Les Plaisirs de l’ancien régime, et de tous les âges/La Messaline en pleurs


Plaisirs pag. 33
Les Plaisirs de l’ancien régime, et de tous les âges, Illustrations.
Les Plaisirs de l’ancien régime, et de tous les âges, Illustrations.





LA
MESSALINE
EN PLEURS.


Enconner est d’un Dieu,
Se branler est d’un homme.




J’avais cru, Jusqu’ici, qu’on pouvait, étant fille,

De chaque député balancer la Béquille,

Et ne m’attendais pas qu’on aurait, sans façon,

D’une assemblée en Vits, écarté tous les Cons ;

Ni qu’on dût, autre part que sur notre chemise,

Ecrire les exploits de Messieurs de l’église.

Mais puisque, par un sort que je ne comprends pas,

Tous quittent mes autels, s’arrachent de mes bras,

Et méprisant l’honneur de foutre Messaline,

Les lâches, chez le Roi, se font branler la Pine,

Portent à l’assemblée un Vit qui m’était dû ;
Paillards, je vengerai l’injure de mon Cul.

Je veux, aux yeux de tous, paraître toute nue ;

Etaler mes appas, vous éblouir la vue,
Voluptueusement me branler devant vous :

Connaissez Messaline à de semblables coups.

Mon Con rebondissant, ce Con rempli de charmes,

Que vos Vits, tant de fois, arrosèrent de larmes ;

Ce Con, dont chaque Poil est un de vos bienfaits,

Bougres, je vous le jure, est cousu pour jamais :
Et dussent tous vos Vits l’attaquer en escorte,

Ils se verront réduits à baver à la porte ;
Tous, sans exception, auront même destin ;

Vit d’Abbé, Vit de Carme et Vit de Célestin.

Je vous verrais bander et décharger sans cesse ;

Je verrais mon Conin mourir de sécheresse,
Pour éteindre sa soif, je n’implorerais pas

Ceux qui, si lâchement, outragent mes appas :

Et pour ne rien céler, de tout ce que je pense,

Un Ane aurait, Messieurs, sur vous la préférence.

Que les tems sont changés ! momens pleins de douceurs !

La France était fertile en vigoureux Fouteurs !

L’un foutait les Tettons ; l’autre, d’un Vit lubrique,

Le regard effaré, parcourait de sa Pique,

Les dehors enchanteurs d’un Cul mignon et doux,

Qu’un Evêque, souvent, baisait à deux genoux.

Tous foutaient à l’envi, Abbés, Prélats, Chanoines,

Comtes, Barons, Marquis, Nobles, Marchands et Moines.

J’ai même vu Thémis oublier son emploi,
Et, lasse de juger, se branler avec moi :

Et s’il faut, du vieux tems, vous rappeler l’usage,

Des antiques fouteurs vous retracer l’image,

Vous n’en verrez aucun dont les plus beaux écrits,

D’un Con cent fois percé, n’empruntent tout leur prix.

Le bougre d’Alexandre, en partant de la Grèce,

Même aux yeux d’Appollon, trois fois fout la Prêtresse.

Et savez-vous pourquoi le dévot Augustin

Ne parle, en ses écrits, que de l’amour divin ?

Sa doctrine jamais n’eût été si savante,
S’il ne l’avait puisée au Con de sa servante.
Sur ses Fesses assis, cet homme tout de feu,

La Pine dans la main, prêchait l’amour de Dieu,

Et celui du prochain ; car l’un ne va sans l’autre :

Enfin, il eût baisé sa servante et la vôtre,
Ovide qui, si bien, nous parle de l’amour,
N’écrivait que la nuit et foutait tout le jour.

Des Prélats jusqu’ici je n’avais pu me plaindre :

Ces gens de Dieu, munis d’un vigoureux cylindre,

Goûtaient avec transport, dans ces terrestres lieux,

Des plaisirs destinés aux habitans des cieux.

Mais depuis quatre mois, par esprit de bêtise,

Ces Prélats rougiraient de lever leur chemise !

Leur Priape, dit-on, jadis si fort, si fier,
N’oserait maintenant farfouiller un fessier.

Vous vous foutez de moi, canaille des canailles.

Allez vous faire foutre aux Putains de Versailles.

Puissé-je désormais, voir tous vos Vits perclus,

Toujours leur rire au nez et leur cracher dessus ;

Puisse chacun de vous, en sortant de l’office,

Munis de trois poulains et d’une chaude-pisse,

Vainement, près d’un mur, s’efforcer de pisser !

Que j’aurais de plaisir à vous voir grimacer !

En vain vous penserez m’appaiser par vos larmes,

Vos sanguinaires Vits seront pour moi sans charmes :

Vos regrets seront vains, vos remords superflus :

Bon soir, Messieurs, bon soir, vous ne me foutrez plus.