Éditions Édouard Garand (p. 164).

FENAISON


Comme un clairon d’airain, le coq sur son perchoir
A lancé son appel. La campagne éveillée
S’agite, telle au vent palpite la feuillée
Où l’oiseau triste et las dans son nid vient échoir.

les faucheurs se sont mis à l’ouvrage d’emblée
Et la plaine odorante a déjà laissé choir,
Lentement, derrière eux, au fil de leur tranchoir,
Un long ruban vermeil de sa robe perlée.

Sous son chapeau pareil à quelque parasol,
Une faneuse, au loin, retourne sur le sol
Le foin mûr dans lequel gazouille une nichée.

Et par ce clair matin de douce fenaison,
Elle semble s’ébattre au sein de la jonchée,
Comme une active abeille en la belle saison.