Traduction par Edmondo Fazio alias Edmond Fazy.
E. Sansot (p. 92-93).

64. — LA CUISINE DE LA BLANCHISSEUSE[1]

Chevauchant au bord du Neckar, notre fleuve souabe, une bande de gentilshommes passe devant des blanchisseuses de la campagne. Elles ont les pieds tout rouges de froid. Un des hobereaux les interpelle :

— « Pourquoi avez-vous les pieds si rouges ? »

Une des paysannes réplique :

— « Parce que nous avons le feu aux talons ! »

Alors, le hobereau tire son bâton de braguette, et reprend :

— « Allume-moi donc, s’il te plaît, ce bout de bois ! »

Mais la paysanne le fait quinaud. Elle relève sa jupe, et crie en lui montrant son cul :

— « Tiens ! Voici ma cuisine ! Descends de ton cheval, et souffle au trou : le feu est éteint ! »

  1. Livre III, 150. Facetum rusticæ puellæ dictum.