Les Opalines/Ciel d’orage

L. Vanier (p. 33).

CIEL D’ORAGE

Le ciel obscur est comme un front plissé qui songe,
Comme un front bas qu’on tient dans ses mains appuyé,
C’est un gros ciel d’orage, aux vêtements d’acier,
Qui, clos de toutes parts, sans borne se prolonge.

C’est comme une rancune en fermentation,
Comme un recueillement d’énorme incertitude,
De quelque acte imminent fantastique prélude,
C’est une gigantesque élucubration.

Or, voici que, tel un flot de gloire évadée,
Sublime enfantement, joyeux nouveau venu,
Du sein crevé des cieux qui portait l’inconnu
Surgit un rayon triomphant, comme une idée !