Éditions Édouard Garand (p. 171).

NOËL AUX ÉTABLES


Conte

Chez-nous, l’on croit encore à l’heure des veillées
Quand la Noël approche et déjà nous séduit,
Qu’aux étables, parfois, il se passe à minuit
Un fait grave qui tient les bêtes éveillées.

Chacune entend, dit-on, le doux appel au bruit
Léger comme le vent à travers les feuillées.
Alors s’échappent de leurs paupières mouillées,
Sur la paille, des pleurs qui brillent dans la nuit.

Les pavés sous leurs pieds étrangement résonnent,
Pendant qu’au vieux beffroi les lourdes cloches sonnent,
Chantant le Christ naissant fait Rédempteur pour nous.

Et, si bravant la peur, on entrait en silence
Aux étables, à l’heure où la messe commence,
On verrait en priant les bêtes à genoux !