Traduction par Edmondo Fazio alias Edmond Fazy.
E. Sansot (p. 45-46).

27. — L’HÉRÉTIQUE PUNIE ![1]

Une riche bourgeoise, qui avait la plus belle peau du monde, faisait une cure à Wildbad. Un curé, qui la dévorait des yeux, se demande pourquoi cette jolie femme qui se porte comme un moine fornicateur, prend ainsi les eaux. Il interroge la servante. Celle-ci répond, les mains jointes, les paupières baissées :

— « Madame meurt d’envie d’avoir un enfant. Le médecin lui a conseillé les eaux. »

— « Bah ! je connais maint étudiant de Tübingen et maint chanoine de Stuttgart qui feraient bien mieux son affaire. Il y a aussi de vigoureux instruments de fécondation dans tous les couvents du pays. Peut-être ta maîtresse a-t-elle un faible pour les prêtres séculiers : en ce cas, je suis en mesure… »

Et il exhibe une mentule de taureau.

La soubrette tâte machinalement, des deux mains, ce qu’on lui tend, et reprend, les paupières closes :

— « Hélas ! Monsieur le curé. Nous avons tout essayé, mais rien n’y a fait ! »

— « Voyons ! Voyons ! mon enfant. Il faut recommencer l’opération souvent et par tous les chemins ! »

— « Vraiment, Monsieur le curé ? Mais, c’est le système de Madame, et il me semblait, à moi, que c’était pour çà que son ventre n’enflait point ! »

  1. Livre II, 68. Fabula facetissima de pulchra matrona.