Les Plantes potagères/Fraisier

Vilmorin-Andrieux
Vilmorin-Andrieux & Cie (p. 219-240).


FRAISIER
Fragaria L.
Fam. des Rosacées.


Noms étrangers : angl. Strawberry. all. Erdbeere. flam. et holl. Aardbezie. dan. Jordbeer. ital. Fragola. esp. Fresa. port. Moranguoiro.


Plusieurs espèces du genre Fragaria ont été, à diverses époques, introduites dans les cultures et ont contribué à produire, soit par la simple amélioration des formes sauvages, soit par leur croisement entre elles, les variétés si diverses qui se rencontrent aujourd’hui dans les jardins. Le nombre de ces variétés est devenu tellement considérable, qu’il est absolument impossible de les mentionner toutes dans cet ouvrage, et nous avons dû en faire un choix comprenant seulement celles qui nous paraissent les plus méritantes, soit qu’elles réunissent à un haut degré différentes qualités, soit qu’elles conviennent d’une façon toute particulière à un emploi spécial. La précocité, la fertilité, le parfum, la finesse de goût, sont des qualités que tout le monde appréciera dans un fraisier, et c’est d’après le mérite des variétés sous ces différents rapports que l’amateur, cultivant chez lui et pour son propre usage, fera le choix des fraisiers qu’il lui convient de planter. Mais le jardinier qui force des fraises en primeur, ou le cultivateur qui les produit en grand pour l’approvisionnement d’un marché, devra trouver d’autres qualités dans les variétés qu’il adoptera, surtout si les fruits qu’il veut vendre doivent subir un transport un peu prolongé. La faculté de supporter le voyage sans en être endommagées a, dans ce dernier cas, une si grande importance, que bien souvent elle suffit seule à déterminer le choix des variétés qui paraissent sur les marchés.

Tous les fraisiers cultivés possèdent en commun l’avantage d’une remarquable précocité et fournissent les premiers fruits qui mûrissent au printemps. Les soins qu’exige leur culture variant passablement selon l’espèce d’où proviennent les différentes variétés, nous nous abstiendrons de donner ici autre chose que des indications très générales à ce sujet. La durée germinative moyenne des graines de fraisiers est de trois années.

Culture. — Presque tous les fraisiers redoutent la sécheresse et la trop grande chaleur ; on se trouvera donc bien de les planter en terre fraîche et dans une situation un peu abritée des rayons trop vifs du soleil. Si l’on y perd un peu sous le rapport de la précocité, la production sera, par contre, d’autant plus soutenue et plus abondante. La rusticité des fraisiers leur permet de passer l’hiver sans protection contre le froid, mais presque tous redoutent l’excès d’humidité, et sont exposés à pourrir du pied s’ils sont plantés dans une terre mal assainie. Il faut donc apporter une grande attention au drainage parfait du terrain qu’on veut planter en fraisiers. Une fois la chaleur venue, les fraisiers demandent au contraire des arrosements abondants ; on se trouvera bien, en général, de couvrir la terre où ils sont plantés d’un paillis un peu épais, qui entretiendra la fraîcheur au pied des plantes et permettra d’arroser moins souvent.

Usage. — On mange le fruit frais, qui est excellent et très sain ; on en fait des conserves, des glaces, etc.


FRAISIER DES BOIS
Fragaria vesca L.


Noms étrangers : angl. Wood strawberry. all. Wald-Erdbeere.


Indigène. — Plante vivace, herbacée, stolonifère ; feuilles ternées à folioles plissées, dentées, velues à la partie inférieure ; hampe florale dressée, rameuse, velue, dépassant légèrement le feuillage ; sépales du calice réfléchis après la floraison ; poils des pédoncules apprîmes. Fruits petits, pendants, arrondis ou coniques. Graines saillantes, menues, au nombre de 2500 dans un gramme.

Cette espèce est commune dans les bois de tout l’hémisphère boréal, et spécialement dans les régions montagneuses. On la voit peu dans les jardins depuis l’introduction de la fraise des quatre saisons ; nous devons cependant en mentionner quelques formes qui se sont conservées jusqu’à présent dans les environs de Paris, par habitude d’abord, et aussi parce que le fruit de la fraise des bols a une finesse et un parfum tout particuliers. Dans les pays de plaines la saison en dure un mois à peine ; mais dans les montagnes, à cause de la différence d’époque de maturité qui résulte de l’altitude de plus en plus grande, on récolte des fraises des bols de juin jusqu’en septembre.


FRAISE PETITE HÂTIVE DE FONTENAY.


Synonyme : Fraise hâtive de Chatenay.


Variété différant très peu de la Fr. des bois sauvage, très précoce, mûrissant sept ou huit jours avant la Fr. des Alpes. Fruit petit, rond, d’un rouge foncé quand il est très mur.

Cette variété n’est pas remontante, c’est-à-dire qu’elle ne donne de fruit qu’au printemps.


FRAISE DE MONTREUIL.


Synonymes : Fraise de Montreuil à marteau, Fr. de Villebousin, Fr. de Ville-du-Bois, Fr. dent de cheval, Fr. Fressant.


Variété bien distincte, à feuillage assez étroit, très blond, plissé, d’un aspect tout particulier. Plante vigoureuse, fertile, à fruits coniques assez allongés, parfois élargis en crête de coq, rouge foncé quand ils sont bien mûrs, ce qui n’arrive qu’un peu tard, vers la fin de juin ou au commencement de juillet.

Cette variété est très productive ; elle ne remonte pas. Elle fut obtenue aux environs de Montlhéry, par un horticulteur du nom de Montreuil, au commencement du xviiie siècle.

La Fr. monophylle, ou Fr. de Versailles, dans laquelle une seule foliole se développe à chaque feuille, est encore une variété du fraisier des bols. Elle a été obtenue par Duchesne, auteur de la célèbre Monographie du fraisier.


FRAISIER DES ALPES
Fragaria alpina Pers.Fr. semperflorens Duch.


Synonymes : Fraisier des quatre saisons, Fr. de tous les mois, Fr. des Alpes de deux saisons, Fr. perpétuel.
Noms étrangers : angl. Red alpine strawberry. all. Rothe Monats-Erdbeere. dan. Alpe-Jordbeer. ital. Fragola rossa di tutti i mesi.


Indigène.Vivace. — Plante bien différente du Fr. des bois, s’en distinguant par les dimensions un peu plus fortes de toutes ses parties, de son fruit particulièrement, et surtout par la faculté unique qu’il possède de remonter,

Fraise des Alpes.
grosseur naturelle.
c’est-à-dire de produire successivement des fleurs et des fruits pendant toute la belle saison. L’introduction de ce fraisier dans les cultures ne date pas d’une époque bien éloignée, car il fut apporté en France, du mont Cenis, par Fougeroux de Bondaroy, en 1754 ; mais il est promptement devenu l’objet d’une culture très importante, à cause de l’avantage précieux qu’il présente en fournissant des fraises à une époque où la production de toutes les autres variétés est épuisée depuis longtemps. La Fr. des Alpes ou dés quatre saisons présente à peu près les mêmes caractères d’aspect et de saveur que la Fr. des bois ; elle est cependant en général plus allongée, plus grosse et plus pointue. La graine en est aussi sensiblement plus grosse et plus longue : un gramme n’en contient que 1500 environ.

