Les Petits poèmes grecs/Pindare/Pythiques/VII
Les Petits poèmes grecs, Texte établi par Ernest Falconnet, Louis-Aimé Martin, Desrez, (p. 213).
VII.
À MÉGACLÈS, D’ATHÈNES,
Pour célébrer dignement l’antique puissance des enfans d’Alcméon et les triomphes de leurs coursiers, pourrais-je mieux préluder à mes chants que par le nom de la superbe Athènes ? Fut-il jamais patrie plus fameuse dans la Grèce ! fut-il jamais un nom plus illustre que celui d’Alcméon !
La renommée a porté chez tous les peuples la gloire des citoyens à qui Érecthée dicta ses lois. Ce sont eux, ô Apollon ! qui, dans l’enceinte de Pytho, rebâtirent ton divin sanctuaire. Que de victoires, ô Mégaclès, tes ancêtres et toi n’offrez-vous pas à mes chants ! Cinq à l’Isthme, une plus glorieuse aux champs de Jupiter, à Olympie, deux enfin à Cirrha.
Ton nouveau triomphe surtout me comble d’allégresse ; mais une pensée m’afflige… Tant de belles actions ne vont-elles pas attirer sur toi les traits du sort jaloux ? Telle est la destinée des mortels : le bonheur le plus durable n’est jamais ici-bas à l’abri des revers.