Les Plantes potagères/Navet
Origine incertaine. — Bisannuel. — Le navet est cultivé depuis une très haute antiquité. Il ne parait pas douteux qu’il soit originaire de l’Europe ou de l’Asie occidentale ; mais sa patrie précise est inconnue. Racine renflée et charnue, de forme variable suivant les races, cylindrique, conique, piriforme, sphérique ou aplatie, de couleur également très variable, blanche, jaune, rouge, grise ou noire, à chair blanche ou jaune, quelquefois plus ou moins sucrée, d’autres fois piquante et un peu acre. Feuilles oblongues, généralement lyrées, et, vers la base, divisées jusqu’à la nervure médiane, quelquefois oblongues-entières, toujours d’un vert franc et plus ou moins rudes au toucher. Tige florale lisse, ramifiée ; fleurs jaunes en épis terminaux, faisant place à des siliques longues et minces, cylindriques, acuminées, contenant chacune de quinze à vingt-cinq graines sphériques, très petites, d’un brun rongeâtre, rarement presque noires. Ces graines sont au nombre d’environ 450 dans un gramme, et pèsent 670 grammes par litre ; leur durée germinative est de cinq années.
Les races de navets sont excessivement nombreuses ; nous avons dû nous borner à énumérer celles qui sont le plus en usage en France, avec quelques-unes des meilleures variétés étrangères.
Culture. — Le navet est essentiellement une plante d’automne ; la principale récolte s’en fait toujours à l’arrière-saison, l’époque du semis variant seulement de quelques jours, suivant la précocité des différentes variétés. Aux environs de Paris, on sème les navets les plus tardifs du 25 juin au 25 juillet, les variétés les plus hâtives du 25 juillet au 25 août ; passé cette date, on peut encore semer jusque vers la mi-septembre des navets très hâtifs pour produire des racines à demi-grosseur à la fin de la saison et même au printemps, car les navets incomplètement formés passent assez aisément l’hiver en pleine terre avec une couverture de feuilles sèches ou de paille. La culture des navets au printemps est assez difficile ; les variétés les plus hâtives et les plus tendres sont les seules qui s’y prêtent. Encore arrive-t-il quelquefois que les semis montent à graine sans donner de racines mangeables. On peut semer des navets dès le mois dé février sous châssis à froid ; on n’emploie pour ce genre de culture que les navets plats hâtifs, le N. rond de Croissy ou le N. long des Vertus, race marteau. A partir du 15 mars, on fait des semis en pleine terre, et, en les renouvelant à peu près une fois par mois, on peut s’assurer une succession de produits non interrompue jusqu’à l’arrivée des navets de saison. On sème habituellement le navet à la volée, en planches ; pourtant l’éclaircissage, les binages et toutes les opérations de la culture sont plus aisés lorsqu’on le sème en rayons.
A peine levés, les navets sont exposés aux attaques des altises, leurs plus redoutables ennemis, et ceux qu’il est le plus difficile de combattre. Quelquefois ces insectes sont cause qu’il faut renouveler le semis deux ou trois fois. Dès que les navets sont bien levés et qu’ils ont quelques feuilles, on doit commencer les éclaircissages, et les continuer à plusieurs reprises jusqu’à ce que les plantes soient définitivement placées. Des arrosages abondants sont nécessaires si le temps est chaud et sec ; car, pour que les navets soient de bonne qualité, il faut qu’ils n’aient pas éprouvé de temps d’arrêt dans leur végétation. En général, on n’attend pas, pour consommer les navets, qu’ils aient acquis tout leur développement ; pris à moitié ou aux trois quarts de leur grosseur totale, ils sont plus tendres et plus délicats.
Usage. — On mange la racine cuite et accommodée de diverses manières. On peut aussi, au printemps, faire usage des jeunes pousses, surtout quand elles se sont développées à l’obscurité : elles fournissent un légume très délicat, analogue au produit des brocolis asperges.
Navet long des Vertus. réd. au cinquième. |
NAVET LONG DES VERTUS.
Synonymes : N. long blanc forme de carotte, N. corne
de cerf.
