Éditions Édouard Garand (p. 163).

CIMETIÈRE DE CAMPAGNE


Longeant l’étroit chemin que borne une clôture,
Le cimetière ancien du village natal,
À l’ombre du clocher au vieux coq en métal,
Repose dans la paix de son investiture.

Le souvenir des champs s’y fait grave et total.
Tel il aimait la vie au sein de la nature,
Le terrien garde encor même en sa sépulture,
Du sol qu’il vénéra l’amour pur et loyal.

Nul faste reprochable en ce lieu du silence.
Nul bruit. Seule, parfois, sans faire résistance,
Une rose s’effeuille à l’ombre des tilleuls…

C’est pourquoi, le dimanche, au bord de chaque tombe,
Chacun y vient prier pour ses morts, seul à seuls,
Cependant qu’en l’azur un ardent soleil plombe.