Les Prussiens d’aujourd’hui/T-1-03

Calmann Lévy (1 et 2 sur 2p. 37-52).

III

VENDEUR OU ACQUÉREUR

Le soir de ce même jour où l’école de couture offrait un tableau si poétique de l’amour à son printemps, Wolfgang, le sculpteur, grelottant de froid sous son justaucorps en velours, vint à passer devant l’Opéra. Attiré par la lueur du gaz, il jeta, à travers la porte vitrée, un regard à l’intérieur de la confiserie du théâtre.

Le buffet resplendissant, avec sa jolie demoiselle de comptoir aux cheveux frisés, avec ses meubles à pieds dorés et les toilettes aux couleurs chatoyantes des dames le fascinait, l’attirait ; mais une voix intérieure lui disait de ne pas entrer sans avoir sondé ses poches. En se livrant à cette opération, il découvrit qu’il lui restait peu d’argent et qu’il n’en encaisserait pas de sitôt.

Il y eut alors une lutte entre le bon et le mauvais ange pour décider de ses quelques florins ; à la longue, le premier dut se voiler la face ; Wolfgang entrait dans la petite salle parfumée. Il demanda un verre de cognac à la tête bouclée qui le regardait avec des yeux étonnés.

L’illustre compagnie occupée à prendre des glaces ou à croquer des bonbons se contenta d’adresser au plébéien un simple coup d’œil, rien de plus. Une seule dame, peut-être aussi frappée de sa belle prestance que du sans-façon de son entrée, continua à braquer sur lui son binocle doré.

La dame en question, enveloppée d’un riche manteau d’hiver, était assise, une jambe sur l’autre, une cigarette aux lèvres. Il y avait dans son attitude, sa pose, un abandon, un sans-gêne qui rendaient difficile de décider si elle appartenait à la haute aristocratie toujours imbue de sa dignité personnelle ou si elle n’était qu’une beauté du demi-monde rompant insolemment en visière à la société.

Quand son examen fut fini, elle se tourna vers un jeune officier de hussards avec cette nonchalance pleine de noblesse que les autres femmes singeaient volontiers sans parvenir à bien l’imiter. Le sculpteur, à qui l’officier montrait le dos, comprit alors qu’il avait devant lui une dame de l’aristocratie et la regarda avec d’autant plus d’intérêt.

Elle n’était ni jeune, ni vieille, ni jolie, ni laide. Elle n’avait dans les formes rien de plastique ; elle n’avait pas non plus dans l’œil ce feu qui brûle bien plus vite que tous les autres charmes physiques ; on ne pouvait dire enfin que ses traits fussent réguliers, ou nobles, ou attrayants. Mais elle avait un don particulier qui surpassait tous les précédents ; elle savait s’abandonner, se mettre à nu, pour ainsi dire, avec tant de sans façon, qu’à première vue on était surpris, à seconde vue conquis et qu’on finissait par se sentir tout en émoi.

— Eugène, regardez ce jeune homme auprès du buffet, dit-elle à haute voix.

Wolfgang, qui avait entendu, rougit comme une jeune fille, ou plutôt comme une jeune fille de l’époque romantique, car nos jeunes filles d’à présent ne rougissent pas dans ces occasions. Quand ce sera redevenu de bon ton de rougir, elles rougiront probablement.

Le jeune officier de hussards se retourna légèrement, juste assez pour laisser voir au sculpteur que ses traits efféminés ne pouvaient servir de modèle pour un grand capitaine quelconque. La tête et le corps étaient d’une perfection féminine ; la figure régulière, au menton délicat et un peu fort, à la lèvre fraîche, aux yeux bruns, ronds et curieux, était entourée de cheveux bruns courts qui bouclaient et n’aurait pas été plus déplacée sur les épaules d’une bacchante que sur celles d’un Adonis.

Wolfgang l’avait examiné sans bouger.

— Que voulez-vous de lui, comtesse ? répondit le jeune dieu en veste de hussard.

