Les Plateaux de la balance/La Lumière et la Foule

Texte établi par Perrin et CiePerrin et C.ie Voir et modifier les données sur Wikidata (p. 1-14).


LA LUMIÈRE ET LA FOULE



Parmi les erreurs les plus fatales qui dévorent l’humanité, j’en veux signaler une dont les désastres sont incalculables. Cette erreur est d’autant plus funeste qu’elle possède souvent les hommes bien intentionnés, et brise leurs armes dans leurs mains.

Cette erreur, la voici :

Beaucoup d’hommes, en face des principes les plus élevés de la métaphysique, disent :

« Qu’importe ?

« Les théories transcendantes, qu’elles soient fausses ou qu’elles soient vraies, ne pénètrent pas les masses. Je veux faire le bien ; or je suis entouré d’hommes qui n’ont lu ni les grands philosophes de la vérité, ni les grands philosophes de l’erreur. Ce sont des jeux d’esprit qui ne mènent pas le monde. Donnez-nous des choses pratiques. »

Dans l’opinion des hommes médiocres, les principes ne sont pas des choses pratiques.

Je supplie ceux qui veulent faire le bien d’écouter ce que je vais leur dire :

Toujours, et partout, ce sont les principes de la métaphysique la plus élevée qui gouvernent les masses les plus ignorantes de la métaphysique, non pas directement, il est vrai, mais indirectement. La vie privée des hommes, dans ses plus humbles détails, est la traduction de la métaphysique adoptée, et cette vie privée est d’autant plus mauvaise que la métaphysique de l’erreur a plus généralement et plus longtemps prévalu. Tout homme qui agit, obéit, en agissant bien ou en agissant mal, à une théorie métaphysique très profonde, qu’il ignore presque toujours, mais que d’autres savent pour lui.

Vous qui coudoyez les passants dans les rues, et qui dites : qu’importe ? en face des vérités sublimes, que vous croyez abstraites, vous ressemblez à un boulanger qui, au fond de son four, en remuant sa pâte, parlerait de la lumière, et dirait : que m’importe ? On dirait à entendre les hommes, qu’entre les rayons du soleil et le pain qu’ils mangent, Dieu n’a mis aucun rapport. Ils ne savent pas comment le blé mûrit. Ils oublient la lumière en se nourrissant d’elle.


Le Saint-Esprit venait de descendre sur le cénacle en fête, et celui qui avait tremblé devant une servante, c’est-à-dire devant l’opinion, Pierre, fils de Jean, n’avait plus peur de rien. Peu de temps après, Paul tombe sur le chemin de Damas. Il se relève, fou d’amour. On le traîne devant l’Aréopage, afin d’entendre du nouveau. Et, en effet, il parle de Dieu, et dit :

In ipso enim vivimus, movemur et sumus.

Car, en lui, nous avons la vie, le mouvement et l’être.

À cette parole, il me semble que j’entends rire beaucoup d’auditeurs. Nous l’entendrons un autre jour, disent-ils tout bas. Peut-être le trouvaient-ils presque innocent à force de le trouver absurde. Je les entends rire ; mais il me semble qu’à côté d’eux, j’entends le frémissement d’un homme. Cet homme s’est promené à Héliopolis, un certain jour, en compagnie d’Apollophane. Tous deux avaient remarqué que le soleil changeait ses habitudes. Il y a, dit Apollophane, une révolution dans les choses divines.

Ou Dieu souffre, répondit son ami, ou il compatit à la souffrance.

L’ami d’Apollophane siégeait à l’Aréopage, à côté de ceux qui riaient, pendant que parlait saint Paul. Je pense qu’au moment où vibra dans l’enceinte de l’Aréopage la voix qui disait : In ipso enim vivimus, movemur, et sumus, l’ami d’Apollophane, le disciple de la sagesse antique, qui allait devenir docteur de la Sagesse éternelle, Denys l’Aréopagite, qui allait s’appeler saint Denys, se souvint des ténèbres d’Héliopolis, des ténèbres du vendredi, et frémit, au fond de l’âme, sous le souffle de Dieu qui passait.


