A Hélio-Foutropolis (p. 97-101).

Les Costumes théâtrales, 1793, bandeau début de chapitre
Les Costumes théâtrales, 1793, bandeau début de chapitre
LE LIT CONFIDENT,
OU
LES AMANS HEUREUX.
CONTE IX.

Un jeune amant d’une actrice fameuse
Qui voulant à tout prix rendre sa pine heureuse,
Travaillait pour choisir le plus joli des cons,
En cherchait et par-tout, et sans plus de façons.
Rencontra près d’un lit actrice sémillante,
Qui prétendait sans doute au doux titre d’amante.

Ce lit était fixé dans un réduit caché,
Où bien plus d’un mortel avait commis péché.


Il faut éclaircir le fait, Jolival, le nom de mon héros, bandait pour Arsenne, le nom de mon actrice, mais voulant réussir auprès d’elle il emprunta le secours de la féerie.

Air : Il ressemble à son père.

Ce lit, dit-il, le croyez vous ma belle,
A plus d’une cruelle,
Mis le secret,
Et l’on ne peut sans être une infidelle
Prendre un beau vit,
Sans dire qu’on chérit.

Vous pensez comme moi, l’actrice de contenance n’osait se placer sur le lit où son amant la conduisait, l’idée d’un lit qui devait parler étourdissait ses pensées, mais ce fut encore bien pis quand le lit au moment d’y entrer entonna ses paroles.

Je fais des cons aux culs, beaucoup de différence,
De vos desirs secrets j’ai pleine connaissance
Et si jusqu’à présent j’ai mieux aimé les culs,
C’est que sur moi les cons étaient fort peu connus.
Je m’en rappelle à vous et à votre jeune âge,
Ah ! venez donc sur moi perdre un beau pucelage.

Qui fut étonné, je m’en rapporte à vous, ce fut la jeune novice, ou soi-disant elle, qui le fut encore plus, ce fut l’amant qui la conduisait en apprenant par l’évidence, qu’un lit parlait et qu’un lit allait dévoiler à toute la terre le mystère de ses fornications amoureuses, aussi-tôt il s’écria.

Oui vous avez foutu, votre mine effrontée
Avait pour un moment occuppé ma pensée,
Mais venez sur ce lit sans être vigoureux,
Je fouterai madame et même jusqu’à deux.
Et si du premier coup ma pine trop molasse,
Malgré mes coups de cul abandonne la place,
J’y renonce à jamais, je ne vous foutrai plus,
Et vous réparerez ces momens trop perdus.

Dessus ce lit,
Oh ! ma belle je te farfouille,
Dessus ce lit,
Repose l’honneur de mon vit,
A ce présent est une couille,
Qui dans le moment fait patrouille
Dessus ce lit.

Je mets maintenant nos amans à l’épreuve l’un et l’autre sur ce lit élancés, ne connoissant plus d’autres plaisirs que l’amour, leurs cuisses s’entrelassent, leurs jambes se confondent, leurs toisons se réunissent, et que s’ensuivit-il, une des fouteries la plus complette, se relevant de ce lit prophête, la belle s’écria.

J’avais toujours compté sur vous,
Pour apprendre tout comme on fout ;
J’en parcourais la chance,
Et vos couillons m’ont bien appris,
Qu’un con ne peut, sans un bon vit,
Bien apprendre la danse.

C’était en prononçant ces mots, que la Nymphe se releva de ce lit qui avait la bassesse de dévoiler ses actions, puis, revenue à elle-même aussi effrontément qu’une actrice qui ne se soucie de rien, elle chanta sur :