Éditions Édouard Garand (p. 165).

DANS LES PÂTIS


Et somnolents, les bœufs, par ce soir de juillet
Où des ombres, le deuil voile les entourages,
Gisent couchés au fond brumeux des pâturages,
Ainsi qu’en un tableau de Fyt ou de Millet.

Les meules au long corps battu par les orages,
Autour desquelles danse et luit le feu-follet.
Du manteau de la nuit se font un nid douillet ;
Les oiseaux, tour à tour, taisent leurs commérages.

Or, voici qu’un grand bœuf, frissonnant sous sa peau,
Meugle vers l’horizon d’une voix rauque et forte,
Éveillant à son cri le reste du troupeau.

L’activité des champs maintenant semble morte.
Seule la lune au ciel lointain sourit de voir
Le bœuf n’osant plonger son mufle en l’abreuvoir.