Les Opalines/Les bœufs savoyards

L. Vanier (p. 90).

LES BŒUFS SAVOYARDS

Attelés deux par deux aux charrettes de foin,
Leur mufle humide et noir, robe fauve et lissée,
Ils vont, bœufs savoyards, qui marchent avec soin,
Leurs yeux si gros ouverts que s’y perd la pensée,
Se demandant en vain avec étonnement
Ce qu’a l’oiseau de plus qui chante à leur passage.
Ils vont d’un dolent pas que berce patiemment
La méditation de leur sombre esclavage.