A Hélio-Foutropolis (p. Ill.-105).

Costumes
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Les Costumes théâtrales, 1793, bandeau début de chapitre
Les Costumes théâtrales, 1793, bandeau début de chapitre
DE TOUT ON FAIT USAGE.
OU
LES LUBRICITÉS DU
DERNIER GENRE.
CONTE X.
ET DERNIER.


Un très-joli Pierrot, non pas celui de Nicolet,
Qui dans sa corpulence annonçait homme complet,
Voulut un jour, et sans miséricorde,
Foutre une femme, étant même sur la corde.
Ce n’était pas, au vrai, aux yeux des spectateurs,
Il avait pour cela, bonne confiance aux mœurs,

Mais au foyer répétant sa leçon,
Il voulut voir le jeu d’un intrépide con.
Sans plus chercher, sans voler à la gloire,
D’un peu plus haut je reprends mon histoire.
Dans un petit foyer connu par nos acteurs,
Des Hercules fameux, bien connus de nos sœurs,
Se disputaient le sublime avantage
De bien ravir un faux ou bien vrai pucelage.
La tourneuse était-là, et sur son beau danseur
Elle exploitait en bien aimable sœur.
Je veux foutre, dit-elle, et c’est-là mon bonheur.


Sans doute on ne s’attend pas à la scène, mais toute laide qu’elle paroit, elle n’en est pas moins intéressante. Déjà sur la corde tendue, je vois Scaramouche gamahucher la jeune espagnolette, et dire :

Cher danseur, cher danseur, arrêtez,
De fouteurs, de foutus, ce lieu est entourré

Des fouteurs, des foutus, s’élève force armée :
Ils ont le vit bandant et la cotte troussée.
Ils ont foutu la garde ; et ces audacieux
Disent qu’ils veulent foutre et la terre et les cieux.


Qui ne croirait pas qu’à ce jeu tout en demeure-là, mais point d’un pas agile et leste, Scaramouche gagna la cocarde où la jeune espagnolette s’apprêtait à faire un écart.

De son con les lèvres vermeilles,
Offrait à tous fouteurs autant monts que merveilles,
Il en voit le pertuis, et d’un geste assuré,
Sa langue achève enfin cet œuvre si sacré.
Pierrot se branle, rien de plus commun.
Et foutre et décharger, tout cela ne fait qu’un.


Fin du Recueil.