A Hélio-Foutropolis (p. Ill.-60).


Costumes
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Les Costumes théâtrales, 1793, bandeau début de chapitre
Les Costumes théâtrales, 1793, bandeau début de chapitre
LE FUMISTE ADROIT,
OU
LA MINERVE LIBERTINE.
CONTE VIII.


Minerve, dégoûtée de la sombre sagesse,
Des faux Dieux fatigués de toute la molesse,
D’un fumiste un beau jour visita l’attelier
Et mit tout son bonheur à le faire travailler,
Entouré de fourneaux ainsi que Père Duchène,
Ce n’était pas à foutre qu’il prenait de la peine.
Sans-cesse il forgeait des énormes tuyaux,
Sans plus penser à son guai chalumeau.

Or, Pallas entouré d’une ardeur foutative
Se servit avec lui d’une phrase expressive,
Mortel à mon secours, viens vigoureux garçon
Si je bande pour toi, viens soulager mon con,
Il brûle en ce moment d’une ardeur trop extrême
Et foutre tout-à-l’heure, est mon plaisir suprême.
Pour une reine enfin, je n’ai pas trop foutu,
Ne crains pas de voir joint et mon con et mon cul,
Tu peux me l’enfoncer, vas crois en ma parole,
Ce n’est que dans Paris qu’on gagne la vérole.


Savez-vous fouteurs délectables, ce qu’il advint de cette histoire miraculeuse. Notre fumiste se voyait pris au mot, Minerve jusqu’aux reins, avait troussée son armure, et lui présentait le plus beau con qu’Homère ait jamais vu dans l’Olympe, foutre une femme casquée, n’est-ce pas mettre un fouteur à l’ordre du jour, mais en examinant la concavité du bijou de la déesse, il se dit à lui-même,

Morbleu que feroit-là mon vit,
Morbleu que feroit-là mon vit,
Il est pour ce trou si petit,
Il est pour ce trou si petit,
Il faut un autre engin,
Pour ce vaste conin,
Dansons la Carmagnolle,
Car mon tuyau,(bis)
Dansons la Carmagnolle,
Car mon tuyau
Vaut bien ce joyau.
Cela, dit-il, s’approche à votre humeur lubrique,
Je dois me conformer, mon vit est domestique,

De vous foutre peut-être il n’aura pas l’honneur,
Mais de tout tems il fut votre humble serviteur,
Mais dans ce beau moment j’ai bien d’autres ressources,
Qui consistent bien peu dans mes trop foibles bourses.
J’en ai trois à choisir dans tout mon magasin,
Le premier qui paroît c’est mon trop faible engin,
Le second un tuyau du poêle d’un marquis
Révélé honoré dans les lieux de Paris,
Pour le troisième ah ! ce n’est qu’une poutre,
Choisissez-donc des trois, et faites vous foutre.


Le parti fut bientôt accepté, la Minerve séduite par le vit du fumiste, le choisit de préférence. Le tuyau du poële était plus gros mais il était dénué de fondement, pourtant par une résolution bien sage, elle fit l’épreuve de tous les trois, en disant.

Ayant le vit au con, n’ai-je pas bien la mine,
De l’y laisser plutôt jusques au lendemain,
Que pour le retirer, l’arracher de ma main.
N’importe en ce moment, chacun fout à sa guise,
Et mon con bien ouvert à la juste franchise,
M’ordonne de choisir ce vigoureux fouteur
Que je connois sans doute pour avoir bien du cœur.
Sur mon con il fera bien mieux que beaucoup d’autres,
Jeunes filles est-ce ainsi que feront tous les vôtres,

Fouteurs qui ne voyez rien au-de-là des fouteries humaines, voyez Minerve, s’enfoncer dans la matrice prodigieuse de la déesse de la sagesse, mais en même-tems elle lui adressa ces mots. Alte-là vieux bougre : il s’agit de me foutre et non pas de fumer.

J’en conviens, il est vrai, le propos était vain,
Moi qu’on ne vit jamais un vit roide à la main.
Je la foutis pourtant à bien triple mesure,
Je déchargeai pourtant et finit l’aventure.

Consigne-là lecteur dans tes annalles, et dit avec moi.

Que par-tout graces au bon Génie,
A baiser tout être est résout,
Et que le plaisir de la vie,
Est pour celui qui branle et fout.


Les Costumes théâtrales, 1793, vignette fin de chapitre
Les Costumes théâtrales, 1793, vignette fin de chapitre