Ô notre maître à tous ! saint Denys, qu’on ne connaît pas, les grands hommes se sont nourris de votre substance, l’humanité s’est nourrie des grands hommes, et ce siècle vous a oublié profondément. Si j’avais envie de rire en ce moment, je citerais les titres des livres qu’ils lisent, ces hommes qui ne vous lisent pas. Mais n’ayant pas, pour le moment, envie de rire, j’aime mieux les laisser lire leurs livres, et vous regarder, ô mon maître, dans la lumière où vous êtes. Cette lumière est très élevée. On dirait que Dieu se place, quand il veut être vu de nous, dans la direction de nos âmes. Il suit notre attrait. Ainsi les pêcheurs furent pris par la pêche miraculeuse, et désormais pêchèrent des hommes.

Ainsi, les rois mages, les rois astronomes, habitués à la contemplation des astres, furent saisis et entraînés par une étoile. Du ciel tomba la lumière qui les guida au berceau de Bethléem, parce que leurs regards aimaient le ciel. Or, ce fut le soleil, et le soleil éclipsé, qui porta à Denys la première nouvelle, nouvelle vague encore, des événements du Golgotha. La seconde lui fut donnée par la Parole, représentée ici par saint Paul. Et il était destiné à entendre la conversation d’Hiérothée. Il semble que le souvenir du soleil éclipsé ait illuminé dans ses profondeurs la doctrine de saint Denys. Il a promené son regard d’aigle dans la région où se croisent la lumière et l’obscurité, au-dessus de l’horizon visuel des hommes.

Voici quelques lignes qui rappelleront à ceux qui la connaissent, et qui indiqueront aux autres la direction du regard de saint Denys. Sous ce regard, je l’espère, je vais copier ces lignes ; elles dérangeront peut-être les habitudes de plusieurs, et sembleront bizarres ; mais je me soucie fort peu de cette crainte :

« Trinité supra essentielle, très divine, souverainement bonne, guide des chrétiens dans la sagesse sacrée, conduisez-nous à cette sublime hauteur des Écritures, qui échappe à toute démonstration et surpasse toute lumière. Là, sans voile, en eux-mêmes et dans leur immutabilité, les mystères de la théologie apparaissent parmi l’obscurité très lumineuse d’un silence plein d’enseignements profonds : obscurité merveilleuse qui rayonne, en splendides éclairs, et qui, ne pouvant être ni vue ni saisie, inonde, de la beauté de ses feux, les esprits saintement aveuglés. Telle est la prière que je fais.

« Pour vous, ô bienheureux Timothée, exercez-vous sans relâche aux contemplations mystiques ; laissez de côté les sens et les opérations de l’entendement, tout ce qui est matériel et intellectuel, toutes les choses qui sont et celles qui ne sont pas, et d’un essor surnaturel, allez vous unir, aussi intimement qu’il est possible, à Celui qui est élevé par delà toute essence et toute notion. Car, c’est par ce sincère, spontané et total abandon de vous-même, et de toutes choses, que, libre et dégagé d’entraves, vous vous précipiterez dans l’éclat mystérieux de la divine obscurité. » Et ailleurs (j’emprunte toujours l’admirable traduction de Mgr Darboy) :

« Nous ambitionnons d’entrer dans cette obscurité translumineuse, et de voir et de connaître précisément, par l’effet de notre aveuglement et de notre ignorance mystique, Celui qui échappe à toute contemplation et à toute connaissance. Car, c’est véritablement voir et connaître, c’est louer l’Infini d’une manière suréminente, de dire qu’il n’est rien de ce qui existe (d’après nos conceptions de l’existence).

