redisaient, au clair de la lune, toutes les douces choses mystérieuses, merveilleuses qu’ils avaient entendues.