Culture. — Comme le Fr. des Alpes se reproduit exactement par le semis avec tous ses caractères, beaucoup de jardiniers ont l’habitude de le semer au lieu de le multiplier par filets, et l’on s’accorde généralement à considérer les plantes venues de graines comme plus vigoureuses et plus productives que les autres. Pour s’assurer une production bien soutenue et bien abondante à l’arrière-saison, il est bon de laisser quelque repos aux plants de fraisiers sur lesquels on compte pour cette époque ; on doit pour cela ne pas les laisser fleurir au printemps, ou au moins cesser de bonne heure d’en cueillir les fruits et supprimer les montants et les filets, tout en continuant les arrosements. Des fraisiers des Alpes bien soignés doivent produire au mois de septembre à peu près aussi abondamment qu’au printemps ; la plus grande difflculté de leur culture consiste à les faire fructifier abondamment en juillet et en août.



FRAISIER DES ALPES A FRUIT BLANC.


Noms étrangers : angl. White alpine strawberry. all. Weisse Monats-Erdbeere. ital. Fragola bianca di tutti i mesi.


Il existe de nombreuses variétés de fraisiers des Alpes : une des plus anciennement connues est celle à fruit blanc, qui diffère de la forme ordinaire par la couleur de son fruit et par sa saveur un peu moins acide ; elle est tout aussi remontante.


FRAISE JANUS AMÉLIORÉE.


Très belle variété de la fraise des Alpes, caractérisée par son fruit conique,

Fraise améliorée
Duru.
grosseur naturelle.
gros, bien fait et prenant, à la maturité complète, une teinte presque noirâtre. Cette race est très fertile, très remontante et sous tous les rapports fort recommandable ; elle se reproduit assez fidèlement par le semis.

Une autre race améliorée de fraisier des Alpes est assez souvent cultivée depuis quelques années, sous le nom de Fr. des quatre saisons améliorée Duru. Elle se distingue des autres par la forme particulière de son fruit, qui est très long et très mince. La couleur en est plus claire que celle de la fraise Janus.

On pourrait augmenter beaucoup le volume de la fraise des Alpes par les semis et la sélection ; mais il ne faut pas perdre de vue que toute augmentation dans le. volume des fruits est généralement obtenue aux dépens de leur nombre ou de la durée de la fructification, qui est le vrai et le plus grand mérite d’une fraise des quatre saisons.


FRAISE LA MEUDONNAISE.


Cette variété, autrefois assez répandue aux environs de Paris, un peu délaissée aujourd’hui, se distingue, à première vue, de toutes les autres par ses feuilles assez blondes, qui présentent la particularité d’être, pour ainsi dire, cloquées ou renflées au milieu, au lieu d’être planes ou pliées en deux, comme celles de la plupart des| autres fraises des Alpes. Le fruit de la Meudonnaise est gros, conique et d’une couleur très foncée quand il est bien mûr ; la maturité en est assez tardive.


Fraisier des Alpes sans filets.
réd. au quart.
FRAISIER DES ALPES SANS FILETS.


Synonymes : Fraisier Gaillon, Fr. buisson, Fr. des Alpes sans coulants.

Noms étrangers : angl. Bush alpine strawberry. all. Monats-Erdbeere ohne Ranken. ital. Fragola di tutti i mesi senza fili.


Cette forme, très distincte, a l’avantage de ne pas produire de filets ou coulants, qui rendent souvent difficile l’entretien des plantations de fraisiers ; elle convient tout particulièrement pour ce motif à la formation des bordures. Il en existe une variété à fruit rouge et une autre à fruit blanc ; toutes deux sont rustiques, fertiles, remontantes, et se reproduisent presque sans aucune variation par la voie du semis. Elles peuvent aussi se multiplier par la division des touffes.


FRAISIER ÉTOILE
Fragaria collina Ehrh.


Synonymes : Breslinge, Craquelin, Fraisier vineux de Champagne.


Indigène.Vivace. — Ce fraisier ressemble, à première vue, par ses caractères de végétation, au Fr. commun et au Fr. des Alpes ; il se distingue cependant du premier par ses filets simples et non composés d’articles successifs, et du second en ce qu’il n’est pas remontant. Ses fruits sont plus arrondis et bien plus obtus que ceux du Fr. des bois ; ils sont aussi un peu plus gros et fréquemment atténués près du calice en une sorte de col rétréci ; leur couleur est beaucoup plus terne et moins luisante que celle des autres fraises, sauf les caprons, et, comme ceux-ci, ils ont souvent le côté de l’ombre à peine coloré. La chair en est assez ferme, beurrée, bien pleine et d’une saveur musquée très particulière. Les graines en sont relativement grosses : un gramme n’en contient que 1100 environ ; elles sont espacées à la surface du fruit et assez profondément enfoncées. En somme, ce fraisier ressemble au Fr. des bois par tous ses caractères, excepté par son fruit, qui se rapproche beaucoup plus de la fraise capron que de toute autre.

D’après les derniers travaux de M. J. Gay, le Fr. de Bargemont (Fr. Majaufea Duch.) ne serait qu’une forme du Fr. collina. Ces deux fraisiers, qui autrefois se rencontraient de temps en temps dans les jardins, sont à peu près inconnus aujourd’hui en dehors des collections botaniques.



FRAISIER CAPRON
Fragaria elatior Ehrh.


Noms étrangers : dan. Busk-Jordbeer, Spanske-J.


Indigène. — Vivace. — Plante stolonifère, à feuilles plissées, d’un vert foncé, terne, passablement velues ; fleurs le plus souvent dioïques par avortement. Fruits d’un rouge très foncé violacé ; graines noires, enfoncées, au nombre de 1200 environ dans un gramme. Sur certains pieds, les pistils se développent seuls, sur d’autres seulement les étamines ; de sorte que la fécondation ne peut se faire sûrement que si les deux formes se trouvent réunies à petite distance l’une de l’autre.

Culture. — Les caprons, comme la plupart des fraisiers, se multiplient principalement par les coulants ou filets qu’ils donnent en abondance. Toutes les races cultivées de ce fraisier, dérivant d’une plante indigène en France, sont parfaitement rustiques et d’une culture très facile ; néanmoins, depuis l’apparition et la vulgarisation des nombreuses races de grosses fraises ou fraises ananas aujourd’hui connues, les caprons ont beaucoup perdu de la faveur dont ils jouissaient autrefois ; la saveur particulière et extrêmement forte de leurs fruits déplait à beaucoup de personnes, et ils n’ont pas, comme la Fr. des quatre saisons, l’avantage de donner une seconde récolte à l’automne. Toute bonne terre saine leur convient, et les plantes peuvent être laissées plusieurs années au même endroit ; mais il est nécessaire, pour en obtenir une fructification abondante, de s’assurer, au moment de la plantation, qu’on en possède des individus mâles et d’autres femelles : c’est la conséquence naturelle de ce que nous avons dit sur la séparation des sexes dans cette espèce.


FRAISE CAPRON FRAMBOISE.


Synonyme : Fraise abricot.
Noms étrangers : angl. Common Hautbois strawberry, Hautbois Str., Hautbois or Musky Str., Old Hautbois Str., Original Hautbois Str., Diœcious Hautbois Str.


