Librairie Beauchemin, Limitée (Laurent-Olivier Davidp. 228).

daunais


Daunais n’avait que vingt ans. Il était de la paroisse de Sainte-Marguerite de Blairfindie qui a produit tant de patriotes. Petit et brun, il avait une bonne figure, l’air distingué. Après avoir été acquitté du meurtre de Chartrand, il retourna dans sa famille et résolut d’y vivre tranquille. Mais quand il vit Nelson franchir la frontière, le drapeau de l’indépendance à la main, il ne put résister à l’entraînement général, il prit son fusil et se joignit aux patriotes.

Arrêté après la défaite de Nelson à Odelltown, il comprit comme Nicolas qu’il n’échapperait pas à la vengeance des bureaucrates.

On était bien décidé à exécuter tous ceux qui avaient pris part au meurtre de Chartrand.

Aussi, Daunais reçut sa condamnation en homme qui s’attendait à tout et qui avait fait le sacrifice de sa vie. Il était généralement calme et parlait peu. C’est seulement lorsqu’il voyait ses parents et amis que l’émotion s’emparait de lui et que le regret de mourir si jeune pénétrait dans son âme.