— À mon lever, demain, je veux savoir qui il est, ce qu’il fait, où il demeure.

— Il vous intéresse donc ?

— Oui, il m’intéresse.

La dame ramena son manteau de reine sur ses épaules, se leva sans plus regarder le sculpteur, et fit mine de vouloir sortir. L’officier s’empressa de payer, de mesurer Wolfgang de la tête aux pieds et d’offrir son bras à sa compagne.

— Comtesse… commença-t-il sans oser aller plus loin.

— Baron ?

Il y eut un moment de silence, pendant lequel le jeune hussard cherchait fièvreusement une moustache qu’il ne trouvait pas.

— Vous êtes jaloux, baron Keith ?… dit enfin la comtesse riant de bon cœur.

Le baron Keith marmotta quelque chose entre ses dents.

— Mon cher Eugène, poursuivit sa compagne, votre mère vous a confié à moi pour que je fasse votre éducation. Vous n’avez donc aucun droit de vous plaindre, si je vous élève à ma manière, c’est-à-dire si je me constitue votre guide dans la vie. À peine sorti de l’école, vous êtes entré en campagne, allé en guerre et vous en êtes revenu tout aussi enfant, rien qu’un peu plus sauvage. On vous a laissé grandir comme une fillette et les hommes qui grandissent ainsi deviennent mauvais, lorsque tout n’est pas rose pour eux dans la vie. Je n’ai que de bonnes intentions pour vous, c’est pourquoi…

— C’est pourquoi vous me torturez.

— Je ne vous torture pas ; je vous élève seulement.

— Oh ! vous m’avez rendu si heureux, s’écria le jeune hussard avec une exaltation fébrile ; mais maintenant, depuis un certain temps…

— Voulez-vous m’obéir, oui ou non, lieutenant ?

Le lieutenant ne répondit pas ; mais, en sentant le bras de la comtesse chercher à se dégager du sien, il se hâta de lui saisir la main et de déposer un baiser brûlant sur l’échappée de chair rose visible entre le gant et la manche du manteau de velours.

— Demain, tous vos ordres seront exécutés, murmura-t-il ensuite.

— À la bonne heure !

Devant son palais, la comtesse s’arrêta, tendit sa petite main au baron et lui dit d’un ton badin qui n’en était pas moins impératif :

— Baisez-moi la main encore une fois, Eugène, et… allez-vous-en.

— Je ne dois pas, ce soir, rester avec… ?

— Non, ce sera votre punition. Au revoir !

Le bel officier demeura immobile, suivant de l’œil la femme qui l’élevait d’une façon si singulière, jusqu’à ce que le dernier pli de sa robe eût disparu dans l’escalier ; il frappa ensuite du pied, à faire sonner l’éperon, refoula une larme prête à couler et s’éloigna.

S’il n’avait eu par trop honte de lui-même, il aurait pleuré à chaudes larmes, non parce que l’affection était froissée en lui, mais parce que sa vanité était blessée. Il est des hommes qui souffrent de cela bien plus que d’autres ne souffrent du cœur.

Comme vanité, le baron Keith pouvait rivaliser avec la coquette la plus nerveuse.

Pour son malheur, on lui avait toujours dit qu’il était beau ; on l’avait sans cesse flatté : on avait obéi à son moindre froncement de sourcils ; on lui avait cédé en tout comme à une jolie femme. Il n’était donc pas étonnant qu’il fût vaniteux comme une femme, qu’il voulût plaire à tout le monde, qu’il fût aussi coquet avec le sexe fort qu’avec le sexe faible.

En tout temps et partout, il portait dans sa poche un petit miroir encadré en argent. Pendant la dernière guerre, au milieu du combat, alors que la mitraille ennemie renversait hommes et chevaux, il se mirait dans sa glace pour s’assurer s’il avait bonne mine.

Comment ce jeune dieu, qui semblait n’être venu sur terre que pour se laisser adorer, avait-il pu se prendre d’une aussi belle passion pour la comtesse Rosa Bärnburg, sa tante à un degré éloigné ?

