Traduction par Edmondo Fazio alias Edmond Fazy.
E. Sansot (p. 26-27).

8. — LE CONCOURS DE BRAQUEMARTS[1]

J’ai presque honte de publier tant d’indécences de la prêtraille : mais nos tonsurés, eux, ne rougissent point de les faire.

Un curé de ma connaissance passait une nuit à trinquer, avec des collègues à moi et des paysans. Qui paiera la dépense ? Michel propose un concours de braquemarts. Chacun exhibera son goupillon de ménage, et le compère le mieux membru mettra la main à la poche. Accepté ! Le curé commande :

— « Debout ! »

Tous les biberons se dressent, en titubant, excepté certain philosophe, mauvais latiniste, qui ronfle sous la table.

Le curé commande :

— « Feu ! »

Douze braguettes, béantes, vomissent leur plantureux contenu. Là-dessus, on proclame le curé vainqueur, à l’unanimité.

C’est le saint homme lui-même qui m’a conté l’aventure ; il s’en glorifiait devant tout le monde. Cela lui réussit fort auprès des femmes : en moins de quinze jours, le nombre de ses pénitentes avait décuplé. Mais l’évêque lui infligea une amende de dix florins.

  1. Livre I, 55. De alio sacerdote.