Racine d’un blanc pur, cylindrique, se terminant en pointe aiguë, assez souvent courbée ou contournée, de 0m,16 à 0m,20 de longueur sur 0m,04 à 0m,05 environ de diamètre ; sortant à peu près d’un quart hors de terre. Chair blanche, très tendre, sucrée ; peau très lisse et d’un blanc pur, mat, non seulement en terre, mais même au collet. Feuilles petites, d’un vert foncé, nombreuses, profondément divisées, formant un bouquet assez touffu.
Cette variété réussit bien dans les terres légères, fraîches et profondes. Elle se cultive beaucoup dans les champs des environs de Paris pour l’approvisionnement de la halle.
N. long des Vertus marteau. réd. au cinquième. |
Racine blanche, presque cylindrique, mais renflée à la partie inférieure, qui est tout à fait obtuse, longue de 0m,12 à 0m,16, avec un diamètre de 0^j04 au sommet et de 0m,05 dans la partie renflée. Chair blanche, très tendre et sucrée. Feuilles nombreuses, relativement courtes, divisées jusqu’à la côte centrale en lobes arrondis, d’un vert foncé et luisant.
Le navet des Vertus marteau est la variété potagère par excellence ; c’est celle que les maraîchers font le plus généralement, et il est rare qu’on n’en trouve pas à la halle de Paris n’importe en quelle saison. En pleine terre, ce navet se forme en deux mois ou deux mois et demi, et c’est aussi l’un de ceux qui se prêtent le mieux à la culture forcée. Comme les radis, il devient creux si on le laisse trop grossir ; on le récolte donc d’ordinaire aux deux tiers de sa croissance.
Racine fusiforme, commençant à s’amincir presque immédiatement au-dessous du collet, droite, assez lisse, d’un blanc légèrement grisâtre, longue de 0m,16 à 0m,20, avec un diamètre au collet de 0m,03 à 0m,04, sortant de terre de 0m,02 à 0m,03. Chair blanche, assez serrée, tendre, quoique ferme. Feuilles longues, demi-dressées, d’un vert assez foncé, à lobes arrondis.
Variété de précocité moyenne ; elle convient à la culture en terre ordinaire, étant moins délicate et moins exigeante que les navets des Vertus.
Navet de Freneuse. réd. au cinquième. |
Racine complètement enterrée, fusiforme, à peau rugueuse, d’un blanc grisâtre, garnie de radicelles assez nombreuses, s’amincissant à partir du collet comme une racine de salsifis, mesurant 0m,12 à 0m,15 de longueur sur 0m,03 ou au plus 0m,04 de diamètre au collet. Chair blanche, sèche, sucrée, très ferme. Feuilles petites, courtes, très divisées, d’un vert foncé, formant une rosette complètement appliquée sur terre.
Le N. de Freneuse se cultive aux environs de Paris en plein champ, dans des terres un peu maigres ou graveleuses. Il réussit mieux dans un sol de ce genre que dans les terres fortes, où il lui arrive souvent de se déformer. C’est le plus estimé des navets secs.
Le N. de Jargeau et le N. de Rougemont (ce dernier très estimé aux environs de Pithiviers) sont de petits navets secs qui ne diffèrent pas sensiblement du N. de Preneuse.
Racine complètement enterrée, conique ou pirifonne, courte et petite,
Navet petit de Berlin. réd. au cinquième. |
Le N. petit de Berlin est précoce, et réussit très bien dans les terres légères et sablonneuses. C’est un légume très particulier, dont la saveur diffère tout à fait de celle des autres navets ; elle est plus douce et plus sucrée, et la consistance de la chair est presque farineuse au lieu d’être aqueuse et fondante. Les racines, arrachées et enterrées dans du sable demi-sec, peuvent se conserver tout l’hiver et même très avant dans l’année suivante.
Racine très longue, cylindrique, mais terminée en pointe et très souvent contournée ou courbée, sortant de terre de 0m,06 à 0m,08, longue de 0m,30 à 0m,40, avec un diamètre de 0m,06 à 0m,08. Toute la portion enterrée de la racine est blanche ; la partie hors de terre est tantôt couleur de crème, tantôt teintée de vert pâle. La chair est blanche, serrée, demi-sèche, assez sucrée. Feuilles moyennes, lyrées, nombreuses, dressées ou demi-dressées.