Le miracle ne peut s’expliquer qu’ainsi : elle était deux fois aussi âgée que lui, ce qui, aux yeux des jeunes gens, vaut aux femmes autant de charme que de supériorité, et puis elle avait une manière de faire si nonchalante, si fine, si sûre, qu’il n’était pas possible de lui résister.

Pour le monde, la comtesse Rosa Bärnburg avait trente ans. Son extrait de naissance disait bien trente-six, mais les extraits de naissance sont toujours peu galants. Elle passait pour jolie parce qu’elle savait mieux que personne s’habiller richement, avec goût ; pour femme d’esprit, parce qu’elle ne se bornait pas à choisir ses connaissances dans l’almanach de Gotha et qu’elle était en correspondance avec l’abbé Liszt et la comtesse Hahn-Hahn.

Mais elle passait surtout pour excentrique.

Du temps des perruques à queue, les grandes dames étaient esprits forts ; la philosophie était de mode. Aujourd’hui, aucune d’elles n’a plus de caprices ; les caprices sont mauvais genre ; ce sont les excentricités qui deviennent de bon goût.

Dans les excentricités de la comtesse Bärnburg, il y a un trait marquant : l’universalité. Recevant tout le monde, elle prodigue, à tort ou à raison, la pluie d’or de sa sympathie. Elle brode une chasuble pour le beau dominicain Hasfege, de cette main qui tient le lorgnon pour admirer les Sept Pêchés capitaux de Mackart. Elle ne craint pas de chanter la chansonnette, après Thérèse et Mannsfeld, de quêter pour le pape à la porte des églises, de danser le cancan, et, en temps de guerre, elle soigne les blessés. Selon l’occasion elle est naïve, maligne, bonne, spirituelle, coquette, prodigue, galante, vertueuse, frivole ou pieuse, gaie ou sentimentale ; mais elle ne cesse jamais d’être enthousiaste.

C’est ainsi que le lendemain, dans l’après-midi, elle pénètre, le sourire aux lèvres, l’œil brillant d’enthousiasme, dans la chambre que Wolfgang, le sculpteur, appelle avec un peu d’exagération son atelier.

La comtesse se transforme volontiers de la sorte, quand elle a résolu d’accomplir une bonne œuvre.

Wolfgang s’est hâté d’ôter son fez ; il va et vient dans son justaucorps ; il est un peu honteux de la pauvreté et du désordre qui règnent dans sa retraite. La comtesse trouve tout cela naturel, se montre enchantée de voir au milieu de la chambre une grande botte en travers de laquelle gît le buste brisé d’une Vénus en plâtre, prend feu à propos du sabre rouillé dont l’artiste se sert pour tisonner, et, de ses mains gantées, joue avec les franges sales d’un vieux fauteuil luisant de graisse sur lequel elle a pris place tout d’abord. Elle a même tiré sa petite blague dorée et elle roule déjà une seconde cigarette ; celle-ci sera pour elle ; la première qu’elle a tenue entre les lèvres, elle l’offre, encore humide de son haleine, à son hôte quelque peu ébahi.

— Je suis fière de vous avoir découvert, assure-t-elle d’un ton aimable, irrésistible. Un talent comme le vôtre ne doit pas rester plus longtemps ignoré, se rouiller dans l’obscurité.

En finissant ainsi, elle a toute la hauteur d’une reine.

— Mais comment voulez-vous me mettre en évidence, répond Wolfgang. Il me manque les ailes pour voler vers le soleil ; la destinée me les a coupées ; je n’ai pas de bonheur.

— Mon Dieu ! je vous protégerai. Que voulez-vous de plus ?

La comtesse se fait maintenant naïve comme une fillette qui porte encore les pantalons bordés de dentelle.

Le sculpteur est ravi ; la tête lui tourne ; il oublie en ce moment qu’il est Allemand. Si la visiteuse lui disait : « M. Wolfgang, je me suis beaucoup intéressée aux Japonais ; ils sont mon idéal, » il laisserait couper sa chevelure allemande, sa barbe allemande ; il consentirait à porter entre les deux épaules une queue traînant jusqu’à terre.