Cette variété présente tous les caractères que nous avons indiqués comme

Fraise capron framboisé.
grosseur naturelle.
étant ceux de l’espèce dont elle sort ; la végétation en est vigoureuse, le feuillage abondant. Les fruits, très nombreux, presque sphériques, légèrement rétrécis, allongés en col et dépourvus de graines à l’endroit où ils sont insérés sur le calice, ne mûrissent que vers la fin de juin, et présentent alors une couleur rouge violacé ou lie de vin. Chair très pleine, juteuse, beurrée et fondante, blanche ou légèrement jaune, quelquefois un peu verdâtre ; à saveur très prononcée, rappelant un peu celle de la framboise ou plutôt du cassis. Feuilles à pétioles très velus, surtout dans la jeunesse.


FRAISE BELLE BORDELAISE.


Plante moins développée que le capron framboise, plus trapue, plus ramassée ; feuillage d’un vert blond un peu grisâtre ; folioles ovales-allongées, à nervures bien marquées et dentelures aiguës et profondes ; hampes florales dressées, s’élevant bien au-dessus du feuillage ; fleurs assez grandes, d’un blanc pur, à pétales très arrondis. Fruits mûrissant vers le milieu de juin, gros, assez allongés, souvent coniques, dépassant notablement en volume ceux du capron framboise.


FRAISIER ÉCARLATE.
Fragaria virginiana Ehrh.


Amérique septentrionale. — Vivace. — Plante stolonifère, à feuilles longues, non plissées, presque entièrement glabres, ainsi que les pétioles. Fruits nombreux, petits, arrondis, à pédicelles très minces. Graines profondément enfoncées, assez petites, brunes, au nombre de 1500 environ dans un gramme.

Le Fr. écarlate est d’une culture très facile : il est hâtif, rustique et très durable ; mais les fruits, presque sphériques, amincis près de leur point d’insertion en un col dépourvu de graines, d’une couleur rouge écarlate assez vive, même à la maturité, en sont malheureusement fort petits, et la plante ne remonte pas, double désavantage qui l’a fait délaisser comme bien d’autres, en faveur des grosses fraises ou de la Fr. des quatre saisons.


FRAISIER ÉCARLATE DE VIRGINIE.


Synonymes : Fr. Framboise, Fr. de Virginie, Guigne de Virginie, Quoimia de Virginie.
Noms étrangers : angl. Old scarlet strawberry, Scarlet Virginia Str. all. Virginische Erdbeere.


Cette race représente le type botanique de l’espèce à peine modifié par la culture ; nous ne voyons donc rien à ajouter à la description donnée pour l’espèce.

Les variétés obtenues par simple variation du Fr. virginiana ont à peu près disparu des cultures ; mais, par contre, plusieurs variétés obtenues par le croisement de cette espèce avec le Fr. ananas ont conservé des caractères qui rappellent parfaitement ceux du Fr. écarlate.


FRAISIER DU CHILI.
Fragaria chilensis Duch.


Chili. — Vivace. — Plante stolonifère, très velue dans toutes ses parties, trapue ; fleurs dioïques par avortement, très larges, d’abord d’un blanc jaunâtre, devenant ensuite d’un blanc pur ; pétioles gros et courts, teintés de rouge ; folioles presque rondes, à dentelures très grandes et très obtuses. Fruit gros, généralement de forme irrégulière, d’une couleur orangée, et plus ou moins velu sur la peau elle-même ; graines noires, saillantes, relativement grosses, au nombre de 800 à 900 dans un gramme. Maturité tardive. A l’étal spontané, au Chili même, ce fraisier se montre sous des formes assez diverses. Il se présente tantôt à fruit blanc couvert de graines noires, tantôt à fruit saumoné ou orangé pâle ; la fleur est parfois blanc pur, parfois jaune-soufre passant au blanc après l’épanouissement. Le Fr. du Chili n’est pas parfaitement rustique dans toute la France. Il réussit fort bien dans les climats maritimes, et particulièrement en Bretagne, où il est cultivé sur une très grande échelle à Plougastel, aux environs de Brest ; à Paris, il souffre assez du froid dans les hivers rigoureux ou humides, et il y est plutôt cultivé à titre de curiosité qu’autrement. Comme les autres fraisiers, celui du Chili se multiplie par ses coulants. Il fut rapporté du Chili en 1714, par Frézier.


FRAISIER DU CHILI VRAI.


Synonymes : Frutiller, Quoimio du Chili.
Noms étrangers : angl. True Chili strawberry. all. Riesen Erdbeere, Chili E. esp. (Am.) Frutilla, Frutillar.


Plante tardive, très velue, à gros fruits orangés, mûrissant assez tard dans la saison, et d’une saveur particulière un peu fade et pas très parfumée. Graines noires, saillantes, surmontées par les pistils persistants. Ce fraisier, comme nous l’avons dit, n’est pas bien rustique à Paris, et sa réussite n’est certaine en France que dans le voisinage des côtes.


FRAISIER ANANAS
Fragaria grandiflora Ehrh.


Synonymes : Fraisier de la Caroline, Fr. de Surinam.


L’origine de cette forme de fraisier à gros fruit a toujours été fort obscure. Dès l’époque de son introduction dans les cultures, vers le milieu du siècle dernier, on ne savait quelle origine exacte lui assigner. Du reste, deux fraisiers ont porté le nom d’ananas : l’un, décrit par Poiteau, n’est pas le véritable Fr. ananas ; l’autre, beaucoup plus cultivé, répandu en Angleterre et en Hollande, paraît avoir donné naissance par variation, peut-être par croisement, à la plupart des fraises à gros fruit dites anglaises. Il est fort possible que le Fr. ananas lui-même soit issu du croisement du Fr. du Chili et d’une autre espèce botanique. Le Fr. ananas, tel qu’il a été conservé dans quelques collections, est vigoureux, assez trapu ; ses feuilles rappellent passablement celles du Fr. de Virginie ; les hampes en sont vigoureuses, pas très élevées, un peu velues ; les fleurs très grandes. Le fruit est rond ou un peu en cœur, d’un rose pâle légèrement jaunâtre ou saumoné ; la chair est très blanche, souvent creuse au centre. Les graines sont brunes, moyennes, peu enfoncées ; un gramme en contient environ 1100.

De ce fraisier sont sortis, par la voie du semis, des milliers de variétés distinctes dont nous allons énumérer les meilleures et les plus intéressantes.



FRAISES HYBRIDES
.


Synonymes : Grosses fraises, Fraises anglaises.
Noms étrangers : all. Grossfrüchtige Erdbeeren. esp. Freson.


Les diverses variétés qu’on réunit sous la dénomination de grosses fraises sont loin de présenter des caractères identiques. Nous ne chercherons donc pas à faire une description générale de plantes aussi différentes les unes des autres. Pour donner une idée des dissemblances qu’elles présentent, nous dirons que la couleur des fruits varie du blanc au rouge noir, et leur poids de 5 à 60 grammes. La saveur du fruit, la grosseur et l’enfoncement des graines, les dimensions des fleurs, la précocité, la quantité de coulants produite, ne donnent pas lieu à des différences moins accentuées.

Culture. — Les grosses fraises aiment une terre saine, profonde et substantielle ; elles s’accommodent assez aisément des diverses natures de terrain, pourvu qu’elles n’aient pas à souffrir de l’humidité stagnante, qui est ce qu’elles redoutent le plus. Toute terre de jardin peut être amenée, par un défoncement modéré et l’emploi d’amendements appropriés à sa nature, à produire de belles fraises, à moins que le climat ne soit d’une sécheresse excessive.