Le N. de Meaux est une variété très productive ; il se cultive principalement dans son pays d’origine pour l’approvisionnement de la halle de Paris vers la fin de l’hiver. Pour le conserver jusqu’à cette époque, les maraîchers de Meaux retranchent le collet peu de temps après la récolte, et rangent les racines dans des fosses, où ils les recouvrent de sable. Pendant le courant de l’hiver, ils les apportent au marché, en bottes, et, comme les racines sont privées de leurs feuilles, ils les attachent ensemble au moyen d’un lien de paille passé au travers de la racine près de son sommet.
Racine à moitié hors de terre, presque cylindrique dans cette portion et régulièrement amincie dans celle qui est enterrée, blanche en terre et verte au-dessus, longue de 0m,30 à 0m,35 sur 0m,07 à 0m,08 de diamètre. Chair blanche, tendre, assez aqueuse. Feuilles grandes, demi-dressées, assez amples, d’un vert franc.
Le N. d’Alsace est une variété très productive, atteignant un volume considérable ; il est plutôt cultivé comme racine fourragère que comme légume. Cependant, pris jeune et encore tendre, il n’est pas à dédaigner comme navet potager. Dans la grande culture, on le sème en juillet, et l’on en obtient des rendements presque aussi considérables que des grandes races tardives, navets de Norfolk et autres, qui doivent se semer dès le mois de juin.
Navet gros long d'Alsace. réd. au cinquième. |
Navet de Meaux. réd. au cinquième. |
Navet rose du Palatinat. réd. au cinquième. |
Cette variété présente la plus grande analogie avec le N. d’Alsace ; elle s’en distingue en ce que la partie hors de terre de sa racine est d’un rouge un peu violacé au lieu d’être verte. Elle est aussi, dans son ensemble, un peu plus courte et plus renflée que celle du N. long d’Alsace. De même que celui-ci, le N. rose du Palatinat est plutôt cultivé comme fourrage que comme plante potagère.
Il est répandu et estimé dans toute l’Europe centrale, depuis la Pologne jusqu’en Angleterre ; mais c’est en France qu’on en trouve les races les plus régulières au point de vue de la forme et de la couleur. Les races étrangères ont en général les racines trop courtes, en forme de toupie, et la partie hors de terre trop pâle, plutôt rose ou lilacée que franchement rouge.
Le Navet-rave de Bresse n’en est qu’une race tardive et allongée.
Navet jaune long. réd. au cinquième. |
Racine complètement enterrée, nette, lisse, régulière, uniformément amincie depuis le collet jusqu’à la pointe, d’une couleur jaune un peu terne : la longueur ne dépasse pas habituellement 0m,15 à 0m,18, et le diamètre au collet est d’environ 0m,04 à 0m,06. La chair est jaune dans toute son épaisseur, fine, assez ferme, sucrée et d’une saveur agréable. Feuillage demi-dressé, assez découpé et d’un vert remarquablement foncé.
Le navet jaune long est un peu tardif, mais c’est une excellente race potagère, de très bonne qualité et se conservant bien.
C’est assurément à tort qu’à Paris les navels à chair jaune sont moins estimés que les autres. On s’y figure que la couleur jaune est liée, dans les navets, à une saveur forte et amère ; ce qui est loin d’être exact, car il se trouve dans les navets jaunes des races à chair très moelleuse et d’un goût très délicat, tout comme dans les variétés à chair blanche. Toutefois la prévention existe, quelque mal fondée qu’elle soit, et les cultivateurs qui travaillent pour l’approvisionnement du marché de Paris doivent conséquemment en tenir compte.
Racine très longuement ovoïde, sortant de terre de 0m,02 à 0m,03 seulement, longue de 0m,15 à 0m,18 sur 0m,05 de diamètre à l’endroit le plus renflé, qui se trouve vers le quart ou le tiers de la longueur ; peau assez lisse, gris de fer ou ardoisée. Chair blanche, assez tendre et sucrée. Feuillage moyen, demi-dressé, d’un vert franc.