« Ainsi celui qui façonne la matière brute en une noble image, enlève les parties extérieures qui dérobaient la vue des formes internes, et dégage la beauté latente par le seul fait de ce retranchement. »

Et ailleurs :

« Les ténèbres se dissipent devant la lumière, surtout devant une abondante lumière : l’ignorance se corrige par les connaissances, surtout par des connaissances variées. Il n’en est point ainsi de l’ignorance mystique, qui n’est point une privation, mais une supériorité de science… Et si, en voyant Dieu, on comprend ce qu’on voit, ce n’est pas Dieu qu’on a contemplé, mais bien quelqu’une des choses qui sont de lui, et que nous pouvons connaître. Et cette absolue et heureuse ignorance constitue précisément la science de celui qui surpasse tous les objets de la science humaine. »

Et ailleurs :

« Oui, l’éternité et le temps procèdent de lui, et, principe sans commencement, il a créé les êtres, quels qu’ils soient, et la durée qui mesure leur existence. Tout participe de lui, et rien ne lui demeure étranger. Il est antérieur à tout, et tout subsiste en lui. En un mot, c’est en Celui qui précède l’être, que toute chose, quelle qu’elle soit, existe, se conçoit, et se maintient. L’être apparaît, comme la participation radicale, fondement de toutes les autres ; on comprend, en effet, que l’être en soi a la priorité sur les autres dons accordés aux créatures, sur la vie, la sagesse, la la ressemblance formelle avec la divinité ; et, de quelques perfections qu’elles soient ornées, l’être est la première participation qu’elles reçoivent. Il y a plus : ces participations, qui sont le fond des diverses substances, trouvent elles-mêmes leur fond dans la participation de l’être nécessaire, etc., etc. ».

Ce saint Denys, qui parlait de si haut, ne se considérait pourtant que comme un vulgarisateur. Il mettait à la portée de tous les secrets divins que lui avait livrés le bienheureux Hiérothée, Hiérothée son maître, le maître de saint Denys ! Hiérothée qui parla aux amis du Verbe fait chair, à l’heure où venait d’expirer, dans la paix suprême, sainte Marie, mère de Dieu, conçue sans péché.

Toute parole, dit saint Denys, vient mal après celle d’Hiérothée. Et il s’excuse d’écrire ! Il y a quelque chose de touchant et de sublime dans cette excuse. C’est la naïveté de la grandeur, qui admire sans réserve ; c’est la plénitude de l’enthousiasme. Saint Denys s’étonne continuellement de parler, lui qui a entendu comment Hiérothée parlait !

« Mais, dit-il, comme Hiérothée exposait sa doctrine d’une façon vraiment relevée et émettait des sentences générales, et qui, sous un seul mot, cachaient beaucoup de choses, nous tous qui sommes les maîtres des âmes encore novices dans la perfection, nous reçûmes l’ordre d’éclaircir et de développer, dans un langage mieux proportionné à nos forces, les idées si profondes et si concises de cette puissante intelligence… Et effectivement je le regarde comme le guide des esprits avancés dans la perfection, comme une sorte de seconde Écriture, qui vient à la suite des oracles inspirés des Apôtres, etc., etc. Pour moi, je transmettrai, selon mon pouvoir, les secrets divins à qui me ressemble. J’ai donc eu raison de dire que cette vue intuitive et cet enseignement relevé du sens spirituel des saintes lettres, requièrent toute la force d’une mûre intelligence : mais que la connaissance et le développement des considérations élémentaires conviennent à des maîtres et à des élèves moins capables. »