On ne sème guère les grosses fraises que dans le but d’en obtenir des variétés nouvelles ; presque toujours elles se multiplient par le moyen de coulants ou filets enracinés, et en effet ce mode de propagation est si prompt et si facile, qu’on n’en saurait désirer de préférable. Les coulants sont des rameaux très minces et allongés, qui, à l’extrémité d’une portion nue et semblable à un morceau de ficelle plus ou moins long, présentent un bouquet de feuilles porté sur un renflement qui émet promptement des racines et se fixe au sol à une légère distance de la plante mère. Dans les grosses fraises, les coulants ne s’arrêtent pas après s’être enracinés une première fois, mais ils portent jusqu’à quatre ou cinq bouquets de feuilles qui se développent et s’enracinent les uns après les autres, si les conditions sont favorables à leur végétation. Les coulants commencent à se montrer au moment de la floraison et continuent à s’allonger pendant toute la belle saison ; il s’en développe même de nouveaux pendant tout l’été, surtout si les premiers ont été supprimés.

Vers le mois d’août, les premiers plants provenant des filets sont enracinés et assez forts pour être plantés. On les met alors en place, soit en bordures, soit en planches contenant trois ou quatre rangs de fraisiers espacés d’environ 0m,50 en tous sens. La terre doit avoir été bien travaillée et bien fumée avant la plantation et recouverte d’un bon paillis. Dès le printemps suivant, les jeunes plants commencent à produire, et les fruits sont d’autant plus abondants et plus beaux que les coulants sont supprimés avec plus de soin. Aussitôt que les premiers fruits sont formés, il est bon de placer à la surface de la terre, soit de la paille longue, soit des ardoises ou des tuiles, pour défendre les jeunes fruits du contact du sol humide ; ils mûrissent ainsi un peu plus rapidement, et surtout restent propres, même après les pluies abondantes.

Une planche de fraisiers reste ordinairement bien productive pendant deux ou trois saisons ; il faut, dès la seconde année de production, s’occuper de la remplacer pour avoir toujours une plantation jeune et en plein rapport Les filets les plus faibles et ceux qui se sont développés le plus tard à l’automne peuvent être conservés en pépinière pour être mis en place au printemps ; mais il ne faut pas espérer en obtenir de fruits avant la seconde année de plantation.

La culture forcée des grosses fraises se fait quelquefois en serre, plus habituellement en bâches chauffées au thermosiphon. On élève en pots les plantes destinées à subir cette culture, et on les soumet à l’action de la chaleur artificielle à partir de la fin du mois d’octobre et successivement, jusqu’à la saison où les fraises commencent à mûrir en pleine terre. En laissant se développer les premiers coulants des fraisiers cultivés en pleine terre, en les pinçant après le premier nœud, et en faisant enraciner la jeune plante, non pas dans le sol même de la planche, mais dans un godet rempli de bonne terre, on peut obtenir des pieds de fraisiers assez avancés pour qu’après un rempotage à l’automne, ils puissent être forcés dès l’hiver suivant. Ce même procédé peut être employé pour avancer les fraisiers destinés à la plantation en pleine terre.

Les variétés de grosses fraises qui conviennent le mieux à la culture forcée sont : la Princesse royale, la Marguerite, la Vicomtesse Héricart de Thury, la Constante ; et dans les variétés étrangères : la Black Prince, Keen’s seedling et British Qusen.

Usage. — Le fruit se mange frais ; on l’emploie aussi cuit, sous forme de confitures ou de conserves.


FRAISE AMIRAL DUNDAS (Myatt).


Plante assez vigoureuse ; feuillage d’un vert foncé ; pétioles longs,

Fraise Amiral Dundas.
de grosseur naturelle.
rougeâtre, velus ; folioles ovales-allongées, assez souvent au nombre de quatre, en cuiller, à dentelures aiguës ; pédoncules forts, ramifiés, le plus souvent feuilles ; fleurs larges, blanches, pas très nombreuses. Fruits coniques, allongés, quelquefois carrés du bout, d’un rouge foncé à la maturité, à graines nombreuses, presque noires, demi-enfoncées ; chair blanc rosé, ferme, sucrée. Variété fertile et de maturité tardive.

Ce fraisier donne des filets très gros et très épais, velus et faiblement teintés de rouge, Il en produit en assez grand nombre pour se multiplier facilement et rapidement. C’est, malgré tous ses mérites, un fraisier d’amateur plutôt qu’une variété de grande culture ; bien que connu depuis une vingtaine d’années aux environs de Paris, il n’a pas été adopté par les maraîchers.


FRAISE BARNE’S LARGE WHITE (Barne).


Plante de vigueur moyenne, assez trapue ; feuilles arrondies, d’un vert foncé luisant, à dentelures profondes et assez aiguës, nervures très apparentes ; pétioles longs et minces, verts ; fleurs nombreuses, relativement petites, portées sur des pédoncules courts, ramifiés, dépassant à peine le feuillage. Fruits arrondis ou coniques, obtus, d’un blanc légèrement rosé ; graines demi-saillantes, rouges ou brunes ; chair très blanche, un peu flasque, sucrée, juteuse, à goût musqué assez prononcé. Maturité demi-tardive.

Plante très fertile, et remarquable surtout par la couleur blanche de son fruit. Après la fructification, elle reste remarquablement compacte et trapue ; elle ne produit que peu de coulants : ceux-ci sont courts, raides, assez gros ; les bouquets de feuilles qu’ils portent sont plus rapprochés les uns des autres que dans la plupart des autres fraisiers.


FRAISE BICOLORE (de Jonghe).


Plante assez vigoureuse ; feuillage abondant, d’un vert franc luisant, à folioles ovales très allongées, un peu flasques ; pédoncule élevé, très ramifié, souvent feuille ; pétioles longs, verts ; fleurs presque pendantes. Fruits très nombreux, petits, presque sphériques, avec un col très prononcé, rétréci et dépourvu de graines ; d’une couleur orangée très pâle, restant parfois tout à fait blancs du côté opposé au soleil ; chair d’un blanc jaunâtre, extrêmement beurrée, juteuse, sucrée et parfumée.

La Fr. bicolore est une de celles qui payent le moins de mine : elle manque de volume et de couleur ; mais, par contre, elle est d’une délicatesse toute particulière et diffère complètement de toutes les autres fraises hybrides. On pourrait presque la dire intermédiaire, par la saveur, entre une fraise anglaise et un caprou. La production en est très hâtive et très soutenue.


FRAISE BRITISH QUEEN (Myatt).


Fraise British Queen.
de grosseur naturelle.

Plante de taille moyenne, un peu délicate ; feuilles ovales, assez longues, à pétiole velu, souvent rougeâtre; folioles ovales, presque arrondies,, à dentelures très grandes et peu profondes ; fleurs très larges, portées sur des pédoncules vigoureux dépassant généralement le feuillage. Fruits très gros, oblongs, souvent aplatis, à bout conique ou carré, d'une couleur rouge vermillon, ne devenant jamais bien foncée ; graines brunes assez saillantes; pédicelles assez gros, velus ; chair blanche, ferme, très juteuse, sucrée, extrêmement parfumée, d'une grande finesse. Certainement une des meilleures de toutes les fraises au point de vue de la qualité ; recommandable surtout pour les terres fortes et fraîches.