Le N. gris de Morigny est assez précoce ; c’est une bonne variété potagère. Fait un peu tardivement, il peut se conserver en terre assez souvent dans l’hiver au moyen d’une couverture de paille ou de feuilles sèches.
Racine très allongée, fusiforme, nette, à peu près complètement enterrée, de 0m,15 à 0m,20 de long sur 0m,05 ou 0m,06 environ de diamètre au collet ; peau noire, aussi foncée que celle d’un radis d’hiver. Chair blanche ou blanc grisâtre, sèche, ferme et sucrée. Feuilles d’un vert foncé et luisant, assez fortes, dressées.
Le N. noir long est une variété assez précoce ; semé seulement dans le courant d’août, il se conserve très bien pour l’hiver.
Le procédé de conservation que nous avons indiqué en parlant du N. gris de Morigny s’applique aussi parfaitement au N. noir long. Il convient du reste généralement à tous les navels dont la racine s’enfonce profondément dans le sol, et particulièrement à ceux dont le collet s’élève peu au-dessus de la surface de la terre et dont les feuilles sont plutôt dressées qu’étalées. Il permet de n’arracher les navets qu’au fur et à mesure des besoins.
Navet gris de Morigny. réd. au cinquième. |
Navet rond des Vertus. réd. au cinquième. |
Navet noir long. réd. au cinquième. |
Racine enterrée, ronde ou légèrement en toupie, avec un pivot assez développé, épaisse d’environ 0m,06 à 0m,08 dans l’axe de la racine, avec un diamètre habituellement égal ; peau blanche, lisse; collet fin. Chair très blanche, tendre, sucrée et d’une saveur très agréable. Feuillage moyen, dressé, d’un vert franc.
Le N. rond des Vertus, ou N. de Croissy, est une très bonne variété hâtive, en grande faveur chez les cultivateurs des environs de Paris. C’est une de celles qui se prêtent le mieux à la culture forcée.
Racine un peu en toupie, légèrement déprimée, blanche, excepté dans la
Navet turnep. réd. au cinquième. |
Le navet turnep est le plus souvent cultivé comme plante fourragère ; on en fait rarement usage comme légume, bien que, pris jeune et encore tendre, il soit de bonne qualité.
Racine arrondie ou un peu en toupie quand elle est jeune ou mal
Navet du Limousin. réd. au cinquième. |
La rave du Limousin n’est en usage que dans la grande culture; comme elle est très tardive, elle convient surtout aux climats frais et humides, où le semis peut s’en faire dès le mois de juin. C’est le plus volumineux et le plus productif des navets cultivés en France. Quelques variétés étrangères, et surtout le navet de Norfolk blanc, se rapprochent passablement de la rave du Limousin par l’aspect de leur racine et leurs caractères de végétation.
Racine régulièrement sphérique, à peau très lisse et d’un blanc uni, marquée seulement de quelques cicatrices autour du collet, à l’endroit qu’ont occupé les premières feuilles. Chair blanche, ferme, serrée. Feuilles longues, dressées, entières, de forme ovale très allongée, dentées sur les bords, d’un vert assez pâle ou blond. Le collet est bien fin et bien pincé. Un des caractères de cette variété, c’est la promptitude avec laquelle la racine tourne et prend la forme sphérique. Parvenu à toute sa grosseur, ce navet peut mesurer de 0m,12 à 0m,15 de diamètre. Il a été obtenu récemment en Anjou. C’est surtout une race de grande culture.
Racine sphérique ou très légèrement déprimée, d’un blanc pur, atteignant, quand elle est bien venue, 0m,15 à 0m,18 de diamètre, sur une épaisseur de
Navet de Norfolk. réd. au cinquième. |
Le N. de Norfolk blanc est une variété très tardive et exclusivement agricole. Il en existe une sous-variété dont la racine est colorée de vert dans la portion hors de terre (N. de Norfolk à collet vert ; angl.:Green-top Norfolk T.) ; et une autre où cette même partie est violet rougeâtre (N de Norfolk à collet rouge; angl. : Red-top Norfolk T.). Toutes deux diffèrent à peine du N. de Norfolk blanc par les dimensions de la racine et par le genre de culture qu’elles demandent.