Ainsi saint Denys, ce docteur de la science transcendante, livrait seulement à ses disciples les premiers rudiments de la science inouïe que lui avait révélée Hiérothée l’incommensurable, l’homme qu’il appelait digne panégyriste de la Divinité. Je me suis souvent transporté, par la pensée, près du bienheureux Hiérothée et près de saint Denys, pour célébrer comme je l’ai pu, à travers ces siècles qui voudraient nous séparer, les solennités de leurs augustes conversations. J’ai prêté l’oreille à travers l’histoire, pour tâcher de saisir leurs paroles dans l’air, j’ai voulu respirer leurs parfums. J’ai regardé sur le sable la trace des pas de saint Denys se rendant à Jérusalem. Saint Denys voulait voir, avant de mourir, sainte Marie mère de Dieu, la Femme revêtue du soleil et confiée à saint Jean. C’était saint Jean qui introduisait les fidèles en la présence de Marie. Saint Paul donna à saint Denys une lettre de recommandation et d’introduction.

Saint Denys, ayant en effet vu, de ses yeux, Marie la Sainte Vierge, écrivit à Saint Paul :

« Denys serviteur du Christ, au vase choisi du ciel, à Paul, mon précepteur et maître, salut.

« Je confesse devant nous, mon Seigneur et maître, devant la Majesté plus qu’angélique de la très sacrée mère de Notre-Seigneur le Christ-Jésus, laquelle je viens de contempler de mes propres regards mortels, devant la toute-puissance de Dieu, la bonté et la clémence du Sauveur qui m’a donné de contempler sa mère, que Jean, le sommet de l’Évangile et des prophètes, qui, enchaîné dans la captivité du corps, reluit déjà comme un soleil dans les cieux, m’ayant introduit dans la présence de la très liante Vierge, une splendeur si grande, si immense, si divine, m’a environné extérieurement et intérieurement, une si vive lumière a irradié mon âme et avec tant de plénitude, une si grande surabondance de tous les plus exquis parfums m’a embaumé, que ni mon corps de misère ni mon esprit abattu ne pouvaient soutenir les suavités et le poids immense d’une telle félicité. Mon cœur a défailli et mon esprit a succombé, opprimé par la majesté d’une si grande gloire. Oui, j’en prends pour témoin ce Dieu véritable, dont la présence se manifestait en cette incomparable Vierge ; si je n’avais été éclairé par les célestes enseignements que j’ai reçus de vous, j’aurais cru qu’elle était la véritable Divinité, objet de toute adoration, car je ne pouvais comprendre dans les esprits bienheureux qui contemplent Dieu même, ni plus de gloire, ni plus de bonheur que ce que je goûtais, tout indigne que j’en étais, moi si heureux alors, et maintenant si malheureux. Grâces au Dieu très haut et très bon, grâces à la Vierge Marie et au très éminent apôtre Jean, grâces à vous-même. Sommet glorieux, chef triomphant de l’Église, de m’avoir procuré un si céleste spectacle et valu tant de bonheur. Adieu[1]. »

Au-dessus des neuf chœurs des Anges, au-dessus de toutes les montagnes créées connues et inconnues, au-dessus des flammes, des neiges et des aigles, voici donc, à l’aurore de l’Église, sainte Marie, mère de Dieu, et voilà comment la regardaient ceux qui allaient changer la face du monde ; Saint Denys s’éclaira et se réchauffa près d’elle, comme à un foyer incandescent.

Or, depuis ce temps, depuis Hiérothée, depuis saint Denys, le monde est façonné par cette lumière qu’il reçoit et par cette chaleur qu’il sent, quelquefois sans le vouloir et très souvent sans le savoir. Tous n’ont pas plongé dans les sublimes profondeurs de la philosophie catholique ; eh bien ! cependant, regardez le globe terrestre : c’est la proximité ou l’éloignement de cette lumière qui fait ou qui défait les civilisations : les vérités admirables, que le vulgaire croit inutiles à sa vie pratique, protègent les corps comme les âmes : les rayons qu’il croit lointains, le gardent jour et nuit. L’orthodoxie catholique veille sur cette terre, et quand l’orthodoxie est attaquée, la terre tremble, même sans savoir pourquoi.

