Les Fabliaux/Avant-Propos

Émile Bouillon (p. vii-viii).

AVANT-PROPOS

DE LA SECONDE ÉDITION


Je suis heureux de pouvoir remercier publiquement les critiques qui ont fait à ce livre, pendant cette année 1893-1894, l’honneur de l’examiner et l’ont traité avec bienveillance et faveur : M. F. Brunetière dans la Revue des deux Mondes, M. J. Couraye du Parc dans le Polybiblion, M. H. Gaidoz dans Mélusine, M. Wolfgang Golther dans la Zeitschrift fur französische Sprache und Litteratur, M. Lucien Herr dans la Revue universitaire, M. Andreto Lang dans la Saturday Review et dans l’Academy, M. Ernest Langlois dans la Bibliothèque de l’École des Chartes, M. Charles Martens dans la Revue Néo-scolastique, M. Gustave Meyer de Graz dans la Schlesische Zeitung, M. Ch. Des Granges dans la Romania, M. C. Ploix dans la Revue des traditions populaires, M. Paul Begnaud dans la Revue de Philologie française et provençale, M. F. Torraca dans la Rassegna bibliografica della letteratura italiana, M. J.-C. de Sumichwast dans la Nation de New-York, M. Wilmotte dans le Moyen Age.

Je sais ce que je dois à chacun d’eux. J’ai pu, sur leurs indications, corriger en chaque chapitre, des erreurs de fait ; ailleurs, et notamment aux chapitres I, VIII, X, ils ont provoqué de plus profonds remaniements : ce sont des jugements hasardeux ou erronés que, grâce à eux, j’ai pu rectifier[1].

Pourtant, cette édition ne diffère pas de la précédente autant qu’il eût été désirable. Il aurait fallu réviser les matériaux, fortifier surtout mes connaissances, par trop précaires, relatives aux littératures d’Orient. Il aurait fallu se défier des formes syllogistiques, argumenter moins et observer davantage, bref, il aurait fallu reprendre énergiquement tout ce travail en sous-œuvre.

Mon excuse est que j’ai dû entreprendre cette seconde édition quinze mois seulement après avoir publié la première. Je me trouvais déjà à une distance suffisante de mes erreurs pour en apercevoir la plupart ; j’en étais trop près encore pour savoir ni en dégager tout à fait et les amender utilement.

Mais si je n’ai pas tiré pour cette nouvelle édition tout le profit que j’aurais pu de tant de précieuses critiques, elles seront pourtant bienfaisantes : je leur devrai d’apporter aux études que j’entreprends maintenant sur les romans de la Table Ronde, avec un égal amour du vrai, plus de patience à le rechercher, plus de prudence à l’exprimer.

Paris, le 3 septembre 1894.

  1. Pour achever d’indiquer en quoi cette édition se distingue de la première, j’ajoute que j’ai supprimé un appendice d’une quarantaine de pages : c’étaient des corrections au texte des fabliaux qu’il n’y avait nul avantage à réimprimer.