Cette excellente fraise serait certainement plus répandue dans les cultures si elle était plus rustique, et surtout si la multiplication n'en était rendue lente et difficile par ce fait qu'elle ne produit que très peu de coulants; ceux qu'elle donne sont minces et grêles.


FRAISE CAROLINA SUPERBA (Kitley).


Fraise Carolina superba.
de grosseur naturelle.

Plante assez vigoureuse, velue dans toutes ses parties; feuillage d'un vert foncé, luisant en dessus; folioles ovales, plissées ou contournées, souvent en cuiller; fleurs moyennes, nombreuses, portées sur des pédoncules assez vigoureux, mais dépassant à peine le feuillage. Fruits gros, en cœur, un peu courts, de couleur vermillon; graines demi-saillantes; chair très blanche, fondante, beurrée, parfumée, légèrement musquée. Très bonne variété, assez fertile, mais un peu délicate. Maturité demi-tardive.

Assez voisine de la Fr. British Queen par ses autres caractères de végétation, cette variété en diffère par ses filets, qui sont gros, épais et velus ; ils ne sont pas très abondants, et nous les avons vus quelquefois fleurir dans l'année même, mais ce fait est exceptionnel.



FRAISE DOCTEUR HOGG (Bradley).


Plante très voisine de la Fr. British Queen par ses caractères de végétation, un peu plus ramassée, à folioles plus arrondies, et donnant des fruits plus gros, en forme de cœur, d'une belle couleur rouge écarlate, à graines jaunes ou brunes, demi-saillantes. Chair très pleine, ferme, d'un blanc rosé, juteuse et beurrée, d'un parfum délicat, quelquefois musqué. Maturité demi-tardive.


FRAISE DOCTEUR MORÈRE (Berger).


Fraisier très vigoureux ; pétioles et tiges assez velus ; feuilles grandes, larges, d’un vert très foncé ; folioles larges, presque toujours plissées sur la nervure médiane, un peu gaufrées et contournées ; dentelures très grandes, assez profondes et assez aiguës ; pédoncules forts, dressés, souvent feuilles ; calice très large ; fleurs grandes, assez nombreuses, faisant place à des fruits dont la grosseur diminue rapidement du premier aux derniers. Fruits très gros, un peu courts, d’un rouge très foncé à la maturité ; graines noires assez saillantes ; chair rose, fondante, sucrée, juteuse, assez parfumée, mais souvent creuse au centre. Le goût du fruit rappelle un peu celui de la Fr. du Chili.

Cette variété, d’obtention récente, est déjà cultivée en grand dans les environs de Paris pour l’approvisionnement du marché.

Fraise Docteur Morère.
de grosseur naturelle.
Fraise Docteur Nicaise.
de grosseur naturelle.


FRAISE DOCTEUR NICAISE (Dr Nicaise).


Plante assez naine, de vigueur et de fertilité moyennes ; feuilles peu velues ; folioles d’un vert gai, luisant, plutôt longues que larges, à dentelures peu profondes, mais assez aiguës ; fleurs grandes ; pédoncules très courts, ramifiés, presque rampants. Fruits très gros, le plus souvent en crête de coq, pesant jusqu’à 40 ou 50 grammes, à graines demi-enfoncées ; chair rouge pâle, un peu molle. Le fruit est plutôt remarquable par ses dimensions que par sa qualité. Maturité demi-hâtive.

Cette variété est un des gains de M. le Dr Nicaise, de Châlons-sur-Marne. C’était un semeur persévérant à qui l’on doit l’obtention d’un grand nombre de variétés de fraises hybrides. Plusieurs ont été abandonnées, ce sont entre autres : Alexandra, Amazone, Gabrielle, Melius, Passe-partout, Pauline, Perfection ; mais d’autres resteront, et principalement celle dont nous nous occupons ici et qui se distingue par le volume énorme de son fruit, d’autant plus remarquable qu’il est porté par une plante petite et d’apparence peu vigoureuse. On conservera aussi dans les collections La Châlonnaise, qui ne le cède en délicatesse de goût et de parfum à aucune autre grosse fraise.


FRAISE DUC DE MALAKOFF (Glœde).


Plante extrêmement vigoureuse, à grandes et larges feuilles d’un vert foncé presque noir ; folioles ovales-arrondies, à dentelures très grandes et peu profondes ; pétioles, tiges et coulants très velus, souvent teintés de rouge ; fleurs grandes, d’un blanc pur, portées sur des pédoncules vigoureux, mais un peu courts. Fruits gros, courts, prenant à la maturité une teinte brunâtre particulière ; chair jaune, de couleur tirant un peu sur l’abricot, juteuse ; fondante, d’une saveur participant un peu de celle de la Fr. du Chili. Ce fraisier est très productif, très rustique et de maturité demi-tardive.

Fraise Duc de Malakoff.
de grosseur naturelle.
Fraise Eleanor.
de grosseur naturelle.


FRAISE ELEANOR (Myatt).


Plante assez vigoureuse ; feuilles à pétioles velus ; folioles moyennes, généralement en cuiller, presque glabres en dessus, velues-soyeuses à la surface inférieure, de forme ovale, k dentelures assez profondes et aiguës dans les deux tiers supérieurs, nulles vers la base ; fleurs très larges, d’un blanc pur, à pétales éloignés les uns des autres ; pédoncules vigoureux, généralement feuilles, dépassant habituellement le feuillage. Fruits de maturité tardive, oblongs, d’une très jolie forme et d’un beau rouge foncé ; chair rouge écarlate pâle, un peu molle, pas très juteuse, mais sucrée et parfumée.


FRAISE ELISA (Myatt).


Plante assez vigoureuse et fertile, mais un peu difficile sous le rapport du terrain, préférant les sols forts et argileux ; feuilles à pétiole velu, gros et élevé ; folioles grandes, presque toujours contournées ou gaufrées, à dentelures profondes et aiguës, d’un vert foncé et luisant, velues sur les nervures à la face inférieure ; fleurs moyennes, nombreuses ; pédoncules très ramifiés, généralement plus courts que les feuilles. Fruits moyens ou petits, arrondis, présentant à leur base un col ou étranglement assez marqué, conservant jusqu’à la maturité complète une couleur rouge vermillon assez pâle ; chair blanche ou légèrement jaunâtre, très ferme, juteuse et très agréablement parfumée.

Cette variété est demi-hâtive ; sa production n’est pas très considérable, mais a l’avantage de se soutenir pendant un temps assez long.



FRAISE ELTON IMPROVED (Ingram).


Plante très vigoureuse, à feuillage abondant, grand et dressé, d’un vert gai,

Fraise Elton improved.
de grosseur naturelle.
devenant très foncé sur les vieilles feuilles ; pétioles vigoureux, velus, teintés de rouge, à folioles presque rondes, marquées de nervures très accentuées et bordées de dentelures obtuses-arrondies ; fleurs grandes, d’un blanc pur, portées sur des pédoncules très vigoureux, dressés, habituellement feuilles et dépassant le feuillage. Fruit en cœur, un peu obtus, d’un rouge écarlate foncé ; graines brunes, demi-saillantes ; chair rouge, sucrée, juteuse, passablement acide. Maturité tardive.

