Les Opalines/Qu’es-tu ?

L. Vanier (p. 34).

QU’ES-TU ?

Soleil, très fantasque et fourbe soleil, qu’es-tu ?
Rien. — N’est-ce pas moi qui te prête ta vertu
De fulgurer ainsi dans des cieux chimériques !
Tu n’es, mythe et farceur, je te répète, rien,
Qu’une sensation magnifique
Qui m’appartient.

Aussi quand je te vois — plagiaire notoire —
Incendier l’espace et l’abreuver de gloire,
J’ai parfois, m’endormant sous toi qui ris, flambant,
L’orgueil, énorme de mépris, tu l’imagines,
Que c’est mon âme, en irradiant,
Qui t’illumine !