Les trois variétés doivent être semées de très bonne heure pour arriver à leur développement complet, et ne réussissent bien, par conséquent, que dans les climats un peu frais où l’été n’amène pas de grandes sécheresses. Rien en effet n’est plus contraire aux navets que les temps chauds et secs, pendant lesquels l’activité des insectes nuisibles et leurs ravages redoublent d’intensité, en même temps que la végétation est pour ainsi dire suspendue. Il ne se forme pas alors de nouvelles feuilles, et celles qui existent sont criblées de trous et presque détruites par les altises, au grand détriment de l’accroissement des racines.
Racine complètement sphérique quand elle n'est pas très développée, mais
Navet jaune boule d'or. réd. au trentième. |
Le N. jaune boule d'or est très estimé dans certains pays ; il parait cependant plus remarquable par sa beauté que par sa qualité. C'est une variété demi-hâtive.
Racine sphérique ou légèrement déprimée, jaune, et colorée de vert dans le tiers supérieur, qui s'élève hors de terre, mesurant environ 0m,15 de diamètre sur 0m,12 ou 0m,13 d'épaisseur, quand elle est bien venue. Chair jaune pâle, assez ferme. Feuilles grandes, fortes, demi-dressées, lisses et d'un vert foncé.
Le N. d'Aberdeen à collet rouge, ou Border imperial (syn. Tweeddale's improved T.; Eclipse purple-top T.), paraît n'en être qu'une sous-variété dont le collet est violacé au lieu d'être vert.
Ces deux races se ressemblent parfaitement par les caractères de végétation. Ce sont de bonnes plantes de grande culture, qui sont considérées par certaines personnes, en Angleterre, comme des hybrides entre les véritables navets et les rutabagas. Nous ne croyons pas que cette opinion soit fondée : par tous leurs caractères de végétation et par leur graine, les deux navets d'Aberdeen paraissent bien être de véritables navets.
Racine extrêmement déprimée, en forme de large disque, à contour assez souvent ondulé et non pas régulièrement arrondi, mesurant de 0m,03 à 0m,04 d'épaisseur sur 0m,10 à 0m,12 dans son plus grand diamètre. Chair blanche. tendre, pas très sucrée, de bonne qualité. Feuillage demi-dressé, lyré et
Navet blanc plat hâtif. réd. au cinquième. |
Cette variété est très précoce ; elle convient à la culture forcée, ainsi qu'aux semis tardifs en pleine terre. Comme toutes les variétés analogues dont la description va suivre, ce navet ne fait que reposer sur le sol, où il ne pénètre que par son pivot, mince racine qui s'enfonce perpendiculairement en terre et ne se ramifie qu'à une certaine profondeur.
NAVET ROUGE PLAT HATIF.
Noms étrangers : (Am.) Early flat red-top urnip.
all. Frühe platte rothköpfige Rübe.
La forme de la racine et ses dimensions sont les mêmes que celles du N. blanc plat hâtif; il s'en distingue par la couleur rose violacée de la portion de la racine qui se développe hors de terre. La culture ainsi que l'emploi en sont absolument les mêmes.
On cultive dans l'est de la France, sous le nom de N. à collet rose de Nancy, une bonne race de N. rouge plat hâtif, qui se rapproche presque du N. rouge plat de Munich.
Le N. blanc plat hâtif à feuille entière se distingue principalement du N.
Navet blanc plat hâtif à feuille entière. réd. au cinquième. |
Nous rencontrerons souvent, comme c'est le cas ici, des variétés similaires qui diffèrent par le feuillage, découpé dans l'une et entier dans l'autre. Cette différence d'organisation n'a par elle-même aucune importance; on s'y attache seulement quand l'une des races se distingue en même temps par quelque mérite spécial de précocité ou de qualité.
