Les Chants du bivouac/Hardi, les gas !

Texte établi par Avec une préface de M. Maurice BarrèsLibrairie Payot et Cie (p. 3-6).


HARDI, LES GAS !














 


 

HARDI, LES GAS !

Quoi ? Le tocsin tonne à l’église ?
C’est donc vraiment le branle-bas ?
Eh bien ! puisque l’on mobilise,
Hardi, les gâs !

Le Kaiser, d’un ton de rogomme,
Vient nous provoquer aux combats ?
Rallions tous comme un seul homme
Hardi, les gâs !

Depuis trop longtemps il nous berne
Tout en faisant le fier-à-bras ;
Bouclons le sac et la giberne :
Hardi, les gâs !


Les Aigles de l’Autriche et celles
De la Prusse planent, là-bas ?
Rognons-leur donc, un peu, les ailes :
Hardi, les gâs !

Prise d’une sainte colère,
La France appelle ses soldats ?
C’est bon ! ne tremble pas, la Mère :
Voici tes gâs !

Et les voilà tous, ô Patrie !
Prêts, sitôt que tu le voudras,
À te donner, gaiement, leur Vie :
Hardi, les gâs !

Et, narguant fatigue et souffrance,
Chantant pour mieux rythmer le pas,
Comme ils vont te venger, ma France
Hardi, les gâs !!!

(Port-Blanc, samedi 1er août.)