Les aveugles ont dit de tout temps : « Qu’importe à ma vie pratique de savoir si le Saint-Esprit procède ou non du Père et du Fils ? »

Regardez le globe terrestre : comparez les régions qui affirment aux régions qui nient : dites-moi quelle contrée produit des saints ? Songez aux rapports intimes et mystérieux de la lumière et de la nourriture. J’ai nommé tout à l’heure le soleil et le pain. Certes, la lumière et la chaleur qui tombent à flots dans les champs bénis sur la moisson dorée ne ressemblent pas à un morceau de pain. Si les hommes étaient aussi étrangers à l’ordre physique qu’ils le sont quelquefois à l’ordre moral, ils diraient, en face du pain : Que nous importe la lumière ? que nous importe la chaleur ? Et pourtant, qu’est-ce que le pain, sinon un rayon de soleil pétri dans la matière terrestre par le travail de l’homme ?

Nous verrons un autre jour comment dans l’ordre du mal s’enchaînent les choses, comment l’homme, qui a travaillé, qui devrait ensuite se reposer, au lieu de se reposer, s’enivre, et fait le mal sans remords, après avoir fait le bien sans amour. Il mêle le bien et le mal, il dit : qu’importe ! Il n’a pas lu Hegel, mais il l’a respiré dans l’air sans le savoir, et dit à sa façon : L’être et le néant sont identiques.

Le paysan qui ne sait pas lire, mais qui, au moment où il remue la terre, s’arrête et tire son chapeau quand l’Angélus sonne, se nourrit de la lumière et a besoin de Dieu.

Nul ne connaît, dans son ensemble et dans ses détails, l’action de la lumière sur le monde, nul ne peut savoir quel bien fera une parole vraie, quel mal fera une parole fausse. Nul ne peut suivre sa parole à travers l’espace pour en surveiller les ricochets. Nul ne peut imposer aux conséquences lointaines d’une vérité, aux conséquences lointaines d’une erreur les limites qu’il voudrait leur imposer. Nul homme, au moment où il attaque, même sur le point le plus étranger en apparence à la vie pratique, l’inviolable orthodoxie, nul homme ne peut savoir par quel acte se traduira un jour, dans l’ordre des faits, sa négation.

Admirable Unité de l’Église ! Continuité solennelle du discours que rien n’interrompt ! Perpétuité de la parole qui annonce toujours aux siècles qui passent la vérité qui ne passe pas ! Parole qui ne peux tromper, tu me dis ce que tu disais à saint Denys ! tout a changé depuis ce jour, excepté toi ! Et les jeunes filles qui font leur première communion, affirment, en robe blanche, ce que saint Paul affirmait !

Ô Pierre, Pierre ! beaucoup se sont séparés de vous, tous auraient dû faire leur œuvre, sous le feu de vos regards ; mais nous, nous vous disons ce que vous disiez à Jésus-Christ : Vous avez les paroles de la vie éternelle ! Quand vous parlez, ô Simon Pierre, le silence se fait d’un bout du monde à l’autre, et la création vous écoute. Même ceux qui vous ignorent, nos frères séparés, les hérétiques, les schismatiques, sont émus quand vous parlez. Même aux oreilles de ceux qui ne vous connaissent pas, votre voix, Simon Pierre, ne ressemble à aucune autre ! Par où je regarde, en avant, en arrière, je suis enveloppé par la continuité de votre Parole : votre Parole, ô Simon Pierre, a enseigné saint Denys et enseigne les enfants chinois que nos missionnaires baptisent ! Je salue la science et la foi qui s’allient dans l’Unité. Vous devant qui passent tour à tour, vous devant qui passent, affamées de lumière, les générations, la tête découverte, je me prosterne devant vous, ô vieillard immortel, dépositaire des clefs trois fois saintes, représentant de la lumière incréée et son organe infaillible.



  1. J’emprunte cette lettre à un ouvrage de M. l’abbé Begel : Vie de la Sainte Vierge, d’après la tradition.