— Oh ! vous êtes trop bonne, balbutie-t-il.

— Montrez-moi donc quelques-unes de vos œuvres commencées, supplie la comtesse.

Elle supplie réellement, et, quand elle supplie, elle sait être si séduisante !

La demande a électrisé Wolfgang. Il peut lui en servir des œuvres commencées ; il est justement l’homme des choses commencées. Que n’a-t-il pas projeté, modelé, ébauché ! Et maintenant le moment est venu où il peut étaler toutes ses richesses, tous ses trésors.

Il apporte d’abord une Vénus commencée, puis une jeune fille au bain commencée, un groupe commencé. Viennent ensuite une tigresse jouant avec ses petits, une ébauche de bacchante à cheval sur un lion, une ébauche du buste du roi, une autre ébauche d’un combat d’amazones et des bas-reliefs. La comtesse est de plus en plus ravie. Le sculpteur continue à lui soumettre d’autres sculptures, d’autres modèles commencés. Enfin l’enthousiasme de la visiteuse arrive à son zénith ; elle se sentirait la force d’embrasser l’artiste si ce n’était…

— Comme vous êtes laborieux, maître Wolfgang ! s’écrie-t-elle.

Elle l’a déjà appelé maître. Il se gonfle à vue d’œil ; le voilà grandi de deux pouces et demi.

— Le travail complète le génie. Ayez seulement confiance en moi, babille-t-elle à nouveau, mettant un lorgnon sur son nez et regardant tantôt les sculptures, tantôt leur athlétique auteur, avec le même plaisir, la même gentillesse.

— Vous n’êtes pas athée, poursuit-elle ; mais comme cette bacchante est jolie ainsi assise ! Qui donc saurait s’asseoir ainsi ? Puis, vous ne versez pas vos idées démocratiques sur la tête de chacune de vos œuvres, et quelle simple toilette ! C’est le climat, l’adorable ciel grec ; là-bas on peut se permettre cela. La démocratie est passée de mode aujourd’hui ; vrai, si j’étais reine, je me rangerais décidément parmi les esprits forts. Oh ! ces hanches arrondies on les baiserait ; notre sexe n’est plus bon à modeler, nous tirons tous nos charmes de Paris.

Sans reprendre haleine, elle ajoute avec élan : — Vous arriverez, maître Wolfgang, vous arriverez. D’abord, je ferai de la réclame pour vous, et la réclame, voyez-vous, c’est tout aujourd’hui. Mais où la faire, cette réclame ? Je n’ai pas de journal.

Elle le contemple avec une ingénuité d’enfant.

— Oh ! j’ai trouvé, j’ai trouvé !

Et la voilà qui danse dans la chambre. La botte, le buste de Vénus et le sabre résonnent sur le parquet. C’est un véritable cancan ; enfin elle s’assied sur le dos de la tigresse et ajoute :

— Je ferai comme si… comme si vous étiez mon adorateur, mon favori ; oui, cela je le puis et cela… vaudra tout autant que dix journaux. Mais il faudra me faire la cour sérieusement, très-sérieusement, n’est-ce pas ?

Quel charme dans le sourire accompagnant cette interrogation !

Wolfgang déclare qu’il s’estimera heureux, qu’il… Elle ne lui donne pas le temps de finir. Elle babille, elle sautille, elle gazouille, et, finalement la voilà qui l’embrasse. Elle n’a pu s’en empêcher ; c’est arrivé… par enthousiasme. Ah ! parlez-moi de l’enthousiasme ; il n’y a rien au-dessus.

Et la comtesse tient parole. Le sculpteur apparaît chez elle, dans son salon. Dieu sait quelle déesse lui a fait don d’une toilette de gentleman, lui a taillé la barbe et les cheveux. Il a fort bonne mine ainsi transformé ; la reine de la mode se laisse faire la cour par son protégé ; tout naturellement, on ne tarde pas à parler de lui partout.