Navet rouge plat hâtif à feuille entière. réd. au cinquième. |
Variété bien plate, de forme très régulière, différant du N. rouge plat ordinaire par ses feuilles entières et non lobées vers la base, en même temps que par une précocité plus grande de quatre ou cinq jours au moins. Le feuillage en est dressé et raide. Comme il est avec cela assez court, ce navet convient bien pour la culture sous châssis. Il a aussi l’avantage de tourner franchement, même dans les cultures de printemps, et de monter moins rapidement à graine que la plupart des autres navets. Cependant, malgré tous ces avantages, il est possible que la variété suivante, à cause de sa précocité plus grande encore, le remplace dans une certaine mesure pour la culture forcée. On le sème aussi fréquemment en pleine terre. Il est d’origine américaine.
Racine semblable à celle des N. rouge plat hâtif ordinaire et à feuille entière, au point de vue de la forme et des dimensions, mais s’en distinguant
Navet rouge plat de mai, de Munich. réd. au cinquième. |
Le N. rouge plat de Munich se développe avec une rapidité remarquable ; c’est incontestablement le plus hâtif de tous les navets : il donne des racines bonnes à consommer au moins douze à quinze jours plus tôt que les navets plats hâtifs à feuille entière. Il convient d’autant mieux pour Ja première saison, qu’il y a avantage à le consommer à moitié formé ou au moins encore très jeune ; car il prend, quand il arrive à son plein développement, un goût trop fort et trop amer pour être agréable.
Cette jolie race de navet n’est qu’une sous-variété du N. rouge plat hâtif à feuille entière ; mais elle est tellement distincte, qu’elle mérite d’être décrite à part. La racine en est petite ou moyenne, très aplatie, complètement lisse, d’un blanc pur en terre et d’un rouge violacé vif sur le collet. Les feuilles sont entières, assez dressées et très remarquablement courtes et peu abondantes, eu égard aux dimensions de la racine. Le N. rouge de Milan est un des plus précoces qui existent ; il convient admirablement pour la culture forcée, même au printemps.
Racine très déprimée, de 0m,04 à 0m,05 d’épaisseur, et pouvant atteindre aisément de 0m,15 à 0m,18 de diamètre ; peau très lisse, colorée de rouge violacé assez pâle dans toute la partie hors de terre. Chair blanche, assez molle et aqueuse. Grand feuillage découpé, ample et abondant.
Cette variété est très productive, elle réussit surtout dans les terrains granitiques ou schisteux. Un la cultive plutôt comme racine fourragère que comme légume.
Racine aux deux tiers enterrée, en forme de toupie, mais passablement
Rave d'Auvergne tardive. réd. au cinquième. |
Cette variété, plus encore que la précédente, est une plante de grande culture, rarement employée comme légume en dehors de son pays d’origine.
Le plateau central de la France jouit, à cause de son altitude, d’un climat très favorable à la culture des navets de grandes dimensions. On y trouve la rave d’Auvergne et la rave du Limousin, les deux plus volumineuses variétés de navets qui soient cultivées en France.
La rave d’Ayres, cultivée dans les départements du Tarn et de Tarn-et-Garonne, nous paraît être absolument identique à la R. d’Auvergne tardive.
Racine déprimée, mais cependant relativement épaisse. Cette variété pourrait passer pour intermédiaire entre les navets ronds et les plats. Son grand diamètre ne dépasse guère 0m,08 à 0m,10, tandis qu’elle mesure jusqu’à 0m,06 ou 0m,07 dans l’axe de la racine. Peau jaune, unie, dans la partie enterrée, d’un vert franc hors de terre. Chair jaune, tendre, sucrée. Feuillage moyen, demi-dressé, d’un vert franc. Le N. de Hollande est demi-tardif et se conserve bien : c’est une des meilleures variétés potagères.
Racine très déprimée, aplatie, mesurant 0m,04 à 0m,05 dans Taxe de la racine, sur 0m,10 à 0m,12 dans son grand diamètre ; peau et chair jaune pâle ; collet vert très marqué. Feuillage assez menu et léger, lyre, découpé, d’un vert foncé.