Cette excellente fraise a été obtenue dans un semis de l’ancienne variété appelée £/2on, qui se distinguait par la belle couleur rouge foncé de son fruit et sa saveur très fine et parfumée, mais acide à l’excès. La variété nouvelle constitue un grand progrès sur l’ancienne.


FRAISE GLOIRE DE ZUIDWYCK (Aric Koster).


Plante très vigoureuse, à pétioles et pédoncules fortement velus ; touffes

Fraise Gloire de Zuidwyck.
de grosseur naturelle.
fortes et larges ; feuilles moyennes, d’un vert légèrement grisâtre ; folioles quelquefois recourbées en cuiller, à dentelures grandes et assez profondes, comme celles de la Fr. Jucunda ; fleurs moyennes ou presque petites, portées sur des pédoncules très vigoureux, dressés, ramifiés et très raides, égalant le feuillage. Fruits gros, régulièrement coniques, quelquefois en crête, d’une couleur orange foncé ou écarlate très vif ; graines jaunes, demi-saillantes ; chair orange, fondante, juteuse, agréablement acidulée, sucrée, pas très parfumée.

C’est une excellente variété, très productive, de précocité moyenne, convenant bien pour l’approvisionnement des marchés. Elle a l’avantage de se multiplier facilement par ses coulants, qui sont nombreux, de force moyenne et qui restent habituellement tout à fait verts, même dans la partie éclairée par le soleil. La fraise Gloire de Zuidwyck a encore un assez grand avantage, c’est que ses fruits ne sont pas très sensibles à l’action de l’humidité et ne pourrissent pas facilement.


FRAISE JUCUNDA (Salter).


Plante très vigoureuse, trapue ; pétioles élevés, portant des feuilles moyennes d’un vert franc presque vernissé ; folioles presque rondes, à dentelures peu profondes et assez rrondies, à nervures bien apparentes ; fleurs moyennes, très nombreuses, portées sur des pétioles robustes, dressés, souvent feuilles, toujours très ramifiés et dépassant le feuillage. Fruits très abondants, en cœur, d’un rouge vermillon brillant, devenant plus foncé quand ils dépassent le degré ordinaire de maturité, quelquefois un peu creux ; graines jaunes, presque entièrement saillantes ; chair rouge, juteuse, assez parfumée, pas très sucrée. Maturité demi-tardive.

La vigueur et la rusticité de cette variété, l’abondance de ses fruits, leur belle couleur et l’avantage qu’ils présentent de supporter admirablement le transport, en font une des fraises les plus précieuses pour la culture maraîchère dans les environs des grandes villes. Elle est en plein rapport lorsque les fraises hâtives commencent à décliner.

Fraise Jucunda.
de grosseur naturelle.
Fraise La Constante.
de grosseur naturelle.
Fraise La Chalonnaise.
de grosseur naturelle.



FRAISE LA CHALONNAISE (Dr Nicaise).


Plante de vigueur moyenne, un peu délicate ; feuillage assez léger ; longs pétioles velus ; folioles ovales è larges dentelures ; fleurs très grandes, d’un blanc pur ; pédoncules souvent farinés, ramifiés, dépassant bien le feuillage. Fruits ovoïdes, moyens, à graines demi-saillantes ; chair très blanche, ferme, pleine, sucrée, juteuse et extrêmement parfumée. Maturité demi-tardive. Certainement une des meilleures fraises cultivées.



FRAISE LA CONSTANTE (de Jonghe).


Plante ramassée, trapue ; feuilles à pétioles courts et folioles petites, presque rondes, d’un vert foncé un peu glauque, à dentelures grandes, généralement peu nombreuses, mais aiguës et profondes ; pédoncules ramifiés, mais très courts, restant presque tous cachés dans le feuillage ; fleurs très nombreuses, petites, d’un blanc un peu verdâtre. Fruits gros, coniques, un peu courts, rouge écarlate assez foncé, quand ils sont bien mûrs ; graines noires peu enfoncées ; chair rosée ou rouge pâle, fine, juteuse, parfumée, manquant un peu de sucre. Variété fertile, d’une production très régulière, tenant peu de place, et pour toutes ces raisons très recommandable.


Fraise La Reine.
de grosseur naturelle.

FRAISE LA REINE (de Jonghe).


Plante petite et menue dans toutes ses parties ; feuilles à pétiole court, rougeâtre, et folioles longues, étroites, d’un vert foncé, à dentelures généralement arrondies ; fleurs grandes, d’abord jaunâtres, puis d’un blanc pur ; pédoncules assez ramifiés, mais grêles et restant en bonne partie cachés sous le feuillage. Fruits longs et minces, rouge carminé, restant souvent pâles et seulement rosés du côté qui n’est pas exposé au soleil ; graines petites, noires et saillantes ; chair blanche, très ferme, juteuse, sucrée et parfumée.

Cette variété est peut-être la plus délicate et la meilleure au goût de toutes les grosses fraises, mais c’en est aussi la moins productive. Les filets, minces et teintés de rouge, sont trop peu abondants pour que la multiplication en soit rapide.


FRAISE LOUIS VILMORIN (Robine).


Plante de vigueur moyenne, assez basse ; folioles ovales-arrondies, d’un

Fraise Louis Vilmorin.
de grosseur naturelle.
vert foncé luisant, à dentelures très grandie, et assez obtuses ; fleurs larges, d’un blanc pur, portées sur des pétioles très courts, très branchus, à ramifications souvent teintées de rouge et en partie cachées dans le feuillage. Fruits en forme de cœur, très réguliers, nombreux, d’un rouge extrêmement foncé à la maturité ; graines demi-saillantes ; chair rouge foncé, pas très sucrée et manquant un peu de finesse et de parfum, mais bien pleine, juteuse et très agréable.

Cette fraise est très rustique ; la production en est abondante et soutenue, et la couleur tout particulièrement remarquable par son intensité. Les filets sont assez peu nombreux, ce qui empêche la multiplication de se faire très rapidement.C’est, avec la variété américaine Wilson’s Albany, la meilleure fraise à cuire ; les confitures qui en sont faites ont plus de goût et de couleur que celles des autres fraises, même de celles qui sont les meilleures à l’état frais.


FRAISE LUCAS (de Jonghe).


Plante vigoureuse, demi-hâtive ; feuilles assez grandes, d’un vert franc, lustrées à la face supérieure ; folioles légèrement ovales, à dentelures très grandes, assez profondes et de forme passablement variable, quelquefois très aiguës, quelquefois tout à fait rondes ; fleurs moyennes, à pétales ronds, portées en grand nombre sur des pédoncules feuilles, vigoureux, mais courts, restant souvent cachés dans le feuillage. Fruits oblongs, gros, bien faits, d’un rouge écarlate assez foncé ; graines demi-enfoncées ; chair rose pâle, juteuse, sucrée et très parfumée.

Excellente variété à la fois productive et de qualité tout à fait hors ligne.

Fraise Lucas.
de grosseur naturelle.
Fraise Lucie.
de grosseur naturelle.
Fraise Marguerite.
de grosseur naturelle.


FRAISE LUCIE (Boisselot).


