Éditions Édouard Garand (p. 156).

LA FRAMBOISIÈRE


Des vaches suivant les sentiers connus,
Nous allons, rêveurs, par les fondrières.
En route, à nos bras dansent les chaudières,
Avec un accent de bruits soutenus.

Tout le jour durant au fond des clairières,
Cueillette faisons des beaux fruits grenus,
— Pleurs de sang tombant en jets continus —
Sous l’assaut joyeux des belles fermières.

Des rires, des chants s’élèvent dans l’air.
Souvent des cris : « Jean, quelle large talle… !
« Vite, viens, avant qu’un autre en ait flair… !

Jambes à son cou, bientôt Jean détale.
Hélas ! tout n’est pas rose en le métier !
L’imprudent s’effondre au sein d’un guêpier !