Quinze jours ne se sont pas écoulés depuis la première visite de la comtesse à l’atelier, qu’un matin la porte de cet atelier s’ouvre, et un personnage âgé, éperonné, en uniforme râpé, se montre sur le seuil, la casquette militaire sur la tête, une cravache à la main.

Cette apparition semble avoir pétrifié notre jeune Allemand modèle. La tête de Jupiter à moustache de vieux chevronné qu’il a devant lui ne lui en impose nullement ; mais il songe que ce visiteur à tournure si raide ne peut être que le roi.

Aussi ne trouve-t-il pas un mot à dire ; heureusement le roi lui vient en aide.

— Appris, jeune homme, que commencé un buste de moi, veux le voir, dit-il avec sa rudesse habituelle.

Le visiteur s’assied dans le vieux fauteuil. Wolfgang pose devant lui le modèle en terre glaise qu’il découvre.

— Hem ! fait d’après un portrait de moi ?

— D’après une photographie, Majesté.

— Hem ! Du talent, jeune homme ; m’y entends un peu, beaucoup de talent. Faudra faire un buste en marbre pour moi ; signerai un bon pour l’argent nécessaire.

— Majesté, comment reconnaître…

Le roi interrompt le sculpteur avec bienveillance et demande à voir d’autres œuvres. Wolfgang montre la série connue de ses pièces commencées ; après chaque exhibition, il est récompensé par un « hem ! » du père du pays.

Le roi se lève enfin, prend le sculpteur par le bout de l’oreille, et lui dit :

— Beaucoup de talent et beaucoup de travail ; j’aime les travailleurs. Tous nos embarras sont causés par la perte du goût du travail. L’oisiveté, c’est la mort de l’homme, de l’art et de l’État. Gouverner est un travail aussi, mon ami, un travail sérieux, et lorsqu’on fait passer le plaisir avant la peine, il amène toute sorte de désordres ; le pays n’est bientôt plus administré qu’à la Pompadour. Restez fidèle à votre art, jeune homme ; c’est le seul idéal que nous ayons encore ; de tout côté le matérialisme nous bâille à la face. Vilaine affaire ! Je suis du vieux temps, moi. Je veux faire quelque chose pour vous, mon ami ; seulement, pas de remercîments ; obéissez ; à mes yeux, voilà l’essentiel. Je vous ferai monter un atelier au château ; là, vous pourrez travailler avec ardeur. Je poserai une fois. Vous ferez aussi le buste du prince héritier et de la princesse Paula, hein ? Des formes plastiques comme celles de la princesse on en voit rarement aujourd’hui ! Le produit d’une race non abâtardie, du sang slave !

— Pardon, Majesté, dit Wolfgang froissé dans ses sentiments de pur Allemand. Cette race ardente a des particularités de caractère incompatibles avec l’idée que nous, bourgeois allemands, nous nous faisons de la mère du pays.

— Mère du pays ! Qui vous a dit, jeune homme ?

Le vieux roi s’interrompt et fronce fortement les sourcils. Il ajoute ensuite :

— J’ai toujours apprécié la franchise. Vous savez quelque chose de la princesse ? Allons, parlez ; vous n’avez rien à craindre de moi. On raconte donc déjà ces histoires dans la ville ?

— Je ne sais rien de positif, Majesté, balbutie le sculpteur.

— Hem ! ni moi non plus, ni moi non plus. Elle a mis du plomb dans l’aile du prince héritier ; il en est… mais si c’était vrai, ce qui se dit, si… J’ai confiance en vous, jeune homme ; nous reparlerons de la chose ; mais pas de bavardages.

Le roi menaça Wolfgang du doigt et s’approcha de la porte, en ajoutant :

— Hem ! ils ont tous été galants dans cette famille ; ce serait un miracle si la princesse faisait exception. Je ne me pique pas d’être moraliste ; mais avec nous, Allemands, cela ne saurait aller. Nous reviendrons là-dessus ; surtout pas un mot.