Grande plante très vigoureuse, velue ; feuilles abondantes, luisantes à la face supérieure, d’un vert très foncé, à dentelures larges et arrondies, souvent repliées en cuiller ; fleurs grandes, d’abord jaunâtres et devenant d’un blanc assez pur à l’épanouissement complet ; pétioles et coulants très rouges. Fruits gros, ovoïdes-allongés, rouge vermillon, légèrement velus à l’extrémité ; graines saillantes ; chair blanche, sucrée, assez parfumée, quelquefois un peu creuse au centre. Cette variété est vigoureuse et productive ; elle mûrit ses fruits très tardivement, et a l’avantage de prolonger la saison des grosses fraises après que toutes les autres ont cessé de produire.


FRAISE MARGUERITE (Lebreton).


Plante moyenne ; pétioles assez courts, minces ; folioles longues par rapport à leur largeur, d’un vert franc, très lisses en dessus, dentelures assez grandes, aiguës, faisant complètement défaut dans la moitié inférieure du pourtour des folioles ; fleurs moyennes, pédoncules courts, extrêmement ramifiés, presque traînants. Fruits très gros, coniques-allongés, d’un rouge vermillon restant assez clair même à la maturité ; graines assez enfoncées ; chair rose, très juteuse, fondante, manquant un peu de sucre et de parfum. Cette variété rachète ce petit défaut en étant très productive, extrêmement précoce, d’une fertilité très soutenue et en se prêtant parfaitement bien à la culture forcée.


FRAISE MAY QUEEN (Nicholson).


Plante de vigueur moyenne, feuillue, rappelant beaucoup par ses

Fraise May Queen.
de grosseur naturelle.
caractères de végétation les fraises écarlates ; pétioles presque glabres ; folioles ovales très allongées, à dentelures aiguës, nulles dans le tiers inférieur des folioles ; fleurs moyennes ou petites, sur des pédoncules très ramifiés, courts, ne se dégageant que rarement du feuillage. Fruits moyens ou petits, courts, obtus, arrondis, rouge écarlate, à graines enfoncées ; chair rosée ou rouge pâle,aigrelette, parfumée, assez sucrée. Fruit très agréable, surtout parce qu’il arrive à maturité dès la fin du mois de mai, avant toutes les autres fraises. Son petit volume, qui est son seul défaut, se trouve ainsi compensé par son extrême précocité.


FRAISE NAPOLÉON III (Glœde).


Fraise Napoléon III.
de grosseur naturelle.

Plante vigoureuse, à grandes feuilles dressées, très velues sur les pétioles, d’un vert foncé, luisant ; folioles grandes, presque rondes, à dentelures larges et obtuses ; fleurs moyennes, très rondes, en bouquets serrés, sur des pédoncules feuilles, vigoureux, se dégageant bien du feuillage. Fruits gros, assez courts, rouge vermillon ; graines noires saillantes ; chair très blanche, fondante, beurrée, bien parfumée dans les saisons chaudes, quelquefois un peu creuse au centre.

Variété rustique, productive, mais mûrissant tardivement et redoutant beaucoup la sécheresse.


FRAISE PREMIER (Ruffet).


Plante assez vigoureuse, peu velue, à feuilles moyennes, pas très

Fraise Premier.
de grosseur naturelle.
nombreuses ; folioles assez allongées, d’un vert franc, dentelures grandes et assez profondes ; fleurs larges, portées par des pédoncules à ramifications longues et grêles, égalant à peu près le feuillage. Fruits courtement coniques, souvent pointus, parfois en crête de coq, d’une belle couleur rouge vif ; graines à demi-enfoncées ; chair rose ou rouge pâle, très juteuse, sucrée, d’un goût très fin et très agréablement parfumée.

Variété rustique, productive et de précocité moyenne. Après la fructification, ce fraisier prend un port tout particulier, raide et ferme, comme si les feuilles étaient portées sur des tiges de fer. Les filets sont remarquablement gros, raides et assez velus.


FRAISE PRINCESSE ROYALE (Pelvilain).


Une des plus anciennes variétés obtenues en France. Plante de taille moyenne, mais très vigoureuse et très robuste ; feuillage d’un vert franc, lisse

Fraise Princesse royale.
de grosseur naturelle.
et luisant ; folioles ovales-allongées, à dentelures assez aiguës, ne commençant, comme dans la Fr. Marguerite, qu’à une assez grande distance du point d’attache des folioles ; fleurs très petites, mais très nombreuses, supportées par des pédoncules vigoureux, très ramifiés, dépassant en partie le feuillage. Fruits très nombreux, coniques, généralement bien faits, d’une belle couleur rouge ; chair parfumée, assez sucrée, juteuse, mais présentant une mèche centrale un peu résistante.

Variété très rustique, fertile et d’une grande précocité. Les fruits se transportent bien, et cette qualité, jointe à toutes les autres, explique la persistance avec laquelle les cultivateurs des environs de Paris l’ont conservée, malgré l’introduction de variétés nouvelles qui lui sont préférables sous certains rapports. A la halle, les fruits de la Princesse Royale se vendent toujours un peu plus cher que ceux d’aucune autre variété, à moins que ce ne soient des fraises de choix : on les estime surtout à cause de leur beau coloris et de leur parfum.


-FRAISE SABREUR (Mme Clements).


Variété très distincte, reconnaissable entre toutes les autres par la couleur

Fraise Sabreur.
de grosseur naturelle.
violacée de ses coulants et des pétioles des feuilles ; celles-ci ont les folioles allongées, à dents très grandes et profondes, d’un vert assez foncé et légèrement glauque. Les divisions du calice sont, comme les pétioles, fortement colorées en rouge. Les fleurs présentent cette particularité que les pétales prennent, après la floraison et au moment de tomber, une couleur rougeâtre très prononcée. Fruits ovoïdes, presque toujours réguliers de forme, gros et souvent très gros, d’un rouge cramoisi plus ou moins foncé selon la température ; graines très noires et très saillantes, donnant au fruit un aspect très particulier ; chair blanche, sucrée, juteuse, assez parfumée.

Cette variété est certainement une des meilleures acquisitions de ces dernières années ; elle ne donne pas un fruit de première qualité, mais elle est précoce, très rustique et d’une fertilité très grande et très soutenue. Elle commence à produire une des premières et donne encore des fruits en même temps que les plus tardives. Les coulants, qui sont, comme nous l’avons dit, très colorés, se développent en grande abondance : aussi ce fraisier est-il des plus aisés à multiplier.


FRAISE SIR JOSEPH PAXTON (Bradley).


Plante de vigueur moyenne, légèrement velue sur les coulants, un peu plus sur les pétioles des feuilles et les hampes florales ; feuillage médiocrement abondant, d’un vert foncé, luisant ; folioles grandes, ovales, souvent gaufrées ou contournées, à dentelures grandes et assez profondes ; fleurs larges, nombreuses, d’un blanc pur, portées sur des pédoncules modérément vigoureux, ne dépassant pas toujours le feuillage. Fruit conique ou en cœur, bien fait, d’un rouge écarlate assez foncé ; graines brunes, demi-saillantes ; chair blanche très pleine, ferme et fondante, beurrée, juteuse, sucrée et parfumée.

C’est une des meilleures et des plus délicates de toutes les fraises. Elle n’est malheureusement pas très fertile. La maturité en est demi-tardive.

