Les Plaisirs de l’ancien régime, et de tous les âges/Réponse du Clergé



RÉPONSE
DU CLERGÉ,
Dictée par l’Abbé Grécourt.



Depuis quand oses-tu, gueuse de Messaline,

Monstre d’impureté, détestable Coquine,
Reprocher au Clergé que fuyant ton autel,

Moines, Abbés, Prélats, ne vont plus au Bordel ?

Depuis quand ton grand Con, du virus le repaire,
Ose-t-il, contre nous, exaler sa colère ;

Et bravant, sans pudeur, nos Priapes fougueux,

Répandre à gros bouillons son fiel piquant sur eux ?

De la désertion qui cause tes allarmes,

N’accuse que ton Con, qui fait baisser les armes ;

N’en accuse que lui, qui, petit autrefois,

Logeant à peine un Vit, pourrait en loger trois,

Et qui, leur présentant un hiatus immense,
Au lieu de le roidir, les amolit d’avance.

Ce sont-là, vieux chiffon, ce sont-là des motifs

Assez puissans, je crois, pour raccourcir les Vits.

Il me souvient du temps où, dure et rebondie,

Ta Gorge, à tous les Vits, savait donner envie.

Il me souvient encor que ton Cul, blanc et rond,

Suppléait quelquefois l’office de ton Con.

Oui, je te l’avouerai, l’aspect de tant de charmes

Fit pleurer autrefois nos Vits à chaudes larmes :

Ton beau Con, inondé de Foutre épiscopal,
En fait de Cons, alors, n’avait pas son égal ;

Et, dans ces temps heureux, sa charmante ouverture,

Aurait fait décharger un Priage en peinture.
Mais le cuir blanc et doux dont il était garni,

N’offre plus, à nos yeux, qu’un vieux cuir racorni ;

Et ce leger duvet qui couronnait ta Motte,
Devenu poil de Con, est hérissé de crotte.
Ainsi donc, délaissée avec tant de raison,
Prétendrais-tu venger l’injure de ton Con ?

Voudrais-tu que, bravant vérole et chaude-pisse,

Dans ton gouffre un Prélat vînt tremper sa saucisse ?

Voudrais-tu qu’un Chanoine, à Coïon rabattu,

Vînt te laver de Foutre et le Con et le Cul ?

Le plus hardi Fouteur, fût-il même un grand Carme,

N’oserait, sur ton Con, verser la moindre larme.

Alexandre le grand, nous dis-tu d’un haut ton

Quoiqu’occupé d’ailleurs, aima toujours le Con.

Pour nous prouver cela, tu nous chantes qu’en Grèce,

D’Appollon, par trois fois, il foutit la Prêtresse.

Ce n’est pas tout encor, tu nous dis qu’Augustin

N’écrivit jamais mieux qu’auprès de sa Putain.

Ces exemples fameux que je savais d’avance,

Ne feront pourtant pas, pour toi, tourner la chance.

Alexandre, Augustin, foutirent, je le sais ;

Mais que foutirent-ils ? des Cons neufs, des Cons frais.

L’un ne redoutait point que, passant par la Trape,

Chancres, porreaux, poulins, suivissent son Priape ;

L’autre ne craignait pas que de son Vit brûlant

Dût un jour découler un virus purulant.

Va, ton Con n’est pas fait pour recevoir l’hommage

De deux Coïons bénits, d’un Vit de haut parage.

Que mon Membre, plutôt, devienne tout perclus,

Qu’il ne me reste plus une goutte de jus

Que dis-je ! qu’on me coupe le Vit et les Couilles,

Et qu’on en fasse, après, des boudins, des endouilles,

Avant d’en régaler un Con toujours ouvert,

D’où découle, en tout temps, du Foutre jaune et vert.

Outre ces raisons-là, qui sont irréfragables,

Nous en avons, hélas ! qui sont bien plus valables.

Eh quoi ! ne sais-tu pas que, par un coup affreux,

Le sort, en un instant, nous a tous rendus gueux ?

O, jour trop malheureux ! les suppôts de l’église
Sont donc, dès aujourd’hui, réduits à la chemise.

Malgré l’abbé Mauri, l’égrillard sans pareil,

Qui brâillait comme un âne, avec la larme à l’œil,

Le cruel Riquetti sait prouver, sans réplique,

Que les biens du clergé sont à la république,

Qu’elle en peut disposer pour le bien de l’état,

Sans jamais consulter moine, abbé, ni Prélat :

Les députés séduits, entraînés dans le piège,
Décrètent, d’une voix, cet avis sacrilège.

Ah ! qui pourrait bander après un tel forfait !

Les Tétons les plus durs, le Con le plus parfait,

Ne sauraient émouvoir un Vit qui, sur ses Couilles

Tristement étendu, pleure sur les dépouilles
D’un maître qui, jadis faquin et pétulant,
S’échappant du bordel pour aller au boucan

Est maintenant réduit à se branler la Pine,
Pour se désennuyer en passant à Torinne.

Quand on est sans argent, quand on n’a plus le sou,

Il faut fuir le Bordel ou bien passer pour fou.

Voici donc des prélats, l’arrêt irrévocable ;

Et s’il change jamais, que la foudre m’accable !

Tu pourras foutre encore : Savoyards, Crocheteurs

Pourront être flattés de tes sales faveurs.

Mais ceux dont le gros Vit pourra te rendre folle,

Te donneront, au moins, chaude-pisse et vérole,

Les plus braves Fouteurs, au lieu de décharger,

Quand ils seront sur toi, ne feront que baver.

Si, pour les ranimer, tu remues les fesses,

Bien loin de mieux bander, ils auront des faiblesses.
Dévoré de poulains, de chancres et de porreaux,

Ton Cul, jadis si gras, sera réduit aux os,

Tous les Vits, à l’aspect de ton énorme fente,

Reculeront d’effroi, d’horreur et d’épouvante ;

Pour comble de malheur, et pour dernier affront,

Tu te verras réduite à te branler le Con.


Vignette pour Les Plaisirs de l’Ancien régime, et de tous les âges.
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