Traduction par Edmondo Fazio alias Edmond Fazy.
E. Sansot (p. 40-41).

22. — EMBRASSE TON PAPA ![1]

Philesius[2] m’a conté ceci, dans une de ses lettres :

On était quelques-uns, dont le mari, autour d’une femme à la cuisse fort légère.

Elle tenait dans ses bras son petit garçon, et, tout en le cajolant, répétait ce refrain favori des adultères de profession :

— « Bébé mignon, embrasse ton papa ! »

Alors, j’entendis l’un de nous murmurer entre ses dents :

— « Pauvre bébé ! Pour embrasser tous ses papas, il lui faudrait une bouche aussi large que la distance de Strasbourg à Bâle ! »

  1. Livre II, 51. De partu adultero cuiusdam mulieris.
  2. Philesius, de son vrai nom Matthias Ringmann, était un érudit alsacien. Il naquit en 1482, et mourut en 1511.