Les Mystères du confessionnal/Épilogue/12

Imprimerie E.-J. Carlier (p. 158).


DERNIERS CONSEILS


En raison de sa nature, cet ouvrage ne doit pas être remis en toutes mains ;
LA MÈRE N’EN PERMETTRA PAS LA LECTURE À SA FILLE


Le MANUEL DES CONFESSEURS a été dédié au clergé catholique par Monseigneur Bouvier.

Puissent les réflexions que suggérera aux prêtres ayant le cœur droit et le jugement sain, la lecture des commentaires contenus dans le prologue et l’épilogue du livre, les amener à reconnaître les conséquences funestes du célibat pour eux-mêmes et les dangers de la pratique de la confession pour les fidèles. Puissent nos raisonnements et nos exhortations les déterminer à se séparer de la communion romaine et à rentrer dans le sein de la grande famille humaine !

De glorieux exemples les convient à rompre avec le Vatican ; Jérôme de Prague, Savonarole, Luther, Calvin, le vénérable évêque Grégoire, l’abbé Châtel, Lamennais, le père Hyacinthe, et tant d’autres.

Ce livre étrange, extraordinaire, original, sans analogue parmi toutes les publications sur le Catholicisme, est recommandé aux pères et aux mères de famille, aux hommes et aux femmes d’un âge mûr, comme le meilleur préservatif et le plus puissant spécifique contre la peste noire. Nul, parmi ceux et celles qui auront bien voulu lire les « Mystères du Confessionnal » et méditer sur les graves sujets qui y sont traités, ne consentira jamais à venir se prosterner aux pieds d’un prêtre dans le tribunal de la pénitence, ni à envoyer à confesse les êtres qu’il a charge d’élever et de garantir de tout mal.

Les églises deviendront désertes, les hiboux y bâtiront leurs nids, ce sont du reste les compagnons qui conviennent le mieux aux hommes en soutane ou à froc ; les uns et les autres recherchent les ténèbres.


Conclusion naturelle à tirer des enseignements exposés dans l’ouvrage : Abolition de la Confession ; Suppression du clergé ; Liberté absolue de conscience, c’est-à-dire le droit reconnu pour chaque individu, homme ou femme, d’adopter telle croyance religieuse ou philosophique qui lui paraîtra préférable, ou même de n’en admettre aucune. Mais, comme l’immense majorité des humains demande et réclame une religion, nous croyons devoir préconiser le retour à la religion naturelle qui admet comme bases de la doctrine : l’existence de Dieu, l’immortalité de l’âme, le libre arbitre de l’homme, la distribution des peines et des récompenses dans une autre vie, selon le mérite ou le démérite des actions. La damnation éternelle est écartée à l’égard des coupables, quelqu’énormes qu’aient été leurs crimes, mais avec obligation d’expier les fautes commises et de réparer le mal accompli avant d’être admis dans la demeure du Père céleste. Pour cet objet : réincarnations successives sur cette terre ou dans les autres mondes ou missions et épreuves à subir à l’état d’esprits.

Cette religion proclame les principes de Liberté, d’Égalité, de Fraternité. Elle a deux préceptes : Aimer Dieu par dessus tout ; Aimer son prochain comme soi-même. Ses admirables enseignements se trouvent particulièrement exposés et développés dans les ouvrages d’Allan Kardec et forment un corps de doctrine complet. Ces ouvrages ont pour titres : Le Livre des Esprits, Le Livre des Médiums, l’Évangile, Ciel et Enfer, La Genèse. Ces indications suffiront aux esprits clairvoyants, à ceux et à celles qui veulent s’instruire dans les choses qui touchent au monde visible et invisible. Notre tâche est actuellement remplie. Nous avons signalé les poisons, nous donnons les contre-poisons, afin que chacun puisse en faire usage selon ses convenances.


Notre livre a été mis à l’index par la sacrée consulte du Vatican ; par suite, tous ceux qui l’auront lu, tous les libraires qui le vendront, les imprimeurs, brocheurs et autres ouvriers qui concourront d’une manière quelconque à sa fabrication ou à la propagande, seront, pour ce fait seul, anathématisés, mis hors de l’Église et destinés à brûler éternellement dans les enfers.

Excommunications et foudres ridicules ! Personne, aujourd’hui, ne fait cas des anathèmes de l’évêque de Rome. Mais, ce qui nous intéresse davantage, c’est la prohibition dont l’ouvrage peut être l’objet dans les pays où domine le clergé catholique ; or, c’est précisément dans ces contrées qu’il est important de faire pénétrer la lumière. Nous avons dû chercher alors quelles combinaisons pouvaient être adoptées pour faire passer les frontières à ce livre, formidable non par son étendue, mais par l’importance des matières qu’il traite ; et nous pensons avoir réussi à conjurer tous les risques de saisies et de surprises. Du reste, nous préparons une édition diamant des MYSTÈRES DU CONFESSIONNAL. Sous le format minuscule, notre livre pourra se dissimuler dans la main, dans une poche, dans le plus mince compartiment d’une malle ou d’une valise, et entrera en tous pays avec les voyageurs qui en auront fait l’acquisition.

Les prohibitions, les douanes, les interdictions, les persécutions des gouvernements théocratiques doivent avoir pour effet de rendre notre opuscule plus désirable — l’attrait du fruit défendu — et de multiplier les moyens à l’aide desquels il pourra être introduit dans toutes les contrées en déjouant la surveillance des argus de la Sainte Église.