Traduction par Edmondo Fazio alias Edmond Fazy.
E. Sansot (p. 38-39).

19. — SURPRISE[1]

Un sacristain avait acheté à son curé l’offrande de toutes les femmes que celui-ci avait labourées.

C’était un jour de Pâques fleuries. Tous les pieux ménages de l’endroit se trouvaient à l’église.

La bedaine du sacristain s’épanouit. Il étouffe une envie de rire. Quelle joie, qu’une pareille revue de cocus !

La cérémonie commence. Chaque fois qu’une femme appétissante et dodue où il sied s’approche de l’autel, le curé dit :

— « Prends ! »

La femme du sacristain paraît. Le curé dit :

— « Prends ! »

Le sacristain sent sa bedaine lui rentrer dans le corps. Il se penche vers le terrible directeur de conscience, et chevrotte :

— « Mais… c’est ma femme, à moi… »

— « Prends ! Les bons comptes font les bons amis. Ce qui est vendu est vendu. Prends ! »

  1. Livre II, 40. De sacerdote et ædituo.