Le N. jaune de Malte est une bonne variété demi-hâtive, mais le goût en est quelquefois un peu fort. C’est la variété la plus franchement plate de tous les navels à chair jaune ; elle correspond, parmi eux, aux navets plats hâtifs blanc et rouge dans les races à chair blanche.
Navet jaune de Hollande. réd. au cinquième. |
Navet jaune de Finlande. réd. au cinquième. |
Navet jaune de Malte. réd. au cinquième. |
Racine complètement aplatie et même concave en dessous, de telle façon que le pivot qui s’enfonce en terre paraît partir du centre d’une espèce de dépression ou, de fossette; elle est au contraire assez renflée et pour ainsi dire conique en dessus. Les dimensions de la racine sont rarement considérables, et ne dépassent pas habituellement 0m,08 à 0m,10 de diamètre sur 0m,04 à 0m,05 d’épaisseur. Peau très lisse, d’un beau jaune d’or, ainsi que la chair. Feuillage très court, ramassé, peu découpé, quelquefois tout à fait entier dans les races importées directement de Finlande.
Cette variété est extrêmement rustique, assez hâtive, et convient bien pour les semis d’arrière-saison. Quand les racines sont jeunes, la chair en est fine et très agréable ; plus tard elle prend un goût un peu fort et devient d’une amertume désagréable.
Très belle racine déprimée, à demi-enterrée, jaune foncé dans la partie en
Navet jaune de Montmagny. réd. au cinquième. |
Cette très belle variété, d’obtention récente, est déjà très estimée et très recherchée aux environs de Paris et même en Angleterre. Elle est productive, demi-hâtive et de bonne conservation. Le contraste très marqué de la partie jaune et de la partie rouge de la racine lui donne un aspect très caractéristique et très agréable. La beauté de cette race et sa précocité doivent la faire rechercher, ainsi que la qualité tout à fait supérieure de sa chair : c’est un des plus agréables au goût de tous les navets potagers, surtout quand il est pris encore jeune, un peu avant d’avoir atteint tout son développement.
Navet noir rond ou plat. réd. au cinquième. |
Racine arrondie, déprimée, d’un diamètre à peu près double de l’épaisseur, atteignant facilement 0m,10 à 0m,12 de longueur transversale sur 0m,05 à 0m,06 mesurés dans l’axe de la racine. Peau d’un noir assez intense ou d’un gris très foncé, unie. Chair blanche, ferme, serrée, demi-sèche, sucrée et de très bon goût. Feuillage lyre, très léger, demi-étalé, d’un vert intense.
Cette variété est hâtive et d’une qualité remarquable ; son aspect se rapproche d’une façon étonnante de celui du radis noir rond.
Les variations sensibles que ce navet présente souvent dans sa forme tiennent surtout au degré de développement qu’il a atteint. La racine cesse promptement de s’allonger et, suivant qu’elle grossit plus ou moins, elle reste presque sphérique ou devient plus ou moins plate.
Nous citerons encore les variétés suivantes :
N. amber globe (Am.). Presque rond ou le plus souvent en forme de toupie ; jaune pâle, à collet vert ; feuilles entières, longues et blondes. Chair pâle, sucrée. Cette variété est estimée aux États-Unis.
N. boule de neige. Race hâtive, à racine globuleuse ou légèrement déprimée, d’un blanc pur. Elle diffère du N. turnep par l’absence de coloration verte au collet.
N. de Briollay. Originaire de l’Anjou, il se rapproche passablement du N.
Navet de Briollay. réd. au cinquième. |
N. de Chantenay hâtif. Ce navet présente de grandes analogies avec le N. noir rond ou plat ; il a comme lui la racine passablement déprimée, mais il est moins coloré et plutôt gris que noir.
N. Chirk-Castle black stone. Ce navet ressemble beaucoup aussi au N. noir rond ; la chair en est blanche, ferme, et se conserve bien.
N. gris de Luc. Petit navet sec, à racine allongée, passablement voisin du N. de Preneuse, mais un peu plus rugueux et grisâtre à la surface.
N. gris plat de Russie. Racine passablement aplatie, d’un bon tiers plus large qu’épaisse, à écorce gris de fer sillonné de lignes transversales blanchâtres. Variété rustique, mais sans avantage sur le N. noir rond.