Fraise Sir Joseph Paxton.
de grosseur naturelle.
Fraise Souvenir de Kieff.
de grosseur naturelle.
Fr. Vicomtesse Héricart de Thury.
de grosseur naturelle.


FRAISE SOUVENIR DE KIEFF (de Jonghe).


Plante moyenne, pas très feuillue ; folioles d’un vert franc, presque rondes ou légèrement ovales, à dentelures peu profondes et arrondies ; fleurs moyennes, à pétales presque ronds, d’un tissu très fin et devenant promptement presque transparent ; pétioles vigoureux, ramifiés, ne dépassant pas Le feuillage ; coulants très peu nombreux, ce qui en rend la multiplication assez lente. Fruits coniques-allongés, généralement pointus, d’un beau rouge écarlate, à graines demi-enfoncées ; chair blanc rosé, très fondante, parfumée, juteuse et sucrée. Maturité demi-tardive.

Fraise de qualité tout à fait supérieure et d’une fertilité satisfaisante.



FRAISE VICOMTESSE HÉRICART DE THURY (Jamin).


Plante vigoureuse, pas très haute, mais feuillue, dressée et d’un vert foncé indiquant un tempérament robuste ; folioles ovales, souvent rétrécies vers la base, qui est dépourvue de dentelures, le reste du pourtour en présente d’assez profondes, grandes et généralement arrondies ; fleurs moyennes ou petites, portées sur des pédoncules vigoureux, très ramifiés, dépassant généralement le feuillage. Fruits coniques ou en cœur, d’un rouge très foncé, à graines demi-saillantes ; chair très ferme, rouge, sucrée, juteuse, un peu acide et bien parfumée.

Les fruits se transportent bien ; ils mûrissent de bonne heure et sont produits en très grande quantité et pendant fort longtemps : aussi cette fraise est-elle cultivée sur une grande échelle pour l’approvisionnement des marchés, non seulement en France, mais même en Angleterre. Elle convient bien à la culture forcée. C’est une des variétés desquelles il est le plus facile d’obtenir une seconde récolte à l’automne au moyen d’un traitement approprié.



FRAISE VICTORIA (Trollop).


Plante forte, vigoureuse, à folioles très larges, presque rondes, à dentelures

Fraise Victoria.
de grosseur naturelle.
très grandes et très obtuses, d’un vert assez foncé, luisant. La plante forme des touffes larges et fournies ; les fleurs sont nombreuses, de grandeur moyenne, portées sur des pédoncules longs, vigoureux, très ramifiés et dépassant bien le feuillage. Fruits gros, très courts, arrondis ou légèrement en cœur, d’un rouge vermillon un peu pâle, à peau très fine et graines très enfoncées ; chair rose, extrêmement juteuse et fondante, passablement sucrée et parfumée.

Le fruit de cette variété se transporte difficilement et se conserve mal, ce qui lui ôte de la valeur pour la vente ; elle est néanmoins cultivée assez largement pour la halle de Paris, à cause de sa précocité et de sa fertilité très grande et très soutenue. Elle convient surtout aux potagers d’amateurs.


FRAISE WONDERFULL ou MYATT’S PROLIFIC.


Fraise Wonderfull.
de grosseur naturelle.

Plante vigoureuse, de taille moyenne ; feuilles nombreuses, à pétioles minces, assez velus ; folioles de grandeur médiocre, presque arrondies, d’un vert franc un peu grisâtre ; fleurs moyennes, très nombreuses, portées sur des pédoncules d’une grande vigueur, très ramifiés, qui ne s’élèvent pas toujours franchement au-dessus du feuillage. Fruits longs, généralement aplatis et presque toujours carrés du bout, d’un rouge cramoisi très foncé ; graines noires, petites, saillantes et très nombreuses ; chair très ferme, blanche, juteuse, très sucrée et très parfumée.

Variété demi-tardive, très fertile et produisant longtemps. C’est une de celles qui allient le mieux l’abondance à la qualité du produit ; mais la couleur un peu trop foncée des fruits fait qu’ils sont peu recherchés pour le marché.

Comme toutes les autres plantes fruitières, le fraisier a donné un si grand nombre de variétés, qu’il serait presque impossible de les énumérer toutes. Il serait d’autant plus inutile de chercher à en donner ici une liste complète, qu’il existe sur ce sujet des ouvrages spéciaux beaucoup plus complets que ce que nous pourrions faire. Nous ajouterons donc seulement aux espèces mentionnées jusqu’ici l’indication de quelques variétés américaines qui ne sont pas encore très connues en Europe et dont on fait grand cas aux États-Unis. Il en a été obtenu un assez grand nombre dans ce pays par divers semeurs, mais les plus intéressantes paraissent être les suivantes :

Wilson’s Albany. Plante vigoureuse, de demi-saison, à fruit moyen, en cœur, d’un rouge vif et d’une saveur assez prononcée, acidulée ; chair d’un rouge foncé. Frais, le fruit en est bon ; cuit, il est d’une qualité tout à fait remarquable.

Crescent seedling. Bonne plante, productive, à fruit gros, conique, un peu carré du bout, d’un rouge vif, à chair ferme, acide.

Monarch of the West. Fraisier vigoureux, à feuillage d’un vert vif, productif, demi-hâtif. Gros fruits en cœur, un peu courts ; graines brunes, saillantes ; chair très blanche, beurrée.

Sharpless n° 1. Fraisier très vigoureux, à gros fruits, souvent en crête, d’un rouge foncé ; chair rouge. Variété productive et précoce.

Sharpless’seedling. Variété demi-tardive, assez rustique, à fruit obtus, en cœur ou souvent en crête de coq, d’un rouge assez pâle, mais vif ; chair rose, juteuse, acidulée.

Nous citerons encore, à cause des emplois spéciaux pour lesquels on en fait usage, les quelques variétés suivantes :

Belle de Paris (Bossin). Variété très rustique, très productive. Fruit conique, gros, d’un rouge vif, mûrissant un peu tardivement ; chair sucrée, blanche ou rosée, assez ferme.

Black Prince (Cuthill). Fruit petit, arrondi, devenant à la maturité d’un rouge presque noir. C’est une des plus précoces de toutes les grosses fraises.

Comte de Paris (Pelvilain). Ancienne race française à beau fruit rouge foncé, en cœur ; chair rouge. Variété très productive ; convient à la culture en plein champ.

Keen’s seedling (Keen). Très bonne race ancienne, à fruit moyen, d’excellente qualité. Une des meilleures de toutes pour la culture forcée.

La grosse sucrée (de Jonghe). Plante ramassée, rustique, vigoureuse, de production assez abondante et demi-tardive. Le fruit en est gros, en forme de cœur allongé, rouge vif, luisant ; chair d’un blanc rosé, très fondante, remplie d’un jus abondant et très sucré.

Sir Charles Napier (Smith). Très beau fruit, souvent aplati et élargi en crête de coq ; chair ferme, rosée. Bonne et vigoureuse race de moyenne saison, souvent cultivée pour l’approvisionnement des marchés.

Sir Harry (Underhill). Très belle variété, fort rare en réalité, quoique beaucoup de personnes croient la posséder. Fruit gros, en cœur, d’un rouge vif ; chair pleine, juteuse, sucrée, d’un rose pâle ; maturité demi-tardive. Cette variété ne reste pas longtemps productive et donne peu de coulants.