N. hybride de Wolton. Racine à peu près exactement sphérique, quelquefois un peu piriforrae, complètement blanche dans la partie enterrée, et rouge au-dessus de terre. Chair blanche, tendre, de saveur douce ; feuilles amples. Maturité demi-hâtive.
N. jaune d’Écosse. Variété hâtive, assez voisine du N. jaune de Hollande, mais un peu plus pâle et quelquefois teintée de vert au collet. Racine très nette, presque complètement enterrée ; chair jaune pâle, tendre, sucrée.
N. jaune long de Bortsfeld. Il diffère du N. jaune long ordinaire par sa forme plus effilée, par son collet moins enterré et de couleur verdâtre. La qualité en est bonne, et il se conserve bien.
N. large yellow globe (Am.). Variété assez voisine du N. jaune de Hollande, de couleur un peu plus pâle et de forme plus sphérique.
N. de Malteau. Racine allongée, longuement ovoïde, plus courte et plus renflée que celle du N. de Preneuse, dont il se rapproche par son feuillage et par la consistance de sa chair, qui est très sèche et ferme. C’est une bonne variété encore assez cultivée aux environs de Paris.
Navet rave de Cruzy. Race extrêmement distincte. C’est le seul navet à chair sèche et à racine tout à fait aplatie. L’écorce en est d’un blanc un peu grisâtre ; la racine presque deux fois aussi large qu’épaisse. La forme en est souvent irrégulière.
N. rond sec à collet vert. Racine globuleuse, légèrement déprimée, ressemblant assez au N. rond des Vertus ou de Croissy, mais caractérisée par la teinte verte de son collet et sa chair ferme et sèche comme celle du N. de
Navet rond sec à collet vert. réd. au cinquième. |
N. rouge de Nancy. Jolie variété du N. rouge plat hâtif, remarquable par sa précocité, la régularité de sa forme et la coloration très intense de la partie supérieure de sa racine. Il diffère à peine du N. de Munich, qui lui est encore supérieur en précocité.
N. des Sablons. Racine ovoïde, d’un tiers plus longue que large, se rapprochant passablement par tous ses caractères, excepté par sa forme, du N. rond de Croissy. Chair blanche, serrée, sucrée et demi-sèche.
N. de Saulieu. Racine fusiforme ressemblant à celle d’une carotte demi-longue pointue, quatre fois aussi longue que large ; à peau grise, un peu rugueuse ; à chair ferme, sèche, sucrée, légèrement jaunâtre.
N. Scaribritsch. Racine déprimée, nette et régulière, d’un quart plus large qu’épaisse ; à collet fin, coloré de vert, le reste de la racine jaune. Chair blanc jaunâtre, tendre, serrée et sucrée ; feuillage bien blond.
N. de Schaarbeck. On cultive aux environs de Bruxelles cette variété, qui y est fort appréciée. C’est un navet blanc plat à collet vert, précoce et de petit volume, à chair fine et d’excellente qualité.
N. de six semaines à collet vert (ang. : Green-top six weeks T.). Racine déprimée, d’un bon tiers plus large qu’épaisse, pouvant devenir assez volumineuse, blanche dans la partie enterrée, verte au collet. Chair blanche, tendre, sucrée, assez serrée. Maturité hâtive.
N. violet de Petrosowoodsk. Variété violette du N. de Finlande, de même forme, ayant comme lui une dépression assez marquée à la partie inférieure de la racine, autour du pivot. Les feuilles sont quelquefois lyrées, quelquefois entières.
N. white egg. Racine ovoïde, d’un tiers plus longue que large ; peau très blanche et très lisse ; chair blanche, ferme. Cette variété est très estimée aux États-Unis, où elle est apportée en grande quantité sur les marchés.
N. yellow Tankard. Variété anglaise à racine allongée, fusiforme, deux fois aussi longue que large, d’un jaune pâle, sauf au collet, qui est légèrement hors de terre et de couleur verdâtre. Chair jaune pâle, serrée, de saveur douce. Maturité hâtive.